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V
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etudes philologiques savoisiennes
I.
DICTIONNAIRE SAVOYARD
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DES MfiMES AUTEURS :
A. Constantin ; Cours pratique de Langue francaise, a 1' usage des ecoles
russes (St-P6tersbourg et Moscou, Glazounof, io*£d., 1886).
— La Statistique aux prises avec les Grammairiens (Paris, Vieweg, 1876).
— Etudes sur le Patois Savoyard (Paris, Vieweg, 1878).
— Noel% et Chansons de Nicolas Martin, i 555 (Annecy, 1880).
— Mceurs et Usages dela Vallie de Thdnes (Annecy, 1 88 1).
— La Plaisante Pronostiquation. La Moquerie savoyarde (Annecy, 1884).
— NoSl en Patois Savoyard des environs d'Annemasse (Annecy, 1 885).
— Etymologie des Mots Huguenot et Gavot (Annecy, 1 887).
— Recueil complet des Chansons deJ. B£ard, en Patois Savoyard (Annecy, 1 888).
— Prologue f aid par un Messager Savoyard sur la rencontre de trois Nymphes
prisonnUres par trois Mores (1 5g 6) (Annecy, 1889).
J. Desormauz : Le Joueur de Regnard, £tude critique (Vesoul, 1893).
— Le Paysan et la Littirature (Lyon, 1 899).
— Pessimisme et Poisie (Annecy, 1.900).
— Aimi Constantin , notice biographique et bibliographique (Annecy, 1900).
— Rapports sur les Concours de Potsie ouverts par la Soci^te* Florimontane en
1896, 1897, 1898, 1899, 1900, 1 90 1.
— Rapport sur les Travaux de la Sociiti Florimontane (Annecy, 1901).
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ETUDES PHILOLOGIQUES SAVOISIENNES
DICT10NNAIRE SAVOYARD
PUBLIE SOUS LES AUSPICES
DE LA SOCIETE FLORIMONTANE
PAR
A.^CONSTANTIN
Ancien Vice-President
de la Soci^ Florimontane
J. DfiSORMAUX
Agreg6 de rUnivcrsitc\
Professeurau Lycee Berthollet
OUVRAGE CONTENANT UNE
CARTE DES LOCALITY CITIES (OCPARTEMENTS DE LA SAVOfE ET DE LA HAUTE-SAVOIE)
avec une Bibliographie des textes patois et des travaux
concernant les parlers Savoyards
PARIS
LIBRAIRIE Emile BOUILLON
feDlTEUR
67, Tine tRSchelieu, 67
ANNECY
IMPRIMERIE ABRY
EDITEUR
/, "Rut de VErtcht, 1
1902
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FuiiW J.'. . A.il
413839 i
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A LA
soci£t£ florimontane
ET AUX
soci£t£s savantes savoisiennes
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PREFACE
^e 22 mars 1900, mourait & Annecy un 6rudit bien connu
de tous ceuxqui s'int6ressent aux parlers et aux traditions
de la Savoie. Aim6 Constantin laissait de nombreuses
contributions relatives k la linguistique et au folk-lore (1). II n'eut
malheureusement nile temps de terminer, ni la satisfaction de voir
publie ce Dictionnaire Savoyard qui, dans les derni&res ann£es,
avait ete l'objet de sa constante preoccupation.
En 189 1, A. Constantin faisait & la Society Florimontane, dont il
etait vice-president et secretaire honoraire, le d£p6t de son projet de
Dictionnaire. Depuis lors il n 'avait cess6 d'amasser des mat£riaux.
Jadisil allait de localite en locality, interrogeant les habitants et de
preference ceux qui n'avaient gu£re quitt£ leur village. Puis, forc6
par r^ge et par son 6tat de sante d'interrompre ses courses, il ne
laissa pas de rccueillir de nouvelles informations.
Pour lui, de d£voues correspondants n'6pargn£rent ni leur temps
ni leur peine. lis comprenaient combien devait fitre utile l'oeuvre
entreprise par Tinfatigable travailleur. Les vieux parlers locaux ne
perdent-ils pas chaque jour du terrain devant l'invasion des vocables
frangais? II n'dtait que temps de sauver ces formes destinies sans
doute k disparaitre. Quelques essais int£ressants avaient d£j& et6
(1) On en trouvera la liste dans la notice biographique et bibliographique que nous
lui avons consacr^e (Annecy, e*d. Abry, 1900). Cf. Revue sav., 1900, p. 139 sqq.
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VIII PREFACE.
tentes : M. A. Despine surtout, dans ses Recherches sur les Poesies
en Dialecte savoisien, parues de 1864 k 1869 dans la Revue savoi-
sienne, avaij bien montr6 Timportance et Tattraitde pareilles Etudes.
Dans la plupart des regions limitroph^s de la Savoie, les patois
ont 6t6 Tobjet de nombreux travaux : presque toutes ont leur
vocabulaire. Pourquoi la Savoie ferait-elle exception ? N'y avait-il
pas lieu de r6pandre la connaissance de Tun de nos dialectes les plus
curieux, qui est pourtant Tun des moins 6tudi6s (1) ?
Telle est la question qu'A. Constantin se posait d6j&, il y a plus
de vingt-cinq ans. D£s qu'il fut revenu de Russie et surtout depuis
son Election comme vice-president de la Soci£t6 Florimontane en
1877, il rfiva de donner k ses compatriotes ce Dictionnaire qui
leur manquait.
Lors du premier congr&s des Soci£t6s savantes de la Savoie, tenu
k Saint-Jean-de-Maurienne, le 12 et le i3 aoilt 1878, on mit k Tordre
du jour les recherches concernant les patois. « Serait-il possible,
demandait-on, de faire dans chaque arrondissement des Etudes sur
les dialectes et de recueillir les vieux chants patois? » A. Constantin
montra que « ces Etudes, surtout si elles pouvaient amener la
d6couverte des lois de la formation du patois, rendraient d'impor-
tants services k Thistoire... La philologie fran?aise, disait-il,
profiterait certainement de ces travaux (2) ». Deja il s'dtait mis a
Toeuvre : il recueillait les chansons modernes, colligeait des textes
anciens, notait les termes les plus int£ressants. « La pens£e d'etre
( 1 ) Dans sa tres remarquable these, Essai sur la Langue vulgaire du Dauphini
septentrional au moyen Age, M. l'abb^ A. Devaux signalait encore cette exception, en
1892 :«Ane regarder qu'autour de notre province ()e Dauphin^), nous remarquerons
que tous les pays qui nous avoisinent, sauf la Savoie. peuvent presenter quelques
recherches sur le passe* de leur langue, recherches d'indgale valeur sans doute, mais
qui te^moigneni du vif inteYfit de notre siecle pour la grammaire historique. » (Intro-
duction, p. x.)
(2) AdWTruchet: Congrks des Socie'tis savantes de la Savoie, 1" session, p. 94
(Saint-Jean de Maurienne, 1879).
Pareilles recherches ne sont pas aussi re*centes qu'on pourrait le croire. Ducange, dans
la preface de son Glossarium mediae et injimce latinitatis, ouvrage encore aujourd'hui si
pr^cieux, exhortait les eYudits provinciaux aetudier les patois, qui peuvent e*clairer d'une
si vive lumiere les documents du moyen dge. Rappelons a ce propos que tous les pr£-
fets furent invites par Montalivet, en 1812, « a recueillir les elements d'une e^tude
comparative des idiomes, dialectes ou patois usit£s dans les diverses parties de l'em-
pire ». Au xvu* siecle m£me, Ch.-A. de Sales aurait, dit-on, laisse* un manuscrit intitule*:
€ Dictionnaire du dialecte savoysien, avec les mots des langues anciennes d'ou il est
de>ive\ »
Nous n'avons pu, malgre* toutes nos recherches, retrouver la trace de cet ouvrage
qui, suivant Gaudy-Lefort, aurait 6t6 transport^ a Turin et dont 1'importance n^chap-
pera a personne.
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PREFACE. IX
utile k mes compatriotes, ecrivait-il plus tard, surtout aux institu-
teurs, a 6te ma grande preoccupation. Cest elle qui a inspire mon
travail et qui m'a soutenu dans ce rude labeur (i). »
Depuis vingt ans les recherches relatives aux patois se sont
multipliees. Les revues sp£ciales sont devenues plus nombreu-
ses. On souscrit volontiers au jugement suivant de M. J. Finot :
« Pour etudier une langue, il faut aller la chercherdans ses racines,
dans ses patois divers. Cest ainsi que nous n'aurons pas une veri-
table grammaire historique frangaise, de mfime qu'une histoire de
notre langue, jusqu'au moment ou les patois du Nord et du Midi
seront Studies k fond et utilises comme elements d'orientation et de
comparaison (2). »
Si Ton doutait encore de Timportance que peuvent avoir ces re-
cherches, il suffirait, pour se convaincre de leur int£rfit, de lire le
premier article publiddans la Revue des Patois Gallo-Romans. Sous
ce titre : Introduction a Vitude des Patois, un des sp6cialistes dont
la competence en pareille mature ne saurait £tre contests, M. Tabb6
Rousselot a fait tr&s nettement ressortir Futility desemblables Etu-
des. Nous ne pouvons mieux faire que de transcribe ici quelques
reflexions du savant linguiste :
« Les patois ne sont plus pour la science ce qu'on les a cms trop
longtemps, des jargons informes et grossiers, fruits de Tignorance
et du caprice, « des tares du frangais », dignes tout au plus d'un i nt6rfit
de curiosite. lis ont conquis la place qui leur est due,&c6te de notre
langue litteraire dont ils sont fr£res, appartenant comme elle au
latin vulgaire qui est parte dans les Gaules depuis la conqufite
romaine...
« L'observateur attentif qui traverse nos campagnes et qui en 6tudie
les patois, voit reparaitre k ses yeux tout le travail qui s'est accompli
au seindu gallo-roman depuis pr£sde deux mille ans. II retrouvedes
faits dont Thistoire n'a pas garde le souvenir et qui remontent au latin
lui-mSme; des ph6nom£nes anciens que Tinduction seule faisait
connaitre et qui sont ramenSs par le hasard des combinaisons r6-
centes ; les interm^diaires qui rattachent entre elles des formes, des
(1) On peut comparer ce qu'A. Constantin e*crivait jadis dans ses Etudes sur le
Patois Savoyard, 1877, p. 6.
(2) Voir la Repue (ancienne Revue des Revues) du i5 Janvier 1902. La phrase citee
est extraite d'un inteYessant article de M. J. Finot, relatif aux experiences de M. 1'abbe*
Rousselot et aux rapports de la phon£tique avec les maladies.
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X PREFACE.
significations supposes jusqifalors isol£es Le pass6 lui devient
present; bien plus, il petit prdvoir le sort reserve aux mots qu'il
£tudie et d6crire& Tavance leurs transformations futures.
« Les patois ne sont done pas seulement indispensables pour
T6tude particultere du groupe de langues auquel ils appartiennent,
ils fournissent encore les donn£es les plus stires k la philologie g6nd-
rale; et, si je disais toute ma pens6e, je rdclamerais pour eux, en
regard des langues cu!tiv£es, la preference que le botaniste accorde
aux plantes des champs sur les fleursde nos jardins Mais la phi-
lologie n'est pas seule k profiter de l'£tude des patois. L'histoire des
races, des moeurs, des institutions, de la religion, la psychologie
elle-m6me y trouveront d'utiles renseignements. Toutes les phases
par lesquelles est pass6e la vie d'un peuple ont laiss6 des traces dans
sa langue. La date, Torigine d'un mot peuvent souvent fitre determi-
nes avec certitude par la phon6tique. Or la date et Torigine du mot
donnent la date et Torigine de la chose. De plus, la lutte incessante de
la pens6e contre la condition mat6rie!!e du langage, raccommo-
dation perp£tue!!e de formes anciennes k des besoins nouveaux,
offrent au philosophe des Elements pr6cieux pour juger du travail
int6rieur dela pens£e.
« L^tude des patois est done autrechose qu'une vaine curiosity ; elle
peut, elle aussi, apporter son contingent aux lumi&res gen£rales de
Thumanit6 (i). »
Aussi bien, Tentreprise d'A. Constantin r£pondait-elle aux desirs
des romanistes, comme au voeu de tous les ami§ de la Savoie. Mais,
k sa mort, on put craindre un instant que I'ouvrage ebauche ne
dispanlt avec lui. La Society Florimontane, d'accord avec M mc Cons-
tantin, crut qu'il 6tait de son devoir de conserver les materiaux
amasses. Conformement au d£sir exprime par la veuve du regrett6
savant, sur la proposition de M. Camille Dunant, le tr&s honor6
president de la Society Florimontane, et de M. Max Bruchet, nos
collogues nous prierent de continuer Foeuvre entreprise. Ils nous
charg^rent « de recueillir les'manuscrits laiss6s par A. Constantin,
de reviser ces notes, de les classer, de les completer ou de les rectifier
au besoin, et dedonner au Dictionnaire sa forme definitive ».
Le Dictionnaire devait d'abord paraltre chaque trimestre, dans la
Revue savoisienne. La publication etit ainsi dur6 fort longtemps.
Or le voeu de tousetait de voir acheverTouvrage le plus t6t possible.
(i) Revue des Patois GaUo-Romans, I, i (1887).
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PREFACE. XI
Pour contenter ce d6sir et pour honorer la mSmoire de son mari,
M me Constantin d£cida que le Dictionnaire, tout en Stant publid
sous le patronage de la Socidt6 Florimontane,»serait imprim6 k ses
frais. Elle satisfaisait ainsi aux derni&res volontes du travailleur
mourant avec le regret de laisser sa tAche inachevee (1900, juin).
Encourage par nos estimes collogues et par nos anciens et tr&s
honoris maitres de la Faculty des Lettres de Lyon, nous accept&mes,
non sans hesitation, la lourde t&che qu'on nous confiait. Depuis
lors, nous avons consacrS k ce travail tous nos loisirs, heureux de
contribuer ainsi a une oeuvre utile et d6sint6ress£e. Puissent les
recherches d'A. Constantin et les n6tres Stre bien accueillies du
public. Ce sera pour nous, avec un encouragement k faire mieux
encore, la meilleure recompense.
Dans quel Stat setrouvait TouvrageA la mort d'A. Constantin?
Quelle a 6td notre part de collaboration au Dictionnaire? Nous
devons au lecteur quelques explications sur ce point.
Si nous n'avions eu qu'k recueillir un travail k peu pr&s achev6 et
k le publier, nous ne nous serions certes pas reconnu le droit de le
modifier, ni surtout celui de placer notre nom k c6t6 du nom de
Tauteur. Mais A. Constantin dtait bien loin d'avoir mis la derni&re
main k son oeuvre, comme on aurait pu le croire d'apr£s une note
trop h&tive annongant le d6c£s de notre regrettS collogue. Le Diction-
naire n^tait rien moinsqu'achevS. C'est ici le lieu d'indiquer le plan
primitif du travail entrepris et les modifications que nous avons
jugees nScessaires.
Les notes qui devaient servir k TSlaboration du Dictionnaire
avaient 6t6 recueillies sur une foule considerable de petites fiches qui
nous furent transmises par M mc Constantin. Notre premier soin fut
de mettre quelque ordre dans cet amas et d'dtablir un premier clas-
sement. Un certain nombre de mots patois Staient reunis suivant la
locality d'origine : ils constituaient comme autant depetits lexiques
speciaux, d'ailleurs peu etendus (Chamb6ry, Beaufort, Juvigny, etc.).
C'dtait la partie la moins considerable. Les autres fiches, beaucoup
plus nombreuses, purent former deux groupes distincts : tant6t,
pour un mot frangais donn£ on mentionnait un ou plusieurs mots
patois correspondants, suivant les localitds (lexique frangais-sa-
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XII PREFACE.
voyard), tant6t on partait du mot patois, dont on donnait Tdquiva-
lent frangais (lexique savoyard-fran<jais). Ainsi nousavions febauche
de deux glossaires, d'importanced'ailleurs fort in£gale.
Restaient plusieurs series de fiches : les unes comprenaient un
essai de grammaire, d'autres une esquisse de Dictionnaire analo-
gique, 0C1, commenous le verronsplus loin, les mots 6taient groupds
non plus suivant Tordre alphab£tique, mais d'apr£s le sens. II y
avait enfin un recueil de textes modernes transcrits avec soin.
Les recherches relatives k la Flore savoyarde formaient une s£rie
sp£ciale. Aime Constantin avait Iui-m£me faitcet extrait, qui devait
fitre Tobjet d'une publication separ£e. Nous nous empress&mes de
faire parvenir ces notes au R. P. Gave, charge par la Soci6t6
Florimontane de mettre a point ce travail (i).
Apr6s avoir etabli une premiere classification, nous ftimes bien
embarrass^. Quelle forme donner&TouvragePDevait-il y avoir deux,
trois glossaires? Quel 6tait le plan ? Pour nous guider, nous
n'avions aucune explication, aucune preface. II nous fallait en
outre reconstituer p£niblement la graphie d'A. Constantin, en nous
aidant de ses publications ant£rieures.
Notre embarras redoubla quand nous reconnilmes que ces fiches,
datant d'6poques assez 61oign£es, nVvaient pas toutes 6t6 r6dig6es
suivant un m£me syst&me graphique.
A. Constantin a en effet plusieurs fois modifi6 sa notation, afin de
la rendre plus parfaite. II avait compris que la graphie de nos patois
ne saurait fitre £tymologique : aussi abandonnant les lettres inutiles
qui encombraient jadis Tecriture, il aboutit a un syst&me plus sim-
ple, assez voisin de la notation purement phonetique pour que les
sons fussent rendus avec exactitude et precision, sans toutefois
d£router le lecteur par Tinvention d'un trop grand nombre de carac-
t&res conventionnels. '
Enfin, k la suite de nouvelles recherches faites k notre prtere
parmi les papiers laiss6s par son mari, M me Constantin put d6cou-
vrir une seconde liasse de documents qu'elle s'empressa de nous
remettre. Elle comprenait une esquisse des lettres A et B, imprim£e
par A. Constantin lui-m£me, k Taide d'une petite presse. II desti-
(i) On trouvera dans le Dictionnaire les noms d'un certain nombre de plantes
qu'A. Constantin avait conserve's, sans doute parce qu'il les jugeait plus inte>essants au
point de vue philologique. Nous renvoyons pour la Flore a la prochaine publication
du R. P. Gave.
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PREFACE. X1I1
nait ces recueils k ses correspondants et les priait d'ajouter tous les
renseignements qirils jugerai^nt utiles (i).
Void le pr6ambule du petit fascicule contenant la lettre A. On
verraquel etait primitivement le plan d'A. Constantin.
pr£ambule.
Ces feuilles ne sont qu'a 1' usage de quelques amis qui m'ont si souvent prM
leur bienveillant concours. lis voudront bien, je l'espere, excuser ce nouvel appel
aleurobligeance.
Avant de donner a mon Dictionnaire sa forme definitive, j'ai juge* bon d'en
soumettre la plus grandepartie a leur appreciation.
Pour leur faciliter ce travail, j'ai laisse* vis-a-vis de la plupartdes pages imprime*es
du papier blanc, et je vais tacher de donner une id£e du travail de revision que
je sollicite.
Prenons pour exemple les mots abadd et abZqud, qui ont presque partout la
ntfme prononciation et la mfime signification. Dans .quelques locality cependant
I'd final se prononce 6 ; en cecas il suffira de passer un trait de plume sur d et de
mettre un 6 en marge ou sur la page blanche. L'absence de toute remarque sera
Vindice que, dans la localite* habitue par un correspondant, ces mots ont la mdme
prononciation et le mfime sens qu'a Th6nes ; s'ils n'y avaient pas cours, le corres-
pondant ecrirait simplement sur la marge inconnu, ou bien il notera par quels
mots on les remplace dans ladite locality.
Dans certaines valines on dit ma darir'i 2 poncd abadayd, et non pocd abadd ;
ailleurs on dit abtchi et non ab'iqud on tnon ; en cas pareils on procedera de
meme : Ton passera un trait de plume sur le mot imprime*, et Ton £crira sur la
page blanche les corrections voulues. II va sans dire que toutes les remarques et
observations que Ton voudra bien y ajouter seront bien venues.
Le plan de cet ouvrage differant beaucoup de celui qui est g£n£ralement adopte*
dans les travaux de ce genre, quelques mots duplication sont ne*cessaires.
Le Dictionnaire est pr£c6de* : r de Fexpose* du systeme orthographique adopts
pour figurer la prononciation ; 2' du tableau des lettres et signes abr£viatifs ; 3*de
laGrammaire du patois de la ville de Th6nes, qui a £te* pris comme type du pa-
tois Savoyard, et auquel je compare les autres sous-dialectes. Puis vient le Diction-
naire qui en contient trois, savoir un dictionnaire francais-savoyard, un diction-
naire savoyard-francais et un dictionnaire analogique dans le genre de celui de
Boissiere.
Comme les vocables et francaiset Savoyards se suivent dans Tordre alphab£tique,
(1) Nous avons entre les mains quelques-uns de ces recueils avec les re*ponses des
correspondants. Nous devons mentionner ici M. le chanoine Mercier, M. Bernard, cure*
de Pralognan, M. Tabbe* Francoz, M. l'abbe* Gonthier, ainsi que les correspondants de
Gruffy, Dingy, Tignes, Massongy, dont le nom n'est pas indique*.
Pour les formes du canton de SamoSns, A. Constantin a tire* un tres utile parti,
comme nous l'avons pu constater, d'un Glossaire du canton de SamoSns qu'avait
r&lige* un Srudit local, M. Riondel, georaetre a SamoSns. Le manuscrit est conserve*
dans les archives de la SociStS Florimontane.
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XIV PREFACE.
on distinguera le vocable francais placS en tfite de ligne en employant une
majuscule.
11 va sans dire que si le mot francais ne difffcre pas ou presque pas du mot
patois qui y correspond, nous ne citerons en t£te des lignes que Tun des deux
Quant au dictionnaire analogique, il a pour but de faciliter la recherche de
certains termes qui ont entre eux une communaut£ d'id£es; ainsi, aux mots
Chariot, Porte, FenGtre (i), on trouvera r^unis les noms des differentes pieces
dont ces objets se composent ; au mot Cri, les vocables exprimant les cris des
animaux; a celui de Proverbe (2), la liste des mots ou setrouvent des proverbes.
(Suivent des explications qui ont trait au systeme graphique adopts.)
Tel devait etre le plan primitif. Outre ces documents, nous
edmes le plaisir de trouver, parmi quelques chansons modernes
et plusieurs copies de textes anciens, dont les originaux sont
conserves k la Nationale ou au British Museum, 1'essai plus recent
de preface qui suit, avec le chapitre relatif au systeme graphique que
nous donnons plus loin.
PREFACE.
Le patois qui fait l'objet principal de ce volume est celui de la ville de Th6nes ;
celui des autres parties des deux Savoies y occupe une large place. Le francais
local, ainsi que celui de Genfcve, y est grandement reprlsente.
Etre aussi exact que possible , accumuler le plus de donnles dans un cadre
restreint et faciliter les recherches des travailleurs, telle a et£ ma consume preoc-
cupation.
Pour atteindre ce but, il nVa fallu adopter une autre disposition que celle qui
est g^neralement suivie dans les travaux du m6me genre. De la la n&ressite de
lire les explications suivantes.
Les deux dictionnaires (le frangais-savoyard et le savoyard-frangais) marche-
ront de front; le premier a gauche et le second a droite. De cette manifcre on peut
supprimer quantity de mots et de lignes dans la colonne de droite ou dans celle
de gauche (3).
Sous la rubrique Dictionnaire Analogique, j'ai r£uni a la suite de certains mots,
principalement de ceux qui ont trait a la vie domestique ou a la vie des champs,
les vocables qui s'y rapportent. Ainsi, au mot Charrue, on trouvera, outre la tra-
( 1 ) Manquaient.
(2) Manquait. Nous pouvons supplier a cette lacune, grace a la petite brochure
d'A. Constantin : Littirature orale de la Savoie. Voyez aussi, dans le Dictionnaire, le
mot conparSson.
(3) [Ainsi a la lettre G on lit (onaurait lu) : Gabriel, n. pr. : Gabri, G&briil, Grabi.
Dans la colonne de droite devraient ngurer en t6te de ligne les vocables patois Grabi,
GdbrUl\ ils ne s'y trouvent pas parce que leur ressemblance avec leur correspondant
francais est trop Ividente pour que le lecteur ne 1'apercoive pas. La facility qu'il a de
s'£difier a cet£gard, en jetant un coup d'oeil sur la page de vis-a-vis, surla prlcldente
ou surla suivante, me permetde les supprimer et de ne donner que Grabi a son lieu et
place].
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PREFACE. XV
duction de ce vocable, les noms des diffSrentes especes de charrue et des diverses
pikes qui entrent dans leur construction ; au mot Cordonnerie tous les termes
qui s'y rapportent; au mot Midecine, tous les vocables qui contiennent quelque
indication sur la midecine populaire, etc. (i).
Les vocables et les citations proviennent, les uns, de nos vieux auteurs (2) ou
de publications plus re*centes ; les autres, de la bouche meme d'un habitant de la
commune dont le nom suit sous la forme d'un monogramme.
Par exemple (4A) de*signe Annecy ; (4Aa) dlsigne Alex, commune d'Annecy.
Avant le Dictionnairk se trouvent :
r le Systeme graphique;
2' la Cli des monogrammes ;
3" Tindication des Abriviations et des Signes employes (3).
Ainsi le plan de l'ouvrage dtait nettement d6termin6. Dans le
premier projet, un seul lexique : les mots patois 6taient m416s aux
mots franqais, d ? apr£s Tordre alphab6tique. Suivant la preface plus
recente, une des pages de chaque feuillet devait fitre r6servee au dic-
tionnaire frangais-savoyard, et Tautre au dictionnaire savoyard-
frangais.
Cette disposition 6tait sans doute preferable k la pr6cddente.
Cependant nous n'avons pu r6aliser le dessein d'A. Constantin. Les
deux lexiques £taient d'importance trop in£gale ; beaucoup de pages
seraient demeur6es blanches ou n'auraient 6t6 qu'k moitii remplies;
Fimpression devenait plus delicate et la disposition typographique
n'eflt pas 6t6 sans doute fort attrayante. Tel fut du moins l'avis
des personnes comp6tentes dont nous primes conseil. Enfin nous
devions autant que possible 6viter toute d6pense qui ne fOt pas
indispensable. Voil£ pourquoi le Dictionnaire n'a pas la forme qu'il
aurait eue probablement, si Aim6 Constantin avait pu l'achever.
Mais nous avons fait pour le mieux : nu! doute qu'il n'etit lui aussi
ob& k semblables scrupules.
La n£cessit6 de remanier Toeuvre entire a beaucoup compliqu£
notre t&che. II nous fallut fondre en un seul les deux vocabulaires,
eny incorporant les petits lexiques locaux. Nous avons adopt6 la
(1) Voyez, par exemple, dans le Dictionnaire, les mots qharwi, sold. On trouvera
grouped sous les rubriques Cri, Emprd, Jeux, un certain nombre de renseignements
relatifs au chant ou aux cris des animaux, les formulettes et les jeux les plus usit&.
Pour la Mtdecine, nous n'avons rien trouve" de tel.
(2) A. Constantin n'a pas eu le temps de les d^pouiller, car les fiches laiss^es por-
tent tres rarement pareille mention.
(3) Nous avons ajoute* une bibliographie sommaire. Nous donnons aussi, en compl-
iant quelques indications laiss^es par A. Constantin, une liste des textes anciens. Quant
a la Grammajbe, elle fera 1'objet d'une prochaine publication.
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XVI PREFACE.
forme d'un glossaire patois-frangais plutdtque celle d'un glossaire
frangais-patois. Cette disposition nous a paru la plus utile.
En donnant assez souvent une liste de synonymes, nous avons
essay6 de conserver un des avantages du glossaire frangais-patois,
o£i Ton trouve groupes d'apr&s le sens des mots d'origine diverse,
mais d6signant un m£me objet.
Bien loin de meconnaltre Tutilite d'un glossaire frangais-savoyard,
nous aurions volontiers, suivant le conseil de M. C16dat, ajout6 en
appendice un second vocabulaire, si nous n'avions craint d'allonger
une publication dont M me Constantin devait couvrir les frais.
Nous avons 6t6 oblige, sinon pour completer le Dictionnaire,
(pareil travail pourrait-il jamais fitre complet?) du moins pour que
les omissions fussent moins nombreuses, de doubler k peu pr&s
I^tendue de Fouvrage primitif. Voici en quoi consistent nos princi-
pales additions.
La base d'op6ration d'A. Constantin etait, comme on Pa vu, le
patois de Th6nes et de la valine de Thdnes. Aux mots usit6s dans
cette valine il comparait les formes en usage dans d'autres localit£s.
On verra plus loin que celles-ci sont fort nombreuses. Le principe
mfime de la comparaison £tait excellent. Mais, comme tout vrai
savant, A. Constantin 6tait modeste. II n'avait certes pas la preten-
tion de donneren quelques centaines de pages un recueil complet de
toutes les variantes locales. Nous avons juge utile d'ajouter un
certain nombre de formes que nous avons recueillies dans les
communes des environs d\Annecy. La liste des termes ann£ciens a
6t6 fort augments, gr&ce k Tobligeance de M.J. Terrier ; celle de
Rumilly, gr&ce a Tobligeance de M. C. Buttin.
A notre avis, la comparaison devait s'6tendre aux parlers des
regions voisines de la Savoie. Le Dictionnaire offre de nombreux
rapprochements, particuli&rement avec les mots du Lyonnais et
de la Suisse romande. A. Constantin avait 6tudi6 sur place le parler
genevois ; il avait relev£ bon nombre de formes communes k Geneve
et k la Savoie. Nous avons conserve les vocables genevois qu'il
avait recueillis, lors mSme que la mention de la locality de la Haute-
Savoie ou Je m£me terme est usite faisait d6faut. Ces indications
pourront £tre plus tard completees et pr6cis6es davantage.
M. P. Marchot pretend quelque part(i) que « le Savoyard pr6sente
&P6tape moderne les faits du lyonnais et nepeut rien fournir d'int6-
(i) Revue de Philologie franqaise et provengale, tome VIII, p. 36.
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PREFACE. XVII
ressant ». La seconde partie de ce jugement est absolument erro-
nee (i). Mais que le Savoyard soit proche parent du lyonnais, cela ne
faitaucun doute. Aussi avons-nous eu sou vent Toccasion de fairedes
rapprochements. On pourraitd'ailleursais^ment les multiplier. Nous
avons retrouv6 avec plaisir, dans les Glossaires d'ONOFRio et de
Pittspelu, nombre depressions voisines des vocables Savoyards,
expressions qui nous 6taient familteres pendant notre enfance.
En effet, comme le dialecte lyonnais, les patois de la Savoie
appartiennent au groupe des parlers romans auxquels M. Ascoli a
donni le nom de franco-provengal (2).
Ledomainedu franco-provengalcomprend, outre les deux Savoies
et le Lyonnais, le Dauphin^ septentrional, la Bresse, Gex et le Bugey ;
les cantons suisses de Vaud, de Geneve, de Neuch&tel, une partie du
Valais et de Fribourg ; enfin le Va! Soana et la Valine d\Aoste.
Nous regrettons vivement de ne pas mieux connaltre le dauphi-
nois et d'ignorer complement les dialectes ptemontais. Nul doute
que la comparaison n'etit offert le plus grand int£r£t.
Nos regrets ont 6t6 plus vifs encore, quand nous avons entendu
M. le g£n£ral Borson nous citer un certain nombre de formes qui
eussent fourni mattere a de tr£s utiles rapprochements. Mais, nous
le rtpetons, le Dictionnaire actue! n'est, dans notre pensee, qu'une
premiere base. Ce que nous n'avons pu faire, d'autre le feront sans
doute ou nous aideront k le faire, pour le plus grand profit des
Etudes de lexicologie dialectale.
Les Soci6tes savantes de la Savoie, auxquelles nous sommes heu-
reux de d6dier le Dictionnaire, en reconnaissance de Texcellent
accueil fait a Touvrage, lors du Congr£s tenu k Annecy, au mois
d'aotit 1901, voudront bien, nous Tesp6rons, prendre le present tra-
vail comme point de depart de recherches nouvelles dont Tint^rfit
ira croissant. Nous sollicitons aussi bien vivement le concours de
tous ceux qui s'int^ressent aux questions de linguistique. Gr&ce k
eux, une seconde Edition du Dictionnaire pourra fitre k la fois moins
incomplete et moins imparfaite.
(1) II suffirait en effet de citer ici une phrase qu*e"crivait jadis un philologue bien
connu, M. Joret : « Je ne saurais trop regretter que mon etat de same* m'ait force' d'in-
terrompre brusquement un voyage qui m'eut permis d'^tudier les patois si curieux et
encore si inconnus de la Savoie. » (Ch. Joret : DuCdans les Langues romanes, p. 212.)
{2) Ce type idiomatique « re*unit avecses caracteres spdcifiques plusieurs autres carac-
teres en partie communs au fran^ais, en partie au provencal. 11 ne provient cependant
pas d'une conjonction secondaire dements divers, mais il atteste avec certitude une
inde'pendance historique analogue a celle qui permet de distinguer les autres types
principaux. » (Ascoli : Schist franco propengali.)
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XVIII PREFACE. %
L'ouvrage que nous publions n'est pas uniquement un recueil de
variantes phondtiques, avec des exemples tr&s simples emprunt6sau
langage de chaque jour. Suivantle projetd'A. Constantin, il devait,
semble-t-il, s'adresser k une double caligorie de lecteurs : aux lexico-
logues et aux phondticiens, d'une part, de l'autre au grand public.
De Ik un certain nombre de renseignements plus attrayants qu'une
simple Enumeration de formes. lis sont relatifs aux jeux, aux usages
locaux, etc., sur le point de disparattre. Nous avons quelque peu
d6velopp6 cette partie : ici encore beaucoup de details int£ressants
nous ont et6 fournis par MM. C. Buttin et J. Terrier.
Nous avons eu recours parfois aux textes des chansonniers Sa-
voyards rdcents, mais nous n'avons fait entrer ces citations dans le
Dictionnaire que lorsque nous avons pu noter Pexacte prononciation
locale et la transcrire suivant le syst£me graphique adopts.
On trouvera plus loin une liste des textes anciens. Nous regret-
tons qu'A. Constantin n'ait pas eu le temps deles dEpouiller, comme
il se T6tait propose. Nous compl&terons plus tard le Dictionnaire
actuel, en r6digeant un glossaire des formes anciennes. En atten-
dant, nous avons fait uncertain nombre de citations qui nous ont
paru int6ressantes.
Les archaismes conserves dans les patois et dans ce qu'on appelle
le frangais local sont, comme on sait, trfes nombreux. Nous avons
eu souvent Toccasion de comparer les formes actuelles du Savoyard
aux formes de Pancien ou du moyen frangais. Pour tout ce qui
concerne Tancienne langue, nous devons beaucoup au Dictionnaire
si prEcieux de Godefroy, qui a d&jk rendu tant de services (i).
Nous n'avons pas juge utile de donner l'itymologie de tous les
mots. Nous ne cachons pas d'ailleurs que nous aurions 6t6 bien sou-
vent embarrass^. Nous avons propose seulement un petit nombre
duplications qui sont nouvelles. Pour les formes voisines du fran-
qais, lorsque nous donnons Torigine, nous avons pris pour guide
Touvrage recent et universellement repute de MM. Hatzfeld, Dar-
(i) Le caractere archaique des patois Savoyards estfrappant. On peut le constater non
seulement dans la phonltique et dans la morphologie, mais aussi dans le vocabuiaire,
ou Ton retrouve nombre de mots et de sens disparus dans le francais propre. Dans la
liste des termes usite*sau xvi* siecle et qui sont depuis tombed en de*sue"tude, figurent
acomparer, agriper (saisir), cavein (creux), conchier (salir), graffigner (egratigner).
Sous des formes jvoisines, ces mots vivent encore dans les parlers de la Savoie, aussi
bien que chapuis, chavon, condir, coulon, golliard, grillet et une foule d'autres.
Nous avons re"uni dans un appendice special les archaismes relatifs aux lettres
A et B qui ont le plus attire* notre attention.
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PREFACE. XIX
mesteter et Th om as : Diction na i re g&niral de la Langue frangaise.
« Dans Tetat 0C1 sont encore en France les Etudes romanes, oser
faireun dictionnaire historique d'un dialecte est une t6m£rit6(i). »
Bien que ces lignes dcrites par Tun de nos anciens maitres,
M.F. Brunot, datentd6j£ d'unequinzaine d"ann6eset que la science
ait fait depuis de tr&s rapides progr£s, pareille appreciation n'a pas
laiss£ de nous rendre circonspect. Peut-Stre m£me nous reprochera-
t-onde neFavoir pas 6t6 davantage. Elle nous a du moins oblig6 &
supprimer certaines Etymologies qui ne sont plus admises aujour-
d'hui. A. Constantin abusait parfois, comme on le faisait jadis, des
origines celtiques, sans aller aussi loin cependant que l'auteur du
recent Dictionnaire itymologique de la Langue gasconne (2), M. A.
Durieux. On nous pardonnera volontiersd'avoir 6t6 moins affirmatif.
Au reste, les parties supprim£es sont relativement peu de chose
en raison de ce que nous avons dO admettre de nouveau : termes
omis, folk-lore, citations et comparisons diverses, references, etc.
La plupart des citations ont 6t6 ajoutees, entre autres celles de
Godefroy, de Hatzfeld, Darmesteter et Thomas, de Littr6, de Bridel
etFavrat, d'Onofrio,de Puitspelu^Humbertet autres lexicographes.
En un mot, nous avons fait de notre mieux pour r6pondre k la
bienveillante estime de nos collogues et amis de la Soci6t6 Flori-
montane et pour rendre notre travail plus digne d'int6r£t.
On nous avait demand^ de modifier le nom de Pouvrage. Si nous
avons conserve celui de Dictionnaire Savoyard, c'est que tel devait
etre le titre qu'A. Constantin lui aurait donn6, s'i! avait eu le loisir
de Fachever et de le publier. De plus, ce n'est pas uniquement un
recueil de mots patois, puisque le frangais local y est largement re-
presente. Aussi bien le titre propose : Glossaire du Patois Savoyard
edt-il et6 assez impropre.
Cest la d'ailleurs und£tai! auquel nous attachons peu d'importance.
On craignait, parait-il, que le titre choisi ne fOt mal interpr6t£ :
ceux qui placent le Mont-Blanc en Suisse ne risqueraient-ils pas de
croire que le patois est Tidiome exclusif des Savoyards ?
Nous ne sommes plus, il est vrai, au xvi e si&cle, et point n'est
besoin de renouveler la pol6mique de Marc-Claude de Buttet et
son Apologie pour la Savoie. Cependant, afin de pr£venir toute
confusion, nous nous permettons de transcrire ici quelques passages
(1) Revue des Patois, I, 137.
(2) Auch, 2 vol., 1899 et 1 90 1, Foix, £diteur.
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XX PREFACE.
d'un article que nous 6crivions r£cemment, pour le nouveau Guide
de la Haute-Savoie de M. Marc Le Roux :
« En Savoie, on parle frangais. Cette constatation pourrait sem-
bler inutile. Combien pourtant s'imaginent encore qu'avant Tan-
nexion l'italien 6tait le langage usuel? N'avons-nous pas entendu
plus d'une fois cette question : « En Savoie, quelle langue parle-
t-on?» On comprend la r6ponse d'un Savoyard quelque peu agac6 :
« En Savoie, Monsieur, on ne parle pas !... »
« Mais, si le frangais est le langage des gens cultiv£s, si tous les
Savoyards ou presque tous Tentendent et le parlent ais6ment, le
patois 6tait et est encore, dans beaucoup de localit£s, la langue cou-
rante du grand nombre. A Annecy mSme, d'excellents Savoyards,
connaissant le mieux du monde les nuances les plus d£licates de la
langue frangaise, seplaisent k r£p£ter, dans la conversation famili&re,
le vieil idiomede leurs p£res... »
Voila done le lecteur mal renseigne pr6venu : il n'y a pas en Savoie
que des « patoisants ». Apr£s cela, nous esp6rons qu'on ne nous
tiendra pas rigueur d'avoir maintenu le titre primitif, non plus que
<favoir employe le qualificatif de Savoyard, au lieu de Savoisien ou
Savoyen, comme d'aucuns Teussent prefer^.
II nous reste k remercier de nouveau, avec les anciens correspon-
dants d\A. Constantin, tous ceux qui ont bien voulu nous pr&ter
leur utile concours, tous ceux dont les pr6cieux encouragements
nous ont puissamment soutenu dans Taccomplissement de notre
xkche souvent bien ingrate. M. Marc Le Roux a dress£ la carte qui
accompagne Touvrage ; M. Max Bruchet a mis tr&s obligeamment k
notre disposition toutes les ressourcesde notre belle bibliothfeque de
la Society Florimontane ; M. A. Despine s'est empress^ de nous
communiquer le curieux recueil laiss6 par feu A. Despine. Nous
leur en sommes profond6ment reconnaissant. Nous avons &b]k men-
tionn6 M. J. Terrier, qui nous a fourni bon nombre de renseigne-
ments. Enfin, nous n'osions gu£re infliger k Tun de nos amis la
p£nible corvee de revoir les 6preuves. £ capw6, nous a r£pondu
M. C. Buttin, en bon rumillien. Et non content d'accroitre notre
moisson tout en nous 6vitant des erreurs, il a tenu k lire chaque
fois les premieres 6preuves. Qu'il regoive ici Texpression de notre
bien vive gratitude.
Annecy, avril 1902.
J. DfiSORMAUX.
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jqojb kk i q&q« j
SP^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^
INTRODUCTION
I.
CLE DES MONOGRAMMES.
l y a dans la H^ute-Savoie quatre arrondissements ; ce
sont, en allant du nord au midi et du couchant au levant :
i° Thonon;
2° Saint-Julien ;
3° Bonneville;
4° Annecy, chef-lieu du departement.
Le departement de la Savoie comprend 6galement quatre arron-
dissements :
5° Chambery, chef-lieu du departement;
6° Albertville;
7° Saint-Jean-de-Maurienne ;
8° Mofltiers.
Tout monogramme renferme un chiffre et une majuscule : Tun
represente Tarrondissement et l'autre, le canton. Ainsi iT, 2J, 8M
sont Tabreviation de Thonon, Saint-Julien, Moiltiers. Lorsque la
majuscule est suivie d'une minuscule, celle-ci d£signe une commune
rurale de tel ou tel canton. Ces lettres sont les initiates des noms du
canton et de la commune. Pour le canton de Geneve, les monogram-
mes n'ont aucun chiffre : G, Go, Gv.
Quand on cite plusieurs communes de suite appartenant au mfime
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XXII
INTRODUCTION.
arrondissement, on supprime le chiffre. Ainsi on £crit : 4A,Aa
Ac,Ad,As, etc. au lieu de 4A,4Aa,4Ab,4Ac,4Ad,4As.
Dans beaucoup de localit6s, dans les villes particulterement 01
agglomerations importantes, certains mots se prononcent de d
rentes mani&res ; il ne faudra pas s'etonner ou croire k une fi
d'impression, si on trouve le mfime monogramme, par exempJe
(Annecy), 6A ( Albert vi lie), k la suite de deux graphies diflferentes
mfime mot : c'est que dans ces locality la prononciation n'est
uniforme.
Liste des localitds cities.
1. — Arroi#>issement de Thonon.
iA
Abondance.
iD
Douvaine
iEp
Saint-Paul
lAb
Bernex
iDb
Ballaison
i Ac
Chatel
iDb'
Brenthonne
iT
Thonon-les-Ba
i Ac'
Chevenoz
lDl
Lully
iTa
Anthy
i Dm
Massongy
iTb
Bellevaux
iB
Le Biot.
iDy
Yvoire
iTi
Lullin
iBf
La Forclaz
iTm
Marin
iBj
Saint-Jean-d'Aulps
iE
Evian-les-Bains
iTm'
Margencel
iBm
Morzine
i El
iEP
Larringes
Lugrin
iTs
Sciez
iB*
BoSge
i Em
Meillerie
2. — Ai
IRONDISSEMENT DE
Saint-Julien.
2A
Annemasse
2Fc $
Chilly
2JV*
Vers
2Aa
Ambilly
2Fe
Eloise
2Aj
Juvigny
2R
Reignier
2J
Saint-Julien
2Ra
Arbusigny
2C
Cruseilles
2Jb
Beaumont
2Rm
Monnetier-Mornex
2Ca
Andilly
2JC
Collonges
2Rp
Pers-Jussy
2CC
Copponex
2Jj
Jonzier
2CV
Villy-le-Bouveret
2Jn
Neydens
2S
Seyssel
2CV*
Vovray-en-Bornes
2jp
Prisilly
2Sb
Bassy
2JS
Savigny
2SC
Clermont
2F
F rangy
2Jt
Thairy
2Sd
Desingy
2FC
Chaumont
2jV
Valleiry
2Sm
Menthonnex
3. — A
RRONDISSEMENT de
Bonneville.
3B
Bonneville
3G
Saint-Gerpais
3S
Sallanches
3Ba
Ayse
3Gp
Passy
3Sd
Demi-Quartier
3Be
Entremont
3 Bra
Marignier
3J
Saint-Jeoire
3S'
SamoSns
3Bs
Mont-Saxonnex
3Jj
St-Jean -de-Tholome
3S's
Sixt
3Jt
La Tour
3S'v
Verchaix
3C
Chamonix
3Ca
Argentieres
3R
La Roche
3T
Taninges
3 Re
Chapelle-Rambaud
3Tg
Les Gets
3C
Cluses
3 Re
Etaux
3Tm
Mieussy
3Cc
Chatillon
3Rp
Passeirier
3Tr
Riviere-Enverse
3Cm
Magland
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X
CLE DES MONOGRAMMES.
XXIII
4. — Arrondissement d'Annecy.
4A
Annecy
4Am m, Meythet
4Fm
Montmin
4Aa
Alex
4An
NAves
4A*'
Annecy-le-Vieux
4A11'
Nonglard
4 R
Rumilly
4Aa M
Argonnex
4Ap
Pringy
4 Rb
Bloye
4Ab
Balme-de-Sillingy
4Ap»
Poisy
4 Rm
Massingy
4AC
Cbapelle-St-Manrice
4Aq
Quintal
4 Rm*
Marcellaz
4AC
Cbavanod
4AS
Sevrier
4 Rv
Vauli
4Ac n
Cuvat
4As f
Sallenoves
4 Rv'
Versonnex
4Ac m
Choisy
4As M
Seynod
4Ad
Dingy-Parmelan
4At
Talloires
4T
Thdnes
aAd'
Duingt
4AV
Veyrier-du-Lac
4 Tb
Balrae-de-Tbuy
4Ae
Saint-Eustacbe
4Ay'
Vieugy
4 Tc
Les Gefs
4AC
Entreyernes
4TC
LaClusaz
4Ae M
Epagny
4A'
Alby
4Tg
Grand-Bornand
4Af
Ferricres
4A'a
Alleves
4Tj
Saint-Jean-de-Sixt
4Ag
St-Germain (bam. de
4A'c
Cusy
4 Tm
Manigod
Talloires)
4AV
Cbapeiry
4T3
Serraval
4Ag'
Gevrier-Cran
4A'g
Gruffy
4 Tv
Les Vil lards
4Aj
Saint-Jorioz
4A'm
Mdres
4AI
Leschaux
4A*v
Viuz-la-Chie*saz
4T
Thorens
4A1'
Lovagny
4 Ta
Aviernoz
4Am
Mesigny
4F
Faverges
4 Te
Evires
4Am'
Menthon-St-Bernard
4Fd
Doussard
4Tg
Groisy
4Aitf
Saint-Martin
4 Ff
Saint-Ferre*ol
I4T0
Les Ollieres
4Am w Metz
4Fg
Giez
1 4 Tv
Villaz
5. — Arrondissement de Chamb£ry.
5A
A ix-les-Bains
5Bd
Domessin.
5G
Saint-Gents
5Ab
Brison-St-Innocent
5Ad
Drumettaz-Clarafond
5C
Chambe'ry
5M
Montmilian
5Ag
Greay-sur-Aix
5Cc
Saint-Cassin
5Mf
Francin
5Ao
St-Offenge-Dessus
5Cm
Montagnole
5M1
Laissaud
5Ao'
St-Offenge-Dessous
5At
Tre>ignin
bC
Le ChAtelard
5M»
La Motte-Serpolex
5Ca
Aillon-le-Jeune
5M'b
Le Bourget-du-Lac
5A»
Alberts
5Cb
Bellecombe
5M'v
Vimines
5A'b
La Biolle
5C*e
Ecole
5A'e
Epersy
5Cf
St-Francois-de-Sales
5P
St-Pierre-d'A Ibigny
5A'g
St-Germain
5C1
Lescheraines
5Atf
St-Girod
5R
La Rochette
5A'm
Mognard
5C"
Chamoux
5R'
Ruffieux
5B
Pont-de-Beaupoisin
5E
Les Echelles
5Y
Yenne
6. — A
lrrondissement d'Albe
:rtville.
6A
Albertville
6As
St-Sigismond
6Gv
Verrens-Arvey
6Ac
Conflans
6Gv'
Saint-Vital
Ut
Esserts-Blay
6B
Beaufort
|6Ag
Gilly
6Bq
Queige
6U
Ugines
lAg'
Grignon
6Bv
Villard-sur-Doron
6Uc
Crest-Voland
pAm
Marthod
6Un
Saint-Nicolas- la-Cha-
pAro 1
Mercury-Gejnilly
6G
Gre'sy-sur-Isere
pelle
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S
XXIV
INTRODUCTION.
7. — Arrondissement de Saint-Jean-de-Maurienne.
7A
A xguebelle
7J S-Jean-de-Maurienne
7M Mod arte
7^g
Montgilbert
yia Albiez-Ie-Vieux
7Ma Au&sois
7Ah
Saint-AIban-des-Hur-
7Jd Montdenis
7 Ma* Avrieux
tieres
7JJ St-Jean-d*Arves
7Ah'
St-Georges - des - Hur-
7Jr Montricber
7M* Saint-Michel-de-Mau
tieres
rienne
7L Lanslebourg
jMm St-Martin-d'Arc
7C
La Chambre
7Lb Bessans
7MV Valloire
7Cm
S M -Marie-de-Cuines
7LD* Bonneval
8. — Arrondissement de Moutiers-
en-Tarentaise.
8A
Aime
8Bs Seez
8M Mo&tiers
8Ag
Granier
8Bv Val-de-Tignes »
8 Ma Les Avanchers
8A1
Longefoy
8Mc Celliers
8Ap
Peisey
8B' Bo*el
8Mm Saint -Martin-de- Bel-
8B'a Les Allues
leville
8B
Bourg-St-Maurice
8B f c Champagny
8Bf
Sainte-Foy
8B'm Montagny
Geneve
Canton de Geneve.
I Go Onex | Gv
Versoie
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II.
syst£me graphique.
Si quelqu'un disait que, des rives du Liman au pied du Mont-
Cenis, il n'y a peut-Stre pas vingt mots qui se prononcent exacte-
ment de mSme, tout le monde crierait au paradoxe ; k notre avis, ce
quelqu'un serait bien pr&s de la v£rit£ (i). II est vrai que le materiel de
la langue est le mfime, k quelque cho^e pr&s, mais la prononciation
difftre beaucoup, et l'acception des mots igalement; aussi n'est-il
pas etonnant que les habitants de communes distantesde quelques
lieues seulement ne se comprennent que tr&s difficilement et que
ceux du nord n'entendent presque pas le patois de certaines regions
du midi.
On croit g6n£ralement que le parler est assez homog&ne dans les
vallees ferm£es de toutes parts, qui n'avaient autrefois que peu de
communications a vec le dehors. Cette opinion se virifie quelquefois;
mais jusqu'ou va cette homog£n6it6? II serait bon de s'en rendre
compte.
La valine de Thdnes se trouve justement dans les meilleures
conditions voulues pour iclaircir ce point. Enfermie de tous c6t£s
par de hautes montagnes, n'ayant autrefois avec le dehors que des
communications k dos de mulet, elle est en effet une de celles oQ le
patois diflfere le moins d'un village k Tautre. Les differences de pro-
nonciation ne portent gu&re que sur les voyelles, et en particulier
sur la voyelle nasale an.
Sur les 12 communes de cette valine, il y en a 5 qui la prononcent
comme en frangais; les autres la prononcent de trois mani&res
diflferentes, que nous representons par Un, 6n S.
(i) 11 va sans dire qu'il ne s'agit pas ici des mots francais, comme litre, gramme,
metre, general, caporal et autres termes d'administration qui s'introduisent chaque
jour davantage dans le parler du peuple, mais seulement des mots de formation
ancienne.
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XXVI INTRODUCTION .
A proprement parler, ces trois voyelles n'existent pas en fran^ais,
mais elles sont tr&s proches des voyelles franchises un, m, 6.
Un fait assez curieux, c'est le changement de pronunciation qui
a lieu d'un village k Tautre, surla vieille route d'Annecy k Thdnes et
de Th6nes au Grand-Bornand, comme Tindique le tableau suivant :
tin Dingy (9 kil. de Th6nes) ;
an La Balme (5kil.) ;
fin Th6nes ;
fin Les Villards (4 kil. au nord) ;
d Saint-Jean (8 kil.) ;
an La Clusaz (12 kil.) ;
tin Le Grand-Bornand (12 kil.).
Ainsi, dans cette valine, ^expression « en attendant »se prononce
an-n atandan, 6n-n at6nd&n, &-n aUdi etiin-n atiindiin. Comme on
le voit par ces exemples, Phcyiiog6n6it6 du parler est loin d'fitre
complete, mime dans les circonstances les plus favorables.
On rencontre sou vent de pareilles divergences entre les diflferentes
sections d'une commune rurale, entre les differents quartiers d\ine
ville. Ainsi, k Annecy, les uns disent : 6n-n attnd&n monpdre et les
autres : 6-n atidi monpdre. Les unsdiront : la fdbla & cassdie, et les
autres : la t&bV icassd (sans faire Taccord). On croirait qu'on est en
presence de deux populations diff&rentes.
Tant que la difference ' de prononciation n'atteint pas les con-
sonnes, on peut facilement se comprendre du nord au midi ; mais
il n'en est plus de mfime quand elles subissent des variations.
Chez nous, suivant les localit£s, le c latin a pu donner c dur, c
doux, ch, t, ti, ts, tch, st,f, th anglais et ch allemand (1). On com-
prend combien de tels changements contribuent k la confusion du
langage.
Ce qui augmente encore la difficult^ de se comprendre, c'est que
les mots usit£s dans une locality ne le sont pas toujours dans la
commune voisine, ou bien, s'ils le sont, ils y ont une signification
toute diflferente. Ainsi : «c Je finirai » se dit k Th6nes : Diforn6tri ;
k Annecy ce mot a le sens de Je fournirai ; k Annecy Jrise signifie
cerise et k Leschaux f raise.
(1) 11 conviendrait de tenir compte des diffeYentes positions de cette lettre : devant
a, devant e, 1 ou devant une autre voyelle, devant une consonne, c'est-a-dire en groupe,
etc., car ie traitement du c latin depend du phoneme qui le suit. Nous e*tudierons
ulteYieurement ces di verses transformations dans un travail special relatif a la Phonttiquc.
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SYSTEME GRAPHIQUE. XXVII
Autres exemples :
Smon, (4T,A) : noeud (en parlant d'unarbre).
— , (3S') : branche de sapin.
TraclUta, (4A'g) : Pelisse, planchette.
— , (2A) : tr£buchet.
— , (4R) : tenailles.
Pisse, (3S') : petit.
Pesse, (4T,A) : 6pic6a.
Ecotd 9 (4T,A) : icouter.
— , (3S') : 6brancher.
Ptiou, (4T,A) : petit.
— , (2Js) : plut6t.
Vr&m&n, (4T,A ; 6B) : vraiment.
Vri m&n, (6B) : tr&s mal, vraiment mal (1).
Jusqu'& present la plupart de ceux qui ont 6crit en patois ne se
sont gu&re pr£occup£s de repr£senter la prononciation d'une ma-
nure exacte. Chacun a eu son syst&me, quand syst&me il y a eu.
Celui que nous pr£sentons aujourd'hui a Tavantage de pouvoir s"ap-
pliquer & tous les parlers Savoyards (2).
Reproduire la prononciation d'une manure aussi exacte que
possible a kth notre premiere preoccupation ; la seconde a 6t6 de
n'admettre dans le Dictionnaire que les mots recueillis de labouche
des natifs et, autant que possible, de ceux qui n^taientpas sortis de
leur commune.
PRINCIPES DE LECTURE.
Toutes les lettres se prononcent.
Le mfime son est repr6sent6 par le mfime signe, giniralement par
une seule lettre, except^ les voyelles eu, ou, les voyelles nasales an,
(0 Voir aussi, dans le Dictionnaire, les mots pd, pd, pi, pi.
(2) Nous avons cru devoir conserver lesysteme graphique imagine* par A. Constantin.
Cette notation, comme on verra, n'est pas tres compliquee et rend exactement les
sons; elle ne rebute pas par l'emploi de caracteres d'une lecture difficile. Nous rappe-
lons que le Dictionnaire s'adresse a la foule des Savoyards curieux de mieux connaitre
'eur idiome et non pas seulement aux specialistes. Nous avions d'abord l'intention
d'&rire deux fois chaque forme, en adoptant pour la seconde transcription, donne*e
entre parentheses, l'alphabet phone*tique de M. l'abbe* Roussslot et de M. J. Gilli£ron.
Nous avons recule* a regret devant la ne*cessite* de faire fondre un plus grand nombre de
cancteres speciaux.
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XXVIII INTRODUCTION.
in, on, un et les consonnes ch, gu ; elles conservent la valeur
qu'elles ont en frangais (i).
Les sons inconnus-au frangais sont figures par des combinaisons
de lettres et de signes inusit£es dans cette langue, comme qh (cedille
sous le c), ch (apostrophe entre le c et Yh), jh, etc.
DE L'ACCENT TONIQUE.
Les polysyllabes ont en g£n£ral Faccent tonique (2) sur la derntere
syllabe; mais, s'ilsfinissent par une muet ou par a, e, 1, 6, ou 9 an,
in, on, surmont£s du signe w des braves, l'accent tonique tombe sur
Pavant-derntere syllabe.
Dans certains cas, nous avons recours au signe x pour indiquer la
voyelle tonique.
Dans quelques endroits, le mot poria [pourrie] a l'accent tonique,
sur po (Annecy) ; dans d'autres sur ri (Saint-Julien, Savigny) ; dans
d'autres enfin sur Va final (Thdnes, Manigod, Grand-Bornand).
Comme un certain nombre de mots ont l'accent tonique tan-
t6t sur une syllabe, tant6t sur une autre, selon les localit£s, il est
bon de renforcer la notation de la prononciation par un signe, afin
d'attirer Tattention du lecteur et de le mettre en garde contre une
fausse lecture. Cest ce que nous faisons en 6crivant pdria (Annecy),
avec le signe x sur d, au lieu de porta; porta (Thdnes), avec le signe
des br&ves sur 0, au lieu de porid sans ce signe ; enfin poriha (Savi-
gny), avec le signe des br&ves sur a et et avec Intercalation d'une
h, pour qu'on ne prenne pas id pour une diphtongue.
En g£n£ral nous n'hdsitons pas k faire un emploi sur6rogatoire
des signes w et x , chaque fois que cela nous parait utile. Ainsi dans
les mots suivants, qui ont l'accent tonique sur l'avant-derniire
syllabe et non sur la derntere comme en fran<jais, nous icrirons :
Pdpd, mdmd, istdmd (4A,Ab,T,Tg) [papa, maman, estomac], de
preference k papa, mama, istomd.
Finales atones. — Les voyelles a, e, 6, an, in, 9 on, (ainsi que
(1) On peut remarquer que cm et ou (dans seul,four) sont des sons simples et non
des diphtongues.
Quant aux voyelles nasales, elles sont au nombre de quatre dans le francais moderne,
et correspondent aux quatre voyelles a (an), i (in), 6 (on) et eu (un), dans attendant,
pin, bon, brun. On verra plus loin que les parlers Savoyards offrent un certain nombre
de sons nasaux interned iaires.
(2) L'accent tonique est bien plus fortement marqu^ qu'en francais.
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SYST^ME GRAPHIQUE. XXIX
le muet), plac£es k la fin d'un mot, s'appellent finales muettes
ou atones. Dans les vers, elles comptent pour des syllabes ftminines,
et dans la langue parlte, comme en po£si$, elles s'&ident bien
souvent (i).
Exemples de finales atones :
Pdrla (4T,A ; 6Ac,B) [parle]. £ga (4T,A, etc.) [eau].
Tfrp&rle (4T,A ; 6Ac,B) [tu paries]. (L'eest un e demi-sourd ; voir
plus loin.)
L'dmo (4T,A, etc.) [rhomme].
Iparlan (3S' ; 4T) [ils parlent]. '
No-% drin (SB'm) [nous labourons].
No-% drdvon, 1 dron (8B'm) [nous labourions, ils labourent].
Ip&rldn (6B) [ils parlent] ; i pdrlon (4A ; 6Ac).
Ueume (2Js) [rhomme]. Ze pdrle (6Ac) [je parle].
Les voyelles 1 et ou, surmont6es du signe des braves •*, sontaussi
atones, lorsqu'elles forment la derntere syllabe d'un mot : Figlisi,
rdmou [l'iglise, rhomme].
Ces finales muettes ( I et ou) itaient autrefois tr&s r£pandues en
Savoie ; aujourd'hui elles ont presque compl&tement disparu et Ton
dit, suivant les localitis : Viglise ou feglise, Vdmd ou Vome (2).
VOYELLES.
Surmonties de Taccent circonflexe, les voyelles i, tJ, 06, e& 9 sont
longues ; employees sans aucun signe diacritique, elles sont braves.
Les voyelles a et 0, qu'elles soient surmont^es du signe des braves
ou de Taccent grave, ou qu'elles soient sans signe diacritique, ont
un son bref et ouvert, comme dans les mots frangais ma, ta, sa, Id,
il alia d Paris; homme, bonne, joli.
Exemples : sdla [salle] ; dmo [horn me].
(1) H est a remarquer que, place's apres le verbe, les pronoms pers. je, me, tu, te, nous,
vous, le, la, sont tantot toniques, tantot atones, suivant que le verbe est termini par
une syllabe atone ou tonique. Ainsi ils sont atones dans les exemples suivants :
Prin-16, prin-ld (±k,7)\pren-le, pren-ld (iT ; 3S') ;pr£-ld, pri-ltl (4A,R) [prends-le
ou prends-la]. Q' fd-td (4T)=» q' fd-t (iT) [que fais-tu ?J
Balli-mt (4T,A,R)[donne-moiJ.Ba/yi-m^ (4T,A,R) [donnez-moi]; balM-m€(5C; 6A,B).
(2) L7 atone persiste encore, dans la valine de Tignes, dans une quantity de noms
feminins.
Jadis ce son Itait egalement fort rlpandu dans le Lyonnais.
Quant a You atone, on ne le rencontre plus que dans quelques ecarts, et dans la
bouche des vieillards. A Thdnes, il dtait encore assez usite" au commencement du
m' sifccle; aujourd'hui il n'yena plus tra^e.
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XXX INTRODUCTION.
Ainsi, qu'on derive par, cor, sans aucun signe sur a et o, ou qu'on
derive par ou pdr, cor ou cdr 9 la quality de la voyelle reste la mfime ;
seulement d et 6 sontsurmontis de Taccent grave quand il convient
d'attirer Tattention sur la syllabe tonique. Ces voyelles se distinguent
de d et 6 en ce que celles-ci sont longues.
Nous 6crivons : on td, on pd, na tdsse, & pdsse [un tas, un pas,
une tasse, il passe], pour qu'on ne les prononce pas comAe en
frangais : td, pd, tdsse, pdsse.
Les voyelles d et 6 surmont£es de l'accent circonflexe, se pronon-
cent comme en frangais; elles sont longues avec un son ferm6.
Dansquelques localit6s, elles sont sensiblement plus longues qu'en
fran$ais ; en ce cas nous 6crivons da, do (et dn, 6n, pour les voyelles
nasales correspondantes) :
Amd (3S') [aimer] ; dmd (4T,A) ; dmda (6B).
Aldr (4T) [alors] ; aid et aldo (4A).
On grdnde bid (4Aa) [un grain de bl£] ; on grdn (gron) de bid (3J).
Isd-t' pd ou pda ? (4A) [ne le sais-tu pas ?]
Un' plan, de pldn ; un' caron, de cardn (7J) [un plan, des plans ;
une brique, des briques] (1).
Upon, 16 pdn; la man, 16 mdn (7J) [le pont, les ponts ; la main,
les mains].
Dans certaines localitis, principalement dans le Chablais et le
Genevois, Yd long et ferm6 se prononce comme 6, et dans d'autres
Apeupr&s comme Va des mots anglais all, small, was. Nous indi-
querons cette prononciation par d surmont6 de l'accent aigu :
Conpdre (4T,A,A1) [compare] ; conpdre (iD,E,Ep,T ; 6Gv) ; tion-
pdre (7MV).
Passd (iT,D,E; 3B,S' ; 4A,T, Rm') [passer] ; passd (4A,Ab,An').
Passd, passdie (iD,E,T) [pass£, passie] ; passd, passdie (3B,S') ;
passd, passdie (4A,Ab,As ; 6Gv).
(1) A Saint-Jean-de-Maurienne (7J), les finales des n orris terminus en an ou en on
ont la m6me quantite* qu'en francais, mais au pluriel ces terminaisons sont sensible-
ment plus longues; e'est un proc£de* grammatical qui sert a distinguer le singulier
du pluriel des noms en an et en on. ;
Un fait analogue a Ite* rtleve*, dans certaines regions, pour les noms terminus par at,
ot : combat, d£bat, chariot, grelot, etc. La voyelle finale change de qualite* et de quantity
au pluriel ; de breve elle devient longue, et a et o ont alors un son ferae* et non un son
ouvert, comme ils l'ont au singulier.
Dans quelques local it^s, par exemple a Beaufort (6B), la longueur des voyelles indi-
que*e par le signe A , provient du parler grave et lent de cette ville, tandis que, dans
d'autres, elle provient de ce qu'on chante en parlant ou qu'on parle avec une certaine
em phase. #
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SYST^ME GRAPHIQUE. XXXI
L'anpassd, la smannd (snanna) passdie (iT,E,A,D ; aA; 3S').
Y a greld, tenpitd, abtmd td 16 (lou) prd i lou bid, £ n't a ren
restd (iT,A,B,D,E; 2A) [il a gr£16, tempfitS, (mot k mot) il a ablm6
tous les pres et les bles, et il n'est rien rest£].
Surmontee de Taccent aigu, la voyelle 6 a un son intermidiaire
entre 6 et 6, comme dans chariot, maillot. I tie m'd jami balid la
mwidro chuso (2Js) [il ne m'a jamais donni la moindre chose].
sans accent est plus ouvert.
et repr£sentent le mfime son, mais Taccent grave attire Tatten-
tion sur la syllabe tonique.
L'e muet, Yi fermi et Yi ouvert sont represents par e sans
accent, par & avec Taccent aigu, et par & avec Taccent grave, exacte-
ment comme en fran<jais.
E sans accent reste muet, mime s'il est suivi de deux consonnes :
restd [rester] se prononce restd et non r&std.
£, surmont6 de Taccent circonflexe est beaucoup plus ouvert
qu'en fran^ais : dr& [droit].
Nous reprisentons par 8(e) une sorte d'eque nous appelons demi-
sourd, et qui est interm&Iiaire entre Ve muet et Yi ouvert.
Ce son rappelle assez la prononciation que certains chanteurs
donnent aux finales feminines devant une pause : « demeure chaste
et pure », et surtout k Ve muet place apr&s une autre voyelle et k la
fin d\in vers aimie, jolie.
Dans certaines localitis, ce son est assez voisin de k, notamment
dans les pluriels des noms feminins en a ; dans d'autres, il rappelle
leson que Voltaire transcrivait par eu (1).
(1) II convient de titer ici le passage suivant de Voltaire : « J*ai dit, dans le Steele de
Louis XIV, a Particle Musiciens, que nos rimes feminines, terminees toutes par un e
muet, font un effet tres dlsagreable dans la musique, lorsqu'elles finissent un couplet.
U chanteur est absolument oblige* de prononcer :
Vous m'dteriez la vi-eu
« Arcabonne est forcee de dire :
Tout me parte de ce que j'aim-tu.
« Midor est oblige* de s*e*crier :
Ah ! quel tourment
D 'aimer sans esperanc-fu /
« La gloire et la victoire, a la fin d'une tirade font presque toujours la gloire-eu, la
victoire-eu. Notre modulation exige trop souvent ces tristes desinences...
«Qu'il me soit done permis, mon cher maftre, de vous repr&enter que jene puis fitre
d'accord avec vous quand vous dites « qu'il est inutile et peut-e'tre ridicule de chercher
lorigine de cette prononciation gioire-eu, victoire-eu, ailleurs que dans la bouche de
nos villageois ». Je n'ai jamais entendu de paysan prononcer ainsi en parlant ; mais ils
y »m forced lorsqu'ils chantent. » (Voltaire : Lettre a I'abbe* d'Olivet, dat£e de Ferney,
5 Janvier 1 767).
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XXXII INTRODUCTION.
Quand cet e demi-sourd est atone et tr&s bref, on l^crit e : pdre
[pire].
La moralie, li moralie (iD,T ; 3S\T) [le mur, les murs].
La moralie, li moralii (4A,T,R).
La moralie, le moralie (6A,B)-
La graph ie e indique une forme plus accentuie ou plus Ion-
gue, par exemple quand cet e est sous Taccent tonique : pistoli
[pistolet], ftna [femme], ou dans certaines finales de mots
places tr&s souvent & la pause (infinitifs en re : intindr€ [enten-
dre]) (i).
Quand la prononciation de cet e est tr&s longue et tratnante, on
6crit £e : bwSe [bois].
Ve demi-sourd existe principalement dans le centre et dans le
midi.
A la fin des mots, e atone s'61ide g£n6ralement dans la prononcia-
tion et dans les vers, lorsque le mot suivant commence par une
voyelle.
Li tdble, li-\ assite. Li tabli 6 li-% assite avwi (10 syllabes). Le
table i li-% asstte avwi (8 syllabes) [les tables et les assiettes aussi].
VOYELLES NASALES.
Les voyelles nasales an, in, on, un se prononcent comme en fran-
cais ; elles sont quelquefois atones, nommiment dans les verbes.
En ce cas on 6critan, in, on, ainsi qu'on Pa vu plus haut.
Surmonte de Paccent circonflexe, in reprisente une voyelle nasale
qui n'existe pas en francais.
Elle est intermediate entre an et in, plus proche cependant de in
que de an : intindrS (4T,A) [entendre].
La graphie en indique une voyelle nasale £galement intermediaire
entre in etan, mais tr&s voisine de an, de sorte que les deux sons
an, en peuvent souvent se confondre.
La voyelle nasale Un est intermediaire entre in et un, plus proche
toutefois de un que dem : UntundrS (4Ad,Tg) [entendre] \iXnpoHs-
son [en polisson].
Notez que les voyelles nasales conservent leur son nasal mfime
quand elles sont suivies d'une n ou de h :
(i) Dans ces infinitifs, l'accent est, comme en francais, sur la plnultieme ; la finale
est cependant bien plus son ore que dans le francais propre.
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syst£me GRAPHIQUE. XXXIII
Fantanna (4T) [fontaine] ; fontannd (4A) ; fontanhd (fon-tan-hd)
(8Ag,Ap).
Paisanna (4R) [paysanne] ; p&isannd (4T) ; pil'sannd (4Ab) ; pel-
sannd (4A,Aa) ; paiisannd (3S').
SEMI-VOYELLES.
Le u> se prononce comme ou bref, sur lequel la voix passe rapi-
dement; il esttoujours accompagne d'une voyelle tonique. II sert,
ainsi que !, 5, u, k former des diphtongues : u>6> wd [oui] ; ion [un];
lui [lui] ; la Savoi] la Savoie].
Devant une autre voyelle 1 est la notation del'yod, semi-voyelle
que nous trouvons dans les mots fran$ais pied, mien : dtdion [d£-
jeflner].
Dans une diphtongue dicroissante, i est lament faible; il se
prononce tr6s rapidement ; itdild (4R) [itoile] ; didd (4AI) [aider].
(Aprts / et n, 1 marque la prononciation mouillie de ces consonnes :
alonie [noisette] ; pasnalie [carotte]).
Lorsque Vi des mots i, sti, devient semi-voyelle (yod) en se liant
intim£ment au mot qui suit, on 6crit 1, sti : i an (3S' ; 4T) [ils ont] ;
ton (2Js) ; sti an (4A,Ab,T) [cette ann£e] ; i aion, i aron, i aiasson
(6A) [ils avaient, ils auront, qu'ils aient] (1).
La graphie / avec la valeur de it est employee deviant 1, no-
tamment pour les finales des infinitifs : balyi [donner].
Ailleursy indique une prononciation h6sitante entre i et i. II en
est ainsi, en fran§ais, pour les finales des mots en ion : nation (dissyl-
labe dans la langue usuelle, trissyllabe en po£sie) ; de mSme hier a
tantdt la valeur d'un monosyllabe, tantdt celle d'un dissyllabe. (Voir
le mot 1, dans le Dictionnaire.)
CONSONNES.
La lettre h ne reprdsente aucun son ; c'est une lettre auxiliaire.
Placie aprfcs une voyelle pure ou une voyelle nasale, elle indique
que la voyelle qui suit se prononce s£par£ment de la voyelle qui
prfcfcde.
Pdhe, mdhe (7Lb ; 8Ag) [p£re, mftre].
(1) Pour quelques mots de la lettre A, le signe des breves a 6ti parfois omis sur Vi.
On voudra bien riparer cette omission.
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XXXIV INTRODUCTION.
A
O sahd, 64 aha (7U)) [il sera; il aura].
Perdu, phrduha (2J ; Go) [perdu, perdue].
Lanhwd (iT) [langue].
Qheminhte (3S') (ghe-min-ie) [chemise].
Fontanha [fontai ne] \ckrtinhd [certaine]; bonha [bonne] (8Ag,Ap),
se prononcent comme s'ils 6taient Merits en deux mots :fontan + d>
cirtin &, bon a, sans faire de liaison.
Pr6c6d6 de c, Vh donne au c le son chuintant, comme en frangais
(chambre) ; mais qh,c'h, comme jh 9 repr6sentent dessons inconnus
en francais. (Voir plus loin).
Le son de g dur devant e, i se repr6sente par gu comme dans
guirir, guider (pour 6viter la prononciation jirir). Si nous
avions k transcrire un mot 0C1 Vu se prononce comme dans aiguille,
aiguiser, aiguS, nous 6cririons : iguilie, iguisi, igdhe.
La lettre x conserve le son de cs, qs. Ainsi les mots action, bene-
diction , fraction s'ecriraient axion, binidixion , fraxion, pour
reprisenter la prononciation de iT,A,E,D ; 3S' ; akchon, binidikchon,
frakchon, pour repr&enter celle de 4T,A,R.
La lettre q s'emploie sans u et nous n'en faisons gu£re usage que
devant e, i ; nous la remplagons par c, chaque fois que c dur peut
Stre employ^ sans inconvenient (1).
Vm conserve toujours sa prononciation propre et ne concourt
jamais k former une voyelle nasale : La famnd (fa-mnd (4T,A)
[la famine] ; La comnd (co-mnd) (4T,A) [la commune] .
On a conserve la notation frangaise c devant e ou t, pour la sifflante
dure, dans les mots qui rappellent le terme francais correspondant.
De mfime la sifflante douce entre deux voyelles est 5 ou %.
Z est employe de preference pour indiquer la sifflante douce de
liaison ; ld-% dbrd [lesarbres].
(1) La lettre k sert aussi a la notation de la gutturale explosive sourde, dans un
certain nombre de mots dont les analogues commencent en francais par c dur : ke&rdd
et keurdd (4AD) [courge]; keurnd (4A,Ab,Aj,R) [corne].
On a employe* quelquefois la graphie qa au commencement de certains mots, afin de
mieux rappeler les termes francais correspondants : qatrd (4T,A,R) [quatre].
En ce cas, par exception, le m6me son peut fitre utilement note* au moyen de signes
diffe* rents.
11 en est de meme pour / et g doux, et pour la notation de s dure. II n'y a pas d'in-
conv^nient, par exemple, a e*crire cerife [cerise], plutdt que serije.
Ainsi les exceptions a la regie indiquee plus haut : « Le meme son est reprlsente* par
le meme signe », s'expliquent aislment par le de*sir de faciliter au lecteur la comparaison
entre le terme patois et le terme francais, toutes les fois que la graphie du francais ne
peut donner lieu a confusion.
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syst£me GRAPHIQUE. XXXV
Le t conserve toujours sa prononciation propre : Vamittd (4T,A)
[Pamitte] ; Na sinpla qestion (4T,A) [une simple question] ; sim'pla
(si-mpla) qesttoun (8Bf).
CONSONNES MOUILLfiES.
Le signe if sert k figurer le son mouill6 de /et den: La palie
(4A,T; 5A') [la paille] ; la linie (4A) [la ligne]; la tr&blia (4R) [la
table].
Mais, si la consonne mouiltee est a la find'un mot ou d'une syl-
labe, on annonce ce son mouille par une apostrophe renvers£e.
De travalid avwi lux [je travaille avec lui], ou avec Elision : dS
travaV avwi lui (4A,T).
De travatieri [je travaillerai], ou avec contraction : de traval'ri
(4A,T).
Le con'ssi-vo ? D' IS coniisso (4T) [le connaissez-vous? — je le
connais].
La tr&bl' 6 bancdla (4R) [la table est botteuse].
L6feul< ( 7 Lb) [le fils].
SONS INCONNUS EN FRANgAIS.
Nous repr^sentons le th dur anglais par qh (avec la c6dille sous le
c)et le th doux par j h.
U ghin, la ghinnd (iT ; 2J; 3B ; 4A) [le chien, la chienne].
V ghd (iD,T ; 2J,F ; 3B,S' ; 4A,R ; 5A,C) [le chat] ; V ghS (4T) ;
l'$hat( 7 }).
Tighajigha (jLb) [tfite, ftte].
Jharbon (4T,Ab,R ; 5A') [taupe].
Jhdno (4T,A,Ab,Al,R) [jaune],
Sajho (iD,T; 2F,J; 3B,T; 4A,T,R; 5A,C; 7J) [sage].
Le ch (avec Tapostrophe apr&s le c) est Equivalent du ch dur
allemand ou du c'h breton ; s'il est suivi d'un 1, il se prononce plus
doux, comme dans les mots allemands Milch, brechen.
Ceson ne se rencontre gu£re que dans quelques communes du
canton du Biot (iB), de Samogns (3S'), et d'Aime (8A).
C , /i^(iBj,Bs;3S , ,S , s) [ici].
Gric'he (iBj,Bs) [grise].
Chi (3S\Vs) [six].
/
XXXVI INTRODUCTION.
Nac'hion, atinc'hion (8Ag,Ap) [nation, attention].
Sirvic'hio (8Ag,Ap) [service].
Die' hatches frLb) [d£tachez].
A-che frht ? (7LI)) [as-tu froid ?]
On a parle plus haut des sons reprisentis par les graphies e, i,
€e, 6, 6n, Un.
Ces sons n'existent guire dans le frangais ordinaire, non plus que
la diphtongue forte €u : amwirSu (4R) [amoureux].
La voyelle nasale representee par Un a 6t6 relev£e notamment au
Grand-Bornand (4Tg) etk Dingy-Parmelan (4Ad).
Dans les valines sup£rieures de TArc et de Tls&re, on trouve un
son particulier, qui n'est pas absolument Vn mouill£e, mais qui s'en
rapproche beaucoup. Nous Pavons reprisenti par n% comme Vn
mouill£e finale, la difference 6tant assez peu sensible :
Un< (7J,M') [un].
In'q (7J) [cinq] ; cin'q (7Lb ; 8Bf).
DES DIPHTONGUES.
A part les voyelles eu, ou (1), qui se prononcent comme err fran-
gais, toute autre reunion de voyelles reprisente une diphtongue
ou une triphtongue, e'est-i-dire une syllabe comprenant deux ou
trois voyelles (dont une ou deux sont en r£alit£ des semi-voyelles)
prononc£es en une seule Amission de voix.
Diphtongues fortes ou descendantes.
Elles ont Taccent tonique sur la premiere voyelle (2) :
Prdo (iEp) [assez] ; prdu (5 At) ; prdw (4TJ) ; prdu (4T).
U ddi (4R) [le doigt] ; /' dde (4AI).
U pdi (4R) [le poireau].
Pour attirer Tattention sur la voyelle forte d'une diphtongue, on
la surmonte de Taccent grave.
Au lieu de Taccent grave, on met Taccent circonflexe lorsque la
voyelle tonique est longue :pr&w (6B).
( 1 ) On a cteja vu que eu, ou sont des sons simples et ne sont des diphtongues que
graphiquement.
(2) Dans les diphtongues, la notation de l'accent tonique sur la voyelle forte peut
dispenser de surmonter la semi-voyelle du signe de la breve. Cependant, pour plus de
-clarte*, ce signe est ordinairement employe*.
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SYSTEME GRAPHIQUE. XXXVII
Diphtongues faibles ou ascendantes.
Elles ont Paccent tonique sur la seconde voyelle ; la premiere est
g£n£ralement i, w, plus rarement o, u :
Ion (iT) [un]; Una (4T)[une].
16 (4T,A) [haut].
WS(4T)[oui].
Wi (3Sd ; 4T,A,Ab) [huit] ; m (6Ac,B) [aujourd'hui].
A cwi? (4T) [4 qui].
A lui (4T) [4 lui].
iVW(4A) [noix] ; no* (4T) ; nui (8Bf,B\M).
La/o^(4A,T) [la loi].
DUJtte (4A) [deux filles].
Pardu, pardwd, pardug (4A,T) [perdu, perdue, perduesj.
Diphtongues finales atones.
II y a trois voyelles de suite k la fin des mots suivants :
De criio (4T) [je crois] ; de crSio (4A).
Cassdie (iT) [cass£e] ; cassdie (4 A) ; cassdie (3S').
Les deux dernteres forment une diphtongue atone.
Dans les diphtongues atones la premiere voyelle est toujours une
semi-voyelle, 1 ou w; elle est plus br&ve que la seconde, comme
dans les mots famille,feuille, treille, paille, prononc£s k la pari-
sienne :famiie,feute, trkie, pdte.
La moralie, le moralie (iT ; 3S') [la muraille, les murailles] ; la
moralie, le moralte (4A,R,T); la moralte (e muet), le moralte (e
demi-ouvert, au pluriel) (6A,B).
D'itudio (4T) Ifitudie] ; d'6tudthe(4 syllabes) (iEp).
Nou-% itudtin (4T) [nousitudions] ; no-% iliidiin (6A.B).
htddidn (4T) [i!s 6tudient] ; al itudihan (iEp).
De siluo (4T) [je salue] ; dS saluhe (iEp).
Decontinwo (4T) [je continue].
Gontinwd dan (4T) [continue done].
La lanvwd ou lanhwd (iT) [la langue].
DES TRIPHTONGUES.
Elles commencent toujours par un ?, lequel est suivi d'une diph-
tongue forte {au, du 9 di, etc.), ou d'une diphtongue faible (wd, wi,
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XXXVIII INTRODUCTION.
wan> etc.). Dans ce dernier cas, la triphtongue comprend deux
atones et une tonique; dans le premier cas, une atone, une tonique
et une atone.
Midw (4Aa) [mieux] ; rritdu (4T) ; mieui (7J).
Niuire (iD) [noyer].
Diwanno (iD) [jeune].
DES SIGNES DIACRITIQUES.
Une recapitulation de la valeur de ces signes nous paratt n£ces-
saire, pour faciliter au lecteur Intelligence du syst&me grapbique.
Des accents.
I. L'accent aigu se place :
i° sur Yi ferm6 (coti) [couteau] ;
2 sur I'd moyen (balid) (2JS) [donn6] ;
3° sur la voyelle d, quand elle a un son tr£s voisin de 6 (portd)
[porter].
Dans beaucoup de communes, au lieu d'un a long et ouvert, on a
6; ainsi k dtrd, dmd, dmdie, correspondent 6tr6 9 6md, dmdU.
En adoptant la graphie d, on est exempt^ de donner le m6me mot
k la lettre A et k lalettre O dans le Dictionnaire.
II. L'accent grave se place :
i° sur Vi ouvert ;
2 sur d et d brefs et ouverts (quelquefois sur ti), pour rappeler que
ces voyelles portent Taccent tonique.
III. L'accent circonflexe se place :
i° sur f, tt y etty oil, pour indiquer que ces voyelles sont longues ;
2 sur d et 6 longs et ferm£s ainsi que sur les nasales tr&s longues
dn, 6n ;
3° sur 4 pour indiquer un e tr£s ouvert, inconnu en fran<jais ;
4 sur in pour repr^senter une nasale tr&s rapproch6e de in.
Des signes •• et u
I. Plac6surf, le tr6ma indique que Yi ne forme pas diphtongue
avec une autre voyelle : dot [jouer].
E est une notation de Ye demi-sourd. (Voir plus haut, § Voyelles).
E s'emploie aussi dans la diphtongue forte €u : amwireu [amou-
reux].
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SYST&ME GRAPHIQUE. XXXIX
Le trema figure encore sur la nasale tin.
II. Le signe des br&ves w se rencontre sur les voyelles a, 2, i, 6, u
et sur les voyelles nasales finales.
11 indique que ces voyelles sont atones : find, tdbld ; dmd;
eglisi, lavansi (8Bf) ; i pdrldn (4T) ; & pdrldn (4A) ; nd modin, nd
pdrRn (6A,B ; 8M).
Ce mfime signe est en outre placi sur riliment faible d'une
diphtongue, notamment 4ur l'i (yod) ; il indique aussi leson mouilli
(Tune corisonne. (Voir plus haut.)
E est, comme on Ta vu, la notation de Ye demi-sourd, atone et
tr&s bref : mdri [m&re].
De l'apostrophe.
L'apostrophe s'emploie comme signe d^lision ou pour figurer la
prononciation.
i° L'apostrophe signe d'4lision~
a) AU COMMENCEMENT d'uN MOT.
W s'emploie k la place de Particle indifini on-n ou du pronom en
(= de cela, de lui, d'elle) :
'Ndmd (4A,R r T) [un homme].
L'a bin dm 'n itri fdtid (4A) [elle a certainement dti en 6tre
flchfc].
T, 'tf sont pour e-/, eti [il est, 6tait]: 't-ou (1) vri? (4A,R,T)
[est-ce vrai?] ; 't-6 vri ? (iT,E).
Cm 7-om ? (4A,R,T) ; cwi 'qh-ou? (8B'm) ; (qh = (e)st) ; cd 't-& ?
(iT,E) [qui est-ce?]
Qinf eura 'te-t-ou (4A,Ab) pour qintd eurd 4t6-t-ou? [quelle
heure 6tait-il ?]
'6 savi bin (pour v6 savi, vous savez) [vous savez bien].
b) A LA FIN D'UN MOT.
C ou q\ d', jh y , m\ q\ s\ V pour ce, de, de, de, jhe, jhd, me, mi,
W> qe, se, se, te, te.
F pour pi, p$-r, pie ; t'& p jhdinnd q' lit (4A,T) [tu es plus
jeune qu'elle].
(1) Nous avons conserve cette graphie compliquee dans les citations donnees par
A. Constantio, et quand nous avons juge* utile d'indiquer ainsi l'ltymologie ; mais, dans
on certain nombre d'exemples que nous avons recueillis nous-mfime, noua avons.* eu
recours a la transcription phonltique plus simple tou.
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XL INTRODUCTION.
U pour le, la, Id, li, article et pronom.
N 9 pour ne, na.
Dans ri t-oupd vri [n'est-ce pas vrai?] ; ri tbi-i-ou pd vri? ri ti-
t-ou pd vri ? Tapostrophe indique la double suppression de Ve de
ne et de Tinitiale du verbe qui suit.
A la fin des mots toutes les voyelles atones peuvent Stre £lid£es,
mfime les terminaisons verbales <5n, an, in : fctian entrd, venir* u
courde gdrda [etant entr£s, ils vinrent (vehiron) au corps de garde
(2i e vers de la Chanson de F Escalade].
C) DANS LE CORPS d'uN MOT.
Mon-n dmo ou m'n dmo (4A,T,R) [mon mari].
N6-% in ou ri% in ; nd-jf in ou n'$ in (4A) ; nou-% in ou n\ in (4T)
[nous avons].
Ld-{ on 16-$ dtro (4A) ; lou-%on lou-% dtro (4T) ou l\on 1'% dtro
[les uns les autres].
2 L' apostrophe figurant la prononciation.
Quelquefois Tapostrophe sert simplement k figurer la prononcia-
tion.
Placee apr&s g, n, m f elle peut indiquer la suppression d'une
voyelle, mais le plus souvent elle appelle Tattention sur la sonoriti
de ces consonnes : beg*na (4T) [coiffe k fond plat] (prononcez beg-na).
Sim'pla qestioun' (8Bf) [simple question] (prononcez si-mpla, qes-
tiou-ne).
Dans virC (7J) [vin] ; matin' (7J) [matin] ; iric (7M') [cinq] ; sim'plo
(7Lb) [simple], Tapostrophe indique que Vn et Vm ne sont pas nasales.
Dans £nrici (4T) [Annecy] ; tr&nrita (7M') [trente], on entend Vn
apr&s la nasale. II en est de mfimepour vinri[vingt], cinri [cent] (7\T),
0C1 la nasale in est suivie d'une n sonore.
Dans les mots suivants, elle remplit Poffice d'un e muet fictif, d'un
sch6va, et an nonce qu'il faut faire entendre les deux consonnes :
rii y Via, 116 (4A) [ce, cette, ces].
D'dttn (4T,A) [dans, dedans].
D'didr (4T) [hors, dehors] ; cTdido (4A).
L'apostrophe plac6e apr£s c* (c'hj sert k noter, com me on Pa vu,
une prononciation spteiale k certaines locality.
Quant k Tapostrophe renversie, elle indique une consonne finale
mouill6e ou un son tr&s voisin. (Voir plus haut.)
r
syst£me graphique. xli
Du trait d'union,
Le trait d'union s'emploie comme en frangais :
i° dans les mots composes : pScd-rdvd [pique-rave] ;
2° entre le verbe et les pronoms personnels ou les adverbes en, i,
places apr£s lui : pr$n-lo [prends-le].
Les mots relies par ce signe doivent Stre consid£r£s comme n'en
formant qu'un : f
Prin-lo, pr£n-la (4A,T) [prends-le, prends-la] se prononcent
comme pr&nlo, prinld; etprin-ld, pr6n-ld, comme prinld,pr£nld.
K4$e-tg (iT ; 2J ; 3B ; 4A ; 5C ; 7J ; 8M) [tais-toi].
Kisi-vo (iT; 2J ; 3B; 4A) [taisez-vous] ; kdji-vo (6A); k$hi-vo
(3T).
Balii-me (iT; 2J ; 3B; 4A; 7Cm) [donnez-moi] ; balU-me (5C;
6A; 7 J).
Balie-me (iT ; 2J ; 3B ; 4A ; 5C ; 6A ; 7J ; 8M) [donne-moi].
Balie-ld [donne-Ie] ; balie-ld (iT; 8M) [donne-la].
Balie-mS-ld. (iT ; 2J ; 3B ; 4A) [donne-la-moi].
Q'fd-to (3B ; 4A) [que fais-tu ?] ; q> fd-to (iT) ; qefWhe (yLb).
3° Le trait d'union se place encore k la fin ou au commencement
<Tun mot, pour en s6parer la consonne adventice (1) que ce mot
prend dans certains cas.
Ainsi pour les lettres de liaison :
Pe (pe) signifie par ou pour. Quand, devant une voyelle, IV
qui est tomb£e devant une consonne se fait entendre, on 6crit
pe-r : pe-r on sou [pour un sou].
De mSme pour 5 (%) du pluriel : /<5-^ou lou-% dmo [les hommes],
oudans les flexions verbales.
Apr£s un mot termini par une nasale, le trait d'union indique la
liaison : in-n atGndin [en attendant]. On doit prononcer Vn de la
(1) Les lettres de liaison appele*es par A. Constantin consonnes adventices peuvent
provenir :
r soit du maintien devant voyelle d'une consonne finale tombde devant la consonne
initiate du mot suivant : p8~r on sou ; 16-% bmd ; on~n bmd ;
2* soit d'une influence analogique : d'4-% avu ;
3' elles peuvent £tre le re*sidu d'un mot, comme dans Un6 (U-en-6).
Pour les lettres dites euphoniques, il est probable qu'elles doivent leur origine a
I'analogie. Voyez r, dans le Dictionnaire.
Dans quelques cas, les consonnes dites adventices -{, -t, -n, peuvent se trouver devant
unmot commencant par une consonne, par suite de la chute du verbe copulatif ou de
la voyelle initiale du mot suivant : E-l mdr (4T) [il est mort]. T 4-t na fould (4T) [tu
e$ une sotte]. Q' on-n bin ic&l (4T) [qu'on est bien ici 1]
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XLII INTRODUCTION.
voyelle nasale in. En icrivant 6n attnd&n, on indiquerait que la seule
voyelle nasale et non Vn se fait entendre dans la prononciation.
(Dans i-n atidi, on n'a plus une voyelle nasale, mais un e tr&s
ouvert suivi de n.)
On-n dmo [un homme] (on-no-moj.
Va-f-i (4A,T) [vas-y] ; va-^u (4A,Ab,R) ; va-f-4 (3S').
Va-M (4A,T) [va-t-il].
/ e-t onfou (4T) [c'est un fou] ; t'i-t nafoula (4T) [tu es une
folle, une sotte].
D'6-$ avu (Go ; 3B) [j'ai eu] ; 4-1 a-% avu (Go ; 3B) [il a eu].
Prin-^in (4A,T) [prends-en] ;pren-%-en (iT); prt-s^t (4A,R).
Va te-n-6 (2 A ; 4A,T ; Go) [va 14-haut].
Vin c&-n-6 (4A,T) [viens ici (en haut)].
De mfime pour les lettres euphoniques :
A r-on mwi (4A,R,T ; 5C ; 6A) [4 un tas].
DU r-n& smannd (4R) [dans une semaine].
Dm n-Sn prindrdsdin (4A,T) [Dieu en prendra soin].
il n-&n vu ton (iEp ; 4A,T) [il en veut un].
Les mots recueillis par A. Constantin, comme ceux que nous
avons relev6s personnellement, sont transcrits conformiment au
syst^me graphique ci-dessus.
Pour les citations tiroes de textes anciens, la graphie est celle des
originaux ou des reproductions d'originaux.
Pour les termes usit6s dans le fran^ais local, nous avons conserve
Torthographe usuelle, en les faisant pr6c6der du signe f .
Quant aux mots employes dans les regions voisines, que nous
donnons 4 titre de comparaison, comme le plus souvent nous
n'avons pu noter nous-mfime Texacte prononciation, nous les men-
tionnons tels qu'ils figurent dans les divers Glossaires consults.
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III.
ESSAI DE BIBLIOGRAPHIE.
On nous a demand^, pour faciliter les recherches de ceux qui
d&ireraient completer ou rectifier le Dictionnaire Savoyard ,
d'ajouter a Y Introduction un petit memento bibliographique. Nous
le faisons volontiers, en pr6venant le lecteur qu'il ne trouvera ici
qu'une bibliographic sommaire.
A. — RECHERCHES G£n£RALES.
II convient de mentionner tout d'abord les principales publications
qui accordent ou ont accord^ une place plus ou moins importante
aux Etudes de dialectologie (i).Telles sont : la Romania, la Revue
de$ Langues romanes, la Revue des Patois gallo-romans, Tancienne
Revue des Patois, devenue la Revue de Philologie frangaise et
provengale et plus r6cemment la Revue de Philologie frangaise et
de Literature, les Mimoires de la Sociiti de Linguistique , le
Bulletin de la Societi des Parlers de France, la Revue celtique, la
Revue des Parlers populaires, transformation r6cente du Bulletin
des Parlers normands, la Revue bibliographique et critique des
Langues et literatures romanes, etc, ainsique les diverses publica-
tions des Soci6t6s savantes de la Savoie, de la Suisse romande et
des regions voisines.
Citons 6galement la Zeitschrift fUr romanische Philologie, les
Romanische studien, la Rivista di Filologia roman^a, YArchivio
glottologico italiano, les Studi di Filologia roman^a, etc.
Pour le folk-lore : la Revue des Traditions populaires, X&M&lusine,
la Tradition, etc.
Pour les comparisons avec Tancien frangais, le moyen frangais
(0 On fcra bien de consulter 1'ouvrage de Behrens : Bibliographie des Patois gallo-
romans(2' eU, 1893, trad. Rabiet).
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XLIV INTRODUCTION.
et lefrangais actuel, outreles repertoires deDucangeetde Lacurne de
Sainte-Palaye, les anciens Dictionnaires fran^ais, le Dictionnaire de
TAcad6mie et celui de Trivoux, les ouvrages indispensables sont
ceux de Littr6, de Godefroy (Dictionnaire de Pancienne Langue
franqaise), de MM. Hatzfeld, Darmesteter et Thomas (Diction-*
naive giniral de la Langue franqaise). On consultera aussi avec
fruit le Dictionnaire de Diez et celui de Scheler.
A ces ouvrages g6n6raux on joindra les principals etudes des
maftres romanistes con tern porains, notamment de MM. G. Paris
et P. Meyer (i).
La Grammaire des Langues romanes de F. Diez (traduction de
MM. Brachet, Gaston Paris, Morel-Fatio, 3 C 6d.) rend encore d'im-
portants services. Ajoutons Touvrage de W. Meyer-LQbke (trad, de
MM. Doutrepont, 3 vol.), celui de Nyrop : Grammaire historique de
la Langue franqaise et les Principes de Phonitique y de M. Tabbe
Rousselot. (Un manuel tr&s commode et tr£s clair est le Precis de
Phonitique franqaise, 2 e 6d., de M. Bourciez.)
B. — RECHERCHES CONCERNANT LES REGIONS
VOISINES DE LA SAVOIE.
On trouvera mati&re k d'intiressants rapprochements en parcou-
rant les 6tudes relatives aux regions voisines de la Savoie. Nous
citons plus sp6cialement les ouvrages suivants que nous avons eus
pour la plupart entre les mains. Nous n'indiquerons pas les simples
recueils de textes.
a) Glossaires.
Bonh6te : Glossaire neuchdtelois (Neuch&tel, 1867).
L. Boucoiran : Dictionnaire analogique et itymologique des
Idiomes miridionaux (Paris, 2 C 6d.).
Bridel : Glossaire du Patois de la Suisse romande, recueilli et
annot6 par L. Favrat (Lausanne, 1866).
( 1 ) En ajoutant a ces noms universellement estime's ceux de MM. F. Brunot et L. Cltfdat.
nous croyons nous acquitter bien faiblement de la reconnaissance que nous devons a
nos savants mattres. Nous songeons en meme temps a l'^poque d6]k lointaine ou nous
pouvtons facilement mettre a profit les richesses d'une belle bibliotheque universitaire.
Comment trouver, dans notre petite ville, les publications des romanistes Grangers, si
nombreuses et si importantes ? Combien n'est-il pas difficile, sinon impossible, de se
tenir au courant, menie des travaux essentiels ?
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ESSAI DE BIBLIOGRAPHIE. XLV
P.-M. Callet : Glossaire vaudois (Lausanne, 1861).
L. C\pello : Dictionnaire portatif pttmontais-franqais (Turin*
1814).
Chabrand et de Rochas d'Aiglun : Patois des Alpes Cottiennes
et en particulier du Queyras, avec grammaire, glossaire, exemples
et recueil de noms de lieu (Grenoble, 1877).
L. Cl£dat : Le Patois de Coligny et de Saint-Amour [glossaire]
(in Revue des Patois, I, 184).
AbW Devaux : Glossaire de Vancien Dauphinois septentrional
(dans VEssaisur la Langue indiqui plus loin).
F. Fertiault : Dictionnaire du Langage populaire verduno-
chalonnais (Paris, Boullion).
Les lettres A-C ont paru dans la Revue de PhiloL fr. et prov.
Ill, IV, V, X.
Gariel : Dictionnaire des Patois du Dauphini , de Chabrot
(Grenoble).
[Gaudy-Lefort] : Glossaire ginevois (2 e id., Geneve, 1827).
J. Gilli£ron : Patois de la commune de Vionna% (Bas-Valais)
(Bibl.de PEcoledes Hautes-Etudes, 40 c fascicule, 1880).
Grangier : Glossa ire fribourgeois (Fribourg, 1864-68).
P. Gras : Dictionnaire du Patois forisien (Lyon, i863).
Guillebert : Glossaire neuchdtelois (2 e 6d., Neuch&tel, i858).
J. Humbert : Nouveau Glossaire genevois (Geneve, i852).
F. Mistral : Lou Tresor ddu Felibrige ou Dictionnaire Proven-
<pl-Fran$ais (Aix-en-Provence, 2 vol.).
J.-B. Onofrio: Essai d'un Glossaire des Patois de Lyonnais,
Fore% et Beaujolais (Lyon, 1864).
N. du Puitspelu : Dictionnaire itymologique du Patois Lyonnais
(Lyon, 1 887- 1 890).
Zalli : Di^ionario italiano latino efrancese (Carmagnole, i83o).
Cest le meilleur Dictionnaire ptemontais.
b) Etudes dialectologiques.
Ascoli : Schi^i franco -proven^ali (in Archivio glottologico
italiano, vol. Ill, 61).
Ayer : Introduction & V Etude des Dialectes du Pays romand
(NeuchAtel, 1878). Cf. Romania, VIII, 458.
[Chanoine B£rard] : La Langue frangaise dans la Vall&ed'Aoste.
R£ponse& M. le chevalier Vegezzi-Ruscalla (auteur d'une brochure
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XLVI INTRODUCTION.
intitule Diritto e necessitd di abrogate il francese come lingua
ufficiale in alcune vallidella provincia di Torino) (Aoste, 1862).
Bertrand : Recherches sur les Langues anciennes et modernes de
la Suisse (Gen&ve, 1758).
Blavignac : VEmpro genevois, caches, rondes, rimes et kyrielles
enfantines, crispopulaires, sobriquets (Geneve, 2 C £d., 1875).
Champollion-Figeac : Nouvelles Recherches sur les Patois (Pa-
ris, 1809).
L. Cl£dat : Le Patois de Coligny et de Saint-Amour [grammaire]
(in Revue des Patois, I, 161). Cf. Romania, XIV, 549.
— : Le Pronom personnel neutre dans le Fore\, le Lyonnais et la
Bresse (in Romania, XII, 346).
— : Les Patois dela Rigionlyonnaise. [Sous cette denomination,
Tauteur 6tudie les patois de France ranges par Ascoli dans la classe
des patois franco-proven<jaux et ceuxde quelques dipartements
voisins. Les parlers de la Savoie et de la Haute-Savoie y sont compris].
L' Article difini: le masculin singulier (in Revue des Patois, I,
81) ; les formes contractes du msc. sing. {ibid. II, 1). Etude continuie
par M. L. Vionon (voir plus loin).
Cornu : Phonologie du Bagnard (in Romania, VI).
— : Declinaison de V Article dans le Valais (in Romania, VI, 253).
Abb6 Devaux : De V Etude des Patois du Haut-Dauphini (Gre-
noble, 1889).
— : Essai sur la langue vulgaire du Dauphini septentrional au
moyen dge (Paris et Lyon, 1892).
— : Compte du Privdt deJuis, en dialecte bressan (i365), texte
et etude grammatical (in Revue de Philol.fr. et prov. y III, 293;
IV, 10).
Develey : Observations sur le Langage du Pays de Vaud (Lau-
sanne, 2 c £d., 1824).
E. Empeyra : Catalogue descriptif des arbres, arbustes, arbris-
seaux et sous-arbrisseaux indigenes ou naturalises en Suisse, suivi
d'un Dictionnaire des principaux noms vulgaires donnas dans la
Suisse romandei diff£rentes plantes, avec leurs synonymes frangais
et latins (Geneve, 1887).
H. Gaidoz : Les Valtees franqaises du Piimoni (in Annates de
VEcole des Sciences politiques, II, 53). Cf. Romania, XXI, 632.
Christian Garnier : Note sur la Repartition des Langues dans les
Alpes occidentales (in Revue de giographie, t. XXXX, 1897).
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ESSAI DE BIBLIOGRAPHIE. XLVII
Cf. F. Brunot : La Langue franqaise de 1 8 1 5 & nos jours (in
Histoirede la Langue et de la Literature frangaise, publiee sous
la direction de M. Petit de Julleville, tome VIII, ch. xm; sp6ciale-
ment p. 863 sqq. : Limites actuelles de la langue frangaise en
Europe; avec carte de la fronti&re linguistique du Sud-Est).
Gaudy-Lefort : Promenades historiques dans le Canton de Ge-
neve. Se termine par un appendice intitule : De quelques Noms
propres genevois (Gen&ve, 1841).
J. Gillieron : Patois de Vionna%, indiqu6 plus haut.
— : Petit Atlas phonitique du Valais roman. (Paris, s. d.).
Hcefelin : Recherches sur les Patois romans du canton de Fri-
bourg (in Iahrbuch fQr rom. und engl.Sprache und Lit. (XV, i33,
267, 407) et Leipzig, 1879.
Jarrin : Etude sur les Chants populaires et les Patois de la
Bresseetdu Bugey (in Giographie de VAin, t. I, Bourg, i885).
J. L. M. : Biblioth&que romane de la Suisse, ou recueil de mor-
ceaux Merits en langue romane de la Suisse occidentale (Lausanne,
i855).
Joret : Du C dans les Langues romanes (Paris, 1874).
Koschwitz : Grammaire historique de la Langue des Filibres
(Greifswald, 1894).
— : La Phonitique experimental et la Philologie franco-proven-
fa/e(in Compte-rendu du Congr&s scientijique international des
Catholiques, tenu du i cr au 6 avril 1891 ; Paris, 1891).
Le Due : Chansons et Lettres patoises , bugeysiennes et dom-
bistes, avec une 6tude sur le patois du pays de Gex (Bourg, 1881).
P. Marchot : Arius en franco-provenqal (in Revue de Phil.fr.
etprov., VIII, 35).
Monin : Etude sur la Genese des Patois, et en particulier du ro-
man ou patois lyonnais (Paris, 1873).
Montet : Histoire littiraire des Vaudois du Piimont (Paris,
i885).
Montmayeur : Le Duchi d*Aoste et sa Langue maternelle (in
Cyclamen, ftvrier 1898).
Neumann : Die romanische Philol. (dans FEncyclop6die de
Schmid, VII, 2, 1886).
F.-N. Nicollet : Phonitique du Patois alpin (Gap, 1900).
Nigra : Fonetica del dialetto di Val-Soana (in Arch, glott. ital. 9
vol. Ill, punt. 1).
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XL VIII INTRODUCTION.
Odin: Phonologie du Canton deVaud (Halle, 1886). Cf. Roma-
nia, XV.
J. Ollivier : Essai sur VOrigine et la Formation des Dialectes
vulg. du Dauphini (Valence, i836).
Gaston Paris : Les Chants popidaires du Piimont (in Journal
des SavantSy sept.-nov., 1889). Compte-rendu des Chants populaires
du Piimont, publics par C. Nigra.
F. Pelen : Des Modifications de la Tonique en Patois bugiste (in
Revue de Philol.fr. etde Literature, XI, 62, 3og; XII, i35).
E. Philipon : Le Dialecte bressan aux XIII e et XIV t siicles (in
Revue des Patois, I, 11).
— :Phon6±ique lyonnaise au XIV e stecle (inRomania, XIII, 542).
— : Le Patois de Saint-Genis-les-Olli&res et le Dialecte lyonnais
(in Revue de$ Patois, I, 258; II, 26,195; III, 3j, 161).
W. Pludhun : Parlons frangais ! Quelques remarques pratiques
dont on pourra profiter en Suisse et ailleurs (brochure de 24 pages,
int£ressante pour le fran<jais local).
N. du Puitspelu : Des Verbes dans notre bon Patois lyonnais
(Lyon, 1 883).
— : Tris humble Essai de Phonitique lyonnaise (Lyon, i885).
E. Ritter : Les Noms de Famille (in Biblioth&que de VEcole des
Hautes-Etudes, 5 C fasc. philol.).
— : Recherches sur le Patois de Geneve (Gen&ve, 1875). Extrait
des Mimoires de la Soci6t6 d'Hist. et d'Arch6ol. de Gen&ve, t. XIX.
— : Glossaires et Lexicographes genevois (Gen&ve, 1893). Extrait
du Bulletin de Vlnstitut genevois, t. XXXII.
Schwan : Grammatik des altfran^osischen (Leipzig, 1893). L'ap-
pendice renvoie aux Etudes de detail.
Sirand : Des Patois bressan et bugiste compares (in Revue du
Lyonnais, 2* s6rie XXIII, 365).
H. Suchier : Le Franqais et le Provengal (trad, de M. P. Monet,
Paris, 1891). Contient un repertoire bibliographique.
On pourra aussi se reporter k la bibliographie indiqu6e dans
Grober, Grundriss, p. 109.
Tourtoulon et Bringuier : Etude sur la Limite giogr. de la
Langue d'oc et de la Langue d'oil (Paris, 1876, /t in Archives des
Missions scientifiques et UtUraires, 3 e serie, III, 544). Cf. Romania,
IV, i58.
L. Vignon : Les Patois de la Region lyonnaise [continuation de
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ESSAI DE BIBLIOGRAPH1E. XLIX
l'&ude de M. L. Cl£dat indiquie plus haut]. Suite d'articles trts
importants parus dans la Revue de Philologiejr. et de Literature :
Le Pronom on et ses Reprisentants (avec carte), XI I, i . — Les Pro-
noms personnels, XIII, 1,88, 161 ;XIV, i, u3, 177, 265 ; XV, 1, 161.
A. Vingtrinier : Etudes populaires sur la Bresse et le Bugey
(Lyon, 1901).
A. Z ac her : Beitrcege %um lyoner Dialekt (Uonn, 1884).
J. Zimmerli : Die deustch-franybsische Sprachgren^e in der
Schwei^ (3 vol., Bile et Geneve, 1 891- 1899).
C. — PUBLICATIONS CONCERNANT SPfiCIALEMENT
LA SAVOIE.
a) Etudes diverses. *
Bailly : Ornithologie de la Savoie, ou histoire des oiseaux qui
vivent en Savoie k T6tat sauvage soit constamment, soit passag£re-
ment (Paris, 1 853- 1854, 4 vol. et atlas).
Bauquier : Une Particularity du Patois de Queige (in Romania,
V, 49 3;cf.iWrf.,VI,447).
Abb6 J.-E. Borrel : Genialogie du Patois de la Tarentaise
(MoAtiers, 1882). Extrait du compte-rendu de la 4 e session du
Congris des Soci6t6s savantes savoisiennes.
F. Brachet : Dictionnaire du Patois Savoyard, tel qu'il est pari 6
dans le canton d'Albertville, suivi d'un glossaire franQais-patois et
d 1 une collection de proverbes et maximes usites dans le pays (2 C 6d.,
Albertville, 1889).
Abta Brunet : Essai sur les Patois des Arrondissements d' Albert-
ville et de MoHtiers (Motitiers, 1867). Extrait des Mimoires et
Documents de VAcadimie de la Val d'Mre, i"* vol., 3 e fasc.
Th. Buffet : Vocabulaire mourmi-jranqais (in Revue savoi-
sienne, 1900).
Marc-Claude de Buttet : Apologie pour la Savoie contre les
injures et calumnies de Bartholomi Aneau (Lyon, 1554).
On trouvera dans cet opuscule un tr£s intiressant passage sur la
«langue savoisienne ». Cf. la r&mpression publtee par M. F. Mu-
gnier, dans son ouvrage intitule : Marc-Claude de Buttet, po£te
savoisien, page 121 (Paris, 1896; extrait des Mimoires de la Soc.
savoisienne cTHist. etd'Archiologie, tome XXXV).
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L INTRODUCTION.
C arret : Orthographe des Noms giogr. de la Savoie (in Congrte
des Sociitis savantes de la Savoie, t. V, i65). Cf. IX* Congr&s,
p. 3g.
A. Constantin : Etudes sur le Patois Savoyard (Annecy 1877).
Contient deux articles parus en 1877, dans la Revue sav., sous le
titre de : i° Pro jet d' alphabet & Vusage de notre patois ; 2 De
Vorthographe d adopter pour certains mots. « Aujourd'hui que la
Commission philologique de la Soci6t6 Florimontane d'Annecy a
adopts avec de 16g6res modifications le syst&me orthographique pro-
pose par l'auteur, cette brochure de 40 pages ne peut avoir de
Tintdrfit que pour ceux qui desireraient prendre connaissance des
sons propres au Savoyard et inconnus du fran<jais (p. 14-20). Elle
peut encore 6tre consults avec fruit par ceux qui sonti la recherche
d'un alphabet uniforme pour tous les patois de la France. On y
trouvera en outre exposes en detail les inconv6nients des m6thodes
purement phon&ique ou 6tymologique* (p. 5-i3, II) ». (A. Constan-
tin : Catalogue raisonni (manuscrit).
Cf. Nouveau Systime orthographique k Tusage du Savoyard et
des patois de la langue d'oil (in Revue sav., 1879).
— : La Muse savoisienne I, ou Recueil de Chansons anciennes et
modernes, avec musique, traduction, notes historiques, biographi-
ques et notice sur le nouveau syst^me orthographique (Paris, 1878).
« Cette brochure de vingt pages contient deux chansons icrites,
Tune dans le dialecte de Rumilly, Pautre dans celui d'Annecy.
Attirer Pattention des philologues sur notre patois, r6pandre d'un
autre cdt£ dans le peuple le gotit de la musique et la connaissance
du frangais, d^velopper ses instincts g6n6reux en rappelant k son
souvenir tantdt ceux de ses compatriotes qui se sont illustris par
leur patriotisme ou leurs talents, tantdt ceux que le self-help, joint k
la probit£ savoisienne, a conduits k la fortune et k la consideration
g6n6rale, tel est le but de la Muse savoisienne [qui devait paraltre
par livraisons semblables k cette premiere] ». (Id., ibid.). Extrait de
la Revue savoisienne, 1878.
— : Coup cTceil sur certains Usages et sur le Patois de la Valtte
de la Dranse avant 1792, suivi de remarques ayant pour objet les
Rapports entre le Patois du Haut-Chablais et le vieux fran$ais (in
Rev. sav., 1879 et 1880). Cf. // e Congrhs des Soc. sav., p. 177.
— : Mceurs et Usages de la Valtee de Thdnes (in Rev. sav., 1880
et 1881). Cf. ///« Congrls des Soc. sav., p. 81.
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ESSAl DE BIBLIOGRAPHIC LI
— : J. Gacy : La exploration de la cit6 de Genefve [k propos de la
^impression par J. Vuy (Geneve, 1882) de cette complainte en vers
(de 1540 environ), dont fauteur 6tait originairede Cluses]. (Revue
sav., 1882).
— : Literature orale de la Savoie (proverbes, devinettes, con-
tes, etc.). Contient un petit chapitre sur la prononciation du patois
d'Annecy (Annecy, 1882).
— : Catalogue des Livres et Plaquettes en Patois Savoyard de
i55oi i65o (in Rev. sav., 1884, et couverture de Edition de la
Plaisante Pronostiquation).
— : Menus f aits relatifs & VHistoire littiraire de la Savoie vers
1600 (Rumilly, 1889, etX e Congrds, p. 437).
Craiju (pseudonyme) r Reflexions & propos des « Origines du
Patois de la Tarentaise ». (Chamb6ry ? sans date). Petite brochure
devingt-quatre pages « ou sont relev^es les principals erreurs de
M. Tabte Pont. » Extrait du Courrier des Alpes.
Coutem : A propos de quelques Mots patois (in Congr&s des Soc.
sav., VI, 175).
J. Desormavx : Pastenadeet Pasnalie (in Revue savoisienne, 1898).
— : Finales atones en a%, e\, 0^, u\ (in Revue de Philol.fr. et de
Literature, t. XII, 76).
Alph. Despine : Recherches sur les Poisies en Dialecte Savoyard.
Volume de 176 pages, rest6 inachevi, ex trait de la Revue savoisienne,
1864-1869.
A. Dessaix : Origine d'une Locution populaire expliqu6e par le
patois de Thonon (in Congr&s XI, 199).
— : Essai sur les Contes populaires (ibid., X, 587).
— : La Savoie pittoresque (documents patois).
— : Ligendes et Traditions populaires de la Haute-Savoie
t Annecy, 1875).
—\Ligendes et Traditions populaires de la Savoie (Annecy, 1 875).
Dufour : A propos de VOrthographe du Patois (in Rev. sav.,
1868). Suit une riponse de M. Despine.
— : Note sur les Patois de la Savoie (Ibid., 1870).
V. Duret : Grammaire savoy arde 9 publiie par Eduard Koschwitz,
avecune biographie de Fauteur par E. Ritter (Berlin, 1893).
Fenouillet : Origine des Noms de Famille en Savoie (in Revue
*a». 9 1893).
AbW Francoz : Notes sur les Variitis du Patois dans les cantons
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LII INTRODUCTION.
de Lanslebourg, Modane, Saint-Michel et Saint-Jean-de-Maurienne
(in Congrhs, XII, 196).
Gariel : Une Chanson & la Savoy arde (in Rev. sav., 1870).
Gilli£ron : Contribution & I'Etude du Suffixe ellum... en Sflvoie
(in Revue des Patois gallo-romans, I, 41).
— : Importation indirecte du franqais & Villard-de-Beaufort
(Ibid.).
— : Conservation des Consonnes finales dans le Patois de Bon-
nevaly de Lanslebourg et de S6e$ (Ibid., I, 177).
— : Melanges Savoyards : I Siccum, siccam ; II Gentiana {Ibid.,
II, 3i).
— : Le W germanique en Savoie (Ibid., II, 176).
Abb6 J.-F. Gonthier : Etude sur le Patois Savoyard (in Revue
savoisienne, 1900).
Lavorel : Cluses et le Faucigny, usages locaux, les noms de
familled&s la fin du xvi c stecle. (in Congrbs XI, 2o5).
A. Lecoy de La Marche : Le Mysthre de Saint-Bernard de
Menthon (publication de la Soci6t6 des Anciens textes franqais,
Paris, 1888).
Ce mystfere est probablement du milieu du xv* si&cle. « Non seu-
lement Tauteur etait un religieux du Mont-Joux, mais c^tait aussi
un enfant du pays : la langue dont il s'est servi est en effet Tidiome
litt6raire de la Savoie, du Valais et du Val d'Aoste. C'estdu franqais
quelque peu mitig6 par Introduction de certains mots ou de
certains tours de phrase appartenant au dialecte local... » (p. xvm),
Tr£s utile pour la comparaison avec lefran<jais local actuel.
Comtede Loche : Histoire d Aix-les-Bains (2 vol., Chamb6ry,
1 899- 1 900). Extrait des Mimoires de VAcadimie de Savoie, 4 c s6rie,
t. VII et VIII.
C. Marteaux : Les Noms de Lieux en acus en Haute-Savoie (in
Revue sav., 1894, 1896, 1899).
— : Noms de Lieux liguro-celtiques en Haute-Savoie (Ibid.,
1897).
M£nabr£a : Etat de la Langue en Savoie du XII e au XVI* siicle
(in Mimoires de VAcadimie de Savoie, A, XII, xxxm).
F. Miquet : Sobriquets patois et Dictons des communes de Van-
cien genevois (Annecy, 1890).
A. Perrin : Anciennes Coutumes relatives aux Manages en
Savoie (in Congris, XV, 1900).
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BSSAI DE BIBLIOGRAPHIE. LIII
J. Philippe : La Savoie poitique ou Recueil de poisies extraites
des principaux auteurs savoisiens (Annecy, 1849).
Pillet : Petit Voyage philologique en Tarentaise et en Mau-
rienne (in Congris, IV, 38).
— : Notice sur les Dialectes des environs de Chambiry (in Mi-
moires de I' Acad, de Savoie, B, X, xlv).
— : Etudes philologiques sur les Nomspropres (Ibid., B, V,xxiv l ).
Pinget : Considirations itymologiques sur le Faucigny (Bonne-
ville, V c Chavin). Cf. Bulletin de rAssociation Florimontane, I,
p. 145.
Abb6 G. Pont : Vocabulaire du Terratsu de la Tarentaise
(Chambery, 1869).
— : Origines du Patois de la Tarentaise, precis historique, pro-
verbes, chansons (Paris, 1872.) Cf. Mimoires de VAcadimie de
Savoie, B, V, liii 2 et V, lxxxvi a et Revue critique, 1872, n° 7.
Possoz : Chanson en Patois de Sie% (in Revue des Patois, I, 226).
Riondel : Le Patois de Samoins (in Rev. sav., 1868).
— : Le Gros Tilleul de SamoSns (Ibid., 1878).
Recueil des Patois de Savoie. — Traduction de la Parabole de
l'Enfant prodigue, par les instituteurs; don fait k l'Acad6mie par
M. Ruck. (Mentionn6 in Mimoires de VAcad. de Savoie, B, XI,
LXXXIV).
E. Tissot : Les Noms de Lieux de la Haute-Savoie (in Revue
sav., 1892).
Valuer : Origine des Noms del' hire et de la Tarentaise (Voiron,
1880. (Extraitdu Compte-rendu des Congris, VII, 99).
L. Vignon : Les Patois de la Rigion lyonnaise (voir plus haut).
Les principaux mots Studies dans la Revue savoisienne sont :
meuton,fi&, huguenot (Cf. article de M. Ritter, in Revue sav., 1896,
etin Congris VIII, 227), gavot [A. Constantin]; savoyen, savoisien
et Savoyard [E. Pascalein] ; pastenade et pasnalie, savoyarde,
matron [J. Desormaux] ; gliire, vor^iire, be^iire, [C. Marteaux] ;
joreetjorat [H. Ta vernier; Ducis].
Cf. Raymond : Quelques Remarques sur les Mots savoisien et
Savoyard (Chamb6ry, i83o).
Dans son Etude sur Messery et Nernier, (in Mimoires de VAcad.
chablaisienne, XII, 1898), M. Vuarnet relive un certain nombre de
mots relatifs k d'anciens usages.
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LIV INTRODUCTION.
Parmi les manuscrits que nous avons pu consulter, nous indi-
querons :
i° Recueil de Notts, chansons bachiques , etc. Mnsc. ayant
appartenu k Eloi Serand, communique par M. J. Serand.
2. Parabole de V Enfant prodigue, en 96 specimens du patois
Savoyard. Textes recueillis en 1862 par feu A. Despine. A la suite de
quelques traductions se trouvent des expressions ou tournures pro-
pres k certaines locality, avec des details relatifs k divers usages.
Communique par M. A. Despine.
3. Glossaire du Canton de SamoSns, ou recueil des mots patois
les plus remarquables. Manuscrit de M. F. D. Riondel, conserve
dans les archives de la Soci6t6 Florimontane.
4. Parabole de VEnfant prodigue (textes recueillis par A.
Constantin).
5. Recueil de Chansons savoyardes (id).
6. La Muse savoisienne II, manuscrit plus ancien, r6dig6 par
A. Constantin en vue de TExposition de 1878. II renferme un cer-
tain nombre de chansons, accompagn6es d'une traduction littirale,
de devinettes et de proverbes.
b) Liste de testes anciens (1).
Dans ses Recherches sur les Poisies en Dialecte Savoyard,
M. A. Despine fait allusion (p. 9) aux Merits en prose laisses par
« la Bienheureuse Marguerite de Duingt ». II donne un extrait de
ces oeuvres, « sans garantie de son exactitude ». Mais cette « Mar-
guerite de Duingt, fille du comte de Duingt en Savoie », n'est autre
que Marguerite d'Oyngt, dont les oeuvres ont ixi publics par
M. E. Philipon (Lyon, 1877). La langue n'est ni le Savoyard, ni
le dauphinois, mais le lyonnais. L'erreur remonte d'ailleurs a
Champollion, qui, dans Fappendice de ses Nouvelles Recherches sur
les Patois (Paris, 1809), avait transcrit le premier chapitre des
Visions de Marguerite de Duin.
Les premiers textes que nous connaissions-en patois Savoyard ne
sont pas antirieurs au xvi e si&cle.
(Pour le Myst&re de Saint-Bernard de Menthon voir plus haut :
Lecoy deLa Marche).
( 1 ) Pour les textes du xvi* et du xvir siecles, nous avons pu mettre a profit la notice
d'A. Constantin : Catalogue des Livres et Plaquettes en Patois Savoyard de t55o b
i65o. Voir l'ld.de la Plaisante Pronostiquation, ou la Revue savoisienne, 1884.
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ESSA1 DE BIBLIOGRAPHIE. LV
i52o. (Patois de Geneve.) — Chanfon de la Complanta et Desola-
fion di Paitre (prfitre). — Une copie manuscrite du xvn c si&cle
(Society de Lecture de Genive, Brochures genevoises, Supple-
ment, III) nous a conserve cette chanson en i3 couplets, qui doit
daterdes premiers temps de la Riforme. (M. E. Ritter).
1547. (Patois de Geneve.) — Placard de 8 lignes, en prose, affich£
en 1547 k la chaire de Saint-Pierre, k Geneve ; ce qui cotita la vie k
son auteur. Se trouve dans les Recherches sur le Patois de Genive,
parM. Eug. Ritter. (Brochure de 24 pages; extrait du tome XIX
des Mimoires de la Sociitt d'histoire et d'archiologie de Geneve).
i555. (Patois de Saint-Jean-de-Maurienne.) — Noel% et Chansons
nouvellement compose^ tant en vulgaire francois que savoysien
diet patois, par Nicolas Martin, musicien en la citd de Saint-Jean
de Morienne en Savoye. Lyon, i555. — Contient 21 pieces, soit
83o vers. Reimprime en 1879 dans la Revue savoisienne ; il en a 6t6
fait un tirage a part, en 1880, qui renferme en outre 1 19 vers patois,
extraits de YHystoire de la Vie de sainct Martin, du m£me auteur.
Cette reimpression est due a A. Constantin.
Cf. A. Despine : Recherches sur les Poisies en Dialecte Savoyard,
p. 28, sqq.
Le Compte-rendu du I tT Congrks, tenu k Saint-Jean-de-Maurienne,
en 1878, contient un apenju sur N. Martin (p. 95, sqq.).
Les Noel% et Chansons .... de Nic. Martin Savoysien, i555.
Nouvelle 6dit. par J.-F. Orsier (Paris, Lion Willem, i883).
1564. Les Gloses latino-franqaises de J. Greptus, 6d.par Fr. Mu-
gnier, Chambery, 1892, et Paris (Champion, 1893). Dans un
chapitre qui reproduit le texte de certaines gloses, Tauteur a relevi
les 4c mots ou expressions rest6s dans le patois de Savoie ».
1564. Prikre cTun Catholique k Toccasion de la convalescence
d'Emmanuel-Philibert, due de Savoie. Sous ce titre, la mfime bro-
chure contient une po6sie ancienne de 194 vers, avec notes et traduc-
tion. II est difficile de dire k quelle locality on doit Pattribuer.
Le titre patois de cette po6sie est : Excalmation orayson graces
etloanges a Dieu por la convallecence de tres haut et tres puissant
prince E. P. en Tan i563 par on bergier savoysien.
1 565. Hystoire de la Vie du Glorieulx Sainct Martin ... soit mys-
tfere en deux joumees en patois et en francois represent^ ... en Ian
de grace i565. Transcripte et mise en lumi&re par Florimond
Truchet (Saint-Jean-de-Maurienne, 1882). La partie patoise corn-
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LVI INTRODUCTION.
prend 119 vers. Cf. Travaux de la Sociiti d'histoire et (Tar-
chiologie de la Maurienne, V e volume, 3 C et 4 e bulletins, et V c Con-
grades Sociitis savantes savoisiennes (analyse parM. F. Tru-
chet, avec reproduction de 14 couplets de 4 vers).
[?i 568]. Dans le premier volume de VHistoire UtUraire deGen&ve,
p. 76, Senebier cite, au milieu d'unelistede documents : La Ga^etta
de la Guerra Zay : Zay susay, Zay la vella et Zai la comba. (Cf.
Bulletin de VInstitut genevois, XXV, 353.)
1590. Chanson contre Geneve, par Jean M£nenc. — Sur i3 cou-
plets qu'elle contenait, il nous en reste 5, de 8 vers chacun. Pr6-
cieuse parce qu'on sait quelle est dcrite dans le patois de la ville
de Cluses. Se trouve dans le Compte-rendu du Congr&s savoisien,
en 1892, k La Roche.
Voir aussi Jules Philippe: LaSavoie poitique, p. 6, et A. Despine:
Recherches sur les Poisies en Dialecte Savoyard (in Revue sav.
1864-69).
1594. (Patois de Gex, departement de TAin.) — Le cruel Assiige-
ment de la ville de Gais qui a estd fait et mis en rime par un citoyen
de ladicte ville de Gais en leur langage. Lyon, 1594.
Cit6 dans les Recherches sur le Patois de Gen&ve, p. 5 , par
E. Ritter, Geneve, 1875.
A. Constantin (Menus Faits, p. 1 1) mentionne le mime opuscule
avec Tindication : « Imprime k Disjon, par Jean Des Planche. 1589. »
1594. La Joyousa Farsa de Toannou dou Treu. Lyon, 1594. Cf.
E. Picot : Les Moralitis polimiques ; Le Monologue dans Vancien
Thidtrefranqais (in Romania, 1886-1888).
1595. Joyeuse Farce d'un curia (curial) qui trompa par finesse la
femme d % un laboureur. Lyon, 1595.
1596. Prologue faict par un messager Savoyard, sur la rencontre
de trois nymphes prisonnieres par trois Mores, avec la plaincte de
la quatriesme nymphe de Vemprisonnement de ses soeurs. Lyon,
1596. — Contient 289 vers. A certains indices on pourrait croire
qu'il est icrit dans le patois parld entre Montmilian et le Fort-Bar-
raux, sur la rive droite de Tlsfere, mais ce patois est m£lang6 depres-
sions lyonnaises ou bressanes.
R&mpression, avec notes et traduction par A. Constantin,
Annecy, Abry, 1889 ; in-8 de 16 pages. Cf. Revue sav. 1889.
1600. Le plaisant Discours d'un corrier savoysien. ChamWry,
1600.
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ESSAI DE BIBLIOGRAPHIE. LVII
1600. Le plaisant Discours d'un midecin savoyart emprisonni
pour avoir donni advis au due de Savoye de ne croire son devin.
1600 (sans indie, de lieu). R6imprim6 & Geneve, Jullien.
i6o3. (Patois de Geneve). — Ciquilaino, ou Chanson de I'Esca-
lade. II en a 6t6 fait de nombreuses Editions. Le recueil public en
1845, k Gen&ve, contient 4 chansons patoises. L'une Ciqu'ist laind
est contemporaine de Tenement, les autres sont du xvm e stecle.
(Voir ['indication des rdimpressions dans les Recherches sur le
Patois de Gen&ve, p. 8 et 9, de M. E. Ritter).
i6o3. Discours sur VEntreprinse de Genkve tirie au vray par un
croquan savoyar. Chamb6ry, i6o3. R6imprim6 k Geneve par Fick,
Jullien, 1879.
i6o3. La Moquerie savoyarde, Cham Wry, i6o3 ; r6imprim£ avec
lesuivant, Annecy, 1884. Cf. Revue sav. 1884.
i6o3. La plaisante Pronostiquation faite par un astrologue de
Chamb6ry. ChamWry, i6o3. R6impressionavec notes et traduction
par A. Constantin, Annecy, 1884. Cf. Revue sav. i883.
1604. Discours veritable d'un usurier de Remilly en Savoye
lequel cestpendu et estrangli avec le licol de sa jument, le 16 may
1604. Avec. sa complainte en rime savoyarde, 1604 (sans ind. de
lieu). R6impression (Portejeuille de VAmi des Livres).
La Revue savoisienne, 1867, 1, a reproduit la partie patoise,
accompagn6e d'une traduction par M. F. Descostes.
1604. Discours de deux Savoyards, Vun charpentier et Vautre
tailleur, lesquels changerent de femme run Vautre... avec leurs
disputes et cartels dedeffi en rithme savoyarde. Lyon, 1604. R&m-
primi dans les Joyeusele{, tome IV, 1829.
1604. Le Plaisant Prologue (Tun cuisinier Savoyard qui faisoit
lamour a une Signora Italienne. R6cit6 au ballet des Cuisiniers, le
jeudi 26 febvrier de la presente ann£e 1604 (sans indie, de lieu).
161 2. Le Moyen de parvenir. Dans cet ouvrage Strange et sou-
vent cynique, Beroalde de Verville, « qui a 6videmment demeur£
a Geneve, comme M. Blavignac Ta tr&s bien montr6, a ins£r£ <jA et
la quelques mots ou quelques phrases de notre patois, entre autres
au chapitre 38, ou il conte une a venture arriv6e A des femmes de
Versoix. » (E. Ritter : Recherches sur le patois de Genbve.)
i6i3. Les Fanfares et Courvies abbadesques des Roule-bon-temps
de la haute et basse coquaigne et dipendances. ChamWry, 161 3.
Cf. Revue sav., i865, 2, analyse et citations, par M. A. Despine.
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LVIII INTRODUCTION.
R£impression prdc£d£e d'une introduction, Paris, i863.
1629. Le plaisant Prologue de la Descente d'un Savoyard aux
EnferSj avec le ricit de son voyage et de ce qu'il a veu. Represent^
en un Balet par Six-Matelots, Gentils-hommes Alemans. Lyon, 1629.
i63o. No$l en Patois Savoyard des environs d'Annemasse. (Voir la
Revue savoisienne, i885). Public avec traduction, commentaire et
apenju grammatical, par A. Constantin, Annecy, i885.
1640. Rinma savoy arda du paragon de servante, nourrece et
buy and ire, 1640.
i65o(?) Les Noe'ls de Bessans en Maurienne (traduits et annot^s
par Florimond Truchet, ChambSry, 1867). Extrait des Travauxde
la Socttti d'Histoire et d' Arch&ologie de la Maurienne, 2 e volume.
Ces noels sont au nombre de 6, ayant : a) 26 couplets de 8 vers ;
b) 12 de8; c) I4de 10; d) 11 de 8; e) I4de6;/J igde6ce qui fait
73overs.
D'apris le manuscrit que M. Truchet a eu entre les mains, ces
Noels seraientplutdt antirieurs que post6rieurs k i65o.
i685. Harangues en Patois Savoyard, pubises avec une traduc-
tion par M. A. Perrin, in Rev. sav., 1897.
La premiere est intitule Complemen de VAmbassadiay de Savo?
le plie estroudenairau fait k M. la D. R. su sa grossese k sa premire
audienga.
La seconde : Descor de VAudienca de Congid de TAmbassadiau
de Savoi le pie estrordinairau fai k M. la D. R.
1688. (Patois de Geneve). — « Une chanson, qui date de 1688, ou
s'exprime la mauvaise humeur avec laquelle beaucoup de Genevois
avaient accueilli Parrivie des rdfugiis frangais qui avaient quitte
leur pays apr£s la revocation de T6dit de Nantes.
Cette chanson, en sept couplets, est cit£e par Gaul,lieur (Bulletin
de VInstitut national genevois, III, 17, et Etrennes nationales,
Lausanne, 1845). Elle commence ainsi :
No vivions tous coman de tons compares... »
(E. RlTTER.)
1695. (Patois de Geneve). — La Conspiration de Compesiires
(publide et annot6epar Ph. Plan, Geneve, 1870). Ce petit poime
comprend 181 couplets de 4 vers. II est pr6c6d6 d'une int^ressante
introduction sur Thistoire du patois dans nos regions.
Noel Savoyard du XVII* siicle (Chantin nos atro), publid par
A. Constantin et J. Desormaux, in Revue sav. 1901, p. 225. Extrait
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ESSAI DE BIBLIOGRAPHIE. LIX
dun recueil mnsc. denotes historiques, noSls, chansons bach iqueset
satiriques. Ce no£l a huit couplets de 10 vers.Le manuscrit Eloi Se-
rand renferme trois autres noSls patois, d&jk publics par M. l'abb£
Ducis, in Revue sav. 1870, p. 56, 66, 74. Ces noSls forment un total
de 228 vers.
Nous avons donni du premier une traduction frangaise et une
traduction en patois actuel d\Annecy.
Outre les Noils dk)k indiquds, cf. G. Vaxlier : Un Noel Sa-
voyard (in Revue sav. y 1867), et Ducis : Les Noils de Scion^ier (in
Revue sav., 1878).
Parmi les textes du xvm e si&cle, nous mentionnerons:
[1715?] La Chanson du Due de Savoie, publiie par M. J. Rrrz,
dans ses Chansons populaires de la Haute-Savoie. Elle est tirde d'un
manuscrit de 171 5 et a trait probablement aux entreprises de
Charles-Emmanuel contre la France.
1750. Panavo, chanson contre les Espagnols, publiie par J. Des-
saix, in Mimoires de la Sociiti sav. d'Histoire et d'Arch&ologie>
tome I. Le manuscrit d'oCi elle est tirde offre un melange de diffdrents
patois avec quantity de mots fran<jais. Toutefois le parler de Cham-
Wry y domine.
Dans les manuscrits d\A. Constantin figure une copie des neuf
premiers couplets de cette chanson, relevds par M. Tavernier,
Tauteur de FHistoire de Samo€ns, sur un original conservi dans
les archives de la mairie de Morzine. lis sont Merits dans le dialecte
de Chambdry.
Au xvm e si&cle appartient aussi une chanson patoise de Bessans :
Deuy vieuy Amoereuy (publide dans les Travaux de la SociiU
d'Hist. et d'Arch. de la Maurienne, 2 e sirie, tome III, 1901).
Le No€l imprimd sous le mime titre : Deux Chansons patoises
est plus recent et reprdsente le patois de Saint-Jean-de-Maurienne.
M. E. Ritter a donnd (Recherches, p. 10 sqq.) une bibliographic
d&ailldedes textes genevois du xvin e stecle. Voici les titres des chan-
sons mention n6es :
i° Chanson de V Escalade en langage Savoyard (4 couplets) ;
2 Representations cTun Savoyard pour tAcher de faire abolir
TEscalade, faites en son patois sur Fair : Marie%-moi, ma mire
(19 couplets);
3° Dialogue entre un Savoyard et un Genevois (18 couplets) ;
4 Autre Chanson d' Escalade (20 couplets) ;
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IV »*
LX INTRODUCTION.
5° Revaicia dian noutra vella (12 couplets dus au pasteur Nicolas
Chenevi&re) ;
6° Regrets des Terroristes genevois (19 couplets);
7 Cris de Gen&ve, mis en chanson sur Fair de VAimable vain-
queur (8 couplets) ;
8° Chanson d' Escalade, publiee par Ph. Plan, in Mimoires de
la Sociiti d'histoire et d'archiologie de Gen&ve, tome XIX.
M . Ritter cite en outre un certain nombre de brochures politiques
6crites en patois de Geneve au xvm c si&cle. (Recherches, p. 14.)
Les textes du xix e steclesont tout-i-fait nombreux. Aussi nous de-
vons nous borner ici A quelques rapides indications. Nous avons
d'ailleursTintention dedonnerplustard unebibliographieraisonnte,
aussi complete que possible, de toutes les publications parues en pa-
tois Savoyard, ainsi que des divers travaux, livres, brochures, ar-
ticles de revues et de journaux qui ont pour objet les parlers de la
Savoie.
1807. Verneilh : Statistique du Dipartement du Mont-Blanc.
Contient 4 textes de la Parabole de V Enfant prodigue (Paris, 1807).
CLMimoires et Dissertations publics parlaSocidtdroyale desAn-
tiquaires de France (VI, 1824); Coquebert de Montbret: Melanges
sur les langues, dialectes et patois (i83i); L. Favre : Parabole de
V Enfant prodigue en 88 patois divers de la France (1879) ; Bridel :
Glossaire de la Suisse romande.
1816. Chanoine Gazel: Chansons (patois de ChamWry).
[Grasset] : Zenkva d&livrdye (Geneve, 1868). (Huguenots 1519-
i535 ; Escalade 1602 ; Captiviti et Restauration 1798- 18 14 ; Avenir
1868).
Chansons de Ducros de Sixt, de J. B6ard, J. Liard, F. Agnellet,
Achille Favre, dit Chillon, Bouchage, Collombat, Am61ie Gex,
Blanc-Gonnet (d'Arfiches), J. Gavard, L. Terrier, J. Berlioz, Aim6
Marcoz, A. Desservetaz, etc.
II convient de lire sp6cialement les Recherches sur les Poisies
en dialecte Savoyard, par A, Despine (Revue sa v., 1 864-1869), les
Chansons patoises de J.-F. Ducros de Sixt, publiies avec notice et
traduction par Hippolyte Tavernier, ainsi que les diverses publica-
tions d'A. Constantin, notamment celles qui sont relatives k Biard.
Nous en avons donn6 la liste, avec celle de ses autres travaux, dans
la notice biographique et bibliographique que nous avons di\k
indiqude. (Annecy, Abry, 1900.)
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ESSAI DE BIBLIOGRAPHIE. LXI
Sous ce titre : Dossier de Joseph Biard, on trouvera tout ce
qu'A. Constantin a pu recueillir (imprimis et manuscrits) relative-
mentau po£te rumillien. (Archives de la Soci6t6 Florimontane.)
D'Am61ie Gex nous mentionnerons : Le Long de I' An, chansons
en patois Savoyard, avec la traduction fran^aise en regard (Cham-
bery, M6nard, 1878);
Diande la Jeanna. Redans de Savoui (Chambiry, Minard, 1879) J
Lo cent Ditons de Pierre cTEmo (Chamb6ry, Minard, 1882) ;
Poisies en Patois Savoyard, avec traduction fran^aise en regard
(Chamb6ry, veuve M6nard, 1898).
Tout Annecien connalt les pieces patoises de Louis Terrier,
parues sous le titre de C hoses et Gens d' Annecy (Annecy, H6risson,
1894).
Voir aussi l'&lition des Chansons de Collombat (Annecy, Niirat,
2 e Edition, 1902) et Fexcellent recueil de Chansons populaires de
la Haute-Savoie, dti k M. J. Ritz (Annecy, Abry, 2 c 6dit., 1900).
Une source fort importante est la collection des divers journaux
locaux, des almanachs, revues, etc.
Enfin on trouvera un certain nombre de vieux mots patois dans
VInventaire sommaire des Archives dipartementales de la Haute-
Savoie, ant£rieures k 1792, que publie actuellement M. Tarchiviste
Max Bruchet. (Les monogrammes contenant une date avec Tindi-
cation de la locality renvoient k cet important travail, qui n'est pas
encore dans le domaine public).
Nous signalons avec plaisir la publication prochaine cTun Glos-
saire du Patois chablaisien, ainsi que les recherches entreprises
depuis quelque temps par MM. Muret, Gauchat, Jeanjaquet, et
autres savants de la Suisse romande.
Quant au folk-lore, M. J. Serand a commencd k recueillir plus
complement les anciennes coutumes et traditions qui disparais-
sentchaque jour. Nous souhaitons vivement k Tarchiviste si obli-
geant de la Soci6t6 Florimontane de mener bientdt k bonne fin ce
trts important travail.
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EXPLICATION DES ABRfiVIATIONS
Les mots prlcldls du signe f appartiennent au francais local et sont Merits selon
les regies de Torthographe franchise.
L"ast£risque devant un mot cit£ indique qu'il faut se reporter a ce mot dans 1c
Dictionnaire.
L'abrlviation H.D.T. renvoieau Dictionnaire giniral de la Languefrancaise,
de MM. Hatzfeld, Darmestkter et Thomas.
abs.
adj.
adv.
all.
anal.
anc.
arr.
art.
auj.
c-a-d.
card.
«/■ .
conj.
con jug.
contr.
dauph.
diet.
dim. ou dimin.
dir.
id.
itym.
ex.
exclam.
f. ou fim.
fig.
fr. ou franc,
frl.
fut.
gen.
imp.
impir.
impers.
ind.
indir.
inf.
inter).
in t err.
inv.
irr.
ital.
kil.
lat.
lac.
lyonn.
m. ou msc.
n.
absolu
adjectif
adverbe, adverbial
allemand
analogique
ancien
arrondissement
article
aujourd'hui
e'est-a-dire
cardinal
confer, comparez
conjonction
conjugaison
contract^
dauphinois
dictionnaire
diminutif
direct
Edition
Otymologie
exemple
exclamation
teminin
figur^ment
francais
francais local
futur
genevois
imparfait
imp£ratif
impersonnel
inaicatif
indirect
infinitif
interjection
interrogatif
invariable
irregulier
italien
kilometre
latin
locution
lyonnais
masculin
neutre
nig.
np. einpr.
num.
ord.
P-
p. ou pers.
P*rf
part,
p. dif.
piim.
Pi-
pop,
poss.
PP'
pr. etpron.
prif.
prip.
prononc.
prop.
R. ou rip.
Rac.
rad.
ricip.
rig.
Rev.
rom.
S. ou syn.
s.
sap.
sf.
sing.
sm.
spic.
sub).
subst.
SU).
t.
unip.
V. ou p.
p.
pa.
pn.
p\
pp. ou ppr.
pulg.
PX.
negation
nom propre
numeral
ordinal
page
personne
parfait
participe
passe* dlfini
pigmontais
pluriel
populaire
possessif
participe passe*
pronom
pr£fixe
proposition
prononciation
provencal
rOponse
racine
radical
r&iproque
regime
Revue
romand
synonyme
siecle
Savoyard, savoisien
substantif teminin
singulier
substantif masculin
splcialement
subjonctif
substantif, substantive
sujet [ment
terme
unipersonnel
voyez
vers
verbe actif
verbe neutre
perbo (au mot)
verbe pronominal
vulgaire
vieux
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PRONONOIATION. — Le son de Ya bref et ouvert est reprOsentO dans les mots
pttois par a sans accent, sauf a la fin des mots, ou Ton emploie & avec le signe des breves
pour annoncer qu'il est atone. — On conserve 1'accent grave sur a proposition pour
ne pas rompre avec l'usage.
SurmontO de 1'accent circonflexe, Yd a un son long et fermO, comme en francais ;
lorsqu'il est tres long, on Ocrit da.
SurmontO de 1'accent aigu, d reprOsente moins an a qu'un o. Tant6t c'est un o in-
connu au francais, plut6t palatal que labial, comme a dans les mots anglais all, small*,
Uot6t presque un 6 francais. Dans les deux cas il est long.
Nous avons adoptO cette graph ie pour la prononciation chablaisieune de certains a
qu'on pourrait repre*senter par <5, parce qu'elle permet d'Ocrire et de grouper ensemble
I la mOme rubrique du Dlotlonnalre une grande quantity de mots.
Dans les diphtongues, Ya surmonte* d'un accent est tonique et sans accent il est atone.
Voir dans I'Introduction le Systeme graphique.
A, pre* p., correspond gOnOralement a
IaprOp. francaise a, mais cette regie com-
porte bien des exceptions : A s'empioie
dans beaucoup de cas pour de, avec,
en, etc. (voir la Gbammaibe). Cette pro-
position se sous-entend dans les ex. sui-
vants et autres semblables pour cause
d'euphonie : D' pi £nn'ci, d'piArbi. d* pi
Arbin (4T,A) [je vais a Annecy, a Alby,
aAlbens]. ,
Mais on ne la sous-entend pas dans
Vvia £s (jevaisa Aix], parce que D'pi
£5 serai t encore moins euphonique.
Dans ce cas, on dit aussi D' pi a-r~£s
(4R), avec la lettre euphonique r, d'un
usage frOquent, particulierement dans
TAlbanais.
La suppression de la proposition n'a
guere lieu devant les noms de localitOs
commencant par une autre voyelle que
A. Quant a 1'exemple citO plus haut :
If pi £nn'ci, il y a lieu de rappeler,
croyons-nous , que la graphie Necy,
Nessi, ou autres analogues, fut souvent
employOe, particulierement au xvf s.
Sans doute on croyait entendre, dans la
premiere syllabe du mot Annecy, En-
necy, la proposition A, ou une forme de
la proposition en, quisemblaitremplacer
la proposition a.
D'i m'aprestd p' aid la miessa* (4 A I)
[je fais mes prOparatifs pour aller a la
messe].
On diqila disputa* | pilaspai-tarpd.
I Francwi a trovd rdiri \ qi V n'itai
pd said (4R) [On dit que la dispute est
arrivOe a cause de la soupe. Francois a
trouvO a redire parce qu'elle n'Otait pas
salOe]. La suppression de a dans cet
exemple est plut6tdueaux exigences de
la versification ; dans la conversation on
peut conserver la proposition.
A, suivantleslocalitOs, a des significa-
tions diffOrehtes : A bin sajhd (4AI) [il
est bien sage]. Ici le verbe est sous-
entend u.
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A-ABEl
A p4r/*(6Ac,B) [il parle]; yt-t-dtU?
(6B) [est-ce toi, litt. c'est-il toi]. Cest lc
pronom de la 3* pers. masc. ou neutre.
(Devant une voyellc : al, dl, ar, dr).
A-to? (4T,A,R), d-to ? (4A,Ab) [as-
tu]. Cest la a* pers. de l'indic. du verbe
avoir.
A, sm. (6Bq) : if. Ne s'emploie que
pr£c£de* de Bw£ : V bwl d'd. A Faverges,
on dit 4 qui s'emploie seulement aussi
apres bu>4 : bw4 d'4.
Ab&ch6r, va. (8Bf) : abaisser.
AbadA, va. (4T,A,R; 8 B') : detacher,
tocher, donner la liberty ; Abadd (4A,
Ab ; 2 Aj ; 8B*m). Abadd Vtropi (4T,R)
[faites sortir le Wtail de rouble ; menez-
lepaitre]; - rig*, — I4't4bdsi (4T) |ou-
vrez les vannes]. Lorsque la mere d'une
jeune fille compromise par un jeune
bom me vient se plaindre a la mere de
ce jeune homme, celle-ci lui rlpond
souvent par ce dicton : D* 4 abadd mon
pol4, gardd vtr4 polayt (4R) [fai lache*
mon coq, gardez vos poules].
— (3T,S';4T,A,Aa);i4^a^(4A,Ab;
aAj): soulever (un objet lourd).
Abadd (s'), vpr. : se sauver, se deta-
cher; prendre la vol£e (oiseaux); com-
mencer a marcher. Ma dariri s'8 pocd
abadd (4T,Aq) [ma derniere fille ne
marche pas encore seule]. En ce sens
on dit aussi s'abandend, s'abandnd, s'a-
bandoundr. Voir f aban donner (s f ).
Abadi(* F), adv. ( 4 T). Voir bad*.
Abadd, adj. verbal (4T,Ab) : libre,
d6tach£; Abadd (8B'). Lou mduton san
abadd; 14 vaqh4 san abadt (4T)[les mou-
tons sont dans les champs , les vaches
sontdansleschamps,ousontd£tach£es].
A bad on, sm. (4T,A,Ab,Al,A'g,R ;
8B') : oisillon ; oiseau qui commence a
voler; animal domestique qui com-
mence a marcher.
f Au fig. : Jeune homme qui com-
mence a voler de ses propres ailes.
Aban (bwBe d'), sm. (4A*g) : cytise
des Alpes ; vulg. bois de lievre. A
Grufly cet arbustene se trouve que dans
le bois d'Abonda, qui est bien expose*
au midi sur la route d'Alleves. Aban,
ainsi que son synonyme abd qui est
usite 1 a Annemasse, ne s'emploie qu'avec
le mot bois.
Abandna, va. (4T;8B f ) : abandon-
ner ; abandnd (4A,Ab) ; abandoundr
(8Bf).
Abandon, sm. (4T,A) : abandon.
— {lou-t), m. pi. (4T) : la reserve, le
bois de reserve.
On remarquera que le sens est abso-
lument l'in verse de Tacception ordi-
naire. Le paysan a mal compris le terme
employe* par les forestiers. Pour lui, le
bois d'abandon est le bois qu'on laisse
croitre, qu'on abandonne (au sol). Pour
le forestier, c'est le bois qu'on peut
co u per, qui est abandonne* (a l'usager).
f Abandonner (a*), vpr. (G ; 1 T ; 2 J ;
3B;4T,A; 8Bf): Ma fille commence a
s'- [a marcher seule]. A S"-Foy (8Bf),
on dit : Ma Jilti cominchit a s aban-
doundr ;b Thdnes : Ma flit cominci a
s'abandnd (ou a s' abadd).
Abassi, va. ( 1 Ep) : abaisser ; abdssi
(1 Dm). Voir abtasi.
Abassordi, (4T,A), part, passe* : aba-
sourdi ; aba^ourdi (8Bf).
Abatajhe, sm. (3S*) : longue barre
de bois servant de levier.
Abatrft, va. (4T,A) : abattre. En par-
lant des fruitsabattre se dit: cruld (4T);
sakturB (4T,Ag); askorB (4Ag) ; sakdri
(4AI); sBkeuri {yS);sikdri (8B') ; so-
keurt(m);g6ld(7i).
Abdancft, sf. (4 A I) : tout aliment,
comme poire, pomme, fromage, qu'on
mange avec son pain. Voir Apidanci.
AW, sm. (4T,A) : abW; abia (jU).
Abftca, va. (4T,A,Ag; iDm) : aW-
quer, donner la becqute; A b4tchi4r(8Bf)
— On tnon (4T) : faire entrer le te-
non dans la mortaise. Dans le frl. aW-
cher.
t Atecher, va. (4T,A; *Aj ; 3S";
G) : faire joindre les deux bouts. Cette
tringle ne peut abicher l'anneau. Le te-
non riabtche pas encore la mortaise.
Tache d'abicher les deux bouts.
t Abeiller, sm. (4T, A, ; G) : rucher.
Ab6irdr, va. (7Jr) : abreuver.
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ABER-ABOU
Aberft, va. (4T,A,A*g; iDm) : abreu-
▼er; aberd (4 A, Ab; aAj) ; aberdr (8Bf);
abird(*&) ; a60fr*r (ji);JBt£ncraberd
libitti (4T) [il est temps d'abreuver le
Wtail].
Aberajhd, sm. (4T,A,A'g) : abreu-
Tage ; aberajhe (1 Dm) ; abirddtf (8B*).
Abesai, va. (4T.A): abaisser; abassi
(lEp); abissi (iDm); abdchir (8Bf);
obicki (8B).
AbimA, va. (4T,A,Ag) : abfmer, gA-
ter; abimer (yJr) ; abinmd (iEp). #an
onvoyajhein tin diplydjhl, on-n abimS
son linjhd (4Ag) [quand on voyage en
temps de pluie, on abtmeson linge].
AblasA, va. (4A) : faire plier, fa ire
courber sous un poids ; — (5Ab) : faire
couch er. aplatir. L'ura a ablasd td lou
Wi(5Ab) fie venta couche* tousles bl£s];
ii ablasd mon tyoli d'on cou de poin
(SAb) fj'ai aplati mon vantard d'un coup
de poing].
AbliSssi, va (4A,Ab,A'm) : habiller.
Brdvte fitXH. priparin-n6 f abttissin-nd.
arguitin nd u merieu (4A*m) (Jolies fil-
les. pr£parons-nous, habillons-nous, re-
aardons-nous au miroir].
Ablyi, va. (4T,A,Ab,A'g,R) : habil-
ler. S % — ou pan bSni, voirb&ni. Ablyi
cdcon d'na brdv&faqon (4T) [dire a quel-
qu'un son fait, ses veritls]. Na bitye
ablya (4Vg) |"un abruti].
AblyosA (s*),vpr. (4Ag) : s'asseoir ou
s'&endre parterre d'une maniere incon-
venante. Se dit des femmes. Du mot
btydsi.
Abd,sm (4T,A,A*g,Al; 2 Aj) : moyeu
(d'une roue).
Abo (bwS d'), (2 A) : cytise des Al-
pes, vulg. bois de lievre. Voir: aban.
Abochi, va (4T,A,Ab,Al,A*g; aAj ;
3S*) : mettre quelque chose sur son ou-
verture \ — na boss* (4T) : mettre un
tonneau sur sa bonde; — na botolU
(4T) : mettre une bouteillesurle gouiot,
le gouiot en bas ; — na sitte* : poser un
seau sens dessus dessous ; — on benon su
lapdld de Vinforni (4T) : renverser un
banneton sur la pette de Tenfourneur;
— le bid (4A'g) : redresser les tiges de
ble* que le faucheur vient decouper con-
tre celles qui sont encore debout, afin de
faciliterle travail de fouvriere qui suit le
faucheur pour faire des javelles. Cette
maniere de moissonner est usitle dans
quelquescommunesdesenvironsd'Alby
et d'Annecy.
— , vn., tomber la face contre terre ;
tomber sur ses genoux (en parlant du
cheval).
$' — : se coucher le ventre contre terre ;
appuyer la poitrine contre qc. en se pen-
chant, par ex. contre la table en e*crivanl
ou en mangeant. Ni vou-% aboqhipd tan
4n-n icrisin (4T)[ne vous penchez pas
tant en £crivant].
Abochon, adv. (4T,A,Ab,Al,A'g,R;
aAj) : la face contre terre ; sens dessus
dessous. Tombd aboghonou <f aboghon
(4T) [tomber en avant la face contre
terre]; dromi — (4T) [dormir couche" a
plat ventre],
Abol (abohi), vn. (4T) : aboyer.
f Abondance , nom qu'on donne
dans le frl. (4T,A,Ab,Ag; 5A; -jh) a
la betterave ordinaire (beta vulgaris).
Abonnft, vn. (4AI) : devenir bon. Se
dit: bind (4Aq); bonnd (4T) ; bund
(4A*g); bound (5A'b) ; bound (4AD).
Ab6r (d'), adv. (4T) : d'abord ; d'abd
(4A; lEp); d'abdrt (-jir). Dans le frl.
s'emploie improprement : i* a la place
de tout de suite ; a* a la place d'aus-
sitdt. Par ex. : j'y vais d'abord; il est
huit heures d'abord ; il est parti d'abord
apres; il e*crira d'abord apres.
Aborbati, adj. (3T) : lourd, pesant;
se dit des personnes.
Aborni6, va. (8M) : e*borgner.
Aborsft, adj. (8B'). Voir: fareuse.
Abqston, adv. (6A). Voir: abochon.
Abosti6, va. et n. (6 A). Voir : abochi.
Abotche-, va. et n. (8B') > abotyi
(8Bf). Voir: abochi.
Abotchioun, adv. (8Bf); abotson,
dabotson (8B'). Voir : abochon.
Abotnft, vn. et va. (4 A) : boutonner ;
frl. aboutonner (4A,R ; G).
t Aboucher, va. (4A,T; G). Voir :
abochi.
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abou-acSn
f Abouchon, dabouchon, adv. (4T,
A,R;G). Voir : abo^hon.
t Abonler, va. (G ; 4X, A) : appor-
ter, donner promptement. Fairc abouler
quetqu'un [forcer quelqu'un It s'execu-
ter] : Jc 1c fcrai bien abouler, c-a-d. je le
forcerai bicn It payer.
— s 'abouler : venir, arriver. Le voila
qui s'aboule, c-a-d. il arrive en fin, ou il
s'execute enfin.
About*, va. (6 A). Voir: 6nbout&.
f Aboutonner , va. (4A,R; G) :
boutonner.
Abri, smp. (4T) : mouvements ex-
cessifs des bras, agitation in tern pes tire
ousimulee. Fairi bin d* — [s'agiterpour
des riens].
AbrSjhi, va. (4T) : abreger; abri-
jhiir ( 7 Jr).
f Abreuvoir, sm. (G): auget, petite
auge pour les oiseaux.
AbritA, va. (4X,A, A'g) : abriter.
Abr6, sm.(4X,A,Al,R,A*g; 6Bv,Bq;
iJr; 8Bf,B',B'm) : arbre; abrd (4Ab) ;
dbre (6Gv). Tabb (4Fd) est 1'arbre sec
dont il ne reste que le tronc ou qq.
blanches. Diet. anal. : Qhantd-mirld,
motin, titdr, wintd, wild, intd. Voyez
aussi fortan. — 'T-ouq's'abll&r chdtin
i s* disabiti in-n ivi (4X) [qu*est-ce qui
s'habille l f £te\ et se deshabille en hiver ?]
(Abr6).
Abruti, pp. et sm. (4X,A) : abruti.
Syn. : borta bityi (4X,A,Ag) ; bityi
ablyd (4Ag); bourta bissi (8Bf).
Abaoluchon, sf. (4X): absolution.
Balyi V — [absoudre],
Abusft, va. (4X,A) : abuser.
AcablA, va. (4X) : accabler ; acablyd
(4Ag) : D* si acablya d'uvra (4Ag) [je
suis accable" de travail].
Acachon, d*aca$hon, adv. (4X,A,
A'g) : en cachette; acaghdn (jfr). 1 fd
na ghaldr d'acaghon (4X) [il fait un
temps chaud et lourd, une chaleur suf-
focante].
t Acagnardir (a*), v. pr. (G) : s'acag-
narder, se laisser aller a la mollesse,
faire son cagnard. De cagne.
t Acagner (a*), vpr. (G) : seblottir, se
coucher en se peiotonnant. Acagne-toi
bien dans ton lit pour n'avoir pas froid;
acagni (*') ( 4 X).
Acapi, va. UX,A,A'g; 8B'); acapdr
(8Bf) : saisir brusquement, saisir un tin
qui fuit ou qui va vous echapper; at-
traper, accrocher ; acapi (en parlanta un
chien) [attrape, mords] ; acapa-\ u (4Ag)
[attrape ca]. Se dit au propre et au fi-
gure ; dans ce dernier cas, il exprimeia
satisfaction qu'on eprouve d'une mesa-
venture arrivee a qn.
— , (4 A) : atteler une Wte de trait de-
vant le limonier.
— (s*), (4X,A,A*g,Al) : s'empoigner,
se cramponner.
Acapari, va. (4X) : accaparer.
Acapdr, vn. (7Jr) : rtussir.
Ac&rft, va. (4TA,Ag) : refoufer ou
presser contre un coin ; mettre en un
coin, a Fecart.
$'— , se blottir, se mettre dansun coin.
De cdro, coin.
Acariatro, adj. (4X) : opiniatre. N*a
pas, a 4T, la mime signification qu'en
fr.
AcAro, adv. (8B*f) : dans un coin,
en surety.
Acatchioon', adv. (8Bf) : en cachette;
acatsoun (8B). Et fftl na saleur oca-
tchlouri (8Bf) [il fait une chaleur suffb-
cante].
AcAtP*,va.(4Ag; X) : serrer, presser
avec force une chose contre une autre;
acw&tra, (4 A) : Montd su f gharie
p' aedtrd r fin (4Ag)[monte surle cha-
riot pour tasser le foin]. Dans le firl.
aedtrer.
AccSptA, va. (4X) : accepter.
Accftptachon, sf. (4X,A) : accepta-
tion.
Acciddn, sm. (4X,A) : accident.
Ace-, sm. (4Ag) : acier.
Actochon, sf. (X,A,A'g; jlv) : as-
cension ; ancichoun (8Bf) ; acichon
(4Al,R,A,As) : A t Acichon 16 grofon,
a la Fit* a Dyu on dili-\ avi vyu (4 As)
[a TAscension les h^rissons des chatai-
gniers doivent commencer ; a la Rte-
Dieu on doit les avoir vus forme's].
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ACfiN-ACIfc
Actus*, va. (4T,A,A*g; 8B') : louer
(une maison), prendre ou donner en lo-
cation; acinse (7Jr); acinsdr (8Bf) ;
acissd. (4 A,A1,R) \acissd (4Ab) ; facen-
*er(G; 4 T,A).
Ace-pi, adj. (6A) : tassl par une forte
pluie.
AchA, va. (4Aq) : alt^rer, exciter
lasoif; achd (4Ab; aAj) : La chd achl
(4Ab,Aq ; 2 Aj) [la chateur alterej.
AcJialanda, adj. (4T,A,Ag): acha-
lande\
Achapa, va. (4A,T,A'g ; 2F) : atteler
de front deux bStes de trait; achapd
(4Ab). On Pemploie aussi (4R), mais
plus rarement, quand il s'agit d'atteler
un seul animal. (Du lat. caput, t£te),
A$harn4, adj. (4Ag,T) : acharnl;
achirnd (lEp).
Achati, va. (aAj) : serrer fortement
Tun sur Pautre. Dupan achat i [du pain
mal leve\ mal cuit, qui est reste* plat].
Voir : asaatir.
AchavnA, va. (4T) : achever ; chavnd
(4T,A,R,A'g); chdvnd (4Aa); chavond
(3T) ; chavwind ( 1 Ep) ; chamni (4R, Al);
chemnd (4 Ac); chdwvndfokt) ; ghanvi
(5R).
Achd, adv. de comp. (iB*) : aussi,
si, tellement ; ac'he (3S'),
Acheblid,sf.(3S'). V. afoblieure.
Achena, vn. (lEp) : flairer; — (3T)
se dit du bouvier qui va passer la nuit
tree ses chevaux et sa charrue chez ce-
luiqui Pa engage.
Achentu, adj. (4T) douillet, frileux.
(dec^n/re,sentir) achitu (6 A); achentu
(3S').
Acher, ashler, sm. (7Jr) : acier.
Achetft, va. : asseoir; s' — s'asseoir
(4AI; 6A; achdtrt (8B*,B'm,M).
Achett, sf. (6A,Am ; 7k ; 8Bf) : as-
sise ; achUtd (7M) ; achitd (4TC) ;
achtetd, (fVdiphtongue) (4Tm).
Acheter, va. (7Jr) : asseoir; s*— ,
f'asseoir.
Acheter, va. (7Jr) : acheter.
AchttrS, va. (4Ab) : flairer.
Ac'hi, sm. (3S') : atre.
Ach6,sm. (4A,R) ne s'emploie qu*a-
vec le mot./? (fil): Fi a" achd [fil d'ar-
chal, fil de fer], Le patois ignore fil de
fer. Voir archd.
Achon, sm. (4T,A,R) : hachette, co-
gn£e ; achon (G).
Achonna, vn. (4A): flairer ; achend
(lEp).
AehoutAyVa. (4Ab) rabriter; achoutd
(iEp);achutd(4T,k,A:g);achutd(2k));
ac'hutd (3S'). Syn.: b'tda la swichd(W).
Voir chut&.
Achouta (a*), vpr. (4Ab) se mettre-
a l'abri de la pluie; achoutd (lEp);
achouter(G) ;achutd(4T t A,fiLg) ; achu-
td (2AJ); ac'hutd (3S'). Vin dan na
mitd fachutd (4T) [viens done un peu
te mettre a Pabri de la pluie] — achouta
vd (4AD) (vd et non vd); achutd-vd
(4A) (vd et non vd), [mettez-vous a Pa-
bri]. En parlant du temps on dit : 1
s'achute, i va s'achutd (aAj); t le temps
s'achoute (G) ; ate qi V U si achoutd
(4Ab) ; r tin s'ichute (4T).
A$htA, va. (4T,A,R) : acheter; ach-
tar (8Bf); atsitd (8M); astd (8B').
— na rissB (4Ag,Al) : ^carter les
dents d'une scie pour leur donner de la
voie.
AchtA, va. (4T,A,Al,Ag) : asseoir ;
achtdr (8Bf) ; s' — , s'asseoir . Conjug. :
D' m'achtd, — achtSe, — achtSe. Le v.
achtd se conjugue de m£me. (Les ter-
minaisons atones de Pind. present sont
toniques.)
Achura, va. (4T,A; 8B') : assurer;
achurdr (8B0 : & vou~\ achurd qi wi
(4T) [je vous assure que e'est vrai (que
oui)].
s'— , vpr. (4T) : s'assurer de ; enga-
ger son service com me ouvrierou comme
domestique. De chor, sur.
Achurance, sf. (4T,A) : assurance.
Aohut&, sf. (4R) : abri. Se m' td a
/'— [se mettre a Pabri]. Voir chut ft.
Aohuta, va. (4T) : abriter.
— (s') : se mettre a Pabri de la pluie.
Achwanna, va. (4 Aj) : flairer, sentir.
— gla rousd [sentez cette rose].
Acie, sm. (4T,A) : acier ; afi (1 Ep) ;
aci (4Ag) : ayir (7Jr); acher (7U) ;
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ACLI-ACOS
aghter (yJr). On dit plonmd d'ftfoT)
pour plume d'acier.
Aclii, va. (4R,Ab) : faire marcher
l'attelage (en parlant des vaches ou des
boeufs) ; aiguillonner le Detail.
Aclion, sm. (4A'g) : garcon qui mar-
che devant les boeufs attetes, toucheur,
AcliwAdre, va. (4Aa) : aclXuti (4 A'g) ;
V. aclii. Acliwidrt la cobld foAa) :
[faire marcher l'attelage].
Acliwi, vn. ( 4 A'g) : V. aclii.
Acm6, conj. (4AI) : pourquoi. De
cmi, comment, et de la conj. 6 (et) qui
s'est changed en a, comme dans apwi
[puis, et puis].
AcobU, va. (4T,A ; 8M) : accou-
pler des animaux domestiques de mfime
force ou de mlmecouleurpourleurfaire
execute r un travail. De cnbla, couple ;
acobldr (8Bf). En parlant des boeufs, ac-
coupler se dit : aglUtd (4Ag,T) ;
jhoutld (4Aa; 1 Ep) ; d^widrB (8B'); ad-
lyBtd ( 1 T) ; dlitd ( 1 Ep) ; lyitd ( 1 Ep) ;
glyBtdr (8BQ; glyitd (8B*).
AcocA, va, (6 A) : saisir au vol (en
parlant d'un objet lance* en Fair). — : ar-
rtter a temps un troupeau qui allait
prendre un faux chemin.
Acocheumtr,va. (7Jr) -.accoutumer
Acoesti6, va. (4T) : couper le som-
met d'un arbre; tirer a soi une bran-
che pour cueillir des fruits.
f Acomparer (accomparer) frl. va. :
comparer.
Aconpanyi , va. (4T,A) : accompa-
gner ; acoumpanyir (8Bf) ; aconpiyi
(8B').
AconplerS, vn. (4Aa) : complaire;
£tre agreable a quelqu'un. E bin I la
stcnbr i lil En I'onord' laSint' Virge
i pB midw I'aconpUri, \ N't dtro
k'on-n 4 d* Pendri, \ On pu bin I'li
jhor-tyBe s'arblanghisan mdfSri, \ E
s'arwd dsu td ntrd-% apU (4^a) [Eh
bien 1 la fete de septembre est la 1 En
Thonneurde la sainte Vierge et pour
mieux lui complaire, nous autres qui
sommes de 1'endroit , nous pouvons
bien ce jour-la faire des frais de toilette
sans mal faire [sans pecher] et nous
mettre sur Ies6paules toute notre garde-
robe]. Le mot La Stenbrd est propre
a Alex dont la ffite patronale tombe le
8 septembre.
Acontid, sm. (4T,A) : acompte.
Acor, sm. (4T,AI): accord; dacor
(4T,A1) ; d'acdo (5 A), loc. adv.
AcoratA, va. (4 A) : courir apres quel-
qu'un; forcer quelqu'un a fuir et le
pourchasser.
Acorci, va. (4T, A) : accourcir ; acour-
chir (8Bf); ricurchir (jJt); arcuriir
(7Jr). Pour les jours s'accourcissent,
ou deviennent courts, on dit le plus
souvent accourcissent (en supprimantle
pronom).
AcordA, adj. (4T) : fatigue\ a la
suite de la descente d'une hauteur.
AcordA, va.(4T,A) : accorder; acor-
der(yfr). Dans le frl. s'empioie pour
recevoir, accepter, dans des phrases
comme celles-ci : II a donne* sa demis-
sion et le preset « la lui a accordle *
[Pa accepted] Le ministre « a accorde* »
sa demission a... [a re$u la demission
d'un tel].
AcordaliS, f.pl. (4T,A) : accordaiJ-
les.
Acori, va. (4T,A,Ab; aAj); f *cou-
rir (4T,A ;G) : venir en aide a qn. qui
est a court de provisions ou d'argent,
en attendant le moment peu e^oigne* ou
1'oblig^ sera en *tat de rendre ce qu'il a
recu. Pr6ta-me* on fi de paM p'acori
mi bltU tan q'a la smannd a* pin (4T);
[prfite-moi un fagot de paille jusqu'a la
semaine prochaine pour que mes Wtes
ne soient pas a court de litiere]. PrBnti
dan la gotd pS p\ acori (4T) [prenez
done la goutte en attendant]. Mitrl,
avanci-me' fin fran su mapiytpe* m'a-
cori (4T) [Maltre, avancez-moi cinq
francs sur ma paye pour subvenir a mes
defenses ordinaires].
— Jhe te balU cen pS t'acori, la risti
jhe ti balUri pe td (2 Aj) [ Je te donne
cela en attendant, le reste je te le don-
nerai plus tard].
— vn. (4T,A) : accourir.
AcosA, va. (4T,A) : accuser; acusd
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ACOS-ADBA
UAg); acwesd (lEp); acousdr (8Bf);
a^ewl (7). Ces mots, com me le frl.. ac-
cuser ont sou vent le sens de dlnoncer,
mnoncer : J'accuse [j'annonce] un ma-
nage en trefle. — Si tu ne finis pas, je
t'accuseau maltre (G; 4A,T) [je te di-
nonce]. Si ti ri forni pd, di V accuse 4
(4T) [si tu ne finis pas, je te denonce].
Aco68oam&r, va. (8Bf) : accoutumer.
Acotft, va. (4T,A) : accoter, Stayer.
— vn. (4T,A) donner du piedcontre
qc. ; trlbucher.
Acoochir, va etvn. (8Bj): accourcir.
Acoulyi, va. (3S*) : jeter loin de soi ;
— (3T) : jeter, avancer ; s' acoulyi, s'ap-
procher; — (8B',Bf) : faire marcher un
troupeau devant soi.
Acontt, sm. (4T,A,Ab) : c6t^ ; f *-
cote* (4T,A). Seditprincipalementd'un
lit, d*une armoire, d'une caisse. L6-\
acouti du lU{4Ab) [le chalit].
AcoutmA, va. (4Ag) : accoutumer.
Aoov& (s*) vpr. (4T) : s'accroupir;
s'acovdr (8Bi).
Acorassft, va. (2 A) : couvcr.
Acoventt, va. (aA) : engager qn. a
son service.
Acov6nt4r, va. (8Bf) : menacer.
AcrSpna (a') vpr. (4T,A) : se blot-
tir; s*accroupir.
AcrdrB, (4T) : accroire ; inkriri
(4T,A,Ag; 8Bf); inkir'i (lEp). Ne
s'emploie qu'avec le verbe faire. i? voli
nCfire acriri k'y iti toforni (4T) [il
voulait me faire croire que c^tait tout
6ni}#y $ pd po, monchu, k'on pu in
fire acriri (4T) [ce n'est pas vous,
Monsieur, a qui on peuten faire accroire].
Ky ipdpi m'infire acriri ki cC vou
did cinki (4T) [ce n'est pas pour m'en
faire accroire que je vous dis cela].
Acrtarg, va. (8Bf) : accroftre ; acritri,
(4T,A t A'g).
ler*t&, sf. (4T) : acrete\
Aero, adj. (4T) : acre.
Acro$hi, va. (4T,A,Al,Ab,A*g,R) :
tccrocher; acrostyi (6 A) ; acrotchi
(8B'); acrotyir (8Bf) \incroghiir (7 Jr)-
Dans le frl., a 4T,A;G, accfocher s'em-
ploie pour gagner, attraper, saisir. J'ai
accroche* un gros rhume, tu accrocbefas
un chaud etfroid. Pour* tiens, attrape
ce baton » : accroche ce baton. — A
ces mots, Tautre lui applique unsoutHet
etluidit: Accroche = attrape.
Acrostic, va. (6A) : accrocher.
Acrotch*, va. (8B) ; acrotyir <8Bi) :
accrocher. Voir acrochi.
Acu, v. acwiri.
Acuchi, va. (4T,A,Ag): accouchcr;
akeuchi (lEp) ; acughiir (jit) ; acu-
chir (8Bf).
Acuclimen, sm. (4T) : accouche-
ment.
Acndrg, va. (8B') : faire marcher im
troupeau devant soi.
AcuU, va. (4T) : eculer; acouiar
(8Bf) : Dans le frl. f aculer.
f Aculer, va. (frl) : 6culer ; il pone
des bottes acu Ides.
AcutmA, va. (4T,A) : accoutumer ;
acotumd (4Ag) ; acogheumir, akeu-
cheumer (yh) ; acossoumdr (8B1). J'm
accoutumi a cela, frl. = Je suis ac-
counting a cela.
AcwAdre, va. (3T) : jeter, avancer,
approcher ; s'— , s'approcher.
Acwelyi, va. ( 1 Ep) : jeter de baut
en bas. Acwllyi-me on biolie [jeteznraoi
un bouquet de cerises] ; — (6A) : fake
sortir le be 1 tail de ratable ; plus glnlra-
lement (4R) pousser devant soi des b£-
tes a cornes. Cf. aclii.
Acw6r8, va. (4T) : pourchasscr une
vache, (une chevre ou un mouton) qui
s^carte du troupeau, p 0ur | a ramener
vers les autres. Pour exciter les chiens
a faire cette fonction on dit : acwi (4T) ;
acwi (6A); aclywi (4Ag) ; acu (4Ae;
8B',Bt).
Acwestlft, va. (6A) ; remplir )us-
qu'dux bords.
Ada, va. (6A): aider; ddd (6 Am).
Adan, adv. (4T, Aa,R ; 3S') : ak>rs,
en ce temps-la ; maintenant (4R).
Adbft, vn. (4T) : casser les mottes de
terre apres le labour.
— , va. (6A) : rendre meilleur ; — on-
n if an, corrigerun enfant; affuter (en
parlant d*une faux) ; rhabiller, ou repi-
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ADBO-AFAN
quer(enparlant d'une meulede moulin).
Se rattache ainsi que adobir (jh) au
fr. adouber (rlparer, arranger).
Adbd, sm. (4T) : tannerie. Ce terme
n'est plus usite* comme notn commun,
mais il est reste* attache* au quartier de
la ville ou se trouvaient les principals
tanneries. II en est de memea Albert-
ville. A La Roche, on trouve encore dans
les actes notaries de 1 800 « le quartier
des Adoubes » ; aujourd'hui ce mot est
completement oublie\ « Les Adbots »,
a Th6nes (anciennement. Les Adebou),
« les Adoubes » a 6A, a 5M : quartier
des vieilles tanneries. V. adbft.
Ad6, sm. (4Ae*;3Sd;6Ac,B;8B*) :
bout d'une branche de sapin munie de
ses aiguilles ; — (4AI) : aiguilles de
sapin.
Ad6, adv. (3T; 3S*) : encore, aussi,
d*ja; d* en-n iadi (3T) {j'enai encore];
d*i septante tri-% an i d'si bon adi
(3S*)[j*ai soixante-treize ans et je suis
encore bon]. Va adi, (8M,B*m) [va
seulement].
— D\B m'i vou adi (8B*) [je vais en
avant, je prends les devants] — (-jlv) :
toujours; — adi (8Bf) [en attendant].
— (4T,A,Aa) : droit, simplement. Prin
adi sin chuisi foT.A) [prends tout
droit sans choisir]. A I 'tai 'n omd to-t
adi (4Aa) [c'e*uit un homme tout
simple]. £-r on-n-omd tot adi cmi 16-*
dtrd (4 A) [c'est un homme qui n'en
sait pas plus que les autres].
Add, pre> (3C) : depuis, des. Adi
Pdae a la mi-ou (5C) [des Paques a la
mi-aout]. Adi le pia jusqu'u son\on
(5C) [du pied au sommet]. La voyellea
est Ipenthltique.
Ad6pw6, pre>. (5C): depuis.
AdSrA, va. (4T) : abreuver.
Adiu, sm. (4T,A,Al,Ag,K) : adieu,
adid (7Jr); adiou (8Bf). Dans le frl.
comme dans le patois, adieu s'emploie
au lieu de bonjour. Adiu, Josie ; va-t-
ou /> [bonjour, Joseph ; 9a va-t-il ?]. On
dit aussi : « Adieu, je t'ai vu » pour ex-
primer son de*sappointement d'une espe^
ranee tromp^e ou d'un fait inattendu.
« J'arrive, la diligence' partait; adieu, je
t*ai vu I » 1
Adlttfr©, va. (4A'g) : apportcr; —
( 1 A) : apporter, amener. !
Adja, adj. (8B') : age*. j
Adlan, sm. ( 1 Ep) : gland. !
Adle, sf. (lEp) : aigle.
AdllfitA, va. (iT) V. aglitta.
AdliopA (s*), vpr. (3S*) : s'endormir
llgerement.
Adminlstra, va. (4T,A,R,Ag) : ad-
ministrer (dans le sens de confSrer le
sacrement de rextrfime-onction). Adtni-
nistrdr (8Bf). Syn.: sakraminter (7LD).
Admirablid, adj. (4R) : amiable
(par confusion avec admirable) dans
cette phrase : on arijemi a f admirablid
[un arrangement a Tamiable].
Admonftstft, va. (4Ag,T) : admo-
nester; admonistdr (8Bf).
t AdomAcher, va, (G) : apprivoiser
un animal sauvage. De ad, domesticare.
Adon, adv. (i A ; 3B;6A ; 7Jr; 8B'):
alors.
AdornA, va. (2 A) : £laguer,*brancher.
AdoubS, sf. (6 Ac; 3R) : tannerie.
V. adb5.
Adouter, adobtr, va. (;Jr.) : re>a-
rer, arranger. V. adbft.
Adrft, fttft, adj. (8B*): adroit, fin,
ruse* ; adrai (4R,Ai) ; adri, M (4T,A,
Ag;7Jr),
Adre% sm. (4T) : I'endroit, le versant
expose* au soleil.
AdfiirS, va. frJr ; 8B\Bf; 4R) : appor-
ter, amener; id&iri (4R), (de ad, du-
cere).
Adurft, vn. (4Aa) : continuer, si fa-
duri, gdre a tan [si tu continues, gare
a toi].
Adyft,adj. (8Bf) : age*.
Ad*d, sm. (8B*) : Age.
Afi, sf. (6A) : fatne,.
Afamft, adj. (4T,A) : affame* ; Cf. lori
<4R).
Afanft, va. (4T,A,Al,R; 8B*; 6A) :
gagner par son travail, k la sueur de
son front; obtenir qc. au prix de longs
efforts; afand (2AJ; 4A,Ab); afannd;
ifand(6B);afane(7h).
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AFAR-AFOL
Lc fr. a affener et affanure dont It
ratine est foin ; affener : dormer du foin
au betail ; affanure: sal aire pay£ en na-
ture aux faneurs (Boissiere).
Selon M. l'abbe* Devaux (Essai sur la
Langue vulgaire du Haut Dauphini au
moyen dge), ganior se rattache a wada-
niare, gagner, et semble signifier « fer-
mier», tandis que affanor signifiait un
ouvrierd'unrang inflrieur. Ganyour se
irouve dans les Noelz bt Chansons de
Nicolas Martin, de Saint-Jean de Mau-
ri en ne : Gensdepillagot, gens ganyour,
Gens de tous mestierz, labourour, Veni
a cesta\ festa^
Aiarl, adj. (4T) : affaire*, presse 1 ,
*gite\
AfarS, sf. (4AI ; 8Bf ; -])r) : affaire ;
afdri ( 4 Ab; iEp)-
Afareu, 6us&,adj. (3S') :affreux.
Alarm*, va. (4T) : louer, prendre a
bail, donner a bail ; afdrmdr (8Bf) ; s'a-
farmd (4T,Ai); s'afirmd (8B'); s'afir-
mdr (8Bf) : se louer comme domestique.
Afanti, adj.(G) : de'bile, anemique par
suite d'une nourriture insuffisante. Un
enfant afauti. — Amis, encore un mor-
ceau, car il ne faut pas devenir afauti.
Afechi, va. (aAj) : plaisanter ; —
(iEp): facher, mettreen colere.
AfSle-r, va. faJr) : affiler.
Afeni, va. (4Ab; aAj) : munir le pe-
tit bout d'un lien de bois vert d'une
poignee de paille mouillee.
Afendre, va. (3S') : V. : oulyi.
Afeninri, sf. (4Ab ; 2 Aj) : extr^mite^
d'un lien de bois vert garnie de paille
raouiltee.
Af6r8, s., ordn.masc. (4R, A'g,T, A) :
affaire L6-\ afiri n' von pd mi; e st
ci dtirt, & si on-n omd cwi (4R) [les
affaires ne vont plus; et si cela dure, je
suisun homme coule]; afdrB (4AI ; 8Bf ;
7Jr) ; afdri (4Kb ; 1 Ep). Affaire s'em-
ploie aussi au masc. a (4T,A,R ; G) :
Fais-moi voir cetobjet, cexaffaire. Voyez
done ce moutard, ouce bout d' horn me,
= ce petit affaire, ce bout d'affaire. II
y a environ cinq minutes = il y a I'af-
faire de cinq minutes.
Af6ti, va. ( 1 Ep) : rendre souple.
Afeubler, va. (7Jr) : affubler; s'— ,
s'affubler.
AffrontaiUe : limites d'un champ,
ou ligne de separation de deux terres
(LiTTRfe). Les mots suivants, que nous
donnons comme synonymes d'affron-
taille, s'emploient surtout pour designer
la bordure d'un champ que Ton n'a pu
detoncer avec la charrue, faute d'espace
libre pour faire avancer davantage Pat-
telage ; afro>italU t frontatXi (4^g) ;
chavosnd et chavofnd (4T) ; chavan-
chnd (4A\);chapachina (4T); chavas-
sine (lT)\sta»asnd (6A)' f tsapind(SW);
contor (7 Jr); bordon(6A);brdhd (4 Am).
Afl, sm. (iEp): acier.
Aflchi, va. (4T,A) : afficher. S'em-
ploie a4T,A, pour publier les bans d'un
manage.
AflrmA, va. : affirmer ; afirmdr (8 Bf ) ;
afrSmd( 1 Ep).
Afistott (a'), vpr. (5Lc; 4Ag) : se
parer ; s'afistoler frJr) \s'afistoldr (8Bf).
AfLtiSa, &U8&, sm. (8Bf) : queman-
deur, euse ; personne qui sollicite bas-
sement et avec insistance.
AflA, va. (4Ag,T) : affiler (donner le
fil a un instrument tranchant) ; aftler
( 7 Jr);o/f/dr(8Bf).
Aflikchon, sf. (4T,A) : affliction.
Atiift, Aye, adj. (3S') : effronte\
— , va. (4AI), na rioutd : munir d'une
tresse de paille le fin bout des liens de
bois pour lier un fagot de foin ou une
gerbe de ble\ Probab. de Tadj. fin ; afnd
pour afind, rendre plus fin, plus souple.
Afobtt, va. (4T) : affubler ; afoblid
(4Ag) ; afoubldr (8Bf) ; afeubler (7JT) ;
s'afobld (4T) ; afublyd ( 4 R).
Afoblia (s'), vpr. (4Ag) : se mettre
a couvert de la pluie avec un sac ou un
tablier jet£ sur les gpaules.
Afoblieure, sf. (4Ag) : toute espece
de linge jete" sur les e*pau les pour se met-
tre a l'abri de la pluie. A 3S' on dit
acheblih.
Afolon, sm. (3S') : foetus avorte*
Afoli vn. (3S') : avorter (en parlant
du beuil). — pp. (4T) : affote.
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AFOR-AGLE
Aforsti6, va. (6A) : assurer.
Af6ti, va. (aAj) : priverdenourriture,
AfounA, adj. (3S f ) : e'veille*, adroit,
ruse\
Afr&, sf. (4T) : grande peur. S* fire
onn y djrd di kdk chusd [avoir unc
grande apprehension dequelque chose].
£trS diin toti si-% dfrB [£tre dans des
transes]. — Affres ne s'emploie guereen
fr. que dans cette expression : les af-
fres de la mort.
AfranA, va. (4R,A1) : couper franc.
Afranchissajhd, sm. (4T,A) : affran-
chissement ; frl. affranc hiss age.
Afr6, sm. (4Ab) : fraise ; plant&d'afri
(4Ab) : fraisier.
Afr61&, sf. (4F) : fraise.
Afrdmi, va. ( 1 Ep) : affirmer.
Afri, vn. (4AI) : aboutir. Qli vyon va
afri u cdro du bwSe [ce sentier aboutit
au coin du bois]. Ne s'emploiequ'al'in-
finitif.
Afromi, va. (4 Ab) : engager une per-
sonne a son service ; s'— , s'engager au
service de qn. ; ind. pr. : di m'afrumd.
Afrontt, va. (4T,A,Ag,R) : affron-
ter (un danger); afron tdr ( 8 Bf) ; afron-
fer (7Jr);— (4A) : provoquer, se poster
devant quelqu'un d'un air menacant.
— (4T,R) : mettre de front ; afrontd
16 bu (4R) [mettez ies boeufs de front].
— , vn. (4 A 8) ' nnir 1* sillon.
Afri, sf. (4AI) : inflammation des na-
seaux chez la race bovine.
Afustio, sm. (4AI) : colifichet, ac-
quets.
Afuta (s'), vpr. (4T) : (*tre a Faffftt,
se mettre a l'affut). Syn. -Mri a I'agui
(4T) ; *' tnyi a Vagui (4T). Pour aflfu-
ter (ou aiguiserun crayon), on dit : talyi
(4T) ; avwisd; amoler (7Jr). Pour affu-
ter une faux : inghapld (4T,A, ; lEp);
£nghapler(7JT);ingapldr(&&() ; martild
(8B*); inghaplyd foAg); ichapld (4A,
Ab,AI) ; adbd (6A). Pour affuter une
scie : aghld (4Ag,Al). (Voir ces mots).
AfwidA, va. (6A) : chasser d'un en-
clos un animal qui s'y est introduit.
Agaci, va. (4T) -.agacer. Syn. : anistd
(4A) ; awil'nd{SS f ) ;. alanyi (3S'). Pour
agacer les dents (en partem des fruits
acides) : inlyi (4T, Ag) ; ilyi (4A,A1,
As); endlyoc'hi (3T,S*); Sdoslyi (&&) ;
englyoc'hi (3S'). Pour agacer avec les
mains : ratend(ZS).
t Agacin, sm.(G; 4T,A,Ab,A'g,
2AJ; 6A ; yh ; 8B',Bf): cor auxpteds.
Agaft, va. (4 A) : gaffer (accrocher
quelque chose avec une gaffe).
Agaitar, va. (8Bf) : regarder.
Aganyi, va. (4Ab) : agacer; aganU
(5C).
Aganyere, s. (4 A) : celui ou celle
qui agace.
AgassS, sf. (4A) : pie, ou agasse;
agaghe, (3S').
Agatft, va. (6A) : suivre quelqu'un du
regard.
f Agets, sm pi. (G) : les £tres cTune
maison, c-a-d. les dlgagements, issues,
corridors, escaliers, passages.
Agil6, adj. ( 4 T,A,Ag; 8B'); agile.
Syn. digordi (4T,A,Ag; 8B') ; listd
(4T,A; 8B f ); dipli (4AS); digueurdi
(7Jr).
Agiltt, sf. (4T,A) : agitite* ; agiliU
(jte; 8Bf) ; dans le frl. f agileti (4T,
A;G).
Agir, vn. et a'agir, v. impers. n'ont
pas de veritable correspondant dans le
patois de4T,A,Ag. Cependant il existe
quelques formes de certains temps qui
se rapprochent du franca is : Kan i s'a-
gissiv'i dS lyi (4 A) [quand il s'agissail
d'elle]. Ala bin agi totd la jkornd (4A)
[il a bien travail 1^ toute la journee]. Kan
ya s'agi de.., (4T); quand il a s*agi de...
(G) Lquand il s'est agi de...]. T'd mi
agi (4T,Ag) t tu * s m *! a 8* (enters lui)
ou tu as fait cela de travers].
Aglan, sm. (8B' ; G ; 4A) : gland
(fruit du chene); agttan (4T,Ab,A'g;
5A'),
Agle, idle, sf. (iEp) : aigle ; igtti
(4T,Al,Ab,A , g,R ; 6Ac,Bv; 7 Jr) ; igll
(4A); igl6 (8B'm); dgVCt (8Bf); wM
(4A ,T\T e) ; dvoutte, dkoulU (3S*). Voir
aigle. L'aigle trompete, — sobii (4T;
6 Ac; 6Av); — subli (4 A ; 8B'm); -
cr*H?(4Al).
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AGLE-A1DA
1 1
Agleti, vt, (aAj) : coller. Ci mU s y 4
— a mou di [ce miel s'est colle* k mes
doigts].
Aglian, sm. (4T) : gland, fruit du
chene.
Agli&ti, va. (4T.A'g) : coller, accou-
pler, attacher. D'ou le subst : agllftton.
AglieHon, sm. (4A,As,Av,R) : t£te
epineuse du chard on, de la bardane ou
aaires plantes semblables, dont les en-
rants aiment k se servir comme pro-
jectile.
AgUoun', sm. (8Bf) : aiglbn.
f Agnollon, sm. (4A) : espece de pa-
tisserie farcie de viand e.
Ago, otft, adj. ( 4 T,A,Ag ; 8B') ;
ogot (8Bf) : tari, a. sec. U nan i-t agd
(4T) [le ruisseau est k sec]. La va$he
e-t agotd (4T) [la vache ne donne plus de
lait].
Agoia, sm. (3T) : dtpit, de>laisir.
Agolyardi, va. (4AI) : rendre gour-
mand, friand ; f agouti lardir (G).
Agoni, sf. (4T,A, Ag) : agonie ; *n-
goni (yh). En parlant des animaux on
dit : £fd lou dart bdlyd (4T) [il fait les
derniers bailie men ts (raMe)].
Agonisi, va. (4T,A,A1) : couvrir
d'injures, accabler dereproches, desot-
lises, invectiver ; f agoniser (4T,A ; G).
t Agoniasant, sm. (4T, A ; G) : agoni-
stnt. La priere des agonissants.
Agoti, va. (4T,A ; a A) : gouter (k un
mets, k une boisson) ; f agoOtttr (G ;
4T,A) ; agoutd (6A).
-, va. (4T,Ag ; 8B') ; agotdr (8Bf) ;
agoter (7Jr) ; f agoutter (G) : mettre k
sec jcesserde traire une vache qq. temps
rmnt la parturition ; — , vn. : commen-
ced ne plus donner de lait. Se dit des
vaches et des chevres.
t Agonttion, sm. (G) : mouchoir
tresse* ou nou£ dru avec lequel les eco-
liers se donnent des coups.
Agranti, va. (4T,Ag) : agrandir.
Agre (£tre fin' — ), (4T > A,Ag) : fitre
en fleur. Lou bid son in'agri (4T) [les
Wes sont en fleur]. L6 rynson in* agri
(4A,Ag) [la vigne est en fleur]. — Les
raisins sont en agri (G; aAj) [les grains
de raisin commencent k se former]. A
Lausanne, on appelle ogre's les petites
grappes qui se for merit plus tard et qui
n'arrivent pas k maturity.
Agripft, va. UT,Ag) ; agripdr(SB();
agrapd (6A) : saisir vivement, ou subi-
tement, agripper; arracher de force.
s'— , vpr.(4T,A,Ag) : i # s'empoigner ;
a* gagner un rhume de cerveau, gagner
la grippe.
Agropft (s f ). vpr. (4R), se gropd (4R) ;
s'empoigner, en venir aux mains (le
meme que le president i *).
Agrwtatft (•'), vpr. (T4,Ag) : se
prendre de bee (de groin), se disputer
grossierement.
Agrwentft, sf. (4A) : giffle, calotte.
Agu, adj. (6Jr) : aigu.
Agn6, sm. (4T) : affat; itrl a /'—
[fitre k Taflfut].
Aguelttjhe, sm. (a Aj) : entassement
mal fait.
AguSHi (4A). Voir : aguilyi.
— , (a Aj). Voir : t aguiller.
f Aguenettes, sf. pi. (G) : argent
monnayl, numeraire.
f Agniller, va. (G; aAj) : mettre,
jeter un objet sur un lieu qui n'est pas 4
la ported de la main : Nos garcons
avaient aguilU leur paume sur le toit,
c-a.-d. Tavaientjetfiesur le toit par fitour-
derie ou maladresse. Leur cerf-volant
resta aguilte sur Parbre, c-i-d. resta ac-
crochfi au sommet de Parbre.
S f — , vpr. : se percher, se jucher : Nos
deux fitourdis s'ltaient aguilUs sur le
char de foin.
Aguilyi, aguSlyi, va. (4A) : mettre
les quilles debout sur le quillier. DM
glUson tonbdU.ifou U*— (4 A) [deux
quilles sonttomb£es,ilfaut les redresser].
AgiiJ6r 9 va. (yh) : aiguiser.
Agwin, sm. (3T) : de>t, dfiplaisir.
Ahoulie, sf. (8M ; 3S') : aiguille k
coudre.
Ahoulie, sf. (3S*) : aigle.
Ahi, sm. (3S') : energie. T' ndjhin
d'ahi [tu n'as point d'lnergie].
AId&, sf. (4AI) : aide, secours.
AidA,va.etvn.(4Al) : aider; idd (4T,
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12
Alfc-AJOU
A,A*g) ; idd (4R) ; idd (6B) ; idd (4Ab ;
8B'm) ; idi (3S*) ; ddd (6A); ddd(6Am);
atddr (8Bf). (Pour aider dans le sens de
prttermain (one. V. : inpard (4T).
Lorsque le verbe aider est accompa-
gnedespronomsme, te, le, la, ies, nous,
vous (complements directs), il se traduit
pur idd, idd, etc., mais s'il ne l'est pas,
on dit s idd ; et dans le frl. s'aider : Je
me suis aide a Iteindre le feu. Je mesuis
aide* a mon frere a porter le foin. Atde-
toi a dexharger la voiture. Pere, Fran-
cois ne veut pas s'aider, pour : [J'ai aide
a eteindre le feu. J'ai aide a mon frere a
porter le foin. Aide-moi a decharger la
voiture. 11 ne veut pas nVaider]. Can t6V
mandd s'idi, nion n' si crivi (4T)
[quand tout le monde s'aide mutuelle-
ment, personne nesecreve(nes'ereinte)].
— Can td r monde s'ddi, nXon se crivi
(6A,Am). £da-ti, U Bon-Dtf fidird
(8B'm) [aide-toi, le bon Dieu t'aidera].
AI6, sm. (iBm) : oiseau.
Aigft, voir 6g& et ses derives.
Aigle, (v. ftgle) : A Geneve, on dit
d'une personne digne de mepris : Elle est
bonne a donner « aux aigles »; a Th6-
nes, € aux corbeaux » ; a Annecy « aux
poissons » ou « aux cochons>.
En Savoie on donne a tort le nom
d'aigle a la plupart des oiseaux de proie
de grande ou de moyenne grandeur et
m£me aux milans et aux buses.
Aigre, adj.; igr6> (4T,A,A'g; 7 Jr.;
8B*; 8Bf). Syn. acidd (4A). f Tour-
ner aux aigres (G) : tourner a Paigre,
s'aigrir. f Faire aigre (4T,A ; G ; 7Jr):
forcer une porte, un volet avec une pince
(barre de fer aplatie a un bout); pous-
ser ou soulever un objetavec un levier;
en d'autres lermes : faire une pesee. Au
sens figure se dit pour employer des
moyens violents : Vous ne gagnerez rien
afaireaigre. f Faire aigre doux (4T,A):
faire un peu avancer ou reculer une
pierre avec un levier engage dessous.
Dans le canton de-Vaud, igre signifie
levier, a 6A, igredon signifie garot qui
sert de levier. De la sans doute Ies ex*
pressions : faire aigre, faire aigre-doux,
faire un aigre (faire jouer le levier, donner
un coup de levier ; faire une pesee). — ,
A8B, igrd signifie faire une pesee. Cf.:
Puitspelu, au mot aigri du Diet, ity~
moL du Patois lyonnais.
Aija,adj.(8B*) : aise; ijd (4 Ag,T, A).
Ayg, sf. pi. (8Bf) : ustensiles de cui-
sine, toute la vaisseile.
Aij6, sf.(8BQ : «se; is6 (4T,A,A'g;
yJr); if 6 (8B'). S'emploie aussi comme
adj. : il ie bin-n isd (4T); al ie Vn
ij6 (8B') ; al ie byin bnisd (4A) [il est
bien aise].
Aimd, voir em6.
Aire*, sfpl. (4T) : arrhes.
Airel, sm. (pi. airi) (8Bf) : petite ri-
gole pour irriguer un pre.
Aiv&r, va. (8Bf) : irriguer.
Aisi, sm. (7JO : presure ; v. ari.
Aja, adj.( 4 T,A,Ag): age; djkii;i.
djKla (7Jr); ddja (8B*); ajhii (jU)\
ddya (8Bf;.
AjhaA (s') (4AI) : v. s'ajhocJii.
Ajhnolyi (a*), vpr. (4T, A) : agenouil-
ler(s') ; s*a\inolyir (8Bf) ; pp. : arnolyh
(4T) : agenouilie.
Ajho$hi (g'), vpr. (4T) : jucher, se
percher. En parlant des person nes : se
placer, s'asseoir a la maniere des poules
sur un objet eieve.
Ajhornft, va. (4T,A) : ajourner; ay
hornir (7Jr); a\orndr (8Bf).
Ajhovft, va. (4AI ; 2 A) : habituerun
bou villon au joug ; ajhovd (4Ab).S'em-
ploie aussi (4R) dans le sens de acobld.
Au fig., on dit de deux fripons associes :
i son bii ajhovd [ils sont bien accoupies,
ils font une bonne paire].
Aj6,sm. (4T,A4A'g) :age;4/Ad(7Jr).
Ajd, sm. (6Am ; 5Ce) : oiseau; pe-
tite languette de bois qu'on place au
bout du serpentin pour que Ies gouttes
tombent toutes au m£me point (6A).
Ajoatt, va. (4T,A) : ajouter. Syn. :
apondri (4T,A,R ; G); apandre (3S').
Ajoutura, sf. (4T,A,R ; G) : ijou-
tage. Syn. : aponsi (4T, AR ; G) ; apon$&
(8Bf); apondlyon (4T,A ; G);apondilyl
(4T,A) ; aponglyon (4R). Dans le frl.au
lieu des mots : « aj outage, appendicc »»
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AJUS-ALFA
i3
on se sen des mots : ajouture, tponse.
AjustA, va. (4T, A, Ag; 8Bf) : ajuster ;
ajustir (7JD ; afustdr (8Bf).
Akcipft, va. ( 3S) : d Prober, escamoter.
Al, pr. pers. (4A,R) : devant une
voyelle ; i — devant une consonne : il,
ils.
AU. sv. (4T) : fin fran pi raid i le
rtor [cinq francs pour Taller et le retour].
— , vn. (4T,A 9 A 9 g,R) : aller; ala (Ab;
1T) \aldr (8Bf). Syn. : canbd (^T)\alir,
modir[jh). Conjug. (4T) : £>' vi, V vd,
e pa, n\ alin, v\ aid, i van ; d'aldvd ;
d*£r£. A 4A : ipon,di pri. A 7-Jr : £>' po,
te vie, eu vie, no-% alin, po-% aid, eu
von ; d'aldvd (tout le temps). A 8Bf :Zou
vhi, tou vd. d va, no-% alin, vo-% aid, ii
ponn ; P*ald twin, fd aid plan (4T)
[pour aller loin, il faut aller doucement].
Voir la Grammaire.
All, sf. ( 4 T,A,R,A'g ; 7 Jr; 8B' ; 5A;
3S') : aile ; — a" sapin (4T,A ; 5 A') :
branche de sapin.
Alanbi, sm. (4T,Ag) : alambic ;
Iambi (4A) ; arambin (7Jr).
Al&nle, sf. cG) : noisette ; alanXi
(5 At); dlanU (iBmV, v. alonle.
Alanyi, sm. (5 At) : noisetier.
— , va. » 3S*> : agacer, tracasser.
Alarmft, va. (4T,A,Ag) : alarmer,
donner Talarme ; alarmdr (8Bf).
AlArmS , sm. (T,A,4Ag ; 8Bf) :
alarme. £ krieyh aldrmd (4T) [il cria
au secours ; il donna I'alarme]. Kint
aldrmd (4T) [quel vacarme 1]. (Noter
difference de genre.)
AIM, va. (6A) : allaiter.
Alaton, sm. (6A);alhUoun'(SBf). V.
alaton.
Albaxdi, sf. (4T,A,R,A , g) : halie-
barde.
Albine, sf. (G); arbine : perdrix
blancbe.
Albor&, sf. : un des noms vulg. de
l'alouette des champs.
Alca, sf. (4A'g) : glissoire.
AlcA (s') vpr. (4T,Aa) : glisser(sur une
glissoire, sur la glace) ; s'attd lou chvexl
(4T,Aa,AI,A'g) se lisser les cheveux].
tlyif6 na bond varbd pi s'alcd (4Aa)
[il lui faut passablementdu temps pour
faire sa toilette]. V. s'aljhi.
Alcd, adj. (4Aa) : glissant.
AlcovS, sf. (4T,A,Ag) : alc6ve ;
arhdprd (4T).
Alejhi(s') V.s'elejhi.
AldnnA, sf. (4T.A,A*g ; lEp): alene;
alina (4A,Ab,AI,R) ; alennd (iDb);
alinnd a jwindri (4A) : alene qui sert
a joindre deux morceaux de cuir ten-
dre ; — h pikd : alene droite pour les
piqures ; — h smield (4A) : alene pour
coudre les bords de la semelle ; — a
primiri (4A) :celle qu'on emploie pour
coudre la premiere semelle.
A16nn&. va. (4A'g) : Y in-n a dri pi
m'alinnd\\\ y en a juste pour me met-
tre en appe*tit, ou pour m'emp^cher de
mourir de faim]. Cest le meme que le
suivant prisau figure.
A16nn6. va. (1 Ep) : aiguillonner, sti-
muler (les boeufs).
A16ng&, adj. ( 4 T,A.A t g; 7Jr;8B % ):
babillard. quia la langue bien pendue ;
alangui (G) ; aligd (4T) ; alinvd (8Bf).
Aldntor, adv. (4T) : alentour; ali-
tor (8B') ; dintor (jh)
Lou-\alintor,sm. pi. (4T) : lesalen
tours, les environs.
Aldnvft, adj. (8Bf) : babillard.
Alepi. va. (7Jr) : rendre gourmand.
Aleq6t, adj. (7-Jr) : joli, gracieux.
AldU,va.(4T,A): allaiter; aldtd(6A).
Alston, sm. (4T,A, A'g; 2 Aj) : nour-
risson ; animal domestique qui tette en-
core ; — , (2 Aj) : jeune animal qui reste
petit et faible, malgre* tous les soins.
Aleufcr, va. (7JV). V. altt.
Aleumer, va. (jir) : allumer.
Aleur&, adv. (7Jr.) : alors.
Alft, va. (6A; 8B'); aleufir (7Jr) :
caresser de la main ; passer la main sur
uneltoffe pour la lisser ; s'alfd lou pio
(8B') [se lisser les cheveux].
Alfabtt, sm. (7JO : alphabet, ab£c*-
daire. Se dit : ipaltie (4T,A. As, Ab) ;
t palettes (G) ; palieti (4AI) ; paltie
(4A'g); krwi-pdr-Di (4T) ; krvd-pdr-
Diu faA'g); kopdrdiu (4X0). La ou exis-
tent les vocables Croix de la part de
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14
ALFE-ALON
Dieu et palettes, le premier se dit de
1'alphabet et ie second de rab6c6daire.
L'originedu premier tienta 1' usage, qui
n'est pas encore tombe* completement,
de faire pr£c6der d'une croix 1'alphabet
et de dire: Croix part Dieu, a, be*, ci, etc.
L'originedu second, palettes, n'est pas
dans le verbe 6peler, mais dans la fa-
mine qui a donne* palet, palette
t Alfa, alfle, sm. (G) : aphte (ve'si-
cule qui se forme dans la bouche). Sur
la langue des b£tes bovines, se dit ten-
gwirt (4T); McUiri (4A,Aj); tectiire
(4Ab) ; teem (4A'g,Aj). Chez ies b*tes
ovines : gran (4AI). Chez Ies b£tes por-
cines : vi (4AI) ; vir (6A ; 4AI).
Al, sm. (3C; 5 A') : ail.
Ali, sm. (4A) : alisier (arbuste). Avec
le bois on fabrique des toupies : (4A)
fiargd d'ali [toupie en bois d'alisier].
AlXd, sf. (8B'm) : aiguille. Voir aussi
avolIS.
AHe, f, (3C ; 4T,Ab) : fruit du sor-
bier alouchier. Voir la Flore.
Alien, sf. (4A,Ab,A'g) : altee cou-
verte;a/rdfi, (4T).
Alinyi, va. (4T,A) : aligner ; aliniir
(7Jr) ; alniir (8B % ).
Dans le frl. aligner qn. se dit pour
« donner une correction », « faire une
forte remontrance » : Je I'ai aligni d'u-
ne belle facon (4T.A).
Ali6u, sf. (4T) : allege, passage cou-
vert conduisant de la rue a l'escalier
d'une maison ; alUu (4A,Ab,A'g).
Aliournft, va. (6 A) : suivre qn. de
facon a ne pas e*veiller son attention,
v. 61ourn&, qui a la mfime signification
que fall, lauern.
Aljhi (s'), vpr. (4T);sS Ijhi (4AI) :
glisser(descendre une pente suruntraf-
neau). Alin s' aljhi (ou nou-% aljhi) u
Torban (4T) [allons glisser au Turban]
(coteau pres de Th6nes).
Alma, va. (4T.A,A'g; 8B',R) ; allu-
mer(mettrele feu) ; aleumer (7-Jr) ; alou-
mdr (8Bf). Syn. : atujir (7Jr); apSskd
(7Lb); avyd (3S % ) ; dvyd (2 A). Almd na
ImirS (4T,A) ; — la cru/ttf (4T) ; alou-
mdr na lumteri (8Bf) [allumer une
lampe] ; almd tfwa (4T,A) [allumer le
feu]. Almd kdkon; — kartchon (8B*) ,
aloumdr kartyoun (8Bf) signifie eclai-
rer quelqu'un.
Almachur&, sf. (4Ab) : pi6un (des
moutons).
Alman,and&,adj. (4T,A):allemand,
e; ateman (8 Bf).
Almaaa, sf. (4T,A,A'g ; 8B') : alma-
nach, almanya, sm. (4R)et armanya
(5C4A'g) ; armonat, sm. (7Jr) ct ar-
manat (8Bf).
AlmaniB, sf. (4T,A) : Allemagne.
t J*ai t\& trois ans dans/« Almagnes (G).
Alm8eti,sf. (4T,A,A'g; 7Jr; 8B\R):
allumette; aloumMd (8Bf). AtmSeti,
f. pi. (4T,A,A'g) : jonchets. La Marion
i sSetd km' oun' almietd (4T) [Marie
est sec he (maigre com me un cotret]. Vin
jhbl 6-t almSetS [viens jouer aux jon-
chets].
Alna, va. (4Aa ; 8M) : Sclairer qn.
A/na-m£[£claire-moi]. Le part, passlse
dit aussi des choses : la ghambrd M
bien alnd. Ce mot est remplace" a 4*T,A
et ailleurs par almd.
Alni6r, va. (8B') : aligner.
Alochft, sm. (2AJ) : objet mal fixe\
mal pose*, susceptible d'etre facilement
dlrangl.
Alochi, va. (4AD) : placer, poser unt
bien que mal.
Alor, va. (4T,A,A'g ; 3S*) : rhabiller,
remettre un membre de"mis ; — (3S'):
nettoyer, preparer des legumes pour le
repas.
Alottr, va. (7Jr; 8Bf); aloU (6A).
V. aldl.
Aloiu, sm. (6A) : rhabilleur.
Alondj6, va. (8B) : allonger ; alon-
dter (8Bf).
AlonI6,sf. (4T,A'g : 3C; 5A',C ; 7Jr;
8A) ; aldnU (4A,Ab,Al,Av*) ; noisette.
AlonI6, sm. (6Ac) : noisetier; alo-
nUr (7Jr). — (6Ac) : geai de montagne.
Alonii, sm. (4T, A'g ; 5A') : noisetier,
Alonjh8,sf. (4A) : allonge ou rallonge
(d'une table) ; ralonjhi (4T,A). Cf.
apossourd (8Bf).
Alonjhi, va. (4T,A,A'g) : allonger;
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ALON-AMAN
i5
alondj£(&B % ) ; alonjhiir (-jU) ; alondiir
(8Bf); alon\ii (6A); alonjhi na sdcd
(4T.A) [allonger une sauce], f Les jours
allongent (G ; 4A) pour s'allongent. En
suivant cechemin tu ('allonges (G ; 4!*,
A); pour tu allonges, tu rends ton che-
min plus long, f S' allonger (G ; 4T,A):
se hater, faireun effort. Camarades, Tou-
vrage presse, U faut s* allonger. ~ En
s'allongeant il s'est fait un effort (4T, A) ;
par suite d'un trop grand effort, il s'est
fait une hernie.
Alonxie, va. (6A) : allonger, voir
alonjhi; s'— , gagner une hernie k la
suite d'un grand effort.
Aldr, adv. (4T) : alors ; dld f (4A,AI,
R) ; aleurd, alourd (7Jr). £ aid : [ct
apres] ? Cf. adan (4T, Aa ; 3S') ; — adon
(iA;3B; 6A;8B';7Jr).
AloniA, sf. (4 A'g) : friandise, telle que
noix, noisettes, dragles, caramels. Batle'-
mi n'alouW [don ne-moi une friandise].
A Gruffy, il s'emploie dans le sens de
friandises, de bonbons en gtatral, tan-
dis que, dans les communes mention-
nics ci-dessous, la phrase prlcitle si-
gnirle : donne-moi une des friandises
que tu es parvenu a attraper dans la dis-
tribution des alouU. A 4A,Ab,Al,Ag;
3T ; 5 A et G (alouille), on entend sous
ce nom les friandises que les gens
marils depuis une annexe et qui n'ont
pas encore de rejeton doivent jeter
tux enfants qui s'assemblent devant
leurporte le 1" dimanche du car£me,
en chantant : E-i alouMl la fin' 4
groussd I Di can [depuis quand ?] Di
carmitran [depuis le mardi gras] (4A,
Ab.AI). Cet usage et ce mot ne sont
connus qu'autour de Geneve, dans les
arrond. d'Annecy et de S'-Julien, dans
les cantons d'Albem et d' Aix-les-Bains.
II faut en excepter quelques communes
et la valle'e de Th6nes, ou ils sont Ln-
coonus.Quelques-uns ont cru voir dans
ce mot ud derive* de alleluia, 6tymolo-
gie erronee sans doute. II est plus vrai-
semblable de rapprocher alouU et alo-
nU. La dmijhi dl-\ alouU (4A, Ab ;
5A)[le dimanche des Brandons].
AlouIA, va. (5Ag) : gaspiller, jeter
par les fen&res. D'i bdfdri, dS pwi pd
apondrS 16 dou bSe; fpindi din'alouid
pd c' hi di gdnyd [j'ai beau faire, je ne
puis pas joindre les deux bouts ; cepen-
dant je ne jette pas par les fenetres ce
que je gagne]. Verbe derive* du subst.
president.
f Alonilles, sf. pi. (G). V. alouIA.
AloumAr. va. (8Bf) : voir almft ;
aloumMd, voir almeeta.
AlourA, adv. (-]h.) : alors.
AlousA, sf. : alose, poisson du lac du
Bourget (patois du Bourget).
Altt*t*, sf. (4A, Ab) : alouette ; dlwitd
(4A'g) ; aluyitd ( 1 Db).Cf. liri (4T,A).
Ahgon, sf. (4Ag,T,A) : allusion.
Atari, adj. (4T) : vif, degourdi, ruse* ;
frl. allurt.
AlwA, va. (a A) : voy. alol*.
Alyance, sf. (4T, A, Ab) : alliance
(union par le manage), a* anneau, ba-
gue.
Ama, sf. (4T,A,A'g; 8Bf,B); Ame;
drmd (4T,Aa.Al; jJr). La groussd Joson
(/* bon Diu i s'n drmd) no-% u d\ivt bin
sovi (4AI) [Iagrande femme de Joson, ou
la grande et grosse Joson (que Dieu ait
son Ame) nous ledisait souvent].
AmA, va, (4T, A, A,A*g,R) ; dmd (3S') :
aimer.
AmA, ArS, adj. (4A,A'g) : amer.
Amadou, sf. (4T,A;G; 8Bf;yJr) :
amadou, (Yamadou est devenu la ma-
dou). Voir apijhonA (4T); apinjhnA
(4A'g) remplacant le derive" amadouer,
qui estinconnuau patois.
Aman, adv. (3S): au moins. Depir-
dye dman Jin fran pe* jhor (3S*) [je
perdsau moins cinq francs par jour].
AmanA, va. (4T,A.A'g) ; amand (4A,
Ab) : accommoder, preparer. Amand V
birSdi vaghi(^k y kb) [pr£parez Pabreu-
vage des vaches]. Pro v. : Bocon amand
n'tpo cdrd <n>a/d(4A,Ab) [morceau pre-
pare* n'est pas encore avale\ c-a-d. de la
coupe aux levres il ya loin].
— , va. (4A,Ab,Al ; 8B*) ; amanite
(6B): preparer par de tegeres pressions
de la main le pis d'une vache pour faci-
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i6
AMAN-AMO
liter la mulsion. Syn. : amolyi, manihi.
— , vn. (4A , g) ; — p 1 14 tartifli [pre-
parer le terrain par des labours en vue
de planter des pommes de terre].
Amanon, sm. (4T) : mets prepare avec
soin ;— (4A) : pure*e ; ragout de choux,
de courge et de pommes de terre.
Amir, va. (8Bf) : aimer.
A mar, ArS. adj. (4T; 8Bf; 7Jr) :
amer, ere ; amd, dri (4A,A'g),
Amaron, sm,(2A): zested'unenoix;
fruit du marronnier (4A).
Amassa, va. (4T,A,A'g; 8B*) : amas-
ser ; amassdr (8Bt) \amasser (7Jr). Dans
le francais local amasser, comme ra-
masser, se dit : i* pour « manger ce
qui reste au fond d'un plat, d'une as-
siette ou d'une marmite » ; 2' pour
« £tre sur le point de suppurer ». L'as-
siette est maintenanttoutenette, lechat
Va amassie, c'est-a-dire Pa I£ch£e com-
pletement. Lesenfantsont amassi la cas-
serole, les uns avec un crouton de pain,
les autres avec les doigts. Mon doigt(ou
mon a bees) amass e, c*est-a-dire com-
mence a suppurer ou est sur le point de
suppurer. On dit en outre go&t d'a-
massi en parlant du lait des vaches qui
vont bientot ve*ler.
Amator. sm. (T,A'g): amateur ; fran-
cais local, le f£m. est quelquefois ama-
teuse.
f Ambresalle, ambresi, bresaille,
sf. (G) : airelle-myrtille (fruit).
f Ambrune. sf. (G; 4T,A) : airelle-
myrtille (arbuste).
Amend, va. (4T,A,A'g) : amener;
amindr (8Bf) ; aminir (7Jr). Pour ame-
ner a soi : avnyi (4*I\R) ; avindri (4A*g);
adniri (4R ; 8B.BQ; adWire ( 1 A). Dans
le frl amewers'emploie pour appliquer,
assiner : « A ces mots Tautre lui amena
un grand coup de poing » (G ; 4A).
f Amener (s'), vpr. : arriver. On par-
lait de lui quand il s'est tout a coup
ameni (4T,A). c'est-a-dire quand il est
arrive*. Les voila qui s'amenent (4T,A),
c'est-a-dire les voila qui arrivent, voila
qu'ils arrivent.
Am6nd&,sf. (4T,A'g): amende ; ami-
dd (4Ab) ; imidd (8B $ ) ; inminddWr) ;
inmind'yi (8Bf).
Amer, va. (7Jr) : aimer.
Amdudyeu, sm. (4R) : agility force,
6nergie, vigueur. Yona cd vwidd la pa-
niri, | Vdtrd va gharghi la borir& | 4
q' si chi V me' d'amiudyiu, | /' batyiu
(4R) [1'une court vider le grand panier,
l'autre va chercher la baratte, et celle
qui se sent le plus d'lnergie, le battoir].
Ce dernier mot dlsigne ici le piston des
anciennes barattes ou beurrieres, qui
transformait la creme en beurre. Le
travail fort long finissait par £tre p£ni-
ble; il fallait ne pas manquer de vi-
gueur ; avoir de Yamiudyiu correspond
done assez bien a la locution populaire
avoir de lapoigne.
Ameujer, va. (7Jr) : amuser; ameu-
sir ( 7 Jr).
Amezna, sf. (4T) : prune d'un rose
tend re et de moyenne grosseur.
Ami sm. (4T,A ; 8 A) : ami ; auflmi-
nin amid (4T); bonamia (4T,A) : bon-
ne-amie; bounamia (3S*). DU limaladi
on conXd s6 vr4-\ ami (6 Am) [dans les
maladies on connattses vrais amis]. Slo
ki n' pinson k'a liu ne son pd sld ki s'
fon d'ami [ceux qui ne pensent qu'a
eux ne sont pas ceux qui se font des
amis].
Amidon, sm. (4T,A,A'g ; 7-Jr) : ami-
don. Syn. : ipisa (4AI). Dans le frl. on
le fait le plus souvent du flm.L'amidon
est devenu la midon.
f Amioti, adj. (G) : fatigue*, 6reint6;
rapetisse\ rabougn, racorni.
Amit&bld, adj. (4 A) ramical ; cares-
sant ; qui sait se faire aimer. Cmi ntra
min4te it amitdbld [comme notre petite
chatte est caressante] 1
Amitia, sf. (4T,A,A'g;7Jr): amitie\
Amd, sm. (4T) :amont; 4n f amd [eD
amont]. Va amd (4T) [va en amont, ou
bien va a la maison] ; se dit en ce der-
nier sens quand la maison se trouve en
amont des personnes qui parlent. — /-
po viu la Mori^dsu I'marghi^ We*, mi
Vijha amd (4T) [avez-vous vu la femme
de Maurice sur le marche"? Oui, miis
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AMOH-ANBL
«7
die est d£ja parti e], Dans cette derniere
phrase, si on mettait damb au lieu de
amd, on ferait entendre non settlement
qu'elle est partie, mais qu'elle doit de*ja
hre arrived a la maison. is riste en'
^ (4*0 pi demeure plus haut, en
tmont]. Synon. : in-namb, damb, da-
mo tt, Udamb (4T,A,At) ; damt, da-
melt, Udami (6A); damb, damdS
(3S').
Amohi, va. (lEp ; 3S') : iouer, affer-
mer, amodier.
Amoler, va. (7Jr) : aiguiser. Voir
mola,
AmolIS, sf. (4T,Ab) : amouille.
Amolte, vn. (6A) ; amollir (8Bf) :
amouiller.
Amolyi, va. (aAj) : £tirer et mouiller
4e qq. gouttes de lait les trayons d'une
vache r afinde faciliter la mulsion. Syn. :
amand, manihi.
-,vn.(2Aj;3S'; 4T,A,Ab,A*g; 8B') :
amouiller. Vtra moutildl'i-t-ouplinna'?
- L'amoM dijha ; dlin di u dbtfjhbr
on-n ara son pi (4T) [Votre vache qui a
une tooile sur Ie front est-elle pleine ?
— Elle amouille d£ja et dans dix ou
douze jours on aura son veau].
f Amomon, sm. (G ; 7-Jr) : tomate
(pomme d'amour) de la petite espece.
Amor, sm. (4T) : amour; amour
(7^r; 8Bf).
Amorci, va. (4T, A) : amorcer ; amor-
cir (7Jr) ; amorgdr (8Bf)
Amorta, va. (4T,A,Ag,R) ; amortdr
(8Bf) ; amortir (jh) : e*teindre. Le frl.
amortir, signifie attildir : eau amortie,
eau tiede.
f Amouille, sf. : amolU (4T,Ab) .
premier lah d'une vache qui vient de
viler.
f Amouiller, vn. : presenter les si-
gnes avant-coureurs d'une prochainede"-
livrance. Se dit des vaches, juments,
brebis. jimo/yt (4T,A,Ab,A'g; 2AJ ; 3S';
8B'); amdtli (6 A) ; amolUr (8Bf).
Amoujer, va. (8Bf) : amuser.
Amdye, sf. (3S*) : fermage.
Ampr6, sm. (G) : formulette pour
certains jeux d'enfants.
Ampr6ger, vn. (G) : jouer a Vamprd.
Voir ce mot dans J. Humbert : Noupeau
Giossaire genevois.
Amuje, va. (5C): amuser, et
Amusa, va. (4T,A) : amuser ; am'\d
(4Al,A f g; 8B'); amoujir (8Bf) ; ameu-
sir (yJr) ; ameujir (7Jr).
Amusamen, sm. (4T,A) : amuse-
ment ; am \i (4AI).
AmweMa, va. (4T,A,A'g) ; amwilir
(7Jr) ; amwildr (8Bt) : entasser, faire
une meule de Die* ou de foin ; s'amwild
(4Ag) : se blottir.
AmwArtu, Bus*, adj. (4T,A,A*g;
7Jr) : amoureux; il signifie souvent : de
complexion amoureuse. Pris comme
sbst. : galant; amouriu (8Bf).
Am'sA, va. (4Al,A'g ; 8B') : amuser.
Am'se, sm. (4AI) : amusement.
An, sm. (4T,A,Ag ; iT) : anne*e, an ;
in (7Jr). Syn. : sison (4T,A). D' vb
switd 1* bon an, li-\ itrini su la man
(4T,A)maniereface"tieuse desenfants et
des paysans de souhaiter la bonne an-
ne"e. f/i q'a trint' an ni sd, a carintd
nifd, a cincantd n'a t jami rin ni sara,
rin ri j ara, rin riara (4T) [celui qui a
trente ans ne sait, a qua ran te ne fait, a
cinquante n'a, jamais rien ne saura, rien
ne fera, rien n'aura]. A Thones, on dit :
Sison d' fin, sison d* rin, pour[anne*e
de foin, anne*e de rien] ; c-a-d. les an-
ne*es pluvieusesne sontfavorables qu'au
foin = An de fi, an de ri (6A). L'an-
dart (4R) signifie Tautomne, Farriere-
saison, et non : l'anne*e passed, qui se
dit Van passd. Van qui pin : l'ann£e
prochaine.
— , adv. (3S*) : avant ; Xon tire en-n
an, Vdtre ari [Pun tire en avant, l'autre
en arriere].
— (i, al) : 3* p. dupl. indie. pre*a. du
verbe avoir (4T ; 3S') : ils ont.
f Anaille, sf. (G) : noisette ; dnalXe
(lEp).
Anbicheu, 8u8&. adj. (4T,A,A*g) :
ambitieux, se.
Anbichon (4T), voir dnbichon.
Anblift, vn. UAg) : retenir la char-
rue, de :
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ANBL-ANGL
Anblid, sf. (4Ag) : anneau qui serta
retcnir la charrue.
AnborSe, sm. (4T,A'g,R) : nomtftil ;
iborie (4R).
AnborxalA,sf (4T);anbor^ale (3Sd f
Sm) : fruit de Yanbor^ali : airelle-myr-
tille.
Anbr&, sf. (patois du Bourget) : om-
bre-chevalier.
Anbr£e,sm. (4Ag,AI) ; anbril ('jit) :
nombril.
Anbregale, sf. (3S') ; anbril* (6Aa) :
ai relle -my rti lie (fruit). Ce mot serai t-i lie
mime que le mot am brogue I Us (au vers
7*3 du Mystere de Saint-Bernard de
Merit Hon), terme dont le sens est note*
comme inconnu, dans le lexique 6tabli
par Lecoy de la Marche ?
Anbren6Ir, sm. (7Jr) : airelle-myr-
lille (arbuste).
Anbr$sal&, sf. (4T); anbre\bl&( 1 Ep):
airelle-myrtille (fruit).
AnbroulyA, adj. (6A) : dl i bin —
[il a recu tous les soins necessaires]. Se
dit d'un enfant nouveau-ne* ; litt. : il est
bien nombrilli.
Anbrun&, sf. (7JO ; anbronnd (jJr) :
airelle-myrtille (fruit) ; frl. ambrune.
Anbrwi, sm. (6A) : nombril.
Anbw6rz81e, sf. ( 1 Dm) : airelle-myr-
tille (fruit).
Ancdchoun, sf. (8Bf) : ascension.
f Ancelle, sf. (4T,A ; 7Jr) : aisseau
(sorte de bardeaux) ; — (G) : Pelisse
(plaque de bois pour maintenir un os
fracture).
Anche, sf. (4Ab,Ac) : hanche.
Anchin, inn&, adj. (4Al,Ag; 7Jr) :
ancien.
f Anchois. II a les yeux bordls d'an-
chois (G), il a les yeux £rail!6s, c-a-d. il a
des filets rouges dans les yeux, ou bien
il a les paupieres renversles.
Anchwi, sm. (6Gv) : essieu.
Ancin, ou Ansin, sm. (7Jr) : absin-
the (plante) ; anchin (8A).
Ancin, sm. (4AI) : essieu.
Ancrd, vn. ancrire. V. encr6.
Ancrd, sf. (4T,A) : encre.
Anda, sf. (4T,Ag; 2 A) : e*lan.
A I'anda, ad v. ( 2 A) : vivement. Prinyi
rtron-n anda (4T) [prenez votre £lan].
Andft, vn. (4T,A,Ag) : marcher vi-
vement. Ne s'emploie qu'a l'infinitif et a
PimpeVatif. Inconnu a 7Jr; 8B',8Bf.
Amda, mom ptiou (4T,Al,Ag) [jouc
des jambes]. D' to fori bin andd (4T)
[je le forcerai bien a marcher, a s'exeV
cuter].
Andin, sm. (4T,A,Ag ; 7Jr); an-
dain f ce qu'un faucheur peut couper en
une seule fois, ou une ligne de foin
fauche; andan (2 A) ; ondin (3T) \in-
dan'yi (8Bf); andi (8B'). Syn. ifdgknd
(4T.AI).
Andlio$hi, va. (3T) : agacer les
dents (se dit des fruits acides).
Andrilie, sf. (4T,A; f andrille (G);
landrilU (4T). Ne s'emploie que dans
cette expression : tirer V andrille ou la
landrilU [6tre dans la gfcne, dans le
dlnuement; vulg. tirer le diable par la
queue].
Andzft, sm. (8B*) : ange.
And, sm. (6A ; 8B') : anneau, bague ;
fer rond servant a fixer le jougau timon
d'une charrue; anil (7Jr). Les diffe-
rents mots correspondant au fr. anneau
sont: bag* (4T,A,Ag; 7Jr; 8B*);jtf-
ghta ( 1 A) ; — nuptial : alyanci (4T,A,
Ab) ; — (cercle en mltal) ; ani (6A ;
8B'); anil (8Bf); garie (4Ag) ; gard
(6 A) ; anblii (4Ag); body* (4AD).
An6kchon, sf. (4T) : annexion.
Anfel&, sf. (4T) : Pelisse, ais.
Ang&r, sm. (4T) : hangar.
Angft, sm. (4T,A,Ag) : ange ; anjhi
(4T; 7Jr);art*e>(8Bf);a»rf**(8B*). Dans
le frl. (4T,A) on le fait a tort du fern,
lorsqu'on parle au fig. d'une personne
du sexefeminin.
t Anglaise, sf. (4T,A,Ag; G) : re-
dingote.
Angl6, dsfi, adj. (4T,A,Ag ; 7Jr;
8Bf) : anglais, e ; anglii (4R). Est de-
venu synon. popul. de menstrues : Ui
d'almanya q' son d' vri sourciri \ Can
e di pliuvre e po-i{ u dron \ Et tot' le
fine Ku poron lire 1 \ Lojhoq'lo^AnglU
dibarqu'ron (4R) [J*ai des almanachs
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ANGL-ANVI
qui sont de vraics sorcieres, | Quand il
doit pleuvoir, ils vous le diront, | Et
toutes les femmes y pourront lire | Le
jour ou les Anglais d£barqueront].
Angli*, sf. (3S*) : ongtee. Avi Van-
glid u peufhe (3S f ) [avoir 1'ongtee au
pouce, c-a-d. e^re paresseux].
AngH8, sf. (4T) : ongle, (remarquer
fa difference des genres).
Axiglld, sm. (4T; ylr) : angle."
Angllon, sm. (4T) : onglon. Se dit
des ongles des brebis, chevres et cochons;
en parlant des boeufs, vaches, on dit
gtiapon.
Angoni, sf. (yJr) : agonie.
Angor, adj. et n. (3T; 3S*) : gour-
mand, glouton. Le fe*m. est angossd.
Augrelo, sm. (8Bf) : le houx.
Anguili* , sf. : anguille (patois du
Bourget); anguild (8B % ).
Angnrine, sf. (G) : melon d'eau.
Ani, sm. (4A,Ag) : anis (fruit de Ta-
nis et espece de petite dragde) ; inni
(4T).
f Anichon, sm. (4T,A,Ag; G):petit
ane ; sot, imbecile (fe"m : anichonnd).
Anicroche\ sf. (4A'g): anicroche ;
arnicroghS (4T) ; nicroghS (4AI ; yJr) ;
Dans le frl. s'emploie le plus souvent au
pi uriel, et dans le sens de : prltexte,
excuse mensongere. A chirghe' tojhbr
mile anicroght pe s'in-n 6g\4ntd (4A'g)
[il cherchetou jours millepr£textes pour
s'en exempter].
AnI6, sm. (1 Ab,B,B\Bm,E; aJj,Sm;
3Ca,Gp,Jt,Rp,S ; 4A,Ab,Al,At,A'g,F,
R,T,Tj,T ; 5M1; 6Am,U,Un ; 7M;
8A1) : agneau ; anii (6B,Bq,Bv) ; anUi
(3SV) ; anUl (7Lb ; 8Bf,Bs) ; anUl (7L,
h);anW(iEm; 4A*c; 5Ce,Bd,M,Mf ;
6Ac,As; 7Ag,C;8Ma,Mc); <tord(8B'a;
inUi (8B'm) ; SnX6 (5M'v) ; inU (8B').
AnlSce, sf. (4T) : agnelet.
Anlel, sm. frLJr) ; a/ite/( 7 Lb ; 8Bf,
Bs) : agneau. A 8Bf, le pluriel est anUs.
Voirani6.
Aniett, sf. (4T); anUld (4R;7Jr):
agneau femelle, agnelle.
AniSU, vn. (4T) ; anWdr (8Bf);
anUler (yJr) : agneler.
"9
t Anioti, aniati, adj. (G) : 6re\nt6 ;
Cf. : amioti.
Anistt, va. (4A) : exciter des chiens
a se battre.
AnlwAtt (s*), vpr. (6A); s'aniwittr,
ijh) : s'anuiter.
A^jM, sf. ( 4 T,A ; 7 Jr) : ange.
Ann'mi, sm. (iDb) : ennemi.
An6, sm. (4T,R): ane. Syn.: boricd
4T) et au fern. : sdmd (4T,A,Ag; 7Jr ;
8B*,Bt). Diminutif:<f/i/cAoii (4T,A,Ag;
G) Fd mdferS bSriJou^dnd, s'in'anpd
si (4T)[il est difficile de faire boire les
anes, s'ils n'ont pas soif]. On n' fd
pd hire on-n dnd p'feurcS (4Ag).
Anon, 6non, sm. pi. (a A) : nuages.
Anonchalir (a'), vpr. (G) : devenir
nonchalant.
Anoulie, sf. ; anoullon, sm. (3T) :
agneau ou brebis donne* a l^glise pour
une ceuvre pie.
Anpanld, adj. (4Aa) : penche\ in-
cline.
Anpi, sm. (3Sd); anpii (6B) ; an-
pwin (6Ac); aw/>y/( 4 T,AI):framboisier.
AnpIS, sf. (4T,Aa,Al,Av,A*g;3Sd,
S' ; 5At ; 6B) : framboise ; anpi {jU) ;
anpwd (7Cm) ; anpwt (6Ac) ; 3C ; 7Ja,
Jr ; 8A,B\B'm). Anpwir, f8Bf) et
anpld (7J) sont masculin.
Anplfiy*, pp. (2C) ; anpUtha (2T) ;
anpliha (2Jv) : m£rite\ Ua sa par du
doma\ou ; n'etet ai pas bon amplia ?
[elle (Eve) a sa partdu dommage (du
mal cause*); n^tait-ce pasbien m£rit£?]
(No€ldei63o).
Ansin sm. (4AI) : essieu.
— , sf. (7Jr) : absinthe; anchin (8 A).
Voir apsintS.
Ant&, sf. (iA; 8M):unte. Cf. le
vxfr. ante, d'ou le mot tame = taante.
Antittnd, npr. (4T) : Antoine ; Tte-
nd, (4T,A,R) ; diminut. affectueux :
Nind, (4R).
Antu6nSta\ npr. (4T) : Antoinette.
Se dit aussi Tutnon, Tdinon (4T,
A,R).
Anve, sm. (iA) : oncle.
Anve, adj. num. (4TV) : onze.
Anviu, sm. (8M) : orvet.
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20
ANZE-APOI
Ana6, adj. num. (4T) : onze.
Anz6, sf. (8B0 : ange.
Apaijar, vt. (8Bf) : apaiser, soupe-
ser. Voir aptaa. Apaijtr (jJr) : apaiser,
calmer.
Apala, va. (4Al,A'g) : appeler.
Apama, pp. (4AS) : dlgoute* (de
manger).
Aparch6vr8, va. (4T,Ag) : aperce-
voir.
Apar6nc8, sf. (4T,A, A'g ; 7.JY) : ap-
parency; aparinci (8Bf). Dans le frl.,
apparence s'emploiepour « petite quan-
tity » : Votre eau-de-vie est trop forte, ne
lui en donnez qu'une apparence (4T,
A;G),
Apareyi, va. (4Ag); aparlyi (4T);
apar&yir (8Bf) ; aparilyir (jh) : appa-
reiller, apparier.
Apartnyi, vn. (4T,A) : appartenir;
apartenir ( 7-Jr). Ce verbe est peu em-
ploye* a 4T,A,AI,A'g,A"m. On dit de
presence : dire a, etre mien, tien, sien.
CinkB 4 minnd, c4nhi 4-t a min (4T)
[cela m'appartient] ; c4n minnd 4 tinnd
(4T) [ce qui nVappartient, t'appartient] ;
cin noutrd 4 voutrd (4T) [ce qui nous
appartient vous appartient].
Ap6, adv. (2 A) : peut-£tre.
ApSla, va. (4T,A ; 8B') : appeler ;
apald (4Ai,A"g); apSler (yh) ; apSlar
(8B0- Cmtn 7-ou kS t'apatt ? (18 sujet,
estici sous-entendu) (4T) [comment est-
ce que tu t'appelles ?]. Conjug. : £>'a-
pald, n's apBlin (4T).
Apftl6, sm. (4T) : se dit de toute
matiere gluante ou collante.
Ap£ly6, va. (6A) ; apilyir (yh) : en-
gluer, empoisser.
Ap6rc6ivr8, va. (7-Jr. ; 8Bf) : aper-
cevoir ; aparchivrS (4T,Ag).
Ap6r6r, va. (7Jr) : appuyer.
Ap&sa, va. (4T,Am\Av* ; 8B') : apai-
ser; (4T,A'g; 8B\A) : soupeser, sou-
lever.
Apift, va. (4T,A*g,R) : marcher aussi
vite qu'un autre, tenir pied (deYive' de
pi, pied), D* pwi pd Vapid <4T,A"g) [je
ne puis le suivre ; je ne puis faire route
aveclui, il va trop vite].
Apidanoi (•') vpr. (4AI) ; 7 s'api dan-
cer (G) : manger son pain avec du fruit,
du fromage ou de la confiture, de ma-
niere a finir le pain et Yabdanci en
mime temps. T sd pd Vapidanci, mon
fiu ; la tomd ifornitd, 6 t pan a mai-
tia [tu ne sais pas manger com me il
convient, mon fils, tu as fini le fromage
et ton pain n'est qu'a moitie* mange*].
Appedanfi est cite* dans la Revue sap.,
anne*e 1900, p. 12a, comme apparte-
nant au patois des environs de Dou-
vaine.
Apijhona, va. (4T) : amadouer. De
pinjhon, pigeon; apinjhnd (4A'g).
Apitit, sm. (4Bf ) : app&it.
Apia, sm. (6B) : palonnier.
Apia, adv. (4T,A) : a plat ; aplya
(4A f 8).
Aplachra, vn. (8M) : rester oisit a
la maison.
Apian, adv. (4T,A ; 2 A ; jit) : ho-
rizontalement ; aplyan faA'g).
Aplanna, va. (4T,A; 8B') : aplanir;
aplandr (8Bf) ; aplanir (7Jr) ; aplyand
( 4 A*g;8Al).
— (4T; 8M.) : planer (e*galiserle bois
avec une plane).
Aplati, va. (4T) : aplatir ; au figure* :
d£monter, ahurir.
Apl6, sm. (4Aa) : Pensemble des v£-
tements d'une personne ; Poutillage ara-
toire d'une ferme ; aplyi (4A'g) : atte-
lage etoutillage de labour. Qti an on-n
a on bon-n aplyi, (4A"g) [cette an nee
nous avons un bon attelage, c'est-a-
dire quatre vaches pour tirer la char-
rue].
Aplica, va. (4T,A,A*g; 8B) : appli-
quer ; aplicdr (8Bf) ; apliqer (7Jr).
Aplicachon, sf. (4T) : application.
Aplon, sm. (4T,A ; 8B') : aplomb;
d'aplon, adv. : verticalement; solide-
ment; en regie. P4rdr4 t aplon (4T;
8B') : perdre Tequilibre ; perdre la rai-
son ; aplyon (4A'g,R).
Ap]y6, va. (8B*) : engluer.
Aply6, sm. (4A*g). Voir apl6.
Apdi, va. (4T,A,Ag): appuyer; apo-
y4r($Bf);ap4rer (;Jr).
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APON-APRI
ai
Apondill* , sf. (4T,A ; G) : ajou-
tage ; f apondillon (G) ; apondtton
(4T,A) ; apongtton (4R). £ fd /' didbC
u V bon Diu p y u rfire on-n apon-
gtion (4R) [il faut le diable ou le bon
Dieu pour y refaire un a j outage, une
soudure]. Du v. apondrB.
Apondrg, va. (4T,A,R ; G) : ajouter,
attacher, al longer ; mot tres usite* ainsi
quesesdeTivdsapon*?, apondilM, apon-
dtton et rapondri; apandre (3S'). (De
ad ponere). Ki ripon apon (4T,A,R)
[f qui rtpond apond]. Se dit a pro-
pos d'une discussion ou d'une dispute
ou le plus sage est de ne pas rtpliquer.
Apondri na sdc&, on bollon [ajouter
de l'eau a une sauce, a un potage ; l'al-
longer]. On obtient ainsi du bouillon
apondu.
AponsS, sf. (4T,A,R; G) : ajoutage ;
aponsd (8Bf) ; (ancien part, passe* tern.
4e apondrf, devenu subst.).
Aponydnttr, va. (8Bf). V. apwdntt.
Aportft, va. (4T,A) : apporter. Syn :
aduiri (voir ce mot). Con jug. : dCa-
powrfd (4T); d'apeurtd (4A).
Apossour&, sf. (8Bf) : rallonge, ou
allonge d'une table.
Apostiche, adj. (4T,A,A'g) : mal
flit; provisoire. MoralU — , muraille
mat construite qui ne tiendra pas long-
temps. L' cordani nia arinja mou
soldr a T — (4T)j[le cordon nier a rac-
commode" mes souliers d'une maniere
grossiere et sans solid it6]. Dans le frl.
on dit bar be apostiche, papillote apos-
tiche, pour barbe, frison postiche.
ApostoliB, sf. (4T) : ajoutage fait
sans gout; apoustoulH ou apostoutii
(5C) ; apoutouM (4A ; G).
Apostolyi, va. (4T) : mettre a quel-
que chose un ajoutage sans gout ou
mal fait.
Aponran, ann&, n. et adj. (3S*) :
tres avare, harpagon.
Apousti, sm. (G) : rebord extSrieur
d'une barque sur lequel marchent les
bateliers qui la font avancer au moyen
d'une longue perche.
Apoyon, sm. (4T ; 6 A) : appui, £tai.
Apre, adv. etpr£p.(4T,A,etc.).Dans
le frl . apres s'emploie tres frlquemment
dans des locutions qui ont vieilli etdans
d'autres qui ne sont •pas franchises.
Ainsi on dit : « 6tre apres 6crire » pour
« 6tre occupy a » ; « &tre apres s'habil-
ler » pour * etreen train de s'habiller ».
Quoiqu'on dise « 6tre apres sa toilette,
apres une affaire », on devrait ajouter
a devant le verbe lorsque le comple-
ment est exprime* par un infinitif : etre
apres a 6crire, Gtre apres a s'habiller.
(Voir LiTTRi).
Aulieu de : * Allez chercher, envoyez
chercher un tel », le frl. dit: « allez, en-
voyez apres untti*. « Demander apres
quelqu'un », « la clef est apres la
serrure », sont des tournures admises
par Littre\
« Aller apres » s'emploie dans le
sens de soigner, prendre soin : e'est la
Jeanne qui va apres les vaches [qui est
charged du soin de Citable]. Avoir de
l'argent apres soi [sur soi]. Se facher
apres quelqu'un [contre quelqu'un].
Courir a/?r£s quelqu'un [le poursuivre].
Apr^lS, sf.(4Ad,A) : prele, ou queue
de rat (plante) ; dprild (4AI ; 6B).,
Apr6ndr8, va. (4T,A,A*g) : appren-
dre ; apridrl (4A, Ab , Al , R ; 8B') ;
aprendre (3S'). La vilU aprin in mo-
rin (4T) [la vieillesse apprend en mou-
rant, e'est-a-dire : on apprend a tout age].
Aprftnti, tsk, sm. (4T; >Jr) : ap-
prenti, tie ; aprintB (des deux genres)
(4A*g) ; apritt (4R; ; aprintichi (8Bf) ;
f apprentif, tisse (G).
Aprdntissajhd. sm. (4T) : appren-
tissage ; apritsajhd (4AI).
AprGstA, va. (4T,A,Aa,Ab,Ag,Al,
Am. Av' ; 6A ; 8B') : apprlter ; aprSstdr
{&Bf) ;apr8ster(7h).
8*— , s'apprfiter. De maprestd p*
aid la mBessd (4AI) [je m'apprfite a aller
a la messe]. Voir &.
AprfitA, sf.(4T,Ag,Am'): Aprete\
AprinmA, va. (4T,A ; 8B') : appoin-
ted appointir ; aprinmdr (8B1) ; aprin-
mer(jJr).
Apr6, adj. (4T,A,Ag) : apre.
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22
APRO-ARA
Aprochi, vn. etva. (4T,A,Ab,Al,Ag):
approcher; aprotchi (8B*); aproghiir
(7Jr) ; aprotchiir (8Bf).
Aprovfi, vat (4A,T ; 8B') : approu-
ver ; aproper (d'aprouvd) ( 7 Jr) ; apro-
vdr(SB{).
Aprovdai, va. (4T,A,Ag) : apprivoi-
ser ; aprovaiji (8M) ; aprivaijir (8Bf) ;
aprovijer^h). Syn. : fadomicher{G).
AprovijnA, va. (4AI) : approvision-
ner; aprovi\nd (4T,A).
ApalntA (g f ), vpr.(4T) : absenter(s').
Apsintfi, sf. (4T,A; 5 A' et frl.) :
absinthe; apsintd (6B) ; ansin ( 7 Jr) ;
anchin (8A). Syn. : fdrt ( 7 Jr; 8 A) ;
forbltan faA'g); gros-fort (G); erbd de
le pu*di (6B). Prinfort (G) est la petite
absinthe. L'absinthe est tres r^pandue
le long de la route d'Alex a Thdnes.
(Cf. Rev. Sap., 1864, P- 32).
Apaoluchon, sf. (4T,A,Ag) : absolu-
tion ; apsolucion (iEp; Db) ; apsolu-
cioun (8Bf); balyi rapsoiuchon (4T,
A,Ag); balyir rapsolucioun (8Bf) : ab-
soudre.
Apsolumdn, adv. (4T) : absolument.
Apti, sf. (4T,A,Al,Ab; 8B'):app6tit;
apitit ( 7 Jr) ; apitit (8Bf); aptd (8B'm).
Uaptb pin in md^in (8B'm) [l'appem
vient en mangeant]. Dans le frl. a 4T,
A, comme en patois, on lefait du genre
tern. : Uapti n 1 est pas mauvise.
f Apure, sf. (G ; iT) : le moment,
le bon moment des cerises, des frai-
ses, etc. Ne se dit que du moment de
la plus grande abondance d'un fruit.
U apure des fraises va venir.
Apw6, adv. (4T, A,R) : puis, ensuite.
ApwtatA, va. (4T,A,A'g) ; apwinter
(7Jr) ; apwitd (4A ; 6A ; 8B') ; f apoin-
ter (4T,A; G) : r appointer, appointir,
tailleren pointe; 2' (au jeu de boules)
lancer sa boule en relevant en Fair;
c'est Toppose* de bdghi, f bdcher.
A Lyon on emploie plutdt le simple
pointer. S'apwitd (6 A) : se dresser sur
la pointe des pieds.
Aqeucheumfcr, va. ( 7 Jr) : accou tu-
rner. (Nous £crivons q, au lieu de la
graphie qu.)
Aqeuchi, vn. (iEp) : accoucher.
Aqeuler, va. ( 7 Jr) : £culer (ses sou-
liers).
Aqeullir, va ( 7 Jr) : pours uivre vio-
lemment ; pousser devant soi ; — Id bu
(4R) [pousser les boeufs].
Aqeusd, va. ( 7 ) : accuser.
Aqitft, va. : acquitter; aqitir (jh);
aqitdr (8Bf).
At, sm. pi. (4T) : portiques (galerie
couverte soutenue par des colonnes ou
des arcades) ; arcades. V. d.
At, Ar, pr. pers. (4AI) : \\;dr uvrt
[il ouvre] ; dr ara [il aura] ; ar dm* [il
aime]; ar aldvi [il allait]. On emploie
d devant une consonne et ar ou dr de-
vant une voyelle ; ar quand le verbe
contient un d, et dr quand il n'en con-
tient pas.
Ar, arS, 3* pers. du sing, du condi-
tional present du verbe avoir (3B).
Ar, prtfixe qui remplace re... dans
beaucoup de cas. Tres usite* a 4T,R.
ArA, sm. (4T) : nom d'un jeu qui
rappelle celui du batonnet. Comme ce
jeu a presque disparu, je vais en don-
ner une id6e. On d&rit un cercle sur le
sol ; c'est le camp. On y Itablit une
planche d'un metre de longueur et de
1 5 a 20 cm. de largeur; on la fixe avec
des pierres, en ayant soin de lui don-
ner une inclinaison de 5o a 60*, et Ton
pose Vara (c'est le nom du batonnet a
ce jeu) sur le bord suplrieur de la plan-
che. Ce batonnet n'a que 6 a 8 cm. de
long et 3 de diametre ; il est llgerement
appoint^ a la tfite et a partir de 2 cm.
commence une cncoche en biseau (o"o 1
de profondeur pres de la tele et o a la
queue). Grace a cette entaille, Vara se
tient a cheval sur le haut de la planche.
Lorsque le joueur s'apprtte a le faire
voler en l'air en le frappant a sa partie
inf^rieure avec un gros baton, il est
tenu d'avertir ses camarades en criant :
Ara, ma pou bara [ma planche don-
nera]. Si les camarades peuvent attra-
per Vara qui s'eleve geneYalement a 20
ou 3o'avant qu'il ait touch£ la terre, ils
Pannoncent en criant ara, ara, et celui
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ARA-ARBO
23
qui Fa attrapl au vol rem pi ace le pre-
mier joueur. Si Yard tombe a terre, ce-
lui pres duquel Yard est tombe* doit le
lancer de cette place meme vers le but ;
s'il tombe dans le camp, le premier
joueur cede sa place a celui qui Pa lance'
dans le camp. A Annecy; on dit jouer
a baculd.
Ard,va. (3S*;6A,Ac,B; 8M,B') : la-
bourer. Nd mddln drd (6Bv) [nous al-
lons labourer]; drd (iE); drd (8B*m).
Arab&, (4T) (nom de peuple deve-
nu nom commun et adjectif) : personne
rapace.
Arachi, va. (4T, A, Ab, A'g) : arracher;
ara$hir, araghiir (7-lr); arastU (6A,
Am) ; aratchi (8B*) ; aratcMr (8 Bf).
£/ araghrS V nd don sin (4T) [il ar-
racherait le nez d'un saint]. Se dit
d'une personne sans scrupule qui fou-
lerait tout aux pieds pour arriver a ses
fins.
Arala, sf. (4T,An) : pinalvier ; drald
(iDm); arold (3C; 8A,M,B*) ; aold
(8A);aro/e(G).
Aral* (d*), adv. (4T,A,R) ; daral
(G) : de travers, a rebours. / va tb da-
rald (4T) [ca va tout de travers]. Pour'
dnd, f n'dpMtf Id-* b; tai fd mariid
fU dtf ma bdld, tore avwi IU V vd tb
darald (4R) [pauvre ane, tu n'as plus
quelesos; toi qui as marchlfier sous
ma balle (hotte), maintenant avec elle
tu vas tout de travers].
Aran, sm. (4Aa) : £cart que les boeufs
font fa ire a un sillon, en sortant de la
raie ; sillon non parallele aux autres ;
— ,(3T) : endroit ou le sillon est mal
trace ; — , (6A) : premiere eau-de-vie
qui sort tors du repassage.
— , adv. (8Bf) : tout proche, tout a
cote*.
Aranbin, sm. (yJr) : alambic.
ArandaU, vn. (4Aa) ; arand'tldr
(8Bf) : marcher en zigzag. Se dit d'un
homme ivre (derive* du mot suivant).
Arandel&, sf. (7JV) : hirondelle.
Aranie, sf. (4T,A) : araignee; vxfr. :
aragne; arania (4Ag); arinU (8M);
aranld (4BO ; baronU (SB*).
Aranyi, sm. (3S') : toile d'araign^e.
Arapa, va. (6A) ; arapdr (8Bf) ; ara~
pdr (yJr) : s'emparer de quelque chose
par surprise ou par astuce.
ArArd, sm. (7M"a) : charrue sans
avant- train et sans coutre. (aratrum).
f Araaee, sf. (4A ; G) : assise, arase-
ment.
ArW, sf. ( 4 T,R,A'g,.Al ; 8B\Bf ; 3*S;
7Jr) : aube. Se dit aussi du oepuscule
dans cette locution: D' onri drb* a
fdtrd (4T,A) [du matin au soir]. A la
prinm* drbd (4T) ; a la prim 1 drbd
(3S*); a la Jin' drbd (4R) [a la pointe
du jour].
Arba, va. (4 A'g) : conduire pour la
premiere fois le betail dans lepaturage.
Arbalyi (8*), vpr. (4R) : se courber,
s'arc-bouter ; se faire petit. Se dit des
personnes.
Arbata, va. (4T,A,Ag). Voir rebata.
Arbft, sm. (4T,AI,Ag) : furoncle;
— (iDb) : orgelet ; — (3Sm) : sapin ra-
bougri.
Arte, sm. (6A) : chalet ; arbitsir
(8B').
Arbecre, sm. (4Ab) : qui replique
sans cesse. Au fern, arbecrald.
Arbta&, sf. (6 Ac) : perdrix blanche;
arbinnd (j\x ; 8Bf). Frl. : arbine, ar-
benne.
ArMnA, va. (4Ag). Voir arbuohi.
Arbepin, sm. (5C) : aubepin.
ArbloU, vn. (4Ag,R) : bourgeonner,
pousser des rejetons.
Arblolon, sm. (4Ag,R) ; rejeton,
surgeon.
ArblaneM, va. (4T,A,Aa,Ag) : re-
blanchir. On pu bin M jhortyie $'—
sen md firt (4Aa) [on peut bien se
parer ce jour-la sans commettre un p£-
che*].
Arble, sm. (6A,B) : houx.
Arblyd, sm. (4R) : grand filet monte*
sur deux arcs de bois pour porter le
fourrage a dos d'homme.
Arbolannfi, sf.pl.(iDm) : herbes of-
ficinales; arbolinn'i (ih).
t Arboriser, vn. (G ; 4A; 7Jr) : her-
boriser. Cf. vxfr. arboristc.
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34
ARBO-ARfiT
Arbotin,sm.(4A) : arbal<krier(terme
de chapenterie, de : arc-boutant).
ArbrAtA, va. et vn. Voir brAtA. Le
prtfixe ar a ici un sens intensif et non
rtduplicatif.
Arbu^hl, va. ( 4 T) : biner de nou-
veau. Hi pied mi tartifli, n'y a pd on
mi;ifadrie mi li- K arbuchi ( 4 T) [j'ai
bine* mes pommes de terre, il n'y a pas
un mois; il faudrait encore les biner
pour la troisieme fois].
Arcadft, sf. ( 4 T, A) : arcade, portique.
ArcafA, va. ( 4 A). Voir rtcafA.
ArcannA, sf. ( 4 T,A,Ag; 6A) : craie
rouge.
ArcannA, sf. ( 4 A'g) : reponse ou-
trageante.
Ar-cA ! ( 4 Am') : exclamation pour
exciter les bceufs a marcher.
Arohfi, sf. ( 4 T,A ; 7 J r ) : grand cof-
fre, speaalement pour avoine, farine, etc.
Dans un document de 1 6i 4 , arche de-
signe un grand coffre a compartiments
(1 A). Dans un autre, il d&igne un pe-
tit coffre : « une arche garnie de petits
joyaux de femmes » (iA, 1637).
Ar$hfie, sm. ( 4 T, A'g) : archet (de vio-
lon) ; archet (de berceau) ; archet ( 7 Jr).
L* pyi * r archie ( 4 T) [le rideau du ber-
ceau].
ArchAvrA, va. ( 4 T) : recevoir ; ar-
chhivri ( 4 R). Va est une lettre d'ap-
pui amende souvent par confusion avec
a du prtfixe ad.
Ar$h6 (ft d'), ( 4 T) : archal (fil d') ;
fi<Tachd(4k);fi artyot (8Bf); archot
(7'r). V. a$h6.
— (3 Re) : mauvaise eau-de-vie
Ar$i, sf. (8Bf) : coffre.
ArclA, vn. ( 4 A'g) : reculer. Voir ar-
culd. Va initial s'explique comme pour
archipri.
ArclyannA, vn. ( 4 T,Aa) : rtsonner
avec force ; rfveillerles&hos. De riclan
( 4 Aa): e*cho.
ArcocA, va. ( 4 A,A'g) ; arcoqer ( 7 Jr):
saisir au vol (en parlant d'un objet
lance en Fair). A 6A, on dit acocd,
atocd ; frl. racoquer ( 4 R).
ArconsolA, va. ( 4 T,A'g) : consoler.
ArcontrA, va. ( 4 T,A'g) ; arcontrtr
(7 It) : rencontrer.
ArcossA, sm. ( 4 Tc;8B*); argossi
( 4 Ad) : aune vert.
ArcnlA, vn. ( 4 T,R) ; arculir ( 7 Jr) :
reculer; arcoVd ( 4 T).
ArculamAn, sm. ( 4 T,A) ; arcuiami
(4AI) : reculement ; piece du harnais
qui soutient le cheval quand il recule.
ArcuriAr, va. et vn. ( 7 Jr) : accourcir.
ArdA et ardald, v. ardlA.
ArdAn, AntA,adj. ( 4 T,A ; 7 Jr) ; ardi
( 4 A,Al,R,A'g) ; ardart (8Bf).
ArdlA, vn. ( 4 T A) : fuir avec epou-
vante, la queue lev£e. Se dit surtout
des vaches.
Ardlion, sm. ( 4 T,A) : ardillon
(pointe de m£tal au milieu d'une bou-
cle pour arrtter la courroie) ; + ar/ruil-
ion (G).
ArdwAsA, sf. ( 4 T) : ardoise ; ard-
wisi ( 4 A,A'g; 6Bv).
ArdzAn, sf. (8M) : argent, m. (noter
la difference des genres, en patois
comme souvent en frl.).
Ap6, sm. (6Ac,B) : charrue sanscou-
treniavant-train ; aril, aritu pi. (8B1).
— , sf. pi. (8B*) : arrhes.
ArAdIA, pp. ( 4 A,A1) : arrange.
ArAnjhi, va. ( 4 T,A) : arranger;
arijhi ( 4 A,Ab,Al).
ArAqjiunAn, sm. ( 4 T,A) : arrange-
ment ; arijhmi ( 4 A,Ab,Alj. V. admi-
rablid.
ArAitf A ( 4 T) : arrange" ; artdla ( 4 A,
Al).
ArAr, adv. et int. (8Bf) : arriere.
ArArajhd, sm. pi. ( 4 T ; 7 Jr) : axrt-
rages ; arira\6 (8Bf); f arriirages (G ;
4T,A).
ArAssAr, va. (8Bf) : arrtter.
ArAstachon, sf. ( 4 T,A): arresution.
ArAtA, va. ( 4 T,A,A'g,R) : arreler;
arissdr (8Bf); aritir ( 7 Jr); frl. arriter
= cesser : il a arriti de pleuvoir [il a
cesse* de].
ArAtA. sf. ( 4 A,A*g) : artte (de pois-
son) ; dritd ( 4 T) ; arissd (8Bf).
ArAtA-bu, sm. ( 4 A1 ;5At,A'); ariti-
bweu (6B) : bugrane ou arrtte-boeuf.
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ARET-ARI
25
t Ar6te, adj. (4T,A,R) : arr£te\
Voy. aritd ; — pris subst. (G ; 4T,A,
R) : arrtt, repos. Cct enfant « n'a pas
d'arite » (4T, A ; G) : c'est-a-dire ne dis-
continue pas (de pleurer, crier, sauter).
— , (G; 2 A) : station d'omnibus ou
de tramway. Je vous attends a Varite.
Le train n'est pas encore a Varite,
c'est-a-dire a la station.
Aritd. adj. (4T,A,A*g,Av*) et aritd,
pp. : arr6te\ Ma montrd i-t aritd
dipwi yar (4T) [ma montre ne va plus
depuis hier]. U s'i-t aritd a dav'-\ iuri
(4T) [elle s'est arr£t£e a deux heuresj.
La gran ctloche i-t aritd (4T) [la
grande cloche a cesse* de sonner]. Lou
chvd san aritd, i san aritd pi-r on ta
di gravi (4T) [les chevaux sont au re-
pos, ils sont arrets par un us de gra-
tier].
Artalft, va. (4Ab) : rire pour un rien
et d'une voix Iclatante et saccadic
V. garifala.
ArfaU, sf. (4T). V. rfala.
ArgalA, va. (4T) : regaler.
ArgaUd&, sf. (4T,A,R) : rfgal, r£-
galade.
Argalis, sm. (4T; 5 At) : reglisse;
argalichd (4A,Al,Ag,Ab); farguelisse.
Argalis di bwS (4T) : reglisse sau-
vage; argalichd di bwi (4A'g) : faux
baguenaudier.
Argard&, va. (4T ; 8B*m) : regarder ;
frl. arregarder : cela ne Harregarde
pas.
t Argent. Dans le frl. on le fait g£<
n&alement du i€m., et dans le sens de
« numeraire » on dit souvent * les
argents ». Les argents sont rares aujour-
d'hui. J'ai perdu toute l'argent que
j'avais dans ma poche. V. arjhdn.
Argentine, sf. (6B; 4A) : pied de
lion des Alpes ou the* de montagne.
Argllanchi, sm. (4A'g): arc-en-ciel.
Prov. : L'argftanqhi d' la ni iss&i 16
piti, I'argUanchi du matin pti d'igd
su 16 mlin (4A'g) [Farc-en-ciel du soir
fait s6cher la boue, celui du matin met
de I'eausur les moulins]; argalanchi
(4T) \galanfir (\ki). Syn. : la rwa a*
san Martin (aJs) : arc-enchil (7-Jr;
6Am) ; arc-en-wil (7U) ; arc-en-yil
(7Jr).
ArgllanchS, sm. (4AD) : gratte-cul
(fruit de Teglantier) ; argliinchi (4A'g) ;
arglUnfi ( 4 Tg).
ArgUftnehi, UA'g) : eglantier.
ArgUd, sm. (4A,A'g,Al): le houx.
Argly*, p.p. (4T,A) : Arise* (de ar-
Arglyi (a*) vpr., faA'g) : sauter de
contentement en faisant plier leur corps
(se dit des bestiaux). Arguilyi ($') (4R):
lever la tfcte, faire le fier (en parlant des
personnes). Cwi t-ou q'ifti, q' s'argui-
lUtd cmiT pyusu V ronii /> (4R) [qui
est-ce qui est fier, qui leve la t£te comme
le pou sur une croute de teigne ?]i
Argo, sm. (4T) : ergot (d'un coq).
Dans le frl. argot, cTou le verbe argoter.
Argolyi (•*). V. regolyi.
Argoti, sf. (4Ap). V. bftgd.
Argotfthi, va. (4T) : remanier les
tuiles, les ardoises, les ancelles d'un
toit. Dans le frl. : repasser le toit.
Argotin, adj. (4T) : frisant naturel-
lement.
Argoton, sm. (4T) : meche de poils
ou de cheveux planted autrement que
les autres.
Argotu, adj. (4A'g) : qui a les che-
veux tres frisks.
ArgrwSnta, va. (4Ag) : reproduire
les gestes ou les paroles de quelqu'un
en le parodiant. Cf. agrwintd (rac.
groin).
t Arguelisse, (G) : reglisse. De :
reglisse sans accent, avec Va de l'article
fe*minin : la reglisse, Varglisse.
ArguMyA, pp. (4A). V. arglya,
Argudnyi, va. (4Ab) : froncer (le
front, les sourcils).
Argu6t&, va. (4T,A) : regarder.
Ari, adv. (4T,A,A*g) : arriere ; — ,
(4A'g; 3B) : en ce cas, alors ; — , (3T) :
aussi, en v6rite\ T'i ari bin prissd de
modd (3T) [en varite* tu es bien presse"
de parti r].
Ari-botqa, sf. (4T,A) : arriere-bouti-
que; ari~gran, sm. (4T.A), f£m. : ari-
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26
ARIA-ARPA
groussd, (4T) : bisaleul , e ; f arriere-
grand'pere, arriere-grand'mere ; ari-
sSson, sf. (4T,A) : arriere-saison. Syn. :
en dari.
lin-n ari (4T,A,A*g) : en arriere ;
d-n ari (4AI).
AriA, va. (iTm; iEP; 6Ac,B) :
traire ; ariir (7Jr).
Ariandi, va. (4T) : arrondir ; ariondi
(4Al,A*g) ; ariondir (jh).
Aribn, sm. (4T) : arr£te-boeuf, bu-
grane.
Arie, interj. (4T,A,A'g) : arriere ;
artr(8Bf); ariiri (jSr).
Ariotet, sm. (G). V. jeux.
Arit, (8Bf): (il) aurait.
Arit8, adv. (a A) : en ce cas, alors.
Aijhdn, sm. (4T,A,A*g ; jh) : ar-
gent ; arjM (4 A, Ab, A1,R) ; ard\4n (8M) ;
ar\di (6B) ; ar\£ (6 A) ; artfn (8Bf) ;
arj'hen (3T). On vd sovi l*ar\£ void re-
pridre soli sa void (6A) [on voit sou-
vent Fargent vole* reprendre tout seul
sa voile].
Arjho. sm. (4T) : enfant tres vif.
Arid, sm. (3S*) : enfant £veill£; gar-
con sans souci ; — (3T) : enfant qui
n'a pas encore Cage de raison.
ArlotA, vn. (3S',T) : batifoler.
ArlucA. Aye, adj. (3T) : vif, slmil-
lant.
Armft, sf. (4T,A,A , g,Am , ,Av; 7Jr):
arme.
— , sf. (4T,Aa, A1,R ; jh) : ame.
ArmA, va. (4T,A,R) : armer.
Armafl, va. (4T,A*g) : balayer. Du
lat. ramus, branche ; Va initial est ici
une lettre Ipenthltique, ou commedans
nombre d'autres mots le pr&ixe a de ad .
Armajhe, sm. (yh) : cerisierA grappe.
Armaldnchft, sf. (4T) : fruit de l'a-
m£lanchier; armSlanghi (7Jr); arma-
ringhi (4Ad).
Armaldncbi, sm. (4T); armarinchi
(4Ad); armtlanghiir (7Jr) : amelan-
chier.
ArmaliS, sf. (7-Jr) : troupeau. Du lat.
animal ia f animaux. Vxfr., almaille ,
aumaille.
Armalyi, sm. (8M) : berger.
Armamdn, sm. (4T) : armement; ar-
mami (4AI).
Armanat, sm. (8Bf) ' almanach ; ar-
monat (jit) ; armanya, f. (5C,A*g) ;
Cf. : almana.
Armanolyi, va. (4A) : tourner quel-
que chose de tous les cotes. Ala tojhb
p* Id dd kdk rin k'al armanotti [il a
toujours par les doigts (dans les mains)
quelque chose A remuer].
Arm6, sf. (4T,A,A'g,As ; 7Jr,etc.) :
armle.
ArmdndA, va. (4T,A,A'g) : raccom-
moder ; arm£nder(yJr) ; armidd (4AI) ;
armidd (4A,Ab); rmendd (4R).
Armere, sf. (3S') : armoire. Syn. :
placdr f bofi f cridence (4T) ; armMo
{yJr) ; dans le frl. armoire est des
deux genres.
Arm6trft, va. (4T) : remettre ; p.p. :
arm&tu.
Armi, prfp. (4T) : hormis, except*.
ArmolA, sm. (4AI) : rtmouleur, ai-
guiseur.
ArmonnA, sf. (4T, AI,A'g) : aumone ;
armdnd (3T ; 8M) ; armound frJr).
ArmwA, va. (4T,A,Aa,A*g) : remuer
dlplacer. Con jug. d'armwd, farmwt
(les diphtongues wd, ufB sont atones).
Ami, sm. (3T) : vent violent qui
entasse la neige.
ArnicrochS, sf. (4T): anicroche; ex-
cuse mensongere.
ArnolyA, part. p. (4T) : agenouilte.
Ar6, sm. (4R) : arrtt, halte. Y a d'
fai q' la tdghe i-ton pu lordd | Qtr bovi
chirghe on pu d£ rpd | 2? V bon mome
d* vwidd sa gordd | £ d' fir' f la
baire on ptyou ard (4R) f.11 y a des fois
que la tAche est un peu lourde, que le
bouvier cherche un peu de repos ; c'est
le bon moment de vider sa gourde et
de faire une petite halte pour la boire].
ArojSu, sm. (4T) : arrosoir; aroju
( 4 A1 ; 5C).
ArosA, va. (4T,A,A*g) :turoser; aro-
sdr (8Bf); aroser (jh).
ArouvA, sf. (8Bf) : arrived.
ArouvAr, vn. (8Bt) : arriver.
Arpar* , sf. pi. (4T,A,A1) : bettc
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ARPI-ARVO
27
poirfe. f Dans le frl. reparies : bct-
tes.
Arpi, sro. (6 A) : grappin, gaffe.
ArpiA, va. (4A) : atteindre.
Arpiantrft (s*), vp. (4 A) : se repenur.
Arpion, sm. (G) : harpon.
ArposA (a*), vpr. (4T) : se reposer.
Arposh-te on pu [repose-toi un peu].
Arprtadrt, va. (4T,A) : repreiidre.
Arprochi, va. (4T) : reprocher.
Arpyi, va. (4 A) : mesurer; arpenter.
AxqttrA, vn. (4T) : rejaillir.
fArrieragea, sm. pi. (G; 4T,A):
arrerages.
ArsoulIS, sm. et f. (4T,A ; 7Jr) :
ivrogne fieflfe ; horn me ou femme de
rien (mot d'argot) ; arsouyS ; arsouitt
<8Bf).
Ante, sf. (6U) : coffre.
ArtAa, sm. (6B) : orteil ; arti (6Ac) ;
artbl (7Jr) ; arfei'/(8Bf); aupl. artyeu,
artyou (jSr) ; f arteuil (4T,A ; G) ;
artd (3Sd); artid {i&);artiu>d (6A);
artwi (4T,Ag).
Articlid, sm. (4R) : article.
Artiflchd, sm. (4T,A): artifice ; fwA
d'— : feu d'artifice.
Artinb&lft, sf. pi. (4T,A): efiFets, pa-
cotiHe d'objets sans valeur ; attiraii ;
artinbichi (7Jr).
ArtianA, p.p. (4R) : artisonnl, pique
paries vers, paries artison6 (en parlant
du bois).
ArtnA, vn. (4A'g) : rtsonner avec
force ; (de tnd, tonner, avec le profile ar).
Arts*, sf. (8M,B*) : coffire.
ArvA, vn. (4T,A,A*g,R) : arriver ;
arpd (4A,Ab); arourdr (8Bf); arvir
(7lr).
ArvA, sf. (4T,A,A'g,R) : arrived;
orvd (4A,Ab) ; arouvd (8Bf).
Arve$hon, adv. (4T,A,A'g) : au re-
bours, a rebrousse-poil.
Arvecion, sm. (4Ab,A) : envie
(petit filet qui se dltache de la peau au-
tourdes ongles). Dans ce mot, qui vient
de « revecne », Va initial est une lettre
6pemheuque, mais dans Tadverbe ar-
figkon Va initial est la prep. a.
ArvAn, smp. (1 Ep) : avent.
Arvot, sm. (7Jr) : orvale (plante).
ArvSnyi, vn. (4T,A*g,A) : revenir;
revenir a la vie, reprendre ses sens. Mon
frdre avi pri md, on povi pd f ar-
vinyi ; la Joson ra balla £ si kin, i
al 'r arvtnlu UA'g) [mon frere ettit
tombe en syncope et Ton ne pouvait le
ranimer; la Josephine lui a donn£ je ne
sais qubi et il a repris ses sens].
Arv6njhi (a 1 ), vp. (4A'£) : repondre
a plus fort que soi par une sortie ou
une agression immediate. Une mere
donne un coup sur les doigts de son
enfant , celui-ci la pince ou la mord :
i s'arvinjhl [il prend sa revanche]. Frl. :
se rcvancher.
Arvniu, sm. (4T) : revenu.
Aram, at&, pp. (4T*g) : revenu ;
arvnlo, dtd (3Rr).
Arvri, va. (4T,A'g,Ab) :tournerdans
un autre sens (en parlant d*une voi-
ture). IX kin coutiqu'ifd arvri? (4A'g)
[de quel c6\t (a droite ou a gauche)
faut-il tourner ?]. Un homme qui ne sait
comment faire face a ses affaires n' sd d*
kin couti s'arvri (4T,A'g) [ne sait de
quel c6t6 se retourner], — (4Ab) : ra-
mener au mime endroit que les autres
les animaux qui s'en sont eloigned.
ArwA, va. (4T) : lancer loin de soi ;
vn. : ruer; — (s*), vpr. : se ruer, se
jeter sur.
Andd. sf. (6B) : argent.
Arz6, sm. (4A) : peigne (extr£mit£
des douves a partir du jable, c'est-a-
dire de la rainure qui sert a arrGter les
fondsd'un tonneau). On dit aussi /06/e.
Arid, sf. (6A) : argent ; artfn (8Bf).
As, sf. (4T,A,A'g) : carte; (est masc.
en francais). & n' *6 pd I'as dl pik'i
(4T) [il est ruse\ fourbe et mechant].
As. V. asaft.
Asbin, adv. (4T,A,A1): aussi, egale-
ment. To /' mand* y $ti, i min asbin
(4T) [tout le monde y £tait, et moi
aussi]. (Ce mot compose* de as (asse) et
bin prend parfois une n due a Tanalo-
gie : nasbin. (L'exemple cite plus haut
nous en explique Forigine.)
AscorS, va. (4A'g) : secouer ; — ii
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ASEL-ASTO
nwi [abattre les noix]; — la bord a
cdcon [donner une voile a quelqu'un].
As61Ar, vn. (8Bf) : fuir avec e>ou-
vante, la queue lev£e (se dit des vaches);
asilyer (7LD).
Asm6, conj. (aJ) : aussi, c'est pour-
quoi; asmi (aRm); asmiti (4T,Ag).
Asmiquan levu enfanta | Lafena que
Va enchanta | Le pieure, elle divre
chanta (xvii' s.) [aussi quand elle veut
(= va) enfariter, la femme qu'il (le dia-
ble)a enchanted, elle pieure; elle de-
vrait chanter].
Asmd, sm. (4T,A) : asthme.
AsnA, vn. (8B*) : flairer.
AspArge, sf. (4T,Ap,Ab) : asperge ;
aspirge (4A).
ArpArgAs, sm. (4T,A,Ag; -jfr\ 8M) :
goupillon.
Assad*, va. (4A*g ; 3T; a A) : goater
(d'un mets), savourer; assaddr (8Bf) ;
assader (7Jr).
AssalA, va. (8M) : donner du sel a
une vache au moment de la traire.
Assart*, va. (5C) : assurer.
f Assatir, achatir, va. (G) : aplatir,
Usser, ^eraser ; abasourdir. Terrain as-
sati, pain—, pom me — e : terrain tasse*;
pain trop serre\ ou mal cuitet malleve* ;
pomme Icrasee. J*ai tant marche* que je
suis tout achati : tout harasse* de fa-
tigue. V. sati.
Assd, adv. (4T,A,A'g; 7Jr); aussi,
si;aisi(8Bf); achi (iB') ;ac'he (3S') :
£/ B as titu cm* on boricd (4T) [il
est aussi tfitu qu'un ane]. Synon. :
avwi ; itd ; to-pari; asbin.
AssAe, sm. (4A) : essieu.
Assdgri, adj. (3S') : assidu, tran-
quille.
AssAnblA, va. (4T,A,A'g) : assem-
bler; assibld (4AI) ; assenbld (iT).
— , sf. (4T,A,A'g) : assemble ; assi-
bld (4AI) ; assenbld (iT); assenbld
dfamilU (4R) [conseil de famille].
AssAnAr, va. (8Bf) :ass£ner.
f AssAyer (s'), ainsi que s'assoyer,
frl. : s'asseoir. On les conjugue dans
les temps simples comme des verbes
de la premiere conj. Parfois on em-
ploie encore les formes du verbe assis-
ter, jadis d'un usage tres frequent :
assiste-toi, ils s'assisterent.
AssAsnA, va. (4T,A,Al,A'g) : assai-
sonner; assijoundr (8Bf) ; assisoner
(7-Jr). Syn. : condir (jte).
Assi, sm. (4T,A*g) : Atre ; ac'hi (3S').
AssistA, va. (4T,A,A*g) : assister.
Dans le frl. on dit : assist e\-vous, pour
asseyez-vous.
AssltA, sf. (4A) : assiettle.
AssltA, sf. (4T,A,Ab,Al,A , g; iBm) :
assiette; ac h i Id foTc); assiitd (4Fm);
achitd (6A,Am; 7Jr; 8Bf); achyitd
(7M; 4Tm); achlitd foTm). Qhi luit
to p* U-i assiti i ri\n) dii(n) Id pto
(4A)[chez lui e'est tout sur les assiettes
et rien dans les plats]. Se dit d'une
personne qui aime a parattre et doot la
glnlrositl est toute en paroles. Cho
q'avise V achitd di-\ dtre, la sinnd vine
(6 Am) [celui qui regarde l'assiette des
autres, laisse verser la sienne].
Ass6, sm. (4T,A,A'g) : verte re>ri-
mande. Rcivri, balyi 9 fire on-n asso
(4A) [recevoir, donner, faire une verte
reprimand e].
AssociA, sm. (4T,A) : assocte.
AsaomA, va.(4T,A,A'g): assommer;
assomdr (8Bf) ; assomer (7Jr).
Assonbi, va. (4Ab) : assouvir, rassi-
sier. Dipwipd — sa fan (ou f assonbi)
[je ne puis le rassasier].
Assonpchon, sf. (4T,A,A'g; 7k);
assom'pehon (4AI) ; assom'psloun (8Bf):
Assomption.
AsaotA, va. (6A) : soupeser.
AsswAryi, va. (4AI) : louer un do-
mestique pour un temps dlfini.
s' — , se Jouer, s'engager pour un ser-
vice, entreren condition.
AstA (s*), vpr. (lEp) : s'asseoir. V.
aohtA et achetA ; achdtri (8B',B'm,M)
AstA, va. (8B') : acheter. V. a$hti.
AsticA, va. (4T) : astiquer, nettoyer.
Au fig. : dire son fait A quelqu'un.
— (8*), vpr. : mettre de beaux habits.
Aston, sm. (6A) : hachette, cogne*e.
Astou, adv. (4T,A,A'g,Al) : aussit6t.
Astou diS, astou fi, astou fi ki dee
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ASTR-AVA
ag
uT^A'g^AlJfaussitatditjaussitdtfait];
dchtou (8Bf) ; s\tou (7 Jr).
f Astragon, sm. (G ; 4T,A) : estra-
gon.
AstrfcA, va. (3S*) : frapper a grands
coups de trique.
Att, p. pass* (6A) : *te\ Z* i atd
jai ftc].
AtablA (a*), vpr. (4T) : s'attabier.
Atapa, va. (4T) : attaquer. .
Atacha, pp. (4T) : attach* ; atatKa
(4A,AI,A'g) ; a/«f AM (4Ab).
AtaciiS, sf. (4T,A,AI,A'g) : attache ;
itaeki (4Ab).
AtacM, va. (4T,A,Ab,AI,A*g) : atta-
cher.
Atachmdn, sm. (4T,A) : attache-
merit; ata$hmi (4A,A1).
Atan, adv. (4AI) :autant; utan (4T);
6tan (8Bi) ; dtin ^lv).
Atanta, V. atata,
Atarda (s*), vpr. (4T) : s'attarder.
f Atarti, adj. (G) : *puis* de fatigue.
Atata, vn. (4AD) : c here her quelque
chose dans I'obscurit* en tat ant. De* n'
truw6 pd la cliwi dsu la trdbttd, d£ n'
v&6 pd bid. — Atdtd [Je netrouve pas
la cuiilere sur la table, je ne vois pas
clair. — Chercheen tatonnant]. Le m*me
que le suivant.
Atata, va. (4A*g) : tater; gouter
(d'un meis), d'ou le compos* burlesque:
Atanta-cu-d* polalU ( 1 Ep) [homme la-
dreetcurieux],
Atatla, pp. d'ataghi (4A,Al,A'g) :
attach*.
Attnchon, sf. (4T,A,A'g ; *jfr) : at-
tention ; atichon (4A) ; atinsioun
(SBf).
AttodrS, va. (4T,A,A'g; 7Jr;8Bf):
tttendre; atidri (4A,A!,R); atendre
(3T).
— ,vn. : tarder, se faire attendre. El
atin bin (4T), dl at in bin (8Bf) [il tarde
bien a venir].
Atdndri, va. (4T,A,A*g) : attendrir;
atendri (3T).
Atirer, va. (8Bf) : attirer ; atriyi
(5Q; atiriir (7J1) ; ateri, atri (4T,A,
Ab,AI,A*g,R) ; pp. : attria ( 4 T,A,Ab,
AI,A'g v R). Se conjugue aThdnes : d'a-
tird, d'atrivd, (Tatriri.
Atlft, va. (4T,A,A f g ; aT) : atteler;
atildr (8Bf); ateler (7Jr). Se dit prin-
cipalement des chevaux. V. acoblA,
acJiapa, acapa, agll&ta.
Atlyi, sm. (4T,A,A*g) : atelier; ate-
ty4r ( 7 h ; 8Bf).
Atd, sm. (4T,A,Al,A'g ;yJr) : atout ;
atot (8Bf). Dans le frl. atout s'emploie
pour taloche, mauvais coup. Batre atd
(4T,A,Ag ; 7Jr) [jouer atout].
Atoca, V. acoca.
At ram 6, adv. (4AI) : autrement ;
dtramin (4T,A,A'g); dtramen ; dtrami
(4A,Ab).
Atrapa, va. (4T,A,Al,A'g): attraper;
atrapdr (8Bf) ; atraper (jJr) ; atrapd
(4A,Ab).
At rid, smp. (iB*) : boulettes de foie
de cochon hach* fin et pli* dans le p*-
ritoine. Ce mot nous rappelle le terme
hasteriaul^, hateriaulx, qu'on lit dans
le Mystere de St-Bernard de Menthon
(v. 1458 et 967).
Atrista, va. (4T) : attrister.
Atrfl, adj. (4T,A,Al,A'g,R; 8Bf) :
autre; a/r<5 (4 A, Ab); dtre (3SV, dtrd
(3T; 7Jr). Lou-k dtrd cou (4T,A1) [au-
trefois]. Dans le frl. on dit les autres
fois = autrefois : ce n'est plus I e temps
des autrefois.
Atropa, va. (4T,Ag) : attrouper.
Atsfcta, va. (8M) : acheter.
Atson, sm. (8B*m) : hachea man-
che court; — botsire* hache pour abat-
tre les arbres.
Atuj*r, va. (7Lb) : allumer (le feu
du foyer). Pour tout autre cas av'iscd.
f Auparavant, adv. S'emploie sou-
vent dans le frl. pour la pre"p. avant.
Au lieude : avant ton d*part, avant de
parti r ou avant que tu partes : aupara-
vant ton depart, auparavant de partir.
fAutour, adv. : frl., nousseronsau-
tour de douze (environ douze) ; il est
autour d'une heure (pres d'une heure).
AvA, sm. (4T,A) : aval. £n-n ava(4T)
[en aval]; €-n ava (4A,Ab,Al) ; dava
(4T,A; 3S') ; davali (4T) ; U dava (4T).
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3o
AVA-AVEN
Avft, va. (aC; 6A) ; avai (4R; 8M) :
avoir, poss^der. V. av$.
AvalA, va. (4T,A,AI,A'g,Am,Av',R):
avaler; au fig. : tancer d 'importance,
malmener. E m'ari avald to cru si a"
lui avbu dSS la viritd (4T) [il m'aurait
a vale* tout cru, si je lui avais dit la v£-
rit£]. D'i avald V chi p' la cavd, ou D'i
avald la cavd du chi (4T) [j*ai mal a
la gorge].
Aval6nche, sf. (4T) : avalanche ;
avalanchi (4Ab); avalichi ($k\) valen-
chi (4A) ; lavenchi (iEp); lavinchi
4A'g; 7Jr); lavinci (8Bf). Y apwi a"
valenchi si renbli (4A) [il n'y a point
d'avalanche sans entassement].
Avail , adv. et pre>. (4T,A, etc.) :
avant. Enn avan (4T,A) [en avant];
i-n — (4R) ; en-n an (3S'). Syn. : pre-
van (3T). Avan yar (4T,A) [avant
hier]. Syn. : divant yi (4AI).
— ,sm.(iD;*A; 3S'; 4T,A,Ab,A*g,
R;5A',At; 6B; 7J,Jr) : osier.
— , sm. pi. (4A'g ; 7Jr) : FAvent.
AvancS, st. (4T,A,Al,A'g ; 7Jr) :
avance. Prindril'avanc'i (4T) [partiren
avant]. Prindri d'avanci su kdkon (4T)
[prendre, gagner de Pavance; fitre plus
avance* dans ses Etudes, dans sa mar-
che]. Dans le frl. : « Avoir de Pavance,
des avances », ou « £tre avance* »,
s'emploient pour « avoir des Econo-
mies » : « Si j'avais plus d'avances, je
m'&ablirais immgdiatement ». « La
Joson attend, pour se marier, d^tre
plus avanc^e ». * L'avance ne demande
rien au retard » (4T,A), c'est-a-dire ce-
lui qui commence t6t sestravauxn'aura
pas besoin de demander un coup de
main aux autres.
Avanchg, sf. (2 A) : souche d'osier ;
oseraie.
Avanci, vn. et va. (4T,A,AI) : avan-
cer ; avancer (7ir).
AvandA, vn. (6A) : prendre son Elan.
Avann&, sf. ( 1 Dm) : avoine.
Avanqeu, sm. (4 Ab): nauseV, f avant-
cceur (4Ab). Ci mi balii d'avanqeu
(4Ab)[cela me donne des nausEes].
f Avant er, va. : dEcrocher, dEnicher,
attirer a soi un objet place* hors de It
portee de la main. Avante-moi les pom-
mes qui sont sur le buffet (G).
Avanyi (a*), vpr. (8M) : s'eventer.
Av&rd, adj. et sbst. (4T,A) : avare;
avdrd (4Ab). Uavdrd, dl i mi 16 colon;
d fd <f bin q'apri sa mdr (6 Am) £Fa-
vare, il est comme les cochons ; il ne
fait de bien qu'apres sa mort].
Avaxqft, v. imp. (4AI) : pleuvoira
verse. Er avirsi [il pleut a verse]?
Avarti, va. (4T,A,A'g) : avertir;
avirti f7.fr). On omd avarti (a Varti)
in vd dou a Favarjhi (4F) [un homme
averti (a Verthier, hameau de Faverges)
en vaut deux a Faverges]. Calembour
sur le mot avarti.
Avd, va. (4T,A,A*g) : avoir, possE-
der; avai (4R ; 8M) ;avd (2C ; 6A); avin
(iEf). S'avi (4T) : se degager; repren-
dresa respiration. Y avi tan d'ni k'on
povi pd s'avi (4T) [il y avait tant de
neige qu'on ne pouvait avancer, ou re-
tirer ses pieds].
— , sm. (4T,A,A'g) : bien, fortune.
— , sm. pl.(4T) : PAvent.
f Avec. Dans le frl . s'emploiesouvent
pour « aussi, Egalement » : « Si tu y
vas, j'irai avec ». « Tout le monde se
mit a crier et moi avec ». Prov. :
« Quand ca va bien, il faut aller avec »
(4,T,A,R ; G), c*est-a-dire quand une
chose va d'une maniere satisfaisante,
il ne faut pas chercher mieux.
Avechi, va. (3S*) : soutenir sansde-
mordre ce qu'on a avance\
AvSja, v. avdsi*.
Avdjhi, v. avtojhi.
Avfilie, sf. (3S') : abeille. V. avlie.
Av6n, sm. (4T) : Avent; avi (4T);
avan (4 A* g; 7Jr) ; arvin (lEp). Dans
beaucoup de localitEs on Pemploie au
pluriel : « Les Avents commencent la
semaine prochaine » (4T).
Avftnerd , sm. (2 A) : Stranger ;
f avenire (G) : personne grincheuse,
qui critique et blame tout.
AvtairB , sf. (4T,A'g) : avoinerie
(terre semEe en avoine) ; avenyiri (4T) ;
aveniire (4T,A,A'g,R; 6A).
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AVEN-AVOC
3i
Av6njM, vn. (lEp; 4Ag) : suflire,
aboutir ; a pen; hi (2 A ; 3S* ; 4Aa) ;
art j hi (4AI). Vin nCidd a pwisi, d r ni
pupd avijhi, (4AI) [viens m'aider a
puiscr, je ne puis (y) parvenir]. A siyi
5' vitd qi la sarvitd n' pu pd avijhi a
clyUi V bid apri Mi (4AI) [il fauche si
rite que la domestique ne peut parvenir
a cueillir le ble" apres lui].
Avftnnft, sf. (4T,A'g ; 7Jr;8A,Bf):
ivoine; avennd (iDm; 4Aa); avind
(4A, Al,Ab,R ; 5 A* ; 6B) ; avinnd (5At).
L'boricd iti in trin d' firi son cdr
a" avinnd (4T) [Kane £tait en train de
sevautrer], M6me proverbe&4R.
Av6nn&, va. (4T) : donner une ra-
tion d'avoine; avind (4R). P % cdri
rnldU q lui, f ni montiti qi r'n dnd,
q f n'li pd biswi mimd ditre avind
(4R) [pour courir mieux que lui, tu ne
montas qu'un ane qui n'eut pas mfime
besoin d'avoir sa ration davoine].
AventA, va. (lEp): dlcrocher, d£ni-
cher, attirer a soi un objet qui est place"
hors de la portee de la main, f avanter
(G).
Avftntajhd, sm. (4T,A,A'g ; 7Jr) :
avantage ; avantaifl (8Bf).
Avfinyftu,adj.(8M) :en pentedouce.
Avenyirg, sf. (4T,A'g): avoinerie;
apbiiri; f aveniire (4T,A,A*g ; 6A).
Av£r, va. (8Bf) : avoir.
Av&riolA, va. (4AJ) : enlever leur
bogue ou hirisson aux chataignes.
AvSsA, va. (2 A) : regarder, aviser.
AvftscA, va. (7 Lb) : allumer.
AvdtdA, adj. (6A ; 7Jr) : bien repu ;
satisfait.
Av6t&, va. (8B*) : regarder ; aviiter
(7ir).
AveHrg, va.(4T,Al) :atteindre. D' pu
pd — cli cliou (4AI) [je ne puis pas at-
teindre ce clou]; avita (6A).
Avi&, va. (4As,A'g;{aA) : donner la
vie, produire. — (4A*g) : saillir(en par-
lantdes animaux). Avid T fwa (2A);
avid (3S') [allumer le feu]. Jhamicorbi
ria dvid canari (4AS) [jamais cor beau
n'a engendre* canari].
Avi6r, va. (7-Jr) : conserver vivant.
Aviji, adj. (4T) : avise\ ruse*, adroit,
effronte\
Arilyi, sf. (8Bf) : abeille. V. avltt.
jAvin, forme du v. avoir : nfavin
(4T,A)[nous avons].
Avindrg, va. faA'g) : tirer a soi, ame-
ner a soi.
Avinnft, sf.(5 At) :avoine. V. avdnnft.
AvlIa,sf.(4A*g,Ac,AI,R): aiguillade;
gaulemunie d'un aiguillon pourpiquer
les boeufs ; avlian (4T) ; avM (4Ab) ;
avollon (4A) ; avouiion (G) ; vlia (4AI).
A Gruffy on a deux mots pour distin-
guer Taiguillon de I'aiguillade : avlKon
et avlta ; mais g£n£ralement on ne fait
pas de distinction entre les deux mots,
etdans le frl. on se sert d'« aiguillon »
au lieu d'« aiguillade », comme le fait
P. Dupont dans sa chanson Les Boeufs :
« L'aiguillon en branche de houx. »
Li milU vly'i son cli (tali (4AI) [les
meilleures aiguillades sont celles d'ali-
sier]. U bovi mnafi V boviron di s'n
avlla (4A*g) [le bouvier menace le pi-
que-boeuf de son aiguillade]. T-ou q'i
mdyu di vXandd totd la smannd, i la
dmijhi dari la pourtd ^(4Ac) [qu'est-ce
qui mange de la viande toute la se-
maine, et qui le dimanche est derriere
la porte ?] : V avlia du bovi.
AvlIS, sf. (4Ab) : abeille; avlid
(4T,A'g); avwWi(4\3i) ; av2l1ti(4A,K);
avilie (lEp; 2A,Aj ; 3S' ; 8M,B'j ; avo-
Ue(6Gw); avoulie (6Ac); avilyi (8B1).
LH avlU chtan (4T) ; U-k avwilU is-
sin&n (4Aa) [les abeilles essaiment].
Avllon, sm.(4A*g)J: aiguillon, pointe
de fer au bout de I'aiguillade. V. avlia,
Avnyi, va. (4T,R) ; avniir, (jit) :
tirer a soi, amener a soi, atteindre. S'
Varcul, di facrogh' i<avnyb, \ S % te
vin, ti cttoutr' a la moralii (4R)[si tu
recules, je t'accroche et te tire a moi,
si tu avances,je te clouecontre lemur]
Avo, sm. (8M,B',Bf) : oncle.
Avoi, sm. (4T) : aliments tels que
pain, fruits, fromage que le paysan
mange apres la soupe.
Avoca, sm. (4T,A,A'g) : avocat ;
avouch ( 1 Ep) ; avocat, plur. avocd (yir).
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3a
AVOC-AVWI
mauvais
f Avocasson, (4T,A)
avocat ; avocaton (G).
Avftdle, adj. et s. (iEp) : aveugle.
Avo6, pr£p. (4T) : avec; adv. :
aussi, Igalement.
AvdHa, sf. (4T) : aiguille; avlla
(4A);ew/rA (8Bf). Syn. : courla, c'oti-
rla, cortetta. Onnd damd q'a td 16 pd
qi V fd pi on bocon de sa cavd (4 A) ?
[une dame quia tous les pas quelle
fait perd un morceau de sa queue,
qu'est-ce ?] R6p. : V avlla.
Avollanchi, sm. (4TC) : eglantier.
Du mot : avllan, avollon [aiguillon].
Avolifi, sf. (4T,A; 6Gv) : aiguille;
aWr?(4Ab,AI,Ac,A , g,R);awu/^(6Ac;
8M) ; eulW, ulXi et oulXi {jh) ; alii
(8B')/, eulyi (SBf);ahouM (3S');aotW2
(8M) ; avwilU (1 Ep; 5C) ; igulUUA).
T-ou q'i pd pi grou qe n-ipingd i q'
fd drdld td I' mondd ? (4AC) [qu'est-ce
qui n'est pas plus gros qu'une dpingle
et qui rend joli tout le monde ?] (Re"p. :
L'avltiqi cdu). C q'on peussi du cu 9 i
tiri du bi? (4 A) [ce qu'on pousse par
derriere et qu'on tire par le bout?]
(Re> Vigulli.)
Avollon, V. avlU.
Avolyi, sm. (5 At) : alisier.
AvorAw, dws&, adj. et n. (4AI) : vo-
race, glouton.
f Avorgnau, sm. (G) : homme in-
commode, ennuyeux.
Avorta, vn. (4T,A) : avorter.
Avorton, (4T,A) : avorton. Syn. :
crivantin (41% A); crivdrd (4AI) ; ere-
vdrd (6A) ; crevurd (4A).
f Avouh6, sm. (G) : Lorsque les
toasts se succedent au festin, on re-
clame un nouvel applaudissement pour
Porateur en criant : « Encore un avou-
hi I » La g^ndration actuelle a remplace"
cette expression par : « Encore un ban !
Ban redoubled Ban de chasseur ! » (Bla-
vignac.)
f Avougnon, sm. (G) : coup.
AvouiY va. (3S') : appointer.
Avoullfi, sf. (35*) : aigle.
% AvrSlyi, vn. (4T) : ne s'emploie que
dans le proverbe agricole suivant : Kan
fivri ghivroti pd, mdr avrilyi. Le
sens est que si flvrier ne donne pas de
neige, mars en donnera.
Avri, sm. (4Ag) : Si ptd a Vavri[st
mettre au soleil contre un mur, surtout
quand la bise souffle]. De apricum.
— , sm. (4T.A,AI,A'g,R) : avri I ;
avrin (7-Ir). V. proverbe : Plojhe in-n
avri rinpli iou grini (4T) [pluie en
avril remplit les greniers]. Avri molyh
fd me folyd (4T,A ; 5C ; 6A) [avnl
mouille" fait mai feuille*]. Pd di bise
d'avri, pd di jhinti (ou Pd de gre
nati), la rchissi sari u pil (4 A) [s'il
n'y avait pas de bise en avril, pas d'ac-
capareur de ble\ la richesse serait au
pays]. Li bisi d'avri mjhan mi dipt
qitoti li dami du pit (4T) = La bise
d'avri m'iji mi d'ipi qi tdti li fyl
di payi (6A) [les bises d'avril mangent
plus d'lpis que toutes les dames du
pays]. Pindin le mi d'avri n* ti dicu-
vri pd d'on fi (4T) [pendant le mois
d'avril ne te d^couvre pas d'un fil].
Avu, p. pass^du v. avoir, (4T,A,Ab,
Al).
AvugUa, va. (4T,A,A'g) : aveugler ;
avuglla (4A,Ab).
AvugHd, adj. et s. (4T,A,Ab,A'g) :
aveugle ; aveugld (jh) ; avwigld (8M);
avwiglW (8B'm,Bf ; jh)\av6dle (iEp).
U rdidme di-\ avwigltd lou boum\6
son rd (8B'm) [dans le royaume des
aveugles les borgnes sont rois].
Avntrl, adj. (2 A) : atrophia, des-
s6che\
A w£, interj. (4T,A) : et oui, mais
oui, certainement. A bin ivi, com me le
frl. « Ah 1 bien oui » s'emploie le plus
sou vent dans le sens de : Ahl bah!
Allons done !
Avw6, pre> (4T,A,Ab,Al,R,A'g;
3S') : avec ; avwM (jh ; 8Bf). £ modrh
avwi dju u dvindre (4T) [il partira
jeudi ou vendredi].
— , adv. (4T,A,Ab,Al) : aussi, egale-
ment.
AvwSai, va. ( 1 Ep) : aiguiser.
Avwirft, va. (4A'g,R) : entendre;
avwi (3S') ; impe*r. : avwi si (4A'g)
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AVWI-AZOR
33
[fcoutez]. Attn, de vi f fire avwirS
(4A*g) [attends, je vais te faire obelr].
Avwiri correspond au fr. ou'ir, de au-
dire. A Annecy, on ne connatt guere de
ce verbe qu'une forme de participe :
avwi, signifiant entendu, dans le sens de
convenu, conclu, et presque synonyme
de oui; ah oui se confond d'ailleurs
avec ce mot.
. Avwixi, va. (4Al,A*g) : appointer;
avoui (3S') ; avwi j 6 (6 A) ; avwlsi ( i Ep) ;
agujir (7-Jr). Syn. : apwintd (v. ce mot).
Apwintd (derive* de punctum) a sup-
plant^ le derive* de acutum dans un
assez grand nombre de localites. A An-
necy, on connatt la forme avwija, part,
p. etadj. qui signifie : avis£, fin, malin,
ruse. Le sens propre a disparu et le mot
ne s'emploie qu'au figured Malgre" la res-
semblance des formes et du sens, avwija
n't pas la meme origine que avija (4T).
Ce dernier, comme le fr. avisi, est un
d£riv£ de vis (visum), tandis que avwija
provient de acutiare. Quant a la deriva-
tion semantique, elle rappelle celle du
\ztinacutus [aigu, fin, penetrant (a u pro-
pre et au fig.)]. R. ac d'ou acus [pointe,
aiguille], et celle du fr. pointu (dans un
sens pejoratif)-
Aw$, adv. (3S') ou. Awe* *t-i [ou
est-ce]?
Awil'nA, va. (3S') : aiguillonner ;
agacer, tourmenter.
Aye, sm. (iBm) : oiseau.
Ayer, sm. (jSt) : acier. V. aci6.
Aztnolytr (a'), vpr. (8Bf) : s'age-
nouiller. V. ajhnolyi.
AeI, sm. (4T) : prSsure faite avec du
petit lait et du vinaigre, pour faire une
sorte de fromage bleu nomm£ se>ac ;
i\i (4AI) ; ai\i (7Jr). Synonyme : irbe
(3S').
F. Brachkt (Diet, du Patois d'Al-
bertvilie) dlfinit a%i : « Liquide com-
post avecdu vinaigre, poivre, etc., pour
faire cailler le petit lait (latd) et en fabri-
quer un fromage maigre qu'on appelle
c4rai ».
Ce mot est inconnu au patois lyon-
nais. II n'est donne" ni par Onofrio, ni
par Puitspelu. Les parlers bressans,
bugistes et dauphinois paraissent aussi
Tignorer. Gilli6ron ne l'indique pas
(Patois de Vionna\). A%i ne figure pas
non plus dans les Glossaires Ginevois
de Gaudy-Le Fort et de Humbert. On
pourrait done croire ce mot special a
quelques cantons Savoyards. Cependant
nous le trouvons dans le Glossaire du
Patois deia Suisse romande(dt Bridel
et Favrat), avec cette explication : A%i .
aisiy i^i « pr£sure, Pacide dont on se
sert pour faire cailler le lait dans la
chaudiere. L. acidus ». A\i ne peut
venirde dcidum (ou VI est bref), mais
de acitum (vinaigre). Pour letraitement
de e long, tonique, fibre et precldl
d'une gutturale, cf. placire = plaisir.
Aso, sm. (8Bf) : auget. V. 6jh«.
Az6, sm. (8Bf) : age.
Azoc&r (•*), vpr. (8Bf) : jucher, se
percher. V. ajhocbi.
Asornftr, va. (8Bf) : ajourner. Voir
ajhornft.
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Ba, bassa,adj.( 4 T,A,A'g; iT;6Av'):
bas. Pris subst. : le bas, la partie inf&-
ricure.
B&, sm. (4T,A ; 3S') ; bas, chausson.
B*,sm. (6Av') : bit. Syn. : said (4T) ;
sSU (4A ; 5C). C4 ft tor& bd, can
mtme 4 sarH i son\on a" na montanle?
[ce qui est toujours bas quand m£me il
serait au sommet d'une montagne] ? —
Mp. : Le bd d'on mol2 (6Av*) [le bat
d'un mulct].
BabA, va. (4A) : boire (t. enfantin).
Bababd, sm. (4T,A,Ae; 5A'): salsifis
sauvagc; bababd (4 A'g,Al,Fm).V.babd.
Baban, sm. ; f. : — ann& (4T,A,A*g;
3T; 6A; G) : nigaud, paresseux, fla-
neur.
Babannfi, vn. et vpr. se babannd (4T,
A,A'g) : muser, flAner; frl. : se bam-
banner.
f Babe* (faire),(G) (terme d'ecolier):
s'associer dans un jeu pour en suppor-
ter les chances en commun.
Babi, sm. (6A) : petit chien har-
gneux.
Babin&, sf. (4T) : babine ou ba-
bouine.
BabI6la\ sf. (4T,A'g) : bagatelle, un
rien ; conte d'enfant. £ sd bin dire
onnd babWld (4T,A*g) [il sait bien ra-
conter m£me la plus petite chose] ; frl. :
babiole. (V. dans la Revue de Philolo-
gie franqaise et provencale, t. X, p.
104, une nouvelle Itym. de ce mot,
ainsi que de babiller).
B4bl*e, *t&, adj. (4T,A) : bonasse,
enfantin.
— , sm. : enfant naif, encore peu d£-
veloppe* ; homme sans jugement.
Bablyi, vn. (4T, A, A'g) : babil-
ler.
Babd, sm. (4T) : salsifis sauvage,
salsifis des prls ; babddian (4A). Bien
que les diffeYentes appellations de cette
plante doivent etre 6nume>e*es dans la
Flore, nous indiquons ici les formes
qui, pour I'ltude du vocabulaire, offrent
leplus d'intfreX Babd, nom dont se ser-
vent surtout les enfants, est sansdoute
une alteration de barbabd, qui est usitl
dans la valine de Th6nes (en particular
a Dingy) et a 5 At; 6B. Barbabd, cor-
respond a barbe a bouc, barbe de bouc.
nom populaire de cette plante dans
diverses provinces. Bdrbadlan (4T,Te)
n'est autre que bdrba a Dlan, barbe a
Jean, dont babddian est une alteration.
On dit encore : barbidtan (4Ab) ; bar-
babeu (yJr); barbaboc (8A); barbetin
(3S*) ; barnabou (lEp; 2 A); barnaban
et baraban (2 A) ; barabeubi (4Aq) ;
barboch't (iBm) ; bdrbd d£ bd (3C).
Syn. : bdrbd de capchin (3R).
Bab6, sm. (4T,A ; G) : teger mal.
t Baboler, vn. (G) : bredouiller.
f Baboli, sm. (G) : babillard, sot.
Babu. sm. (3S') : fantdme, spectre.
e*pou van tail.
Babul&, sf. (4T,A) : sauce manque*e,
sauce trop £paisse, sans gout ; au fig. :
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BABU-BADA
35
personne indolente et insouciante, qui
manque d f esprit.
Bafcntt, va. (4T,A). V. tababaU.
Bacan, sm. (8B'm) : petit cuvier.
On — pifdri n& blancarid [un petit
cuvier poor faire une lessive].
BAcU, sf. (4T) : bache, couverture
de toile.
f Bachal, ( 4 T) ; f backat (G ; 6A) ;
f backet (G). V. bache.
Bftche, sf. (G) : lafche (plante de ma-
r&age).
Bache, adj. (6A) : jumeau.
Bache, sm. (4T,R, A,A'g ; 3S') : grand
bassin de pierre ou de bois servant a
comenir Teau ; abreuvoir, fonlaine. Pres
des habitations, ce bassin est ge'ne'rale-
ment surmonte" d'une chevre d'ou Feau
tombe. — , (iEp) : auget (d'une cage).
Bachot, nom qui s'applique actuelle-
ment a un petit bateau, s'employait
anciennement pour designer une auge.
II est fait mention du bache* act u el,
sous ta forme bachex, dans un docu-
ment de 1 62 1 (Annecy) : « une pierre
de rouche (roche) servant pour ung ba-
chex pour ladicte forge. * On a propose
Tall, bach, ruisseau, pour 1'origine dece
mot. Littre rattache les mots fr. bac,
baquet, bassin, bassinoire, etc., a un
radical celtique : bac, creux, cavite. On
pent admettre que les mots bache", bo-
ckeu (profondeur), baste*, etc., ontplut6t
une origine germanique. Darmestbtbr
et Hatzfeld de'rivent bac, baquet, etc.,
du need, bah, auge. II en est de meme
de Schelbr (Diet. d'Etymol. fr.). Cf.,
pour la signification et la forme primi-
tives des mots serapportant a la meme
fcmille , P. Regnaud : Elements de
Gramm. compare* e du grec et du latin,
!,§§ 186-187.
Dans le frl. : bachal, bachat, backet.
BAche, sf. pi. (6B) : instrument en
fer servant a suspendre une marmite a
la crimaillere, ou a retirer avec cette
sorte de crochet la marmite qui est sur
tefeu.
Bacheu, sf. (2 A) : profondeur.
f BAoheux, adj. (G) : marecageux.
BAchon, sm. (8B*) : bAton.
Bachoulft, sf. (3S') : long madrier
employe* dans la construction des cha-
lets. Syn. : tulyon.
BAchu, ouhft, adj. (aAj) : qui con-
tient de la lafche. Prd— [pre* humide,
marecageux].
BAclIA, va. (4T) : bacler (fermer une
porte, une fenfitre, avec une barre);
bAclA (6A). Au fig. : expldier un tra-
vail a la hate. Dans le frl. on dit : Cest
une affaire bdelie, e'est-a-dire faite ou
convenue.
Bacon, sm. (2 A ; 3S' et frl. 4R,A) :
lard. C'est un vrai dit ache-bacon (4R) :
se dit en plaisantant d'un garcon long
et mince (assez grand pour detacher le
bacon suspendu aux solives).
Baconni, sm. (G) : batelier. Se ratta-
che sans doute a bache*, bassin en bois,
coupe de fontaine, billot d'arbre creus^
recevant Peau d'une fontaine. Ce billot
rappelle la forme des bateaux primitifs
etdans leChablais on Y&ppeUendd ( 1 B).
Ndd se rapporte au latin navis et ba-
couni a bah, auge, ou a bac cavite*.
Sur les bords du lac d'A^inecy, ce mot
est inusite\ Cependant, si Ton peut se
fier a la tradition, autrefois il y Itait
connu, car a Duingt il y a une famille
surnomm£e Bacouni dont les ancltres
Itaient des bateliers.
Baculd, sm. (4T,A; G) : batonnet.
jeu du batonnet. Jho'i a baculd (4T)
[jouer au batonnet] ; maculd (4AI). Du
latin baculus, baton. Cest le meme jeu
qui est decrit au mot arA. On peut le
rapprocher du jeu que Littre* d^finit au
mot guillet.
Bad&(de — ), loc.adv. (4T,A ; 3T,S') :
en vain, inutilement ; librement, ais£-
ment ; f de bade (G). Fire* na cdrsd
cT badd (4T,A) [faire une course inu-
tile]. D'i si aid d* badd (4T) [j*y suis
allien vain]. D' n't vri pd cCbadd (3T)
[je n'y irai pas ais6ment]. Ci cri d*
badd (4A) [cela croft tout seul]. Y in-n
ara d* badd (4A) [il y en aura de reste].
Ne me faites pas venir de bade, (G)
e'est-a-dire inutilement. Le vent (du
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36
BADI-BALE
Midi) ne court jamais de bade (G), c'est-
a-dire amene toujours la piuie.
Ce mot, ainsi que badaud, provient
sans doute de la m£me ratine que l'ital.
badare, attend re, derive" de bada, at-
tente. CI. Rev. de Phil.fr., X,p. io5.
V. abada.
Badlan, anna, adj. (4T) : badaud, e.
Badlanna, vn. (4T) : badiner, plai-
santer niaisement ; faire 1'enfant.
Badi6re, sf. (6A) : ardoise large et
Ipaisse, mais non taillle.
f Badinage, sm. (G) : joujou, jouet:
une bolte de badinages.
Badna, vn. (4T,A) : badiner.
Badnajhd, sm. (4T,A) : badinage.
Badd, 61ft, s. (4T) : badaud.
Badochd, sf. (4AI) : charivari. On-n
it 6 la badoche* dipwi id (4AI) [on en-
tend le charivari depuis ici].
f Baffo, sf. (G) : forte tape, giffle.
Bafra, sf. (4T,A) : bafre, ou bafrte.
Bafra, va. et vn. (4T, A), bafrer. Syn. :
bofd( 4 T).
Bafradft, sf. (6B): aid a la — , courir
les brelans (maisons de jeux) ; courir le
guilledou.
Bafrdre, sm. (4T ; 6A) : bafreur.
Syn. : avordw (4AI) ; angdr (3S\T) ;
borivan (6 A) ; dissalu (4Ab); bdfreu
(4T).
Bagft. V. an6.
Baga, va. (4T, A ; 6A) : vanter. Passd
la fitdy bagd P sin* prov. [passe* la
f£te, loue* le saint], c'est-a-dire, passe* le
danger, adieu le saint. Dans un texte de
1816: Chdcon bague son pat, chdcon
bague son prince [chacun vante son
pays, chacun vante son prince].
Bag'ndda, vn. (4T) : baguenauder.
Bag66, sm. (4T,A) : bagou (bavar-
dage hardi et efFronte*) ; — (6 A) : ha-
bleur, bavard parlant a tort et a t ravers.
Bagolu, sm. (4Ag) : homme quiparle
a tort et a travers, croyant en im poser
par son bavardage.
Bagta, sf. (4T) : baguette, tringle.
f Baigner, va. et vn. A Geneve on
dit : la lune baigne, pour indiquer
quelle estentourSe de nuages ; (4T,A :
la lune boit). Remarquez i'emploi du
v. neutre au lieu du rSflechi : allons
baigner (G) [nous baigner] et la substit.
du pronom de la 3* person ne a celui de
la 1" : allons se baigner (4T,A,R, etc.),
substitution fort usuelle en patois.
f Baigneu8e, sf. (4T,A) : troussis
(terme de couturiere).
Balrd, va. (4A1,R ; 1 A) : boire.
f Baiter, sm. (G) : baisure (endroit
ou un pain en a touche* un autre au
four).
Bal, adj. (4AI) (devant une voyelle).
V.bel.
Balft. V.bto.
Bali, sf. (4T,A,R) : balle a jouer
(gaume) ; balle de fusil.
— , (4T) : enveloppe du grain dans
Te* pi. Syn. : pufd ou pdfd et baloufe
(4T; 6 A).
Balada (s8), vpr. (4A) : flaner; frl. :
se ballader, faire une ballade.
f Baladeuse, sf. (4A) : charrette a
bras, a deux roues, spe*ciale aux mar-
chands des quatre-saisons.
Balafrft, sf. (4T) : balafre. Syn. : cou-
turd (4T).
fBalalame ou balalarme, sm.(G):
tout gros meuble embarrassant. Otez-
moi ce — de fauteuil.
Balamdn, adv. (4T,A) : d'une ma-
niere douce, agre*able ; en grande quan-
tity. Ald't-i to — (4T) [allez-y tout dou-
cement, ou sans crainte]; 1 £n-n avi—
(4T) [il y en avait beaucoup],
f Balan, sm. (G) : balancoire, escar-
polette. £tre en balan, ou sur le balan
(G) [fitre inde*cis dans un choix a faire] :
je suis en balan si je parti rai demain. A
Rumilly on dit itre sur le berlan ou
sur le brelan.
Balance, sf. (4T,A) : balance (pour
peser). Dans le frl. s'emploie au pi.
comme les mots pantalon, calecon, cu-
lotte, m£me lorsqu'il ne s'agit que
d'une seule balance. A 4T, se dit aussi
pour balancoire.
Balandri, sm. (4T) : garde-fou, bar-
riere ; balandrier (G).
Bate, sm. (4T, A) : balai (fait de joncs).
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BALE-BANB
37
Le balai fait de rameaux d'arbre se dit
rmaftfaT), rmassS (4A).
Bal6nn&, sf. (4T) : baleine ; balend
(4A).
Baldyi, va. (4T) : balayer. En frl., la
prononciation ordinaire est baiter. Syn. :
amafi.
Bali, sm. (4Ab) : canonniere (jouet
denfant semblable aux clifoires); (de
Mid, baJle) ; *a/iu (8B'm).
BAM, sm. (4A) : baillement, soupir
Ld rfari — (4A) [les derniers moments
de la vie].
BA1I6, sm.(4Al) : baillement ; bdlion
(4T).
B&llou, sm. (4T). Ne s'emploie plus
que dans cette expression : Gdr' u ba-
liou, qui est synonjme de : gare le
ioup garou.
t Balme, sf. (4T,A,R; G) : grotte
naturelle dans un rocher. Nom de lieux
dits tres frequent : La Balme de Thuy,
La Bdrmd de Tui (4T) ; La Balme de
Sillingy, La Bdrmd de Flyijhi (4Ab).
Balme s'est transform^ en Baume dans
ie Chablais : La Baume, commune du
Biot. V. b&rmft.
Ce mot balme est usite* dans de nom-
breuses regions, mais il n'a pas tou-
jours la meme signification. Ainsi la
plaine qui s^tend a l'ouest de Lyon
pone sou vent le nom de Balmes vien-
noises. « Le mot balme, dans le lan-
gage du pays, a un sens tres net, c'est
un talus, un rebord de plateau. » (L.
Gallois : Giographie de la Rigion
lyonnaise.)
Rappelons les fameuses grottes de la
Balme, qui s'ouvrent dans la falaise
dominant le Rhdne. Ici balme a la mime
tcception qu'en Savoie, et tel est bien,
semble-t-il, le sens primitif du mot. Cf.
borma, dans Puitspelu.
Bald, sm. (4T,A.R) : balle de mar-
chandises.
t Baton, sm. (4A,Ab) : groseille.
Baloufe, sf. (4T; 6 A) : bale (du grain
dans l'lpi).
Baloniift, sf. (4T,A) : representation
burlesque ; theatre forain.
fBalourien, sm. (4T,A) : saltim-
banque, jongleur, charlatan.
Balouryi, vn. (4AD) : verbe derive*
de barourid qui ne s'emploie guereque
dans Texpression: Leti balourU (4AD)
[le temps est douteux]. V. margalyi.
Balyi, va. (4T,A,R,Ab,Al; 3S') :
donner; balU (6A ; 5C) ; balUr (8Bf) ;
(de bajulare). V. bailli, dans Onofrio.
— , vn. (4T,A,Ab) : corner, cosser
(en parlant des bites a comes).
— , (4T) : aboutir, arriver a suppura-
tion. Sonn arbe* baliera $ta ni u dman
[son abces suppurera cesoir oudemain].
On dit de mime dans le frl. donnera.
Outre les formes riguiieres des ver-
bes en te, on dit a Chambiry : bd-mii
[donne-moi]. Quant a la forme dt bari,
pour de balUri, elle se rencontre dans
beaucoup de localite's. Le v\u lu di
bd mi ta bdssi, 4 mi, U bari tri-\ icu
[le vieux lui dit : donne-moi ta bosse,
et moi je te donnerai trois 6cus].
B&lyi, vn. (aT,A) : bailler ; bdlyi
(6A). Sa vestd bdlU (4T,A) [sa veste
est trop large]. Cf. : Rev. de Philol. fr. ,
X, p. 108 et 117.
f Bamban,sm. (G) : nigaud, flaneur.
f Bambiner, vn. (4T,A,G) (de barn-
bin) : muser, lambiner.
f Banastre, adj. (G) : importun, en-
nuyeux.
Banban, (4T) : onomatople d£si-
gnant le son d'une grosse cloche en
branle (t. enfantin). La gran cttoqhe
fd ban ban £ U ptlouti fan bin bald
bin ban [la grand e cloche fait ban ban
et les petites font bin bala bin ban].
BanbanA, vn. ou se banbanA, vpr.
(4T,A) : muser, flaner; f bambaner(G).
Banbeltache, sf. (aAj) : lambeau
pendant.
BanblyS, sf. (4T): quenouiltee, pou-
p£e;— , (3Be): fuseau, bobinedu rouet.
Fid na banblyt (4T; [filer une poupeY).
Banblyi, vn. (4T,A): pendiller,bran-
diller; ganglyi (4R ; 5 A') ; f bambiller
( 4 T,A ; G).
Banblyon, sm. (4T) : fanon (d'une
vache, d'un boeut) ; ganglyon (4R; 5
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38
BANB-BARB
A') ; chiffon qui pend ; — , ( 4 Aj) : asp£-
rit£s du palais des boeufs et des vaches.
Btaboche, sf. ( 4 T, Al, A'g, A,Ab) : ba-
bouche (pantoufle sans quartier ni ta-
lon) ; f bamboche (G ; 4A,T). Banbochi
de sinte VUrge ( 4 Ab) : aconit.
— , ( 4 T,A,Af) : bamboche. Dans le
frl. on dit : faire bamboche ou une bam-
boche.
Banbochi, (4T,A,A1) : bambocher
(faire des bamboches). Syn. : Firi ban-
bochi, firina banbochi ( 4 T,A,A1).
Bancald, al&, s. et adj. ( 4 T) : boi-
teux, bancroche, bancal. La tdbld i
bancald ( 4 T) [It ttble est boiteuse]. Na
said bancald [une chaise boiteuse, ou
chaise qui a un pied cassl].
BangM, sf. ( 4 T,A) : banque; comp-
toir.
Banchul*, sf. (aAj). V. coblftUL
Bancroft, sf. ( 4 T,A) : btnqueroute.
f Bande, (G) : maillot. Enfant a la
bande. V. b6nd&.
f Bandit, sm. (6k) : soldat rffrac-
taire. Ailleurs mime sens qu'en fr.
t Baudoulitre, sf. (G) : menton-
niere, bandage passant sous le men-
ton.
BAnteson, sf. ( 4 T,A) : action de se
baigner ; e>oque ou Ton prend des
bains de riviere, f Dans le .frl. : le
temps des baignaisons ( 4 T,A); des
baignes (G) [la saison des bains].
BanlolSe, sm. ( 4 T,A,R) : jale, ba-
quet peu profond et tres £vase\ plus
grand qu'une jatte. Tote n-i-n on mi
q % i n't vrie \ DU i'djhi, \ £ mi q'on
Idrjhd baniolie | N' tindr'ie ( 4 R) [tou-
tes (les vaches) enont (ont du lait)plus
qu'ii n'en irait dans une petite auge, et
plus qu'une large jale ne contiendrait].
Banste, sf. (6A) : comptoir.
BAnyi, va. ( 4 T,A,AI) : baigner (voir
cemot) ; bdnyi (6 A). Alin s* bdnyi in
F ™ (4T) [allons nous baigner dans le
Fier];** banyi ( 4 R).
BAd, sm. (iA; lEp) : eteble.
Bar, sm. ( 4 T,A) : train (de chariot) ;
V. b$r. — ( 4 A): eTourceau, v^hicule
compose* de deux roues hautes, d'un
essieu et d'un limon pour transporter
des troncs d'trbre.
BArf, sf. ( 4 T,A) : barre. / plu com
dibdrefoT) [il pleut a verse], —a mind:
barre de fer avec laquelle on mine.
Bart, va. ( 4 T) : rayer, barrer.
— , sm. (5A') : frelon (plus souvent
cu-bard ( 4 R), a cause des rayures de
rtrriere-train).
— , sm.( 4 T,A ; 5 A'): baril.
— , sf. ( 4 T,A) : toile ray£e, moide* fil
moitie* coton.
— , sf. (G) : petite boite en forme de
baril destined a recevoir de Targent ou
des pieces d'horlogerie.
— (barai , bari, bara, etc.), futur du
verbe balyi, donner.
Bard, ( 4 A,Ab; iT,A,Ep) : baril.
Baraban, sm. (a A) et barabenbe, sf.
( 4 Aq) : salsifis sauvage. V. babd.
BaracA, sf. ( 4 T,A) : baraque.
Baraclia, sf. ( 4 T,A) : gros meuble
embarrassant.
Baranle, sf. (4T,A) : toile d'arai-
gne> ; — (2A; 6 A) : garde-fou; barriere
pour empecher le public de passer ; —
(^g) • perche d^tendage.
Baranyi, vn. (3T) : en lever les toiles
d'araignge.
t Baraqin, sm. (G; 4 T,A) : petit bi-
don en fer-blanc; petite gamelle des
soldats; — ( 4 Ab) : espece de havresac
d'4colier.
f Baraquettet, sf. pi. (G) : escarpins.
Barati, sf. (4T) : baratte.
Barba, adj. f£m. (4A,A1). Nui bdrbd
(4A) [noix v^reuse]. V. b&rbd.
-, sf. (4T,A,Rj : barbe ; bdrbd (4A,
Ab,Fm); — di bd (3C) ; — de cap-
chin (3R) : salsifis sauvage ; — de cha-
md (4pm) : anemone des Alpes.
Barb*, va. (6A) : tailler (une haie).
Barbabd et b&rbadlan. V. babd.
Barbal&, sf. (4T) : noix veYeuse. De
barbi, fruit ve>eux.
Barb6, adj., fern, barbald (4T,A) :
veVeux ; — (6A) : arbre dont Pinteneur
est pourri.
BArbele, sm. (4Ab) : pou qui s'attt-
che aux moutons.
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BARB-BARM
3 9
Barbelyo, sm. pi. (6 A) : tumeur qui
vient aux gencives des b£tes de somme
et qui les emp£che de manger ; gros
rerquise trouve dans les cerises douces.
Barbie sm. (4T) : barbier.
Barbld, sm. (patois du Bourget) :
barbot.
Barbla, sf. (4Ab) : noix vlreuse.
Barbilon, sm. (4T,A) : barbillon
(replis de la membrane muqueuse de la
bouche du cheval, situls sous la langue).
B&rbS, adj. (4T,A) : veYeux. On pri
barbd (4T) [une poire v^reuse] : na ndi
bdrbd (4T) [une noix ve>euse].
BarboU, sf. (6A) : touffe de bl£,
d'avoine dans un champ.
Barbolyi, va. (4T,A) : barbouiller.
t Barbot, sm. (4T,A ; G) : t. de cui-
sine. La soupe cuit au gros barbot (4T,
A), c'est-a-dire a gros bouillons. Des
poromes de terre, des raves au barbot,
cest-a-dire cuites en tie res a Teau.
Barbota., vn. (4T f A) : barboter (fouil-
ler avec le bee dans Teau) ; — , marmot-
ter.
t Barboter, vn. (4T,A ; G) : cuire a
gros bouillons. La soupe barbote.
Barbou, onl&, adj. (aAj) : ve*reux.
t Barbouiilon, sm. (4T,A;G) : bar-
bouilleur. Se dit en outre d'un homme
sans parole. Barbotton (4T,A ; G).
t Barbu, sm. (4A) : jeunc cep d'un
ou de deux ans.
t Barbae, sf. (G) : provin avec ses
racines.
Barbwt, (4T,A) adj. fe*m. de barbu.
Barbw6r&, sf. (4A) : hanneton ; bar*
*»to*(4Aa % ).
Bare*, sf. tyA) : barque. V. batld.
B4r$h5, adj. (4T.AI), fern, barcht :
*brech6, 6dent£, breche-dent. S'emploie
aussi substantivement. V. torohe.
Barola, va. (4T) : moudre une seule
. fois.
BardolA, vn. (6A) : commencer a
changer de couleur. (Se dit du raisin.)
BtoS, va. (6B) : boire.
Bare, all, adj. et s. (4T,A) : nigaud,
ttfeftlet.
Bare, sm. (6A) : billot, baton qu'on
attache au cou d'un cheval, d'une va-
che, etqui pendjusqu'auxgenoux, pour
emp^cher la tete de courir.
BarSti, sf. (4T) : serre-tele ; f ba-
rette (G).
Bareuste, adj. (6A): faineant; di-
guenille*.
Barfoe, dimin. barfolet, sm. (G) :
sorte d'engin de peche.
t Bargainer, vn. (G), pour bargui-
gner (h^siter a prendre un parti). Le
temps bargagne ou barguigne (G) [le
temps est douteux]. V. margalyi.
Bargd, sm. (4TJ) : rouet.
Baricada, sf. (4T) : barricade.
BaricadA, va. (4T,A,Al) : fermer
avec une barre ; consolider une porte,
une fenfitre au moyen de planches ou
de barres placets a Tint^rieur.
Baricola, adj. (4T) : bariole*.
t Barlooler (se), vpr. (G) : s'attifer.
Barin, baraca (4T) ; bar in, bardta
( 4 Ag). V.jeux.
BariolA,adj. (4T,A) : bariole*; bari-
cold (4T).
Barird, sf. (4T,A) : barqere.
Barjaca, sf. et adj. (4T,A) ; f barja-
que(4Y,k ; G) : babillard, causeur in-
tarissable et sans suite dans les id&s.
Se dit des hommes et des femmes.
Barjhi, ir«, sm. (4T, A,R) : berger,ere.
Barlati, sm. (4R) : roulier. Se disait
autrefois des muletiers qui transpor-
taient le vin de Chautagne a Rumilly a
dos d'ane ou de mulet.
Sur Fexpression on a barlato, cf.
Vuarnet : (M4m. de {'Acad. ChabL,
XII, p. 187).
Barlee, sm. (7J), au pi. barli : t * es-
pece de grosse noix ; a* barillet.
Barlotitr, sm. (8A) : aube*pine.
Barmft, f. (4T,A,R) : grotte. Dans le
frl. 'balme. Norn de lieux dits tres fre-
quent. Voir dans M&moires et Docu-
ments publics par la Sociitisavoisienne,
1'article de M. Mugnier, sur une ^pi-
gramme de Marot a Madame de La
Barme (t. XXXIX, anne*e 1900, p. lxiv.)
BarmotA, vn. (4T) : murmurer, bal-
buties marmotter.
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BARN-BASC
Barnft, n. pr. (4T,A,A1 ; 6A) : Ber-
nard. Se dit aussi a (4T) pour sot, lour-
daud. Bernard est le nom de Tane
dans le Roman de Renard.
— , (4T,A1 ; 6A) : sorte de soufflet
long de 1 "20 a i"5o, semblable a un
canon de fusil, termini au bout inte-
rieur par deux branches fourchues entre
lesquelles il y a un trou par ou passe le
souffle. — , (4T) : tringle de fer pour
remuerles tisons. S£ de* prSnid T barnd,
gdrd (4T) [si je prends la tringle, gare].
BarnicliS, sf. pi. (4T,R) : besides.
Bard, sm. (4 A) : charrette basse.
Bard, sm. (4T,A1 ; 6Ac) : charrette;
— , sm. (4T,A) : barreau.
— rose, (6B) : raifort sauvage ; —
\ddne : fausse roquette.
Baronid, sf. (8B') : araign£e.
Barotft, sf. (4T) ; bardtd (4A ; 6Ac) :
brouette; bardtd (6Gv) : charrette. Frl.:
barote.
Barott, sf. (4T,A) : brouette.
— , va. (4T,A) ; bardtd (6 Ac) : brouet-
ter. L' vitre mi bardti (6Ac) [le ventre
me grouille].
Baroti6re, sf. (6A) : chemin charre-
tier.
Baroul&, sf. (5C) : meunier, poisson
bariole" de noir, qui sert d'amorce.
t Barrasser (se), vpr. (4T,A) : se
moquer, faire fi de quelqu'un, ou de
quelque chose. Je me barrasse bien de
lui [je me moque de lui]. On dit aussi
•J- s'embarrasser de, au lieu de + se
barrasser de.
f Barricade, (G) : fete, collation
offerte aux jeunes mari^s a la sortie de
I'eglise. L' usage est, en Semine et aux
environs de Geneve, de barrer le che-
min des nouveaux maries, en tendant
un ruban en travers, pour annoncer
qu'un de leurs amis veut leur oflrir des
rafraichissements.
BArste, adj. (6 A) : 4bre\:he\ £dente.
Bartaval&, sf. (6A) : bluteau.
— , s. et adj. (4T,A,A'g) : babillard ;
homme ou femme qui parte sans penser
ou qui ressasse toujours la meme chose.
Syn. : barjacd.
Bartavala, vn. (4T,A,Al,A , g) : ba-
biller, jaser, bavarder.
Bartart, sm. (4T). V. bartavali.
Bartavdlft, sf. (6A) : bordee de bons
mots, de re parties facltieuses.
Bartelft, sf. (6A) : grande quantity.
— , : premieres gouttes que donne le
repassage de la blanquette.
Barteli6re, sf. (6A) : ustensile ser-
vant a ta miser la farine.
Bartlyird, sf. (4A) : coffre, bahut.
Bartlomi, npr. (4T) : Barthelemy ;
Bartolomii (5C). Au tern. : BartlotnU
( 4 R).
Barton, sm. (5C) : punaise.
— (3T) : morceau de fromage r6ti au
feu.
BartyosaU, sf. (6 A) : espece de ban-
neton en paille tresse*e servant a serrer
des grains, des noix, de la farine, etc.
Baru$M, sf. (4T). V. £ant6m&.
BarnsteM, adj. (6 A) : d£grade\ d£-
te>iore\
Barzdtt, 6re, s. (4F; 6B) : berger,ere.
Barzenfi, va. (6A) : nourrir les bes-
tiaux dans ratable.
Barzird, sf. (6Ac) : bergeronnette
(oiseau) ; bar^iirB (6Gv). Syn. : bovirt
(4AI) ; damttd (4AI) ; f bergere (4T) ;
f oiseau du bon Dieu (4AD). Bailly
donne les noms suivants a la bergeron-
nette grise ou lavandiere (Motacilla
alba) : baticwa, branlacwa, cwannd, la
religieuse, la sceur grise ; a la berge-
ronnette jaune (Motacilla boarula) :
couss&td, cwatd, cwannd, branla-cwatd;
a la bergeronnette de printemps (Mota-
cilla flava) : bergere jaune, bergere des
pr£s, bergere des marais, bouviere. II
n'indique pas les localit&ou ces termes
sont employes.
Basani, sm. (4AI) : boh^mien, vaga-
bond. Se dit surtout des bohSmiens
vanniers qui vivent en famille ; basanii
(6A).
Basanni, sf. (4T) : basane.
Basc&, sf. (4AI) : troussis.
— , sf. (4T) : basque (pan d'un habit).
A Geneve on fait basque du genre
masculin.
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BASC-BATI
4i
Biaci, adj. f. (4 A I, A) : batarde.
Basc6, adj. et s. UA,A1) : batard.
BaacnU, sf. (4T,A) : bascule.
Basott, vn. (4T) : balbutier; W-
gayer ; dire des sottises ; f basoter (G)
(expression tirle du jeu de tarots).
Basoton, ous&, s. et adj. (4T) :
homme, femme qui balbutie, qui b£-
gaic, ou qui parle sans se rend re compte
de ses paroles.
f BAsque (un — , une — ) (G) : ba-
tard, e.
Basse, sm. (4T) : petit tabouret.
t Bassin, (4R) : sorte de casserole en
cuivre a long manche, pour puiser de
l'eau dans le seau, ou le bassin est or-
dinairement plonge\ Boire au bassin.
Tel qui boit volon tiers au bassin refu-
serait de boire de l'eau dans un verre
(4R). Syn. patois : cafi.
t — , pris adj. (G) : homme en-
nuyeux, fatigant. Ce bassin de Jean
m'aborda et m'ennuya toute une heure
(G).
t Bassinant, e, adj. (4T,A ; G) :
ires ennuyeux, tres dlsagrlable. Se dit
des personnes et des choses.
f Bassine, sf. (G,A) : espece de bas-
sin de m£tal ou Ton met de la braise
pour chauffer une chambre.
t Bassiner, va. (4T,A; G) : en-
nuyer, fatiguer. Va-t*en, tu me bassines.
<Ja me bassine bien d'avoir a refaire
mon devoir.
t Bassinet. La locut. cracker au
bassinet, signifie faire une offrande a
coDtre-coeur. (De bassin, plat ou Ton
recoit les offrandes a la messe).
Baste, sm. (6A) : bassin recevant
l'eau d'une source, d'une fontaine.
Bdstlan, n. pr. (4T,A ; 6A) : S<5bas-
ticn.
— , n. commun (4T,A ; 6A) : badaud,
dadais; (ftm. : bdstlannd).
BastolyA, adj. (6 A) : machure\ sali.
Se dit particufterement d'un enfant qui
a les levres machure*es, et des moutons
qui ont une tache noire sur le museau.
Bastringft, sf. (4T) : guinguette, ca-
baret mal farai, bouge.
Bat&, sf. (4T) : batte (pour aplanir
la terre).
— (4T,A,R) : battoir (palette de bois
pour battre le linge lessive"). V. battoir.
BAtA, sf. (4T,A,A1): troussis ; fbdte
(4T,A ; G) ; — (6 A) : couture, reprise
grossierement faite.
Batacllan, sm. (4T,A) : bataclan
(attirail embarrassant).
Batalle, sf. (4T, A,R) : bataille ; sorte
de jeu de cartes ; rixe; — melange d'orge
et de gesses ; t soupe a la bataille (4T,
A ; G) = potage a la julienne.
Batalyi, vn. (4T,A) : batailler ; con-
tester, discuter avec opiniatrete* ; f ba-
tailler (4T,A ; G) : travaiiler sans vt-
sultat notable; faire de grands efforts
pour obtenir un petit rSsultat. On-n a
bin batalya dav\ burt p' avt cla pird
[on a bien eu du mal pendant deux
heures pour arracher cette pierre]. Tu
ne sais pas ce que tu batailles (ce que
tu dis). f Se batailler (4T,A ; G) :
se quereller, se chamailler.
BAtAr, ArdA, adj. et s. (4T,A) : ba-
tard, e. Syn.: bdscd (4A,Al);f bds-
que (G).
f BAtard, sm. (G) : longue et grosse
scie a r usage des scieurs de long.
Batardd, sm. (4T) : % batardeau.
Batch6, sm. (5C'e; 8B'a) : bateau.
f Bate, sf. (4T,A; G) : troussis.
Cette robe est trop longue, on y fera
une bdte.
Bate, sm. (5M1) : bateau.
BatAX, va. (4T) : baptiser; batisifoT)
BAtemd, sm. (4 T * A ) : bapteme.
BAti, va. (4T) : batir.
BatijA, part. p. de batisi (4T).
Batlo, sm. (4T,A,R,Ab,Al,At,A'c,
F; 5Mf,M\M'v; 6As,Am,U) : bateau;
batchd (5Ce ; 8B'a) ; bati (5M1) ; bato
( 1 Bm ; 6Bq,Bv ; 8B'm). Suivant la forme
et la grandeur, on emploie les termes :
bight (4A); liqStd(4A); pdiiri (4A);
nd(iEV); navld (1E).
Batlole, sm. (4TC) : gouet (plante) ;
— (6A) : petit cuvier.
Batiolin,sm. (6U) : douce-noire(c£-
page).
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4*
BAT1-BAVA
Batlorg, sm. (3S') : broie, maque;
battioret (G).
Batistin, n. propre (4T,A; 6A) :
Baptiste ; abrtv. : Tistin (4T,A) ; Titd
(6A).
BAtire, adj. (4Aq) : qui a un pieddu
train de derriere plus court que 1'autre,
(se dit des vaches) ; bdtirZ (4Ab).
Batisi, va. (4T) : baptiser.
BatissS, sf. (4T,A) : grande cons-
truction.
BatinlA, sf. (4T,A,R) : sac qu'un
semeur pone en bandouliere lorsqu'il
ensemence. £la IS brt 4nbaauld(^T,k)
[il a le bras en e*charpe].
Batlyi, sm. (A) : batelier.
Batm6, sm. (4AI) : batiment ; — : bat-
tement.
Batm6n, sm. (4T) : battement.
BAton, sm. (4T, A,R) : bAton ; bdchon
(8B'). Un gros baton s'appelle: palgb
(4As);jt?<5 (4AI) ; swdton (4Ag; iDb);
soton (4G0). Bdton de 4 sin Jos't (6B) :
bois gen til.
Batran, sm. (4T) : battrant (gros
marteau pour battre le fer).
BatrB, va. (4T,A,R,Ab) : battre; ba-
tre (3S' ; 6A). Batri r beurd (4T,A,
Ab) [battre la crfime pour faire du
beurre]. Syn.: bossi /' beurd (4T; aA);
bourd r bourd (3B«); bourd le bur
(3S') ; bourtatd le bourd (8M) ; f battre
le beurre (4T,A,R; 3S' ; G). (Battre le
beurre, c'est le battre avec une palette
ou batte a beurre pour en faire sortir le
babeurre). Prov. : Qtf ba sa find ba
fdssdmonya (4A) [qui bat sa femme bat
de la fausse monnaie]. Batre a dou
chutS (6A) [ battre sur deux aires (le
ble"), c'est-a-dire, din%er d'opinion].
Locutions frl. : Battre en grange [a la
grange] ; battre la viande [mortifier
la viande] ; battre quetqu'un a froid
[battre froid a quelqu'un] ; it ne bat
pas le coup (G) [il ne fait rien] ; bat-
tre le beurre [battre la crtme].
BatsoulA, sf. (8B'm) : cone de pin.
t Batte, sf. (4T,A,R) : battoir. V.
battoir.
t — , st. (G) : £toffegrossiere de laine.
f Battiorer, va. (3S' ; G) : briseravec
la broie (batlori) les tiges de chanvre
ou de lin pour detacher la filasse de la
chenevotte.
t Battoir. Dans le frl., ce mot s'em-
ploie pour moulin a broyer le chanvre
ou les e*corces. Au lieu de battoir, pour
signifier la palette de Jaois avec laquelle
les blanchisseuses battent le linge, on
se sen du terme batte (en patois batd,
batySu). Le mot batte, suivant Lrrr*6,
entre autres acceptions, a celle de banc
de lessiveuse, et celle de plateau de
bois pour battre et aplanir la terre.
BatwA, sf. (4T, A) : battue (action de
battre les bois pour faire la chasse aux
renards, aux loups). — , (4T) : ceruine
quantity de b\€, de seigle, ou d'avoine
qu'on bat avec le fteau en une seule
fois.
— , sf. (4T,A,Al,A'g) : babeurre, lait
de beurre; dans le frl. : lait baitu;
battue. Baftwd (6 A) ; batouhd (*Aj).
Baty&u, sm. (4A,R) et batUu : bat-
toir de lessiveuse, batte (a battre le
linge, le beurre).
— , sm. (4 A ; 3S*) : moulin a broyer
le chanvre, le lin, les 6corces de sapin.
Dans le frl. : battoir.
Batyon, sm. (4AI) : babeurre.
— , au fig. (3S') : bavard, rabacheur.
Batyu et nation, V. batyta.
Baume. La locution f « pas plus que
de baume » est tres usit£e a Geneve,
ainsi qu'en Savoie, particuiierement
dans FAlbanais. Elle signifie « pas du
tout ». Je m'en soucie pas plus que de
baume. Pensestu qu'il pleuve ce soir?
— Ce soir? pas plus que de baume.
N*as-tu plus foi en lui ? — Pas plus
que de baume. On dit en francais :
je n'ai pas foi dans son baume, pour
exprimer qu'on n'ajoute aucune cr&nce
aux paroles de quelqu'un. Cette ma-
niere de dire est sans doute l'originedes
locutions prlcldenies. •
BAvA, sf. (4T,A,Al ; 6B) : bave.
— d'ipronti, (6B) : amarante, ou
queue de renard (plante).
BavA, vn. (4T,A ; 3S') : bavar.
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BAVA-BEgH
43
Bavir, adj. (4T) : bavard ; tern. : ba-
vardd. A donne" les deYiv£s bavardd
[bavarder], bapardajhd [bavardage]. Les
mots fr. correspondarits ont a Geneve,
outre le sens (ordinaire, celui de rail-
leur, railler, raillerie.
Bav6ron, sm. (4T,A) : bavette ; ba-
veron (G).
Bavdn, duaa, adj. (4T) : baveux, se;
bam, Hsd (6A).
Baw, sm. (4Tj,Aa,Al,R ; 6B) : Stable.
Bawsa et baaa, sf. (4 Al) : bouse.
Bayar, sm. (4T,A) : bayart. — , (4R) :
civiere.
Bayard*, f. (8B'm) : se dit des va-
cbes mouchetles.
Bayoneta, sf. (4T,A) : baton nette.
f Bayu, sm. (G) : bahut.
fBaxarder, va. (4A,R) : vend re par
voie de justice ; vendre a n'importequel
prix, et plus g£n£ralement vendre : j'ai
ba^ardi tous mes bouquins.
Bdala, sf. (4 A) : diarrh^e.
Bdala, vn. (4AI) : galoper; se dit de
lane. N'a pas de delve's a Leschaux,
maison trouve bdald a Annecy, mdald
a Rumilly, avec le sens de diarrhle.
Dans ces deux villes, le verbe est in-
con nu. A Th6nes, on ne connaft ni
bdald ni bdald; on emploie cor£nt&(\$
courante) dansle sensde diarrhle.
Bdancft, sf. (4R) : pitance.
Bdin, sm. (8M) : boudin.
Bdya, sf. (3Tr) : pitie\ Alen~n u —
[il en eut pitte].
Be, sm. (4T,A) : bee.
— , sm. (4T,A,R) : bout. L' bon Diu
n\ idise a vnyi a bi di td (4R) [que
Dieu nous aide a venir a bout de tout].
Tan q' a bi (4T,A) [jusqu'au bout] ;
tan q'a bd, jusq'a bd (4R). Syn. : tan
qen ghavon (3T). D % si u bi (4T,A)[je
suis au bout]. Syn. :desi istavon (6A).
— ,sm. (6A) : Wton ; bi (3S).
— (A — ), interj.(4R) : eh bien I... A
bit I Jusq'oreonn'a nlonci pwivi \ On
pd cT bufi cmi ci (4R) [on n'a nulle
ptrt pu voir jusqu'a present une paire
de boeufs faits comme ca (comme ceux-
m
Ba, sm. (4AI) : bee.
— , adv. (3S*,T) : bien ; clair. Vi bi
(3S\T) [voir clair]; 1 fi bi [il fait
clair] ; i vi bi [il voit clair].
Be, sm. (6A) : bain ; — (4T) : cri
pour appeler les moutons.
f Be-a-ba (4T) : alphabet. II est en-
core au — (4T) (en parlant d'un ou-
vrier) signifie qu'il ne connaft que les
premiers elements de son metier. A
Geneve Etre au bi~a-bd signifie « fitre a
bout de force », si Ton parle d'un ma-
lade, « 6tre a bout de ressources, 6tre
r£duitauxderniers expedients », si Ton
parle d'un hommedont les affaires vont
mal.
Bob©, sm. (3Sd) : fleur du tussilage.
A 4T : bireudon.
f Bebe, f. (G) : personne niaise, ni"
gaude, qui a toujours la bouche beante.
Beca, sf. (4T) : pointe de rocher.
Beca, va. (4T,A) : becqueter, donner
un coup de bee.
— , sf. (4T,A,A1) : b4qu6e.
Bftoi-bwe, sm. (4T) : pic, pivert,
(de bicd, donner un coup de bee). A
Annecy, picd-bwi(de pied, piquer).
Bec&-m6r, sm. (4T) : fossoyeur.
Became, sf. (4T,A,R) : Wcasse. Au
fig. femme sans esprit.
B&cassine, sf. (4T,A) : becassine.
B&cata, va. (4T) : becqueter. V.
Wca.
Becha, sm. (4A) : noyau ; bighd
(4Ab) ; bighdr ( 4 As) ; f bichard(^T t A).
B6cha (4T), part. p. de bissi et de
bighi.
Been©, sf. (4A) : bateau court et
£troit avec la proue point ue, qu'on ap-
pelle biche a Lyon. Ce mot appartient
a la famille de bac, bachat, bachot, ba-
chut, etc. — (7Jr) : b£te, animal.
B6che, adj. et n. (6A) : jumeau.
Bechafe, sf. (2 Aj) : besace, bissac.
Bechafon, sm. (aAj) : petit bissac.
t Bechee, sf. (G) : b*qu£e.
Be^bdi, vn. (4T; 3S*) : bteser, z£zayer ;
bifhilfaA); f bicker^ A). Syn. : parld
fibus (4T, A). £ bighi, ou bichiyi (4A)
[il z6zaie]; impf. : ibighivi.
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44
BECH-BELE
B$ch6i'(4T) : biner, travailler la terre
avec le hoyau ou la binette.
t BAcher, va. (4A) au fig. : decrier,
rabaisser la consideration d'une per-
sonne. II n'a cesse* de me bicker.
t B6chet, sm., prendre ticket ou
le ticket (G) : s'enfoncer dans l'eau. Se
dit d'un patineur sous les pieds duquel
la glace cede.
Btchevft (A), loc. adv. (aA,Aj) : a
tSte-be'che.
BSchi, va. (4AI) : effleurer; du mot
ti [bee, bout].
— , va. (3S') : recouvrir de terre avec
le rateau les graines seniles.
Be$hi,va.(aAj): renverser, culbuter.
Btchon, sm. (6A) : touffe de poil
qui croft parfois sur le front des brebis.
Bdc'hon, sm. (3S f ) : jumeau.
Becu, becwA, adj. (4T,A,A'g) : aigu,
pointu.
Been, sm. (5A'b) : c£page dont les
raisins sont rouges.
Bedi, sf. ( 4 Tc; 3S) ; tidd (6 A ;
4Aa) ; f tide (G) : fissure, ouverture a
travers laquelle passe le vent, entrebail-
lement ; i a na tidd diin gta pari, on
vi /' jhbr a travi (4T) [il y a une fissure
dans cette paroi, on voit le jour a tra-
vers]. La cheminle fumait beaucoup,
on fit une tide a la porte (G), e'est-a-
dire on l'entr'ouvrit un peu. La pluie
est encore bien forte, attendez une tide
pour partir (G) [attendez une e"claircie].
B6d&, sf. (4A,Ab,R ; 6 A) : bande ;
— (6Gv) : cercie d'une roue ; — (6A ;
Aa). V. b6d&.
B6d&, va. (4A,Ab,R) : bander; —
(6A) : emmailloter.
BSdirt, M*irS, sf. (4T) : bief ; frl.
bi\iire (4R).
B6d6, sm. (8B'm) : petit seau servant
a abreuver le betail.
BSgAr. V. bigAr.
Begati, sm. (4T) : coquetier.
Beg'nA, sf. (4T,A) ; beguine (4T,A "■
G) : coiffe de paysanne a fond large et
plat.
fBAgne, sf. (G) : giffle.
Begnule, sf. (G) : femme ou fille
sotte, maladroite, sans capacite* ni £ner-
B&gd, sm. (4A) : grappin a manche
court avec deux ou trois fourchons re-
courWs, servant a retirer le marc de la
cuve. Syn. : ngotin (6U) ; bigot d, f.
(4Aa') ; argotd (4Ap).
— , sm. (4Ab) : hoyau.
B£g6, s. et adj. (4T) : tigue.
BgguAhi, vn. (4T) : Delayer; t M-
guer (4A ; G).
B6h£, sf. (7Jr) ; bete, animal.
BejA, part. p. de tisi (4T).
B6j6, sm. (5C) : baiser.
— , va. (6A) : baiser. A pou tiji itre
li courni d'on pari (6 A) [il peut de* po-
ser un baiser entre les comes d'un
bouc]. Se dit en parlant d'un homme a
figure allonge>, pour exprimer qu'il est
tres maigre.
B&jh&ler, vn. (7Jr) : fuir avec £pou-
vante, la queue leve"e. (Sedit des va-
ches.)
Bejhend, vn. (aAj) : e*paissircomme
de la r£sine fraiche. (Se dit des liqui-
des.) De tijkon, r£sine.
Bejhenu, adj. (2 Aj) : £pais et gluant.
B&jhon, sm. (4T,A) : substance r£-
sineuse renferm£e dans de petites ex-
croissances sur l'£corce du sapin blanc
(pdrn'io) ; tijon (3T).
B61, forme de Mo, devantune voyelle
(au masculin et au neutre). On til omd
(4T,Ab), on tal omd (4AI) [un bei
homme] \\ i til i tin com cin (4T),
r i tal i tin mi ci (\k\) [e'est bel et
bien comme ca].
BSlA,tem. de 6?d(4A'b,R; 6Ac,B).
BS1A, vn. (4T,A,R ; 3J ; 6A) : beler
Syn. : rild (4T,A); gild (4R) ; tiiald
(3S'). La fid tili i la chivrd rili
(4T,A) [la brebis et la chevre belent].
Au fig. : A ne savXive plu qi tild (6A)
[il ne savait plus que respond re].
BelamA, adv. (4AS*) : bellement, jo-
liment. V. Texemple citi ktini.
Bel*, sm. (4T,A) : bflier. Syn. : ti-
row (2 A); tirou (3S') ; tilou (6A) ;
tild (3Rr) ; tild (4AJ) ; meuton (4A*g);
pari (4T,A1). Bili, d&igne aussi par
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BELI-BENI
ro&aphore (4A) un homme gourmand,
qui goote de tout ce qui est a sa ported :
Nli pd on golu, mi on bHB.
Bell*, va. (88*111) : donner. V. ba-
lyi.
Belitri, i, adj. et n. (4T,A) : traftrc.
Se dit surtout des enfants qui ont Fair
doux et qui jouent de mauvais tours
aux autres. Bilitre, en francais, n'a pas
le mime sens ; il signific : homme de
rien, homme sans valeur, ou grossier.
B6I0, sm. : au jeu du baton net, le
petit baton qu'on frappe avtc le grand.
B616, sm. (3Rr; 6A) : Mlier ; bild
(4Aj).
— , sm. (4A) : jeune mouton au-des-
sous d'un an.
BelochS, sf. (8A ; 8M) : prunelle,
prune sauvage ; biloc'he (3S*).
Belofa, sf. (4A'g) : prunelle ; bildfd
(4AD) ; bildfi (4AI). A Lyon, pelosse.
Belofi, sm. i4Ab) : prunelier.
f Belosae, sf. (G ; 4A,R ; 6A) : pru-
nelle; bilossi (5 A').
Belou. V. berou.
Belouche, sf. pi. (aAj) : copeaux.
BSlt*, sf. (4T,A) : belette.
Beltiise, f. pi. (4T) : copeaux. Se dit
principalement des rubans de bois que
fait le rabot ; bilyourni (6A) ; f be-
luise (4R) ; belues, belures (G).
Belye, va. (6A) : biller, serrer en
tordant.
B&lyon, sm. (8M) : bille (de sapin).
B6m&, sf. (4T) : chevre de deux ans
qui n'a pas encore porte\ V. binml.
— (6 A) : chevre qui n'a pas £te* en rut
a Plpoque ordinaire.
BemotA. V. marmotft.
Bta&, sf. (4 A) : banne (pour trans-
porter du sable, gravier, charbon) ; —
(iD) : manne a deux poign£es pour
porter des objets lagers ; — (4AI) : es-
pece de banneton en paille tressle, qui
a la forme d'une urne, ou Ton conserve
les oeufs; — (4Ab,Am) : V. jh6v*.
B6n&, va. (4Aq) : combuger. Ui-
chifd dimS, ifd lefiri bind [le cuvier
rdpand, il faut le combuger], Syn. :
tripd;binnd(4R).
B6n&, va. et vn. (4Aq) : abonnir, de-
venir bon ou rend re bon.
Benaiton, sm. (G) : banneton.
BenAton. V. beneton.
B6nd&, sf. (4T,A: 8B f m) : bande
(troupe) ; — bande (d^toffe). — (6Ac) :
cercle d'une roue.
BendA, va. (4T,A) : bander : bidd
( 4 A,Ab,R).
B6ne, 61&, adj. et n. (4T,A) : niais,
ben£t ; bini, binald (4Ag).
B£n6, 6ti, adj. et p. p. (4R) : Wni et
b£nit. Di ntron Sdveur can la binitd
Mdri I Ufi s'n ifan dU la rudd sison
I Diu p* 'n avai swi lo pta dii ta mi-
son (4R) [de notre Sauveur quand la
Mere b£nie eut fait son enfant dans la
rude saison, Dieu, pour en avoir soin,
le mit dans ta maison]. (Chant a saint
Joseph). On dit a (4T,Ab) : pan bBni,
mais igd binitd. — S'emploie dans
certains cas pour dlsagrlable, contra-
riant. Qintd binitd flyi I qin bini-\
infan ! qintd binitd sison I
— , n. pr. (4R) : Benoit.
B6nediqcho% sf. (4T, A) : benedic-
tion.
Benegi(se), vpr. (6Um) : se rassasier.
Sti, al ari %in volu se benegi de cen
qe lou pwi me\divdn [la il aurait bien
voulu manger son soul de ce que les
cochons mangeaient].
BenGti, sm. (4T,A) : b^nitier.
Beneton, sm. (6U) : hotte. A Th6-
nes et a Talloires benitd y benaton a
Albertville, d£signentune sortede benne
pour transporter sur le cou la ven-
dange, la terre ou le fumier. Au nord
d'une ligne qui irait a peu pres de
Seyssel au Mont-Blanc , on se sen a
cet effet d'une hotte ge*ne"ralement ap-
petee brande.
BenetrS, va.(4T) : be*nir. Tombeen
desuetude a 1'inf., mais la conjugaison
actuelle de bini est celle des verbes en
itre. Binissd, bin' sin, binitri; igd
binitd (4T) [eau be*nite].
Beni, va. (4T,A,Ab,AI) : be"nir. Qi
/' bon Diu vou bin'sissi ou binissi
(4T); qi r bon Did vd bini (4AI) [que
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46
BENI-BERZ
Dieu vous Wnisse]. Conj. : di binissd,
binsivd, binitri , bint foT.Ab). Di
bindissd, binipd, part. p. bini (bini)
(4AI). Le futur se rend de preference
par 4c j'irai, tu iras Wnir » : A vra bini
14 ticks [il b6nira les gerbes reunies
dans la grange]. Au participe bini. U
s'e-t ablya bilami on pan bini pi-r i
ali dire a si cmdri (4AS') [elle s'est fait
un m£chant plaisir d'aller le raconter a
ses commeres. Litter. : elle s'est habil-
le*e joliment un pain b£nit]. Dans cette
phrase on a do dire a l'origine : bild
cm 8, « belle com me », et non bilami.
La Fanchon n'l a pdfi (n % i fara pd)
V pan bini (4T,A) [Francoise n*y a pas
fait (n'y fera pas) le pain be*nit, c'est-fc-
dire,elle n'est pas rested (ne restera pas)
longtemps com me domestique dans
cette maison]. La crwi a itd binya
(4AI) [la croix a £te* b£nite].
Beniflchd, sm. (4T,A) : benefice.
Beniulft, sf. (2 A) : fern me ou fille
maladroite, sotte et sans Anergic
Bdnnft, sf. (7Lb) : chalet.
Benon, sm. (4T; ^D ; 3S) : banne-
ton. Syn. : paiKa (4A ; 5C); en frl. :
paillasson (4 A ; 3S') ; copie (4R). A
Geneve : benaiton (pour td 6* signer la
manne en paille tress£e ou les boulan-
gers font lever la pate).
Beq&, sm. (4A) : espece de clou pour
souliers.
Beq6tran, sm. (4A,A1) : pinson.
BeqillS, sf. (4T) : b<5quille. Syn. :
crossi (4T,A) ; crogki (4AI). — (4T,A,
R), f biquille (G) : £chasse.
fBdque, sf. (G) : bout, pointe de
quelque corps, principalement d'un
mouchoir, d'un drap de lit ou d'un
chale. V. Weft.
B$r, sm. (4Al,Aa; 2 A) : train (de
chariot). U bir-divan (4AI), Favant-
train.
B$r&, sf. (8M,B'm) : coiffe.
Bert, sm. (4AI): partie du fenit.
Montd le jhirbi su /' bird [monte les
gerbes dans le fenil].
Bereft, berqd, berqin. Voir brftcft,
br£q&, breqin.
f B6rehe, adj. (G) : breche-dent (qui
a perdu une ou plusieurs dents de de>
vant). Qli infan i bdrghd, cla fly* i
bdrchi (4T) [cet enfant, cette fille est
breche-dent] ; cet enfant est birche (G).
Btrdft, sf. (4AI) : bride.
BArfc, va. (4T,A ; 6Ac ; 3S') : boire.
Can-t on~n a fi la fdtd, i fd biri la
s6c& (4T) [quand on a fait la faute, U
faut boire la sauce] = Cko (celui) q'a
fi la fdtd dd bire la s6c& (6 A).
— , sm. (4T,A) : boire, breuvage.
B6rgd, sm. (4T,Aa) : rouet; birgd
(4Ab,Al). On trouve ce mot sous la
forme borgo, en 1 6 1 4 ( 1 A) et, en 1 6 1 9,
sous la forme burgo*.
Bdrli, n. et adj. (3S's) : idiot, niais ;
birlou, (4AJ). V. b&rou.
f Berne, n. de ville. A Geneve on
dit: Nous somnies de Berne, e'est-a-
dire nous sommes sauv£s. M. X. est
tend re comme la justice de Berne (G ;
iA; 8 A), e'est-a-dire est impitoyable.
B&rolft, sf. (4A) : crotte de mouton,
de chevre.
BGrot, sm. (8Bf) : brouette ; berotd,
fern. (aA ; 3Be). V. barotft.
B&rotA, vn. (8Bf) : rouler comme un
billot de bois. Se dit des person nes qui
roulent ainsi, soit a la suite d'une chute,
soit pour amusement. Dans ce dernier
cas on dit a Thdnes : firi V cubilie ;
&4AI : arbatd; a 4A : si mietre a la
gardtd ; a 4R ; 5 A' : segarotd.
Berou, sm. (iB' ; 2 A) : be*liera lon-
gues comes ; au fig. niais, lourdaud ;
birou 3S',T).
Berret. Dans un document de 1686
(iA) : «c un berret a main avec ses
deux roues » . Ce mot semble designer
une sorte de brouette ; il est sans dome,
ainsi que birdt et birotd, un de*riv^ de
bir (voir cemot). De m£me bdr& pour
d£riv6s bard et barotd.
Bdrtali, sf. (4AI) : bretelle.
B6ryft, sf. (3S') : misere. La — lou
reujhe (3S') [la misere les ronge].
Bery6, sm. (3T) : lieu humide, ma-
r£cageux.
BdrzoU, sf. (4AI ; 3BeJ.V. britoUL
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BESA-BEUD
47
f Beamier, vn. (G ; 4A) : fuir avec
epouvante la queue levee. (Se dtt des
vaches.)
Besewi, sm. (4T,A) : biscuit; bis-
cmn (6A) ; f biscoin (G). Dans le frt.
biscuit sapplique a des galettes, a de
perns pains ronds faitsavec la raclure
de la pate, a des brioches au safran, de
formes tres variees.
M, Ta. (4T,A) : baiser. V. beje.
Besiclle, sf. pi. (4A) : besides ; bar-
nicfti (4T).
Been*, va. (4T) : effleurer, toucher
legerement une bille avec une autre et
la faire bouger. V. fanA.
f Besolet, sm. (G) : hirondelte de
mer.
Besonle, sf. (4T,A) : besogne.
Beswfo. sm. (4T,A) : besoin.
Besoula, sf. (5C) : bise.
Bessd, (4T) Sim. de 6&son, jumeau.
Cti davi srdu san bissi (4T) [ces deux
soeurs sont jumelles].
— , sf. (4T) : baisse.
Bessi, va. et vn. (4T,A) : baisser.
B6ssl, sf. (8Bf) : bete, animal.
Beaso, sm. (4AI) : jumeau ; besson
(4T).
Bestace, sf. (6A) : besace.
Beats, sm. (6A ; 8A) : bout, pointe,
extr£mite\ sommet.
Beatevaohe, adv. (6Ac) : tete-beche.
B&tevacht, va. (6 Ac) : poseratele-
beche. U fin i td bistivachh [le foin est
emm*l£].
Beste^se, sf. (6A) : pioche.
f Bestiasserie, sf. (G) : betise stu-
p^fiante ; (de'rive' de f bestiasse, per-
sonne stupide).
Besti61&, sf. (5C> : petite Wte, bes-
tiole.
Btetou, adv. (4Ab) : bient6t.
f Beta, sm. ; besule> sf. (G) : nom
de difftrentes mouettes.
— (G) : petite bille de marbre ou de
gres.
— (G) : personne peu intelligente. Se
dit des hommes et des femmes.
Bfttl, va. (6A ; 8M> : mettre.
Btt, sm. (8BQ. V. beton.
Bttaadi, sm. (3S\T) : piece de char-
pente, 6tage suplrieur d'une maison,
d'une grange. A G. : bitandier, com*
ble, ou Ton serre la moisson.
BMar, sm. (4T; G) : niais.
t Be4e : Ce bite d'homme, de voi-
turier, de roman, de conte ; cette bite
de femme, de servante, d 'affaire. S'em-
ploie pour exprimer fortement le d£pit,
le mecontentement.
f B6tes noires, (G ; 4A,T) : pores,
cochons. Nous elevons des bites noires.
Bet6, sm. (4A,Al,Ab,R) : tournis
(maladie du mouton).
Beton, sm. (4T,A,A'g) : Wton (mor-
tier fait de chaux, sable et gravier).
Baton, (4T, A,A'g) : lait trouble et
6pais contenu dans les mamelles au
moment de I'accouchement ; premier
lait des vaches apres le velage. Syn. :
bit (8Bf) ; bi (6A); be (3S') ; amotXi
(4T,Ab). A Leschaux, Albertville, Al-
bens, on appelle beton un mets prepare"
avec le beton de vache, du sucre et des
oeufs.
Bets*, sm. (8M) : cime; — mesure de
capacity qu'on appelle bichet dans le frl.
Betw&nd, sm. (7J1-) : arnica.
Betlan, adj. (4T, A) : nigaud ; tern. ;
bitlannd.
BetiannA, vn. (4T) : faire la bele ;
s'occuper a des riens ; faire des sorties
ineptes.
Betle\ sf. (4T,A,R ; jh) : bete.
Prononc. du fr. loc. : bite. Li bitU
(4T,A) [le Detail]. Mend li bitU in
ckan (4T) [mener le b&ail au paturage].
Le gros b&ail se dit : bovd (4T, A ; 6 A).
Bortd bitii (transcription plus exacte
que bttyi, indiqu^e a abruti) (4T,A t
Ag) [Wte brute, abruti].
— ,adj. (4T,A) tote, sot; bissi (&&f).
BM, sm. (4A,Ab ; 3S*) : etable ; —
(4Ab; 3S') : £curie.
Beublle, sf. (3 Be) : bobine d'un
rouet.
Beudanna, sf. (4A ; 3S') : espece de
fromage maigre; dans le frl. boudane.
— (3S f ) : personne d'une mollesse ex-
treme.
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4 8
BEUF-BICH
Beuf, fit, adj. (3S*) : asthmatique.
f Beufer, vn. (G) : gonfler. Le coeur
me beufe (G) [mon coeur bat a coups
redouble's, j'ai des palpitations].
f Beuferie, sf. (G) : lourde Wtise ;
chose ennuyeuse a l'ezces. Mieux vau-
drait se taire que de raconter pareilles
beuferies.
D'apres Panalogie de dne t dnerie, on
est porte* a rapprocher naturellement
beuferie de bosuf ; mais peut-fitre cette
6tymologie est-elle plus vraisemblable
que vraie. II convient en effet de rap-
peler que nous trouvons en vieux fran-
cais befe, bufe ou buffe, avec le sens de
raillerie, tromperie, d'ou bufeor, mo-
queur. Ces mots, ainsi que beffler [tour-
ner en ridicule], et Tital. beffa [niche,
farce, plaisanterie], apparent£s a ba-
fouer, sont a rapprocher, suivant
M. P. Regnaud (Rep. de Phil.fr., t.X,
p. 1 06 et 1 19), du moy. haut allem.
beffen (criailler, se disputer). La signifi-
cation primitive serait babiller, bavar-
der; d'ou, d'une part, dire des riens,
plaisanter, se moquer, d'autre part, dis-
puter. Le sens de beuferie a £te* sans
doute influence" postlrieurement par
1'analogie de bosuf.
t Beugnet, sm. (G) : beignet.
Beujhi, vn. (iDb; 3 Be) : bouger;
bfi^jhi ( 4 R).
Beujhnire, sf. (4Ab) : abee (ouver-
ture par laquelle coule I'eau qui fait
aller un moulin).
Beujhon, sm. (4Ab) : haussoir.
Beutt, vn. (3S\T) : Clever unebutte.
Se dit de la taupe qui pousse la terre a
la surface du sol. (Se rattache sans
doute a bul6 9 tertre.)
— (aA) : sourdre, jaillir.
Benld, sm. (a A) : source d'eau.
Beux&, sm. (3S') : sot, nigaud.(S'em-
ploie aussi comme adjectif).
Beurn&, sf. (4R) : borne.
— (4A,R) : creux dans un arbre ;
excavation naturelle dans un rocher,
grotte. Dans ce dernier sens, on dit
aussi beurnald.
Beurd, sm. (4T,A,Ab,R) : beurre ;
bourd (4AI ; 8M ; 3Be) ; bur (3S') ;
bour'r6 (8B'm). Bossi t beurd (4T)
[battre la creme pour faire le beurre].
D' beurd cw6 (4T) [du beurre fondu].
Dans le frl. battre le beurre, c'est bat-
tre la crtme.
t Beurre : avoir des beurres, palper
des beurres (G) [avoir des £cus, de Far-
gent monnayl]. Au sing. : a 4A.
Beurs&, sf. (4A) : bourse. L6 grou
mdXeu son cmi la beursd di-^ avoca,
tojhd prB a mtd dtdUn (4A) [les gros
mangeurs sont comme la bourse des
avocats, to u jours pr£ts a mettre de-
dans].
Beusi, sf. (4A) : bouse.
BevSlyon, sm. (6A) : petit fat de
quelques litres.
Bevire, sf. (3S f ) : abreuvoir (sur les
rives d'un cours d'eau).
Bdrotfi, vn. (2 A ; 6A) : buvoter;
bevotd (4AD).
B&yi, sf. (6A) : ribotte entre amis.
Beyatt, vn. (3S*) : beler.
Bezire, sf. (4T) : bief.
B'fee, sm. (4T) : buffet.
Bi, sm. (4AI ; G) : bief.
— , sm. (yJr) : bouleau.
— , adv. (3S) : bien.
Bli, sf. (4A,Ag) : chevre ; btt (4AI).
Ne s'emploie guere que lorsqu'on parle
a une chevre ou qu'on l'appelle ; c'est
un terme afFectueux. A Gruffy on dit
bid quand on appelle une chevre et
bii quand on appelle un chevreau.
Vin ch&, ma bid (7L) [viens ici, ma
petite chevre],
BU, sf. (4AI, A'g) : lessive.
Blali, sf. (6A) : bras de riviere.
Biasse, sf. (5C) : besace.
Blaste, sf. (6A) : provision de bou-
che. Sedit d'un hommequi vatravailler
toute la journee loin de chez lui.
Bibi, sm. (G; 5C) : joujou (terme
enfantin).
— , va. (4A'g) : boire.
Bicft, sf. (4T) : chevre; membre viril.
f Bichet, sm. (8 A) : mesure de ca-
pacity* pour le bl£ et autres grains (a a
litres environ). V. Gloss, de Ducangk.
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BICL-BINN
49
BicU, vn. (4A) : loucher ; biclU
(4T).
Bicld, adj. (4A) : louche, borgne ; bi-
clid (4T,R) ; bictie et biclXan (6 A).
Bidet, sm. (4T, A,R). En patois et dans
le frl. ne s'emploie que pour ane ou
mulet de petite taille.
f Bidodi, bidognol, bidot, sm. (G) :
homme d*un esprit faible et born£;
homme qui s'abrutit par les exces.
Bidolet, sm. (6Gv) : sender.
Bidolyon, sm. (4T ; G) : baril pou-
vant contenir de 2 a 5 litres.
— , (G ; iE,Tm,Dm; aFc,Fe,Jb ;
3yj,S' ; 4T,A,Rm,Tg ; 5 A*) : cidre.
— , (G) : vin apre.
Bidon, (4T,A; 6Am,Bq»U) : bidon.
Syn. : baraqin (4T,A ; G). A Marthod
et a Queige (6Am,Bq), bidon se dit de
toutvaisseau portatif en bois; a Ugi-
nes (6U), des seaux en fer-blanc non
evas£s.
Bid, adv. (4R) : bien ; bUn (4T,A).
BI6dr6, bladrd, adv. (3S') : beau-
coup, en grand nombre. Cdcon pan
dian VAme'riqe pensan d'& gdnyi —
[quelques-uns vont en Am6rique, pen-
sant 7 gagner beaucoup].
BterS, sf. (4T,A) : biere (boisson).
Blfi, sf. (aAj) : lait qui a caille" sans
pr&ure.
Bila, vn. (aAj) : caiilersans pr£sure.
Bigi, sm. (4 A) : ver a soie. Va ra-
massd d& folX& d€ meuri p' lo biga [va
ramasser des feu i lies de murier pour les
vers a soie].
Big&r, sm. (5C) : hoyau ; btgar (4R).
Bigd, dt&, adj. et subst. (4T,A) : bi-
got, e.
Bigoornft, sf. (4A) : petit goulot
d'une cruche.
Bigrd, (4T,A) : bigre (jurement
adouci). Ci bigrd d'infan m'Sn-n a~t~4
dijkafi I (4T) [ce diable d'enfant m'en
a-t-il dlja fait !]
Bigueurn&, sf. (4A) : bigorne (en-
clume a deux comes).
Bili, sf. (4T,A) : bile.
BiU (sft), vpr. (4T,A) : se chagriner.
f frl. : se biier (se faire de la bile).
BItt(sft)(3S*,T): s'enfuir, s'esquiver.
£ s'4 bild [il s'est esquive" lestement].
A Geneve, biler.
fBileux,adj. (4T,A,R; G) : bilieux.
f Billard, sm. (G) : toupie.
f Bill6te, sf. (4T,A) : Se dit d'un
carre* de papier imprime* a r usage d'une
administration. Ex. : Montrez-moi, cons-
ent, votre bilUte de logement [votre
billet]. En passant devant l'octroi, pr£-
sentez votre bilUte aux agents [votre
passavant]. As-tu regu la bilUtedu per-
cepteur ? [le r6le des contributions di-
rectes].
f Billon, sm. (4T,A) : bille de sapin
de 2 a 5 metres.
Bilyi, va. (4A) : biller, serrer les cor-
des maintenant le chargement d'une
voiture, au moyen du treuil fixe 4 a Tar-
riere. — (t. d'argot) : ramoner.
Bin, sm. (4T,A) : bain.
— , sm. (4T,A,R) : bien, richesse,
propri£te\
— , adv. (4T,A,R) : bien, beaucoup.
Rarement : bXin, byin (4T,A). Bi (3S).
£ bin (4T,A) ; d bi (4R) [eh bien !]. Bin
fara, bin trovera($T) [qui bien fera, bien
trouvera, e'est-a-dire, qui agira bien s'en
trouvera bien]. Se t'B bin, ristd-^i (4T)
[si tu es bien, restes-y (reste a cette
place)]. U trd bin mdlU r cou (4T,A)
[le trop bien tord le cou, le mieux est
Tennemi du bien] = can X e* bon, X e 1
prdu (4R). A we", X arive sov£n qt bin
onfd, md n-in vin (4T)[il arrive sou-
vent que bien on fait, et que mal en
r£sulte]. Fache" de bin a on piU, d ri£
sard jami conti (6A) [faites du bien a
un vilain, il n'en sera jamais content].
Bin61& (de), locut. adv. (4A) : de
travers ; frl. : de binale.
Bin6t&, sf. (4 A) : t£te mal confor-
ms; frl. binette ; visage laid, ou sim-
plement tfite, figure.
Binm&, sf. (4AS' ; 3S\T ; 2Fs) : che-
vre de deux ans qui n'a pas encore
porte\ V. b8mi.
Binnft, va. (4R) : baigner, faire trem-
per, combuger ; binnd U dXarU [bai-
gner les baquets] (avant la vendange,
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5o
BINT-BISC
pour gonfler lcs douves et les rendre
Punches). Ne s'emploie pas dans le
sens rtfle'chi ; on dit alors : $8 banyi.
V. bdnft.
Bintou, adv. (4T,A) : bient6t ; bins-
tou (4R,Ab ; 3S') ; bistou (4Ab).
Bid, sm. (4AI,A'g) : osier; rameau d'o-
sier ; Moil (4A). BXb d* mdrtsajhtfaAl):
viorne ; (4A'g) : buis.
Bid, bldasft, part, passed (4AI; 5C;
7J) : bu, bue.
BI6, balft, adj. (4T,A ; 3S*) : beau,
beile; bid, told (6Ac,B); bX6, told
(6Bv).
Bal&-flyt (4T); told-flyi (4Ab,R)
[belle-fille].
Bald-mdre* (4T), syn. : mdri-dond;
bild-mdri (4Ab); bild-mdre (6A) [belle-
mere].
Bald-srou (4T) ; bild-sereu (4Ab) ;
beld-chwird (6Ac) [belle- soeur].
BXd-fXu (4T,A; 3S*); bd-fXu (4Ab,R);
bo-flXu (4R) ; bd-fib (4AI) [beau-fils].
BX6-frdrt (4T,A) ; bd-frdri (4AD)
[beau-frere].
BXd-pdri (4T,A); bd-pdrt (4Ab)
[beau-pere].
— , adv. IfdbXd (4T)[il fait clair].
D' viXd pd bX6 (4T) [je ne vois pas clair].
— (6B) : done, s'il te plait. VXn bid
m'idd (6B) [viens done nVaider]. Ri^dd
M6 Id-K uti (6B) [rangez, s'il vous plaft,
les outils].
Biochon, sm. (4Tc,Fm) : viorne.
f Bi6der, vn. (G) : sauter, jouer.
Biol, sm.,aupl. bXu (8Bf) : bouleau.
BIdlft,sf. (4T,A; iBm; 3S' ; 6U ;
8B'm) : bouleau; bidld (5At; 6A,Am,
B,Bv,Bq). — , (iDm) : branehe flexible
propre a servir de lien.
Au fig. : Al mi dXin li bXbli (4A) [il
est de nouveau ivre]. £/ 2 tojhbr dXin
li b\6tt (4T) [il est toque"].
BIolft,sm. (4T; ^p; 2 A) : brindille
d'un arbre a fruit. — , (iEp ; 3S') :
trochet de cerises ou d'autres fruits.
Blolird, sf. (4A*g) : bouleau.
BI6U& (alft *la — ), (4 A) : faire Y6-
cole buissonniere ; vagabonder; alter
passer la soiree dans une joyeuse com-
pagnie ; chercher a venture. Ne s'em-
ploie que dans cette expression.
Bloston, sm. (4FO : viorne. — , (4FU
6A) : le bout d'une branehe d'osier;
verge.
BI6tA, sf. (4T) : beauts ; bdtd (4AI,
R) ; X i-t 'na bXdtd (4T) [e'est une
beaute\ une femme tres belle].
Biou, sm. (4A) : rameau d'osier
(peuplier, saule, bouleau), servant a
attacher; bXbu (5 A').
BlournS, sf. pi. (6U) : copeaux pro-
duits par le rabot.
Bird, sf. (4T) : biere (cercueil).
Syn. : vdr (3S's), qiss$ (4T.A.A1 ; 6A).
Bire, sf. (3S') : petite Stable pour les
chevres, quand elles sont en alpage.
Biron, sm. (3S T ) : dimin. de bire.
— , (G) : espece de chaufferette.
Bis, sm. (4Ae,AI) : cidre.
Biscft, va. (4T,A1; 3S') : bouder.
£ rri bisqi dipwe ran passd (4T) [il me
boude depuis Fannie passeV).
Se — : se bouder, Stre en disaccord.
/ s' biscdn [ils sont en bisbille].
— , vn. : fitre vexe\ dlpitl; frl. : bis-
quer. Firi -— edeon (4T) [causerdu d£-
pit a quelqu'un] ; frl. : faire bisquer
quelqu'un (mftme sens). Com £ pa biscd
(4T) [comme il en sera vexl 1] Syn. de
biscd : firi V moli (4T) ; mlatd (4AI) ;
firi la pbtd (4T,A); motsiXi (8B*); bo-
rotd (2k)).
Biscan, adj. (4T) : vexant, dlsagrea-
ble ; frl. : e'est bisquant pour moi [cela
me vexe].
— , sm. (4Ae,AI; 3S\3S's) : cidre;
biscantin (4T,T\F,Aa,AI).
Biscavft, adv., ou k — , loc. adv.
(4R) : t£te-beche, en sens inverse. £
dromsivdn biscavd [ilscouchaient Ute-
blche].
Biscava-, va. (4T) : mettre des objets
(fagots, gerbes) en sens inverse les uns
des autres.
fBiscoin, sm. (G) : brioche au sa-
fran ; biscuit.
fBiscOrae, sm. (G) : pain d'lpice.
f Biscomier, sm. (G) : fabricant de
pains d*6pice.
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r
BISE-BLAG
5i
Bia6,sf. (4T,A,R) : bise ; biye (3S').
Dans le frl. on dit : la bise noire, lors-
qu'elle souffle par un temps couvert.
A Geneve, on l'appelle la Dame, Notre-
Dime de Lausanne.
Elle n'ouvre pas sop sac de farine
quand il fait la bise (G) [elle est tres
&onome]. A Samo€ns, on dit dans le
meme sens : elle voit courir la bise.
Le mot bise s'emploie dans le sens
de nord, comme vent se dit a la place
de sud. Dans nos anciens actes, bise et
vent remplacent frequemment les mots
nord et sud : du c6ti de bise, vers
bise.
Je voudrais que tu fusses ou la bise
commence (4 A) [je voudrais que tu
fusses au diable] = Xdu la bisi cminci.
Prov. : La bisi d la matin n* v6 pd
on pi d' ghin (4A) [la bise du matin ne
vaut pas un pet de chien, c'est-a-dire
elle souffiera toute la journee, si elle
commence dans la matinee]. = La
bise di matin vd pd on pi de stin (6A).
V.avri.
t Bis*, adj. (G) ; bisoli (4T,A) : ex-
pose a une forte bise. Nous sommes
transis de froid, nous avons M bisis
(bisoUs) deux heures de temps.
Biatgle, sf. (4 A) : besaigue*, as tic ;
(gros osdont les cordon niers se servent
pourlisser).
Qisingue (de), loc. adv. (G) : de tra-
cers. On dit aussi de bisingle. Cet ha-
bit va tout de bisingue (G). Avoir les
yeux-(G).
Bisol&, sf. (4 A) : membre viril (terme
enfantin).
Bisoli, vn. (4T,A) : se dit d'un vent
coulis, d'un courant d'air froid. Com i
bisoli dXin sf alyiu I (4T) [quel cou-
rant d'air il fait dans cette allee 1] DXin
sta mison i bisoldvi di to lou couti
(4T) [dans cette maison, le vent souf-
flait de tous les c6tes (il y avait partout
des vents coulis)].
— , adj. : expose a une forte bise.
V.biae,
Bisol*, sf. (4T ; 6A) : vent coulis,
courant d'air froid.
Bistancw**** (de), loc. adv. (6 A) : en
sens inverse, tete-beche.
fBiatot, bistaud, sm. (G) : le der-
nier apprenti dans un atelier; Pemploy£
d'un bureau, d'un magasin, qui y est
entr£ le dernier. Dans notre frl., — a le
sens de jeune homme qui fait V impor-
tant, qui veut sedonner de grands airs,
ou qui affecte une mise recherchee.
Bin, bluss&, part. p. (4T,A,Ab,R) :
bu, bue; bX6 y bXossd (4AI ; 5C ; 7J).
Bin, sm. (8A) : bouleau ; pi. de bXol
(8Bf).
Blye, sf. (3S') : bise. Le vi cori la
biye (3S') [elle voit courir la bise, c'est-
a-dire elle est tres econome].
Bix&r6, adj. (4T,A) : bizarre.
Bjhon, sf. (4T,AI) : bijon (resine qui
coule d'elle-memedu pin, du sapin, du
cerisier) ; beson (6 A).
BU, sm. (4T,A,AI ; 5 At; 7J; 8 A) :
ble; blXd ( 4 Ab);Mf<* (4R) ; bid (lEp,
Dm) ; bldd (8B*m). Can lou bid san in
JIdr, Ufadri a la gueuld donfbr (4T)
[quand les bles sont en fleur, il les fau-
drait a la bouche d'un four]. (La gram-
maire semblerait exiger loufadri). =
Can 16 bid son i fleur > i 16 f6dri la
gourde d'onfeur (6 A).
Bl&chft, sf. (4T,A) : lafche (plante) :
bldghi (7Jr) ; — (8B*m) : prunelle
(fruit).
Blagi, sf. (4T,A) : blague (pour ta-
bac) ; blXagd (4R,Ab) ; — : mensonge.
Rmilyi, Vd d\o 16 rai lonti fomd si
pipd ; I Mi daipwi q' timpereur tin
d*o lui laSavwi, \ TdcT qi rlivdton
fron pifli qi ma tulipd : | Td la
pipd, V taba, la blXag* i V risf avmi
(4R) [Rumilly, tu as sous les rois long-
temps fume sans pipe; maisdepuis que
l'empereur tient sous (lui) sa puissance
la Savoie, tu (as de quoi) peux re lever
ton front plus ner qu'une tulipe ; tu as
la pipe, le tabac, la blague et le reste
aussi].
Dans le frl., blague est employe po-
pulairement pour designer un vantard,
un hableur (4T,A ; G). V. Ch. Nisabd :
Curiositis de fEtymologiefr., p. 194.
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52
BLAG-BLIAN
BlagA, vn. (4TA) : blaguer (dire des
mensonges, faire des contes).
— , va. : se moquer de, persifler. £-1
a d$ cin p' lou — (4T) [il a dit cela
pour se moquer d'eux].
Dans le frl., f blaguer, se blaguer
(4T,A) = se vanter : il ne fait que (se)
blaguer (4T,A).
Blajhon, sm. (4A) : petit poisson ;
goujon.
Blan, blanche\ adj. (4T,A) : blanc,
bttan (4A'g,R).
f Faire une course blanche (G) [inu-
tile]. V. blanche.
Blan, pris subst. (T,A) : blancheur ;
bltan (4A'g,R). U linjh' M d'on bU
blan (4T) [le linge Itait tres blanc].
Blancarlft, sf. (8B'm) : lessive, blan-
chissage.
Blanche, sm. (3S') : habit de gros
drap blanc en laine. V. blanstS.
— , sm. (4T) : chemise ou robe de
dessous, ordinairement de laine, que
Ton met aux enfants ; f blanchet (G).
f Blanche, sf. (4A) : eau-de-vie de
marc.
Blanjhela, sf. (4T,A,R) : getee
blanche ; givre ; blantfld (6A).
Dans le frl., la blanc-gette (4T,A,R ;
G); le blanc-gel (4T ; 5C); la blanche
(4T,A;G).
BlanstS, sm. (6A) : habit de vieille
forme, a pans longs «t larges.
Slants*., sm. (8M) : camisole de gros
drap.
Bttd, sm. (8B'm) : ble\
Blav8el&, sf. (7Jr) : bluet, barbeau.
Blfi, blftU, adj. (4T,A; 3S' ; 6A) :
blet; mou, humide, mouille\ Pri blB
(4T) [poire blette] ; tird blitd (4T;
6A) [terrain dltrempe* par la pluie];
d'st blBtd chddd (4T) [je suis tremp^e
de sueur].
Bleche, va. (8M) : blesser ; offenser.
Blefya, sf. et blofya (4T) : pinc^e ;
une petite quantity.
Bler6, sm. (8B*m) : canule du bi-
beron.
Bldsni, sm. (4T,R; iDm) : poirier
sauvage ; blisnli (5 At) ; bltssenai ( 1 Ep).
Ce mot dlsigne aussi le poirier a cidre
( 4 R).
Blftssi, va. (4T,A) : blesser, offenser.
fBlessir (se), vpr. (G) : blettir.
Bl&sson, sm. (4T; 5 At) : poire sau-
vage ; poire a cidre (4R).
f Blesson, sm. (G) : marque qui
reste sur la peau quand on a M pince* ;
pincon, bleu.
Bldssuxft, sf. (4T,A) : blessure.
Bldtaflu, adj. (4 Am) : mouilte, hu-
mide. U tarin i oncd trwi blitaflu
(4A1T1) [le terrain est encore trop hu-
mide].
Bl*t3, sf. pi. (4T,A) : bette poir&.
Dans le trl. reparies, blettes ; bttetd.
au sing. (5A).
— , sf. pi. (5At) : fines herbes.
Bl&ti, vn. (4T,A) : blettir (devenir
blet ; st bliti, vpr. (4T,A) ; f se bles-
sir (G). Lou pri st bUtissdn tote* sty
an (4T) [les poires deviennent toutes
blettes cette anneY].
f Bleu, adj. (G;4A). Dans le lang.
vulg. = surpris, stupe'fte. On m'a dit
que votre soeur a Spouse* ce vaurien, j'en
suis toute bleue. Sens dlrive* du sui-
vant.
— , : livide (4T,A). Quand j'ai appris
cela, je suis devenu tout bleu, c'est-a-
dire, j'ai pali. II £tait bleu de colere.
N*y voir que du bleu (4T,A) [ne
pas se rend re compte de ce qu'on nous
montre ou de ce qu'on nous dit: se lais-
serduper sans s'en apercevoir]. V. bin.
Bltt, sm. (4R,A'g; 5 A') : ble*; bttd
(4Ab). Grou-blld : ble* barbu, nonnette.
Mdla, ou pdla-blla (4A'g) : gremil.
Grou-bftd (5 A') : mais en grain. V. blA.
Bliadrd, adv. (3S') : beaucoup. De
c'hla c'hourtd de brdve fine, U mdre
n'en fan pa me' bttadri [de cette sorte
de braves femmes, les meres n'en font
plus beaucoup].
Blian, anchS, adj. (4A'g,R) : blanc.
BUanchS. V. blanche.
Blianchnalu, adj. (4R) : blanc et
chenu ; qui a le teint pale et les cheveux
gris. PUrd, U blianchnalu, \ E Sacal,
1' potarlu, I F qeuchi rid traX golu,
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BLIA-BLU
53
I On 16 bri tb molu (4R) [Pierre, au
teint pile et aux cheveux gris, et Fran-
cois, aux grosses levres, pour coucher
(mettre au lit) ces trois goulus, ont eu
les bras tout moulus].
BHan$hn£, 8t&, adj. (4R) : qui a le
teint blanc et frais.
BUS, fitft, adj. (4Ab) : blet (enparlant
des fruits) ; mouille* (en parlant d'unc
personne, du linge, du terrain).
Blifte, sm. (4T) : billet.
Blinn&, sf. (4A,Ag) : membre viril.
B116d&, sf. (4R) : blouse. V. blous&.
Bli6s&, sf. (4Ag) : fern me paresseuse,
qui aime a se dorloter.
Bliosni, sm. (4AV, Ag,R) : poirier sau-
vage. Se dit aussi de poiriers a cidre
qui ressemblent au poirier sauvage.
Bliu, bllwa, adj. (4R) : bleu.
Bloche, va. (6A ; 8M) : pincer.
Blo$h&j sm. (3S') : petit coupon, pe-
tite rognure d'eToffe.
Bloch&t, sm. (8AI) : ciseaux de tail-
leur ; bloghiti (8Bs). V. blotsBtS.
Bloc'hi, va. (3S') : pincer.
BlochtS, sf. pi. (4T) : fera tuyauler,
a friser.
Bl6d&, sf. (8M; 8B'm) : blouse;
blaude (blouse de voiturier) ; longue
redingote.
— , sf. (4T) '.vagabondage, £-/ mi a la
bl6d& (4T) [il fait de nouveau P£coIe
buissonniere ; il est de nouveau par
monts et par vaux]. Can forniri-td
iald la nia la — (4T) [quand finiras-
tu de vagabonder la nuit ?].
Blodi,ir&, sm. et f. (4T) : coureur,
euse.
Blofe, sf. (4T ; 5 At) : prunelle (prune
sauvage) ;&/d/<J( 4 A).
Blofe, sf. pi. (4AJ) : partie de 1'avant-
train d'un chariot dans laquelle on
file le timon.
BlofiB, sm. (4T; a A) : petite pince*e;
pincement; bleu, pi neon.
Blofl, va. (4T) : pincer.
Blofni, sm. (4AI) : poirier sauvage.
Blofon, sm. U A • P oire sauvage.
Blofya, sf. (4T) : pinc^e.
Biol, va. (4AI) : teiller.
Blolu, sm. (5C) : homme qui tille le
chanvre.
BlondA, vn. (5M) : coqueter, cour-
tiser les blondes.
Blondd, dft, adj. (5Mr) : blond,
blonde, et pris comme subst. : bon ami,
bonne amie. Can le f&lie on de blonds,
lefon martU leu tarib'i [quand les fil-
les ont des amoureux, elles font mar-
cher leurs nigauds].
Blonyi, va. (3S*) : pincer.
Blosni, sm. (4 A, Ad) ; poirier sau-
vage ; blosnti (5 At) ; — , (4A,T) : prune-
lier (prunier sauvage).
Bloss&, sf. (7Jr) : prunelle.
— , sm.(4T) : pinion, bleu ; — (7 A) :
pinc£e.
Blossi, va. (2 A) : pincer.
Blosaon, sm. (4A,Ad) : poire sau-
vage.
Blostete, sf. pi. (6A): pince en bois,
servant a cueillir les chataignes recou-
vertes de leur bogue.
BlotsStS, sf. pi. (SB'a.B'm) : ciseaux
(de tailleur d'habits) ; blitsili (8Mc).
— , sf. pi. (8M) : pincettes.
Blousft, va. (4T) : tromper ; frl.
blouser quelqu'un, et se blouser : se
tromper.
Blous&, sf. (4T,A,A1) : blouse ;
bllousd (4Ab) ; bldd&(%h\&m) ; blldda
(4R). Syn. : rdliire (4AD); f rouliire
(4T).
Bloyt, va. (6A) : teiller.
Bloydson, sf. (4AI) : action de teiller
le chanvre ; veill£e oul'on teilje le chan-
vre. On dit aussi dans ce sens bloyerie
( 4 R).
Blu, adj. (4T,A) : bleu ; bliu (4R) ;
au fe'm. : blda, blwa (4T,A). Pris
subst. : pincon, bleu ; couleur bieue.
Ublu du 16. Allin s' banyi su rblu
(4A)[allons nous baigner sur le bleu du
lac, c'est-a-dire a un endroit ou le lac
est profond].
Prin gdra" a t&i, J £-/ on filou mi-
mtrdlon ; 4 fingueusera, 6 t' n'i var&
qe* du blu (4T) [prends garde a lui, c'est
un filou nume*ro un (de premier ordre) ;
il te flouera et tu n'y verras que du bleu].
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54
BLYE-BOQH
Lou Blu (4T) [les bleusj : sous ce
nom, on entend des soldats habiltes de
drap bleu ou un parti politique. A la fin
du siecle passe*, dans les guerres de la
Vendue, le mot Bleus d^signait les parti-
sans de la Revolution, tandis qu'a la
mfime 6poque il dlsignait chez nous
les partisans du roi de Piemont. A lin,
compdr, convin-\-Sn % \ Lou blu ne fan
pd com cin. | Lou bon blu san lou
Tounin (4T; [Allons compere , con-
viens-en, les royalistes ne font pas (n'a-
gissent pas) comme 9a. Les bons roya-
listes sont les habitants deTh6nes]. Au-
jourd'hui ce sont les gendarmes qui
sont ainsi surnomm£s , a 4T,A. A
Scionzier, on donne ce nom aux habi-
tants du Reposoir.
BlyS, sm. ( 4 T) : billet.
— , sf. (4T,A) : bille (pour sener en
tordant).
— (4A'g) : trait fait avec la scie sur
une piece de bois.
— (4T) : rondelle de sapin haute de
3o a 5o centimetres environ, que Ton
fend en ais minces pour faire des ancel-
les ou des bardeaux.
Bly«, 6t&, adj. (4A'g,R ; 3S') : blet,
mou. Se dit des fruits.
Blyi, vn. (4T) : biller (serrer en tor-
dant lacorde avec une bille); be'lye'
(6A) ; bilyi ( 4 A).
Blyon, sm. (4T,A ; 8B'm) : bille
(piece de bois de toute la grosseur de
l'arbre, destined a 6tre mise en planches);
bllyon (8M). Syn. : trb (4AI) ; cdri
(3S'). Dans le frl. : billon. Sta pice
bara tri blyon de fin pi (4T) [cette
piece de bois donnera trois billes de
cinq pieds].
Bn6sd, adj. (4Tg,A) : content. D" st
blin bne"sd a" vou rvi (4Tg)[je suis bien
content devousrevoir]. Dans bUn bnisd
il y a deux fois le mot « bien » ; blin
isd [bien aise] est moins expressif.
Bny£t&, sf. (4AI) : beignet.
B6, sm. (4T,Al,Aa; 3S) : grenouille
verte; crapaud sonnant (Bufo igneus
Laurenti); bd (4R; iB'; 6A). Lou bd
catSldn 14 rnolU (iB') [les crapauds
m^prisent les grenouilles], e'est-k-dire
les gens de basse extraction font sou-
vent fi des personnes qui sont de meme
condition.
— , sm. (4AI; 6Bv) : bouc.
— , sm. (4A,R) : bourg.
— , sm. (4R): bout. Jusqa bd ou tan
q'a bd (4R) [jusqu'au bout]. Pi-r a bd
(4R) [tout a fait].
— , sm. (8B'm) : sac en cuir dans le-
quel on transporte la vendange.
B6, sm. (7L,Lb) : taureau.
— . V. bd.
Bd, b8l&, adj. (4Ab,R) : beau, belle
V. bI6.
B6&td, sm. (3S) : petite Stable pour
cochons.
Bobft, vn. (3T,S) : rester dans Tin-
action. — (3S') : avoir Tair de r6fl£chir.
Boban. V. baban.
B6bd, sf. (4R) : petits copeaux de
bois produits par la hache ou le rabot.
Frl. : beluise.
BoMlie, sf. (5C) et bobly* (4T; :
bobine d'un rouet.
Bobna, sf. (4T) : bobine.
Bdbo. sm. (4T,A) : petit mal, bobo,
(terme enfantin).
Boc&, sf. (4T,A) : bouch^e.
Bocan, sm. (4AI) : bouc ; au fig. :
fitre m^prisdble. N'y a d* bocan pi a ti
(4AI) [il n'y a pas un fitre pire que toi
(plus me>risable que toi)].
Bocha, sf. (4T) : bouch^e ; bouchya
(3Be) ; boustya (6A) ; bostya (6A) ; bou-
tla (4 A) ; bocd (4T,A) ; boend (4T) ;
bochla (4Ab).
Bochafl, vn. (4T,Ab) : fitre en cha-
leur (se dit des chiens). Du mot bochl,
bouc. A Rumilly bochalyi signifie cou-
vrir (en parlant des animaux).
Bo$hftr, Ard&, adj. (4T) : mouchetf
de taches noires sur le museau (en
parlant des boeufs, vaches, moutons) ;
sali, machure* autour de la bouche (en
parlant d'une personne). Se dit aussi
des boeufs et des vaches a robe brune.
Bo$hftrd&, sf. (4T,A.Al) : vache qui
a des taches noires sur le museau;
vache a robe brune, brunon.
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BOgH-BOEL
55
Bo$hard&, va. (4T,A,AI) : salir, ma-
churer !e contour de la bouche, les
joues, en mangeant.
Boc'he, sf. (3S') : bosse.
B6che, sf. (8B'm) : tonneau; — (4R,
Al) : boule (au jeu de ce nom).
Bo$he, sf. (4T f A,Aa,Ab,R) : bouche;
bossi (JCn) ; boss! (8Bf); boste (6Ac) ;
botsi{8B\M).
— , sf. (2A; 4A'g; 5At,A') : laiche
(plante) ; — (4A'g) : foin de marais ;
— (5C) : javelle de bl£ noir.
Bo$h& , sm. (4T,A,Aa,Ab,Al,R) :
bouc; boghou (3S') ; bostS (6 A) ; botsB
<8M); bd (4AI ; 6Bv) ; bocan (4AI). Al
marXd i boghS (4Ab) [il est marie* en
bouc]. Se dit d'un homme qui va de-
meurer chez ses beaux parents, apres la
calibration du manage. A 3S*, on dit
marid a jhindre. A Th6nes, marfd in
bochi signifie vivre en concubinage.
t B6che, sf. (G; 4A,R) : cochonnet ;
pierre faisant l'oflfice de cochonnet;
boule (au jeu de boules).
f Bdcher, va. (4T,A; G; 6 A) : d6-
buter (une boule). Bdche^moi cette
boule, c'est-a-dire, chassez cette boule
avec la v6tre. Bdche^-la en place,
c'est-a-dire, frappez-la de maniere que
lavotreprenne sa place ; bdghi (4T,A);
Mchi (6k).
— quelqu f un (4T,A) : frapper quel-
qu'un en lancant contre lui une pierre,
un baton.
BocMre, sf. (4T,A) : babouin. V.
boshwirS.
Boc'hne, sm. (3S') : petit morceau.
Boc'hon, sm. (3S') : buisson.
t Bochot, sm. (G) ; petit tonneau.
Diminut. de f bosse, grand tonneau.
BocJiou, sm. (3S') : bouc.
Bocliwire, sf. (4AI) : babouin, bar-
buquet. Td di — , 8 bU ft, mon gri-
wl; Vd polu mdmd UJly'i (4AI) [tu as
des babouins, c'est bien fait, mon gail-
lardjtu as voulu donner des baisers
*ux filles]. Fri. : bouchire.
Boclia, sf. (4T,A) : boucle ; bocld
(8M).
BoclIA, va. (4T,A) : boucler ; bocld
(8M). Dans le frl. on dit : boucler une
affaire (4T,A;G) = terminer, conclure
une affaire. BoclXd on-n afird (4T,A).
Ajoutez-y cinq francs et Vaffaire est
boucUe.
— , vn. : boucler, friser.
BoonA, vn. (6 A) : manger par petits
morceaux.
— , sf. (4T ; 6A) : petite bouchee.
BocnB, sm. (3S* ; 6A ; 8M) : petit
morceau.
Bocnd, sm. (3S) : petit morceau ;
(3Ss) : morceau friand.
Bocon, sm. (4T,A,A1,R; 3S' ; 6A) :
morceau (de pain), bouchee. On bocon,
adv. [un peu]. On bocon cTomd, d'&n-
fan (4T) [un bout d'homme , un
bout d'enfant]. Mon bocon (en parlant
aun enfant) = mon ch6ri, mon chou.
Tres usit£ dans le frl. : prends-en un
bocon = un peu, ou un morceau. II ne
nous exrit que des bocons de lettre =
des bouts de lettre. —A Geneve, tenirle
bocon haut a quelquun est Equivalent
de tenir la drag&e haute a quelqu'un,
c'est-a-dire lui faire payer cher ce qu'il
desire, ou le lui faire attendre long-
temps. Bocon signifie aussi poison :
balyi le bocon (4T,A,R) = empoison-
ner. Frl. : donner le bocon. De la le
compost emboconer.
Bdda, sf. (4R) : ventre, panse.
Bodin, sm. (4T,A) : boudin ; bdin
(8M). D' n't mja q'on bodin [j'ai mang6
un seul boudin (une portion de boudin
longue de 12 a 20 centimetres et fer-
m6e aux deux bouts par un noeud)]. S'il
s'agit de plusieurs, on dit : manger
des boudins, plutdt que manger du
boudin. f Faire des boudins, saigner
des boudins (4T,A; G) (t. d^colier) :
saigner du nez. JosSfd lou bodin, in*
pu pd y aid (4T) [Joseph saigne du
nez, il ne peut pas y aller].
f Boebe ou bouebe, m. ou f. (G) :
fils ou fille d'un tel. Cest la boebe a
Joset. De Tall. Bube, garcon.
Bdela, vn. (3T,S') : crier, beugler.
B6el&, sf. (3S') : ventre, panse, in-
testins. Dimin. de bddd (4R). En vxfr.
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56
BOEL-BOLON
bodele. Bodele, puis bouelle ou boyelle
est une forme flmin. de bodel, boel,
boyau, qui vient du latin botellum.
Cerveau et cervelle, tonneau et ton-
nelle (cf. le doublet tunnel), vaisseau et
vaisselle, etc., sont des exemples de
double formation du meme genre. (L6on
Cl£dat : Glossaire de la Chanson de
Roland.)
f Bodle, sm. (G). V. le mot pru-
dent.
Boft, sf. (4T; 6A) : eoime du lait
qui vient d'etre trait.
BotPi, sf. (4T) : bounce.
— , vn. (4T) : manger en glouton,
bafrer ; f boufer (4T,A).
B6f&, sf. (3T) : fe'tuque (plante) ; — ,
(4A) : tonneau.
Bofce, sm. (4T) : buffet; — , (4T) :
second estomac des ruminants, autre-
ment dit le bonnet.
Bofu, fui, adj. (2A) : bossu, e.
Bd-frare, bd-pdre, sm. (4Ab) : beau-
frere, beau-pere. V. b6.
Bogralyi, vn. (4T) : s'occuper de
bagatelles, tripoter. Frl. : bougrailler.
Bdla, sf. (4T,A; 6Gv) : lessive.
Boi&ca, sf. (4T,A) : salmigondis ;
sauce trop claire et mal prepared.
Bolandire, sf. (4T,A) : buandiere,
lessiveuse. On tapS a" boXandiri [un
battoir (au figure"), c'est-a-dire une mi-
chante langue].
Le lyonnais a buyandiri. {La Ber-
narda-Buyandiri, tragi-comldie en pa-
tois lyonnais du xvn' s. V. F£dit. de E.
Philipon.)
— , sf. (4T,A) : buanderie ; (a Ge-
neve : chambre a lessive) ; bwSyandXusd
(6A).
Boienft, sf. (3Be) : petite lessive.
B6I6, sm. (4 A) : homme de petite
taille. V. bolIS.
Boion, sm. (4T,A,Ab) : petite les-
sive ; savonnage.
f Boire. Dans le frl. se boire le
sang (4T, A) [se morfondre, se chagri-
ner]. Tu me bois le sang avec tes de-
mandes sans fin (4T,A) [tu m'6nerves
avec tes demandes]. Je bois sur le til-
leul, sur la melisse (G) [je prends des
infusions de tilleul, de mllisse]. La
lune boit (4T, A) ; baigne (G) ; Parc-en-
ciel boit (4T,A), c'est-a-dire la lune est
entourte d'un cercle de vapeur ; l'arc-
en-ciel semble plonger une de ses ex-
trlmitgs 'dans un cours d'eau, ce qui
prlsage aux yeux du vulgaire, la conti-
nuation de la pluie.
t Boiton, sm. (G) : Stable a cochons.
Bojh6, sm. (4At) : taureau.
Bojhu, adj. et sbst. (4T,A,A1) : na-
tif des Bauges, canton du ChAtelard,
arr. de ChamWry ; tern. : bojhda (4T).
Bola, sf. (4T,A) : boule.
Bol&, sm. (4A'g) : agaric.
— , sm. (6A) : amadouvier.
Bolachu, adj. (6A). Se dit : 1* des
vieux arbres sur lesquels croissent des
amadou viers; 2" des raves et des carot-
tes dont la pulpe est devenue ligneuse
au printemps.
Bolal, sm. (5A') : agaric.
Bolanjhi, ire, (4T). V. bolondje.
f Bolant, boulant, adj. (G) : du pain
bolant [du pain bien boulange" (bien
p&ri, bien leve\ bien cuit)].
Bolatie, sm. (6A) : chercheur d*a-
madouviers.
B0I6, sm. (4T,A) : boulet.
B0I6, sm. (4T; 5 At; 6Uf):bolet;
agaric comestible; — , (4A'g) : amadou-
vier; 6/^(4Al).
BoleI,sm.(8A) : amadouvier (cham-
pignon) ; bois de noyer qui pourrit.
Bolttca, sf. (4T). V. boIAca.
Bolle, sf. (4T; 3 Be) : espece deseau
en bois, ventru d'un c6te* et aplatide
Fautre, servant au transport des liqui-
des ou des fruits; il est en general
muni dedeux anses en forme decorne,
d'ou le nom de cornu, corniua, qu'on
lui donne dans quelques locality.
Bolion, sm. (4T,A) : bouillon.
Boliu, adj. (4T ; 3S') : ventru ; gros
et trapu.
Boloma, sf. (aAj) : excroissance ou
irritation de la peau en forme de boule.
Bolondje, erfc, sm. {8M) : boulan-
ger, ere ; bolondU (5C) ; bolondyi (4A).
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BOLV-BONN
57
BolvarsA, va. (4T,A) : bouleverser.
Bolyi, vn. (4T) : bouillir ; bdudri
(4T) ; bhwdrS (4R). Boudre derive r&-
gulierement de bullire ; bouillir et
bolyi de bull ire. Dans le frl. on conju-
guc bouillir com me finir.
Ce verbe cede la place a cuire. Ainsi
on dit ordinairement la spa cu (4T,A)
[la soupe bout]. Au lieu de /aire bouil-
lir de la viand e, des chataignes, des
pommes de terre : firi cdiri, ou mtd
ctiri, d' vlandd, d* chdtanU, di tarti-
Commencer a bouillir se dit friend
(4T,A); fir$nd (3Be). Syn. : botnd
et brotnd (4T).
Boly4, sm. (6A) : jeune mouton ou
cochon gras et rond.
Bolyd, f. : bolyd, adj.(4T,A) : bou-
lot, otte (t. popul.) ; homme (ou femme)
gros et trapu ; bolyd, 6t& (6 A) ; bolyu
(4T; 3S') ; f bolyot, otte (G).
Boma, sf. (4AI) :chevre.
. B6m6,sm. (4T,A ; iDm ; 8 A ; 5 At):
menthe commune, ou baume des jar-
dins; — , (4T,A) : baume (medicament).
Bon, bon&, adj. (4T,A,A1,R; 6Ac):
bon; bon, bound (3S'; 8B'mj. Prov. :
Y ipd bon ceq'i bon, mi ce qipli (4T)
[n'est pas bon ce qui est bon, mais ce
qui plait] -= N'ipd bon ce q'i bon, mi
ceqe'co&te' (5A') [mais ce qui coute].
Can y 8 bon, y & prdu (4R) [quand
c'estbien, c'est assez, c'est-a-dire inutile
decherchermieux].
Bond-man, mot compost (4T,A) :
bonne-main, pourboire.
Bond-ni (4T, A,R) (bonne-nuit) ; mnd-
ni (4T) ; nani (4A). Syn. : bon viprd
(passim).
V. bonjhdr (bonjour).
t Bon-a-droit (G) : bonne mesure.
U marchande du coin fait toujours
bon-a-droit. Bonadri (4R) : beaucoup.
Bonba, va. (4T) : bomber, rend re
convexe; bossuer, bosseler.
Bonb&, sf. (4T,A) : bombe.
Bonbance, sf. (4^ A) : bombance.
Bonboni, sf. (4T,A) : bonbonne
(grosse bouteille).
f Bonbonnailles, sf. pi. (G) : bon-
bons, assortiment de friandises.
Boned, adv. (4Ab) : bien encore : ?
i-n ara-t-ou oncord ? — if i-n ara
boned (4Ab) [y en aura-t-il encore ? —
il y en aura bien encore].
f Bon-conrant (G ; 4A) : tout ce
qui est d'assez bonne quality. Ce roman
nouveau est du — (G). Les plaidoyers
de notre jeune avocat sont du — (G).
Nous ne tenons dans notre magasin que
du — , (c'est-a-dire des marchandises
dont la vente est assurle).
Bond&, sf. (4T,A) : bonde (d'un
tonneau ou d'un lung). Le bouchon
de la bonde d'un tonneau s'appelle bon-
don (4T,A).
BondancS, sf. (4AI) : betterave. On
constate ici le m£me fait que pour
boutique , primitiv. I' about i que ; la
voyelle initiale a Ite* conside>£e comme
appartenant a Particle feminin. De m£me
Vabondance est devenu la bondance.
Bondzor, sm. (8M) : bonjour.
Bonde, sm. (4T, A ; 6B) : bonnet ;
— dipritre, (6B) : oseille.
Bonet&, sf. (4T) : petit bonnet ; — ,
(4A) : bonnet de couleur.
f Bon-fond, sm. (G) : bon vivant ; un
tkourdi.
BonXS, sf. (4A,Ab; 5A'b) : fille
molle et indolente. Le sens propre est
beignet, frl. bugne.
Bonlon, sm. (4A,Ab; 5A'b) : garcon
mou et indolent.
— , sm. (6A) : enflure produite par une
foulure ou par la deviation d'un nerf.
Bonjhdr, sm. (iEp) : bonjour. V.
bonjhdr.
Bonjhftr, sm.(4T,Ab,Al ; 3S') : bon-
jour ; bonjhd (4A) ; bon^ddr (6B) ; bon-
der (8M); bontfr ; bonjhir (iEp).
T-ou qi cb pi toti li chambri si diri
bonjhd a sa mitrd ? (4 A) [qu'est-ce qui
court par toutes les chambres sans dire
bonjour a la maftresse de la maison ?]
(le balai).
Bonn&,sf.(3T):trolIed'Europe,vulg.
boule d'or, renoncule de montagne.
— , sf. (4 Ac'; 5Ab) : borne.
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58
BONN-BORB
Bonnft, va. (4T; iD) : combuger.
L' bard (richir/6, lasilii) dimi f mtd-
16 dtin I'igd p* lo bonnd, ou firibonnd
(4T) [le baril (le cuvier, le seau) coule,
mettez-le dans Teau pour Ic combuger].
— , vn. (4T) : se bonifier; abonnir.
Li pomi bonn&n dUn la patii (4T)
[les pommes se bonifient dans la paille].
V. abonnft.
f Bonne (de) (G) : de bonne hu-
meur, gai. II £tait de bonne, tout le
monde trouvait du plaisir a 1'entendre.
On dit aussi dans le mgrne sens : il
£tait dans ses bonnes.
f Bonner (bon conserve un son na-
sal), va. (4T,A ; G). V. bonna.
t — f (G) se dit d'une soupe ou d'un
mets qui contracte un mauvais gout,
en restant trop longtemps pres d'un
feu presque £teint. Si Madame tarde
encore, sa soupe bonnera, ou aura le
gout de bonne". A 4T,A, on dit goiit de
gonvi.
Bonomd, sm. (4TCAI ; 5A') : bouil-
lon-blanc.
Bononbxft, sf. (8 A) : orvale(plante).
Bon6r, sm. (4T,AI) : bonheur ; bond
( 4 A).
Bontft, sf. (4T,A) : bonte\ / v6 mldu
s' firi rispictd pi sa bontd qi pi sa
malici (4T) [il vaut mieux se faire res-
pecter par sa bonte* que par sa mi-
chancete*].
Bon'tt, sf. (4T) : beignet. La dmin-
jhi di bon'Vi (4T) [le dimanche des
Brandons]. Syn. : bunU (4A) ; f bugne
(4A) ; bnVetd ( 4 Alj; f bugnet (G) ; f bu-
gnon (G) ; f beugnet (G).
Bont&bld, (4T ; 3A): plein de bont£,
serviable.
Bonzddr, sm. (6B) : bonjour.
B60, sm. (4 A) : bord.
Boqfie, sm. (4T,A,Ab,A'g,Fm): fleur
des champs, toute plante portant des
fleurs ; bouquet. — d' mi ou dpintcuti
(4A*g) : auWpine ; — biu (4A'g) ; bttu
(4Ab) : bluet; — rossi (4FU1): toute
plante a fleurs jaunes. Q'X a-t-ou d' pi
bid qi ntri montariii i ntrou parjhi,
can lou boqie san Jleuri ? (4T) [qu'y
a-t-il de plus beau que nos montagnes
et nos vergers, quand les arbres et les
plantes sont en fleurs ?]
Boqdtft, va. (4T,A,Ab) : couvrir de
fleurs. Dans le frl. bouquet er. Elleavait
tout bouqueti son chapeau.
Bor, sm. (4T ; 3S) : bourg.
— , borti, adj. (4T,A,R; 6Ac,B,Gv):
vilain, degoutant. Bortd bitU (4T,A,
R) [vilaine bfite ; se dit surtout d'une
personne brutale, capable de tout]. Iva
fdre bdr sta ni (6Ac) [il va faire un
temps affreux ce soir]. O bon vejin, it
mon secbr ; ma find %dure ifd bdr
(6B) [6 bons voisins, a mon secours;
ma femme jure et tempfite].
B6r, sm. (4T) : bord ; bdo (4A).
B6r&, sf. (4T,A,A'g) : bourre.
BorA, sm. (6A,Am,Bq,U,Un) : tau-
reau.
Bor£, sm. (4AI ; 6A): taureau. L'bu
brdmi, mi I' bord borali (4AI) [le
boeuf beugle, mais le taureau mugit].
— , (6A) : billot de chfine ou de cha-
taigner destine a fitre converti en dou-
ves.
— , va. (6A) : bourrer.
— , sf . (6 A) : votee de coups ; averse.
Dans le frl. : bourrie.
Bor&C/he, sf. (4T) : bourrache.
Bor&d&, sf. (6 A) : sorte de jeu de
bille. V. onift.
Boradon, sm. (6 A) : vtn bourru.
BoralA, vn. (4AI) : se dit du beugle-
ment d'un taureau en rut : U bord bo-
rali. Borald se dit en plaisantant des
person nes qui orient ou font beaucoup
de bruit (4R).
Borali, sm. (4 A) : bourrelier.
Boraste, sf. (6B) : bourrache; —
sdva^de : vi purine.
BordwdA, va. (4AI) : tourmenter;
infliger de trop frdquentes ou de trop
fortes corrections. Frl. : bourreauder.
Borb&, sf. (4T) : bourbe; ecume;
— , (8M) : boue.
BorbadA, sm. (8B'm) : salsifis des
pre*s.
Borb6, sm. (4T) : bourbier.
Bdrbd, sf. (4AD) : e*pi de mais.
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BORB-BORN
5 9
BorbeU, sf. (6 A) : touffc d'herbe ou
de ble" qui s'eMeve au-dessus des autres
liges.
Borcalyi, vn. (4T) : carcailler. La
cdtti borcalU, ou brocalU.
Borch6, sm. (aAj) : poche placle
en-dedans d'un gilet pour contenir une
boilrse, un porte-monnaie.
Bordiafe, sf. faR) : e'cureuil.
Bordin, sm. (4T; 6Ac,Gv) : brin de
bois, de foin , de paille, ou grain de
poussiere, qui est tombe" dans I'ceil.
Bordon, sm. (6A) : aftrontaille ; bil-
lon (ados) que la charrue a mal trace" ;
bord inf£rieur d'un champ en pente
dont il faut de temps en temps repor-
ter la terre au sommet.
— , sm. (4T,Aa) : bourdon (abeille).
Bordw6re, sf. (4AV') : hanneton ;
bordiiri (4 Am; 2F),
Bordz6, daft, adj. (8M) : bourgeois ;
bordtf (8B'm).
Bor6, sm. (4T,A,Ab) : collier (partie
du harnais des chevaux de trait). Ce
mot se trouve sous !a forme borrei
(iA, 1684) et borre (iA, 1614) : ung
bos (bat) et un borre,
Bordclld, sm. (4AD) et borinclW
(4A'g) : abat-foin. Syn. : trap* (4T ;
iDm ; 7Jr ; 8B\Bf) ; trapon (4T; 1 Dm);
donm (4T; 1 A); dinXou (4Ab) ; di-
rilu [6A ; 8B'). Ces mots deYignent une
sorte de guichet qui s'ouvre dans une
fcurie a la hauteur du ratelier et par le-
quel on fait passer le foin.
Borelyi, sm. (4T) : bourrelier.
Borere, sf. (6A) : baratte. V. borir*.
Borg^A, va. (4T,Aa; 3 Be) : attiser
(le feu); — , (3Be) : remuer constam-
raent les pieds.
Borgd, sm. (8B'm) : rouet. V. bdr-
Borgonie, sf. (4T,A) : Bourgogne.
E-l a itd in — p'i cachi sa pargonU
(4T) [il a £te" en Bourgogne, pour y ca-
cher sa honte] ; c'est-a-dire il a du
quitter le pays.
Boricd, sm. (4T,A) : ane, bourri-
que. Le f£m. boricd ne s'emploie a 4T
quelorsqu'on veut designer que c'est
d'une anesse qu'il s'agit. Ailleurs pour
anesseon d it sdmd.
Borir*, sf. (4T,A,A1,R) : baratte.
Iond cd vwidd la panirB, \ L'dtrd pa
charqhi la borirS \ E q si chi r mi
d'amiudyiu. \ L baty'iu (4R). V. ameu-
dy£u. Borriere ( 1 A, 1 6 1 5).
— , (4Ab): femme de petite taille et
fluette.
Borivan, sm. (6A) : glouton, ba-
freur.
BorjArft, sf. (6 A) : hanneton.
Borjhai, alsi, sbst. et adj. (4R) :
bourgeois; borjhi, isd (4T,A); bor~
d\i (8M) ; bordtf (8B'm).
Borjhon, sm. (4T,A) : bourgeon.
BorU, vn. (4T,A) : crier, beugler;
pousser des cris d£sesp6r6s.
— , (iBm;6B) : brCtler. Can on-n
engrissi lou sold d'on pilin, i diq'on
lou borli ( 1 Bm) [quand on graisse les
souliers d'un ingrat, il dit qu'on les lui
brule]. A fource di \daqetd t 12 filU di
la Zditd lichdn borld la pild (6B) [a
force de bavarder, les filles de La Giet-
taz laissent bruler la soupe de farine].
Borl6rd, sm. (4T) :enfantqui pleure
sans cesse en poussant des cris ; bor-
leri (4 Ab). %
Borld, sm. (4A) : jeu de hasard,
sorte de baccara, autrefois totere" a An-
necy, a l'£poque des foires de la Saint-
Andre".
BornalS, sf. (4T,A; 2 A) : creux
dans un arbre; petite grotte. Diminutif
de bournd, frl. : bornale. Le quatrieme
pont de Brogny, pres d'Annecy, en re-
montant le Fier, s'appelle pont de la
Bornald.
Bornalu, adj. (4T,A) : rempli de
trous ou d'excavations. (Se dit des ar-
bres et des rochers.) Au fig. s'applique
aux person nes dont la figure est greM6e,
marquee de la petite ve"role (4 A).
Bornatse, sf. (Mont-Saxonnex) : pe-
tit placard pratique" dans le mur pres
du foyer ; c'est la qu'on place la petite
lampe nomme"e crwisi ou crwisu.
Bornatsfe, sm. pi. (6A) : issues late"-
rales par lesquelles la fume"e s'echappe
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6o
d'une chemin^e dont le haut est cou-
vert par une pierre plate ou par de la
maconnerie.
Born6, sm. (4T,Ab,R; a A ; 6Bv) :
piece de bois de i o a 12 centimetres de
diametre, perforce et servant a conduire
l'eau a une fontaine. Se dit aussi des
tuyaux en terre cuite servant au mime
usage; bornii (8B'm) ; bornXd (4A) ;
t bourneau.
— , bassin de pierre ou de bois, dans
lequel tombe l'eau d'une fontaine. Se
dit aussi de la fontaine elle-m6me (4T).
— , (6A) : trou fait sous terre par les
rats ou par les mulots.
Born6t&, sf. (6A) : abeille des bois
qui fait son nid dans la terre ; sorte
d'entonnoir pour fa ire des saucisses.
Bornicant, e, adj. et sbst. (G) :
myope ; se dit aussi des personnes qui
clignent des yeux ou qui ont souvent
mal aux yeux.
BornI6, sm. (6A) : boyaux de toile
ou de caoutchouc servant a Parrosage ;
-, (4A). V. born*.
B6rnI6, adj. (4T) : borgne. On chu
bdrnXd (4T) [un chou borgne].
Bornlon (a-), loc. adv. (6A) : a taton
dans Tobscuriie*. A la bornlon (4 A),
mime sens (forme* sur borgne).
Bornu, adj. (G ; 8M) : rempli de
trous, de cavitis. Se dit des troncs
d'arbre, des raves, des pommes de
terre. V. bornalu.
Bdr6, sm. (4AI). V. bd.
Bord, sm. (4Abj : enfant gros et
gras, mais de petite taille ; borotd se dit
d'une femme.
Boroche, sf. (iDm ; 4A'g ; 5 A', At) :
bourrache.
Boron, sm. (4A): l'oeil qui est le plus
rapproche* de Tempatement d'un sar-
ment de vigne ; — , (6A) : personne cor-
pulente qui mange beaucoup.
Borotd, vn. (aAj) : bouder.
Borot&, boriri, sf. (4Ab) : femme
fluette et de petite taille.
Bordudft, va. (6A) : fouler le raisin
dans la cuve.
— , tourmenter ; infliger de trop M-
BORN-BOSQ
quentes ou de trop fortes corrections.
Bon&, sf. (4T,R,Ab; 5At) : bourse.
Can ma borsd fd tin-tin, td f mandd £
mon cosin ; mi can U fd ta-tb, td V
mandd s'in va (4T) [quand ma bourse
fait tin-tin (est pleine), tout le monde
est mon cousin ; mais quand elle fait
tata (quand elle est vide), tout le monde
s'en va]. Can ta borsdfd trintrin, td le
monde £ ton vesin [voisin], can € X apt
re* dedU [plus rien dedans], 16 jalou £
son conti [les jaloux (ils) son t contents].
Chd qd chu£ de si bitU a chui de sa
bdrsd (6Am) [celui qui a soin de ses
animaux domestiques a soin de sa
bourse]. — d'incord (4T) > — dicord
(5 At) : bourse a pasteur (plante).
Borson, sm. (6A) : petite poche a la
ceinture du pantaion.
Bort6s&, sf. (4R) : animal de^oO-
tant, repoussant. Se dit aussi des per-
sonnes.
BortifaUe, sf. (iDb) : mangeaille;
frl. pop. : boustifaille.
Bora, adj. (4T,A) : bourru.
— , sm. (4T,A) : un bourru; vin
bourru. Se dit igalement du vin blanc
nouveau, qu'on appelle vin ford,
Boryan, sm. (4R) : traitre, homtne
diloyal. On cou d' boryan [un coup de
traftre].
Bory6, sm. (4T,A) : bourreau. Par
extension de sens, boryd, ddd, (4T,A) :
homme ou femme qui commet des ac-
tes de cruaute\
Bory6da, va. (4T,A). V. f bour-
reauder.
Bosar*, sm. (6 A) : anus.
f Bosculer, busculer, va. (G ; 4T,
A): bousculer.
Boaire, sf., ou coed bosiri, (4Am) :
ver blanc.
Boson, sm. (yh) : bouillon-blanc
(plante).
— , (4T» A ) : a ufs que certaines mou-
ches diposent dans la viande ; poson
(4R).
Bosq^ sm. (8 A) : bouquet, trochet;
— de cirigi [bouquet de cerises] ; — di
nui [trochet de noix].
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BOSS-BOU
61
Bdssi, sf. (6U) : tonneau.
Boss*, sf. (4T,A,R; 3S) : bosse;
bdssi (4A,AI) ; boc'he (3S'). Syn. : cdcd
(4A,AI). 5* fire onnd bossi (4T,A) [i #
se faire une bosse au front par suite
d'une chute, d'une contusion ; a* rire,
se faire du bon sang]. £>' mi sift onnd
bossi | A cla chancrd di nod ; \
Jami cT n'i tan risu ! | Mdre, amortd
f crvisu (4A) [Je me suis fait du bon
sang a cette maudite noce; jamais je
n'ai tant ri ! Mere, Iteignez la lampe].
— , sf. (4T) : gros tonneau ; bosse
(6Ac,Am,Bq ; G) ; bdssi (4R).
Boese, sf. (3Cn) : bouche.
B6ss&, f frl. bdsse, sm. (4A) : maftre,
patron. Syn. : singe, en argot d'atelier.
Boss£t&, sf. (6A) : petit tonneau
(dimin. de bosse).
f Bossette, sf. (G) : grand tonneau
d'environ mille litres, qui sert a rentrer
la vendange.
Bossi, va. (4T ; 2 A) : battre, frapper.
Y e tin di bossi V beurd (4T) [il est
temps de battre la crtme pour faire du
beurre]. Qi tri, q'i bossi, q'i crivi
<4Tj) Lqu'il tire, qu'il donne des coups,
qu'il creve] (il s'agit de I'esprit follet).
— , vn. (6Gv) : 6treen chaleur.
Bossi, sf. (8Bf) : tonneau; bouche.
Bossoa, sm. (4T,A) : buisson ; bo-
c'hon (3S'); bwisson (5At).
Bossu, swa, adj. (4T,A) : bossu ;
bofu, bof&d(2A).
Boetar, sm. (6A) :boeufa robe b rune;
en parlant d'une vache on dit bostdrdd.
BostardA. V.bochardA.
Boste, sf. (6 Ac) : bouche.
B6ste, sf. (6 A) : tas de bois de chauf-
fage ; groupe de grappes sur le meme
cep.
Bostfi, sm. (6A) : bouc; verge du
fleau a battre !e ble\
— ,sm. (6A) : javelle de bl6 noir ; —
(6B): raiponce en Epi.
Bostyi, boustya, sf. (6A) : bou-
chee.
Boti, sf. (4T,A) : botte (chaussure
de cuir).
— , : quantity d&erminEe d'objets de
mfime nature lie's ensemble. Au lieu de
botd, on dit aussi, quand il s'agit d'as-
perges, de carottes, de cardes poises :
paq'i (4T,A), quand il s'agit de poi-
reaux : iJasse (4T,A ; G), et quand il
s'agit de poires pingtton (4R).
B6t&, sf. (4AI) : onglon (d'un boeuf
ou d'une vache), sabot (d'un cheval) ;
— , (6A) : socque.
Botarwa, sf. (4Ab) : borne placed le
long des chemins (bouteroue), et appe-
l£e ailleurs chasse-roue.
Botes, sf. (4T,A) : boutique ; botictf
(5C).
Botelion, sm. (8B'm) : primevere
officinale.
Boter6, sm. et adj. (6A) : hommede
petite taille, gros et ventru.
Boti, sm. (4T,A) : bonier.
Botna, va. (4T,A) : boutonner.
— , vn. (4T) : produire des bulles
d'air (en parlant d'un liquide) ; entrer
en Ebullition, commencer a bouillir.
T-ou q' la spa botoni ? (4T) [est-ceque
la soupe commencea bouillir ?]— ,(4T) :
bourgeon ner.
Botnye, sm. (6Ac,Gv) : bouvreuil.
Du mot boton ; litt. qui mange les bou-
tons des arbres.
BotolIS, sf. (4T,A,Ab) : bouteille ;
botilti (8Bf).
Botolion, sm. (4T,A,R) : barillet de
trois a six litres ; au fig. : petit homme.
— , (4AI) : gourde.
Boton, sm. (4T,A) : bouton; —
(6Gv) : moyeu (d'une roue) ; — , (yh) :
gratte-cul (fruit de I'Eglantier). Boton
d'dr (4T,A ; jSr ; 5 At) : bouton d'or
(nom vulg. de la renoncule acre) ; — ,
(5At) : trolle d'Europe.
Botonehir, sm. (7Jr) : Sglantier.
Bots&r, Ard&, arda, (8M). V. bo-
char.
BotsS, sf. (8B',M) : bouche.
Botsft, sm. (8M) : bouc.
B6u, sm. (4T,A; 6Ac) : Stable; — ,
(6Ac) : £curie.
Boa, sm. (3Ca ; 5M ; 8Bs,Mc) : tau-
reau ; — (5A ; 6A ; 8M) : boeuf. On vd
sovi on stari verii, can 16 bou tirdn
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6a
BOUB-BOUR
pdpari (6A) [on voit souvent un cha-
riot verser, quand les boeufs ne tirent
pas Egalement].
— , sm. (4Ab) : grenouille verte.
f Boube, sm. (G) : enfant; jeune
bouvier ; jeune p&tre.
Bouch6, sm. (4AI) : sauvageon ,
jeune arbre non greffe* ; enfant sombre,
petit pour son age.
f Bouch6re, sf. (4T,A ; G) : ba-
bouin, barbuquet.
Bouchevan, sm. (6B) : scabieuse.
* Bouchi, lrfc, sm., sf. (4T,A) : bou-
cher, ere.
— , va. (4T,A) : boucher.
Bouchi, vn. (6Ac) : e"tre en chaleur.
(Ne se dit que des chevres.)
Bouc'hi. va. (3S') : battre, frapper.
Bouchon, sm. (4T,A) : bouchon.
BouchyA, sf. (3 Be) : bouchle.
Boudann&, sf. (4T,A) : espece de
fromage maigre, fait de lait de vache.
Dans le frl. boudane.
Boufa, vn. (8M) : bafrer ; frl. bouffer
= manger avidement.
Boufle, sm. pi. (3S') : balles les plus
grossieres du ble\
f Bougiller, bougillonner, vn.
(4T,A ; G) : bouger sans cesse.
f Bougillon, sm., onne, f. : enfant
qui ne peut se tenir en repos.
Bougralyi, vn. (4T,A ; 3S) : s'occu-
per de petits riens, de petit s travaux
manuels; tripoter. Frl. : bougrailler
(4R). Derive* : bougrallon, polisson.
Boutt,sf. (6Ac; 8B'm,M ; 3S') : les-
sive ; f bouye (G).
— , sf. (6A) : g^nisse de trois a
douze mois ; au-dessus de cet age, on
dit mo^e, mojht.
t Bouillon, sm. (4T,A ; G) pris
au fig. signifie 1 * averse : nous aurons
cesoirdu bouillon; 2' comme en fr.,
boire un bouillon signifie e"prouver une
perte considerable.
Boulon, sm. (iT) : blanchissage au
savon ; savonnage; — (G et 8M) : pe-
tite lessive.
BouHft, sf. A. Constantin n'a pas
releve* ce mot, et je nesais a quelle locar |
lit^ rattribuer. Onofrio (au mot boilla)
mention ne bouille comme Savoyard ; il
cite deux vers de la Joyeuse Farce d'un
Curia (curial) qui trompa par finesse
la fern me d'un laboureur (1596), ou
bouille a le sens de jeune fille : Y \ia de
bouille en ceta vella, \ Mai de trey [il y
a des jeunes filles encette ville, plus de
trois].
Les formes similaires des patois lyon-
nais, bressan, maconnais, ont la m£me
signification. Onofrio dit en terminant:
« Je ne trouve dans les autres patois
aucun analogue a ce mot, dont le radi-
cal ne m'est pas connu et dont Fusage
paralt limits aux provinces qui avoisi-
nent le Lyonnais. »
Puitspelu cite (au mot bollf) le lyon-
nais et le forez. bdye (bd-ye), le br. bo-
lia f Tori, boile et le sav. bouille. II dis-
cute trois Etymologies, dont aucune ne
le satisfait entierement. L'£tym. bocula
semble la plus vraisemblable. Boulte
ne serai t autre alors que bouXd pris au
fig., mot qui a 6A signifie jeune g£-
nisse. Boulte n'a pas d*£quivalent dans
les Glossaires de Bridel, de Gaudy,
de Humbert, de Brachet et de Gil-
lieron. Faut-il voir dans ce mot une
variante de bolyi ou bolU ?
Bouly6, sm. (3S) : croute seche qui
se forme sur une plaie ; escarre.
Boun&, sf. (4T, A ; 6A ; 8B'm) : bor-
ne, limite.
— (6A) : enfant qui est petit pour son
age.
— (3S' ; 8B'm) : tern. deTadj. bon.
Bounft, vn. (5A'b) : se bonifier;
abonnir; bound (4Ab).
— , va. (4T,A) : borner un champ.
Bound, vn. (4 Ab) : refuser de manger.
f Bouquet. Dans le frl., peut signi-
fie r une fleur des champs Ipanouie :
J'ai vu un beau bouquet rouge dans un
champ de ble\ On l'emploie aussi dans
le sens de « pot ou vase a fleurs » :
Rentre les bouquets.
Bourft, va. (4T,A) : bourrer; presser
quelqu'un contre quelque chose ; pous-
ser avec fracas une porte. — f bour6>
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BOUR-BOUR
63
(3Be); — le bur (3S') [battre la cre"me
pour faired ubeurre]. (Dans le frl. : bat-
tre It beurre.
Ni me* bourd dan pd (4T) [ne me
pressez done pas]. La diligince iti
plennd com on-n wa ; on-n M td bourd
lou-% on contri lou%- dtrd (4T) [la dili-
gence e'tait pleine com me un oeuf ; nous
etions tous presses les uns contre les
autres], Cwi % t-ou qi bouri U pourte*
com cin ? [qui est-ce qui pousse les
pones com me ca ? (avec tant de fracas)].
— , vn. (4T) : souffler avec force (en
parlant du vent).
— , sf. (4T,A) : bourse (votee de
coups) ; averse. V. f bourr6e.
BouratA, riatft, va. (8M) : battre la
creme pour faire du beurre.
Bourdi, va. (3S') : pousser fort par
derriere un v^hicule trop charge.
Bourdla, sf. (3S) : gros travail fait
en peu de temps.
Boure, sm. (3C) : raiponce en 6pi.
f Bourguindte, f. (G) : Paysanne
(Bourguignonne) du Jura. Voire femme
est aussi marchandeuse qu'une Bour-
guindte.
t Bouri f bouri f (G, comme dans
la Bresse) : cri pour appeler les canards.
A Rumiliy et a Albens : court I court !
Dans le patois vaudois, la femelle du
canard s'appelle bouritd.
tBouriUon, sm. (G) : nombril.
Bourire, sf. (3S') : baratte.
Bourna, sf. (4T; 6B) : creux dans un
arbre ; grotie, excavation naturelle dans
un rocher. 4
Cheminee particuliere aux chalets.
(Cette sorte de chemin^e prend nais-
sance au milieu du plafond de la grand e
chambre; elle est carrie et formed de
quatre parois en planches; a sa base
elle mesure de a a 3 metres ; au som-
met elle a environ 0*70.) On y accroche
les jambons pour les fumer.
La bournd du rndr (4T) [la taniere
du renard]. La —fonme* (4T; 6A) [la
cheminee fume].
Parmi les drive's et les composes de
bournd, citons borne" t bornld, bornald,
bornu, bornalu, bornatsi, borne* td, ca-
bornlon, cabournd, f bourneau, f ca-
bourne, f s'encabourner.
— , sf. (6A) : borne, limite.
— (6A) : petite hutte.
t Bourneau, sm.(4T,A;G). V.born6.
Bournld, adj. (4As,Ab) : borgne,
aveugle ; bdrnld (4R). Syn. : biclid (4
T) ; bicld (4A). Dans le frl. le pleo-
nasme borgne d'un cei/esttres frequent
et s'explique aise'ment par le besoin de
clarte\ (Borgne en effet s'emploie sou-
vent comme synonyme d'aveugle, pour
designer une personne privet comple-
tement de la vue).
Bourd, sm. (4AI ; 3Be ; 8M) : beurre ;
bourrd (8 B'm). Bourd V — (3Be) [bat-
tre la crime pour faire du beurre].
Bouron, sm. (3S') et bouru (lafi)
(3 Be) : babeurre.
f Bourreaude, sf. (4T,A ; G) :
femme qui commetdes actes de cruaute*.
f Bourreauder, va. (4T,A ; G) :
tourmenter, maltraiter.
t Bounce, sf. (4T,A,R ; G) : rebuf-
fade, riprimande faite avec e*clat; — ,
(4T,A,R) : votee de coups ; — , (4T,A,
R ; G ; 6A ) : presse, travail acharne\
mais de courte durie ; — , (4T,A,R ;
6 A) : averse accompagnde d'un grand
vent et de coups de tonnerre ; bourras-
que. Nous avons une bourrie a la
fin de Tanne*e [une grande presse, ou
une quantite* decommandes]. Par bour-
ses [par moment et avec force] : tra-
vailler par bourries.
t Bourrer, va. (4T,A) : presser con-
tre ; — , (4T,A ; G) : pousser avec fra-
cas une porte.
— (se), (G) : se battre. V. bourft.
Au jeu de billes, les enfants disent
s'y bourrer, en parlant de celui qui lance
trop \ivement une bille : tu t'y bour-
ns.
f Bourrin, sm. (G) : brisures de
menu bois qui se d&achent des fagots
entassls. Se rapporte au francais bour-
rie (fagot de menues branches qui
n'ont pas plus de a centimetres de dia-
mctre ; le fagot proprement dit contient
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64
BOUR-BRAG
des branches dc a a 8 centimetres d'£-
paisseur).
t Bourrique (cheval, ane, anesse,
maigres et ch£tifs). Dans le frl. ce mot
est g£n£ralement du genre masc.
f Bourron, sm. (4 A) : baguette de
fusil ; instrument servant a bourrer les
petits canons de bois de sureau (petards),
les bottes, clifoires, etc.
Bouryg, sf. (8A) : rhododendron.
Bdusa, sf. (4T) : bouse ; beusfi (4A);
bdsd, bdwsd (4AI). Q dmerd p6 mldu :
birS U san d'on pindu u bin mjhi rii-
poriti cwitd u solwi ? (4T) [qu'aime-
riez-vous mieux : boire le sang d'un
pendu ou bien manger un gateau cuit
au soleil] ? R£p. : 16 pin, na bdusd.
Boust6, sm. (6A). V. bouch6.
BoustifallS , sf. (4T,A,R) : provi-
sions de bouche ; f boutifaille (G) ;
boustifaille (4A).
Bouta, sf. (6A) : poign£e (de ble\ de
foin).
Boutla, sf. (4A) : bouch£e.
— , pp. (4A) : Douche* ; pin boutla [vin
bouch£, vin fin].
Bouva, sf. (7Jr) : c6ne de pin, de
sapin.
Bova, sf. (4T,A,R; 5C) : troupeau
debceufs; legros b£tail d'une Stable;
— y (4AI) : Stable d'un chalet ou il n'y a
quedesvaches; (ratable des habitations
d'hiver s'appelle a Leschaux bdw, bd) ;
— , (6A) : le gros bewail d'un chalet ; on
l'appelleaussi bopdson ; — , (5C) : £curie.
Cwi 7-ou qe pa tote le ni diin la bovd
breudd le fin parmi la patle ? (5C)
[qui est-ce qui va toutes les nuits dans
F^curie meManger le foin avec la paille ?]
Bovache, sf. (8A) : c6ne de pin, de
sapin.
Bovarte, vn. (6 A) : £tre en chaleur
(se dit des vaches).
Bovason, sf. (6A) : gros bewail d'un
chalet.
Bovata, sf. (6Am; 7J ; 8A) : c6ne
de pin, de sapin.
Bovata, vn. (6Gv,Ac) : £tre en cha-
leur (se dit des vaches).
BdvatsS, sf. (8B'm) : c6ne de sapin.
Bov6, sm. (aSm) : taureau.
Bor&e, sm. (4T f A) : jeune taureau,
bouvillon ; — , (1 Ab,Db,E; aJj ; 3Rp):
taureau ; — , (4T,AI ; 7 J ; 8 A) : colchi-
qued'automne; — , (4T,A) : bouvet
(sorte de rabot).
Bov6ron, sm. (4T,A,A'g) : jeune
bouvier, pique-bceuf.
Bov&ta, sf. (6Ac) : colchique d'au-
tomne ; cone de pin, de sapin.
Bovi, sm. (4T,A,R) : bouvier.
Bovire, sf. (4T,A,R) : fern me d'un
bouvier.
— , sf. (4T,A,Ab) : ver luisant.
— (4T) : courge vide>, dans Tinteneur
de laquelle on peut mettre une chan-
delle aliunde. Dans les environs d'An-
necy, on placait autrefois ces courges
sur le bord des chemins, apres y avoir
fait des trous figurant le nez, les yeux,
la bouche, pour effrayer les poltrons.
On appelait ces courges titd de md
[t£te de mort].
— (4AI) : bergeronnettes.
Bovna, sf. (4T) : gros bewail d'une
Stable.
Braca, sf. (4T) : femme braque, ^tour-
die; — (3T) : bavarde. V. bracd, msc.
Bracalyon, sm. (4T) : petit e*tourdi.
Bracha, sf. (4A) : brassee de foin,
de bois.
Bracd, adj. (4T), au f6m. bract :
braque, e*tourdi.
Brac6, sm. (6A) : clou a deux t£tes
pour gros souliers.
Brafa, sf. (4T) : brassed de bois, de
^foin ; brafla (4Ab,AI) ; bracha (4A).
Syn. : fdchnd (4T,AI) ; inboutd (4T,
A'g); inboutd (iEp); iboutd (4A,A1).
— , va. (4T) : brasser.
Brafa, sf. (4T,A) : f brafe (G), fem-
me vive, qui parle beaucoup, s'agite de
mtme et fait tout de travers, faute de
reflexion.
Brafaljon, sm. (4T) : se dit d'un
homme qui a les deTauts d'une brafl ;
se dit aussi d'un homme qui aime a fu-
reter.
Braila, sf. (4Ab,Al). V. brafa.
Brag6, sm. (8M; 5C) : brasier.
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BRAI-BRAQ
65
f Brailtee, sf. (4T,A ; G) : cris, pa-
roles prononcles en brail lant ; gronde-
rie. Tu m'essourdilles avec tes brail-
lies (G) [tu m'assourdis a force de
brailler]. Peu a peu il se facha et nous
blunt brailUe(4.T,\ ; G). (Humbert.)
f brailler ie(^Y, A) : finissez-vous bient6t
voire brail lerie? (4T).
Bralyi, vn. (4T,A) : brailler.
Bram&-fan (4R); branmd-fan (4T):
enfant qui demande toujours a manger.
Nom de lieu assez r^pandu en Savoie
(comme dans le Lyonnais, dans le
Dauphine* et g6n£ralementdans leMidi),
soitqu'il rappelle une ancienne famine,
soit piutdt quil d^signe un terrain
sterile.
fBr&me-e, sf. (4T,A ; G) : cri, hur-
lement. Faire, pousser des brdmies.
f Bramer (d long), vn. (4T,A ; G) :
seditdespersonnes pour crier, vocife*rer;
se dit en outre des veaux, vaches et
boeufs pour mugir, beugler. En patois
bramd (4T,A,R) (en parlant des per-
i sonnes) ; branmd (4T) ; bramd (3S')
(en parlant des veaux, vaches et boeufs).
Dans son Glossaire, Onofbio fait un
i certain nombre de citations empruntles
I au patois Savoyard. Entre autres, il rap-
1 porte (au mot brama) les trots vers sui-
vants, tir£s de La Joyousa Farsa de
Toannou du Tr eu (iSg^): Y sefecha
en grand colere \ Ebrammave com' on
pati I En appelant to sou archi. [II se
mit en grande colere et criait comme
un marchand de chiffons, en appelant
tous ses archers].
Remarquons que bramer (d bref) ne
se dit plus en francais que du cri du
cerfet du daim. Pour cetle restriction
du sens, cf. braire, dont le sens primi-
tif est crier (en general), puis spe'ciale-
ment en parlant de Pane.
Bran, sm. (4T) : cri lugubre, hurle-
ment.
BrancA, va. (4T,A) : braquer ; f bran-
quer(G;4T,A).
Brancar, sm. (4T) : brancard (ci-
viefe a bras) ; brancdr (4AD) ; brancd
(4A).
Branche, sf. (4T,A) : branche. Syn. :
biold(\ Dm).
Dict. Anal. : Branche de sapin se dit
did d sapin (4T,A; SA');senyon (3S*);
gald ( 4 A'g).
Forgald ( 4 T, A, A'g,AI) ;frugald(6V);
frinald ( 1 Ep) signifient une grosse bran-
che avec ou sans bifurcations.
t Brand, sm. (G) : meche soufr^e
qu'on brule dans les tonneaux. Ce vin
est bon, mais il a le goat de brand,
c.-a-d. un gout de soufre. (Humbert.)
Brande, sf. (3S*): fane (tiges de
pommes deterre).
f Brandenailles, sfp. (G) : blan-
chaille, menu fretin.
t Brander, va. (G) : meaner un ton-
neau.
Brandevnii, sm. (iTs) : celui qui
fait feau-de-vie. A Sciez (iTs) Peau-de-
viese dit ddevi et non brandvin. Comme
on le voit, si le simple a disparu, le
derive* existe ; ddevi, plus recent ou
plus fr£quemment employe* que brand-
vin, a fini par supplanter ce dernier
mot.
Brandon, sm. (3S*) : petit seau en
sapjn de forme ovale ; on le porte a la
main par une des douves qui d^ passe
les autres.
Brandvin, sm. (4T,Tg,Aa ; 6A ; 8M,
B'm) : eau-de-vie. De Tall, brandwein,
eau-de-vie.
BranU, va. et vn. (4Aa ; 3S\T) :
branler, secouer.
Branl&-fat&, sm. (6A) : faineant.
De Jatd (poche) : le branld-fatd va se-
couer ses poches, semer son argent de
cabaret en cabaret.
Branm&, sf. : brgme, poisson (patois
du Bourget).
Branma, vn. (4T). V. f br&mer.
£ Branquer, va. (4T,A ; G) : bra-
quer.
Branzin, sm. (4T) : marmite; bron-
V" (4A).
BranznA, sf. (4T) : le contenu d'une
marmite ; bron%nd( 4 k).
f Braque, adj. (G) : vantard, ha-
bleur.
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66
BRAS-BREC
Brfts&, sf. (4T,A) : braise. Dans lefrl.
le mot braise ne s'emploie au sing, que
lorsqu'on parle d'un seul charbon ar-
dent : j'ai pris une braise. Dans tout
autre cas nous employons le pluriel:
acheter des braises ; £touffer les brai-
ses ; tomber dans les braises [acheter
de la braise, £touffer la braise, etc.].
Argot : il n'a pas de braise [il n'a pas
d'argent].
f Brasaille, braisaille, sf. (G) : me-
nu charbon de bois, poussier de char-
bon. V. brSsallS.
Brftsi, sm. (4T) : brasier; bragi
(8M).
BrasoU. V. br&oM.
Brassft, va. (8M) : brasser.
— , sf. (4A) : ccrtaine quantity de mor-
tier fait en une seule fois. Dans le frl.
brassie.
Brass&-coq£, sm. (6 A) : c6libataire
qui prepare lui-m6me ses repas. Litto-
ral. : brasse-ceufs.
Brasse, sf. (4T) : brassed, espace
qu'un nageur peut envelopper en e"ten-
dant les bras; brasse (G). Brachia a
produit un sf., comme tant d'autres
pluriels neutres. Le sens primitif est :
les deux bras, puis ce que peuvent con-
ten ir les deux bras. Brace ou brasse a
donne" embrasser. La forme masc. bras
vient du sing, bracckium.
t Brass^e. Se battre a la brassie (ou
a brasse-corps) (G) : lutter a bras-le-
corps.
f Brassie de mortier (4T,A) : melan-
ge de chaux et de sable brasses en une
seule fois.
Brassire, sf. (4T,A,R) : brassiere.
Bravamftn, adv. (4T) : bravement,
courageusement ; en grande quantite* ;
bravamen (3S* ; 4Aa) ; bravami (4A/
Ab,Al).
f Brave. V. br&vd.
BravSe, 3t&, adj. (8M) : joli, gra-
cieux, mignon ; f bravet, ette (G) : que
notre Elisa Otait bravette avec son cha-
peau rose ! (Humbert.)
Br&vd, adj. (4T,A,R) : brave. Syn. :
crdnd.
Ce mot a tres sou vent, surtout au f£m. r
(comme le frl. brave) le sens de joli, ele-
gant, bien mis, coquet. Brdve* fttii t
ablVissin-no (4A'm) [belles filles, habil-
lons-nous]. Lourdd ghatd, brdv6 mnon
(4T) [vilaine chatte, joiis chatons ; se
dit d'une personne disgracile de la na-
ture qui a de beaux enfants].
On brap* omd [un brave homme, un
honn£te homme].
BrayS, sfp. (8M) : braies (sorte de
pan talon large). Du celtique, par le la-
tin braca.
Br$, sm. (4Ab,Al,R; 5C): bran, son
grossier. Le deuxieme son, plus fin,
s'appelle rcold, f reculies. V. bren,
dans Onofrio. '
Br6, sm. (4T,A,Ab,R; 6A) : bras ;
6r#(8B'm) : bras. Ifassi talamin cho
q& 16 V mandd iti in bri di chmisi
(4T) [il faisait si chaud que tout le mon-
de £tait en manches de chemise]. Aux
Echelles,ondit tire en bras de manches.
— , sm. (6A,Am) : berceau. V. bri.
Brgbannft, vn. (4T) : vagabonded se
promener sans but ; bribander (G). Le vx.
fr. a brimber, mendier. (V. Godefroy.)
Brebloz (brebld) , sm . (1682, iA):
palonnier, piece du train d'une voiture
a laquellcsont attache's les traits.
Br£c&, va. (4T ; 6A ; 8M) : broyer,
maquer le petit chanvre ; bricatd (4A).
— , (4T) : frotter. Ui bd bricd li-\
alm'iti, V vuldn pdfiri (4T) [j'ai beau
frotter les allumettes, elles ne veulent
pas s'enflammer].
— , sm. (6A) : petit chanvre; brScd
(6Gv).
f Brecaillon, brocaillon, sm. (G) :
soldat mal Iquipl.
Breci, va. (4T,A,R) : bercer; brici
(4A); brichi(6A) ; brie' hi (3S') ; bre-
c'hi(SS').
Brecire(4Al): planche mobile qu'on
fixe par des crochets au bord du lit pour
y poser le berceau. De cette maniere la
mere a son enfant a c6te* d'elle, pen-
dant la nuit.
BrecolS, sm. (4T,A) : roulette d'en-
fant ; f bregolet (G).
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Brtda, sf. (4T, A) : bride ; bBrdd (4 Al).
Br6d&, va. (4T,A) : brider.
Bredon, sm. (4T) : petite bride, bri-
don ; bredet ( 1 680, 1 A).
f Bredouillon, sm., (6m. bredouille
(4T,A,R ; G) : i* bredouilleur, euse ;
2' personne qui agit avec precipitation,
a I'ltourdie et sans soin. Pas une chose
n'est remise a sa place, tu es un vrai
bredouillon (4T). En patois bredoulU
(4T,A) pour les deux genres et bredou-
lion,
Bredoulyi, vn. (4T,A) : bredouiller
(parler d'une maniere peu disuncte) ;
bridolyi (4A!).
Br*dz*c6, sm. (8M). V. brbtfigo.
Brte, 8U, adj. (6A) : Na fid brStd
[une brebis sans comes]. V. mot&.
BrefaU, vn. (3S') : tourner (se dit
du Iait qui en cuisant se trouble). — ,
(4A) : monter (se dit des choux-fleurs).
Brdg'nA, va. (4T) : attiser le feu ;
borg'nd (4T,Aa; 3Be); frtg'nd (6A);
frigoner (jh) ; forgoundr (8Bf) ; for-
^ , «d( 4 T,A t g;3Be).
Brftgd, sm. (4A,Aa,R ; 6B) : rouet ;
— , (6B): jouet d'enfant. V. rd£.
f Bregftcer ou bregocher, vn. (G) :
?aquer a de petites occupations ; net-
toyer une chambre en s'agitant plus
qu*il ne convient ; faire l'empresse\
Bregolft, adj. (3T) : bigarrl, bariole\
BregolS, sm. (2 Aj) : petite charret£e
de foin.
f Bregon, sm. (G) : domestique
alerte, mais bruyant. Probablement de
brigd.
Brggonft, va. (4T,A) : attiser le feu.
t Bregonner, bregouner, vn. (G) :
faire du bruit en se tr£moussant dans
ses occupations. Probab. de brigd ,
rouet.
Brtt, sm. (8B'm) : bras.
Brdion, sm. (4T) : rouleau en bois
servant a 6 tend re la pate,
f Brelaire, sf. (G) : personne 6va-
por£e. lloublietout, il embrouille tout ;
c'est une brelaire, ou c'est une tite de
brelaire [c'est un 6tourneau, ou c'est
une t£te de linotte].
BRED-BREN
Br&lan, sm. (4T)
v 67
balancoire. Etri
su r brilan [h^siter, 6tre indecis], A
Geneve on dit : itre en balan, ou sur
le balan. V. balan.
BrSlanchi, vn. (4T,A) : vaciller,
n'Stre pas bien ferme ; f brelancher (G) ;
— (sS), (4A) : marcher en chancelant.
Brelandft, vn. (3S). V. brekU.
Brelin, sm. (6B) : nielle (maladie
des grains).
Br£ling&, sf. (4T) : voiture en mau-
vais £tat ; brelingue (G).
Brelingft (ad), vp. (4T) : se prome-
neren voiture.
Br81oc&, sf. (4T) : personne sans ju-
gement qui ne sait que bavarder ; bre-
loque (G). Cest un sens fig. Lesens pri-
mitif se retrouve dans breidcd (6A).:
mauvaise montre. En fr. breloque si-
gnifie : petit bijou qu'on attache aux
chafnes de montre.
BrSloda, adj. (4T) : d£chir£, use*.
Br£l6d£, sfp. (4T) : lambeaux, lo-
ques ; f brelddes (G).
f Brelurin, brelnron, sm. (G) :
Itourdi, tapageur.
Brftlye, adj. (6 A) : cassant. Se dit
du bois qui se casse facilement quand
on le courbe ; brild (4R).
Br6n, sm. (4T) : bran, son grossier
qu'on obtient a la premiere mouture ;
bren (3R,S'; 4Aa) ; bri (4Ab,Al,R ;
5C).
Brenda, sf. (iT; 2A ; 3B,T; 4A,
Ab) : espece de hotte faite en douves
de sapin ; brindd (4Aa*) ; f brende
(G; iT; 2A; 4A).
Outre la hotte ordinaire (lotd), faite
en osier et qu'on porte sur le dos au
moyen de bretelles, on emploie en Sa-
voie deux especes de hottes d'une for-
me diff£rente. L'une est en douves de
sapin et non en osier; elle se porte sur
le dos et sert surtout au transport des
liquides. Cette hotte n'est guere connue
au sud de la valine de l'Arve. Elle s'ap-
pelle brendd.
L'autre a une forme tres particuliere.
Elle se pose sur le cou et les Ipaules.
Le panier est en osier ; deux bras de
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68
BREN-BREY
bois d'un metre environ, entre lesquels
Thorn me passe la t£te, servent a la
maintenir sur les Ipaules. On 1'utilise
surtout pour transporter la terre, la ven-
dange ou le fumier, la ou Pacces des
v£hicules est impossible. Elle n'est em-
ployee que dans le midi,a partir de la
vallee de FArve. On Fappelle : beniton
(6U) ; v. ce mot ; bSnitd (4T,A) ; be-
ndton (6A) ; cassd-cou (4Ab) ; paradi
(4A,Ab).
— , sf. (4 Ad) : grand seau en bois.
Brendd, sf. (4A,Ad) : hott£e (en par-
lant de la hotte en douves) ; f brendie
(G; 4A).
t Brenique, interj. (G) : bernique.
Je comptais sur sa visite, mais breni-
que I il n'a pas paru. BarnicU (4R).
BrdnlA, va. et vn. (4T,A) : branler,
secouer (un arbre).
Brenla, sf. (iT,D) : hotted (en par-
lant de la "hotte en douves); brenld
(3T); br£nld{SBe).
Brdnld, sm. (4T,A) : branle ; ronde
(danse en rond).
BrdnltA, sf. (4T,Ag) : ciboule; bren-
lietd (4AI; 8A); f brenlette (G).
BreqS, sm. (6Ac,Gv ; 8M) : broie,
maque ; b^rquS (4AI).
Brdqin, sm. (4T) : petit chanvre ;
btrqin (4AI).
BresalI6, sf. (4T,A) : menu charbon
de bois, .poussiere de charbon de bois.
Bre86g6, sm. (5C) : feu de joie.
Brdsilie, sf. (4A) : brindille qui est
rested incompletement bruise autour
de 1'atre. SS cmS <T brSsilU (4A) [tres
sec].
Br&solft, va. (4T,A) : rissoler, r6tir,
griller. Se dit principalement des cha-
taignes r6ties dans leur peau ou qui
ont Itl simplement rissoles pour en
detacher la pelure inte*rieure ; b8r%old
(4AI ; 3Be) ; brasoid, brisold (6A).
Dans le frl. bresoler, brisoler : tr6-
pigner, bruler du d6sir de faire quel-
que chose. II brisole d'etre marie" (G).
— , sf. (4T,A) : lecontenu d'une po£Ie
a frire. Na brSsold d' chdtanU [des
chataignes r6ties]. Na bSr^old d$ tar-
tiflt (3 Be) [pommes de terre sauteesau
beurre, fricassee de pommes de terre].
f Bresoleuse, sf. (G) : femme qui
r6titet vend des chataignes au coin des
rues.
Brtaolon, adj. (3T) : impatient.
Brtaolyird, sf. (4T,A) : poele garaie
de petits trous servant a rissoler les
chataignes ; brdsoliire, brisolUre (6A).
Br&8ul&, sf. (4T) : plat de chataignes
r6ties sur le gril.
Br8t&, sf. (3Be) : femme ou fille qui
parte sans penser.
Br6t&, va. (4T,A,Aa,A'g,R) : faire
avancer ou reculer un chariot en tour-
nant les brancards a droite ou a gau-
che; britd, (4Ab; 2 A) ; arbritd (4R).
— , (2 A) : chanceler, marcher en fai-
santdes zigzags (enparlantd'un homme
ivre). — , (4T) : rentrer dans le sillon (en
parlant d'une charrue).
Br5tali,sf. (4T,A,R) : bretelle; Wr-
tald (4AI).
Brittt, va. (6A). V. brttft.
f Bretifaille (a la — ), loc. adv.
(G) : ensemble, pfile-mele, jeunes gar-
90ns et jeunes filles m£16s. Dans plu-
sieurs £coles les enfants sont instruits
a la bretifaille. (Humbert.)
f Bretillant, ante, adj. (G) : crous-
tillant. Du pain bretillant, de la patis-
serie bretillante.
Breu, sm. (4A) : pluie qui a suffi-
samment d&rempe' le sol pour qu'on,
puisse ensemencer.
Breu-ttv% (4A) : pluie 16gere qui n'a
p£n£tr£ le sol qu'a 2 ou 3 centimetres.
Breu$hon, sm. (4Tm) : coffin.
BreudA, va. (5C) : meler. — le fin
parmi la pdlie (5C) [meler le foin et la
paille].
BrSvan, adj. (3C) : rapide (pente).
La cutd £ gut lid br&vannd [la cdte est
tres raide].
Brezd£g6, sm. (6B) : espece de fro-
mage blanc dont Beaufort a la sp&ia-
lit£ ; br^gd, br^egou (6A) ; bridged
(8M).
Br8y6, sfp. (4T) : braies (pan talon
large).
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f
BREY-BRIS
69
Brejon. sm. (4 A) : rouleau servant
a Itendre la pate.
Bri, sm. (4T,A,R; iBm; aRa; 3S* ;
6Bq,Bv,U ; 8B*m) : berceau; bri (6A,
Am). Le vieux fr. a bers, dont berceau
est un d£rive\ E n'a pd td pttord u bri
(aRa) [il n'a pas tout pleure* au berceau,
cest-aniirc il n'est pas encore au bout
desespeines, il aura encore bien des
d^boires].
Dict. anal. : piannd (6A) ; drchSe
(4T) ; pyi ou pU (4T) ; bricire (4AI) ;
brichfre (6A).
Brtt, briha, adj. (3T) : ruine\
t Bribander, vn. (G). V. br6bann&.
Bric&lion, sm. (4T,A) : blocaille,
blocage.
Brici, va. (4A) : bercer ; briche (6A ;
5C) ; bric'hi (3S f ).
Bricire (4A) et brichire (6A). V.
brScirS.
Brif, adj. (a Aj), fe*m. brifd : brusque.
Brift, sf. (4T,A) : fringale. El a la
brifd (4T; [il a la fringale].
Briia, vn. (4T,A,R) : manger glou-
tonnement.
t Brife, sf. (G) : espece de petit-Iait
blanc et e*paissi qui se forme sur le s£-
rac dans la chaudiere.
t BrifTe-tout, sm. (G) : qui gate,
casse, brise tout.
BrlM, sf. (3T) : misere.
Briion (aA). V. breMon.
Br^jA, pp. de brisi (4T,A) : brise*.
BriUounS, briyounS, sf. (4Ff ) : li-
tiere formed de mousse et de fines bran-
ches d'6pic£a.
Brilyi, vn. (4T,A) : briller (conj.: di
brittti).
BrinbalA (sS), vp. (4T,A) : se trim-
baler, muser, rlaner. Dans le frl. se
brinbaler.
Dans le Poitou, on appelle brimballe
« 1'amusement que se procurent les
enfants des campagnes, en se pendant
par les mains, a une branche d'arbre »
et en se balancant. Se brimbaler signi-
fie : se balancer, suspend u par les mains
a une branche d'arbre. (Beauchet-Fil-
leau : Glossaire poitepin.)
BrinchSu, sm. (4T) : brin. — d'
betird [petite motte de beurre].
Brindzingug, (4T,A) : ivre (terme
d*argot).
Bring&, sf. (4T,A1 ; 6B) : personne
sans caractere, sans initiative, sur la-
quelle on ne peut compter; vieille
femme ; animal domestique vieux et
cheYif.
Frl. : bringue. Va done, grande brin-
gue.
— . (6A) : instrument de musique.
f Bringe, adj. (G) : use*,
Brinlolin, sm. (4A) : vin clairet, ou
il entre autant de raisins blancs que de
rouges.
Brinna, vn. (4T,A,R), f brinner
(G*,4A) : re*sonner ; rendre un son clair
ettegercomme celui que produisent des
objets en verre ou en mental en s'entre-
choquant. Se dit aussi du cre*pitement
de Teau qui commence a bouillir. — ,
(3R) : tonner.
f Brinn6e, sf. (G) : votee de coups,
rosse*e.
Brinzn sf., pi. brintf (8Bf) : m<*-
leze.
Briol6, sm. (6A) : vin clairet qu'on
obtient par le pressurage de pommes
£cras£es et du marc de raisin avec ad-
dition d'eau.
f Brionner, va. (G) : e*mietter, re*-
duire en petits morceaux. Brionner
son pain.
f Brique, dans le frl. s'emploie pour
designer un morceau d'un objet casse
ou brise*, quelquefois pour de-signer des
objets entiers mais de peu de valeur.
Le patois bre'qe' (4A) a le mfime sens.
L'assiette est toute en briques. II a vendu
tout son manage brique par brique
[piece par piece]. II ne lui reste plus
rien, ni fiche ni brique [absolument
rien].
f Briquet, sm. : s'emploie a Ge-
neve pour designer un petit cheval.
BrirS, sf. (4Al,A'g ; 5 A' ; 6B) : bruye-
re; bruire (4TC, Ad).
— , (6B) : rhododendron.
Brls&, sf. (4A) : brise.
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70
f Brise, sf. (G) : miette ; fragment d'un
objet casse 4 . Des brises de pain ; des
brises de sucre. Dimin. : brisette (G)
[une petite quantity] ; brisotton (4A).
Biise~fe, sm. (4T,A) : brise-tout.
Dans le frl. brise-fer.
Brisi, va. (4T,A) : briser ; au p. p.
brija.
Brfeola, oler. V. breaola.
Bro,sm. (4T,A): brindille; brd (4AI;
6 A). Syn. : breSUU (4A) ; buchlia (4T);
f buchilles (G) ; brdtd (6A,U; 4R).
— , sm. (5C; 2 A) : bourgeon.
— , sm. (4T) : bouquet ; brd d€
grifion (4T) [bouquet de cerises].
Broca, sf. (6 A) : membre viril.
Brocalyi, vn. (4T). V. borcalyi.
Browne, sf. foA.As) : bequet (piece
de cuir ajoute*e a un Soulier use* ou
troue") ; bright (4AI).
— , sf. (4T,A) : broche ; brocht (4 A!).
— , sf. (4Ad) : bourrache (plante).
Broche, sf. (3S> : e*corce. Se dit
commune*ment de l'^corce de Te*pi-
cea.
BrocliS, sm. (3S' ; 4Ab) : bused'un
moulin.
Br6ha, sf. (4Am) : affrontaille. V. ce
mot.
BrolIS, sf. (2 A) : mauvais grain.
Bron, sm. (3Be,T; 5C; 6A,Bv) :.
marmite; brun (7Jr) ; brontfn (4A,R;
2 A). Dans un document de 1690,
bronche deYigne un pot en £tain ( 1 A).
Les termes divers qui, dans nos pa-
tois, signifient marmite, rappellent soit
la couleur de ce recipient, soit l'al-
liage de cuivre et detain (bronze) qui
servait a sa fabrication. On peut ratta-
cher les mots bron, brontfn, a la fa-
mille de bruno (brun). Suivant quel-
ques £tymologistes, l'adj. fr. brun ne
viendrait pas de l'italien, mais d'une
racinegermanique, dontle sens primitif
serait : brute, noirci par le feu. Quant
au fr. bronze, il deViverait de l'italien
bruni^o, par contraction bronco (Sty-
mo!, de Diez, adoptee par Scheler).
Rappelons que d'autres gramm. voient
dans bronze un derive* de Brundusium,
BRIS-BROS
ancien nom de la ville de Brindisi (aes
brundusium, dans Pline).
II n'est pas invraisemblable d'attri-
buer a brun et a bronze une commune
origine. M. P. Regnaud (Rep. de Phil.,
X, i5o) mentionne l'italien abbron\are
[r6tir, rissoler], mot de m£me famille
que bronco, et derive ce mot, ainsi que
bronze, (et par suite bron\in), d'une ra-
cine germanique signifiant bruler. « Le
bronze e*tait primitivement la soudure,
la fonte, le me*tal chaufle* et fondu, soit
pour souder ensemble des morceaux
d'autre me*tal, soit pour en produire
un nouveau par la combinaison de plu-
sieurs autres. »
-, fe*m. bronn&, adj. (4 A) : brun.
Bronchi, sf. (4Ab) : aideau (piece de
bois servant a maintenir les ridelles
d'un chariot). Syn. : feufi (4A,Ag).
Bronchi, vn. (4T,A1,A,R) : broncher;
bouger, regard er en-dessous ; bronstyi
(6A). U infan bronchi, a bronchi
(4T) se dit d'un enfant qui, Slant gron-
de\ baisse la t£te, tire la langue ou
fait une grimace a celui qui le gronde.
En parlant d'une bfite a comes qui a
la tfite baisse*e et un regard menacant,
on dit : La vachl bronchi (4T), /' bou
bronstU (6Ac). Le verbe francais bron-
chem'SL pas cette acception. P. p. : bron-
cha(4T); brontla (4A,R).
Bronna\ sf. (4T ; 6 A) : la brune(tom-
be*e de la nuit). — , nom qu'on donne
aux vaches noires a 6A.
—,(2 A) rgros baton.
Bronsin, sm. (4A,R; 2A) marmite.
V. bron.
BronznA, sf. (4A) : le contenu d'une
marmite.
Broqe, sf. (1 A) : rosse, haridelle.
BrosaS, sm. : brochet (patoisdu Bour-
get).
Broasu, twa, adj. UT,A ; G) : qui
a le poil ou les cheveux h£riss6s, qui
a les cheveux en de*sordre, mal pei-
gne*s.
BrostS, sm. (6 A) : corTre mobile qui
amene l'eau du biefsurla rouedu mou-
lin ; en fr. buse, coursier.
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BROS-BU
7«
Brostelyon, sm. (6 A) : foret qu'on
adapte a un vilbrequin.
Broctou, sm. (iT,D; 2A) : gilet de
flanelle, gilet en laine tricotle, gilet de
chasseur.
Bro8ty6, vn. (6A) : faire un seton.
Brota, sf. (4T,A) : fane de pommes
de terre; brdtd (4R ; 6A,U) : brindilles,
menu bois.
Broil, va. (4T,A) : brouter ; brouta
(4R; Al).
Brotna, vn. (4T). V. botna.
— , adj. C4T) : couvert de petits bou-
10ns sur la figure; couvert de bourgeons
(en parlant desarbres); brotnyu (6 A).
Brdu, adj. (4T,R). Se dit du soLsuf-
fisamment d£trempe par la pluie pour
etre laboure* et ensemence\
Brouha, sf. (4ACI) : talus d'un fossl.
f Brouillards, sm.pl. « Nous di-
sons proverbialement d'une affaire que
nous regardons comme fort incertaine
et fort chanceuse : elle . est sur les
brouillards du Rhdne. » (Humbert.)
Cette expression, non moins connue a
Lyon qu'a Geneve, est aussi usit6e a
Annecy. Pour se dlbarrasser d'un im-
portun, on Tenvoie promener sur les
brouillards du Rhdn'e (en patois : su lo
broulid du Roung).
BrouM, vn. (6A). V. bortt.
Brouqe, sm. pi. (6Ac) : petit chan-
vre.
Brouta, va. (4AI) : brouter.
— vn. (6 A) : arracher 1'herbe dans
une vigne avant le binage.
Broustou. V. brostou.
Brduva, sf. (4T; : gros tronc d'arbre
gjsant dans le lit d'une riviere.
Brova, sf. (4Aa) : talus naturelavec
pentetfes rapide; brdwdfakb). V. br8-
van.
— , ou bordon (6 A). V. morena.
Bru, brwa, adj. (a A) : marlcageux.
Bru, sm. (4T,A,R) : brin de bois, de
paille, ou grain de poussiere torn be
dans Tail. Syn. : brughon.
— , sm. (7Jr) : gui (plante parasite).
Bruce, sf. pi. (aAj) : miettes, debris
d'un repas.
Bru$he, sf. (4Tm ; 3S') : espece d'as-
siette ou de petite corbeille en £corce
de sapin, dont on se sert pour cueillir
des f raises.
Bru$hon, sm. (4T; 2 A) : grain de
poussiere tomb£ dans Toeil ; bruchon
(G).
— , (2A ; 3S') : sorte de panier. Dans
ce sens, il vient de broghe (3S'): ecorce
d'arbre, A SamoSns — ne se dit quede
petits paniers faits d'£corce ; les gros
portent le nom de brughe.
— , sm. (4Tm) : govier.
Brula, va. et vn. (4T,A) : bruler ;
bruld(^k,kb)\ borld (iBm); dimin.
brutatd (4T,A,A1).
Brulata, va. (4T,A,A1) : bruler lege-
rement a la surface. — lou prd (4AI)
[mettre le feu a 1'herbe seche des preY|,
— on pott (4AI) [faire passer a la
flamme un poulet plum£ pour brOler
le duvet].
Brulin, sm. (4T,A1) : residu des her-
oes qu'on a brOtees sur un champ;
odeur de roussi. 2? chi V gd du —
(4AI) [9a sent le roussi].
On donne parfois le surnom de bru-
lin a un homme tres brun de visage et
de cheveux (4A).
Brul6,sm. (4T) : homme brutal, em-
porte\ tou jours en ribote ; pipe de terre
culottee dont le tuyau est court.
Brun, sm. (7Jr) : marmite. V. bron,
BrunSe, n8et&, adj. (4T,A) dimin.
de brun : brunet, ette.
Bruston, sm. (6A). V. bru, bru-
chon.
Brustou, sm. (2A). V. brostou.
Brwe, sm. (7Jr) : rhododendron.
Brwinna, vn. (4Aa) : bruire.
Bste, sf. (6A) : vac he maigre.
Bu, sm. (4T,A,Ab,Al,R ; iBm ; 5 A',
At): boeuf. — , (iB,B',Em; 3Gp,Jt ;
4T) : taureau.
A 4AI, bu ne se dit que des boeufs
qu'on attelle. V dimande' 16 bu (4AD)
(se dit d'une vache en chaleur).
D'dmd ma find cmi md ju ; \ A bS I
tanfd qS m'n amdsdsse*, \ D'dm'ri ptou
pirdri IU \ Q' md bu (4R) [j'aime ma
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7 2
BUBL-BUJH
femme comme mes yeux ; eh bien ! si
fort que soit mon amour, j'aimerais plu-
t6t la perdre que mes boeufs]. Afeurci
dipped V bu, i sourti <f la ri (4 A) [a
force de piquer le boeuf, il sort du sil-
lon ; e'est-a-dire on fait sortir des gonds
Thomme le plus calme a force de Taga-
cer]. -= A fource de peed /* bou, d sor
<f la rya (6A).
— , sm. (8B'a) : boyau.
— , adj. (3T,Be) : creux, vide, ff
dbrd 6 bu (ou ganbu) (3 Be) [cet arbre
est creux] ; r e bu d'diin (3 Be) [e'est
vide a l'intlrieur].
— , sm. (3T) : trou, cavite*. L'isi a fi
son ni dian on bu a" pomi (2T) [Foi-
seau a fait son nid dans le trou d'un
pommier].
Bublid, sf. (4T) : bobine de rouet ;
bubutte (3S 1 ).
Buch'cava (a), loc. adv. (4Ab) : Ute-
beche.
BuchS, sf. (4T,A,Ab) : buche (mor-
ceau de bois fendu pour le chauffage,
quelle que soit la longueur; btiste (6A);
butsS (8M). Syn. : itald (4T,A1; 6A) ;
forgald ( 4 T, A, Al, A'g) \ frugal* (6U) ;
fregale,fregalon (G).
Dans le frl. on dit : une btiche de
bois, quand la buche est assez longue,
un morceau debois, quand elle a moins
de 5o centimetres.
T'iri a la cortd — (4T) [tirer a la
courte paille].
Au pluriel : jonchets. Jhoi 6 buck*
(4T)[jouer aux jonchets].
Bucheron, sm. (4T,A) : bucheron.
Bucbi, sm. et buchlyi (4T,A) : bu-
cher.
— , vn. (4T,R) : bucher, travailler
avec ardeur. £ buch2 bin, ou Y 2 on
fdrbuchViu (4T) [Vest un bon travail-
leur, e'est un bucheur]. Pp. : bucha
(4T,R) ; butHa (4A).
f Buchillet, sf. pi. (4T,A) : co-
peaux. — (G) : brindilles, menu bois.
« Aujourd'hui ce mot ne s'applique
guere qu'aux morceaux de bronze qui
se dltachent des bouches a feu quand
on lestravaille; mais dans Tancien fr.,
comme dans la langue popul., ce terne
dlsigne les copeaux d&achls des pie-
ces de bois qu'on met en ceuvre avec la
hache. » (Blavignac : Comptes de Ex-
penses du C loc her de Saint-Nicolas a
Fribourg, p. 1 24.)
f Buchillons, sm. pi. (G) : dimin.
de buchilles.
Buchlyi, sf. (4T) : bOchette, brin-
dilles; fagot de menu bois sec. Aid a la
bughlya (4T) [aller ramasser du bois
sec dans la forfit]. Au plur. buchlyZ
(4T) : bachettes, copeaux.
Buchlyi,, sm. (4T,A) : bucher (oix
Ton tient le bois de chauffage).
Buchulle, sf. (3S') : copeau produit
par la hache a e*quarrir. Y 2-t on pol&
su na — [e'est un coq sur un copeau r
e'est-a-dire e'est un fanfaron].
Budje (8M) et bud!e(5C). V. bujhi.
Bueu, sm. (6Bv) : taureau.
Bulla, va. ; f bufler (4T,A,R; G) :
crier bufle. T m'dpd bufid (4T) [tu n'as
pas crie* bufle lorsque tu m'as d£cou-
vert].
Bufle (4T,A,R; G) : terme de jeu
employe* par les enfants. Jhdl a bufle
[jouer a cache-cache].
t Bugne, sf. (4*A,T ; 6B) : beignet.
Au fig. : personne sotte, niaise. Cest
unejolie bugne.
La dmi/h^de'bunU (4A)[ledimanche
des brandons]. Dans un certain nombre
de locality, on aThabitude de servirce
jour-la un plat de beignets.
— , sm. (G ; 4A) : chapeau de feutre
mou.
f Bugnet,bugnon,sm. (G): beignet.
fBuidon, sm. (G) : Stable a pores.
Buja, p.p. (4T,A). V. bujhi.
Bujhi, v. (4T,A) : bouger; biu/hi
(4R) ; beujhi (3Be; 1 Db) ; bujt, bu*ye
(6A) ; buKdyi (6B) ; bud/4 (8M).
Ce verbe est neutre en fr., actif et
neutre en patois et dans le frl. : bouge-
toi; bouge-toi de la; il bouge toujours
les pieds ; ne bouge\rien sur ma table.
Le patois a conserve" la liberte* de
Tancien fr. Se bouger est encore em-
ploye" au xvii* siecle, notamment par
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BUJH-BWEL *
73
Moiiere. On pourrait citer aussi de
nombreux exemples du xvi* et du xvn*
siicle, ou bouger a le sens transitif de
/aire bouger.
Bujhillon, sm. (4T) : enfant qui ne
peut se tenir un instant en repos ; bu-
jhatton (4A).
Bujhlyi, va. (4T,A) : bouger sans
ctsse;bujhalyi (4A).
Bftld, sm. (4T) : tertre. Beaucoup de
locality s'appellent ainsi. Leur nom
s'fcrit : le Bullo\ , ou les Bulles.
(Sur 0; atone, dans les noms de locali-
ty et de families, cf. Revue de Philo-
logie fr. et de Literature , 1898,
I.X11, 1.)
f Baman, sm. (G) : engrais, fumier;
dou bumanter, va. : fumer la terre.
Bun&, sf. (2 A) : grotte; — (3Be ;
4Ab) : borne.
Bunft, vn. (4A'g) : abonnir; bound
(5A'b) ; bound (4AD). Ptd bund 16 prd
su la palii (4A'g) [mettez les poires sur
la paille pour qu'elles deviennent bon-
nes].
Buna, va. (aAj) : trouer, faire une
cavit^.
Bond, sm. (2 Aj) : cavite* ; petit trou
(dans un mur). On — de rata [un trou
de souris].
Bur, sm. (3S') : beurre. Bourdt bur
(IS*) [battre la crtme pour faire du
beurre].
t Busculer, va. (4T, A ; G) : bous-
culer.
Bnste, sf. (6A). V. bfich*.
Buste-kwA(A),loc. adv. (6 A ; 6Gv) :
tete-beche.
Bustelya, sf. (6A) : fagot de bois
sec.
Bustely6, vn. (6 A) : ramasser du
menu bois sec.
Buzye-, va. (6 A) : bouger ; bu\dyi
(6B).
Bute*, sf. (8M). V. bfl$h«.
Bw4, va. et vn. (3Be,S') : gonfler,
gondoler, bomber. Liplanghi a bwd
(3Be) [le plancher a gonfte]. Se dit du
bois.
Bwftdfi, sm. (6A). V. bw6d*.
Bw&del£t&, sf. (6A) : sorte d'enton-
noir servant a faire des saucisses.
Bwe, sm. (iB.Bm,E,Em; 3Bm,Ca,
Jt,S,S f ,T; 4A,Ai,R,T,Tj,T; 5Bd,Ce;
6A,As,Un,Am,U,Bq,Bv; 7Ag):boyau;
bwi(SBs); bwii (8B*m) ; bwil (7L) ;
bwilo (2 Jj) ; bu (8B'a) ; boU (7M) ; boU
(aSm; 4T,Ab,At).
TrirS lou bwi a cdcon (4T) [tirer les
boyaux a quelqu'un, c'est-a-dire le tuer].
S8 m'n bmd 1 avi chu, i m'ari UrXa
lou bwi (4T) [si mon mari Tavait su, il
m'aurait ecorche*e toute vive].
— , sm. (8Ma) : taureau.
Bwebe, sm. (3S') : berger; boibt
(iD ; 2 A) : garcon, jeune domestique.
BwSche, vn. (6A) : bucher ; travaii-
ler sans relache.
BwddS, sm. (4T) : Stable a cochons ;
compartiment d'une Stable dans lequel
sont parquet des cochons ou des mou-
tons ; bwidon (4T, Al).
Le v. haut-all. avait baiton (Zeuss,
2' Edition, p. 81), et le celtique boutig
et beudy, Stable.
Bw£e, sm. (4T,A,Ab, A'g,R ; iDb;
2A; 3S f ; 5At,A\ etc.) : bois, taillis,
fortt. Sdbrd de bw'ie, pistols de palU
(4T) [sabre de bois, pistolet de paille],
sorte de juron mitige* qu'on emploie
surtout en badinant, quand on parle a
des enfants. Tou qH q' fa r td du bw$e
sin povi 1 intrdfi (aSc) [qu'est-ce qui
fait le tour du bois sans pouvoir y en-
trer ?] R. Te*corce.
Bw8e sert a former nombre de com-
poses : — a* livrd (4AV) : bois gentil ;
(4 Ft) : baguenaudier; cytise desAlpes.
- (Tin (4A1) : if ; - d'rata (1 Db) : che-
vrefeuille; — afemd (6B) : ctematite.
V. aban et abo. Pour plus de details
voir la Flore.
Dans beaucoup de localitls, bwle de
sapin s'emploie pour designer toute
for£t deconiferes.
Bw6hl, sm. (8B'm) : boeuf.
Bw£landlus&, sf. (6A) : buandiere.
Bw£I6, sm. (2JJ) : boyau ; bwil (7L).
V. bw6.
BwM&. V. bortt.
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74
BWEL-BZOU
Bw*l&, bwfcle. V. b&61&.
BwSli, vn. (6A) : bouillir.
Bw8n&, tern, de l'adj. bon (6A).
Bwdnyon, sm. (6 A) : pleurnicheur.
Bw8r, adj. (6 A) : vilain, affreux,
crasseux. A I 6 to bw2r [il est terrible],
V. bor.
Bwdrdin, sm. (6A). V. bordin.
Bwtoson, sm. (5 At) : buisson.
Bw6t&, sf. (4T,A,R) : boite, coffret
en bois, en carton ou en me*tal ; petit
mortier en fer; espece de robinet.
Bw6t&, vn. (4T) : boiter.
Bw*t*, sm. (3S'). V. bdftt*.
Bwttdu, adj. (4T) : boiteux ; fem. :
bwiteusd. Synon. : ganbib et bancald
( 4 A,Ab,T); ganblintfT).
Bweu, sm. (3Sd ; 5C) : Stable.
— , sm. (6B) : taureau, boeuf; bwi
(8A1).
Bwichi,sf. (8M) : boite; bwitd(6k).
Bwinnft, vn. (3S) : causer, bavar-
der.
BzA, sm. (3Rr) : buse (oiseau); bjh
( 4 Ab).
Bz8, sm. (3S') : biseau, outil.
Bzoul&, sf. (patois du Bourget) : be-
soule (poisson).
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QMPHIE KT PRONONCIATION. — I. En francais la lettre c sert a repr^senter des
sons tres divers : gutturale explosive sourde c dur, chuintante ch, sifflante dare c (celui,
fa, cil) ; parfois mfime le c ne doit pas se prononcer (lacs, clerc, /one). Par contre, le
meme son, celui de c dur peut s^crire c, k, qu, q (cinq), cc, cq, cqu f ck t ch (chaldien),
kh, g (second, et a la fin des mots : suer sang et eau).
line orthographe purement phonltique devrait avoir un signe simple pour noter cha-
que son et representer toujours le meme son par le m6me signe. La notation adoptee
ici n est pas completement phone*tique. On a craint de deYouter le lecteur ; surtout on
a recule* devant des difficult^ typographiques. Peu importe d'ailleurs que la chuintante
soit figured par ch ou par un caractere nouveau, pourvu que ch n'ait jamais la valeurde
cdur.
La sifflante dure est representee par c devant e ou i, comme en francais : aedpi. Cette
notation n'ofl're egalement aucun inconvenient. Quant a la gutturale explosive sourde
(c dur), devant a, o, u, on la reprlsente par c (parfois k). Devant e, i (ou y), ce son est
note q ou k t pour emp£cher de le confondre avec le son de la sifflante dure 5.
II en est de m£me chaque fois que l'emploi du c pourrait amener quelque incertitude
dans la lecture : on ecrit reflikchon (pour eviter qu'on prononce rejldchon); tnk&re*
(pour indiquer qu'il ne faut pas prononcer insirH).
La lettre q n'etant employee que devant e ou i, on trouvera a la lettre C tous les au-
tres mots qui commencent par le son de c dur.
II. 8ona inoonnus an franoais. — On a vu que oh reprtsente la chuintante, comme
dans le mot fr. chemin. Qh est la notation dun son analogue au th dur anglais : chin,
cka. Ch est Equivalent du ch dur allemand ou du c'h breton : gric'he. Suivi d'un i,
il s'adoucit, comme dans les mots allemands milch, brechen : serpichld.
CA, sm. (4T, A) : cas ; in sti ca (4T)
[en ce cas]. Syn. : art (4A'g; 3B);
aritl (2 A).
t Faire du cas, ne pas /aire de cas
de quelqu'un ou de quelque chose
[faire cas de quelqu'un ou de quelque
chose]. AT fassi pd a* ca d* cin (4T)
[ne faites pas cas de cela].
CA, sm. (4A) : quart.
— , (6A) : caillette de veau.
— , (6 A) pr. conjonct. neutre : quoi.
t Qa. Dans le frl., ca mien, ca lien,
ca lui [$a a lui], ca ndlre, ca vdlre, ca
des autres, signifient : ce qui appartient
a moi, a toi, etc.
Dans le Chablais, dans le Faucigny,
a Annecy, a Faverges et quelquefois a
Geneve, on prononce can mien, can
lien, etc.
CabA, sm. (4T,A) : cabas.
Caban, sm. (4T,R) : sorte de pardes-
sus a manches et a capuchon.
Cabann&, sf. UT,A) : cabane; ca-
bouc'he (3S').
Cabarft, sm. (4T,A) : cabaret. A Ge-
neve, cabaret se dit aussi d'une sorte
de petite table.
Cabarti, ir$, sm. (4T,A,R) : caba-
retier, ere.
Cabe, sm. (4AS) : baillon, petit pa-
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7 6
CABI-CACA
nier ou museiiere qu'on met au museau
des veaux, vaches, etc.
— , (6A) : manne d'osier dans Iaquelle
on met le linge lessive\
CabinS, sm. (4T,A) : cabinet.
f Cabinet se dit a Geneve d'un ate-
lier d'horlogerie : Prendre un £tat de
cabinet, c*est-a-dire prendre une profes-
sion dans une des branches de I'horlo-
gerie. Cabinotier se dit d'un mauvais
ouvrieren horlogerie.
CabI6l&, sf. (4T,A) : r£duit, cabine,
mansarde; cabiuld (4T) ; cabtolon (4!%
A,Ab).
CabochS, sf. (4T,A) : caboche, grosse
tfite, et plus ge'ne'ralement t£te ; f ca-
bosse (4 A ; G).
f Caboler, va. (G) : deTormer, bos-
suer. Caboler une montre, un arrosoir.
Cabolion, sm. (4T,A,Ab) : auget,
petite caisse allonge'e dans Iaquelle les
buandieres s'agenouillent pour laver
le linge.
f Caborne, cabourne, sf. (G) : ba-
raque, r6duit. « En Savoie on appelle
cabornes les ch£tives boutiques des
marchands de'taillants. » (Millin, ap.
Coch., cite* par Puitspelu.) On dit plu-
t6t cabourne.
Cabornlon, sm. (6A) : mauvaise ca-
hutte, r^duit. — , (4A; G) : cabinet
borgne.
CabossA, va. (4T,A) et f cabosser
(G ; 4T,A,R) : bossuer, de* former : ca-
bosser une louche.
Godefroy cite un exemple de Geor-
ge Sand : son chapeau cabossi (dans
Les Maitres Sonneurs, VII* veille'e).
Cabosser, dit-il, dans le sens de bos-
suer, « est encore tres usite* dans le
centre de la France ». II Test aussi a
Lyon et, coinme on le voit, dans nos
regions.
« Cabosser, ajoute Godefroy, se dit
dans l'Aunis, le Jura et la Suisse rom.,
pour signiner bossuer un vaisseau de
me*ul en le heurtant ou en le laissant
tomber. » II en est de m6me a Lyon et
en Savoie.
f Cabosse, sf. (4A; G) : te^te.
Cabossu, swA, adj. (4T,A) : mal
fait, d£forme\ bossue*.
Cabouc'he, sf. (3S') : hutte. Se dit
surtout des huttes ou Ton renferme le
charbon de bois dans la forSt.
f Caboul6, sm. (4A) : cafe* de bas
6tage (mot d'argot).
CabournA, sf. (8M) : petite bouti-
que; f cabourne (G) : baraque, petit
logement, cache. Cf. Caborna et ca-
buna, dans Puitspelu.
CAbrA, sf. ( 1 D ; 4T) : chevre. A Thd-
nes, ne s'empioie guere que comme ter-
me de caresse en parlant a une enfant ;
en parlant a un garcon, on dit cabri.
Cabri, sm. (3Tm) : vase en bois
pour le lait.
Cabri, sm. (4T,A) : chevreau. V. cA-
brA.
CabridlA, sf. (4T,A) : cabriole.
CabriolA, vn. (4T,A) : sautiller, ca-
brioler.
f Cabusse, cabue, adj. tern. (G) : lai-
tue cabusse [laitue pommeY).
CAc ou cAq, adj. ind. (4T,A,R) :
quelques; cdq (4Ab). Syn. : dutri
( 4 T,A,Ab).
Cdq s'emploieordinairement au plu-
riel ; au f^minin edge* (4T,A,R). Cdqjhor
apri (4T,R)[quelques jours apres]; cdqt
ftnt (4T,A,R) [quelques femmes]; cdq-
* ifan (4A,R) [quelques enfants].
CacA, vn. (4T,A,R ; 6A) : ailera la
selle.
Cacd chu I'temon (6 A) [faire de mau-
vaises affaires, ne pas mener une entre-
prise a bonne fin]. Cacd dU la vi (6A)
[avoir quelque petit mal, par exemple
un barbuquet aux levres, un orgelet aux
paupieres]. Cacd a" pdvre (6A) [man-
quer a sa parole].
— , sm. (4T,A) : excrement.
Cacabon, sm. (4T,A ; 8M,B'm) : ta-
che d'encre, pate* ; cacabd (G).
Cacadld, sm. (G) : £tat d'enfance,
demi-imb6cillite\
Cacaddnpi, sm. (4A) : homme qui
se tient bien droit et qui a de la mor-
gue. De cacd et de dinpi (droit).
CacalA, vn. (4AD) : caqueter, cre*teler.
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CACA-CADE
77
Se dit du cri de ia poule avant de pon-
dre; chantd se dit de son cri apres
avoir pondu.
Cacan&nS, sm. (6A) : homme sans
initiative. Syn. : bisenSni (4 A).
CacaniolS, sm. (4T,A,Ab) : homme
milieu le ax, minutieux et lent, taullon.
Jami r cacanXoli n' fini cdq-rin q'i
cminci. | A feurci d' priedchon, i ni
mti rin dinpi ; | £ s'arprin a di coit,
ipimoche. al 2 pi | Q* nd rice ; on sin
d bwi a l' vi f pardri pachenci I (4 A)
[Jamais le cacanXoli ne finit quelque
chose qu'il commence (quoi que ce soit
qu'il entreprenne). A force de pr£cau-
tions, il ne met rien sur pied ; il se re-
prend a dix fois, il tatillonne, il est
pire qu'une scie ; un saint de bois, a le
voir, perdrait patience].
Cacaplian, sm. (4R) : synonyme de
cacanloli.
Cacaprin, sm. (4T,A) : avare, me*ti-
culeux. De cacd et de Fadj. prin :
mince, petit.
Cacati, sm. (4T,A) : lieux d'aisance ;
cacatire et cacari (6 A).
CacM, p. p. (4T) (de cachi) : cache* ;
cachla (4Ab) ; carta (4A,Al,R,As).
t Caeh&rd, e, adj. et s. (G ; 4T,A) :
cachottier, sournois.
CacW, sf. (4T,A,Ab ; 3S') : cache ;
caste (6 A); f cagne (G). Syn. : banchutd
(2AJ) ; cachemilU (4A) ; coblStd (4T) ;
corbatd (4A,A1) ; corblU (4AI) ; crebatd
(6A) ; gannd (3S') ; glUni ( 4 A'g).
En cachette se dit acaghon, dacachon
UT,A,A'g).
Jhoi a caghg-caght (4T) [jouer a ca-
che-cache, ou cligne-musette (jeu d'en-
fants)]. Syn. : jhoi b bufle (4T,A,R) ; a la
cachi (4AI) ; a Id ptlyd (4AD) ; a cache-
glyini (4 A'g) ; a clluri, a la cHuri
UAa'); a la td (4A) ; a la teld (4Aa') ;
a Hi ( 1 Dm ; G) ; a clicli mouchette(G) :
a la dossi (2R); a ddche (4T) ; a totche
(dans le Valais) ; i tdche (a Gex, dans
I'Ain) ; a tronpe [4TC).
Cache s'emploie dans le pays de
Vaud pour designer les rimailles, au-
trcment dit les formulettes dont se ser-
vent les enfants au jeu de cache-cache.
Ces rimailles s'appellent le plus souvent
amprd a Geneve.
f Cachemaille, sf. (G) : tirelire. V.
cachemilI6.
CachemilI6, sf. (4T,A) : tirelire ;
(4A) : cachette oil Ton serre de petits
objets. A Geneve, on dit cachemaille.
Humbert y voit le mot maille t qui d6-
signait en France une petite monnaie
valant un demi-denier. On peut aussi
rattacher a la memeorigine cachemilKi.
Cependant, comme a Annecy cache-
milU signifie une cachette ou Ton serre
de petits objets, on pourrait voir dans
milta un mot de la mfime famille que
milton, lequel signifie « petit 6clat de
pierre », ou « un peu, peu de chose »,
suivant le sens de la phrase. On dit en-
core a Annecy caghenilM.
Ca$hi, va. (4T ; 3S*) : cacher. Dans
le frl. cacher s'emploie pour enfermer,
serrer.
Ca$hird, adj. et s.f. (4T,A) : dissi-
mutee, sournoise, cachottiere.
Cac'hd, sm. (3S*,T) : chaudron.
Cac'hot&, (3T) : petit chaudron ;
cac'hta (3S).
Cachotft, vn. (4T,A) : parler a voix
basse avec affectation de mystere.
Cachr6, m., cachrali, f. (4Ab) :
cachottier, sournoise.
C&con, onn&, pr. ind. (4T,A,R) :
quelqu'un, quelqu'une. Au pluriel :
cdq\-on (4T,A,R) [quelques-uns] ; cd-
qi^-ini (4T) , cdq'ne [quelques-unes]
(4T,Aa, Ai).
C&crd, mot compose* de ede+ri, qui
a pris la valeur d'un pr. ind. (4A,Ab,
Al) : quelque chose ; ederin (4T,A); ca-
cren (3S*).
Caddbrd, sm. (4 As) : (t. de vannerie)
carcasse de panier.
Cad5, tem. cadeta (4T,A,R) : cadet,
ette. Le dernier ne* d'une famille s'ap-
pelle cwdtrd (4T) ; cwdtron (4A).
f Cest le cadet de mes soucis (4T,
A ; G) [e'est le moindre de mes soucis].
Oadenax, sm. (4T, A ; G) : cade-
nas ; cardind (4AI).
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7«
CADE-CAFO
f Oadenater, va. (G) : cadenasser,
fermer avec un cadenas.
f Cadenati&re, sf. (G) : se dit de la
charniere et de I'anneau auxquels s'a-
dapte le cadenas.
Cad£t&, sf. (4T,A) : pierre de taille
plate, ou pierre plate £bousin£e servant
a couvrir les murs.
Cadn£t&, sf. (4T) : longue tresse de
cheveux que certaines troupes portaient
autrefois derriere la t£te. 11 n'y a pas
plus de 40 ans , on voyait encore
d'anciens militaires porta nt cadenette.
Syn. : cavd (4T); kwisst (6A) ; catd
( 4 A1).
Cadr&, sf. (4AI) : coudrier, noisetier.
Cadr8et£,sf. (4T,A): cadrette, sorte
de jeu de cartes qu'on joue a quatre
personnes.
C&drd, sm. (4T,A) : cadre. On cddrd
de lyi (4T) [un ciel de lit].
Catt, sm. (4 A) : cafard (a Th6nes
cafdr), blatte (blatta orientalis), can-
crelas, insecte nocturne qui ronge les
aliments et les £toffes. A Geneve on dit :
Un feu de cafard pour un grand feu ;
rouge comme un cafard, pour tres
rouge. V. le mot suivant.
Cafard, sm. (G). Quel cafard de
chauffe-pieds tu me donnes Ik [quel
chauffe-pieds brulant]. Etre rouge com-
me un cafard [£tre rouge e*carlate].
Apres avoir donne* ces exemples,
Humbert ajoute : « Voyez cafard. » II
est probable qu'il rattache ce mot et le
verbe se cafarer [se bruler] aux expres-
sions usitles a Geneve : un feu de ca-
fard [un feu ardent]; rouge comme un
cafard [rouge £carlate]. II est plus vrai-
semblable que la racine de tous ces
mots est le verbe patois fard [bruler,
flamber], et qu'en outre il y a eu m6-
prise entre des mots paronymes comme
confaron (gonfanon), cafdr (blatte);
d'ou : rouge comme un confaron, ou
comme un cafard. puis comme un ca-
fard.
L'explicatTon donne*e par A. Constan-
ts est ing£nieuse. Mais ces expressions
genevoises : rouge comme un cafard,
feu de cafard, ne feraient-elles pas plu-
t6t allusion aux v£tements des cardi-
naux, aux buchers de requisition ?
Nous ignorons a quelle £poque elles
commencerent a Stre employees. Quant
a cafard, ce mot n'a peut-^tre pas la
mfime origine que cafard; il pourrait
se rattacher a calefacere.
Dans Particle consacre* a l'gtymol. du
mot cafard, Littre rappelle que Du
Cange tire ce mot de caphardum ou
chabbardum, sorte de vehement, men-
tionne*, au xiv* s., dans des statuts d'u-
niversite\
A Fhistorique, Littre cite la phrase
suivante : « ce mot de cap hard tres
odieux a este mis en usage par les hu-
guenots pour denigrer l'honneur de la
prestrise » (Garasse : Recherche des
Recherches, p. 718.)
Signalons une derniere hypothese :
il se pourrait que Texpression rouge
comme un cafard eut M tout d'abord
une sorte d'antiphrase, car la blatte
s'appelle dans certaines regions « b£te
noire ». Comme cet insecte recherche
les endroits chauds, Kexpression feu
de cafard [feu ardent] pourrait s'expli-
quer aussi sans qu'on eut besoin de
recourir a quelque allusion historique.
Sur cafard = hypocrite, bigot, cf.
C. Nisard : Curiositis de VEtymoL, p.
169.
CaiB, sf. (4T,A, Ab,Al) : casse; gran-
de cuillere decuivre servant a puiserde
Teau ; cafe (3S f ) ; r a cafe 6 cafU, di V
manUn (4T,A) [il y a casses et casses,
dit le drouineur (chaudronnier ambu-
lant) ; dicton ayant la m£me significa-
tion que : il y a fagots et fagots].
Dans le frl. on dit bassin (4T,A,R).
— : poeMe a frire (4TA).
A Geneve, caffe s'emploie dans le
sens de bernique : Je pensais y trouver
tout ce qu'il fallait, caffe I
Ca\te, sm. (4T) : cafe* ; cdfi UA,Ab).
f Caflot, e, s. (G) : nain ; nabot.
t Cafbrnet ou caf ournet (G) : Fcdre
le — se dit des femmes qui se tiennent
comme accroupies sur leur chaufferette
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CAFO-CALI
79
(Humbert), ou des femmes qui tour-
nent le dos a Fatre, en relevant leurs
jupes. Cest la posture des « pauvres
vieilles sottes » que Villon, dans la
ballade de la Belle Heaulmiere, nous
montre « Assises bas a croppetons, |
Tout en ung tas comme pelottes ».
f Cafonrner (se), vpr. (G) : se ca-
cher. A Lyon, — signifie se chauffer en
se mettant a caforniau, c'est-a-dire en
se tenant accroupi.
Caflolon, sm. (4T,Ab) : petite casse
(dimin. de caf&).
Caiiul&, sf. (4T) : petite casse en
mau va is Itat.
Cafti, ir$, sm. (4T,A,Ab) : cafetier,
iere.
CaftirS, sf. (4T,A,Ab) : cafetiere
(ustensile).
i Cagne, sf. (G) : cache, cachette,
boa coin. Jouons a ile\ je sais une ca-
gne, une excellente cagne (G).
— , (4T,A) : paresse, envie de ne rien
faire. J'ai la cagne. V. canie.
— , adj. (3S) : paresseux, qui n'est
pas dispose au travail. Je suis cagne
aujourd'hui.
CaI3, sf. (4T,Ab,A'g) : truie qui n'a
pas de petits a nourrir.
— , sf. (4T) : caillette de veau.
— , sf. (4A'g) : nom d'un jeu de gar-
90ns.
CaiSeti, sf. (4AI) : dimin. de caU,
truie.
CalSnft, vn. (6 A) : mettre bas; se dit
de la truie.
— ,: manipulerlaviandedecochonen
vue de la conserver.
Calenee, sm. (6A) : petit cochon.
fCaillou. Dans le frl. s'emploie pour I
caillot, grumeau.
Caion, sm. (4T,A,Al,Ab; 6A,Ac,Bv):
cochon.
Au fig. : m a 1 pro pre, sale ; d£bauche\
A Geneve, on n'emploie guere ce mot
qu'au fig. Le mot est inconnu a iBm.
— , (4A,As) : cloporte (insecte).
Caj*(a^), Tpr. (6 A> : setaire.
Cajh§, sf. (4T) : cage.
Cala, sf. (4T,A) : cale (pierre ou mor-
ceau de bois qu'on place sous un objet
pour qu'il soit d'aplomb).
Calft, va. (4T, A ; 6 A) : caler, assujet-
tir avec une cale; dl i pd cdld (6A) [il
est perdu ; se dit d'un malade].
Au mot calo, Puitspelu cite ce re-
frain : Mad am a, je me calo, « refrain
d'une chanson composed a 1' occasion
d'un petit Savoyard qu'on avait per-
suade* de se glisser dans le lit de la
dame qui l'avait engage* comme domes-
tique ».
— ,vn. (4T) : diminuer; perdre des
forces, de l'embonpoint.
— , v.imp. IcdlS [la pluie (Forage) di-
minue].
f Calabre, sf. (G) : battre la calabre
[d^raisonner, battre la campagne]. On
dit aussi dans le m£me sens battre la
calembourdaine.
f Calamandre, sf. (G) : £toffe de
laine lustrle d'un c6t6 comme le satin.
f Calam&r, sm. (G) : plumier, £tui a
mettre des plumes.
Calati, sm. (4T) : tige en bois a cr£-
maillere servant a suspend re la lampe
nomme*e crwitf, crwiju, catte. Dans
quelques valines, cette tige a ere* mai Here
est maintenue en Fair par une ficelle qui
va d'une paroi a ''autre en passant au-
dessus de la table a manger.
Calavrais (les). V. sur cette expres-
sion A. Dessaix : Ligendes et Tradi-
tions populaires de la Haute-Savoie,
p. 2 56; Vuarnet : Mim. de rAcad.
chablaisienne, t. XII, p. 186.
Calcinft, va. (4T,A) : calciner, sou-
mettre a une chaleur tres 41ev£e. £ me
fd calcind le san (4T) [il me fait bouil-
lir le sang ; il m'allume le sang].
Cal&e, sm. (4 A) : lampe de forme an-
tique a un bee. V. calati etcrwezu.
f Calembourdaine, sf. : calembre-
daine; bourde; faux-fuyants. Battre la
— (G) : de>aisonner. V. calabre.
galende, sf. (5C) : Noel. V. $ha-
lende.
C*iet&, sf. (4AI) : serre-t&e. — (6A) :
bonnet de paysanne.
Caltt, sm. (3S') : cochon.
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So
CALI-CAN
CallA, sf. (4T,A; 3S) : caille\ caille-
botte. Dans le frl. caillie.
CallS, sf. (4T,A,A1; 8M) : caillette de
veau; cayi (4T,A) ; qi (4T,A); cd (6A);
c6(YT)\qii (6U).
CalI6, sm. (4TC ; 6B) : gaillet jaune;
caille-lait.
CA1I6, sf. (4T,A,Ab,Al) : caille. La
cdlU borcalU (4T) [la caille carcaille,
(courcaille, margote)] ; brocalii (4T) ;
carcalii (4A,Ab) ; chanti (4AI).
El atin qi li cdlU V tonbiss&n toti
roti diin la gueuld (4T) [il attend que
les cailles lui tombent toutes r6ties
dans la bouche].
Dansle frl., comme en patois, on al-
tera ge*n^ralement le dicton francais, en
disant caille au lieu d'alouette etenajou-
lant a la fin « dans la bouche ».
Calli, va. et vn. (4T,A) : figer, cail-
ler ; se coaguier. La priura calii le lafi
(4T) [la pr£sure caille le lait]. Synon. :
trinchi (4T). V. ce mot.
Au fig. : le li cmince a calU (4A)[le
lac commence a se recouvrir d'une 1£-
gere couche de glace].
Calin, innft, adj. (4T,A,R) : calin, e.
Syn. ifliron, onnd (4T) ; goub\6 (4A).
N' fdpd ton cdlin (4T) [ne prends pas
ton air calin ; ne minaude pas].
CalI6, sm. (4R) : lait.
Calio, sm. (4T,A) : grumeau, caillot;
caltou (4A).
CalitA, sf. (4A,A1,T) : quality ; calitd
(4A,Ab).
f CaJlot, sm. (G) : t£tard, arbre qu'on
&6te a e*poques fixes.
Calmd, adj. (4T,A) : calme. Syn. :
qi (3T).
Cal6, sm. (4AI) : caillot, grumeau.
La spa a lou calo [la soupe de farine
en grumeaux]. On grou calo depan [un
gros morceau de pain].
Calonie, sm. (5C) : canonnier.
Calti, sf. (4R) : serre-t^te.
Calvin©, sf. (4T,A) : calville (sorte
de pomme) ; f calville ', f. (G) ; canuil'i
(8 A). Calville en fr. est msc; cependant
quelques lexicographes font ce mot du
genre teminin.
Oamarin, sm. (4Ag) : groseille rouge;
tramarin (4 A).
f Cambuae, sf. (4 A) : maison dela-
bre*e, mal entretenue ; baraque; canbusd
(4A).
fCamelote, sf. (G) : contrebande.
f Camelotier, sm. (G) : contreban-
dier.
f Camiler, va. (G) : ennuyer.
Camd, adj. (4AI) : surpris, embar-
rass^.
Camoche, sf. (4 A) : fern me ayant le
nez camus, camarde.
Camu, adj. (4T, A, R) : camus. Sib.
parsna a on nd camu (4T) [cette per-
sonne est camuse].
— , au fig. (4T,A,R) : surpris, embar-
rass^; camd (4AI). Cf. RtGmER(Sat.X):
Le brouet estoit maigre, et n'est Nostra-
damus I Qui l'astrolabe en main ne de-
meurast camus, etc.
Mi can md trai golu \ Urion dromi
liu su, I £ s' levi d'itVi dsu, \ Divnd
sal 7(5 camu (4R) [mais quand mes trois
goulus eurent dormi leur soul, en se le-
vant de la-dessus, devinez s'ils (figurez-
vous comme ils) £taient confus].
C9Xk(kan t can-t, dans qq. locutions),
conj. (4T,A,R; 8M, etc.) : quand. Can-t
on pu, on pu (4T, A) [quand on veut, on
peut]. Can $ t-ou q'i vindra? (4T,A)
[quand est-ce qu'ii viendra ?]. Can-t e
pora (4T,A) [quand il pourra]. Can-t i
p' s'ablyi, i n'a jamais fi (4A) [quand
c'est pour s'habiller, il n'a jamais fait,
jamais fini].
Can bin, can qi, canpwi, v. canbin,
canqe, canpwe.
— , adv. : comme. Biau can lemeide
may [beau comme le mois de mai].
Noutron Segneu n'a paspolu \ Que Sa-
tan, celi grou golu, | Pelu et nei can
du pelu, I Fusse tor jo le metre \ A cosa
de celi mafi... [Notre-Seigneur n'a pas
voulu que Satan, ce gros goulu, poilu
*et noir comme du velours, fut toujours
le maitre a cause de ce mlfait]. (Noil
de i63o, en patois d'Annemasse). Inu-
sit^aujourd'hui dansle sens desex.citfc
ci-dessus, comme termedecomparaison.
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CANA-CAPO
81
Cani, sf. (4AI) : tuyau (d'un po€le);
(4R) : tuyau (d'une conduite d'eau).
7 Canarder, vn. (G) : nager au fond
de l'eau, plonger.
f CanardiAre, sf. (G) : bateau des-
tine 1 a la chasse des canards.
Canav6, sm. (3J,S\Rr; 4T) : char-
rier, drap de lit de toile grossiere qui
sert a porter des feuilles seches, de
Therbe, a envelopper la charge.
Canapex (1 56o, Alex).
Canba, vn. (4T) : aller, marcher. De
chanbd, jambe.
— , sf. (4T,A) : enjambeV, canbdU
< 4 A).
Canber&dd, sm. (4A ; 5C) : camarade.
Canbin, conj. (4T,A ; 5C) : quoique,
quand bien m£me. (Le verbe qui suit
est a Tindicatif.)
Canbott*, (6A). V. ganboli*.
Canbrnr&, sf. (4 A) : dresse, terme
de cordon nier.
Canche, sf. (3S') : ripe (auge circu-
late).
CaacochS (a), loc. adv. (1 Db ; 2R) :
a califourchon.
Cancw6r£, sf. (4 A) : ver blanc.
t Candi, e, adj. (G) : penaud, inter-
mit, lis resterent candis et confondus.
Canelon, sm. (3R,Rr) : cdne de pin.
t Canfarer, cafarer, va. (G) : bruler,
enflammer. Ces Apices m'ont canfari
legosier. Du pre*fixe pe*joratif ca et du
verbe fard, flamber, bruler. V. cafar6.
CanEIa, va. et vn. (3S') : gonfler.
— {se), vpr. : se gonfler; s'enorgueillir.
Canfwln&, sf. (4A) : taudis, gargotte.
Canie, sf. (4T,A) : envie de rester
oisif, mollesse, paresse. Di tin-\ in
tin la canU mi prin (4T) [de temps
en temps la paresse me prend]. Dans le
frl. cagne. A Geneve, cagne signifie
cachette, bon coin.
— ,adj.(3S): paresseux, las.
Canin, sm. (4A) : avancon (petite al-
longe qu'on ajoute aux lignes de peche).
(Jand, sm. (5A) : chene.
t Canonner (se), vpr. (G) : boire
avecexces.
tCanoter, cagnoter, vn. (G) : mar-
cher en jetant son corps successive-
ment a droite et a gauche, comme un
homme cagneux ou comme les canards.
Elle marche en canotant.
Canpa (6n) (4T,A,A1): en course, en
campagne; t en campe (4T, A ; G). E-l
i mi in canpa (4T) [il est de nouveau
en course ; il va de nouveau vagabon-
ded
Canpann&, sf. <4T,A,A1; 3S' ; 6 Ac,
B ; 8M) : grosse sonnette qu'on attache
au cou des vaches. (Latin : campana,
cloche).
Campanne ( 1 565, Alex): clochette.
* Deux campannes et deux confarons,
Tun rompu ».
— , (4T) : liseron des haies.
— , (4A'g) : ancolie, gants de Notre-
Dame.
— Uddnd (6B) : digitale.
— blua di montanU (6B) : gentia-
nette.
Canpwe^ conj. (4A'm,Ab) : quoique.
V. capd6.
Canqe, conj. (iT,E) : jusqu'aceque.
Canair&, sf. ( 1 B') : tas de neige amon-
cele*e par le vent.
Cantarin&, sf. (4A) : carabe dore\
Cantena, sf. (6A) : angle d'un mur.
i Cantine, sf., se dit a Geneve
comme a Lyon pour designer une grosse
bouteille de verre.
Cantita, sf. UT^A) : quantite*.
Cantna, sf. (4T,A) : cantine.
— , (4R) : coin d'une rue.
Canton, sm. (6B) : satiron noir,
plante.
Canuilfi, sf. (8A) : calville, sorte de
pom me.
f Cannier, va. (4T,A) : ennuyer.
Mot d'argot.
Capchin, sm. (4A,R) : capucin.
f Capellade, sf. (G) : salut qu'on
fait en 6tant son chapeau. II lui fit une
grand e capellade.
Capita, sf. (4T,A) : tonnelle ; capite
(G). — (6A) : cabane en bois dans les
vignes.
Capd, capot&, adj. (4T) : capot; se
dit d'une personne qui n'a fait aucune
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8a
CAPO-CARA
levle au jeu de cartes; confus, interdit.
En fr. capot est invariable au tern. : elle
a M capot.
Capon, sm. et adj. (4XA) : poltron,
lache.
Cap6na, vn. (4T,A,R) : reculer, re-
noncer a une entreprise ; montrer de la
lachetl. Frl. : caponner.
CaponS, sm. (4T, A;6U) : espece
de farce roule*e dans des feuilles de
bette.
Capon eri, sf. (4T) : poltronnerie.
Capota, sf. (4T) : capote ; coiffe, bon-
net de femme.
Capotisi, va. (4T, A) : d^concerter,
rendre capot.
f Capncine, sf. (4A). Norn d'un
branle rythme* sur le refrain suivant :
Dansons la capucine t | N'y a pas de
pain chez nous ; | Y en a chez la voi-
sine, I Mais il n'est pas pour nous.
Capw6, conj. (4A\R) : quoique ;
exclamation : qu'importe. Capwi t'd 18
grwi d'on vri sinfhd, \ Mitre, on va
birtre a ta santd (4R) [quoique tu aies
la figure d'un vrai singe, patron, on va
boire a ta sante*]. Rmilyi, ri-ti, snion
fipardu, \ D%iv6 rid qi vniivd p' lo
pridri, I £n'ci, Qhanbilris* bin ridu;
I Parqi n' vodrd-to pd ti ridri /> | Mi
ntrd borjhaX dtfrdn : Capwi I (4R) [Ru-
milly, rends-toi, sinon tu es perdu, di-
saient ceux qui veaaient pour le (Ru-
milly) prendre. Annecy, comme Cham-
Wry, s'est bien rendu; pourquoi ne
voudrais-tu pas te rendre ? Mais nos
bourgeois dirent : Qu'importe !].
Cette derniere citation fait allusion au
stege soutenu par Rumilly, en i63o,
contre Farmed de Louis XIII, eta la fiere
rlponse que les habitants firent a la
sommation de se rendre. Le mot de
Capwi est devenu depuis le sobri-
quet des Ru mil liens. Cf. A. Constan-
ts : La Muse savoisienne (Etudes sur
le patois Savoyard).
Caq, caqS, caq-z, adj. indlfini (4T,
A,R) : quelque. Cdq sert a former nom-
bre de composes. V. cac.
C&q$, adj. et s. (4A) : idiot.
Caqd-con, Ioc. adv. (4T,A,R) : quel-
quefois.
Caqd-z-£n$, pr.ind.f<6m.(4T): quel-
ques-unes; cdqni (4T,Aa,AI).
Caqi, sm. (4 A) : petit homme, bout
d'homme.
Caq-r6, pr. ind. (4A,AI,R) : quel-
que chose; cdq-rin (4T,A). Syn. : cdq
(ou cdqi) chusd (4T,A,R). Cdq-rfn, par
une sorte de litote, signifie aussi : beau-
coup, quelque bien important; le mot
rin (en fr. Hen), qui provient du mot
aflfirmatif rem, conserve ici toute sa
valeur. N*tra Marti, i-f naflii q* ara
cdq'rin (4A) [notre Marie, c'est une
fille qui aura quelque chose, c'est-a-
dire une bonne dot].
f Caque-graisse, sm. (G) : avare;
taquin.
f Caqueux, adj.et s. (G) : miserable,
cheW. II a un air caqueux.
Dans Pane. fr. caqueux a le sens de
llpreux : « Mandement contre hommes
et femmesnommls caqueux, auxquelsil
est fait deffense de voyager dans le du-
che* sans avoir une piece de drap rouge
sur leur robbe,pour e\iterle danger que
pourroient encourir ceux qui auroient
communication avec eux ». (Cite* par
Godefroy.)
Caq-z-on, pr. ind.masc. (4T, A,Aa r
A1,R) : quelques-uns.
Car, sm. (4T) : quart (4* partied'une
unit*); cd (4 A). On cdr d Surd (4T)[un
quart d'heurej. Dav~\ iure i on cdr
[deux heures et quart]. On cdr di blid
(4R) [un quartaut de bl£].
Car, sm. (6A) : coin du feu. V. card.
— , (3T) : Iieue\:arte\ £cart.
Cara, sf. (4T,A; iD,R; 6 A) : aver-
se, ond£e ; dans le frl. une cdre. A Ge-
neve : une cdre, ou une cdre de pluie.
f Carabaaae, sf. (G) : longs sarments
qui serve nt a Her les haies.
— , frasque, espteglerie ; mystere.
Fa ire des carabasses ; il a vendu la ca-
rabasse (G) [il s'est trahi, il a livre' le
secret].
Carabi, sm. (4F) : cidre.
— , (4T) : cidre et vin m£Iang£s,
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CARA-CARD
83
Carabi, (6Ac) : eau-de-vie.
CarabotA, va. (4T,A) : culbuter, rou-
ler, degringoler.
Caram&l&, sf. (4T,A) : caramel.
Dans le frl. caramel ie est aussi du
genre flminin.
f Carantin, (4A; G) : quarantaine
(plante de jardin a fleurs blanches ayant
une odeur assez semblable a celle de
Poeillet).
t Carcagnou, sm. (G) : petit coin.
CarcallS, sf. (5A'b) : roche qui se
desagrege facilementen petitsmorceaux.
Carcalyi, vn. (4A,Ab) : carcailler
(se dit du chant des cailles). Syn. : bor-
calyi et brocalyi (4T).
Carcan, adj. (4T) : creux, vide; au
fern. : carcannd. £n sti tin, on n'dme'
q' lou bid discdr q % sanndn t carcan
(4T) [en ce temps-ci on n'aime que les
beaux discours qui sonnent creux].
— , sm. (4T) : gros grelot qu'on sus-
pendait autrefois au collier des che-
vaux.
— , (6A) : animal haut sur jambes,
maigre, efflanque*.
V nan carcan, ou rborni , nom
d'une source tres abondante en temps
de pluie, mais vite tarie, qui se trouve
a 3oo" de la fontaine des Marquisats,
pres d'Annecy. Elle sort a travers les In-
terstices des blocs de pierre qui cachent
son orifice et fait entendre un bruit
sourd. De la sans doute sa denomina-
tion.
Carcan s'emploie a Thones et a An-
oecy dans la formulette suivante, ou ce
mot est peut-6tre mis pour rimer avec
argent : Ne\ carcan , bouche d' argent,
teint fleuri ou menton fleuri, I'enfant
rit. On touche successivement le nez,
la bouche, les joues ou le menton de
I'enfant, en prononcant ces paroles, et,
a la derniere phrase, on fait vibrer le
doigt pour exciter le souriredu poupon.
Carcann&, sf. (4Fg) : primevere.
Carcaasu, adj. (4A), f£m. carcasswa :
▼ide, creux, tel qu'un corps dont il ne
reste que la carcasse. Abrd carcassu
(4A) [arbre creux] ; au fig. : Uld car-
casswa [tele vide]. f7a bdfd sonne* r
carcassu (4A) [ce tonneau sonne creux].
Careavalft, sf. (4T,A'g) : rhinanthe
velu (plante) ; carild (4A).
GarcavalA, vn. (4A) : caqueter, cr6-
teler. Se dit du cri de la poule avant
de pondre ; apres la ponte on dit qu'elle
chantB.
Le sens de ce mot est moins special
dans les regions voisines. En lyonnais
et en dauphinois, il sign i fie : babiller,
crier, faire du bruit, particulierement
en parlant du bruit que font des objets
contenus dans un recipient que Ton
secoue.
Le vx.fr. a car cape I, grelot. Godb-
froy mentionne carquavel avec le sens
hypothitique de castagnettes. Cf. Du-
cange : cascavellus, cascaviellus ; cam-
panula, nola; Gallis, grelot ; provincia-
libus, cascavau.
Carcave, sm. (4T) : caillot de morve
a demi-dess&he* et obstruant les na-
rines.
— , (6A) : vieillard catarrheux; col-
lier de cheval muni de sonnettes et de
grelots.
f Carclin, sm. (4A) : bourrelet pro-
duit par les chairs sur le cou, les bras
ou les jambes des enfants dodua. « Oh !
le bel enfant, il est tout en carclins
par les bras. »
— , (4A) : sorte de patisserie. « Fais
saucette avec ce carclin dans ton cho-
colat. » Cest le fr. craquelin, avec m£-
tathese de r.
Qarcld, sm. (4A) : cercle; garcttd
(6A). V. farclld.
t Carcnl, sm. (4T,A) : calcul.
CarcnU, sf. (4T,A) : marmelade de
pommes de terre, plat d'oignons ; — ,
(4AI) : pommes de terre rapees qu'on
mele avec de la farine et qu'on fait frire
a la pofile par petites tranches.
CarcuU, va. et vn. (4T,A) : calcu-
ler.
C*rd&, sf. (4T; 5 At; 7Jr): cardon
(plante).
Cardinalin, sm. (4T,A,Ab,R ; aAj):
chardonneret ; cardinolin (4AI ; 6A).
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84
CARD-CARO
CardinAr, sm. (4AI) : cadenas.
CAr6, sm. (3S) : bille de sapin ordi-
nairement de 4 metres. .
GarAnmA, sf. (4T,A) : carfime. En
frl. on donne souvent a carime le genre
feminin.
QarfwA, sm. (4A) : cerfeuil ; carfwt
(5A) ; carfolyet (8A).
Qarfyur, sm. (8Bf) : Atre, foyer.
Carillon, sm. (4T,A,R) : carillon.
Syn. : tracdwdon (4Aa) ; tr&cddon (4
Al,R) ; trScbUdon (6A) ; tricawdon
(8B'm).
CarilionA, vn. (4T,A,R) : carillon-
ner. Syn. : trdcdwdnd (4Aa) ; tricddnd
(4AI,R) ; tricdudnd (6A) ; tricawdd
(8B'm); triqeudnd (4AD).
Cari6l*. V. carriole.
Carire, sf. (4A) : carriere. D' vi Ira-
valU a la carire* [je vais travailler a la
carriere].
CaristolA, sf. (3T) : mendicity.
CarlinA, sf. (3C; 6B) : renoncule
des glaciers.
CarmanldlA, sf. (4T) : veste courte;
danse.
CarmanlulA, sf. (4T) : petit-muscat;
sept-en-gueule (petites poires hAtives).
Dans le frl., on dit sept-en-bouche.
CarmAntran, sm. (4T,A) : carnaval;
mardi gras ; carmitran (4A). S'emploie
sans article. V. alouIA.
Ceq'onfd a carnaval , 16 ra \u mdion
(4Ab) = Ce q'onfd a carmintran, lou
ra i mjhan (4T) [le travail qu'on fait
pendant le carnaval, les rats le man-
gent ; c*est-a-dire amusez-vous pendant
les jours consacre*s aux rgjouissances].
-— , (4T) : mannequin que les jeunes
gens brulaient sur la place publique
dans la soiree du mardi gras; se dit
aussi d'une personne de haute taille,
habille> d'une facon ridicule. En ce
sens, carmintran prend Particle.
Cf. le vieux francais caresmentrant :
carnaval, commencement du carfime.
On disait aussi caresme prenant, qui a
£t£ employe* par Moliere et est reste*
dans le Dictionnaire de FAcade*mie.
La coutume de promener par les
rues un homme de paille, le mardi
gras (ou le mercredi des Cendres), est
fort ancienne et fut tres g^n^rale. Go
dkfboy cite ces deux vers des Plaisants
Depis des Supports duS.de la Coquille
(1 589) : II faut laisser caresmeentrant |
Et charger le sac et la corde.
Syn. : carnaval (4Ab,Al).
CarniflA, sf. (4T) : morve.
CArd, sm. (4T,A,R,A'g ; 8Bf ) : an-
gle, coin, coin du feu ; recoin ; lieu
ecarte* ; cdr (6A),
Cdrd est le vieux mot fr. carre, care,
qui signifie c6te\ face, facette, coin. V.
les exemples cue's dans Godefrot.
« Carre se dit encore en Champagne,
en Bourgogne et en Lorraine, dans le
sens de coin et d'angle rentrant. »
Ital. quadro, d'ou derive cadre.
De card vient acard, presser contre
un coin.
— , sm. : pierre. Mot tombe" en de-
suetude.
Dans la valine de Th6nes, cdrd ne se
rencontre avec le sens de pierre que
dans la denomination du Grand-Car-
ro% (mont Charvin) et dans celle d'une
tour naturelle situle au-dessus du ha-
meau de Charvet. Encore cette e*tymo-
logie est-elle fort contestable. Quant
a la place publique appeleVLe Cdro,
son nom lui vient de son ancienne con-
figuration qui 6tait carrle.
Card, sm. (4T) : carreau [r coussin
bien rembourre\ de forme carree (on
trouve ce mot avec ce sens sous la for-
me carreaulx (i565, Alex) : « deux
carreaulx de sattin jaune et deux cous-
sins de toile blanche » ; meme forme
(Inventaire du chAteau d'Annecy, 1 6 14):
« quattre carreaulx de velleur rouge*.)
a* vitre; 3" fer de tailleur; 4' une des
couleurs du jeu de cartes].
Card, et dans le frl. carreau (4T,A ;
G; : carre\ ou planche de jardin.
— , (6A) : brique.
Caron, sm. (4T,A,R ; G ; 6U; 7I1) :
brique, carreau. Dans Fane, fr., carron
signifie : carre*, place carree; carreau
de brique. Le derive* caroner « se dit
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CARO-CART
85
encore dans le patois foremen, souvent
m4me a la ville, pour carreler : caroner
un appartement. II est Igalement usite*
dans la Suisse romande. Dans la Suisse
romande. on ditaussi carronnage, pour
carrelage. » (Godefroy.)
— , (4T; 6A,B,U) : clochette en cui-
vre battu qu'on pend au cou des va-
ches. Car on si bati (6 A) [clochette
sans battant : se dit d'un homme sans
cervelle ou d'un homme qui ne parle
pas beaucoup, par manque d'esprit].
Qaron, sm. (6A) : ciron.
Caronie, sf. (4T) : charogne ; au
fig. : person ne molle, sans £nergie, qui
n'aime pas le travail.
Carot&, sf. (4T,A,Ab ; 5 At) : bette-
rave comestible.
Caroti, sm. (4T,A) : carotteur, ft-
lou ; f6m. : carotiri. Carottier (4T,A ;
G) figure dans les Dictionn. fr., a c6te*
de carotteur.
Carpi, sf. (4A) : carpe; cdrpd (pa-
tois du Bourget).
Carptadu, sm. (8A) : capendu,
court-pendu (pom me).
Qarplnti, sm. (4T,A) : charpentier;
carpiti(4R,A,A\); charpenti (3S'). V.
cJiapweX
fCarpiere, sf. (G) : e*tang, mare; car-
pire (2AJ). Derive* de carpe.
t Carquillon, sm. (G) ; courcouil-
lon (4T,A). V. corcolion.
t Carreau. Ce mot a (4T,A; G) les
memes significations qu'en francais; de
plus on Temploie encore dans le sens
de planche ou carre* de jardin, sens
tombe* en de"sue*tude en fr. V. car6.
t Carrelet, carrolet, sm. (4T, A; G) :
petit carre* de toile, de papier.
f Carrieur, sm. (4T,A ; G) : carrier,
ouvrier qui exploite une carriere ou qui
ytravaille.
f Carridle, sf. L'ode carriole se pro-
nonce ordinairement en francais com-
me dans homme. Ce mot en fr. signifie
une petite charrette couverte et g£n£rale-
ment suspendue, ou une mauvaise voi-
ture. Caridld, suivant les locality, d£-
s «gne diffSrentes sortes de charrette.
f Carrioler (se), vpr. (G) : aller en
voiture. Se dit par decision.
C&rt&, sf. (4T,A) : carte. Les noms
des quatre coulcurs d'un jeu de cartes
sont les m£mes qu'en francais.
FM U cdrti (4T,A) [brasser et dis-
tribuer les cartes].
Les jeux de cartes les plus connus
sont : i* la bataille, que Ton nomme
jeu de hoc a Geneve, jeu des petits pa-
quets ou des petits plots (4T, A ; G) ;
2' le piquet; 3' l'ecartl. Ajoutons la
manille, le polignac, le jeu defoutraille
ou foutrd.
On joue aussi aux jeux suivants : a
l'as ; a la bitU a 5 cdrU ; a la bourd ;
a la briscd-bdrnW, ou u mariajhd bdr-
nU ; a la cadre* etd ; a la polalU ; a la
pioghi ; 1/ rinse ; u cin ci (4A), u Jin
cin (4T) [aux cinq cents].
Au fig. : 4 pir la cartd (4A) [il de-
vient fou].
— , sf. (6A) : mesure de capacity va-
lant 2 3 litres a Albertville. Na cdrtd si
fon [une mesure sans fond ; se dit d'un
homme prodigue, d'une personne sur
qui Ton ne peut compter].
f Cartable, sm. (4 A) : petit sac en
cuir ou en carton ou les £coliers met-
tent leurs livres et leurs cahiers.
fCarteron, sm. (4T,A) : mesure de
capacity pour les solides.
— (6A) ; cdrte (G) : mesure agraire
valant environ 8 ares, le quart d'un
journal de terre.
Carti, sm. (4T,A) : quartier. L'ex-
pression balyi carti (4A) [bailler quar-
tier] s'emploie en parlant d'une per-
sonne qui souleve un objet pesant d'un
cdte* seulement, par Pun des angles.
Carti d' miuton, carti d' pomd (4T,
A) [quartier de mouton, quartier de
pomme] ; on carti d' pan (4T) [un
chanteau].
gartin, inn*, adj. (4T,A,A1,R) : cer-
tain ; cirtin (3S").
Qartinnamdn, adv. (4T,A) : certai-
nement.
Carts*, sm. (6B,3Sd) : quartier; ha-
meau, section d'une commune.
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86
CASC-CATA
garvala, sf. (4T,A,A1,R ; 6A) : cer-
velle ; fervild ( i Ep) ; c'hirvald (3S').
CascAda. sf. (4Tb) : cascade.
f Cascagne, sf. (4A) : fruit du pla-
tane ; petit coup donne* sur la t£te avec
ce fruit ou avec l'index replie\
f Cascagnettes, sf. pi. (4A) : casta-
gnettes ; petites planchettes que Ton pla-
ce entre les doigts et que Ton agite vi-
vement pour imiter le son des casta-
gnettes.
C&scd, sm. (4TC) : casque.
— di Prusslin (4TC) : aconit.
Cas6rn&, sf. (4T,A,R) : caserne.
C&88&, sf. (7L) : lieu tres pierreux
situe" pres des glaciers, ou des regions
neigeuses.
— » (4^) • grande cuillere de cuivre
servant a puiser de l'eau. V. cafe ct
bassin.
Casaa, va. (4T,A) : casser. Syn. :
ibrecd (4T; 3S). Dans le frl. casser a
les m£mes acceptions qu'en fr. ; mais
on I'emploie improprement dans plu-
sieurs locutions. Ainsi on dit : II a les
yeux cassis [cerne"s]; ces pommes
sont cassies [coties] ; la grele a cassi
[coti] tous les fruits ; du papier cassi
[du .papier brouillard]. Pour signifier
que le lait tourne lorsqu'il est remue*
au moment ou la cr£me commence
a se former, on dit : tu casses le lait. On
affaiblit le vin blanc quand on le trans-
vase ; en frl. : on casse le vin blanc.
Casaa-cou, sm. (4AD). V. brendi.
Cassft-cu, sm. (4A) : personne con-
trariante, ennuyeuse.
f C&sse, sf. (G) : alteration sensible
de la same* d'une personne ag£e. Avoir
une cdsse, il commence a avoir une
cdsse [se casser, il commence a se cas-
ser].
t Cane-noisette, sm. (G) : loir mus-
cardin.
t Cassette, sf. (G) : poSlon.
t Cassibraille, sf. (G) : racaille, lie,
rebut. Ne fre*quente pas ces gens-la,
c'est de la gogne, de la cassibraille
(Humbert).
Casson (4T,A,A1 et dans tout Par-
rondissement d'Annecy) : ecchymose ;
epanchement sanguin produit dans les
tissus par un traumatisme ; tumefaction
slreuse ou purulente consecutive au
traumatisme.
— (4T,A,Al; 6A) :durillona la main
produit par le maniement dun outil.
f C&ssoton, sm. (G) : poelon.
Casts, sf. (6A) : cache, cachette.
Cast&man, sm. (6 A) : manchon, mi-
taine (qui cache les mains).
Caston, sm. (6 A) : veillote, petite
meule de foin.
t Castonade, sf. (4T,A ; G) : casso-
nade.
Castrd (8B'c) : quatre.
Catft, sf. (4T,A; 3T; 6A) ; catte
(G) : meche de cheveux, tresse, tresse
mal faite ; touffe de cheveux en de*sor-
dre, ou de poils colics ensemble. D' vi
dirisa catd a sta bougrd d' find (3T)
[je vais dire son fait a cette vilaine fem-
me]. Dans une pareille phrase, on dit
sa patd au lieu de sa catd, a 4Ab.
Ce mot catd se retrouve probablement
dans catogan ou cadogan (noeud qui
retroussait les cheveux et les attachait
pres de la t£te), terme dont Forigine est
regard ^e comme inconnue par plusieurs
lexicographes.
CataU, sf. (4T f A) : poulie.
Catalft, vn. (4T,A) : rouler, dggrin-
goler.
Catalina (* la), loc. adv. (4T, A) : Td
tirta a la catalind, tiri a pourtd (4A)
[tu as fait roulerta bille sur terre, lance-
la a ported, c'est-a-dire de man i ere
qu'elle vienne en frapper une autre tout
droit, sans toucher terre].
Syn. : a la garolind (4 A) (de garotd,
rouler a terre, avec influence analogi-
que de la finale catalind).
On a pu voir aussi dans ces expres-
sions a la catalind, a la garolind, des
noms de femme (Catherine, Caroline) ;
cf. le syn. frl. : tirer en fille (4R).
f Catarate, sf. UT,A ; G) : cataracte
(dans le sens de maladie des yeux,
opacite* du cristallin ou de sa mem-
brane).
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CATC-CAVA
87
Catchismd, sm. (4T) : catlchisme ;
catigime (6 A) ; cati\im6 (4AI).
Cat*, sm. (4T,A,A1,R) : tas de petits
objets. On cati de nUi (4T), de nui
<8M); 7 un catet de noix (G) [un tro-
chet de noix].
-, : grumeau (4T,A ; 3S* ; 6A).Se>X
de cati (6 A) [soupe de farine en gru-
meaux].
— » (4R) • gros morceau.
Cati est aussi une abrlviation en
usage parmi ies ecoliers, pour signifier
catechisme.
Catfttt, sf. ( c B' ; 8M) : poulie ; f ca-
telle (G) ; catild (5C).
— , (4T,A) : brique verniss^e; f ca-
ttle (4T,A). D'apres Blavignac, queta-
lare designe un fabricant de pofiles en
pieces de terre cuite appeiees quatelles
ou catelles. Bridel donne catalare dans
le sens de potier de terre, et catalla avec
celui de manufacture de poterie. Catelle
est aussi employe* a Geneve que quetala
en patois romand.
Catalard (catolard) est un sobriquet
donne" aux habitants de Nantua.
Cattla, vn. (iB') : rouler, degrin-
goler.
Catela, va. (3S') : avoir de la repu-
gnance; cateld (iB) : mepriser, faire fi
de. D'i catele (3S*) [j'ai de la repu-
gnance pour cela]. Lou bo catil&n li
rnolJi (iB*) [les crapauds meprisent
Ies grenouilles].
Catelfina, sf. (7Jr) : primevere a
grandes feuilies.
t Cateler, va. (G) : Clever un objet
au moyen d'une poulie.
Cateleu, n. et adj. (3S') : sale, d£-
godtant, repugnant.
Cateltt, sf. (4T) : la basse chaire
d'une eglise.
Cati, va. (6A) dans Fexpression sui-
vante : Dipwi ni le chitri, ni le cati
[je ne puis ni le sentir ni le voir].
Catla, p.p. (4A,Al,As,R) : cach^.
Catie, sf. (3S') : repugnance. Si ma-
nire me fan cdtU [ses manieres me r£-
pugnent].
Catie, va. (5C) : cacher.
CatiM, sf. (lEp) : pomme de terre.
Catiil6,sm. (4T.A) : gros morceaux;
catid (4Ab ; 5C).
Catigeme, sm. (6A): catechisme.
Catlo, sm. (5C ; 4Ab) : gros mor-
ceau. On grou catid de said (5C) [un
gros morceau de sale].
f Catiule, sf. (G) : fern me maladive
et chetive qui se plaint sans cesse.
Catola, sf. (4Ab). V. cratol&.
Catolonle, sf. UT.A) : couverture de
lit en laine ; catlonXi (4A,Ab,T) ; catol-
logne (i63o, iA); cathelogne (1660,
1 A).
« Plus, troys catelognies blanches
presque touttes neufves. — Plus, aultres
troys rouges, aultres vertes , une
bleue... » (Inventaire du Chdteau d'An-
necy (1614), public par M. Max Bru-
chet, dans la Revue sap., 1 90 1 , p. 34).
On voit que ce terme s'applique a des
couvertures de diverses couleurs. Ac-
tuellement il designe le plus sou vent
une couverture de laine blanche.
f Catolyon et gatolyon, sf. (G) :
grumeau, caillot. Une soupe en cato-
lyons. V. cate.
Catrola, sf. (4Aq). V. cratott.
Catson, sm. (8M) : secret.
CaudrB, va. (8M) : coudre.
f Cause. Dans le frl., a cause s'em-
ploie pour la conj. pourquoi. Ce n'est
pas toi qui ferais cela. Reponse : Et a
cause? c.-a-d. Pourquoi ? Tu n'es pas
parti, et a cause? V. o6aa.
f Causette, sf. (4T,A; G) : causerie
intime. Faire la causette, faire une par-
tie de causette.
Cava, sf. (4T,A) : cave. Syn. : fartd
(4T,A,A1) ; sartd (5C) ; fetor ou sitor
(3T).
Une petite cave s'appelle cavb (4T,A,
Ab) ; crdtd (8B'm).
Cavft, sf. (4T,A,Ab,R,F) : queue;
tresse de cheveux ; cawd ( 1 Db,Bm ; 3S') ;
cwa (4A'g; 6Ac,Gv'). La cau>& a la va~
che, u chin (iTm) [la queue de la va-
che, du chien].
Du pi u d* la cava 4 , C poly in sinblea
la cavald (4T,A) [par le pied ou par la
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CAVA-CAVE
queue, le poulain ressemble a la jument,
c.-a-d. tel pere, tel fils] — Upila titd u
pe la cwa, I'anXd rissible a lafXb (6 Ac)
[ou par la tele ou par la queue, l'agneau
ressemble a la brebis].
T-ou q'i to-t invartolyb C j'hdr 4 tb
divartolyb la n4? (4T) [qu*est-ce qui
est tout entortille* le jour et dltortille* la
nuit?] Re*p. : la cbvd d'on pwbr [la
queue d'un pore].
— , (4T,A; 5 At) : prele, queue de rat
(plante).
Cbvd di rndr (4T) : orchis male; a
4T et a 6Uf : amarante ou queue de
renard.
Cbvd nird (3S') (t. d'argot), se dit du
cafe chaud sans lait : na tbssd de cbvd
nird.
Compose* : icawd (3S) [sans queue],
CavachS, sf. (6A) : coureuse de rue.
f Cavaille (a), (4 A) : a cheval. En
faisant sauter un enfant sur ses genoux,
on chante le refrain suivant : A cavdille
I Sur mon ane, | A patringd | Sur mon
chevau, | A cadet | Sur mon bidet, |
I Quand il trotte | II fait des pets. |
Prou I... prou !...
Cavali, sf.(4T,A) : cavale, jument;
personne lourde et gauche. A Geneve
cavale se dit d'une jeune fille qui danse
bruyamment ou a l'exces; cavaler se
dit de Taction de danser, gambader a
l'exces.
Cavalft, vn. (6A) : se dit du cheval
qui couvre la jument.
t Cavaler* vn. (G). V. cavaU.
— (se), vpr. (4A) : s'esquiver.
CavalGrS, (A), adv. (4T) : a califour-
chon. Dans le frl. b cavalire, a cava-
lin. V. cavalin (A).
f Cavali6re, sf. (G) : petit pont (de
pantalon).
f Cavaliers (les), ou les chevaliers
du froid (4T,A; G).
On entend sous cette appellation cer-
tains jours des mois d'a\ril et de mai
ou, suivant les observations des agricul-
teurs, le retour des getees blanches est
le plus frequent.
Dans le bas Chablais, on considere
comme jours a redouter les trois der-
niers jours d'avril et les trois premiers
de mai. A Geneve et dans les environs,
e'est le a3 avril, fele de saint Georges,
le a5, fiftte de saint Marc, et le 1" mai,
fete de saint Philippe. A La Roche, on*
en compte cinq, comme l'atteste le pro-
verbe suivant : Jorji, Marci, Crw£%e f
Jane*, Urbi son td d'fotu mangeur de
nwi (3R) [Georges (23 avril), Marc (2S
avril), Invention de la sainte Croix (3
mai), Jean (6 mai), Urbain (2 5 mai)
sont tous de vilains mangeurs de noix].
Quelques-uns ajoutent : 4 14 cassdn
sin martelS [ils les cassent sans mar-
teau].
A la Balme-de-Sillingy on dit : S'a la
Sin-Mdrc (25 avril) 4 ;h4U t on cassi 14
nUiiS si martli, bi V vin si gobli [on
boit le vin sans gobelet].
Cavalin, sm. (4A'g) : orge, avoine
et vesces semles et re'colte'es ensemble;
— , (4T) : froment, seigle et avoine me*-
langls.
f Cavalin ou Calalin (A), loc. adv.
(4T ; 6A) : a califourchon sur les £pau-
les ou sur le dos de quelqu'un. Syn. :
a cavalird et a patinbdld (4T) ; a pati-
bdld (4 A I) ; b pat in gu Id. et b patingui-
IXd (4 A) ; h patianbdld (6 A) ; bpatacu,
patacou (4A) ; a cocoche et h cocochi
(G); b cancoghS (iDb; 2R) ; b sibdld
(4Ab);atean6tf-$e7<5(8B'm)(surlecou);
in tsotUli (8B'm) (sur le dos).
Cavan, caven, sm. (6A) : cavity
creux sous une pierre, dans un mur.
— , (4Aa) : corbeille plus grande que
la cavanXi.
— , adj. (5C) : creux, vide.
CavanI6,sf. (4T,A,Aa,Ab,Ac") : cor-
beille ayant la forme d'une manne, mu-
nie de deux anses assez solides pour
porter des pierres, de la terre, etc.
Cavft rojhS, sf. (4T, A) : rouge-queue;
cbvd rossi (4Ab).
Cavasson, sm. (4A) : se dit d'une
femme dont le bas de la robe est tou-
jours crotte\
Cavfi, 8ta\ adj. (4T,A) : terme de
tendresse. Mon cav'4 (4A) [mon chen].
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CAVE-CEN
89
Se dit des enfants et des animaux do-
mestiques qui vous suivent partout.
Cave\ sm. (6A) : meme sens que
capanU ; car in (4T,A) ; caven (4Aa).
Caver, adv. (6A). V. ceva.
Cav£t&, sf. (8 A) : £pine-vinette.
t Cavette, sf. (G) : « petite cave ou
cavern e pratique^ au dedans d'un poele
pour y tenir chauds les mets qu'on va
senrir. Terrrfe connu aussi a Neucha-
tel. » (Humbert.)
t Caville, sf. (G) : be*vue, m^prise ;
capitie (aAj). Dlan to ceq'ifd, 4-1 en
fa di caville ! [dans tout ce qu'il fait,
il en fait des be" vues !].
Cavity sf. (6B,Bv) : eau-de-vie. La
capitd d' mdar e bin bond ; in pdu-td
pda bdareon pdard (6Bv) [Peau-de-vie
de marc est tres bonne ; ne veux-tu pas
en prendre un verre ?] cf. Titalien aqua
pita.
Cavita, vn. (6B,Bv) : boire de l'eau-
de-vie.
Card, sm. (4T,A,Ab) : caveau.
Cavwata (se), (4T) : salir le bas de
ses v£temenis.
Cawa, sf . ( 1 Db ; 3 S' ; 1 Bm) : queue.
— , (lDb) : prele, ou queue de rat
(plante). V. car*.
Cawatire, sf. (aAj) : croupiere.
Cawdra, sf, (6B) : coudrier, noise-
tier.
Cawte, sm. ( 1 Bm) : couteau.
t Cayette, sf. (4A) : petit rouleau de
veau farci en sauce.
Ce, pronom d£monstr. <4T,A) : ce.
U est ante* cedent de qui, ou de que: ce
q'i pri [ce qui est vrai] ; di-m'i ce qi te
id [dis-moi ce que tu sais].
Ce qi (q'i), ce qi (4T, A), ont quel-
quefois la signification de comme, com-
bien. Ce q'i in* a ! [combien il y en a 1]
Nion ne pu diri ce q'on Vdmi (4T,A)
[personne ne peut dire comme nous
laimons].
Ce, adj. dlmonst. m. s. (4T) : ce,
cet ; ci-qi^T) ; ci-intti (3S'j [celui-ci,
celui-la].
-, adv. (4T ; 6B) : ici. Vin ci [viens
ici].
Od, pr. d£m. (4A,Ab,Al,As,R; 5C) :
cela (non mis en opposition avec ceci) ;
cin (4T); can (4Tb,Aa); citU (4A) ;
centli (4Aa).
Lorsque ceci, cela sont mis en oppo-
sition on dit : cinqi-cinli (4T) ; ci\i-
chi-ci^itli (4) ; cin\iqi-cinli (4T).
Cinqi, ou cintfqi n po pd cinli (4T)
[ceci ne vaut pas cela].
— , adj. numeral (4A,Ab,As,Al,R ;
6B) : cent.
— , adv. (4T) : ici, c£ans. Cet adv. se
rencontre souvent dans les polsies du
xvi* et du xvii* siecle ; il n'est plus
usite* aujourd'hui que dans quelques
valines.
On le place non pas apres le verbe, mais
de la ma mere suivante : La damd ci
U-lyi ici /> (4T) [la mattresse de la mai-
son est-elle ici ?] Ci 't-i ici? [c£ans est-
il ?] Ci % t-lyi ici ? [est-elle ici ?] Ci 7-
ou ici ? [est-ce ici ?] £ ne ci Xi nXon
(4Aa) [il n*y a personne ici].
L'adv. ci se trouve dans les poe-
sies duxvr et du xvii* siecle sous la for-
me se; ce qui contribue a rendre tres
ardue la comprehension de nombreux
vers.
Cegala, sf. (5C) : cigale.
C61ibaterd, adj. et subst. (4T,A) :
c£libataire(mot recent, francais patois^).
Celyi, sm. (4T,A) : dressoir, £tagere
pour ustensiles de cuisine.
C6m'tird, sm. (4T,A) : cimetiere.
Cdn, pr. d£m. (4T) : cela ; cin minnd,
cin sinnd, cin noutrd, cin Uu; f ca
mien, ca tien, ca lui (au lieu de ca
sien), ga ndtre, ca vdtre, ca leur. Cette
tournure est r^pandue dans toute la
Savoie et signifie : Ce qui appartient a
moi, a toi, a lui, a elle, etc. V. $a.
— , adv. (4A) : c6ans, ici ; nXon cin
(4A) [nullement, nulle part]. Di bid /'
charchi, di n' U trupi nion cin [j'ai
beau le chercher, je ne le trouve nulle
part] ; ieu va-ti ? — nion cin [ou vas-
tu? nulle part ; c'est-a-dire je me pro-
mene sans but determine*]. V. cd.
— , adj. num. (4T ; 6Ac) : cent; cen
(4Aa; 3B,T). V.cd.
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90
CENA-CHA
Cin Hon (4T ; 6 Ac) [cent et un, cent
tin]; ci i Ion (6B).
f Cenaise : sf. (G) : vase detain des-
tine au transport du vin dans les tem-
ples protestants pour la sainte Cene.
C6n-16, pr. d£m. (4T) : cela.
C*-n-6, adv. V. te-n-6.
Cdn-qe, pr. de'm. (4T) : ceci.
CAnsa, sf. (4T,A,Ag) : prix de loca-
tion ; rede varices , impot ; cissd (6 A ;
4A1).
C6n8am6n, adv. (4T,A): censEment,
par supposition ; cissami (4AI,R). Eli
cinsamin V mitre (4T) [il est cense*, re-
pute* le maitre]. Martin i modd sti ma-
tin a la primm' drbd; y i cinsamin
p' aid a la fird a" la Sin-Mori, mi y
i pi livd V pi (4T) [Martin est parti
ce matin a la pointe du jour ; il est
cense* etre alll a la foire de la Saint-
Maurice, mais c'est pour lever le pied,
(pour Echapper a ses cre"anciers)].
C6nt6nna, sf. (4T) : centaine.
G6ntima, sf. (4T,A) : centime ; ci-
timd (4AI,R). Dans le frl. centime est
souvent teminin.
CSpft, sf. (4A) : cep. Syn. : gorlU
(4A,Ab); pi (6A). Dans le frl. cep est
du genre flminin.
Cepon, sm. (6Ac,Gv) : cep d'une
charrue (partie de la charrue qui porte
le soc et qui est retenue par deux Etan-
90ns); chipon (4Al,As).
f Cerceau, sm. ; se dit a Geneve du
filet de peche appele* trouble, ou truble.
f C6r6moniel, adj. (G) : cErEmo-
nieux.
C6rfoly6t, sm. (jir) : cerfeuil.
Cerije, sf. (6B,Bq,U) : cerise; cirisd
(7J).
Cerij6, sm.(6B,Bq,U) : cerisier.
G6ron, sm. (^T,k\) : ciron.
Cdrvfi. V. cGra,
C&ssa, va. (4T,R) : cesser.
CStor (ou sitor), sm. (3T) : cellier;
fartd (4T, A,Aa) ; sartd (5C). On trouve
ce mot sous la forme cetour (i636,
1 A) : « restituer la clef du cetour qui
est au-dessous du grenier ». V. fartd.
En compulsant le Dictionnaire de
Vancienne Langue fr. de Godefroy,
nous remarquons Particle suivant :
« Cetor, s. m. ? || A Johan de Vilaret a
ses compagnion por treire les .VI. bos-
ses de vin furs dou cetor, por chargjer
et deschargier et misurar. (1418, Arch.
Fribourg, Comptes des Trisoriers,
n'3i)».
Les expressions patoises mentionn&s
plus haut nous permettenrde compren-
dre le mot cetor (cellier) dont Godefroy
ignore le sens.
En 1 3 28- 1 329 : « pro duabus fenes-
tris suturni ». (Extraits des Comptes
de la Chdtellenie cTAnnecy, publics par
M. BkucHET, in Revue Sap,, 1900,
p. 3o3). « Suturnus ou^oturnus, en
patois cetour, sert6 ou fartd ; piece si-
tuee au rez-de-chausse> servant g£n£ra-
lement de cellier. (i65i, 19 mars:
Partage d'une maison situe> a Abon-
dance, contenant la mention d'un « cet-
tour, soit cave ».
Suivant A. Constantin, les mots
fartd, fitor, citor, sartd, etc., seraient
formes des deux mots serre et tout (le
sitor Etant un caveau destine a server
fruits, vins, fromages, etc). Les formes
indiquEes ne sem blent pas confirmer
cette Etymologic
Cdr*, c6var, adv. (4T) : de ce cdtE-
ci, en 9a ; dpi (4A,A1) ; cipir (3S') ;
cipir (4Aa). Le contraire est lipar (4T);
lipir (4Aa) ; lipi (4A,Al,As) ; liprl
(3T,B); lirp'i, lirpi (Go); Idpir (6A).
Cipa liva (4T) [9a et la] par ci par la.
Tous ces adverbes sont formed de la
prEp. vers et des adv. ci et la y sur le
type de cians, Hans,
CdvrS, adv. (3T). V. cdvA.
Qhk, sm. (4 A,R,Ab, Al ; 1 Bm) : chat ;
chi (4T) ; sti (6A,Am) ; std (4F) ; ghat
(7Jr) ; tsi (6Bv) ; tsi (8B $ m). Un gros
chat s'appelle mire (6A) ; mird (4T) ;
matou (4T) ; un petit chat (t. en fan -
tins) : mind (4T) ; minon (4T) ; mird
(4AI) ; mnon (4A'g). V. $M.
Diti pi c" q'a jami ita, i /ami sara?
(4 Ac) [dites done ce qui n'a jamais M,
et jamais ne sera ?] R. : on ni a" ra dU
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CHA-CHAL
9'
Corlyi d'on chb [un nid de rat dans Fo-
rcille d'un chat].
— , sm. (aAj) : sac.
— , adj. num. cardinal (2 A;) : sept.
Chi, sf. (2 Aj) : sel. De la chd prin-
m& [du sel fin].
Cha, sm. (4A) : char. Se dit surtout
du char a bancs.
— , sm. (4A,Aj) : chas (colle).
— , sf. (6A,AI) : averse, ond£e. Na
chddifan (6 A) June nich£e d'enfants].
QhA(i), loc. adv. (4T.A,R). A ghdpu
<4*T) ; a chd pou (5C; 4AI) [peu a peu];
4 chd sou [sou par sou] ; frl. a cha un, a
cha deux [un a un, deux a deux].
Puitspelu re marque que ces locutions
appartiennent a tous les dialectes d'oc
et romano-prov. 11 cite ces deux vers de
Mistral : « Aqueli toro mai qu'abilo |
Sensevelisson a cha milo » [ces chenil-
les plus qu'habiles s'ensevelissent par
milliers]. (Voir dans le Glossaire d'O-
nofrio un certain nombre de passages
intiressants.)
Cha vient, par le bas latin, de la prlp.
grecque cata, comme Ta prouve" M. P.
Meyer. Les textes du vx.fr. offrent les
formes cadun, chadun, chaQn, cheun
d6riv6es de cata+unum. Cha un a dis-
paru du fr. propre, mais non sans avoir
eu vraisemblablement une influence
analogique sur la formation de chacun
{forme dialectale : cescun), qui provient
dequisque unus.
Chable, sm. (3S f ); chdbld (4T) :
couloir, passage a travers un bois.
Chabrd, sm. (4Aa) : sabre.
<JhAc,adj. inde*fin. ; chdqi (4T,A,R):
chaque.
Chache, sf. (2AJ) : grand sac.
<JhAch8nI6r, sm. (7-Jr) : chataignier.
fChAchd, sm. (G) : galette, gateau
plat; enfant mou et paresseux, enfant
choye* outre mesure ; personne indo-
iente qui se meut difficilement, ou qui
se soigne et se dorlote a Texces.
t ChAcholer, va. (G) : dorloter,
choyer a Texces.
Qh&con, ch4conn&, pr. ind. (4T,A,
R): chacun, e ; ghdcon, chdcna (4AI) ;
chaqion, chacound (Go); stdcon, std-
cond (6Ac, B); tsdcon, tsdcond (8M);
sacoun'y sacound (8Bf). Qhdcon avwi
sa chacound (4T), chacon avwi sa
chdcna (4 A) [chacun avec sa chacune].
E n-i-n on chdcnb ion (4AI) [elles en
ont chacune un].
Chacore, va. (2AJ) : secouer.
Qhadd, sm. (4Ab) : cheptel ; fchidal
(G)
f Chade, adv. (t. d'exolier) (G) : vi-
goureurement, fortement. Allons, cha-
de, chade I donne-lui-en.
f Chadence, sf. (G) : force, vigueur.
Regard e cet f agoution (noeud fait au
bout d'un mouchoir) ; tu vas voir avec
quelle chadence je vais y aller I (Hum-
bert.)
Qhafcron, sm. V. chdteron.
f Chaiouiller, vn. (G) : manger peu
proprement et en d£goute\
Qhagrin, sm. (4AI): chagrin; cha-
grin (4T,A). Syn. : pinnd (4T,A) ;
inniii (4T).
Chagrin* va. (4T.A) : chagriner, at-
trister. Syn. : innol (4T,A) ; firi a"
mdvi san (4T,A).
Au lieu du r£fl£chi, on emploie le
plus ordinairement s' bild (4T,A); s'
fired' mdvi san (4T,A) ; s' firi di
bild (4T,A) ; f se biler (4T,A).
Chahu, sm. (iB) : sureau.
fChahut, sm. (4T,A; G) : tapage.
Littre enregistre ce mot qui deYigne
une danse inde*cente.
f Chahuter, vn., ou faire du chahut
(4T,A ; G) : faire du tapage.
Chal&, sf. (2AJ) : chaise; selle.
Qhalft, sf. (4T,AI) et chdld (4Ab) :
trace qu'a laisse'e sur un pre* ou sur la
neige le passage d'un homme, d'un ani-
mal ou d'un tratneau ; sillon, trainee
d'une chose qui s'est re*pandue goutte a
goutte, grain a grain; chemin frayc*
dans la neige. Dans le frl. chdlie.
Chdlie d£signe particulierement le
passage fraye* dans la neige par le chasse-
neige.
— , (4AI) : tas de bois scie* et empile*.
Ch&li, sf. (G) : seigle.
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ga
CHAL-CHAN
ghal&e, sm. (4T) : chalet; ghali
(4AI) et chalbi (4AI). Syn. : mwandd
(6B) ;arbi (6A) ; binnd (7Lb) ; arbit-
sir (8B).
f Chalende (G) : person ne travestie
en vieillard qui adresse une allocution
aux enfants rlunis autour de l'arbre de
Noel. V. chalende.
Qhalende, sf. (4T,A,Al,R,Ab) ; gha-
lende (3S'): Noel. S'emploie sans ar-
ticle. A Qhalendi (4T,A) [a NoeM, a la
Noe*!].
ghaliandrft, sf. (3S') : escarpolette.
ghallandrft, vn. (3S') : se balancer
sur une escarpolette.
ghalle, forme verbale. V. chaloir.
Challe, sf. (4T,A) : squame, pelli-
cule, petite lame d'6piderme qui se d£-
tache du tissu cutane\ particulierement
de la t£te.
ghalin, sm. (2 Aj) : petit bouton pro-
venant de la fievre.
ghalna, v. imp. (4T; 3J,S') : faire
des Eclairs non suivis de tonnerre.
Chalne, sm. (3S') : Eclair.
ghalftbrd, sm. (4Ad) : rhododen-
dron.
Chaloir, vn. Ne s'emploie en fr. que
dans cette expression : ii ne m'en chaut,
= i m'in ghd guird (4T). En patois ce
verbe s'emploieau present et a Timpar-
faitde Find, et du subj. : Cin U gha~
lyivi pd tan [9a ne Tinqutetait pas beau-
coup] ; ifd pd qe cin t'i ghaiU (4T) [ii
ne faut pas que cela t'inquiete].
ghamalyi, va. (4T) : taquiner.
— (a£), v. re*ciproque (4T) : se cha-
mailler, sequereller.
ghamarg, sm. (4T,Ab; 7A) : pu-
naise des bois.
— , (4Ab) : zeste de noix.
f Chambre a lessive (G) : buande-
rie ; chambre a manger (G ; 4A,T) :
saile a manger ; chambre de retirage
ou de dibarras (4A,T) : petite piece
gln£ralement obscure ou Ton depose le
linge sale et les objets mis au rancart ;
a Geneve on dit chambre a resserrer.
Cham'bu et sandebu, sm. (jlr) : su-
reau.
ghamchire, adj. (4 A, As). V.
mchird.
f Chameau, sm. Dans le frl. (4T,A.
Al ; G) s'emploiepour butor, lourdaud,
sot. A 4 A I, chameau se dit des hom-
ines et des bfites : 6 qin chamd t [quelle
personne stupide ! ou quelle vilaine
bdte !] A 4Ab, chameau signifie aussi
me*chant.
f Chameauder, va. (G) : vexer, en-
nuyer. Ne viens pas me chameauder.
ghamd, sm. (4T ; 3S') : chamois.
— , (4T,A t Al,Ab, etc.) : chameau r
surtout au fig. V. chameau.
ghamnA, va. (4Al,Ac',R) : achever ;
chimnd (4AC). Chavand ! Chavand / |
Ti ri sari jami chamndl [tu ne seras
jamais acheve* ; allusion a la construc-
tion del^glisedeChavanod] (Cf. A. Des-
saix : Legendes et Traditions populate
res de la H"-Savoie, p. 1 42 .) V. chavn JL
ghamos8&, sm. (4 A) : maladie des
vaches.
ChamoutA, va. (2AJ) : fouler.
Chamoutdie, sf. (2 Aj) : temps qu*on
met pour fouler une certaine quantity
de raisins ; trace qui reste sur rherbe,
ou sur le sol qui a Ite* forte men t foule*.
Chamoutleu, sm. (2AJ) : fouloir.
ghan, sm. (4T,A,R) : chant d'6glise;
chan (4AI).
— , (4T,A,Ab,Al,R) : champ. Li va-
ch& san in chan (4T) [les vaches sont
au paturage]. Mtd stapird d* ghan (4T)
[mettez cette pierre de champ]; stan
(6A).
Dans le frl. on dit : les vaches
sont en champ, pour dire qu'elles sont
dans les paturages ; ma femme est en
champ, pour dire qu'elle surveille le
betail qui pait. De m£me on dit : les
vaches vont en champ, ma femme va
en champ, ou mene les betes en champ.
ghanb*, sf. (4T,A,Ab,Al) : jambe.
Manti rojhd, vintri d' pird i ghanbd
di bwi (4T,A) [manteau rouge, ventre
de pierre et jambe de bois], qu'est-ce ?
Re*p. : la cerise.
ghanbelfitft, sf. ( 4 A1). V. peaai
drdtft.
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CHAN-CHAN
9 3
QhanbSlta, sf. (4A'g,Ab,R) : cul-
bute.
Qhanbftrd, sm. (4AI) : araigne^e mu-
Die de longues et hautes panes.
Ghanbftrd , sm. (4C) : £crevisse ;
ghanbrb (5 A*). Ce mot et le pr£c£dent
serattachent plutdt a ghanbd qu'au lat.
cammarvs, ecrevisse.
Qhanbota, vn. (4T,A ; 3S') : gigoter.
Qhanbri, sf. (4T,A,Ab,Al,R) : cham-
bre; stanbrd (3Sd;4F; 6Ac,B,U); tsan-
*n!(8M).
Qhanbranld, sm. (4T) : chanbranle
{encadrement d'une porte ou d'une fe-
netre). Se ditaussi d'une fern me de
haute taille, maigre et mal habille'e :
qin qhanbranld !
iChancard, sm. (G) : chanceux, per-
sonne que la chance sert a souhait.
Chancd, sf. (4T,A) : chance. Prov. :
La chancS it na planght porta (4T)
(la chance est une planche pourrie ;
c'est-a-dire il ne faut pas compter sur
(e hasard].
Qhancralli, vn. (aAj; 4Ab) : faire
toute sorte de metiers, bricoler.
Qhancrd. sm. (4T, A , Al, R) : chancre
(ulcere canc£reux).
— , (4T,A, A1,R) : maladie des arbres,
Syn. : peti (4AJ).
Chancre s'emploie dans le frl. comme
interj., pour exprimer le de'pit ou la co-
colere. En patois, on dit aussi par eu-
phdmisme \hanpitr8 (4T,A) ; chanprd
(G). Chancre (ghancrd) s'emploie £ga-
Jement devant les noms de personne.
Ainsi on dit : On ghancrd d'omd ("un
diabled'homme]; sli ghancrili de fini
[ces diablesses de femmes].
Chanda. sf. (4T) : son (partie la plus
grossiere de la farine).
Qhandavu, sm. (4T) : chenevotte ;
chandlavu (4AI) ; standavu, standavou
<6A); chavu (4T); tghanglyu (4R; 5 A');
chandebu (7Lb) ; chandebwe (3S*) ;
tyandavu (4A.AD); ghin'w'i ( 1 Bm). T-
ou a' on casst lou-\ 6 pavi la pid ? (4T)
[a quoi est-ce qu'on casse les os pour
avoir la peau ?] R. a la chenevotte.
Qhandaift, sf. (4T,A) : chandelle.
A-td tnyu la chandild pe* dire* cin
(4T) [as-tu tenu la chandelle pour dire
cela, c'est-a-dire en as-tu M t£moin ?]
— , (4T,A) (t. de macon) : baliveau,
longue perche fix£e en terre pour dres-
ser des 6chafaudages.
Qhandla, p. p. (4A,A1,R) : change*.
Qhandlfiuaa, sf. (4T,A) : La Chan-
deleur ; standaliusd (6A) ; la chande-
lau (4AI).
Qhandlyi, sm. (4T,A) : chandelier;
chandBli (4AI).
ghanfon, sf. (4T,A,R; 3S') : chan-
son. Qhanfon du reujhe pan (3S')
[chanson qui n'a pas de fin ; rabachage
importun],
Qhanfona, va. (4T) : rabacher ; en-
nuyer par des redites ou par des paro-
les de'sagre'ables ; chanfound (3S').
Qhanja , p. passe* (4T) : change* ;
chanjhU (4Ab).
Qhanjhi, va. (4T, A,Ab,Al,R) : chan-
ger. Dans le frl. changer se dit pour
tourner, en parlant du raisin.
Chanjhon, sm. (aAj) : sommet.
Qhand, sm. (jfr) : ch£ne.
Qhanpa, va. (4T,A,AI,R) : jeter.
Y Ion champa de dien un cruit | Que
pe cho qu'una furge [Us Ton jete* (le
diable) (de)dans un creux qui est plus
chaud qu'une forge]. (Noel du xvif sie-
cle ; mnsc. Eloi Serand).
Qhanpanlon, sm. (8A) : morille.
Qhan-Pchi, sf. (4A'g) : la Saint-Mi-
chel ; arriere-automne.
Qhanp6tr6, interj. (4T, A) : mor-
bleu. Euphe*misme, pour ghancrd.
Qhanta, va. (4T,A,A1,R) : chanter.
— , vn. (id.) : cr£teler (se dit des pou-
les qui viennent de pondre).
t Chanter se dit a Geneve pour ex-
primer le cr^pitement de 1'eau qui com-
mence a bouillir.
Qhanta-mdrld, sm. (4T,A) : chante-
merlc ; taillis tres touffu ; nom de lieux
dits ; Utard, pied-cormier, pelliere ;
ghantA-mirld (4AS).
Qhanta-pleura, sf. (4AS) : buchette
ou brins de paille places a I'orifice du
serpentin pour que les gouttes d'eau-
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94
CHAN-CHAP
de-vie tombent plus regulierement au
meme endroit. Le fr. chantepleure si-
gnifie soit une espece d'entonnoir, soit
une fente pratiqule dans un mur pour
recoupment des eaux. A Geneve chan-
te-pleure (genre masculin), se ditd'une
personne qui passe facilement de la joie
a la tristesse et vice versa.
Palsgrave : tappe or spygote to drawe
drink at = chantepleure, f. Normant.
Qhantft-polfta, sm. (4TC) : oxalide
oseille.
— , (4T ; 1 A ; 3T) : primevere offici-
nale.
Chante-poulet d&ignca Geneve roeil-
let des Chartreux.
f Chant olement, sm. (G) : action
de chantoler.
f Chantoler, vn. (G) : chantonner,
fredonner. II avait une telle habitude
de chantoler qu'il chantolait memeaux
enterrements. (D'apres Humbert.)
Qhantral&, sf. (4T,Aa,A) : chante-
relle (corde de violon qui donne le son
aigu).
Tro apoyi su la chant raid [trop ap-
puyer sur la chanterelle, c'est-a-dire
chercher a duper quelqu'un],
ghantr£l&, sf. (4 A, A I) : espece de
champignon comestible.
Qhantrd, sm. (4T) : chantre; chan-
trd (4A,AI).
Qhanw6nnd, sm. (4T) : chanoine;
chanwind (4Al,R) ; chan&ind (4A) ; sa-
nUind (5C) ; stanwind (6B) ; ts an wind
(8M).
Qhap&, sf. (4T,A,A1) : chape.
— , (4A,Ab,Al,R; 5Ab) : hangar ou
grange, formant un batiment isole ;
chapd (4T). Syn. : fords* (4A) ; mtghe
(3S').
— , (4Al,A,Ab) : escourgeon du fteau;
chapd (6U).
Qhapal&, sf. (4T,A) : chapelle. Lou-%
infan san jha td diin la chapald blan-
che* (4T)[les enfants sont d£ja tous dans
leurs lits]; chapUd (4AI).
A Annecy Texpression chapelle blan-
che, pour designer un lit d'enfant, ne
s'emploie guere qu'a V occasion de la
messe de minuit, a No€l : la veille de
ce jour, on promet aux petits enfants
qu'ils iront a la messe de minuit... dans
la chapelle blanche.
Chapd, sm. (4T) : hangar.
— , (4Ab) : botte de trefle ou de sar-
rasin, que Ton maintient droite apres
le fauchage, pour en faire secher les
graines.
Qhapt, sm. (iBm;4T,A,Ab,AI,R):
chapeau ; chapi (6Bv), pi. chapi \ stapi
(6A,Am,U); stapi (6&q); tsapfi (S&m).
Qhapi6, sm. : chapeau. Tojheur in
parlin du re* \ On-n ajoutdve dtrefi :
« Q'ipivil* (trifi). I Ichion live son
chapld, pwi on le rimi [toujours en
parlant du roi, on ajoutait autrefois :
« Qu'il vive ! » (trois fois). Ici on leve
son chapeau, puis on le remet]. Cette
phrase, ecrite suivant le systeme graphi-
que adopts pour le Dictionnaire, est
donnle com me etant de 1816, mais
sans indication d'origine.
f Chapiteau, sm. (4 A) : abat-jour.
Qhapitolft, vn. (4T,A,A1) : marchan-
der a chaque achat en ressassant les
memes observations; taquiner. Dans le
frl. chapi toler. Cf. fr. chapi trer.
Chapitrd, sm. (4T,A) : chapi tre.
QhapU, va. (4T,A) : couper par pe-
tits morceaux un objet ; le gater par ma-
lad resse ou avec malice en le coupant ;
chaplU (4R) ; chaplU (4Ab).
Qa, ca, coura/o, mous amis, \ E no
lefaut chapla to vi \ On pou pe prin
que d*herbes... [ca, 9a, courage, mes
amis, il nous le faut chapeler (Icharper)
tout vif (il s'agit du diable), un peu
plus fin (menu) que des herbes]. (Noel
du xvii* siecle, manse. Eloi Sbrand).
En Savoie comme dans le Lyonnais,
ce verbe d^signe aussi Taction d'affuter
une faux en battant le tranchant sur
une petite enclume, avant de l'aiguiser
avec la pierre (mold).
En vx. fr. chapter (latin capulare) si-
gnifie frapper, donner de rudes coups,
combattre, tailler en pieces, briser, as-
sommer.
La forme fr. actuelle est chapeler. On
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CHAP-CHAR
9 5
ne I'emploie guere que dans les phra-
ses suivantes : « chapeler du pain »,
c-a-d. en dter ou en rAper la croute ;
« il va se chapeler la main avec ce cou-
teau » ; « vous ne de*coupez pas cette
volaille,, vous la chapele\ ».
Qhapl&-pan, sm. (4T) : dermeste ;
chapft&~pan (4Ab).
ghaplfi, sm. (4TA,R) : chapelet.
f Chaple, sm. (G) : massacre, tuerie;
ravage, de*gat. « lis en vinrent a la fin
aux batons et aux cailloux, et ce fut un
Writable chaple ». « La grele nous a
fait cette nuit un beau chaple. » Etre a
chaple-couteaux (G) [£trea couteaux ti-
re^]. V. chaplaet chaple dans Godefroy.
Qhaplerd (c6t6), (4A) : couteau en
forme de croissant et a deux poignles
pour hacher la chaplur$, les fines her-
bes ou la viande, etc.
Qhaplii, sm. (4T) : chapelier.
Qhaplott, va. (4T,A): fr^quentatif
de chapld ; chapliotd (4R) ; chaptiotd
(4Ab). Dans le frl. chaploter (4T,A ; G).
Qhaploton, sm. (4T) : personne
maladroite qui gate une £toffe, une
planche, etc. en la d^coupant ou en la
coupant;rognures, mauvais restes d'ob-
jets coupes; chaplXoton (4R,Ab). Dans
ie frl. chaploton (4T,A ; G).
Qhaplure, sf. pi. (4T,A) : rognures,
mauvais restes d'objets coupes; gha-
pFiuri (4R,Ab). Dans le frl. chaplure.
Qhapon, sm. (4T,A) : chapon (pou-
lct engraiss£).
— , (4 A) : sarment qu'on de"tache du
cep pour en faire une bouture.
Qhapota, va. (4T,A,AI) : frapper a
coups redoubles (f chapoter, qui se
trouve dans Rabelais) ; stapotd (6A).
— , (4T,A) : de*grossir le bois avec la
plane. Cest le sens primitif ; chapoter
serattache a la famille du sbst. chapuis.
Qhapotin (fe'rB) (4T.A) : se mouiller
les pieds en marchant sur la glace qui
secasse tout-a-coup. A Geneve on dit :
prendre le bichet, prendre bichet.
(Jhapwe, sm. (3S') : charpentier;
thapwi (4T,A,AI,R). Cest levx.fr. cha-
puis. « Qa, mon hostel, ale* vous ant |
La bas trouver de compaignions, | De
bon chapuis et de masson. » (Mystere
de St-Bernard de Menthon, €d. Lecoy
de La Marche, vers 3 1 94).
« Chapuis en Lionnois et Daulphin£
est celui que nous disons charpentier »
(Nicot). — « Chapuis, charpentier ; ce-
lui qui trafique en bois de charpente ou
en ouvrage de charpente. Lionnois et
Dauph. » (Cotgrave). Palsgrave ne le
mentionne pas.
« Des le xvi* s. le nom de charpen-
tier apparaftconcurremment avec celui
de chapuis : 1 5 1 3 . A Jehan de Savoye,
charpentier, 2 1. 10 d. pour un som-
mier de chasne » (Puitspelu). A la
m£me date, les mfimes archives d'ou est
tirle la phrase ci-dessus off rent aussi le
termec^apim.Aujourd'huic^a/wiscede
presque partout la place a charpentier.
Qhaqlon, tern, chacound, pr. ind.
(Go) : chacun, chacune.
Char, sm. (4T,AI) : char; chd (4A).
Un char a bancs s'appelle . chdr (4T)
ou icwali (4T,A).
Dans le frl., a Geneve surtout, on
emploie souvent char pour chariot et
pour voiture. Pour chariot, dans char
de bois, char de fumier, char de foin,
char de paille; pour voiture, dans : aller
en char, verser de char, prendre un char
afin d'aller faire une promenade, ache-
ter un char d'enfant.
Remarquez qu'on dit chariot d'en-
fant, quand il s'agit d'un petit compar-
timent surquatre roulettes, dans lequel
on place les enfants qui commencent a
marcher, et qui debout, soutenus sous
les bras, le font rouler.
En fr., char ne s'emploie que lors-
qu'il s'agit d'une sorte de voiture a
deux roues dont se servaient les anciens
et dans le style eleve* ou poltique :
char de triomphe, char de gloire, char
funebre. Cependant on dira tres bien :
un char a bancs, un char de cote\ un
char en face, parce que, com me le fait
judicieusement remarquer l'auteur du
Glossaire genevois, ces sortes de voi-
tures, propres a notre pays et aux r£-
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9 6
CHAR-CHAR
gions voisines, n'ont point en francais
de terme correspondant.
f Char a ichelles (G) et chariot a
ichelles (4T,A) : chariot a ridelles.
C'h&r, sm. (3S\T) : elevation, renfle-
ment de terrain avec esplanade ; pointe
rocheuse au sommet d'une montagne.
Dans la valine du Giffre, plusieurs mon-
tagne s portent ce nom. On l'emploie
aussi au f£m. : le C'hdr, la C'hdr, lou
Chdr. Dans la valine du Fier, la Cha,
qu'on Icrit glnlralement Lachat, est le
nom de plusieurs pointes de montagne,
mais ce mot ne s'emploie pas comme
nom commun. La Dent-du-Chat pres
d'Aix-les-Bains se rattache peut-etre a
la m£me racine. A Annecy, un petit
monticule, situe* derriere le Chateau,
s'appelle Sur les Chars. V. charvdron.
fChar, sm. (G) : mesure de capacity
pour les liquides principalement pour
le vin, dquivalant a 649 litres 728.
(Jharft, sf. (4A) : charge (cendre qui
a servi a faire la lessive). Syn. : findrt
de bbyd foT, A) : findre de bya (4AI).
— , sf. (4T, A) : charret£e, le contenu
d'un chariot.
— , va. (4T) * charrier.
<Jharanbala\ sf. (4R) : d-marche
chancelante. Kion dnd fd la gharanbald
(4R) [mon ane marche en chancelant].
Qharanbolu, adj. et sbst. (4R) : qui
n'a pas une d-marche assume.
(Jharanglld, sm. (4Ag) : balancoire.
Qharavd, sm. (4TJ) : brouillard qui
couvre le flanc d'une montagne a mi-
c6te ; chrivd (3C) ; tsMri (8B').
— , (4TJ) : femme mal peignte, fem-
me grincheuse.
f Charavoute, ou charrite, sf. (G) :
se dit d'une person ne sale, fainlante et
de mceurs crapuleuses. Cette chara-
voUte xle femme a M rapport£e chez
elle ivre morte. (Humbert.)
Qharbon, sm. (4T,A) : charbon de
bois. Le menu charbon, le poussier de
charbon de bois se dit brisalU (4T,A) ;
braisaille, brasaille (G).
— , (4T,A) : charbon, maladiedu De-
tail. — , maladie du ble\
Qharboni, sm. (4A) : charbonnier.
Au f£m. : gharboniri.
t Charbouille, sf. (G) : petit gouter
que les jeunes bergers font en commun
dans les champs le jour de la Tous-
saint.
Qharchi, va. (4T,A,A1,R) : cher-
cher; p.p. ghargha (4T); chartla (4A,
Al). Conjug. : di ghirghd.
Qharcuti, sm. (4T,A) : charcutier.
Chard&, sf. (6A) : partie superieure
d'un vignoble a pente rapid e ; la partie
inftrieure plane ou a pente douce s'ap-
pelle sopla.
Qharco, sm. (4 A) : chouette ; femme
repoussante de laideur.
QhardU, p. p. (4A; 5 At) : charge.
Qhardolg, sm. (4T,A,Aa) : avant-
train d'une charrue.
QhardossS, sf. (4TC ; jh ; 8A) : car-
line (plante).
Qhardwdse, sf. (4R) : lien, corde.
gharfi, sm. (4T,A,Ab,Al) : chariot ;
stare* (6A).
Qhareyi, va. (4AI) : charrier ; gharii
(4T).
gharft, va. (4T,A,A1) : chauffer.
Qharf6t&, sf. (4A) : tartine (de beurre
ou de confiture).
Qharfdd, sm. (5 At) : cerfeuil.
Qh&ridoU, sm. (2 Aj) : chardonneret.
Chariot, sm. : memesens. Bande de
chariot (1679, lA) : cercle en fer.
Tasche de chariot, clou a grosse t£te
pour maintenir les cercles en fer du
chariot.
Chariot se dit aussi d'un petit lit ou
berceau a roulettes qu'on place sous le
grand lit pendant la journde.
Chariot a ichelles (4T) [a ridelles].
V. char.
Qharire, sf. (4T) : chemin charretier
(ou il ne peut passer que des charret-
tes). Syn. : barotUre (6A) ; f charriere
(4T;G).
CharitA, sf. (4T,A,A1) : chant*;
charitd (4A,Ab).
Au lieu du proverbe « charite* bien
ordonnle commence par soi-mlme »,
on dit sou vent « premiere charite\.. ».
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CHAR-CHAR
97
gharivari, sm. (4T,A,Ab,Al) : cha-
rivari. Syn. : badochi (4AI).
gharja, pp. (4T) : charge ; charjhla
<4Ab); chardla (4A; 5 At). Quand il
sagit des arbres, on dit grabi (4T) ;
gram'M (4 Al); crdti (6A).
ghArjhe, sf. (4T) : charge; chdrjhe
<4A.Ab).
ghaijhemdn, sm. (4T) : charge-
ment; chdrjhemi ($k,kb).
Qhaijhi, va. (4T,A,Ab) : char-
ger.
gharlata, sf. (4 A, Aj) : chanlatte (che-
vron refendu qui se pose dans le m£me
sens que les lattes).
gharlatan, sm. (4T, A) : charlatan.
Syn. : fbalourien (4T,A).
gharlote, sf. (4Ad) : Ichalotte.
gharole, sm. (4AI) : avant- train
d'une charrue.
Charonleri, sf. (4T) : action vile et
basse, vilenie.
Ch&ronidson, sf. (4T) : chose re*pu-
gnante.
Qharopa, sf. (4T,A,Aa,As) : charo-
gne; $heropd (3S'); charonW (\T,k)
et caronU (4T) ; charonU (4A).
Au fig. : person ne molle, sans Aner-
gic, femme de mauvaise vie; (4Aa) :
rosse. Ld plu mdion U charope* (4AS)
[les poux mangent les paresseux].
A Annecy, frl. : charoupe et charrite.
gharota, va. (4T) : charrier, trans-
porter petit a petit ; — , (4AI) : prome-
ner en voiture.
— , sf. (4T,A,A1) : charrette.
gharoton, sm. (4T,A) : charretier,
roulier ; f charoton (G).
gharponna, sf. (5Ab) : charm e (ar-
bre); charpind (4A).
t Charrette, sf. (4T) : nom d'un
c hem in charretier qui en to u rait la ville
de Thones et qui permettait aux habi-
tants de rentrer chez eux lorsque les
portes de la ville Itaient ferm£es, et aux
voyageurs de -continuer leur route sans
entrer dans la ville. Aujourd'hui il en
existe encore une partie, connue sous le
nom de charta ; dans les anciens actes
et dans le frl. La Charrette.
f Charrfere, sf. (4T) : chemin char-
retier.
— , adj. : une rue charriere (G) [une
rue charretiere.
gharta, sf. (4T) : charrette. Synon. :
bard (4T,A1 ; 6Ac) ; bardtd (6Gv),
Une charrette basse se dit bard (4A).
Syn. : galird (4A) ; caridld (4A; 6Ac).
L'acception de tous ces mots varie
beaucoup; ainsi a Conflans bard est
une charrette et bardtd, une brouette ;
a quelques kilometres de la, a Verrens.
c'est Tinverse : bard, brouette ; bardtd,
charrette.
— , sf. (4T) : chemin charretier.
ghartA, sf. UT,A) : cherte\
Qharvdron, sm. (4T,A): caillou. Se
dit aussi de tout aliment qui est devenu
si sec etsi dur qu'on ne peut le manger.
Ce mot est inconnu a 4Ab ; a 4AI, il
est connu, mais il n'e*veille pas ride*e de
pierre roulle ; il de*signe un fromage, ou
un morceau de fromage qui est trop
dur pour etre mange'. Toutefois le sens
primitif se conserve encore dans cette
expression : dur cm'on charviron [dur
comme une pierre].
Quant a l^tymologie de ce mot, on
la rattache au celtique : en breton car,
caer, her, signifient pierre.
Vidal a d£montr£ (V. le Bull, histo-
rique et philologique du ComiU des
travaux historiques , 1888, n* 1-2,
p. 34) que ce mot qui se rencontre 2 5
fois dans des actes concernant le Rous-
sillon, tous ante*rieurs a Tan 1 000, si-
gnifie 1 * roc, rocher, pierre ; 2' pierre
servant de borne. La graphie est, dans
le Roussillon, quer, quera, cher, chera.
Le radical cdr {ghdr, c'hdr, chir.
ghire*, cha) est tres rgpandu dans les
deux Savoies pour designer des lieux
dits, des rochers, des montagnes ter-
minus par une pointe de rocher.
La montagne appetee aTh6nes Grand
Carroz (prononcez Gran Cdrd), ou mont
Charvin, celle de La Chat ou Lachat,
la Pierre (a) Charvet (Pird Qharvie),
entre Dingy et la Balme-de-Thuy,
Charvine, le Roc-de-Chere (ces deux
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9 8
CHAR-CHAU
derniers sur la rive droite du lac
d'Annecy) ont peut-6tre le mfitne ra-
dical. II en serait de m£me pour vingt-
deux noms de lieux releve*s dans les
cantons de Th6nes et d'Annecy, sauf
une place publique de Th6nes appelEe
Le Cdrdfa), dont le nom vient proba-
blement du latin quadrus, carre\
Sur le bord du Chlran, pres d'Alby,
a 5oo metres en amont du vieux pont,
Pird Qharvd d&igne aussi une Emi-
nence (avec mines d'un chateau).
gharwi, sf. (4T,A,Ab,Al,R) : char-
rue ; staru (6Ac) ; starui (6B) ; tchuyeri
(iB*).
Une charrue sans coutre ni avant-
train s'appelle dri (6 Ac, B); ardrd
(7M'a) ; aril (pi. art) (8Bf). Une petite
charrue pour dEchaumer : lupd (4T,A,
Al).
Dict. anal. : cutrd, levirt, partbu,
torniri.
fin via pt dvan, mdr u mttin, batija
dari ? (4T) [en vie par devant, mort au
milieu, baptist en arriere, qu'est-ce ?]
REp. : un boeuf, une charrue et un bou-
vier.
gharchi, va. (4T) : chercher.
gharfA,va.(4T,A) : chauffer; starfd
(6A).
t Chasse-roue, sm. (4T,A,R ; 5C) :
borne des chemins.
Chassu, sm. (patois du Bourget) :
chasseur, poisson de la Leysse, servant
d'amorce.
ghatft, sf. (4T,A) : chatte; stitd(6A).
Lourdd ghatd, brdvd mnon (4T,A)
[vilaine chatte, jolischatons] = Lourdd
paght, brdvd pi (4T) = Lourdd vaghi,
drdld vW (4A). Se dit d'une personne
laide qui a de beaux enfants ; s'applique
aussi au moral.
ghatanIS, sf. (4A) : chataigne.
ghfttanii. V. $hatnyi.
ghftt6, sm. (3Bm,Ca,Gp,Rp,S,Jt; 4T,
Tj, A f Aa,Al,Ap,At,R,T): chateau; ghdti
( i Ab, B, B*, E, Em ; 2Sm ; 4Ab ) ; ghdti
(3S\S'v ; 4A f c ; 6Bv) ; ghdtil (aJj) ;
ghdtU (SM'^'^Mf; 7C,Ag); chdtW
{$M);ghdtch6(5Ce); ghdtc'hW (5Bd);
stdti (4F; 6Un,As) ; tsdti (5M1; 8Ma);
tsdtel (8Mc) ; tsdtchd (8B'a) ; tsactl
(8A1) ; sacel (8Bs).
gh&telfi, sm. (4T) : trochet (de noix,
de noisettes). Dans le frl. chdteleL 11
est possible que ce mot se rattache a
cati et non a chdteau.
ghatfilyi, va. (4A) : chatouiller.
Chatic&, sf. (6A) : excroissance qui
survient aux pieds des totes de som-
me.
ghatirS, sf. (4T,A) : chatiere.
ghatnIS, sf. (4Ag,Al ; 5 A') : chatai-
gne ; chdtinU (5 At). ghdtanU (4A).
ghAtnyi, sm. UAg) : chataignier ;
ghdtnU (5At) ; ghdghinUret ghdhiniir
(7Jr) ; ghdtanU (4A).
Dapwi la Poya tan q'a Sipri \ NX a
qi d* pire et d* ghdtanU (4 A) [depuis la
Puya jusqu'a Sevrier, il n'y a que des
pierres et des chataigniers].
Voici quelques devinettes, ayant trait
a la chataigne et au chataignier :
Brossu r pdri, nird la mdri, blanghe
la fly<* (4T, A) [Ebouriffe' est le pere,
noire la mere, blanche la fille, qu'est-
ce ?] Re*p. : la bogue, Tenveloppe et la
chataigne.
Gran V pdri, malatrwd mdri ; robi
nird i chmisi blanche* a la flyi q'i u
mitin (4T) [grand est le pere, petite est
la mere; robe noire et chemise blanche
a la fille qui est au milieu, qu'est-ce ?] —
RE p. : le chataignier, la bogue et la
chataigne.
' Tou q' sourte du fda pi pitd (4 A)
[qu'est-ce qui sort du feu pour peter ?]
— Re> : la ghdtanU.
gh&tr&j sf. (4A) et f chdtre : dEchirure
ou dchancrure faite dans le linge, les
habits ou la peau. Tafi onnd ghdtrd
a ta blodd (4A) [tu as fait une dEchi-
rure a la blouse].
gh&tr&, va. (4T,A) : chatrer. Syn. :
talyi, copd (4T,A).
ChAtrS, va. (8B\B'm,A4) : asseoir.
— (s6), vpr. (id.) : s'asseoir.
ghAtrifiu, sm. (4R) : chatreur.
f Chaud. Un chaud et froid (4T,A) :
refroidissementqui occasionne de la fie-
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CHAU-CHE
99
vre f un rhume. On ditaussi un coupde
froid. Ces expressions repondent au
pitois ghd-fri, cou defri.
II fera chaud, ou il fera plus chaud
qu'aujourd'hui, quand j'y retournerai
(4T,A) [je n'y retournerai plus]. V. $hd.
f Chaudelet, sm. {G) : folle fleurde
Forme.
QhAus, pi. de gheu (7 Lb) : chou.
ChAvi. Ce mot n'a cours a Th6nes
que dans cette formulette que fredon-
nent les enfants, en frappant en cadence
avec le manche de leurs couteaux une
jeune branche de sauleen seve, pour en
detacher Pecorce et en faire des sifflets :
Chdvd, chdvd, chdviron t Priu di por,
prhi d'onlon ; a la cavd d % chdviron,
on pan, on seric, onnd tomd, s'il vous
plait! (V. A. Constantin, Literature
oraie de la Savoie, p. 26.)
II n'a aucun sens a Th6nes. On peut
cependant admettre que c'est l'ancienne
prononciation du mot sdvd, seve, parce
que dans d'autres vallees cette formu-
lette renferme le mot seve.
On pourrait aussi voir dans chdvd
l'imperatif d'un verbe tombe en desue-
tude, chavd, correspondant au vx. fr.
chaver, chever, creuser. Quant a cha-
peron, il est mentionne dans Godefr6y,
avec le signe ?.
Qh*yach8n&, sf. (4T) : affrontaille ;
chavassine (3T) ;ghavanghnd (4AI).
t C ha van, sm. (4 A) : chat-huant ;
terme injurieux, synonyme dechameau,
applique auxfemmes. « Va done, grand
chavan. »
ghavanlou, sm. (3S') : chat-huant.
t Chavasson, sm. (4A) : meunier,
sorte de poisson du genre able. Had. ca-
put (a cause de la grosseur de la tete).
Ce poisson s'appelle aussi chabot.
(JhavnA, va. (4T,A,Ag) : finir, ache-
ver; chavond (3T) ; chavw'tnd (iEp).
De ghavon, sommet, qui, comme le fr.
achever, vient du lat. caput, tete. V.
fhamnA.
(JhavofnA, va. (4T) : defoncer avec la
beche le bout d'un champ qui n'a pas
ett iaboure* avec la charrue.
ghavofnAou chavosnd, sf. (4T) : bor-
dure d'un champ que la charrue n'a pu
defoncer faute d'espace libre pour Tatte-
lage. / nou riste a fe"ri la chavofnd.
ghavon, sm. (4T,A; 3T) : tete ou
bout d'un champ ; fin, bout. Tan q'en
ghavon (3T)[jusqu'au sommet, jusqu'au
bout]. Du lat. caput, tete.
II faut rattacher a ghavon le mot cha-
vona\ (1679, ! A) (chavond) : partiedu
sol qui est a 1'abri de la pluie, sur la
facade de la maison.
Qhavu, sm. (4T) : chenevotte.
— , (4TJ ; 5Mf) : sureau.
ghavwdi', va. (3T) : menager, epar-
gner; stavoyi (6 A). Qhavw€i-vo (3T)
[menagez votre sante].
ChAw, sm. (iBm) : sureau.
ghawS, sf. (3R) : corneille.
ChAwrnA, va. (4^a) : achever.
Ch6, conj. (6Ac,B) : si. A mi par-
It r 8 part wi, ch'd lSsavi(6Ac) (...patufi
...savd (6B) [il me parlerait patois s'il
le savait].CA'on vwexi avd bintou fournd,
1 fd s'i betd td di chwitd (6B) [si on
veut avoir bient6t fini, il faut s'y mettre
(au travail) tout de suite].
Ch6, che*, adv. (4A) : ici ; c'he* (3S').
Vin chB (4 A) [viens ici]. Sert a former
les composes par-che* [par ici] ; sti-chS,
sta-chi(4k)[ct\\i\<\ 9 celle-ci].
— , adv. (4T,A) : oui, si, si fait. V.
chert.
— , sm. (4AI) : soie (poil de cochon).
Qhfi, sm. (4T) : chat; au fern, ghatd.
L ghS sS Idve* (4T) [le chat fait sa toi-
lette]. / vu nivrty f ghS se Idvk p€ d'su
U'% orlye* (4T) [il veut (il va) neiger,
car le chat passe sa patte par dessus les
oreilles].
— , sm. (iEp): tilleul.
Ch6, sm. (6A) : ciel.
— , (4AI ; 6 A) : tamis.
— , adj. numeral (5C; 6Ac) : six.
Qhe), adj., f. ghire*, (4T,R,A) : cher.
£ n* vd pd ghi (4T,A) [il ne vautpas
cher, e'est-a-dire e'est un homme sans
scrupule, un vaurien],
Chd ! interj. (4Aa) : chut 1
CM, sf. (3S') : ondee.
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413839
100
CHED-CHER
f Che-dal, sm. (G) : cheptel ; c hadd
UAb); chadd(^\Sk % ).
Che-drS, vn. (4T) : choir, tomber ;
chigri, (p.p. chigu) (iB').
Qheminhye, sf. (3S') : chemise.
ghSmna, sf. (4T,A) : cheminie;
stimnd (6 A). Syn. : jhicd (4A) (terme
d'argot) .
— , va. (4Al,Ac). V. chavna.
Ch6na\ sf. (4A,Ab,Al,R) : chafne;
chinnd (4T).
ghenalli, va. (aAj) : faire des rainu-
res et des languettes a une planche.
Qhenalion, sm. (2 Aj) : rabot servant
a faire des rainures ou des languettes.
Qhenallura, sf. (3S') : rainure.
ghSnava, sm. (5A* ; 8A) : chenevis;
chinevd (3S'). V. clinava.
ghenavali, sf. (4TC) : gremil offi-
cinal.
ghenavlrS, sf. (4R) : cheneviere.
On trouve ce mot dans une priere co-
mique faite par une vieille femme de-
vant une statue de saint Joseph que son
fils avait sculptie dans un tronc de
noyer coupe* dans sa cheneviere (du
mime tronc il avait aussi tire* un pitrin,
qualifie* pour cela de frere du saint) :
Gran sin Josi, ifan de ntra neyiri \
Frdri de ntra patiri \ V- r icressu dli
ntra chinaviri ; | £ mn' if an q' vo-\ a
fi ; i me q % d'ifi mn" if an ; | Gran sin,
d'si casimi vtra gran ! [grand saint Jo-
seph, enfant de notre noyer, frere de
notre pitrin, vous avez grandi dans no-
tre cheneviere; c'est mon enfant qui
vous a fait ; c'est moi qui ai fait mon
enfant ; ainsi, grand saint, je suis qua-
siment votre grand-mere] 1 V. $hnavi.
ghSnavd, sf. (4Tc,Ad,Ab,Ap):chan-
vre.
gbSnS, sf. pi. (4A,Ab,Al) : fleursde
vin, de vinaigre ; chinni (4T); f chine
(4T,A,Ab); chine (4R).
Chenfivd, sm. (8M) : chanvre; chi-
ntvd (4AV, 5A\At) ; chinavd (4TC,
Ad,Ab,Ap) ; chn'ivd (2A; 4T,AI) ; che-
non (iDm; 2AJ).
Cheneval (1620, iA) disigne des
graines de chanvre : ung quarteron de
cheneval. On trouve pour chanvre,
chenevo\ : dix eschappes de chenevo^
crud [dix poignees de chanvre cm,
c'est-a-dire tille\ mais non peigne\]
Chan-ma, sm. et fim. (4T,A) (litto-
ral. : qui sent mal). Se dit principale-
ment d'une femme qui affecte des airs
de grandeur au-dessus de sa condition.
ghdnna, sf. (4T) : chalne ; chind
(4A,Ab,Al,R). Dans le frl. on dit : une
chaine d'oignons pour une glane d'oi-
gnons.
gh6n6, sm. (4A,Ab,Al,R ; 5A') :
chine ; chind (4Ad ; 1 Dm ; 5 At) ; chin-
nd ( 4 T).
ghenon, sm. (iDm; 2AJ) : chanvre.
Chdntre, va. et vn. (4T,A,R) : sentir;
c % hentre (3S').
ghfcnu^ sm. (3S') : chanvre. V. cM-
nfiv6.
ghenV6, sm. (iBm) : chanvre.
ghen'we, sf. ( 1 Bm) ; chenevotte.
gh$pon, sm. (4 A I, As) : cep d'une
charrue ; cipon (6Ac,Gv).
t Cher. « Cher comme le feu » (4T,
A) [tres cher]. « Cher comme la graissc
de chat » (3S) : locution d'origine obs-
cure ; comme la pricidente, elle signi-
fie : excessivement cher.
Cher, sm. (6A) : ciel.
ghera, sf. (3S*) : moue, mauvaise
mine. Qintd chird le ma Ji [quelle
mine elle m'a faite, comme elle m'a mal
recu !]. Cf. le fr. chere, du lat. cara (vi-
sage). Faire bonne chere a quelqu'un
sign i fie a Torigine : faire bon visage,
bon accueil a quelqu'un.
Chdra, sf. (4AD) : chariot charge" de
bois, de foin ; un chariot charge" de sacs
de ble* ou de pommes de terre se dit :
na chard <f sa.
Chfirfi, adv. d'affirmation (3T) : si
fait, assuriment. Cet adv. affirme plus
fort que chi (si, si fait) de mime que
n'iri nie plus fort que nan, non.
La presence de r dans chiri , nM,
s'explique difficilement. Peut-itre le
premier de ces mots vient-il de chor,
sur, assuriment ; niri serait une for-
mation analogique sur le type dechtrt.
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CHER-CHEV
101
Qh6r6tau, auza, adj. (4AI) : horn me,
femme qui vendent cher, qui surfont.
Ari ghiritau, I'S ghirttau\& [il (eile)
surfait] ; gkiritleu, eusd (2 Aj).
ghSri, sm. (4TC) et ghSroiikd : carvi
(plante).
gh6ropa, sf. (2 Aj) : faineant.
— , (aAj) : terre.
gh£rop&, sf. (3S').V. $haropa.
Cherpinna, sf. (3S') : femme qui ne
cesse de marchander.
Cl^drpita, va. (3S % ) : fouler, presser
sous les pieds ; au fig. : denigrer.
ghdrpona, sf. (4A j) : charme (arbre).
(TMrvala, sf. (3S') : cervelle.
Qheta, va. (3S',T). V. $hta.
gheti, sf. (4R) : place, siege. Q*<*
chdcon d' nd DKu balUse onnd gh^td \
F aid vi tat ghantd dU /* paradi (4R)
[qu'a chacun de nous Dieu donne une
place, pour aller pres de toi chanter
dans le paradis]. (Chant a saint Joseph.)
Cheu, adj. ordinairement invariable
(4A,Ab) : sur.
gh&u, sm. (7J,Ja,Cm) : chou ; gheu,
plur. : chdws (7 Lb).
gheuchi, sm. (7Jr) : renoue*e acre,
persicaire.
gh&udfi, sm. (4T) : soleil.
gh8udir£, sf. (4T,A,Ab) : chau-
diere.
gheudron, sm. (4T) : chaudron.
Syn. : cac'hd (3S\T) ;piru (4A); palru
(4R) ; pir (6A). Cac'htd (3S*) et cac'ho-
tS. (3T) d£signent un petit chaudron.
gheufl, sm. (4Ab) : manche d'une
faux.
— , va. (3S*) : tasser, presser avec
force.
— , va. (4A) : chausser; pp. gheufta.
Gheulin, sm. (6B) : ivrogne.
Cheurvan, sm. (3S*) : esprit fami-
lies esprit follet.
Cheuta-bosson, sm. (4Ab) : sobri-
quet qu'on donne aux douaniers (saute-
buisson).
Cheutra\adv. (4AS). V. lioutra.
t Chevaliers du froid. V. cava-
liers.
QhSvan, sm. (4T,A,A1) : hibou ;
chivoldr (6Ac); ghavanlou (3S*) ; st&-
van (6A,Gv); tsdvin (8B'm). Syn.: /w-
cheran (6Gv) ; itould (7J).
Ces noms se donnent, dans les loca-
lity cities, au hibou et au petit-due de
Buffon. Bailly, Ornithologie de la Sa-
poie, donne les noms suivants aux hi-
boux connus en Savoie :
Farou, grou garvan, grand ghavant,
au Grand-Due de Buffon (strix bubo, T)\
(ghavant, gavant, au Hibou de Buffon
(strix otus T) ;
Cloiite, fiouy loppa%, au Petit-Due de
Buffon (strix scops T).
Chdv6, part, passe* de ch^prS, (6 Ac):
suivi.
Chevi, part, passe* de chSpri (6Ac,B).
f Chevilliere, sf. (4T,A ; G) : cor-
don plat de fit, de laine ou de coton,
servant a attacher les robes, les ju-
pes, etc.
Les charpentiers deYignent ainsi (4A)
un decametre en ruban enferme dans
une bofte rondeet qu'on peut de>ouIer
ou enrouler par le moyen d'une petite
manivelle.
ghSvlie, sf. (4T,A,Ab,Al) : cheville.
Le meme mot dlsigne aussi la cheville
du pied et la cheville ouvriere d'un cha-
riot (ghMU beujhniri) (4A). A 4A,R,
pour les chevilles du pied, on dit plus
ordinairement grilU.
La cheville qu'on met a chaque bout
d'un essieu pour maintenir les roues
s'appelle ugh€ (4T).
ghevlyire\ V. chevilliere.
Ch&volar, sm. (6 Ac) : chouette, hi-
bou.
t Chfcvre (avoir sa) (G) : 6tre ivre ;
se facher.
ghevrd, sm. (6Bv) : chevreau.
(Jhevrele, sf. (4Ad) : busserolle, rai-
sin d'ours.
— , (3T) : renoncule blanche a fleurs
d'aconit.
f Chevrelle (G) : espece de b£cas-
sine.
Chevrd, sm. (4T) : chevreau ; tWvrd
(4A); ghevri (6Bv). Syn. : cabri (4T,
A); W*(4A'g).
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102
CHEV-CHIC
QhSvron, sm. (4T,A) : chevron (pie-
ce de la toiture); sSvroun (8Bf); — ,
(4T) : billon (ados forme par la char-
rue).
ghevrotS, sf. (4TC) : busserolle.
Qhevrotin, sm. (4T,A) : fromage
fait avec du lait de chevre. Dans le frl.
• chevrotin.
Qh&vti, sf. (4T) : chouette; copStd
(8B*m); swZetd (4Al).Syn. : cAarco(4A);
Umente(G); ndtd (5C).
Bailly : Ornithologie de la Savoie,
donne aux chouettes qui se trouvent en
Savoie les appellations popuiaires sui-
vantes :
Cepette, civet ta\; nuiteld% (en Ta-
rentaise;, a la Cheveche, ou petite
chouette de Buffon (strix noctuaj;
£ffret t chouette des galetas, chouette
ou oiseau de la mort, a TEffraie, de
Buflfon (strix flammea);
Cette chouette est la plus commune
de toutes celles de la Savoie. EUe est
plus habituellement que les autres re-
gards comme un oiseau de mauvais
augure. Quand elle souffle ou crie la
nuit sur le toit, sur la chemine*e de la
maison d'un malade, on croit a la cam-
pagne que c'est signe de mort.
Son cri est chii, chii, che'i, pendant
plusieurs minutes. Quelquefois grii^
gr£i, grii.
Chawan, chapin (en Tarentaise) ,
chouette des bois, au Chat-huant, ou
chouette hulotte, de Buffon (strix aluco).
Qhi, pre>. (4T,A,R; 3S') : chez ;
stU (6Ac) ; chu ( 4 R) ; tU (5C). Qhi nd,
(4T) [chez nous, dans notre maison (vil-
lage, pays)].
Chi, adj. num. (4TC ; 3Sd): six;
c'hi (3S).
Chi, sm. (lEm) : sureau.
Chic&, sf.(4T,A,R; 5C ; canton de
Geneve) : chique de tabac.
— , (4T,A) et f chique (G) : bille de
marbre ou d'agate. En g£n6ral c'est la
bille a laquelle les ecoiiers present la
vertu de bien atteindre le butet qu'ils
emploient d'habitude lorsqu'ils lancent
une bille en raidissant le pouce contre
Tindex. Cf. C. Nisard : Curiositis de
I'Etymologie fr., p. a83.
— , : chiquenaude donn£e a une au-
tre bille ou sur les doigts d'un joueur,
en lancent une bille avec le pouce et
l'index.
— , : maniere de lancer sa bille; il y
a deux manieres de la lancer, en la pla-
cant entre le pouce et le bout de la
derniere phalange de Tindex, ou bien
entre le pouce et la seconde phalange.
Cette derniere maniere s'appelle aTho-
nes la chicd d8 fmalS,k Geneve la chi-
que molle, tandis que Pautre maniere
s'appelle la chicd d&\ dmd a Th6nes et
la chique grasse ou forte a Geneve.
— , : force, adresse. T'd pd la chicd
de soubadd clisa d'farnd (4 A) [tu n'as
pas la force de souleverce sac de farine].
Chicd d* polalW se dit d'une personne
qui n'a ni la force ni l'adresse de Ian-
cer un objeta une certain e distance ou
d'atteindre un but d£termine\ T& n' pu
pd champd cla pir& d' I'dtre* flan d' la
rvir€, t'6 na chicd d' polalii [tu ne
peux pas jeter cette pierre j usque sur
l'autre cote* de la riviere, tu es de la
force d'une poule].
Copd la chicd a... [jouerun mauvais
tour a quelqu'un; abasourdir, rend re
interdit]. / no cope* la chicd \ I no ba-
lle'le tor \ Avwi sa m teamed \ Le gran
for du fdbor (5C) [le grand four du
faubourg, avec sa mecanique, nous aba-
sourdit, il nous tue]. (Chanson.)
Copd-chicd [coupe-chique] : sobri-
quet.
Api na bond chicd ou api sa chicd
[6tre ivre]. En ce sens, on dit aussi
itrt chic, ill iti tot a ft chic (4T,A)
[il e*tait tout a fait gris]. Dans cet exem-
ple, comme dans les suivants, on peut
voir le fr. chic, dont lesens a 6te* con-
fondu avec celui de chicd et de chique.
£tri chic s'emploie encore avec d'au-
tres acceptions. Mon fiu, s' fdfi cin,
t*i chic (4T) [mon fils, si tu as fait cela,
tu t'es mis dans de mauvais draps, de
beaux d raps]. £l a on abi nupd q'6 chic
(4T) [il a un habit neuf qui est eMe'gant].
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CHIC-CHIV
io3
Quant a la locution : i n' pdpd onnd
chicd (4T,A) [il nevautpasunechique],
il convient sans doute de la fa ire deli-
ver, a vec C. Nisabd, d'une autre source.
« Au xiv' siecle, on appelait chique, en
Dauphinl, une piece de monnaie de
cette province, qui 6tait la plus petite et
avait le moins de valeur. Or, les pieces
de ce genre, quoique nomme'es autre-
ment (cf. Hard, sou, picaillon), sont
encore aujourd'hui Fobjet de compa-
rison le plus fr^quemment employe",
pour marquerson m^pris a 1'egard d'une
personne ou d'une chose. » (C. Nisard,
id., p. 18.)
ChicA, vn. (4T,A) : essayer d'attein-
dre le but en lancant la bille (chicd);
frl. chiquer.
Qhidr6, vn. (4AS) : choir, tomber;
pleuvoir. £ pa ghidri [il va pleuvoir].
De cddire. Choir vient de cadire : cha-
deir (chadir), chaeir, cheoir, choir.
Chtt, sm. (8B) : del.
QhI6vr&, sf. (7Jr ; 6Bv) : chevre; qhi-
hiprd (4Fm).
f Chiffon, sm. (4T,A) : s'emploie
pour impertinent, mauvais drdle, lors-
qu'on s'adresse a un enfant, garcon ou
fille. « Petit chiffon de rien, je t'appren-
drai a parler. »
Chi£ril,sf.(4T) : chiffre; stifrd (6 A).
Dans le frl. comme en patois, ce mot
est souventfSminin, ordinairement pour
designer non pas un chiffre, mais le
calcul, rarithm6tique : il est fort sur la
chiffre.
Qatri de chifrd : piege a rat cons-
truit avec de petites buchettes de bois,
une planchette et un objet pesant, le
tout ayant la forme d'un 4.
(Jhin, sm. (4T,A,R) : chien; stin
<4F; 6Ac,Am,B); tsin (6Bv; 8B'm).
De7d gardd on chin di ma chinnd(^A)
[je lui garde (je lui reserve) un chien de
ma chienne, dicton qui correspond a
celui-ci : it viendra bien un jour mou-
dre a mon moulin].
Can on s'. cue hi apwi lou qhin, on
*' Uvi avwi 14 pujhi (4T) [quand on se
couche avec les chiens, on se leve avec
les puces]. = Can on se custi avwd id
stin, on s' 14p4 avwd li pu%i(6Am). =
Can on si cutsi avwi lou tsin, on si
Uvi avwi di pud\i (8B*m)
Can on-n in vu a on chin, on di q'i
mou (4 A) [quand on en veut a un chien,
on dit qu'il mord].
On tsin aviti bin on-n iviqi (8B*m)
[un chien regarde bien un £veque, c'est-
a-dire je puis bien rester ici (en votre
presence, dans votre compagniej.
Tsi 4 tsin, mdvi ptfn (8B'm) [chat et
chien, mauvais voisins].
L6 sti fon pd de stin (6A) [les chats
ne font pas de chiens].
Qe ba le stin ba le mitre (6Am) [qui
bat le chien, bat le maftre].
/ stin custta i pin ri sou la di (6 Am)
[au chien couche* il ne vient rien sous
la dent].
Chin, adj. num. (8B) : cinq.
Chincanle, sf. (4T,A,A1) : chicane.
Syn. : ronU.
Chincanldu, sm. et adj. (4T) : chi-
caneur ; chincaniaw (4TJ).
ghindrd, sf. (8B'm) : cendre.
f Chiner, va. (G) : ennuyer ; (4A) :
tourner quelqu'un en ridicule ou lui en
faire accroire ; emprunter sans avoir
Tintention de rendre : il m'a chini une
cigarette.
f Chiquer (te), vpr. (G) : s'enivrer.
f Chiquet, sm. (G) : gros morceau
(de pain, de viande ou de fromage).
ghiri, sf. (4T,A) : chaire; chiri^kb,
Al ; 8B*m). La grande chaire (pour pre-
dication) s'appelle la cdtd chiri (4T); la
basse chaire (pour instructions): catiltd
(4T) ; dUrld (4Ab); djirld (8B'm).
Qhlrh, f. de chi\ cher, couteux. A
3S', chire est m. et f. Cen pin bin chire
[cela revient bien cher],
C'hisft, sf. (3S'): haie. V. aisft.
ChiaerS, sm. (3S') : natif, ou habi-
tant de Sixt.
Qhivrft, sf. (4T,Tc,Tj,Tl,Aj,AI) :
chevre ; diminutif : chiprotd (4T) ; tli-
prd (4A,Ab ; aJs ; 7M,M*) ; stiiprd
(6Ac) ; stUvrd (6Am,Bq,U) ; tchiprd
(8B'm); chiprd (iB'm); cdbrd (4T;
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io4
CHMI-CHOF
iD); ghXiprd (7Jr ; 6Bv) ; chtevrd
(4Fm). Qhiprd motd (4T,Aj) [chevre
sans cornes]. Syn. : b&md (4T; 6 Ac);
bomd (4AI) ; binmd (3T,S* ; 4AS'); bicd
( 4 T) ; bid ( 4 A,Ab,A'g); bit ( 4 A1).
Qhfprd (4T,Aj) : se dit aussi d'une
espece de levier, d'une £chelle a trois
pieds et de la chevre d'ou jaillit I'eau
d'une fontaine.
Qhivrd motd en p&ld (4T) : formu-
lette que les enfants emploient au jeu
du mouchoir.
Qhmin, sm. (4T,A) : chemin. Syn. :
*>i( 4 T,R).
Chmiad, sf. (4T,A,R,Al,A'g) : che-
mise ;smis€ (4 A a); ghminhye (3S') (in
voyelle nasale). £ son td 16 dou cme* cu
c cmBchmis2, ci ne dorerhpd (4A) [ils
sont tous les deux comme c. et comme
chemise (c'est-a-dire d'une amabiiite*
irop demonstrative Tun envers l'autre),
9a ne durera pas longtemps].
On trouve le d£riv6 chemesson (1619,
1 A) : ung chemesson de toille.
C'hmossa, sf. (3S') : lisiere d'un
champ, d'une Itoffe.
Qhn&, sm. (3S',T) : chenal ou che-
neau (en bois ou en fer blanc) ; ghnd
(4T,A,Aa); 6st8nd (6A). Syn. : coldjht
(4T,A,Aa) et goldjht.
Qhnalji, vn. (4 A) : avoir des rela-
tions avec une femme.
Qhnallu, sm. (4A) : d£bauch£, hom-
me qui court le guilledou.
ghnavft, sf. (4T) : chenevis (graine
dechanvre); ghinapd (SA; 5A');c^-
nevd (3S') ; stenavd (6A); ghnnfb(<\kp).
Qhnavd de montanU (4T,A1) : rho-
dodendron ferrugineux.
ghnavi, sf. (4 Ap) : cheneviere ; chna-
piri (4T,Ab); st&navU (6A); chinavirt
( 4 R).
Qhnavi, dans le sens de cheneviere,
est torn be" a Th6nes en dlsu&ude. Ce
motde*signe actuellement un champ cul-
tiv£ d'une surface de*termine*e, ayant ap-
proximativement l'^tendue des champs
que la ville de Th6nes louait aux par-
ticuliers au lieu dit desSdssice', champs
ou Ton cultivait beaucoup le chanvre.
On dit a present on ghnavid' ravl,dou
chnapi di tartijli.
QhneilS, sf. (4T,A,R) : chenille.
<Jhn§v6, sm. (4T,Al ; 2 A) : chanvre.
Chnu, sm. (4TC) : fenouil.
Qh6, sf. (4T,A,Ab,R) : chaux; ghd
grassd [chaux grasse]; ghdmigrd [chaux
maigre ou hydrauliquej.
Qhd, $hdd&, adj. (4T,A,R) : chaud.
J hoi b la man chddd (4T) [jouer a la
main chaude]; jeu ou une personne
pose une main sur son dos et doit de-
viner qui Fa frapple. Ne pas confondre
avec le jeu d'enfants nomme* pied de
bosufex qui est appele* mains chaudes,
a Annecy et a Th6nes. t
£tr8 chddd (4AI) se dit d'une vache
en chaleur.
Qhd, st. (4T,A) : chaleur. £ ne crin
ni La ghd ni lafri (4T) [il ne craint ni
le chaud ni le froid]. Ifd na ghd a to
gr'elyi (4T) [il fait une chaleur a tout
ghller]. Dans quelques local it^s ghd est
masc. : on chd qi (3T) [une chaleur
e*touffante]. Cf. « Par le chaud qu'il fai-
sait. nous n'avions point de glace. »
(Boileau, Satire 3.) Syn. : chalor.
Chd, ou chor, fern, chordd , adj.
(4T) : sur. Bin chd ou dchd t dechd (4T}
[assur£ment] ; pe* chd [pour sur].
Ch6c&, sf. (4 A) : socque.
ChocA, va. (4A) : choquer, offenser.
Al a itd chocd d& to reprojhi [il a£t6
choque", offense* de tes reproches].
Ch6col&, sm. (4T,A) : chocolat.
Qhdd&, sf. (4T,A) : certaine quan-
tity de lessive versle tres chaude sur le
linge entasse* dans un cuvier.
Chd6, chwd, sm. (4T,A) : choix.
Chddsi, va. (4T,A) : choisir.
Qhdfe, sf. pi. (4T,A1) : bas, bas
longs (chausses).
ghdfdron, sm. (Go) : bucher qu'on
allume sur les hauteurs le dimanche
des brandons.
« Le ghdiferon, francise* le chaufai-
ron, a le mdme sens que la f alia [bran-
don], chez nous. Au dimanche des
brandons les campagnards promenaient
dans les jardins et les vergers les chau-
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CHOF-CHU
io5
fairons et les pr6sentaient aux arbres
nourriciers en les apostrophant dans ce
sens : Regard ez, si vous ne portez pas
de bons fruits, vous serez arrachls et
bruits, selon le mot de l'Evangile. »
Note de la Grammaire savoy arde de
V. Duret, publtee par M. E. Koschwitz,
p. i3.
Qhd-frd, sm. (4T,A) : chaud et froid.
Ch6f-panse, sf. (4T,R) : cheminde
dans une chambre a coucher ou dans
une salle a manger ; en general toute
cheminee autre que la chemine*e de
cuisine. Frl. (4R), chauffe-panse, (qui
tombeen d£su£tude).
CholA, sm. (2AJ) : Soulier.
CholG, tern. ch£ula\adj. (2Aj):seul.
CboU, sm. (2Aj).V. soli.
ChonnA, va. (4A) : flairer. -
Chor, fe" m. chord&, ad j.(4T).V.chd.
Cho8p6nt&, sf. (4A) : soupente ,
peut rlduit. Du participe passe* f£m. de
suspendo.
Qhou, sm. (iBm; 5A ; jJr) : chou ;
chdu (7J,Ja,Cm).
Qh-ou, (8B'm) : est-ce... ? Qh-ou IXi
ou twb? [est-ce elle ou toi ?] Cwi gh-ou ?
[qui est-ce ?]
Cf. £-ghe two q'aftf cin ? [est-ce toi
qui as fait cela ?] A-ghe nontsapd? [as-
tu un chapeau ?]
A Montagny (8B*m) le gh ne vient
pas du c dur, mais de st : ighdld, de
stella, dtoile ; Ughd, de testa, t£te ; b£-
$hU, de bestia, b£te; fight, de festa,
fete.
f k dans d-ghe (as-tu), 6-ghe (es-tu)
provient de meme de s-H ; cette trans-
formation a eu lieu a une dpoque ou
Vs finale de tu as, tu es, se prononcait
encore.
Dans Cwi gh-ou ? Qh-ou IXi ? gh est
pour igh : Cwi igh-ou, qui est-ce?
£gh-ou IU, est-ce elle ? La voyelle ini-
tiale e de est est tomble et le groupe st
s'est change" regulierement en gh.
Dans la Haute-Savoie et dans la plus
grande partie de la Savoie, on dit : 'T-
oupre" [est-ce vrai ?] Cwi 't-ou [qui est-
ce?] (Dans le Chablais : "T-* vri? C6
*t-i?) Plus rarement on dit : £-/-oti
vri ? Cwi i-t-ou ? ou U-t-ou pri ? cwi
U-t-ou?
Chdtidanna, sf. (4T) : bounce de
chaleur, vapeurs. 2? nia pri onnd chdii-
dannd (4T) [il m'est survenu une va-
peur].
Ce mot dlsigne aussi une source
d'eau tiede qui sourd dans un pre* ou
dans un terrain mar£cageux et qui ne
gele pas en hiver (4R).
Choula, sf. ; pi. choules (7Lb) : oi-
gnon.
Choulla, f£m. ard&, n. etadj.(2Ag):
sou lard, ivrogne.
Chous&. V. chusfi.
Choutt (A la), loc. adv. (1 Ep) : a l*a-
bri de la pluie. f a la choute (G). V.
chut&.
ghdvnft, va. (4Aa) : achever, finir.
ghre-18, sf. (8M) : fraise. Du lat./m-
g(u)la, petite fraise, avec le changement
de/en gh.
ghrevo, sm. (3C) : brouillard.
QhricU, vn. (8M) : crier d'une voix
aigue", pousser des cris percants ; ghri-
cld (8B'm). V. cicltt.
ghrijhe, sf. (8M) : cerise ; c'hrijhe
(8Ag).
QhtA, va. (3S';4T) : faire sortir le
be'tail pour le mener paftre ; ghtd (4Ab).
Y8 ten de ghtd le" vaghe (3S') [il est
temps de mener pattre les vaches]. I fd
aid ghtd U bitU (4T) [il faut mener
paftre le bewail].
— , vn. (4*T,Ab) : essaimer (en par-
lant des abeilles).
Qhtdmd, va. (2AJ) : laisser perdre
quelque chose par sa negligence ; faire
mauvais usage de quelque chose ; ghtd-
md (4A).
Chu, part, passe* (4T,A,Ab,R) : su.
— , sm. (4T) : chou.
— , adj. et sm. (4AD) : soul, ivre, ras-
sasie\
— , sm. (5C) : ciel. On vejive ni chu
ni tird [on ne voyait ni ciel ni terre].
— , sm.(4R) : suif. D'ou le calembour
suivant intraduisible. A, s8 d' avou
chu ! [Ah si j'avais su !]. — Tou q' vo
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CHU-CITR
fard, sS vo-n avd chu ? D* chand&M ?
[que feriez-vous, si vous aviezsu (suif) ?
Des chandelles ?]
£hu, pr£p. (4R) : chez.
Chti6, adj. num. (6B) : six.
Chutl, sf. (7Jr) : aire (d'une grange).
Chuivi, part, passe* (6Ac) : suivi.
Chur&, adj., f£m. de cheu : sure.
Cette forme est tres peu usit£e et cheu
est ordinairement invariable. On la
remplace par achurdye* [assume] ou
par d* cheu [de sur, pour sur].
Churam6n, adv. (4T) : assurtment.
Chu8&, sf. (3S';4T,A,Ab,Al,R) :
chose ; stleusd (6 A) ; chousd (5C; 7J);
tsousd (8B'm).
Cdq' chusd (3S';4T,A,Ab,Al) [quel-
que chose]. Syn. : cdcrin (4T,A).
iV7 $ pd gran chusd (4T) [ce n'est pas
grand chose].
Chuta (Ala), loc. adv. (4T,A,A'g) :
a Pabri de la pluie ; a la choutd ( 1 Ep ;
4Ab) ; a la choute, ou a la sioute (G) ;
a la c'hutd (3S') ; a sued (8Bf) ; a la
swichd (8B*).
GhutA, vn. (4TJ) : criailler, chanter
en d^tonnant. Lou cllar chutdpdn [les
clercs ne s'accordaient pas en chantant].
Ghutd, adv. (6B) : surtout.
Qhvalfi, sm. (4T,A) : chevalet sur
lequel on scie.
Chveu, sm. (4T,A,Ab,R) : cheveu.
C'hvire, sf. (3S*) : civiere.
ghv6, sm. (4T,A,R) : cheval; sttod
(6A) ; tsM (6Bv). T-ou qt s' UssS mtd
catri soldr, dromi avwf 9 e" sd pd s' li
doutd ? (4T) [qu'est-ce qui se laisse met-
tre quatre souliers, dort avec, et ne sait
pas se les 6ter ?] R. : on chv6 fard [un
cheval ferrt].
Qhvd du bon Dlu (4T) : carabe dort.
Chwa, vn. (2AJ) : suer.
Chwantre, va. (2AJ) : sentir.
ChwatenA, va. (2AJ) : assommer a
coups de baton.
Chwatend na bosse : assuj^tir un ton-
neau sur un chariot au moyen d'une
bille.
Chwaton, sm. (2 Aj) : gourdin, garot;
chwdton (4Ab).
ChwAvi, sf. (4Ae) : corneille.
Chwfi, sm. (2AJ ; 3Rr; 4Ab ; 6 Ac,
Gv) : soc ; chw£, ou swi (4T).
Ghwd, sf. (2AJ) : soeur.
— , sm. (4Ab) : seuil.
— , adj. numeral (6Bv) : six.
Chw6, sf. (4T) : aire a battre les
cerlales.
Chwdli, sm. (iE): sureau.
Chw6r&, sf. (6Ac) : soeur.
f Cibare, sm. (G) : marqueur a la
cible (celui qui signale et marque les
coups des tireurs).
Cibole, sf. (8A):ciboule.
f Cicle, sm. (4 A) : cri percant.
CiclIA, vn. (4T,A) : pousser des cris
aigus; ciclXd (4A,Ab). Frl. c/c/er (4 A, R).
Cttl, sm. (4T,A) : del ; del (3S*) ;
chir (6A) ; c'hU (8B). Na covertd totd
tacond, Xeu tiguyi n'a jhami passd
(4A) [une couverture faite entierement
de petits morceaux, ou* I'aiguille n'a
jamais passe*, qu'est-ce? R£p. : un ciel
couvert].
Cigala, sf. (4A) : cigare. Cigdld dl
damt [cigare de dame, fruit en forme
de cigare du catalpa].
Cij6, sm. sing. (4AI, As ; 6 Am) : ciseau
(de menuisier, de tailleur de pierre) ; ciso
(iBm). Syn. : estdpre* (6U). V. ce mot.
— , sm. plur. (4T,Al,Ab ; 6Am,Bq,
Bv,U) : ciseaux (de tailleur d'habits).
Syn. : blotsitt, etalyin, tejurd, dfos-
ten. Voir ces mots. Dans le frl. on dit
souvent des iciseaux, et Ton fait ce
mot duftminin.
—, (4 A) : fer a tuyauter.
Gin, adj. numeral (3Sd; 4A ; 6Ac,
B) : cinq ; fin (4*r,Ab) ; c'hin (8B).
Cini, sm. (4 A) : serin.
Cis&. V. 8i8&.
Citrft, sf. (6B,U) : cidre ; citre (3S*s).
Syn. : biscantin (v. ce mot) ; bis ou bis-
can (4Al,Ae; 3Ss) ; bidolyon (v. ce mot) ;
friton (Yvoire);i>/n d8fruit&(\k)\ga»b
(2J,Jv,F,Fc,Fe,Jb; 3Re; 4Am) ;pomd
(8Bh) ; tsitre (6B) ; pomddd (8A); m<J-
da (iT,Ts,B; 3B,J,S*s,T; 4A); pit6
(iE,Ts); pitin (3T,S f ) ; carabi (4F) ;
garb (4AnT).
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CIVE-CLIO
107
Le petit cidre, c'est-a-dire celui qu'on
obtient apres le rlmiage ou le tiercage
(a* ou 3' pilage avec de Teau), s'appelle
mdda a 3S*s, bidolyon a 4A. En glnlral,
sous tous ces noms on entend aussi
bien le poire* que le cidre, parce qu'on
pile les poires et les pommes en mdme
temps. A Taninges, ou la poire appetee
mdda est tres r^pandue, on entend sous
cc nom le poire\ et Ton appelle pit in le
cidre fait avec des pommes sauvages.
A Sixt on appelle mdda le petit cidre ;
a Sciez, c'ebt le sue des pommes expri-
me* par lepressoir, tandis que le sue qui
coulede lui-mfime s'appelle pitd. A Al-
by, mdda est tout a la fois le nom du
cidre et celui d'une poire dont le jus
melange* au jus des pommes fait un ci-
dre de premiere qualite*. Ailleurs, mdda
eveille Pid£e de cidre frais non fermen-
le. et Ton se sert d'un autre nom pour
designer le cidre feit. Ainsi, a Saint-
Jeoire, on dit : Fire la mddd [faire du
cidre] et bire on vird a* bidolyon [boire
un verre de cidre]. A Pringy, citre et
bidolyon sont synonymes. On appelle
ainsi toute boisson faite avec du jus de
fruits pressures (particulierement avec
des bltosson).
— , sf. (6B) : m£um (plante).
CivA, sf. (8A ; 6B) : ciboule.
Cfclin.V. sizlixi.
Clad, sf. (4T) : claque (1* coup du
plat de la main ; 2* sorte de sandale
qui enveloppe le Soulier). PrindrS si
cliq i si claque (4T) [prendre ses cli-
ques et ses claques, dlguerpir sur le
champ].
Clafi, yA, adj. (4T) : rempli, couvert ;
f cldfi (G). On lyi clafi di parXanni
ifi) [un lit rempli de punaises].
t Clair, sm. (4A). Pour dire « je
suissans lumiere ou dans robcurite* »,
on dit: « je suis sans clair*. Pour
« eclairez monsieur » : « faites clair a
monsieur ». Pour « donnez une bou-
gie, apportez une lumiere » : « donnez
du clair ».
Clanchi, va. et vn. (4A) : baisser,
pencher ; clianchi (4AI) ; clantli (5C).
ClavlirS, sf. (4T) : saponaire ; c/Ta-
pliri (4 Ag).
ClAdalft sf. (4T.A) et t clidal ou
cliddr (G). V. cliA.
ClAntIA, va. (5C) : pencher.
CliA, sf. (4T,A,AI,R ; 6 A) : cle" ; tlU
(iDb); clU (4A,Ab,As). f Jouer a la
cli (G,Go) [jouer a la marelle].
CliA, sf. (4T; 6 A) : claie en osier;
panneau a claire-voie fait avec des bar-
reaux de bois pour parquer les chevres,
les moutons, les cochons, etc. ; tlla
(3S'); clidald (4T,A) ; f clidal (G) ;
t cliddr (G); f die (G); clidd (4Ap).
D'apres quelques 6tymologistes, ces
mots viendraient du celtique : cf. cliath
(anc. irlandais), clwid (kymri), cloued
(bas-breton). Le bas latin a cleda, porte
a claire-voie. « Cleda, crates ; Gall . claie ;
item clathrus, Gall, grille; Massiliensi-
bus clede... Alias clede et elide. » (Du-
CANGE.)
CliA, fe*m. : clUrd , adj. (4A,R) :
clair ; end, clUrd (4A,Ab) ; clldr, c/W-
r<J(4T,AI;6A).
Clianchi, vn. (4AI) : pencher, bais-
ser.
CliAr, sm. (4T,A) : clerc (d'avoue\ de
notaire). A Rumilly, on dit plus sou-
vent seustitu [substitut].
— , (4T,A,AI ; 6A) : aida du mar-
guillier pour Fentretien et le service
d'une £glise.
CliAr, sm. (4T) : fascine de menu
bois ; fascine de bois peu serrte servant
de fermeture a un clos.
— , (4T) : clair. V. cliA. Pris subst.
ce mot dlsigne un clair t Pendroit ou
une e*toffe, un bas sont d£chir£s. A Ge-
neve f une claire.
t Clicli-mouchette , (G) : cligne-
musette, cache-cache (jeu).
CliA, sm. (4Aa) : tilleul.
— , pi uriel de did, claie.
CliA, sf. (4AD) : cuillcre.
— , pluriel de clU et de c/W, clef.
CliA, sm. ( 4 T,Ab):glui.
CliArA. sf. (4Ab,AI) : blanc de 1'ceuf.
Clio$hS, sf. (4T,A,Fm) : cloche;
dldcM (4R); cltoste(6A); tlloche (3S').
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io8
CLIO-CMEN
Pour exprimer le son des cloches, on
dit a Thdnes et a Leschaux ban-ban ou
bin-ban , bin-bald ; din-dan, din-dald.
Pour exprimer le mouvement d'une
grosse cloche en branle, dan-dald t gan-
gald ; d'ou les verbes banband, dan-
dald, gangald, guingald, guinguand.
Clio^hi, sm. (4T,A) : clocher; tlio-
chi (3S').
— , vn. (4T,A) : clocher.
ClIo$htt, sf. (4T) : clochette. Syn. :
canpannd.
Clioqe j6ne, sf. (3C) : gentiane.
CII0S8&, sf. (4T) : poule qui couve
ou qui a des poussins; cliossi (4 Al) ;
clidssd (4R).
Clloste, sf. (6A) : cloche.
CHostStS, sf. (6B): liseron.
Clion, sm. (4T,A,Ab,AI,R) : clou ;
tliou (3S'). Cliou-rdbd (4AI) [clou a
grosse t£te]; syn.: bracd (6A); biqe
(4 A) ; potron (4A). Le clou a t£te large
et ronde s'appelle (ache (4T,A). On ap-
pelle cliou a montd (4T,A) un clou ser-
vant a monter un Soulier sur la forme.
Dans le frl. on dit : * parer un clou »,
au lieu de « redresser un clou »;« ri-
ver ses clous a quelqu'un » (G) au lieu
de « river son clou » (r^pondre verte-
ment).
CUoutrA, va. ( 4 T,A,A1,R; 6 A) :
clouer.
Clin, sm. (4A) : glui, paille de scigle
destined a couvrir les toits de chaume.
— , (4AS) : esplanade en ressaut sur
le flanc d'une montagne ; nom de lieu-
dit.
Gliurd (4Aa') : nom de jeu. Jho'i a
cliuriou a la teld [jouer a cache-cache].
Cliw6, sf. (4Ab) : cuillere.
Cliwddre, va. (4Ab,Al) : cueillir.
Cliwi, sf. ( 1 Bm ; 4AD) : cuillere ; cli-
wi-floriri (iBm) : cuillere a 6cr6mer.
— , va. (4Al,Ab) : cueillir, ramasser.
Conjug. : 1* clivb, B, $, dn, i ; 2* cli-
wiv6\ 3' cliweri; 4* di cliwi (4AI) ;
— i* cliwisd, cliwi , cllwisdn, cliwisi;
2'cliwisipd; Vcliwidri; 4' d'i cliwi
et cliwi (4Ab).
Cloca, sf. (4T,A) : ampoule. Se dit
principalement des suites d'une bru-
lure. Dans le frl. cloquc et cloche.
Cloc&, vn. (2 Aj) : suspendre momen-
tane*ment la ponte ; se dit des poules.
t Clopet, sm. (G) : le*ger somme. « J'ai
fait un clopet cet apres-midi. » On dit
aussi glopet (4R).
Clotle-, sm.(5C): clocher.
f Clusse, sf. (G) : poule qui a des
poussins ; clousse ou glousse (4R). V.
CI1O88&.
Cm&clid, sm. (4T, A) : cr^maillere.
Lesanciennes cr^mailleres de cuisine
e*taient formers d'anneaux de fer et de
crochets mobiles en forme de S (en la-
tin macula). De la I'ltym. qu'on a pro-
posed : cum+maculas. A la m£me ori-
gine se rapportent coumdele, qemattie 9
cmanld, incmanld, encmdtlid.
On trouve les formes comaclo\ ( 1 6 1 2,
1 A) et commaclo\ (161 5, iA). Com-
malette (i65o, iA) dlsigne une petite
cre*maillere.
Cmala, sf. (4Tm,Aq,Al,A , g) : sor-
bierdes oiseleurs.
— , (4T,Tm) : eau-de-vie faite avec les
baies du sorbier des oiseleurs.
Cm&re, sf. (4T, A,A1,R) : commere.
Cm&tlie, sm. (3S') : crtmaillere.
CmS, conj. (4A,R,A1 ; 6A) : comme;
cmen (iT ; 3B,T; 4Aa). Cme se r6duit
souvent a me*, cmen a men.
Cm$, adv. (4A,R,A1 ; 6A) : com-
ment ; cmin (4T). Ici encore le c initial
tombe fre*quemment : men, mi, men.
Cm6ch6, va. (6A) : commencer ;
cmici (4A,Ab) ; cminci (4T,A).
Cm61&, sf. (4Ad) : sorbier des oise-
leurs ; cmild, m. (4Aa).
Cm816, sm. (4A). V. cmenld.
Cm6ncem6n, sm. (4A) : commence-
cement.
Cmtoci, va. (4T) : commencer.
CmdndA, va. (4A) : commander.
Cmdndd, sf. (4A) : commande.
Cmdndamdn, sm. (4A) : com man-
dement.
Cmenl6, sm. (4T) : espece de coin
en fer muni d'un anneau de fer. On
s'en sert pour tratner des billes de bois.
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CMON-COCO
109
Cet instrument est appele* comanlet
{ 1 679, 1 A) ; vari antes : comanlo\, com-
manlo\.
— , (4AI) : anneau muni d'une chat-
nette etcTune cheville en fer qui sert a
fixer le joug au timon. V. lanval&.
Cmon, adj. et sm. (4T; 6A) com-
munal, bois communal. (S'emploie g£-
neYalement au pluriel comme en fran-
cais). Anciennement le devin (bois de*-
fendu). En frl. on dit les communaux.
— , (4T ; 4A') : lieux d'aisance. A Al-
by. on rlpete la plaisanterie suivante : «
Faites-vous votre priereen commun ? »
demande le cure* a l'enfant. — « De
cmon, n'a poi chi no, monchu ; on pa
in Qhran ».
Cmoud6, adj. (4R ; 6A) : commode.
Co, fern, cortd, adj. (4A,R) : court.
— ,adv. (3B; 6B) : encore.
— (£), (4A,R) forme verbale : il court.
— , sf. (4A) : cour.
C6, pr. interr. (1 Ep) : qui.
— , sm. (4A,Ab,Al,R) : corps.
— , (3T) : caillette de veau, pr^sure.
— , (3T) : patience oseille.
-, (6A ; 8M) : cou.
Cobla, sf. (4T,A ; 3S") : une couple
de chevaux ou de boeufs ; attelage de
deux animaux de trait ; troupe de che-
vaux attaches par couples; cob II d (4 A' g,
R). Cobld d'onlon (4T,A ; 3S') [glane
d'oignons].
CoblA, va. (4Ab) : passer le ble* au
tamis.
-, (4T), coblU (4R) : d^router, de*-
pister. Jusq'4-n Egipte on V batta la
porsmtd, I E ton-n in' mi n* 18 lissa
pwi de rfin; \ Mi /' fran bidBe chu
tojhb dU lafmtd \ S* doutd di dvan 4
lo cobttd p* Id chmin (4R) [jusqu'en
Egypte on te donna la poursuite (H6-
rode te poursuivit) et ton ennemi ne te
laissa pas de rlpit ; mais le franc bidet
sut toujours dans la fuite s'6ter de de-
vant et le deYouter par les chemins].
CoblStt, sf. (4T,A,Ab ; 3Rr) : cr£-
cerelle. De cobld, couple ; ces oiseaux
vont g£ne>alement par couples.
Nd de coblitd (4A) [nez crochu].
C6c&; sf. (4T,Ab) : hanneton ; ver
blanc ; cdcd bosiri (4Ab).
— , (4A,A1) : contusion au front prove-
nant d'un heurt.
— , (4AI) : bousier, insecte noir ayant
des £1 ft res, qui se cache parfois sous
terre ou dans des bouses.
-, (4T,A); f cdque (G ; 4 T,A) :
vieille femme, faiseuse de comm£rages.
C6cA (s6), vpr. (4A) : se heurter, se
faire une contusion au front.
Coc&r, sm. (3C) : soucid'eau.
— , va. (8Bf). V. arcocA.
CocArdA, sf. (4 A) : cocarde.
Cocati, sm. (4A,AI) : coquetier.
CochairiA, sf. (8B') : aiguille'e.
Cochatier, sm. (8 A) : poirier sau-
vage.
Coche, sf. (3S') : lieu desert ; £cart.
Coch6, sm. (4AD) : coussin, traver-
sin.
Cocheete, sf. (8A) : poire sauvage.
C6chenA, vn. (4*T,A,AI ; 6A ; 8B'm,
M) : cautionner.
f Coolies, sf. p. (G) : de*bris de ble*
ou d'autres c£r£ales qui sont rejet^s par
ie vent.
Cdchi, va. (aAj) : courber, baisser.
Cochon, sm. (4T,A,Ab,R) : nuque.
C6chon, sf. (4T,A,Ab,Al; 8M,B'm):
caution.
Coed, sm. (4T,A) :ceuf(t. enfantin).
V. cocotA.
Cocoche (A), loc. adv. (Go) ; a co-
cochi (G) : a califourchon.
tCocoler, vn. (G) : Wgayer.
Cocoli, sm. (G) : begue.
Cocon, sm. (4Ag) : trolle d'Europe,
vulg. boule d'or, renoncule de monta-
gne.
— , (5C) : ceuf.
CocotA, sf. (4T,A) (t. enfantin) : co-
cote, poule. S'emploie aussi en parlant
aux petits enfants ; en ce cas, on dit
coed au masc. et cocotd au fern. Pleurd
pd mon coed, t'i mon ptiou (4T) [ne
pleure pas mon ch^ri, tu es mon petit].
CocotA et cocatd, vn. (4T,A) : M-
gayer; f cocoter (4 A).
CocouhA, sf. (iDb): grande che'li-
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no COCU-COLE
doine ; — , (2 A) : persil aux anes, cer-
feuil sauvage.
A Aime (8A) : se dit de la cigue\ du
cerfeuil sauvage et en g£n£ral de toute
espece d'ombelliferes.
Cocu, sm. (4T,A,Ab; 5 A') : coucou
(oiseau) ; primevere officinale.
— , (4Ab) : oeil-de-boeuf.
Cocuha, sf. (6B) : se dit de toutes
les ombelli feres a tiges creuses, can-
nelfies, telles que berce, carotte, cer-
feuil, ang£lique, etc. ; cocuhd frddd
(6B) : herbe aux goutteux.
Cocwa, sf. (4AI) : cigu€ ; — , (4AV*):
berce-brancursine. Se ditaussi a Vieugy
de plusieurs autres ombelliferes.
Cocware, sf. (5C) : hanneton.
C6A, sm. (4T,A,Ab) : cuir.
C66c*he et cwic'he, sf. (3S'): cuisse.
C66fa, sf. (4T,A) : coiffe. Syn.: b€-
g'nd ( 4 T, A) ; i beguine (G ; 4 T, A) ;
bird (8M,B'm).
C66r8, va. et vn. (4T,A,Ab ; 6A) :
cuire, bouillir. Conjug. : c6i\6 , c66
(4T) ; cd^d, cu (4A,Ab). La spa n' cu
pd (4A,Ab) [lasoupe ne bout pas]. Fas-
si-me cdirS na gotd dt lafi (4*T,Ab)
[faites-moi bouillir une goutte de lait].
Lissi oncd na mitd cdirS U tartifl$
(4T,Ab) [Iaissez encore cuire un peu
les pommes de terre].
C66UL, (4T,A ; 6A), f£m. de cdt, p.p.
de cdirS : cuite. Pris com me subst., ce
mot signifie cuite, fournfie. Nou~$ in f6
tri c6ttt iwi (4T) [nous avons fait au-
jourd'hui trois fourne*es (s'il s'agit du
pain), trois cuites (s'il s'agit de la con-
centration d'un liquide : sirop ou lait,
ou du marc qu'on met chaque fois
dans Talambic en vue de la distillation)].
Au figure* : £-/ avi jha sa cditd can
i-lt-t arvd (4T) [il fitait d6ja ivre quand
il est arrive"].
— , (3S',T) : hate, grande presse, em-
pressement. La cditd mjh& I'ipli (3S)
[la grande presse mange Tavance, c'est-
a-dire : si Ton a de Tavance dans un
travail, Tempressement qu'on met a le
finir fait perdre cette avance].
Cddteu, ffim. eusa, adj. (3S') : em-
press£, dfisireux ; cdetdu, dusd (4T).
Vd-% dtrd amwirbu, d pou maryd »ou~;
M bin cditbu (4T) [vous autres amou-
reux, de vous marier vous files bien
presses].
Cofdl, va. (4T) : salir. Syn. : con-
9hii ( 4 R).
Cofl, sm. (4T ; 3S") : coffin (£tui ou
le faucheur serre sa pierre a aiguiser) ;
cofti (6B) ; icofXi (6Ac); gofU (6 A) ;
co»U (8M,B*m) ; govU (6A) ; gonvi
(4AD); gofi (4TC). Syn.: breuchon faTm).
On ne signale pas, dans nos patois
actuels, le sens de « petite corbeille *
ou de « panier a fruits », signification
usuelle de cofin en vieux francais.
Cofi6, sm. (6B) : coffin, govier.
Cof ISra, sf. (4T) : salet* ; cofrd (4R).
Cdfd, adj. (4T,A,R) : sale, malpro-
pre ; cdfd (6A) ; cofe (3S').
— , sm. : personne crapuleuse.
f Cogne, sm. (G) : agent de police.
Colanna, sf. (7Jr) : iris germanique.
Colon, sm. (4T,A) : lache ; vaurien ;
farceur.
Colona, va. (4T,A,R) : se moquer
de quelqu'un, le tourner en ridicule.
Cdjna, sf. (6Ac) : cuisine. *
Coju, p.p. (5C) : cousu.
Cdla , sf. (4Ab) : glissoire. Qintd
bond cdld su le lachi (4AD) [quelle
bonne glissoire il y a sur le petit lac 1]
Cold (se), vpr. (4AD) : glisser (srur
une glissoire).
Cola, sm. (4T; 8M) : sot. AbreW. du
mot Nicolas.
— , va. (3^;4T,A,R) : coller; clari-
fier du vin ; liltrer un liquide.
— , vn. : couler, glisser.
ColachSna, vn. (4 A) : collationner.
Colachon, sf. (4 A) : collation.
C61ap&, sf. (4TC) : patience (plante).
Colar, sm. (3S') : collier de cuir
muni d'une clochette qu'on met au cou
des vaches.
Colarin, sm. (4T) : collier de verro-
terie.
Gol£e, sm. (4T) : collet.
ColSe-birtSe, sm. (iA) : coucou (pri-
mevere off.).
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COLE-CONB
1 1 1
ColerS, sf. (4T,A) : colore. Syn. : iri
(4Tj).
f Etrc dans toutes ses coleres (4T,A)
[tore hors de soi, sortir des gonds].
f Colidor, sm. (4T,A ; G) : corridor.
C0K6, sf. (4T, A.AI, A'g,Fd ; 5 A*) : tes-
ticule;cd7r*(4Ae*).
— <T Idu (4A f g) : ellebore ; — (5 A*) :
colchique.
— d % pin foA'g) : c6ne de pin.
— (f pBssi (4A'g,Fd,AI) : cdne dc sa-
pin ; bourgeons de pin oude sapin (4 A).
Colieu8&, sf. (aAj) : chlneau.
Colli, va. (4T,R) : cueillir ; cliwi
(4Ab,AI) ; cliwidrS (4Ab,AI) ; coliitrB
(4T)/
f Colin, sm. (G) : mere-goutte (le
premier vin tirl de la cuve; vin de
grappe).
Colid, colldtt, adj. (aAj) : se dit
d'un homme (ou d'une femme)fort, vi-
goureux, large d'lpaules.
Cotton, sm. (4T,A) : testicule.
Cotton d£ bu (4T) et cotton d' leu
(4A) : ellebore.
Colin, sm. (4AI) : couloir (passoire
pour le lait) ; colidu (4T, R, Ab) ; colu
(3S').
— , sm. (8B*m) : taureau. Dans le
vxfr. coiliu, couillu, est adjectif et si-
gnifie : non coupe*, non chatrl. Ce sens
se retrouve dans colld y fort, vigoureux.
Coliwerd, (4R) : encolure.
Cold, sf. (4A,R) : couleur ; color
(4T);co/*u(4R).
Colojhe, sf. (4T,A,Aa) : chenal; go-
idjhe (4A).
Colojhe, sm. (3S') : lait pur qu'on
verse dans la chaudiere pour bonifier le
petit-lait qu'on va faire bouillir.
Colon, sm. (4 As; 8M) : ramier, pi-
geon sauvage. Can Id colon son su, i
truv6n U fri\i amari (4 As) [quand les
ramiers sont rassastes, ils trouvent que
les cerises sont ameres]. R. lat. colum-
bus. V. colon (ap. Godefroy).
Colonbire, sf. (4A'g) : pigeonnier.
Colonie, sf. (4A ; 6A) : quenouille.
Colouvri, sf. (5C) : couleuvre ; co-
tofora ( 4 T).
Colye, sm. (4T) : collier.
— , sf. (4T,A,Av ) : cuillere.
— d* maqon (4T,A,Av') : truelle.
Colyfttrft, va. (4T) : cueillir.
Colyi, va. (4T,R) : cueillir.
Com', come, conj. (4T,A) : comme.
Nlin-n ajhincom* min (4T) [iln'yen a
point comme moi ; il n'y a personne tel
que moi].
Cdmft, sf. (3T) : criniere; touffe de
poils.
Com&clid, sm. (6 A) : crtmaillere;
t comdcle (G).
Coman (4A), subst. verbal de com-
mander. £-/ on garcon de ton coman
(4A) [c'est un garcon qui fait sans repli-
quer ce qu'on lui commanded
Com6dj&, sf. (4A) : comeiiie (le ter-
me patois s'applique a toule sorte de
representations) ; baraque ou se donne
le spectacle.
Comdnci et cminci, va. et vn. (4T) :
commencer; cmici (4R); cmichi(6A).
Comichnere, sm. (4A) : commis-
sionnaire.
Comichon, sf. (4T,A,AI) : commis-
sion.
ComnA, sf. (4T,A) : commune.
Com6ditA, sf. (4A) : commodity.
Conbft, sf. (4T,A) : combe.
Conbft, sf. (6A) : compartiment d'un
grand coffre.
Conbin, adv. (4T, A) : combien.
S'emploie pour indiquer le quantieme : ,
Lcombin du mi i-t-on ? (4T,A) [quel
est le quantieme du mois ?]. L' conbin
de mi i-t-i wi (Go).
ConbinA, va. (4A) : combiner.
Conbinejon, sf. (4 A) : combinaison.
Conbin'rd, sm. (4A) : se dit d'une
personne qui combine.
Conbld, adj. (4T,A) : comble.
— , sm. (4T,A) : comble (le plus haut
point). Le mot conbld ne s'emploie pas
pour designer la partie la plus llevee
d'un batiment, l'espace entre le toit et
le dernier plancher. On dit : galdtd
( 4 T,A); grini (4T) ; betandi (3S',T) ;
bitandier (G) ; metandi (3S'); sanmchi
( 1 D) ; Mr* ( 4 AI).
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ii2 CONCE-CONP
ConcSchndrd, sm. (4A) : conces-
sionnaire.
Concdchon, sf. (4 A) : concession.
Concepchon, sf. (4A) : conception.
La Concepchon (4A) [la tete de rimma-
culee Conception].
Conche, sf. (4T,A) et f conche (4T,
A; 3S) : terrine tres e*vase*e ou Ton met
1e lait qui vient d'etre trait ; ripe (auge
circulaire). « La cr£me n'est pas encore
toute montle dans cette conche » (G).
— , : bassin de fontaine. « Laver du
linge dans la conche ». La grande con-
che, la conche, signifie dans le langage
des bateliers le lac de Geneve.
Conchdi, va. (4R) : salir. Cf. vxfr.
conchier; contyi (4A).
Nous pouvons remarquer a propos de
ce verbe, comme pour une foule d*au-
tres termes, le maintien dans nos patois
de vieux mots aujourd'hui disparus
dans le francais pro pre (archalsmes).
Dans la liste des mots tombls en d£su£-
tude figurent acomparer, agripper
(saisir), cavein (creux), conchier (salir),
qui, sous des formes voisines, vivent
encore dans nos patois, aussi bien que
chapeler, chapuis, chavon, condir, coit-
ion et une foule d'autres.
Conchdnce, sf. (4A) : conscience.
Conchire\ sf. (3T) : neige que le vent
a accumutee dans un creux ; a Geneve,
gonviere.
t Conchon, sm. (G) : cochonnet (pe-
tite boule servant de but au jeu de
boules).
Condana, va. (4A) : condamner.
— , p.p. et sbst. (4A) : condamne\
Condanachon, sf. (4 A) : condamna-
tion.
Condichon, sf. (4A) : condition. Alld
in condichon (entrer au service d'une
personne en qualite* de domestique].
Condir, va. (yJr) : assaisonner.
Cone, sm. (4T,A) : dosse.
t Confaron, sm. (4A; Alex, i565) :
lanterne a verres de di verses couleurs
porte*e au, bout d'un baton par les con-
freres qui escortent le Saint-Sacrement.
Cest le fr. gonfalon ou gonfanon. A
Thdnes, on dit plussouvent gonfaron.
Godefroy cite piusieurs d£riv£s com-
mencant par un c.
Confechon, sf. (4T, A) : confession;
confession (3S'). Devinette : ld-% omd
s'ifon ld-% on ld-\ dtrd, 6 U fine* pu-
v6n pd (4A) [les hommes se le font les
uns les autres, et les fcmmes ne le peu-
vent pas]. R. : la conf&chon.
Confechonerd, sm. (4T; 6 A) : con-
fession nal.
Confekchon, sf. (4A) : confection.
Confesaa, va. (4T,A,Ag) : avouer;
confisser (7Jr) ; confSssdr (8Bf ).
Conflrma, va. (4A) : confirmer.
Conflrmachon, sf. (4 A) : confirma-
tion.
Conflft, sf. (8Bf) : ampoule ; gonfld
( 4 T,A'g; 7 Jr;8B').
Confyi, va. (4A) : confier.
ConlfttrS, va. (4T,A,R) : connaftre.
Z?-/ a la moralU q'on conii /' macon
(4A) [c'est a la muraille qu'on connaft
le macon = a Tceuvre on connaft Tou-
vrier].
Conj. : conWrB, conUssd, con'sipd
(4T, A,R). Le part. p. est ge*ne*ralement
coniu, et Pimp, du subj. coniusst, mais
on trouve dans Beard 6 con'sBe et i
corisa au lieu de 4 coniu. £ con'sa ri
quflid I Q$rl6 q'avd ranglid, | P' fini
d % gari I8u md, \ Navo plie* qub. ronfld
(4R) [il reconnut rien qu'au flair que
ceux qui avaient vomi, pour finir de
gu^rir leur mal, nlavaient plus qu'a ron-
fler].
A Leschaux, dBcon'si; imp. du subj.:
q( d£ con'sissd. L'n est sonore, mais
non mouille*e.
Coniu, p. passe*(4T,A,Ab,R) rconnu.
AV coniu, aV coniu, Dian-PiirS Bossu
(4A) [il est connu Jean-Pierre le Bossu].
A carnaval, avant Hnvention des con-
fetti, les gamins annlciens harcelaient
les masques en r£p£tant ce refrain.
Conpara, va. (4T, A) : comparer;
conparer (7-Jr).
S& conpard avwi cdcon [se comparer
a quelqu'un]. Employe* seul, le verbe r6-
fl^chi se 3 conpard a un sens different :
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CONP-CONS
n3
il peut sign i fie r : se donner beaucoup
de peine ; 6tre dans la g£ne malgre* un
travail assidu (4T,A; 3S'). Cette signi-
fication est usuelle dans les parlers de
la Suisse romande, ou le subst. fe"m.
compdrd s'emploie avec le sens de :
peine, travail, e*conomie (Bridel). Dans
le patois de Vionnaz (Bas-Valais), le
verbe compard signifie : se tourmenter
a travailler.
Dans le frl. on emploie souvent le
compose* acomparer. Cest un archals-
me. Cf. Regnibr (Sat. X) : « Je Vacom-
parerois au golfe de Patrasse ».
ConparS, sm. (4T,A,A1) : compere;
conpdre (6 A) ; ttonpdre (7MW).
Conpardson, sf. (4T,A) : compa-
rison.
Voici quelques-unes des compari-
sons les plus usit^es :
Adri cm' on sinjhd (4AS) [adroit
comme un singe].
Btian cm' onnd patd (4A) [blanc
comme une patte (un linge), livide].
Qhantd cm* onnd lird (4T,Al,As)
[chanter comme une alouette].
Cofd cm'on pint (4A) [sale comme
un peigne].
Coricom I'urd (4T,A) [courir comme
1'orage, c'est-a-dire a toutes jambes].
Dromi com on pld (4T,A,AI) [dor-
mir comme un billot, comme une sou-
chel.
E cmi d varsd d'igd dU on pant
(4As) [c f est comme de verser de 1'eau
dans un panier, c'est-a-dire c'est chose
inutile] = i cmi di pchi dti on pKolon
[comme de pisser dans un violon]. Dans
lefrl. on dit souvent : c'est comme de
tremper le doigt dans I'eau pour y faire
un trou.
£ s' fa Iwiri Id ju cm' on cha qa
mdXa d'oulld (4AS) [ii se fait luire les
yeux comme un chat qui a mange* de
l'huile].
For cm* on bu (4T) [fort comme un
bceuf] = cm' on cri (4R) [comme un
eric ou cm' on troi d'oulld, comme un
pressoird'huile].
Lan com on jhdr sin pan (4T) [long
comme un jour sans pain] = Ion cm'
onjheu si pan (4A,As).
Listd cm'onpd cTbu su na nufri (4 A)
[leste comme une paire de boeufs sur
un noyer].
Listd cm' on parpiHon (4AS) [leste
comme un papillon , c'est-a-dire tres
agile] = listd cm* onnd livrd (lievre)
( 4 T,A,As).
Malin cmi la gdld ( 4 As) [merchant
comme la gale].
Mangournd cm' on pani (4AS) [tres
maladroit].
Pld cmi na plianchi (4AD) [plat
comme une planche] = pld cm' onnd
ponisi (4A,T) ou bardannd ( 4 R) [com-
me une punaise].
Pron cmi la pudrd (4AS) [prompt
comme la poudre, c'est-a-dire s'empor-
tant facilement] = pi cmi lapdtrd (4AI)
= pron cmi lafcudrd ( 4 R) [prompt
comme la foudre].
Prdprd cm' on sou (4T,A1) [propre,
luisant comme un sou (neuf)].
Pwireb cm' onnd ttdpd (4AS) [peu-
reux comme une corneille] = pwird
cmi na swdvd (4AI).
Ridd cmi la justice di Birnd (4AS)
[raide comme la justice de Berne],
Ition cm'on lanvXu ( 4 A) [rond com-
me un orvet; c'est-a-dire ivre, probable-
ment parce que l'orvet est rond et ne
voit pas clair].
Rlon cm' on tambd (4 As) [rond com-
me un tambour, c'est-a-dire bien repu].
Si com on cin de cllou (4T) [sec
comme un cent de clous] = si cm*
onnd gorlKi (cep) ( 4 As) = si cm' on
briq'i (briquet) (4 AI) = cm' onn' almietd
(allumette) (4T).
ConpenA, vn. (aAj) : voiler ou se
voiler ; se dit des douves d'un tonneau,
d'un cuvier, etc.
OonpUrfi, vn. ( 4 T,A) : complaire;
aconpliri ( 4 Aa) ; conplire ( 7 J r ).
Conprdndr8,va.( 4 T) : comprendre;
conpridri (4A,Ab,R).
Consacra, va. (4A) : consacrer.
Con'sance, sf. (4A) : connaissance.
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H4
CONS-CONV
Con'sance, (4A) : Syn. de bonamia
ou de midsa, maitresse.
ConsarvA, va. (4T,A.R) : conserver.
Conj. : ind. pr. consirvd (4T).
Conscri, sm. (2AJ). Outre le sens
ordinaire, conscri a celui de petite
grappe de raisin qui n'est pas mure iors
de la vendange.
Consecrachon, sf. (4 A) : consecra-
tion.
Consenti, vn. (4T,A,R) : consentir.
Conslyi, va. (4A) : conseiller.
— , sm. (4 A) : conseiller (membre
d'un conseil).
Tou <f vo-% in pinsd, vo-\ dtrS td qu*
it-\ ifte devan mi a m' arguitd ? Mi
trovd-vo la cornluld d*on conslyi mu-
nicipal? (4A) [qu'en pensez-vous, vous
autres tous qui 6tes ici devant moi a me
regarder ? Me trouvez-vous la tele d'un
conseiller municipal]. Voir tout le mo-
nologue intitule « Candidat conslyi » (L.
Terrier : Choses et Gens d' Ann ecy).
Consolft, va. (4T) : consoler ; conso-
Idr (8Bf); arconsold (4T,Ag); rcon-
sold (8B') ; rconsoler (7Jr). Le prefixe
ar, r a ici un sens intensif.
Consolida, sm. (4 A) : consoude off. ;
consolidd (6B) ; f consoliddr (4A).
Pour la presence de r final dans conso-
liddr, cf. cadendr pour cadenas.
Consort*, va. (5C) : consulter.
Conste, sf. (6 Ac,B) : ripe. V. conche.
Consult*, sf. (4 A) : consultation
d'un medecin, d'un avocat. Se dit prin-
cipalement de la consultation de plu-
sieurs medecins rtunis aupr&s d'un
malade.
Conta, va. (4T, A,R) : compter ; pen-
ser.
— , (4T,A,R) : conter, raconter.
Contdn, adj. (4T,A) : content ; con-
ten (4Aa) ; conti (4Ab,Al). Syn. : bni-
sd (4A,Tg).
Cont6nt&, va. (4A) : contenter.
Cont6tIu, sm. (4AI) : celui qui est
cense contenter tout le monde. S' d n'e
pd conti , cC tivari u contitiu [s'il
n'est pas content, je 1'enverrai au dia-
ble].
ContIe,sm. (3S*) : conte, fable ; con-
tX6 (4T,A,R).
— , compte.
Continudlamftn, adv. (4A) : conti-
nuellement.
ContinwA, va. (4T) : continuer;
continuU (5C). Syn. : adurd (4Aa).
Conjug. : contintwd, continlwi, con-
tiniwi, continlwdn. (V accent tonique
est sur i et les terminaisons wd, wi t '
vdn sont atones.)
Contnyi, va. (4T,A,R) : contenir.
Contort, sm. ; pi. contor (jlv) : af-
frontaille.
Contr&, sf. (4A) : contree.
Contraltf, va. (4T) : contrarier ;
contrel (4AI) ; contral (4AD) ; contraryi
( 4 A).
Contrarian, adj. (4A) : taquin, qui
aime a contrarier.
Contrav6nchon, sf. (4A) : contra-
vention.
Contribuchon, sf. (4T,A) : contri-
bution. Syn. (au pi.) talU (4T,A,A1 ;
6A). D'ipocdpila mitalli^T) [je n'ai
pas encore pay£ mes contributions].
Contrichon, sf. (4 A) : contrition (ac-
te de).
Contrd, prep. (4T,A) : contre.
Contrdbdnda, sf. (4T,A) : contre-
bande.
Contrdbdndi , sm. (4 A) : contre-
bandier.
Controf6, sm. (4 A) : contrefort d'un
mur, d'une chaussure, d'une montagne.
Contrdpd, sm. (4A) : contrepoids.
Gontyi, va. (4A) : salir. V. conch6i.
S* contyi, vpr. : se salir. Syn. : s'cdcd
parmi.
Conv6nchon, sf. (4T) : convention.
Syn. : pachi. V. ce mot.
Convnyi, vn. (4 A) : convenir; p.p:
convntu.
ConvocA, va. (4 A) : convoquer
Convocachon, sf. (4A): convocation.
Convulchon, sf. (4A) : convulsion.
Cc mot ne s'emploie guere qu'au plu-
riel, pour designer une maladie nerveu-
se tres violente chez les enfants. Prin-
drili convulchon.
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COPA-CORB
n5
Copi, sf. (4T,A,R ; 5C ; 6A) : coupe,
sortc de vase.
— , action de couper, de tailler ou
d'abattre certain e Vendue d'une foret.
Trovd la copd (4R)[trouverlemoyen].
— , (4T.A), f coupe : ancienne me-
sure de capacity valant 77 litres. Na
copd di bid [une coupe de bl£]; na
copi de chd [une coupe de chaux].
La coupe de ble* s'est vendue en 1 847,
annee de disette, jusqu'a 47 fr. a Ge-
neve et 5o a Annecy.
Dans le Dauphine*, suivant M. 1'abbe*
Devaux, (Essai sur la Langue vulg. du
Haut-Dauphinl), copa a deYigne* une
mesure de ble* contenant a peu pres 20
livres. Puitspelu d£6nit ainsi la coupe:
€ mesure de grains Igale a la moitie*
d'une bichette et par consequent au
quart du bichet. » Coupe s'applique
aussi, dans le Lyonnais, a une mesure
agraire 6gale au quart de la bicherle.
CopA, va. (4T,A,R; 5C; 8M): cou-
per. Copd la chicd, le soblB [rendre in-
lerdit ; couper le sifflet].
Copd, sm. (4T) : banneton en bois a
l'usage des boulangers ; copeaux (Eclats
de bois). Lou copi dtsin Jose* san pocd
tonbd (4T) [lescopeaux de saint Joseph,
c'est-a-dire les gros flocons de neige qui
tombent g£n£ralement vers le 1 9 mars,
ne sont pas encore tombe*s].
— , (4AD) : aube d'une roue de mou-
lin.
Cop*, sm. (4 A) : balances en filet
servant a la p£che aux dcrevisses.
Oopon, sm. (4T,A,Ab) : coupon.
— , (8M ; aAj) : petite bannette en
bois; slbille.
Coq3, sm. (6U,A) : ceuf.
Coq6, va. (8M) : lancer, jeter.
— . (3S') : egrener.
t Coqne, sf. (4T,G) : vieille femme.
— , (4T) : hanneton.
— , (4A,A1) : contusion au front pro-
venant d'un heurt.
f Coquer, va. (G) : frapper Tun con-
tre Pautre deux oeufs cuits durs (terme
d'ecolier). Coquer des noix, c'est enle-
verlacoque des noix. Coca, a aAj. se
dit des noix et des chAtaignes dont on
a brise* la coque.
C6r, adj. (4T): court; cd, cbrtd
(4A,R). fore a cor farjhin [manquer
d'argent]. Ma cortd (4R) [ma courtoise,
gentille, fille].
— , sf. (4T,R) : cour; cb (4A,Ab).
Une petite cours'appelle cortna (4 A).
C6r, sm. (4T) : corps; cd (4A,A1,
Ab,R).
Cor&, va. (4T) : £curer, nettoyer.
Corajhd, sm.(4T,A,Ab,R) : courage.
CorilA, sf. (4A): chorale; concert.
Cordld d'Alb'inyi [chorale d'Albigny ;
se dit du coassement des grenouilles
dans les marais d'Albigny, pres d'An-
necy]. £ fara bd tin a* man, on intin la
cordld d'Albinvi [il fera beau demain,
on entend la chorale d'Albigny],
Corallon, sm. (4T,A ;3S') ; f corail-
lon t couraillon (G) : coeur d'un fruit,
d'un le*gume; trognon. On corallon de
chu (4T) [un trognon de chou] ; /' cora-
llon dipome* [le trognon despommes].
£ntri lou Ri i la sin Franci, /' cora-
lllon\d' la fri (4T) [le coeur du froid
(de l'hiver) est entre les Rois et la saint
Francois (6-29 Janvier)].
CoratA, vn. (4T,A) : courir 9a et la,
vagabonder ; courater (jh) ; f couria-
ter(G); f courater (4T,A).
— , va. (4A,Ag) : poursuivre quel-
qu'un en courant.
Corati, ir8, (4T,A); f couratier,
ere; couriatier (G), s. et adj. : garcon
ou Mile qui aime a courir ca et la. S'em-
ploie au fe*m. surtouten mauvaise part.
Corat&ri, sf. (4T) : action de vaga-
bonder, de courir les rues:
Corba, sm. (5M'v): corbeau ; corbas
(7LD) ; corba (5C). V. corbA.
Corbatft, sf.(4A,As) : sorte depanier
en forme de boule, dont le sommet of-
fre une petite trappe permettant d'intro-
duire le poisson qu'on vient de prendre
et que Ton conserve vivant dans Teau
jusqu'au retour de la peche.
t Corbe, sf. (G) : sorbe (fruit du sor-
bier des oiseleurs).
Corbet, sm. (iAb,B,Bm; 3Bm,Ca,
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u6
CORB-CORN
Jt,S; 4A,Aa,Ab,Ai,F,R,T,Tj; 5Ce,
Ml; 6Ac,Am,As,U, Un,Bv, Bq; 7Ag,
M ; 8AI,B'a,Ma,Mc) : corbeau ; corbi
( i B,E ; 3Gp ; 4At,A'c ; 5Mf,M' ; 6B) ;
corbei (2JJ) ; corbel. (8B'm) ; corbd
(5M) ; corbW (7C) ; corbd (5M'v) ; cor-
bas(iU>)\ corbd (5C) ; corbil (8Bs);
cribil (7L).
Au Villard-sur-Beaufort, ce nom fait
au sing, corbi et au pi. corbi, contrai-
rement a I'analogie qui semble deman-
der corbi au sing. Je note en passant
cette exception, parce qui I est probable
qu'avec le temps la difference signage
actuellement au Villard entre le sing, et
le pluriel disparaitra.
Jhami corbi n'a dvld canari (4AS)
[jamais corbeau n'a mis au monde de
canari] = Lo corbi n* f on pd d' canari
(4A).
A Annecy, a la vue d'un corbeau, les
enfants r£petent cette sorte de refrain :
Corbi Vagassi \ Ton pdr' fenbrassi |
Tt-l dU vuldn I Ti pati brutdn.
Corb£t&, sf. (3C):polypode vulgaire.
Corblft, sm. (iTm) : tourbillon de
poussiere soulevde par le vent.
CorblyA, sf. (4T) : contenu d'une
corbeille ; croblya (4A).
Corblyg, sf. (4T,A1) : corbeille.
— , (4AJ) : cachette.
Corbd , adj. (4T,A,Ab) : courbe.
PariX corbd, marend corbd (4Ab) [se
dit des personnes qui rempiacent le ve-
ritable pa rrain ou la veritable marraine].
Ailleurs, a Annecy et a Rumilly par
exemple, on appelle ainsi le man de la
marraine et la femme du parrain.
— , (8B'm) : maigre. Ci dmd i corbd
[cet homme est maigre].
Corcalie, sf. (6A) : coquille (decrus-
tac£).
CorcolA, vn. (3S') : caqueter (en
parlant des poules) ; Wgayer.
Corcolion, sm. (4T,A1; 6A) : cha-
rancon ; bruche des pois. Du lat. cur-
culio, charancon.
Cordft, sf. (iDm) : courge.
Cordani, sm. (4T,A,A',Al,A'g): cor-
donnier.
Cordani, sm. (4T, A,A1) : hydrometre
(insecte).
Cord6, sm. (4T; 6Am,Bq ; 8M) :
cordeau ; cordid (4A,Aa; 6Bv) \cordil
(8B*m); cordd (iBm).
Corddron, sm. (4A) : petite courge ;
diminutif de keurdd.
Cordire, sf. (aAj) : lieu plante* de
courges.
Cordj6r, va. (8B') : corriger, donner
une correction.
Cord, vn. (4T,A,R) : courir; cori
(4T,A,R;8M).
Cori&n, adj. et s., f£m. &U8&, (4T,
A,R) : curieux.
Coriji, va. (4T,A,R) : corriger ; cor-
djir (8B*).
Coridtt, si, adj. et s. (4T,R) : cu-
rieux; corUu (4A,T,R).
Corjhon, sm. (a la Vacherie, hameau
de Thdnes) : escourgeon.
Corlanchg, sf. (4Aq) : pic-vert.
t Cormoran, sm. (G) : s'emploie au
fig. pour designer un crocheteur, un
portefaix.
Cornft, sm. (4A) : cornard (homme
dont la femme est infidele).
— , va. (4T, A ; 3S') : corner (faire une
corne, uneoreille);de7ormer; crier, pro-
clamer a son de trompe. / ni fo pd cor-
nd ton livrd (4T) [il ne faut pas faire
une come a ton livre]. Td cornd Vdld
d' mon chapi (4T) [tu as deforme" Paile
de mon chapeau].
— , vn. : frapper avec les cornes, cor-
ner, cosser; bourdonner. Sta vachi
keurni (4A) [cette vache corne ou cos-
se]. Li-\ orlyi mi courndn (4T) [les
oreilles me cornent]. Can Vorlyi dritd
pd keurni, cdcon di d bind pd, mi s'y
i la gochi, on di dmd (4A) [quand
Poreille droite vous corne, quelqu'un
ditdu bien devous,mais si c'est la gau-
che, on dit du mal]. Mordi-vd V be* d
la lingd, can forty 2 gdchi vd keurni;
t'li qi di d md d vd sard bin atrapd
(4A) [mordez-vous le bout de la langue
quand Poreille gauche vous corne ; ce-
lui qui dit du mal de vous sera bien
attrape*].
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CORN-COSA
117
Con jug. : cornd, de cournd (4T), d$
keurnd (4A,Ab).
Cornalift, sf. (5A') : cornouiller san-
guin.
Corned sm. (4T) : cornet. A en ou-
tre le sens de quartier dans ces ancien-
nes denominations des rues de Th6-
nes : le corne" damb [le quartier d'a-
mont, la rue des Gets, ou Clefs] ; le
cornS d'ava [la rue Blanche et la Place,
qui font suite a la rue des Clets en aval].
Ce nom a du primitivement s'appli-
quer a une partie du quartier, a celle
qui est a Tangle d'une place ou d'une
rue. Dans le Mystere de Saint-Bernard
de Menthon, cornet signifie coin d'une
rue : « Mon enfant, a cestuy cornet \
De la rue, a ung hospital | Ou az de
gens qui ont grant mal. » (vers 3746).
f Cornet, sm. « Les sacs de petite
dimension qui sont formls d'un carre*
de papier route en cdne se nomment
comets. Dans certaines contr£es, la
Suisse francaise, par exemple, le terme
de cornet s'applique indifTe*remment a
tous les sacs en papier. » (Dictionnaire
du Commerce, de I' Industrie et de la
Banque, public sous la direction de
MM. Yves Guyot et A. Raffalovitch,
article sacs.) II en est de m£me en Sa-
voie.
CornluU, sf. (4T,A,R,A1 ; 3S') : la-
rynx; oesophage ;gosier; frl. cornidle.
El'vin, to cm$ I'igd a" on pch$u \ Va
no-\ arosd la cornXuld (4R) [et le vin,
tout comme Teau d'un puisoir, va nous
arroser le gosier]. Par extension : t£te,
figure. V. I'exemple cit£ a conslyi.
Cornu, sm. (4AI) ; cornliia (6Bq).
V.bolie.
CoronJl, sf. (4T,A,R) : couronne.
t Corps (alter du) f (4A) : aller a la
selle; se dit surtoutdes malades.
Gora&, sf. (4T,A,R; 6A) : course.
— , (4T,A): e'pid&nie. Dans le frl. on
dit * course ou trafne, au lieu d*£pid£-
mie.
CorselA, vn. (4A) : tousser beaucoup
et par quintes. At a corseld totd la ni
[toute la nuit].
CorsirS, sf. (4 A) : neige amoncelee
par le vent dans un creux.
Cortella, sf. (4A) : aiguille.
Corti, sm. (4T,A,R) : jardin. Dans
le frl. corti, courti. D'un derive* de
cortem, qui a produit court, cour.
Dans le vxfr., suivant Godefroy,
cortil d£signe [une petite cour ou jar-
din de campagne ferme" de haies, de
fagotage, ou quelquefois aussi de murs.
Godefroy remarque que ce mot, « en-
core employe" par quelqueslcrivains du
xix' s., est reste\ avec diverses pronon-
ciations, dans presque toutes les pro-
vinces de la France ». II cite notamment,
avec le lyonnais et for£z. courtil, cur-
til, le bressan curti et le savoy, courtil,
curtil ; en Tarentaise : couerti ; dans
la Suisse romande corti. Les drive's de
ce mot furent nombreux; courtiliere
est encore usite\
« Curtil et courtil(\\ serait plus exact
de dire curti, courti, car on ne pro-
nonce pas / finale) sont aussi employe's
en Savoie. C'est ainsi qu'on appelle a
Chamonix ce petit plan de gazon 'qui
est situe" au milieu du glacier de Tale-
fre, et qui est si connu des touristes
sous le nom de Jardin. » (Onofrio, au
mot curtil).
CorU6, 6dft, adj. et s. (4T,A,G) :
homme (ou femme) trapu.
Cortivan, adj. (5C) : cultivable.
CortnA, sf. (4A) : petite cour.
CortrolA, sf. (4A) : courtiliere; cor-
trdld (6A). En frl. courterole.
CorwG, sf. (4T) : courroie.
C6sft, sf. (4T,A) : cause. .4 cdsd
(4T,A) pourquoi (dans une phrase in-
terrogative). Ti pd modd t a cdsd ? (4T,
A)[tu.n'es pas parti, a cause, c'est-a-
dire pour quelle cause ?] Quand en pa-
reil cas on emploie a cdsd, il arrive
souvent que la personne a qui on s'a-
dresse r£pond : A cdsd. Par la elle fait
entendre qu'elle ne saurait ou qu'elle ne
veut pas dire les motifs qui l'ont pouss£e
a agir ainsi. Elle est rlduite a quia. A cd-
sd correspond alors au fr. parce que (r£-
ponsefr^quente des gens embarrasses)..
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u8
COSE-COUL
Costal sf. (5C) : cuisine.
Coseni*, sm., tern. 6re, : (5C): cui-
sinier, ere.
Cosin, sm. (4T,A,Ab,Ai,R) : cousin;
au f£m. : co\na (m£mes loc). On dit co-
sine a Th6nes, au lieu de co^na, pour
indiquer que ia cousine en question
n'est pas une paysanne.
C08S&, sf. (3S) : fort et rapide travail
execute* en peu de temps. Syn. de
bourdya (parfois bourdld).
Cosadra, sf. (8Bf) : aiguille.
Cossin, sm. (4T) : coussin ; qchi et
cochi (4AD) ; cochin (4A) ; couch in
(8B'm). Syn. : card (4AD). Uamitia
vin su U qchi (4AD) [famine vient sur
le coussin, c'est-a-dire par Fhabitude
de vivre ensemble].
Coti, sf. (4T) : £tai, support ; (4AI) :
cale.
— > (4T) : quote-part.
CotA, va. (3S'; 4 T, A'g) : Stayer, ac-
coter; cotdr (8Bf); coter (7Jr).
— , (3S*) : fermeravec une cle\
Sicotd; v. reap. (4A,Ab) : se heurter.
Cot6, sm. (4T,A,As,R;6U) : cou-
teau; coiiti (aJs; 6Am); coti (6Bq);
cti (4Tc,Ab, Al,Tj; 6Ac); keti (4TI);
keuti (}S');cweti (6A);cdwti (lBm);
tldwti (i&m); ctii (8Bm); on cti, dXeu
cti (6Bv). V. chaplerd et parieu.
— , (4T) : cosse (des pois, feves, ha-
ricots).
Cot6ru, adj. (3S') : cossu, riche.
CotGrtt, sf. (4T,A,A'g) : aiguille de
fil ; cotdrla (6A).j
f C6tet. V. coutt et codte.
Coti, va. ( 4 T) : cotir, meurtrir (en
parlant des fruits).
— , va. (3S') : manger avidement, de*-
vorer.
Cotin, sm. (6A) : cotte (jupc de pay-
sanne).
Ootid, sm. (5C) : coteau.
Cotlyi, sm. (4T,R) : coutelier.
Cotlyon, sm. (4T,A,R) : cotillon.
Cotaon,sm.(8M): nuque. V.cochon.
Coturi, sm.(4T) : tailleur, couturier.
Cotorirg, sf. (4T) : uilleuse, coutu-
riere.
Cou, sm. (4T,A,Ab,R) : cou; cd (6 A;
8M) : N* pou montd pd I' cou (4T) [ne
vous montez pas la t£te].
— , (4T,A,Ab,R) : coup, fois. Dans le
sens de « fois », cou est glnlralement
fe*m. a Annecy : sta cou, na cou.
Lou-\ dtrd cou (4T) [autrefois] ; cd-
qicou (4T)[quelquefois, quelques fois];
decou (4T) [parfois]; du cou (4T.A)
[d'un seul coup, a 1'instant].
Cou defri (4T,A, Ab) : indisposition
provenant du froid, telle que fluxion de
poitrine, ne*vralgie.
Cou pardu (4T; 6A) : coups de clo-
che isole*s qui precedent la sonnerie
d'une messe ou un glas.
f Cou&tre, sf. (G ; 4A) : couette, lit
de plumes.
t Couble, sf. (G). V. oobli.
Concha, sm. (6 Ac) : pinson.
Couc'hi, vn. (3S f ) : Se dit dela neige
qui s'entasse dans les creux, dans les
fosse's, sous Taction du vent.
Conclyft, sm. (4AI) : escargot, lima-
9on. Cest le fr. coquille.
Coucouha, sf: (3C) : berce brancur-
sine (Heracleum spondilium). Se dit
aussi du Silaus pratensis et du Laser-
pitium hirsutum.
Cdttdrg, va. (4T) : coudre ; keudri
(4Ab); cawdr'i (4AI; 8M).
f Couenne, sf. (G) : grande salete\
« Va te cacher, caton (cochon), avec ta
couenne » ; « va laver ta couenne ».
Avoir la couenne de (G) [oser, avoir le
courage de] : « Lequel de vous aurait la
couenne de traverser le Rh6ne ? »
fGouenneux, ease, adj. (G) : tres
sale, tres malpropre.
Gouh6Ir, sm. (8B'm) : coeur.
Coula, sf. (4A,Ab) : colle.
Coulanna, vn.(3S) : altera la de-
rive;, glisser. Se dit de Faction d'un
trafneau dont Tarriere ne suit pas la
ligne droite, mais va du cote* ou la
route penche.
Couleron, sm. (3S') : jambe de cu-
lotte; pantalon. Tdweya ren qe di cou-
liron, la mdr a preu fi a retoudre |Ja
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COUL-COVA
119
oft il n'y a que des gallons, une mere
a bien de la peine pour les elever].
Conllan, sm. (4A) : faineant.
Coultere, sf. (5C) : glissoire.
CouHon, sm. (3T) : mendiant.
— , dimin. de coUlU (tesiicule).
— , d* vid (4A'g): colchiqued'automne
<plante).
t Coum&cle, comdcle, sm. (G) : crl-
maillere. V. com&clid. Au lieu de l'l-
tvm.indiqudea ce mot (cum+macu las),
i! est preferable d' adopter celle qui est
donnee par Puitspelu : cramaculum
(au mot cremoclio).
Coup6, sm. (4T,A,Ab; aAj ; 6Gv') :
piece.
t Coupeau, sm. (G) : copeau.
Couple, sf. (5C) : assignation.
Courda, sf. (4T; 3S') : corde; cdrdd
(4Ab) ; ketrdd (4A).
— , sf. (3S' ; 4A'g) : courge ; courdi
<4T) ; courdU (4AI) ; courjhi(^T).
Cournft, sf. (4T,A1 ; 8M) : corne ;
keurnd (4A,Ab,R).
f Course : Dans le frl. est synon. de
maladie regnante, £pid£mie. Tous mes
enfants sont malades depuis deux jours.
— Et les miens aussi. — Alors c'est
une course (4 A).
Faire une course blanche (G), c'est
faire une course inutile.
7 Courstere, sf. (4A) : neige amon-
cel£e par le vent dans un creux.
Courti, sm. (3S*) : jardin. V. corti.
Couti, sf. (4T,Ag; 6A) : cdte; cutd
UAg; iD). Devinette : Cuti, cutiron,
pd mi de* grisse qa r-on ciron (4A)
[cdtes, petites cotes, pas plus de graisse
qu'a un ciron]. R£p. : On pant [un pa-
nier]. Al a li cute* in Ion (4A) [il a les
cdtes en long; seditd'unhomme pares-
seux ; a Geneve, d'un homme bizarre,
capricieux].
Au pi. ce mot s'empioie pour desi-
gner la bene poir£e beta cycla L, et
la bette carde beta vulgaris cycla.
Dans le frl. les cdtes, un plat de cdtes,
ou des reparies. Un plat de cotes se dit
surtout du plat prepare* avec la nervure
de la bette ; quant a la partie verte, on
l'utilise pour accommoder les plats ap-
petes farcettes (4R) et capon'i (4 A).
CoutA, sm. (6A) : c6te\
— , va. et vn. (4A) : couter.
f Coute, sf. (G) : cout, defense,
frais. Ce jeune homme est depuis deux
ans sur les coxites de sa grand'mere.
(Humbert).
Dans le frl. £tre sur les cdtes de quel-
qu'un signifie vivre a sa charge. Cette
locution a £te* probablement confon-
due avec la prece"dente.
Cout*,sm.(iT: 4T,A'g.Ab,R):c6t*;
could, coutire (6A); acouti (4A,Ab,T).
Syn. flan (4T); cdtd (3S'): coutd
(4Aa).
H coutd p6 (4Aa) : i couti cT p6 (6 Am)
[a c6t* de vous] ; <f couti (4R) : de cdtd
(3S')[dec6t£].
— , sm. (aJs ; 6Am) : couteau. V. cote-.
f Couteau : Dans le frl. s'empioie
improprement dans plusieurs cas : des
pois en couteau [en cosse] ; un couteau
de ma'is [un e'pi] ; un couteau de miel
[un rayon],
Couttrl*, sf. (3S';4A1) : aiguille
defil.
Couti, sm. (aAj) : cout, dlpense.
C6utr&, sf. (6Bv) : coutre de la char-
rue ; keutrd (4T) ; keutrd (4A,R) ; keu-
trd (4AD) ; cutrd (4AI ; 6A,Ac).
— , sf. (5 A') : noisetier, coudrier.
Couturft, sf. (4T) : couture; cica-
trice.
On dit a 4T et a 4A : couture rabat-
tue, a Geneve couture rentree pour
rentraiture.
Covft, sf. (4T,A,A1; 6A; 8B') : cou-
vee.
— , (4T,A,A1; 6A;8B') : couver (en
parlant des oiseaux) ; coper (jJr) ; copdr
(8Bf) ; syn. : acopassd (2 A).
Pour « couver une maladie », on dit
gonpd on md (4T), et a Annecy, /' fwa
gonpdpi signifie « le feu couvait sous
la cendre ».
C6v&-bu, sm. (4AD) : renoncule acre,
vulg. bouton d*or.
Covass* , sf. (5Ab) : fournaise ser-
vant a l^cobuage.
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120 COVE-CRAT
Covecle, sm. (5C) : couvercle ; c wi-
de (4A,R).
CovAr, covArta, pp. (4T) : couvert ;
covi, covirtd (4A).
CovArta, sf. (4T) : couverture ; cr2~
v'itd (4A) ; f couverte (G ; 4T, A).
f Covet, sm. (G) : couvet, chauffe-
pieds, chaufferette.
CoviA, sm. (8M,B'm) : coffin, go-
vier. V. cofl.
CoznA, sf. (aC,Cc ; 4T, A, Ab,R ; 6U) :
cuisine; cdjnd(6Ac). Syn. imdjon (6B);
m£jon( 3Sd);ou/rf(3S's); dH\in (6Ac).
— , sf. (4T,A,Ab,Al,R) : cousine.
CoznA, vn. (4T,A) : cuisiner.
Cozni, sm., f£m. : co^niri, (4T,A,
Ab) : cuisinier, cuisiniere.
CrA, sm. (4T,A,Ab,Aq; aAj): tegere
couche de matiere grasse qui se forme
sur la t£te des enfants ; impetigo.
f Cra (itre b) (G) : e"tre exte*nue*;de
fatigue ; £tre aux abois ; £tre re*duit aux
derniers expedients. ".
CracA, vn. (4T,A) : craquer; crossi
<5C).
Crach&, sf. (4AI, Ab) : rtsidu du
beurre fondu.
Crachi, vn. (4T,A) : cracher. Syn. :
icpi (8B'm).
f Crainter, vn. (G) : rester petit. Les
raisins ont crainU cette ann£e (ilsn'ont
pas eu leur grosseur ordinaire).
— , : secouer. Les mots crintt, crUM,
criante, iqtrUM, qui signifient: grains
de c£r£ales rejete*s par le van, paraissent
£tre de la m£me famille que ie vocable
genevois crainter,
CrairA, va. (4R) : croire.
CrAiznai, sm. (lEp) : pommier sau-
vage, sauvageon.
CrAizon, sm. (iEp) : fruit du craiz-
nai.
Crama, sf. (3S'; iT) : creme. V.
crAnma.
Cramaria, sm. (G) : groseille rouge.
Crami, sm. (5C) : roussi.
Cramon, sm. (iDm) : chiendent.
Cran, sm. (2 Aj) : odeur d'e*toflfe bru-
ise, de cheveux, de barbe ou de crin
roussis.
CrAnd, sm. (4T,A,R) : crAne.
— , adj. (4T,A,R) : crane, intrepide.
Crapa, sf. (4T,A) : trognon d'un
fruit a plpins. Dans les Hautes-Alpes
crapd signifie : vieille brebis qu'on n'a
pu vendre avec les autres, et crapar :
mettre au rebut.
t Crape, sf. (4T) ; crdpe (G) : per-
sonne sans foi ni loi.
Crapi, vn. (4AJ) : p£rir, crever.
CrapI6, sm. (4A,R) : crapaud ; cra-
ped (4AD); crapld volan (4 A) : engou-
levent (oiseau). Al fit cm& on crapld
(4Ab) [il est tres fier].
Quand le laboureur dirige mal sa
charrue et que le soc vient a sortir du
sillon, il fait un crapld (4R).
-— , sm. (4T) : teigne (ulceration fe*-
tide qui se produit a la fourchette du
pied du cheval).
Craplo, 6tA, adj. (4A,R) : .crapous-
sin ; vilaine b£te.
Crap6, sm. (4T) : crapaud. V. cra-
pld.
Dans le frl. crapaud s'emploie pour
«crapoussin»,etpour«mauvaisdr61e».
Crapotin, inna, n. et adj. (4T,A) :
crapoussin.
CrapulA, sf. (4T,A) : crapule. Syn. :
t gogne (G) ; crape (4T) ; crdpe (G).
Craaa, sf. (4T; 5C) : ravin.
CrAae, sf. (4T) : terrain au-dessous
du niveau des terres qui Tentourent.
t Crase, sf. (G) : berge, rive escarped.
CrasA, Atft, adj. et s. (4 A) : se dit
d'un enfant cheW dont la croissance a
M entrave*e ; f craset, ette (G).
Crasse, sf. (4T,A) : re*sidu du beurre
fondu ;»frl. crasse. En p&rissant cer&i-
du avec la farine,on obtient le f pain de
crasse (4R) ou f ipogne a la crasse (4A).
CrAti, adj. (6A). V. grabi.
Cratie, vn. (5C) : cracher.
CratolA, sf. (4T,A) : crotte de che-
vre, de brebis, de rat ou de souris, de
lievre ou de lapin ; cratdld (4Al;6A).
CrA, sm. (4T,A,Ab; 6 A ; G) : mame-
lon ; rocher sailiant ; ressaut de mon-
tagne ; renflement de terrain sur une
col line. Dans le frl. cr&t.
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CRE-CREV
iai
Crt, sm. ;(iDb;3S';4T 9 A) : crois-
sance.
— , forme des verbes croire, croftre,
craindre, suivant les locality, a l'imp£-
raiif ou au pr£s. de I'indicatif.
Crebat&, sf. (6A) : sorte de panier,
Crebelia, sf. (6A) : corbeilide.
Cr6$hrS, vn. (7Jr) : croftre.
CrdcrS, sm. (4T) : roitelet.
Cridd, sm. (4T). S'emploie facdtieu-
sement dans cette expression : U ch'C
di son cridd (4T) [le chat ronronne].
Cr6dr3, va. (4A,Ab,Al,As,R) : crain-
dre. V. cr6ndr8.
CrtIA,vn. (4R) : crier; ^rW( 4 T,A);
criU (4Ab).
CrSIanche-, e-re (5C) : chancier, iere.
Cr6i&ni, sm. (3S') : pommier sau-
?age.
Crtton, sm. (1 Bm) : pomme sauvage.
Cr6nch6n, sf. (8B'm) : croissant (de
It lune) ; gateau plat dont les bords
sont d&oupe's en forme de croissant.
CrtndrS, va. (4T,A) : craindre. £
crin q'on I'acosisse u mitre* (4T) [il
craint qu'on ne le d^nonce au maftre].
Di crtnld q'6 pnXis't sta ni (4T) [je
crains qu'il ne vienne ce soir].
Dans le frl. 1'emploi de ne apres crain-
dre, avoir peur, etc., est inconnu.
t Crenelle, sf. (G) : crenelle.
f Crenel sm. (G) : courlieu (oiseau).
Crdnma, sf. (4T) : crtme; crimd
( 4A ) ; crenmd ( 1 Bm ; 4Aa, Al, R ; 6 A) ;
crdmd (iT; 3S'). Syn.-.fleu (lT);flUu
Crdntt, sf. (4T,A) : crainte ; crentd
(iDb); critd (4A,Ab,Al,As,R; 6A).
Dans le frl. on supprime la pre'p. de
dans les locutions : crainte que, crainte
de suivie d'un verbe (tomber), crainte
de suivie d'un nom de personne (des
gendarmes). Ce n'est que devant un nom
de chose que la suppression de la pro-
position de est admise en fr., par ex. :
crainte d'un accident, crainte d'un nou-
veau malheur.
CrftntS, sf.pl. (4T) : grains peu four-
nis que le van rejette. V. f crainter.
Crepe-, sm. (6 A) : crepe (patisserie).
Cr6pd, sm. (4T,A) : crepe. L'e'quiva-
lent du tern, fr. cr£pe (patisserie) est
matafan ; le masculin crtpf s'emploie
dans ce sens a Albertville.
Crfcpnlon (4) (4T; 6A) et a la crt-
pnidtd (4T), locut. adv. : posture d'un
horn me accroupi, les jambes replies ;
s'aljhi a la crSpnldtd (4T) [giisser sur
la glace a croupetons],
Cr6r8, va. UT,A) : croire; crbire'
( 4 R).
SS d* m'in crSyipd, de° n' It pari pit
(4T) [si je m'en croyais, je ne le verrais
plus]. T2 Ven cri bin tan apwi ton-n
abi nupd (4T) [tu t'en crois beaucoup
avec ton habit neuf]. Com 6 s'en cri
(4T) [comme il s'en croit] 1
Les formes qui correspondent au fr.
s'en croire signifient suivant le cas :
r obe*ir au sentiment qu'on a ; a* avoir
une confiance exag6re*e ou de*place*e en
ses forces ou en son m£rite.
CresellSta, sf. (aAj) : petit tronc por-
tatif qu'on agite en faisant une qu£te.
Creselii, vn. (aAj) : agiter les pieces
de monnaie dans une s£bile ou dans un
tronc portatif quand on fait une qu£te.
Cresol*, sm. (3S'). V. crwds*.
Cresolette, creuseliette t sf. (G) : pe-
tite boite ou petit sac que Ton pre*sente
a l'eglise en faisant la qutte.
CrdsrS, vn. (8Bf) : croftre.
Cr6ta, sf. (4T,A) : crete. Critd de
pott (6B) [vuln£raire].
Crdtft, sf. (4A,Ab,Al,As.R; 6 A) :
crainte.
Crdtin, sm. (4T,A) : cretin.
Cr*tr8, vn. (4T,A,Ag) : croltre; cri-
srS (8Bf) ; crM (jh) ; crichr'i {-jh)\
Con jug. de : crissd, ti cri, d'i crSssu
(4T).
Creula, sf. (3S') : frisson de froid.
V6-\ i la creuld [vous tremblez, vous
avez peur].
Creula, va. (4A,Ab) : secouer un
arbre ; crould (4T) et cruld.
Creuta, sf. (6 A) : croute ; tartine de
beurre.
Cr8v&, vn. (4T, A ; 6 A) : crever.
Nou% in mjhd ntron crBpd a" su (4T)
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laa CREV-CRI
[nous avons mange* tout notre soul, a
crever].
Di cripd d' si (4T,A,A1) [je meurs
de soif].
Au fig. : Son marXajhd a crivd (4T,
A) [son manage est rompu].
Gr6v&-b6, sm. (3S') : orniere pro-
fonde produite par les trafneaux dans
la neige. Voici comment on explique ce
mot. Si une grenouille verte, 6d, tom-
bait dans une semblable orniere, elle ne
pourrait en sortir, elle y creverait.
Cr6v&-fan, sm. (6A) : indigent (par
paresse).
Grdv&-f&t&, sm. (6A) : personne de*-
pensiere; par suite pauvre,dlguenill£e,
(de fatd, poche).
Cr£vam6n, sm.(4T,A) : creve-coeur.
A Geneve on dit : crivement de coeur.
Crftvantin, sm. (4A) : animal ch£tif,
mai conform^; avorton; crivdrd, cri-
pur&fak).
Cr8v&chu, sm. (6A) : couvreur.
Cr8v£t&, si. (4A) : couverture.
Crftve-t6, sm. (6A) : rideau d'un
berceau (mot a mot : un couvre-touf).
t Crevoter, vn. (4T, A ; G) : frtquen-
tatif et diminutif de crever.
Cr&znA, sf. (4T) : crenelle ; diminu-
tif: cri^nitd.
CrftznA, vn. (4T,A) : crisser. Se dit
1* detout bruit aigu qui agace les dents,
comme celui d'un fil ou d'un crin de
cheval fortement tend us qui frottent un
corps sonore. Cin me fd cri\nd li din
(4T) [ca me fait crisser les dents] ; 2' du
craquement du bois lorsqu'il commence
a sefendre : le baton cri^ni ; 3* dufris-
sonnement de l'eau qui commence a
bouillir : li bran^in cri^ni (4T) [l'eau
de la marmite frissonne].
• • •
CRI, chant, attitude des animaux.
AISLE [iglXi ( 4 T) ; dgle, ddle (1 Ep) ;
igli, wivd (4A)].
Les aigles trompetent : li% iglXi so-
blXdn (4T); It* iglisublXdn (4A); I'i-
glU criyi (4AI); riglU sobli (4Ab ;
6Ac,Bv) ; rigid subli (8B'm).
ALOUETTE [lird (4T) ; laird (4R) ; dlu-
A»tf(4A;5C)].
Les alouettes tirelirent (grisollent ,
turlutent) : Un dluhiti ghantXdn (4A) ;
la luitd ghanti (4AI) ; I'alX&itd ghanti
( 4 Ab).
ANE [dnd (4T,A)].
L'ane brait : Pdnd inni (4T) \fd than
(4T,A,Ab); iqni (4A,Ab,Al); ransni
(8B'm).
BCLIER [bili, pari (4T) ; bild (4AJ) ;
bild (3Rr; 6A) ; cornu (4AD) ; mdton
( 4 A1)]. V. bdl*.
Le telier tele : /' mdton bili (4AI) ;
li cornu, li c6lXu bili (4AD). On dit
aussi bili a 6Ac,Bv,8B'm.
B1EUF [6m (4T,A,A1, etc.)].
Les boeufs beuglent (meuglent, rau-
gissent) : lou bu branmXdn (4T) ; 16 bu
brdmXdn, borlXdn (4 A) ; /' bu brdrhi i
r bord borali (4AI) ; le bora, bwiX co-
IXu (taureau) burli (8B'm).
BOUC [bochi (4T,A,Ab) ; bosti (6A) ;
botsi (SB'mM) ; bd (4Al,As)].
Le bouc tele : li bochi rili (4T) ;
bili (4A,Ab) ; t bd bili (4AI) ; le botsi
bdXjoli (8B'm).
BREBIS [fid (4T,A,A1) \fian (3Rr)].
Les brebis telent : UfXi bilXdn (4T),
bilXdn (4AI).
CAILLE [cdlXi (4T,A,A1)].
La caille carcaille (courcaille, mar-
gotte) : la cdlii brocalXi (4T) ; carcalli
(4A,Ab) ; chanti (4AI); criXi UAb).
CANARD [candr (4T); cand foAb.Al);
cand (4A)], et CANE [cand (4A)].
Les canards canquetent : 16 cand cwan
(4AD) ; 16 cand criydn (4A).
CHAT [ghi ( 4 T) ; chd (4A, AI) ; sti (6 A)].
Le chat miaule : le ghi mXouti (4T) ;
mX6li^k)\ mXdlXi^M; 6Ac); mX6iXi
(4Ab); le sti mXdri (8B'm) ; /' sti mXdu-
ni (6Bv).
Le chat ronronne : le ghi fd son ron-
ron ou di son chapli (4T) ; di son crido
(4T) ; /' gha ronni (4AI) (se dit aussi
quand il a une souris entre les dents).
CHEVAL [ghv6 (4T, A, Ab) ; stivd (6A) ;
tsiv6 (8M)].
Le cheval hennit : li ghv6 inni (4T);
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CRI DES ANIMAUX
12?
i\ni (4A,Ab,T) ; li chvo winne ou wi~
tfne (i A); li tsipd ransni (8B'm) ; li
ghvd isni (4R).
Lc cheval s'lbroue (£ternuement ac-
compagn6 d'une secousse de la t£te) :
sibrife (6A) ; morfiU foAb).
Lc cheval renacle quand ii sent ce
qu'on lui pr£sente : Id ghpd mofnldn,
can i chinttdnce q'ontin (4A); morsni
(8B*m).
CHEVRE [ghiprd, v. ce mot].
La chevre bele : la ghiprd rili ou kili
(4T) ; la ttiprd bili (4A) ; la ghiprd
bili, mi li rite can on la balXi [quand
on la frappe] (4AI); la tXiprd rdlXi
UAb).
CHIEN [chin ( 4 T,A,Al,Ab) ; stin (6A);
tsin (8M)].
Leschiensaboient(jappent): lou chin
jhupXdn (4T) ; Id ghin jhapXdn (4A, Ab) ;
djhapi (4AI) ; tsin d&pi (8B'm).
Les chiens a la chasse clabaudent :
16 chin minXdn (4AI) ; 16 ghin on pri la
pUw (4Ab).
Aboyer d'une voix aigue" : cwild (4T,
Ab).
Aboyer d'une voix plaintive : pXuld
(4T,A) ; pXould (4Ab).
CHOUEnE [ghipta ( 4 T); swietd (4AI) ;
covitd (8B*m)].
La chouette tutube : criyi (4AI).
COCHON [pwar, caXon, v. ces mots].
Les cochons grognent : lou pwar
cwinnXdn (4T); Id caXongronXdn (4A);
lou pwar cwilXdn can on lou sdnXifaT);
16 colon cwilXdn (rilXdn) can on 16 sd-
nli(^\) ; grwinnXdn (4AI) ; lou pwiri
qirXdn, cwinndn (8B'm).
COQ [poli (4T,A,A1 ; 5C ; 8B*m)].
Les coqs coquelinent (coqueriquent) :
loupolighantldnfaT); tsantdn (8B'm);
16 poll ghantldn (4A).
COHBEAU [corbi (4T,A,A1)].
Les corbeaux croassent (coraillent,
graillent) : 16 corbi cwdlXdn (4A,Ab,Al);
lou corbel quirXdn (8B'm).
COAHEILLE |>rd/r*(4T,A);/ro>a(4As);
chwdvd (4 Ae) ; chdwi (3 R) ; swdpd (4AI)].
Les corneil les craillent (babillent) : li
grdlXi rdlXdn (4A); li swdvi criidn
(4AI). Proverbe : Can li tsdpXi qirXdn,
la nd pa peni (8B'm).
COUCOU [cocu (4T,A,A1)J.
Les coucous coucouent (coucoulent) :
16 cocu ghantldn (4A, Al) ; r cocu ghanti
(4T,A). Can f coucou tsanti du md a*a-
priy gran prdsd d' pindind\e (8B'm)
[quand le coucou chante au mois d'a-
vril, bonne vendange].
6M0UCHET [moghi (4 A) ; moughi (4AI)].
L'£mouchet reste immobile dans Pair
cherchant a d^couvrir quelque proie ;
on dit alors qu'il cobliti (4AI).
FAISAN [fitan (4T,A1) \fdXjan (8B'm)].
Lefi\an criU (4A,AI).
GEAI [jhi (4T,A) ; jhniri (4AI)].
Le geai cajole : le jhi rdlU (4A).
eREN0UILLE[rno/r^f(4T,Al; 8B'm); bb,
v. ce mot].
Les grenouilles et les crapauds coas-
sent : li rnolM ghantldn (4A). A Ru-
milly, on emploie aussi le verbe ghan-
td : Can li rnolXi on ghantd, i n' son
plXi bdni [quand les grenouilles ont
chante*, elles ne sont plus bonnes a
manger].
6RILL0N [grilU (4T,A1, Ab ; 8B'm) ;
cricri (4A)].
Le grillon grillote (grtsillonne) : le
cricri criXi (4A).
6RIVE [gripd (4T, A,A1 ; 8B'm)].
La gripd sobli (4AI).
HIBOU [ghipan (4T, Al) ; ghapan (4A)].
Le hibou bouboule (bybule) : le gha-
pan uli (4A).
HIRONDELLE [cublan (4T, A) ; irondile
( 4 Al;8B'm)].
L'hirondelle trisse (trinsote) : Id cu-
blan ga^UXdn (4A).
LOUP [liu (4T, A) ; Idu ( 4 A1) ; Id (8B'm)].
Le loup hurle : li liu uli (urli) ( 4 T);
le Idu Mr/*(4Al;8B'm).
MARTINET [martni (4T,A); martini
( 4 A1)].
Le martni ga^HXi (4A).
MERLE [mirld (4T,A)].
Le merle siffle : li mirld sobli (4T,
4AI); le mirld subli (4A); la mirld
tsanti (SB* m).
MOINEAU [pdsserd] (4T,A)].
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i*4
CRI-CRIE
Le moineau p£pie (chuchete) : lepds-
sera pXuli (4A,Al).
MOUTON [m'iuton ( 4 T, A) ; mdton (4AI)].
Les moutons b£lent : lou m'iuton bi-
IXdn ( 4 T).
PIGEON [pinjhon ( 4 T,A,AI)J.
Le pigeon roucoule (caracoule) : li
pinjhon roucouli (4A).
PINSON [qinson (4T) ; qinfXon (4A) ;
biqitran (4A.AI)].
Le pinsonfringote : liqinfton chanti
(4A).
POULE [polalXi (4T,A,R); cocotd ou
pipind (termes en fan tins)].
En francais on ditglousserou closser:
1* quand la poule appelle ses petits;
2* quand elle se dispose a couver. Dans
le 1" cas, on dit a Annecy : la cocotd
clossi ou clXossati p* apild so pujhin
qepiulXdn. ClXossi (4AI) dans les "deux
acceptions.
On emploie caqueter : 1' quand la
poule va pondre; 2' quand elle a pon-
du. Dans ce dernier cas on dit aussi cre*-
teler. Dans le patois d'Annecy, on dit
dans le premier cas : la polalXi carca-
pali, 41 pa fir'i I'wd ; a 4 Ab, IB cacali.
Dans le second cas on dit : Va chantd,
il a fi on' wa.
RENARD [rndr ( 4 T) ; rnd (4A,AI)].
Les renards glapissent : 16 rnd j'ha-
pXdn (4A,A1).
R0SSI6N0L [ransinXol'i (4T)].
Les rossignols chantent (rossigno-
lent): lou ran9inXoli chantXdn (4T); 16
rossinXol chantXdn (4 A).
SERPENT [sarpin (4T,A) ; sarpi ( 4 A1,
R;5C;6A)].
Les serpents sifflent : li sarpin su-
blXdn (4A) ; sobldn (4AI).
SOURIS [ratd (4T, A) ; ramo^i (4A)].
La souris et le rat chicotent : la ratd
i li rd piulXdn (4T).
VACHE [pachi ( 4 T, A) ; pasti (6A) ; pa-
tsi (8M)].
Les vaches beuglent (meuglent, mu-
gissent) : li pachi brdmXdn (4T); lipa-
ghi branmXdn ou beuclXdn (4A).
VEAU[^( 4 T); *r<S( 4 A;6A)].
Le veau beugle : li pi borli (4T) ; le
pX6 beucli, branmi ou borli (4A).
Cris d'appel :
CANARD : Gori,gori(2Bc); bouri,bou-
ri (G) ; cori, cori (4Ab) ; court, court
(4R;5A').
CHEVAL : U! [avance] (4T,A), U (4Ab),
Xu (4Ab; 8B'm) ; M6 [a droite] (4T,A) ;
6Xuh6 (4Ab) ; Hh6 dXd [a gauche] (4T),
dXa (4R); ari [recule](4T,A), arti foTm,
Ab; 8B'm) ; dXop ou duhop [a gauche]
(4A), dihoup (4AD).
CHtVRE : Ti d 1 sd, ti d' sd, til [tiens
du sel] ( (4T, A), bihotd, ti (4A0), biyi
tXd(4A\) ; sur ce, claquementde la lan-
gue imitant le bruit du sel broy^ sous
les dents. Td, td [tiens] (3S*), tsi, tsi,
tXd (8B'm).
CHIEN : Td I iks, ks, ks [pour exciter]
(4T,A,Ab) ; tdtUd! [tiens] (3S* ; 4Ab);
td, td, td, cs, cse (8B'm).
COCHON : TXou-tXan, tiou-tXan t ou sim-
plement tXan, tXan ! (4T, A) ; sur ce, gro-
gnement ou claquement de la langue;
tXou, tXou, tXou I (4AI) ; tXi, tXi t ( 4 Ab);
pin tXa, pin tXa (6Ac,B); tchXou, tchXou,
tXd <8B*m) ; chou, chou, tXd (8B'm).
POULE : Pti t pti f pti(4T,A); piti,piti
(4AI) ; ptXitd, ptXitd (4Ab) et ptXiti,
ptXiti (au pluriel) ; pile, pite (6B) ; pi,
pi, pi (6 Ac; 8B'm).
POUSSIN : peti t peti (4AD) ; pXou, pXou
(8B'm).
• • •
Cri, va. (4A1,R) : querir, chercher.
Crta, sf. (4T,A) : crtee, enchere pu-
blique.
Criante, sf. pi. (3S*) ; crianti (6 A).
V. crdnt& et f crainter.
f Criblette, ou qiblettc, sf. (G) : cr£-
cerelle.
Crie, sm. (3R£) : eau-de-vie.
t Crtee, sf. (G) : crierie, gronderie,
« II nous faisait des criees a £pouvan-
ter les voisins » (Humbert).
f Crier, va. (4T,A ; G) : r£priman-
der, gronder quelqu'un en Levant la
voix. « Ecoutez comme il crie son do-
mestique ». Se dit en outre a 4T,A,
pour appeler a haute voix : Crie ton
pire.
Crlttft, sf. pi. (6 A). V. 6qdrI6td.
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CRIN-CROI
125
Crinqen8t&, sf. (3S*) : pointe du
jour.
f Griquet, sm. (G) : cre*celle.
— , adj. (G) : £trique* ; un bonnet cri-
quet; un enfant criquet (cheW).
CrisaS, sf. (3T) : vache maigre.
Crista!*, sf. (4T,A) : bille de verre
dont les enfants se servent au jeu de
billes.
Criva, sf. (4T) : maladie grave. /?/ a
mi atrapd na crivd (4T) [il a de nou-
veau une grave maladie]. Du v. crivd,
Frl. crepe : attraper la creve.
Crd, crdsd, adj. (4T,A) : creux.
— , sm. (4T,A,R) : creux, enfonce-
ment; crwi (6 A). Le patois emploie des
mots divers pour designer diverses sor-
tes de creux. Ainsi un creux rempli de
boue ou de neige se dit f gonviire
(G); un creux rempli de neige amon-
celee par le vent : corsiri (4 A) ; con-
c_hiri(3T) ; un creux dans un arbre : bu
(3T); bornald (4T,A ; 2 A) ; beurnd
(4M).
Croblya, sf. (4R,A) : le contenu
d'une corbeille.
Croboton (a), loc. adv. (4 A) : a
croupetons; cropton (a) (4T) ou a cro-
pton ; a cripnton {4T ; 6 A) ; a la crt-
pnidtd (4T) ; a crfylon (6A); dgropton
(4AI); a grtbotion (4 As) ; a griffon
i\kb). Vxf. a croppetons, encore usite*
a Geneve. V. caiomet.
Croc'he, sf. (3S') : bequille; crdchi
( 4 A1).
—j (3S') : crosse e*piscopale.
Croche, sf. (4AI) : vache vieille et
maigre; crdcd (3S';4A).
CrochS , sm. (4T, A,Ag) : agrafe;
croqhit, pi. crochi (jlr). Syn. : in-
cmanld (4T,Ag).
f Crocher, crocheter, va. : agrafer.
Croche^-lui sa robe.
f Crochet. En frl., s'emploie dans
cette phrase : « L'aflaire est au cro-
chet » [est interrompue, suspendue].
Crochet s'emploie ggalement dans les
expressions suivantes, pour dire que le
confesseur a dirle're* la permission de
communier : « Jesuis au crochet pour
deux mois ». « Son confesseur I'amise
au crochet ».
Crochon, sm. (4T,A,R) : croute du
pain ; crouton ; grignon.
f Dans le frl. crochon ; se rattache au
lat. crusta.
Le mot f crochon s'emploie dans un
certain nombre de locutions fort usuel-
les. « Passer le crochon a quelqu'un »,
e'est Finviter a suivre son exemple, ou
lui rappeler que son tour est venu <Je
faire telle ou telle chose.
Dans un diner de noces, au dessert,
les nouveaux marils « passent le cro-
chon » aux demoiselles et aux garcons
d'honneur, en leur offrant le plus beau
morceau (crochon) d'un gateau de Sa-
voie, ou la petite poup^e en sucre de
la piece montle : e'est leur souhaiter
uneprochaine union.
Le dimanche pr6c£dant le jour du
tirage au sort, les jeunes gens de la
classe qui doit tirer l'ann£e suivante se
rlunissent a leurs afne*s pour « prendre
le crochon » ; la ce>£monie se termine
g£n£ralement par une retraite aux flam-
beaux.
Se dit aussi d'un morceau de pain
b^nitqu'on envoie a une personnepour
la prier d'offrir le pain b£nit a I'eglise.
f Crochonner, va. (G) : couper la
croute autour du pain.
Croft, sf. (4Ap') : loupe.
t Croix part Dieu, crwi pdr Di (4T,
A); crwi a" par Dfo (4AI); crwi pdr
Dtu (6 A) \cd pdr DXu (4AD).
Formule par laquelle on commencait
autrefois l^pellation de Talphabet ; al-
phabet (manuel). Sur la couverture du
manuel et en t£te des lettres de 1'alpha-
bet, il y avait une croix. Dans cette ex-
pression pdr ne signifie pas « pour >,
mais « de la part de, au nom de ». V.
alfabet.
L' expression Croix de par Dieu, fut
longtemps employee en fr. On la trouve
dans Moliere et encore dans P.-L. Cou-
rier. Au sens figure 1 (v. LirrRfe), cette
locution deYigne les £le*ments. « En £tre
encore a la croix de par Dieu », e'est
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126
CROP-CROT
6tre oblige de recommencer une affaire.
Ce sens n'a pas £te* releve* dans nos pa-
tois.
Crop&j sf. (4T,A,R) : croupe.
Croplon, sm. (4T) : croupion.
CropirB, sf. (4T) : croupiere.
Croud, sf. (4T,R) : crosse (d*un fu-
sil) ; crosse Spiscopale.
— , (4T,A,R) : b£quille. Ce mot, for-
me feminine de croc, se retrouve avec
le mfime sens dans le vxfr. (croce dans
Joinville), et dans le patois lyonnais.
Cf. : Mystbre de Saint Bernard de
Menthon (V. 4087) : « De mes mem-
bres je suis tout sains. | Le crosses je
veult leissier, | Et acoler et embracier |
Le begnoy corps qui m'a gariz. »
— , (4A) : sarment de vigne dont le
gros bout est muni de deux centimetres
du bois de l'annle prlcldente.
— , crosse ( 1 66 r , 1 A) : d^signe aussi
de gros clous, longs de i5 a ao centi-
metres.
Crosse, sf. (iE,Tm) : hautain.
Cross!, vn. (5C) : craquer.
Crostille, sf. et crostitton, sm.foT, A),
croustillon (G) : petite croute de pain ;
crousMU (5C).
Cr6stie,sm. (8B'm) : lampe de forme
antique. V. crwdsB.
Crdt&, sf. (4T,A,Ab) : crotin de che-
val; crdtd (4R,A*g) : crotte, morve.
— , sf. (8B'm) : petite cave.
— , (4AD) : combe.
Croton, sm. (4T,A ; G) : cachot, pri-
son; sens usuel en vxfr. et jusqu'au
xvir siecle; croton est employe* par
d'URFE et figure dans le Dictionn.fr.-
lat. de Pomey, 1 664.
Crotu, crotda, adj. (Go ;4T,A,Ab ;
6A) : gre1e\
Crould, adj. (iE; 3T) : mauvais,
maigre. V. crwi. A iTm, ne se dit
guereque des aliments ; a Geneve sedit
des personnes et des choses : Je suis
bien crouye aujourd'hui (faible. sans
force). Quel crouye sujet! (mauvais,
triste sujet).
7 Croustilleux (plaisant et libre). Ne
se dit en fr. que des paroles (contesou
anecdotes) graveleuses. Dans le frl.
croustilleux s'emploie dans un tout
autre sens : Ah ! c'est croustilleux (le
cas est embarrassant). L'affaire est crous-
tilleuse (c'est-a-dire £pineuse).
f Crotte (de beurre, ou croUte au
beurre, au miel), (4T,A ; G) : tartine de
beurre, tartine de miel.
f Croution, sm. (G) : vieux reste de
pain sec, qui a trafnl partout ; morceau
en partie range* et qui est reste* sur la
table apres le repas. S'emploie encore
dans les expressions suivantes : Un
croution d'homme (un chenapan) ; un
croution de dtner (un mauvais dfner).
(Humbert.)
Croze\ sm. (4 A) : espece de que-
nelle.
Cru, fern, crwd, adj. (4T,A,R) : cm.
Dans le frl. cru se dit d'un temps froid
et humide. II fait cru; les matinees sont
encore bien crues.
« Littre* dit qu'a Namur on emploie
le mot cru dans le sens de froid et
humide, en parlant du temps. Nous
disons dans le meme sens : Un appar-
tement cru, une chambre crue. » (E.
Ritter: Glossaires et Lexicographes
Genepois.) On voit qu'il en est de meme
en Savoie.
Cruche, sf. (4T,A) : cruche.
Cruche, sf. (3S'): son du bte moulu.
Cruise, sf. 14AI): coquille de noix
ou d'oeuf ; cruj& (8B'm) ; crwise (6A);
crtiie (3T). V. crwese.
CrujelB, sm. (6Bv). V. crwds*.
CruU, va. (4T) : secouer les bran-
ches d'un ar'jre pour en faire tomber
les fruits. Cf. : « gros arbres est sovent
crole\ par petit vent. « (Brunetto La-
tino, Tr&sor, p. 448, Chabaille) ; et
Rabelais, I, 26; « Croullans tous les
fruicts des arbres. » V. croler, in Go-
DEFROY.
f Crulyon, sm. (G) : fourgon en fcr
pourattiser le feu.
Crusft, sf. (4AD). V. cr&se.
Cruste, sf. (6A) : r^sidu du beurre
fondu.
Crutft, sf. (4T, A) : croute ; creutd (6A.)
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Crwa, adj., tem. de cru (4T,A,R).
Crwajn, sm. (6A); crwdsu, crwd-
soli. V. crw6s£.
Crw6, sm. (6A) : creux ; depression
de terrain.
Crw*, 6ti, adj. (4AI) : chetif. V vid i
bin crwi [le veau est bien petit pour son
Age].
Crwd, sf. (4T,A,Al,R) : croix; crwi
(6A). V. Croix part Dieu.
Crwdjn, sm. (4R ; 5C). V. crweaft.
Crwdjnfc, sm. (6Bv) : pommier sau-
vage.
Crwdsd, sf. (4T,A,Aa) : coquille de
noix, de noisette, d'oeuf. Sou ju bri-
lUn com on chi qi caqi di crwisi (4T)
fses yeux brillent comme un chat qui
caque des coquilles]. En vxfr. cruise.
Crw6sB,sm. (4T,Aa) ;crwisiu (7Ja);
crdsHi (8B*m); crwdju (6A) ; crwiju
(4R ; 5C); crwisu (4A,Ab) : petite lampe
de forme antique munie d'unetige mo-
bile qui permet de la porter ou de la
suspend re.
On s'y crivi la bossi \ A cli chancri
di nod I D'i tro bXu... f tro Hsu \
Mare* I Ralmd V crwisu (4A) [mere,
rallumez la lampe (Louis Terrier :
Ckoses et Gens d'Annecy, La Noce a
Jose").
Derive du lat. crusta, croute, ecaille,
coquille, coupe, comme le mot crwici,
coquille d'oeuf, de noix ou de noisette.
L'6tymologie proposed par Littre au
mot creuset n'est pas admissible. (Cf.
Revue sap., 1 894). Crusta aurait donne
fcnotre patois : crutd, croute; crochon,
croute de pain, en ta mure ; crwisi, co-
quille d'oeuf (crusta ovi, dans Pline).
Un dimin. de crwisi est crwdsol'i ;
crujeli (6Bv); crcsol'i (3S'); croysollet
est cit6 parM. Max Bruchet: Chdteau
d'Annecy, p. 1 1 5.
En vxfr. : croisel (croissel, crosel,
cruseau) ; croiseul (croisieu , crusoi,
cre\ieu); craisset (crate het , cr asset,
grasset). V. GoDEFROY. f
Aux termes Savoyards crw'isi^ crwis'i,
correspondent en lyonnais crusl(cruitf),
coquille et cruset (creseur, crusid), au-
CRWA-CTE
jourd'hui lampe des
127
mineurs, jadis
lampe en general. Ces mots, suivant
Puitspelu, n'ont pas une commune ori-
gine ; de plus ils ne derivent pas de
crusta. Crusi (coquille) viendrait de
corrosa, comme cruis (noyau) et cruH
(berceau) viennent de corrosum, qui a
aussi donne le fr. creux (le berceau est
un objet creux). Quant a cruset (lampe),
Puitspelu, apres avoir critique\r6tym. de
Diez et celle de Littre, rattache ce mot,
ainsi que lefr. creuset, au v.h.a. krause f
m.h.a. kruse, burette, qui, dans les de-
rives, a pris le sens de lampe, comme
caliculus, de calix. « II est incontesta-
ble toutefois, ajoute-t-il, que sur ce ra-
dical est venu, par suite d'une confu-
sion, se greffer I'influence de crucem,
comme en temoignent les nombreuses
formes a diphtongue dans la plupart des
dialectes. » Cette etym. parait plus vrai-
sembl. que celle de A. Constantin ;
crusta ne peut avoir donne certaines
formes dialectales ou usitees en vx.fr.
On n'a pas releve , dans les par-
lers Savoyards, de mot qui corres-
ponde au lyonnais cruis, crues, ber-
ceau, bressan : cruet. Mais, dans
Texemple cite au mot chanpd : Y Ion
champa de dien un cru'it I Que pe cho
q'una furge, ne pourrait-on pas tra-
duire : « ils l'ont jete dans un berceau, »
aussi bien que « dans un creux » ? Cette
comparison est assez vraisemblable
dans un Noel.
Crw6son, sm. (4T,A,Ab) : pomme
sau vage ; crwison (4 Al) ; crwitjon (6Bv).
A Annecy : enfant naturel d'une mere
qui est elle-meme nee en dehorsdu ma-
nage.
Crw6zni, sm.(4T,A,Ab) : pommier
sau vage ; crwiyii (4 A I).
Crwi, adj. (4AI) : homme maigre et
debile; objet de peu de valeur.
— , sf. (6A) : croix; crwi-titd : jeu
de croix-pile.
Ct6, sm. (4Ab,Al) : cosse, gousse
(de pois, de haricot).
— , sm. (4Ab,AI,Tc,Tj ; 6Bv) : cou-
teau; ctiX (8B'm).
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128
QTI-CUPE
Qti, $t&, gtou, $td. V. sti, etc. De
m£me pour glo, etc. V. slo.
Cu : forme du verbe cw£r%, cuire
( 4 T,A).
— ,sm. (4T,etc.) : cul, derriere; fond
d'une marmite, d'un tonneau.
S'emploie dans une foule de cas,
(jurons, locutions et sobriquets divers).
Fou pd pttdpt id q'on-n a f cu, atra-
min on s' fd on goli 6 rin (4 A) [il ne
faut pas peter plus haut qu'on n'a le c,
autrement on se fait un trou aux reins].
Cu~bruld (4A) : homme qui a fait
faillite et qui a fait perdre aux autres
beaucoup d'argent.
Cu-plon (4AD) : homme qui a c£de"
tout son avoir a sa femme pour ne pas
payer ses dettes.
CubelS, sm. (4T) : culbute; cubttttd
(4AI); cubtlta (4A'g,R); cubisse (4Ab).
V. cupSssfi. et cubrot&.
Cubere, sm. (6A,Am). V. cupessft.
Cu-blan, sm. (4T,A,AI; 6Ac,Gv) :
hirondelle, cul-blanc.
Cuble, sm. (4T,A) : sorte de pom-
me de terre dure a cuire.
Cubrotft, sf. (4T) culbute, chute;
cubrdtd (4A'g,R); cuberdtd (6Bv);
cubMtd (4A'g,R); chanbUlta (4A'g,R).
Cubrot&, vn. (4T) : culbuter; cube-
rotd (6Bv).
Cucavft, adv. ou a cucavd, (4T,A) :
t£te-bexhe, en sens inverse. 1 fd char-
jhi loufe a cucavd (4T) [il faut charger
les fagots sur la voiture a t£te-b£che].
£t€ tot a cucavd (4A) [c'e*tait tout en
d£sordre].
CucavA, va. (4T,A,A1) : mettre en
sens inverse, a tfite-beche.
Cuch&.p.p. (4T) : couch£; keuchto
( 4 Ab); keutKa^R).
Cliche, sf. (4T) : couche, lit ; custe
<6A,U).
Cuchi. va. et vn. (4T) : coucher ;
keuchi (4Ab) ; custU (6A,U).
— (s'), vpr. (4T) : se coucher. Com
on fd son IM, on s' cught (4T) [comme
on fait son lit, on se couche].
Cuchon, sm. (4R ; 5 A') : tas de foin.
Frl. cuchon.
Cncllft, sf. (4T) : coquille (d'un
crustac£).
— , (4 Ac') : c6ne de pin.
Cucllon, sm. (4A) : chataigne qui
torn be avant la maturity.
— , (4A,Am\As) : c6ne de pin.
Cucmel&, sf. (7Jr) : coquemelle (es-
pece de champignon). Se dit en glnl-
ral de tousleschampignons comestibles.
Cuculie et cuqBHe, sf. (3S*) : co-
quille.
Cudebe (4), loc. adv. (6 A) : en sens in-
verse; te'te-be'ehe. Ce mot est inconnua
6Ac et a 6Gv.
Ctidd, sm. (4Ap) : coude ; cbdd (4T,
A). £ s' mochtpd du codd (4T) [il ne
se mouche pas du coude].
Cudr&, sf. (4T,Ad,Ag; 8 A) : noise-
tier, coudrier.
Cudre\ sm. (4T) : coudraie; nom
frequent de lieuxdits.
t Oueillir. Ce verbe s'emploie dans
les phrases suivantes et autres analo-
gues : cueillir [rassembler] les copies
des Aleves ; cueillir [gagner] la petite
veVole. La coqueluche se cueille [sega-
gne]. .
Cufld, va. (2 Aj) : gacher. Se dit d'un
travail de culture.
Cuflieu, s. et adj. (aAj) : gacheur.
Cuicui, sm. (t. enfantin) (6Ac) : oi-
seau.
t Cuison, sf. (G ; 4A,T) : cuisson ;
dlmangeaison.
f Cuit : du bois cuit [pourri]; du
beurre cuit [fondu].
CulA, vn. (4Ap) : couler; cold
( 4 R).
Culie, sf. (4Ap) : cuillere ; colU (4T,
R); cliw6 (4Ab); clKwi (iBm; 4Ab);
keulU (4A).
Culd, sm. (4T): culot d'une pipe,
d'une lampe.
Culot&, sf. (4T,A) : culotte; mor-
ceau de derriere du boeuf.
f Culotte du berger, sf. (G) : croOte
qui se forme sur. le lait qui a bouilli.
Cupelid, sm. (5C) : culbute; 1 1 lo
pobld loplu to qtfon lo pU gran cupe-
lid (5C) [e'est (ce sont) les peupliers les
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CUPE-CWAR
129
plus hauts qui font les plus grandes
culbutes]. V. le mot suivant.
Cnpte&, sf. (4T,R) : culbute (tour
dcgymnastique). Se dit cupic'he (3S*) ;
cubili (4T) ; cubelitd (4AI) ; cater* (6 A,
Am) \cuberd (6A); cupirste (6Ac,U) ;
cupari (6Gv, Ac, Bq) ; cubissi (4AI) ;
chanbilitd (4AI); cabridld (4A).
A Pexpression fr. faire la culbute
correspondent, suivant les localitls et
aussi suivant la forme de culbute dont il
est question, di verses locutions patoises:
i* S*agit-il de se tenir les pieds en
lair et la tfite contre terre en se sou te-
nant danscette position avec les mains,
on dit : firi la dritd (4A) ; fire la
ptosddraltd (4Tm,Al) \fdre lacupec % he
dritd (3S*); fdre le cuberi (6 A, Am);
fire Vdbrd fortsu (6Bv) ; fire I'dbrd
forstu (6Bq) ;fire I'dbrd forstXu (6 Ac,
Gv) ; fdre rdbrd fortsu (8Bf,B'm) ;
fdre 16 cupiri (8 B'm).
2* Faire la culbute, soit par accident,
soit intentionnellement, comme les pe-
tits garcons qui mettent la t£te contre
terre et levent les pieds en Fair pour
faire une ouplusieurs culbutes de suite :
flri la cabridld (4A); fire la cubilitd
(4AI) ; fire la cupari (6Ac,Gv) ; fire
la cupirste (6 Ac) ; fdre la cournd cou-
Mr(8Bf) ;fdre la cupcc'he (3S');firi
lacupissd (4T); fire la cuberotd (6Bv).
3* Se laisser rouler comme un billot
sur une pente rapide, mais gazonnle,
en eunt couche a plat ventre : firi V
cubili (4T) ;se mitre a la gardtd (4A);
se mitre a I'arbatd (4Ab,Al) ; s'arbatd
(4T,\\);se rbatd(3S' ; 4Ab).
4* Faire la roue en s'avancant succes-
sivement sur les mains et sur les pieds :
firS la rwa (4TA) ; fire l\ ichivlou
(de>idoir) <4A'g) ; la cubrotd (6A).
Capessi, va. (aAj): renverser quel-
qu'un ou quelque chose avec violence.
— , vn. (2AJ) : tomber.
Cupla, sm. (aAj; 4T,A ; G) : chute
sur le derriere. Can on s'alqi, on fd so-
tin de cupla (4T) [quand on glisse sur
uneglissoire, on fait sou vent des chutes
sur le derriere].
Cuplon {firi), (4T,A) ou balyi du
cuplon (4A) se dit d'un n^gociant qui,
dans le but de se soustraire aux pour-
suites de ses crlanciers, reconnait a sa
femme tout ce qu'il possede et tous ses
droits. T'd balUdu cuplon, tinipeurti
pli li culdti, ti ri i pli on-n'omd (4A)
[tu as f donni du cuplon, tu ne portes
plus les culottes, tu n'es plus un hom-
me]. A 4Ab, cuplon de*signe aussi la
personne qui a ce'de' ses droits.
Cuploni, sm. (4 A) : eel ui qui a don-
ni du cuplon,
Cnra, sf. (4T,A,R) : cure (habitation
d'un curt).
— , sf. (3S*) : fosse situe*e tout pres
d'un chalet, ou Ton jette le fumier en
e*curant rouble.
Caraflfl, sm. (aAj) : vidangeur.
Curia, sf. (7-Jr) : aiguille*e.
Curossg, sm. (4R) : marchand fo-
rain, cul-blanc (t. popul). V. les Chan-
sons de B&ard, eMit. A. Constantin.
Cuate, sf. (6A,U) : lit.
Cuatie, va. et vn. (6 A) : coucher.
Cuta, sf. (1 D) : c6te. Au pluriel s'em-
ploie pour bette.
Cutra, sf. (4AI ; 6A,Ac) : coutre de
la charrue.
Cutra, sf. (5 At): noisetier, coudrier.
CvB, sm. (4T,A) : heche. Dans le frl.
cupet.
Cwa, sf. (4Ag; 6 Ac) : queue ; prele,
ou queue de rat (plante).
CwairS, va. et vn. (4R) : cuire ; cdfr'i
( 4 T,A,Ab).
Cwao, vn. (4AD) : canqueter. L6
canbo cwan, cwbovlon [les canards can-
quetent, canquetaient]. Quoique les 3*
pers. du pi. des verbes se terminent
toujours par on a La Balme de Sillingy,
ce verbe fait cwnn au pr. de l'indicatif.
CwAr, sm. (G) : cimier, piece de
boeuf prise sur la croupe, sur le quar-
tier de derriere.
— , (4AS) : dos, croupe du cheval.
Cwdr sert a designer un certain nom-
bre de lieux-dits, par exemple aux Clefs.
On I'£crit Quart, Le Quart, dans les ac-
tes notaries, mais on prononce cwdr.
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i3o
CWAR-CWID
Suivant A. Const antin, le lieu aura it
£te ainsi d£nomm£ par suite d'une as-
similation avec la croupe d'un cheval.
Cette explication est peu vraisemblable.
II convient plut6t de rapprocher quart
(cwdr) de cdrd (V. ce mot), le coin,
Fecart. Etymol. quartumetquadrum.
On retrouve ce mot dans le Couard,
hameau de Morzine, le CouSr (Lornay),
le Cuar (ancien chateau a Abondance).
Pour ce dernier exemple, il faut remar-
quer que le nom de cuar s'est d'abord
applique* a une tour (probablement si-
tuee a un angle du chateau), puis au
chateau tout entieretau hameau.
Sur cwa = qua, cf. Cornant (Vaud),
Quarnens en 1 177, puis Couarnens.
(Note due a l'obligeancede M. C. Mar-
teaux.)
Cwardft, sf. (5A',C) : courge.
Cw&tr&, sf. (4A) : couette, lit de plu-
me ; -fcoudtre (G; 4 A).
« Plus, une coytre avec son traversy,
couvertede trige, avec des bendes blues » .
(Invent, du Chdteau d'Annecy, 16 14,
dans VEtude archiol. sur le Chdteau
d'Annecy, par Max Bruchet, p. 1 1 2).
Cw&trStft, sf. (4Aa) : trafneau de
moyenne grandeur pour glisser.
CwAtrd, sm. (4T,A,Al; iDb) : le
dernier £clos d'une nich£e ou d'une
couv£e ; cwdtron (4 A).
Cw&tron, sm.(4A) : le dernier £clos; le
dernier ne* d'une famille ; petite limace.
Cwe, sm. (4A,A1) : cuir.
Cw6, fern, cwitdj p.p. de cwire* (4T,
A,H) : cuit ; perdu, ruine*. Y St on 6m6
ewe' [e'est un horn me perdu]. Y 2 de bwt
cwi, de linjhd curt [e'est du bois pourri,
du linge pourri], PachSfitd, rdvd cwttd
(4T) [vente faite (ou ^change fait) rave
cuite, formule obligatoire qu'emploient
les enfants pour qu'on ne puisse se d£-
dire. Le vendeur dit pacM fitd ; I'ac-
qulreur rdvd cwitd].
CwG, sm. (4R):coin (angle, lieu reti-
re); coin (pour fend re le bois) ; cwin (4T).
Cwfi, sm. (3Rr) : pic vert.
CweclI6, sm. (4T,A,A'g) :couvercle;
co^c/e(5C) ; cwiclU (6A). Qhdc bran-
\in truv$ son cwicftd (4T) [chaque
marmite trouve son couvercle, e'est-a-
dire toute femme trouve un jour un
man. Se dit surtout d'une personne qui
ne comptait guere sur le manage] =
stdqe bron treuv8 son cwiclH (6A).
Dans le frl. on dit souvent le couvert
pour le couvercle.
Cw6dr&, sf. (8M) : coudrier.
Cwdl, sm. (8A) : iris germanique.
CwelA, vn. (4T,A.Ab) : crier, pous-
ser des cris aigus. Se dit surtout des
cochons, et aussi des chiens a 4T,Ab.
CwSne, sm. (4AI ; 3S') : dosse (plan-
che).
Cw6nn&, sf. (4T) : couenne.
Cw6r, sm. (4T ; G) : cuir.
Cw6rd&, sf. (5 At ; 7ir ; 8 A) : courge.
Cw6ss6, sm. (4T) : cuissot; cdtssd
(4T,A,R) ; c66ss& (6k).
Cwesse, sf. (4T,A.R) : cuisse ; cuis-
se-madame, sorte de poires qu'on nom-
me cuisse-dame a Geneve ; cw&c'he el
cdic'he (3S').
Cweta\ sf. (4T,A) : cuite : i m four-
n6e ; 2' petit-lait recuit ; 3* eau de lessive
bouillante qu'on verse dans le cuvier.
V. chodft et cdeU.
Cw6t&, sf. (3S') : dernier re*sidu li-
quidedu petit-lait apres la fabrication
du froiriage et du se>ac ; coitd (4T.A) et
cwitd.
Cw6t&ws&, sf. (8Mc) : gateau.
Cwftte, sm. (6A) : couteau.
Cwe>&, sf. (7JJ) : balai.
CwSzon, sf. (4T,A,Ab) : cuisson ;
cd^on(4T,A,Ab) ;~ cuison (G ; 4T,A).
Cwi, pron. interr. (4T,A.R) : qui.
Cwi y t-ou (4T, A,R) [qui est-ce] ? Pi cwi
't-ou [pour qui est-ce] ?
Cwidre, va. (5C) : cueillir. Z6 la ni
la Jleur reblole, | A/on galan me la
cwidra (5C) [sous la neige la fleur re-
pousse, mon amoureux me la cueillera].
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PRONONOIATION. — Cette lettre conserve en glnlral sa prononciation propre,
meme lorsqu'elle est suivie d'une consonne forte : d' si (4T) [je sais, je suis] ; rudson
(4Ag) [poire ou pomrae slchee au four].
Quand deux d se suivent, on les fait entendre tous deux : d'dUn (4T) [dans, dedans];
d'diu (4A,Ab) [jeudi]. Dans ces exemples et autres semblables, on percoit faiblement une
sorte d'e muet entre les deux d.
D f est mis par Elision tant6t pour d&,
pr. pers., untdt pour d€ (dS) proposi-
tion, tant6t pour de pr^fixe ; cT signifie
deux dans cTu tri (4T,A) [quelques-
uns (deux ou trois)]. V. dutre.
Dans la phrase suivante, le premier
<f est pronom personnel, les deux autres
sont la prep, de tenant lieu de Tarticle
partitif : d' 6 d' pan 6 d' vXandd (4T)
[fai du pain et de la viande]. Cf. cette
phrase a la suivante : /' pri du pan 6 a"
la vUndd.
DA, sm. (aJjJbjC) : doigt ; dd (6Gv) ;
dai (4R).
DA (U s a) , forme verbale (6Am ;
8B*m) : tu dois, il doit.
Dabochon (d'aboghon), adv. (4*T\A,
Ab) : la bouche ou la facecontre terre;
renverse*, sens dessus dessous ; dabos-
ton (6A) ; dabotson (8M) ; f dabouchon
(G; 4A,T). D' si tonbd daboghon, i ma
*rbti £ tombd dinpi (4T) [je suis tombe*
la face contre terre et ma soeur sur ses
pieds]. AT vou mtd pd daboghon (4T)
[ne vous couchez pas sur le ventre, ou
bien ne vous penchez pas ainsi (pour
krire)]. La silU 6 daboghon, P sara bin
vit6 tgotd (4T) [leseau est sens dessus
dessous, il sera bient6t 6goutt6]. is/ e*
bin vidU, i marchi td dabochon (4T)
[il est bien age*, il est tout vout£]. Du
pr£fixe de et de abochon, contre la bou-
che.
Dade, sm. (4A'g) : thuya.
— , (8 A) : menues branches vertes de
sapin.
Dftde, f£m. ild, n. et adj. (3S* ; 4T,
A) : dadais, nigaud, niais ; dddou, fe*m.
ould (3S* ; 4T,A).
D&evrS, va. (4AI) : devoir; dhivrd
(4R)-
Dag&, sf. (6 A) : tige de petit chanvre.
Dai, sm. (aJv ; 4R ; 8A) : doigt ; dai
d& mdr (8A) : salsifis.
— , pr£p. (4R) : des, depuis.
Daladon, adv. (6 A) : en pente; a
demi couche\
DAlie, sf. (6Ac,Bv) : faux ; ddlU
(4A,Al,T,Tc) ; ddlXe (aAj,S) ; ddM
(4A,Ab) ; ddlXd (4R ; 5 A*) ; <te/r*(8B').
On dit ddr(iA; 3S',T); rf^Tm).
Le vxfr. a dai I (Rabelais), d'ou le
derive* dailier (combattre, balafrer) et
le dauphinois daillon. L'£tymol. pro-
posed par Diez : dag(u)la (dim. de
daga) est fort plausible.
Dftlie, va. (6A): faucher ; ddlU (4T,
A,R);rf«/Ti (2Aj;4A,Ab).
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(32
DAMA-DANN
Dalle, vn. ifaucher; marcher en fau-
chant; se dit en ce sens du cheval et de
rhomme (du cheval qui, en avanc*nt
un des pieds de devant, lui fait dlcrire
un demi-cercle; de Thomme qui exe-
cute le mfime mouvement en mar-
chant). Comme vn., il a en outre a Al-
bertville le sens de marcher vite.
Dam&, sf. (4T,A) : dame; patronne.
La damd c4 't lyi icS [Madame est-elle
ici] ? £fd bagd 14 dame e se teni dava
(6Am) [il faut louer les dames et se
tenir loin].
— , : dame (instrument).
— , (6 A) : vase a Tusage des malades;
piece de bois par laquelle passent les
vis d'un pressoir (a Annecy on Tappelle
4crwd).
Damajhd, sm. (4T,A) : dommage.
Dam©, sm. (6B) : narcisse des poetes.
Dame\ damele, adv. (6 A). V. dam6.
Dam8t&, sf. (4AI) : bergeronnette.
Litter, la petite dame. A Rumilly, la
damStd est le moyen £peiche.
Dam6 (cCamo), adv. (3S' ; 4T,A,AI) :
enamont; dam&4(3S'). S'emploie aussi
comme nom. Du mot amd et du pr^fixe
de.
Damo-le, adv. (4T) : en amont. Sous-
entendu : pres d'ici, tandis que 14-
damb indique une idle d'lloignement.
Damwes£l&, sf. (6A) : demoiselle ;
damwisld (5A'e, A'm).
Dan, conj. (4T) : done. Vin dan na
mild fachutd (4T) [yiens done un peu
te mettre a 1'abri].
Dancann&, sf. (8A) : gentiane.
Danche, vn. (8B'm) : danser.
Dandft (se), vpr. (4AI) : se balancer
sur une escarpolette.
Dandala, dindala, (4T,AI) : ono-
matope'eexprimant le mouvement d'une
balancoire ou d'une cloche en branle.
Kinkt, fd nou f4r4 dan-dala (4T) [on-
cle, fais nous balancer en nous prenant
sous les bras].
DandalA (se"), vpr. (4T) : sedandiner.
Dandinft, sf. (4T) : ross£e, voile de
coups. Se dit surtout de coups donnls
alternativement a droite et a gauche.
Danfann&, sf. ( 1 Ep) : gentiane.
Danfe, sf. (4T,Ab) : danse ; dans*
(4A). La panfe mBn4 la dan/4 (4T) [la
panse mene la danse].
Danfl, vn. (4T,Ab) : danser; densi
(4A) ; danchi (8B'm).
Dantl6ii, sm., fern, dusd (4T) : dan-
seur, danseuse.
DaniS, sf. (4T,Ab,Al ; 6A) : tige de
chanvre male. La danXB du cttochi
(4R) [lafleche du clocher]. La danUdu
cou (4T,A,R) [se dit d'un cou long et
Hand ou simplement du cou]. Arosin-
no la danU, la dantt, \ Arosin-no la
danU du cou. \ Lou Savoy dr san pd si
fou I D4 s4 qitd sin b4re on cou (4T)
[arrosons-nous le gosier ; les Savoyards
ne sont pas si fous de se quitter sans
boire un coup].
Puitspblu cite le refrain analogue
d'une chanson lyonnaise. D'apres lui,
Pide*e primitive est celle de tige, specia-
lised ensuite, en lyonn. et en dauph.
comme en Savoyard (tige de chanvre).
— , (4AD) : verge d'une balance ro-
maine.
Danjhi, sm. (4T,A) : danger.
Dann&, sf. (4T,A1) : aum6ne faite a
F occasion de la mort d'une personne
ou du service funebre.
— , ou tannd, sf. (4T,Al) : caveme,
grotte habitle ou habitable. La danni
du PontS, la dannd d p4qB y la bornalb
du charbon, noms dedifflrentes grottes
situles pres des bains de La Caille.
Un mamelon du Semnoz s'appelle Crtt
de la Grande Danna^. On donne aussi
le nom de dannd (plur. daiini) aux
crevasses profondes qui sillonnent la
colline de Saint-Sylvestre, pres d'Alby:
14 dann4 de San Sav4trd.
L'br sor d! sa dannd h la Qhandlbusft
(4T) [Fours sort de sa bauge a la Chan-
deleur (croyance populaire)].
« Sur le territoire de la commune de
Moye, pres du hameau de Bessine, on
voit une grotte creusle dans lesflancs
du Mont-Clergeon, du sommet duquel
on jouit d'un panorama qui embrasse
laChautagne tout entiere, le Colombier,
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DANS-D'DIA
i 33
Ies marais de Culoz et la parti e la plus
pittoresque du cours du Rh6ne. Cette
grotte porte actuellement le nom de la
Ddnne de Coque-Rey. Les mots ddnne
et balme ont la m£me signification ;
tous deux s'appliquent aux grottes ;
seulement le mot ddnne sert a designer
les grottes verticales, et le mot balme,
les grottes horizontales. » (A. Dessaix :
Lig. et Trad. popuL de la Hte-Savoie.)
Dansann&, sf. (6B ; 8A) : gentiane.
Daotrai, pron. ind. (4Aa). V. dutr6.
Dapla (d'apla), adv. (4T) : a plat ;
depth (4AI).
Daplan (d* apian), adv. (4T) : d'a-
plomb, horizontalement. Forme" du pre-
fixe de et de apian (a plan).
Dar, sm. (iA; 3S',T) : faux; dard
(i6i5; iA).
Daradio, adj. et s. (4Tm) : nigaud,
insouciant; ddro (4TV); ddrou (6A);
ddri(^K\).
Darala. V. arala (d*).
Darandalft, vn. (4Ag) : marcher en
zigzag. Se dit d'un homme ivre. V.
arandala.
Darb6, sm. (3S'r; 8M) : sapin ra-
bougri qui croft dans les endroits ro-
cailleux ; darbi (6B).
Darbon, sm. (4A,A1 ; 3S\T) : taupe.
Meme mot en lyonn. Voir dans Purrs-
pelu une discussion des etymologies. A
Albens et dans l'Albanais : jharbon.
DarbonirS, sf. (4A,A1) : taupiniere;
darbounire (3S'); drabw'inire (3T).
Darcon, pr. ind.(6Ac,Bv) :quelques-
uns. M£me formation que le fr. <f au-
cuns.
Darda, sf. (4AD) : dartre.
Dar6, ddrou, ddro, sm. V. daradin.
DarfivSston, adv. (6A) : a rebours ;
darvichon (4T,A,A'g). La lettre d est
ici le prgfixe de.
Dari,lrS, adj. (4T,A,R) : dernier. &n
dari (4T) [en dernier lieu, derniere-
ment].
— , sm. : la partie de derriere, le der-
riere, le train de derriere. £ risti su
lou dari (4T) [il demeure sur le der-
riere dc la maison].
Dari, adv. f4T,A,R) : derriere. Mtd-
vo dari(^T) [placez-vous derriere].
— , pr£p. : Dari la sisd (4T) [derriere
la haie].
Dari-Bu (Derriere -Boeuf (faubourg
d'Annecy) est Fancien nom d'un quar-
tier d'Annecy compris entre le pont
couvert de Boeuf et la rue de la Visita-
tion. Actuellement rue Vaugelas.
Darld, sf. (4AD) : dartre.
Darle, darnXi, pr£p. (5C) : derriere.
t Dander, adj. (4A) : dernier ; en
darnier : demierement.
Dana (sS), vpr. (4AI) : se piquer avec
des orties. D' me* si darsd [je me suis
pique* avec des orties].
D&rse, sf. p!.(4A*g,Al; 5A ? ) : orties.
Dava {d'ava), adv. et prtp.^T ; 3S').
£ risU dava (4T) [il demeure la-bas
en aval]. Du mot ava et du pr^fixe de.
Pris subst. : Taval, le bas d'une -ri-
viere, le bas.
Dava-le, adv. (4T) : en aval. Sous-
entendu : pres d'ici. Quand on veut
dire loin d'ici en aval, on met li avant
dava : li-dava ; si Ton veut exprimer
qu'il y a une tres grande distance, on
prononce li-i-dava.
Davd, (4T,Aa,AI,Av') et dave (6Ac,
B) : f£m. de deux. Dave* fine*, dav-%
icw'ile (4T) [deux femmes, deux £cuel-
les] ; dawe (3S').
Davdntajhd, adv. (4T) : davantage ;
davitajhd (4AD). Syn. : mi (4T,A,Ab).
Mi n'est pas absolument sysonyme.
Ainsi je n'en ai pas davantage se dira
di n'in-n i pd mi (4T) et je n'en sais
pas davantage, di n'in si pd davintajhd
(4T). Cependant dans la plupart des
villages mi s'emploie dans les deux cas.
DM, adv. (4 A) : debout.
D'ch6, d'cheu, adv. (4 A) : certaine-
ment, assur£ment; d'chdr (4T).
D'couta, pr£p. (4Aa) : a c6te* de, au-
pres de.
D'dian, adv. et pre> (iT,Ep; 3B,
T,S ; 4Aa) : dans ; dedans ; d'dUn (4T,
A; iA,E); d'dti (4A, Ab,Al,A'g,R ;
5C ; 6A).
Pris subst. : le dedans, TinteYieur.
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i 34
D'DIO-DE
D'dloo, adv. (4A) : dehors ; d'didr
(4T).
D'dln, sm. (4A,Ab et dans l'Alba-
nais) : jeudi.
De (d$) f pr£p., s'emploie abusivement
dans beaucoup de cas. De tient la place
de a dans : « La femme des cerises
passe, appelez-la ».
Remarquons aussi I'emploi de cette
pr6p. dans les locutions suivantes :
Rien cT autre (G). Cela ne fait de rien
(G). Tu ne risques de rien (4T,A ; G).
Je n'en ai plus de besoin (G). II m'en a
fait de cadeau(G). A quoi bon de se fa-
cher et de se tourmenter ainsi (4T,A ;
G). II fait, bon de s'asseoir quand on est
fatigul (4 A).
Ce que vous faites la n'est pas de
faire (4T, A ; G) [n'est pas chose a faire].
Je n'ai rien fait qui ne soit de faire (4T,
A ; G) [qui ne puisse se faire]. Je n'ai
rien dit qui ne soitt/e dire (4T,A ; G)
[qui ne puisse se dire]. Agir ainsi.n'est
pas de faire (4T,A ; G) [est une lachete\
ou une inconvenance].
Di vri [vraiment] ; dchb ou tchd (4A)
[assure 1 ment].
D$,(d',di), pr. de la i ,# pers. (4T,A ;
6 A ; 1 D, etc.) : je. Sur le pronom di (d&),
comme sur les autres pronoms person-
nels, voir, dans la Revue de PhiloL fr.
et de Littirat., une se"rie d'articles tres
documented de M. L. Vignon (Les Pa-
tois de la Rigion lyonnaise).
« Je est sorti de dj'e par suppression
de Tetement dental; si c'est l'e'le'ment
spirant qui disparaft, on a la forme de.
Cette forme occupe un vaste domaine,
assez bien de'limite', qui comprend le
nord de There, les Dombes, une partie
du Bugey, le pays de Gex, la plus
grande partie de la Savoie et de la
Haute-Savoie. Ce domaine confine a
celui de Je au sud et au sud-ouest, a
Touest et au nord, a celui de %e et de
dqe ; a Test, il atteint presque "la fron-
tiere italienne, ou Ton trouve \e et \e. »
M. Vignon ajoute plus loin : « Dans
la Haute-Savoie et dans la Savoie, de
est la forme usuelle. On dit de a Tho-
non, Margencel, Anthy, Sciez, Boege;
de a Pers-Jussy (c. de Reignier), di (di)
a Andilly (c. de Cruseilles) et a Frangy ;
de a Desingy (c. de Seyssel), a Meythet,
a Versonnex. Dans la Savoie, on trouve
de a Gr£sy-sur-Isere, a Grignon, a Mer-
cury-Ge*milly ; di (di) et d a Saint-
Girod et a Gr^sy-sur-Aix, de a Saint-
Offenges-Dessous, a Saint-Jean-d' Arvey,
a Planaise, a Montgilbert et a Saint-
Georges-d'Hurtieres Le canton d'Al-
bertville, pour lequel Brachet donne a
la fois de et \e, forme la limite est du
domaine de de, » (T. XIII, p. 2 5 et 27.)
Di et di, de, d, pre'fixe, a les mfcmes
sensqu'en francais, seulementil est d'un
emploi beaucoup plus frequent en pa-
tois comme pr£fixe intensif : dabo-
ghon, dap la, daplan, d'diin, dsu, ont la
meme signification que aboghon, apla,
apian, diin, su ; mais le prtfixe renforce
ici le sens de ces mots. D'diin I'igd
(4T) [dans Teau et completement dans
Teau].
— , sm. (2Cn) : doigt.
— , sf. (5 At) : dent. Hi md a It di
(5 At) [j'ai mal aux dents]. Didilion
[dent-de-lion].
— , art. partitif (4T,A) : du, des.
— , V. dSe.
D6, art. d£fini contr., masc. et tern,
pluriel (4T,A; 3S'). Devant une voyelle
di-%: P ghan di-\ i\i (4T) [le chant des
oiseaux].
Devant un nom f£m. plur., on em-
ploie souvent encore de ti, notamment
dans les ecarts, ainsi a Leschaux.
— , sm. (4T) : de* a coudre.
— , sm. (4A) : if.
— , (4Tb) : aiguille de sapin.
— , (4Tm) : faux.
— , sf. (4AI) : dent. Di di lion [dent
de lion]. £r on md i di [ils (elles) ont
mal aux dents].
Dd, sf. (4A,Ab,R; 5 A') : dent. Di
de lion (5A') [dent-de-lion].
Di (i), suivant les locality, signifie :
il doit, aux dents, aux doigts.
— , prep. (4T,A) : des, depuis. Di t
matin tan fa la ni (4T,A) [du matin
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d£an-dech
i 35
au soir]. Di y a cdqe tin (4T) [depuis
quelque temps].
— , sm. (4As,Av*) : if.
— , (4As) : aiguilles de sapin.
— , sm. (iA; 4T,A; 5At; 6Ac,As ;
7Jr) : doigt. Di di mdr (4T; 5 At ; 7Jr):
safsifis blanc. Di de Diu ( 1 A) : prime-
vere officinale.
D6antf&, adj. (4 A) : dlhanchl, per-
son ne qui a une hanche plus courte que
1'autre.
D6barsti6, va. (6A). V. d6grw*t&.
D6bAtr6nA, adj. (6 A) : d*braiile\
Deblftssa, sf. (1 Ep). V. 6b6$h3.
Dtblotft, va. (4T,AI ; 6A) : couper
par morceaux, de*pecer ; d^pouiller un
arbre de ses branches, ou une branche
de ses feuilles ; vendre par peuts mor-
ceaux; de* biter, reciter. Diblotd d* fdlii
di frind p> U ghivri (4AI) [effeuiller
un frene pour en donner les feuilles
aux chevres]. A dibldti sa Igon <f it on
plisi de litter* (6A) [il recite sa lecon
(si bien) que c'est un plaisir de l'en-
tendre].
— , vn. : d£blat£rer. A-to bintou for-
ni di diblotd contre ti siriu ? (4T)
[As-tu bient6t fini de d£blat£rer contre
tes soeurs ?]
D6boly&, adj. (6A) : se dit d'une
personne qui a une hernie. Le lyonnais
a debotli, le dauph. dibouilli (deTaire,
abtmer, d^ranger).
D6bora, va. (4T) : d^bourrer (une
pipe, un fusil).
-, (6A) : enlever les feuilles qui en-
tourent T£pi de mats.
— , vn. (4T) : rejeter l^cume. Se dit
du vin bourru qui rejette Te'cume par
la bonde lorsqu'il est en fermentation.
— (si), vpr. (4T) : se de*gonfler.
DeboulA, vn. (6A) : d^camper, d6-
loger.
D6boydnn&, vn. (4T) : reurer du cu-
vierle linge lessive*, deoiver; diboyind
(6A).
D6braiiA, adj. (4T,A) : dtf>railte;
ibrdlla ( 4 Ab). Syn. : dibdtrind (6A) ;
ipantrend (4R).
D6bw&&, va. (4T) : enlever les on-
glons des pieds de certains animaux ;
dibwitd etdibwatd (6A).
DdcA, diga~ci, adv. (6 A) : ici pres;
de ce cdtd-ci.
Decanbri, va. et vn. (8B'm) : dres-
ser un bouvillon, un cheval pour Tat-
telage.
DecallotA, va. (4T,A) : ^eraser, d£-
faire les caillots de sang, les grumeaux
de farine.
DecaiotA, va. (4AI) : deTaire les mot-
tes d$ fumier trop senses.
D6csnp&, sf. (4T ; 5C) : fuite. Prin-
dr'i la dicanpd [de'taler, de'eamper].
DecanpA, vn. (4T) : d^camper.
D6cap&, va. (4T ; 6 A) : detacher, de-.
crocher. De la le compost : dicapd-dio
(6 A) : homme maigre et de haute taille;
mot a mot : d^tache-saucisse, com me
on dit ditache-bacon. V. bacon.
D6capit&, va. (4T) : d^capiter ; exas-
pSrer.
— (si), vpr. (4T,A) : se tourmenter,
s'e>ertuer, se faire du mauvais sang.
Decat&lft, va. (6A) : descendre au
moyen d'une corde. De catild, poulie.
Dtcati, adj. (4A) : vieilli, use\ Qli
pourdJoson, al to dicati (4A) [ce pau-
vre Joseph, il est tout use*].
D6catl&, va. (4T ; 6A) : dealer du
fil, d^meler les cheveux.
D&ce, adv. (4T, Al) : en deca, au deck.
f Decesser, vn. : cesser.
D6cevabl6, adj. (5C) : d*sagr£able,
ennuyeux. Pe-r amuji la nid q'i to-
tadi dicevdbld, i vo fd no contd nafd-
bld (5C) [pour amuser (la nichle) les
enfants qui sont bien de'sagreables, il
vous faut nous conter une histoire].
En vxfr. decevable a le sens de :
trompeur, menteur, faux. II est reste*
dans la langue moderne avec une signi-
fication passive : qui peut 6tre de^u.
(Godefroy.)
D6c6yr&, va. (4T) : d£cevoir, trom-
per.
D6chA, va. (2 Aj ; 4AD) : d£salt£rer ;
dichd (6A).
D6$hardl&, pp. (4A) : d£charge\
— , sf. (4A) : sperme.
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i36
DECH-DEFI
B6charjhi, ta. (4A) : d^charger.
D6charjhire, sf. (2 Aj) : grande cuve
ou Ton entasse provisoirement la ven-
dange qui vient d'etre cueillie. A Ge-
neve : un d4chargeoir.
D6che, sf. (4 A) : g£ne, indigence.
£son dti la d4ch£ (4A) [ils sont dans
la gene]. Argot rdcemment patoise 1 .
D$che, sf. (3S') : tache faite a la re-
putation.
D6ch6dr£, vn. eta. (4A,R,Tj) : des-
cendre ; d4chindr'4 (4T,A).
Dechenlu, part. p. invar. (4TJ) : des-
cend u.
D6chdnt&, sf. (4T,A) :descente.
♦ DechGri, va. (4A) : d^chirer; pp.
dighMa.
D6$heufl, va. (4A) : d£chausser ; pp.
dicheufia.
D6ch6, adj. m. et f. (4T, A) : d£chaus-
se\ sans chaussure. L4 chvd 4 d4chd
(4T) [il manque un fer au cheval]. La
ptXoutd Lis'4 4 tojhb diqhd (4T) [la pe-
tite Lise est toujours sans chaussure].
A pid4ghd (4A) [nu-pieds].
Dans le fr. actuel, dichaux ne s'em-
ploie plus qu'en parlant des religieux
qui portent des sandales sans bas :car-
mes d£chaux.
Dech6 (d'chd), adv. (4T,A) : assurd-
ment. De chb, sur, etdu pre"fixe de.
Declarachon, sf. (4A) : declaration.
S'emploie surtout au pi., comme le frl.
declarations, avec le sens de propos
galants. Can d' tou jw'4n& fly4 t to lo
garcon du vlajhS me* fassivdn a" dicla-
rachon [quand j'dtais jeune fille, tous
les garcons du village me faisaient des
declarations].
D6cliontr&, va. (4A) : d£clouer.
D6contor, sm. (4T) : detour, lacet
d'un cheminj; ddcontd (4A) ; frl. dicon-
tour.
Decot&, adv. (3S') : a c6te*, proche,
tout pres.
DecotA, va. (3S') : enlever l'£tai, le
support.
— , : ouvrir la porte avec la cle\
Decotchu, sm. (6A) : d£m£loir.
D6coti, va. (3S' ; 4AD ; 6A) : d£me-
ler(les cheveux); de*brouiller (une af-
faire e*pineuse).
D6cov6, 4rtd, pp. de d4covri (4T) :
de"couvert.
D6covri, va. (4T,A,R) : decouvrir.
D6cr6, sm. (2AJ) : atrophic Mafi-
lie avi le d&criu br'4 drd [le bras droit
de ma fille 6tait atrophia].
D6cr6tr&, vn. (4A) : de"croftre. Lo
jhd d4cress6n [les jours baissent]. U 14
a d4cressu sta n4 (4 A) [le lac a baiss£
cette nuit].
D^crochA, p. passe* (4T) : d£croch£;
d4crogh1a (4AD); d4crol?a (4A). En
parlant d'unevache qui ne portera plus,
on dit : r e d4crogh\a (4AD).
D6cro$hi, va. (4T,Ab) : d^crocher.
D6crot&, va. (4 A) : d^terrer; frf. di~
crotter; deYaciner.
Decuchi, vn. (4A) : d£coucher.
DedarbounA, vn. (3S') : deTaire les
taupinieres. V. darbon.
D6dion, sm. ( 1 Db ; 4A,R) : dejeuner.
DMIonnft, vn. (iDb; 4A,R) : de-
jeuner.
Dddd, sm. (4Ab) : dette.
Dedz6n, sm. (6Ac) : cuisine.
D3e(<#), f6m. ^^(4T,A), p.p. de
dire : dit, dite.
D6f6ndr8, va. (4T,A) : deTendre ;
d4fidr'4 (4A,Ab). Au part. passe* : di-
ftndu (4T,A) ; d4fen1u (4Aa).
f D4fendre (4T, A) en frl., comme^-
f4ndr'4 en patois, s'emploie pour difier.
Je le d4fends ou je lui d if ends d'en faire
autant[je le d£fie...]. Vou n' fari jhami
na parir4, d vou-% 4n def4ndd (4T)
[vous ne ferez jamais pareille chose, je
vous en d^fie].
D6fcrS, va. (4T,A) : deTaire, gater.
Jham4 grou nd ria d4f4figur& [jamais
gros nez n'a d£figur£].
D6f8ufl&, va. (4T,A) : enlever lafau-
filure (deTaufiler) ; d4foufld (4AI).
Defeur, adv. (4T) : dehors ; defour
(6A).
D*ftt, va. (4T,A,R) : d£fier.
DeiLni, va. (4 A) : d£finir, expliquer
clairement; defnyi (4T). Ce mot s'em-
ploie aussi a Thones dans le sens du
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DEFI-DEGR
i3 7
simple finir, trepasser, mourir ; frl. di-
finir.
D6fini&, sf. (2 Aj ; 4Ab) : glas annon-
9am la mort de quelqu'un ; difnid (4T).
T-ou qon sanned sti-\ dur€P — P'chd,
J e-f na difriid, icutd : ion, dou, tri ;
\ i-t na find q' pin d8 difnyi (4T)
[qu*est-ce qu'on sonne a ces heures-ci ?
— Pour stir, c'est un glas; eeoute : un,
deux, trois. Cest une femme qui vient
d'expirer].
D6flnichon, sf. (4T, A) : definition ;
fin, conclusion, terminaison d'une af-
faire.
tD6finie, sf. (4T; 6A). V. d6fl-
ni*.
fDtfinir, vn. (G ; 4T,A) : expirer,
rendre Paine. « J'ai cru qu'il allait difi-
nir entre mes bras. »
En vxfr. defin (definaille, definement)
a entre autres sens celui de « fin de la
vie, mort ». Les verbes definer, defenir
ou definir signifient aussi de*cliner ,
mourir.
f Definition, sf. (G ; 4T,A) : fin,
conclusion. « II faut faire une defini-
tion » [il faut en finir]. En definition
[enun mot, enfin].
Deinli, pp. devenu subst. (4T) : un
deTunt. On dra dman na m&ssd p' td
lou difnU di stl an (4T) [on dira de-
main une messe pour tous les deTunts
de cette ann£e].
D6£olyi, va. (4T,A) : depouiller de
ses feuiiles, deTeuiller.
— , vn. : perdre ses feuilles, se de-
feuiller. Can Id bu>8 difottdn, on truve
16 ni (4 A) [quand les bois se dlfeuil-
lent, on trouve les nids].
D6fonch6, va. (5C) : ddfoncer.
D6forfil&, va. (6A) : enlever les fils
des pois, des haricots verts, e*plucher.
D6form&, va. (4T, A) : deformer.
£hapi, soldr diformd (4T) [chapeau,
souliers deTormeY).
— , vn. (termedecordonnier) (4T,A):
retirer les formes d'un Soulier monte\
Croghi a diformd (4 A) [crochet servant
a retirer le coin qui est entre les deux
autres parties d'une forme de Soulier ;
le coin retire', les deux autres parties
s'enlevent facilement].
— , : lisser. Fid diformd (4T,A) (fers
servant a lisser la semelle, le talon).
f Diformer, en terme de cordonnerie,
a le sens de retirer les formes d'un Sou-
lier montl et celui de lisser.
D6foufl£, va (4Ab) : enlever la fau-
filure; difoufld (4R; 5 A') signifie en
outre 6plucher, enlever les fils des pois.
DefrU, va. (6A) : chauffer le four.
On ne 1'emploiequ'en parlant d'un four
qui n'a pas M chauffe* depuis plusieurs
jours.
Defur, adv. (3S') : dehors.
Degleti, va. (aAj) : droller, degluer.
D6gUapon&, va. (4T) : 6ter les on-
glons du pied d'une vache, d'un co-
chon.
D6gU8t&, va. (4T ; 6A) : detacher,
droller. DiglWd lou bu (4T) [d£bar-
rasser les boeufs du joug].
Deg6chi, va. (4T,A) : degauchir - r
digdst1i(6A).
DegonflA, va. (4A,T) : degonfler;:
digonfld (aAj ;4A,Ab).
D6gordi, adj. (4T,A,Ag; 8B') : d£-
gourdi ; digueurdi (7k). Syn. : dipli
( 4 As).
D6gOt&, vn. (4A,Aq) : degoutter,
tomber goutte a goutte.
D6got6n, adj. (4A) : degoutant; d£-
plaisant, ennuyeux.
D6grai8n&, va. (6A) : 6ter le tartre
d'un tonneau.
Degredelaie, sf. (2 Aj) : bruit que
fait un corps qui roule du haut en bas
d'un escalier.
t D6grefleler, vn. (G; aAj) : d6-
gringoler , descendre les degrees plus
vite qu'on ne le voudrait ; rouler en
tombant dans un escalier. Ex. : on n'y
voyait goutte, j'ai digredeli dans l'es-
calier.
D6gringol&, vn. (4A) : d^gringoler.
D6gringol&d&, sf. (4A) : d^gringo-
lade.
Degrw6tA, va. (4AI) : contrefaire, en
l'exag£rant, la maniere de parler d'une
personne ; digrwintd (4R). Rac. groin.
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i38
DEGU-DEMA
Deguelli, (aAj). V. dtguiller.
Degu6nn&, sf. (4T) : degaine ; di-
guind (4A,Ab,R) ; diguinnd (aAj).
f Deguiller, va. (G ; aAj) : abattrc,
faire tomber un objet un peu 61evl.
Diguiller des noix,desnids. Diguille^
moi mon volant.
— , vn. (G) : tomber de haut. « Ne va
pas sur ce tas dc pierres, tu diguille-
ras. »
A Lyon diguiller est employe* par
1es enfants et signifie tirer au sort celui
-qui sera dlsigne* pour un jeu.
Deguinn&, sf. (aAj) : d-marche, d£-
gaine. On reqenii ton visin de Man
ren qa sa diguinnd [on reconnaft ton
voisin de loin rien qu'a sa d-mar-
che].
Degwannft (si), vpr. (6A) : marcher
nonchalamment en se dandinant.
D8I6r, adv. (6A) : dehors.
Dejeu, sm. (6A) : jeudi.
Dejhi, adv. (4T,A,R) : de*ja ; jha
<4A,R).
Dejharn&, va. (4Ab) : 6ter le germe.
£fd on ti a dijhamd de palU (4AD)
se dit d'un temps pluvieux ou le cam-
pagnard ne peut travailler dehors.
DejhonnA, vn. (4T) ; dejeuner ; di-
dlonnd (iDb; 4A,R); di\onnd (6A).
— , sm. (4T) : dejeuner; didion (1 Db;
4A,R) ; di^on (6A).
Dejhn, sm. (3S') : jeudi.
DelA, va. ( 4 Aa) ; dild (4Ab) : laisser
tomber, laisser r£pandre, eparpiller.
Vou dild vtroufajou, vtron sa i crivd
(4Aa) [vous perdez vos haricots en rou-
te, votre sac est trou£]. A Annecy on
emploie le compose* in dild.
DelavA, pp. (4A) : d^lave*; se dit
d'un objet qui a perdu ses qualite*s par
suite d'un trop grand lavage ou d£t£-
riore* par I'eau. La pXandd i totd dila-
vdii (4A) [la viande est sans saveur].
Au figure*, perdu de reputation : tori,
ma flyi fi totd dilavdii [maintenant,
ma fille, tu es perdue de reputation].
Dels, pre>. et adv. (4T) : au dela.
DSlele, adv. (4T) : la-bas.
Delta, sf. ( 1 Db) : douleur, d^plaisir,
contrariety ; diliu (3T). / m'a bin/i
diliu [cela m'a vivement vex£].
Deli, sm. (4 A) : fissure, fente, veine.
Se dit des pierres.
DeUS, sf. (8B') : faux. V. dalle.
f Deligence, sf. (4T,A) : diligence
(voiture).
Dellon, sm. (3S*): lundi.
Deld, (4Aa) : ^parpille, diss£mine\
Delol (si), vpr. (4T,A1) : se d£met-
tre un membre ; diloyi (si) (6A). D' mi
si dilolb on bri, 4 m' fddra aid u ra~
billd (4AI) [je me suis dlmis un bras,
il me faudra aller chez le rebouteur].
Ce verbe vient de dislocare; il est le
doublet de disloquer. En vx. fr. des-
lieure (desloeure) est synon. de desboi-
ture ou dislocation f et le verbe desloer
(deloer, delouer) signifie disloquer,
de*crocher, luxer. Aux exemples cite*s
par Godefroy, on peut aj outer le sui-
vant, tire* du Second Livre de la Sa~
poye, de Jacques Peletier du Mans
(Annecy, 1572) : « Ceus du Vilage,
entre autres maladies, | En font breu-
uage aux bestes refroidies. | Si leurs
Beuz ont au flanc quelque os rompu,
I Ou deloyi, apres qu'ilz en ont bu |
Par quelques fois, la fracture se serre. »
(P. 41.) (II s'agit de l'eau d'une grotte
situ^e au-dessus de Veyrier, eau qui,
s'il faut en croire Peletier, « sou vent
porte au malade salut ». Cette grotte
s'appelle actuellement la Grotte du Ca-
rabinier ou du Chapeau de l'Empereur.
Delujhi , va. (aAj) : de* placer, en-
trafner de la terre, des pierres. Se dit
d'une pluie torrentielle.
Demalyi, va. (4A) : d^tordre, re-
dresser une planche, un chevron.
Demand*, va. (4 A I) : demander;
dimandd (4Ab) ; dmandd (4T,A,R).
Demanstle (si), vpr. (6A) : se dd-
mener.
Dem&rehS, sf. (4T,A) : d-marche.
Demarchi (si), vpr. (4T,A) : faire
des d-marches sans perdre de temps;
se tremousser. Dans le frl.se dimarcher.
I 71* fd pd s'indromi, ifdsi dimarchi
(4T) [il ne faut pas s'endormir, il faut
itiz*l by C
DEMD-DERO
i3 9
tout de suite faire ies d-marches neces-
saires].
Demdidson, sf. (4A,Ab) : deman-
geaison ; dim j 6 son (4T).
Demdli, vn. (4A,Ab) : dlmanger ;
dbnjhi (4T). U pi mi dimjhi (4T),
dimdlu (4 A) [le pied me dlmange].
Demecre, sm. (3S) : mercredi.
DemeM, va. (4T) : demfiler.
Demtoajhi, vn. (4T,A,A1) : d£m6-
nager; dimenadii (5C).
Demenjhe, sf. (3S') : dimanche.
f Demettre, vn. (4T,A ; 3S ; 6A ;
G) : couler. Le tonneau dimet [coule,
rtpand]; dimitri (4T, A, Al).
t Demi-pot, sm. (4T,A,R; G) : cho-
pine. Boire demi-pot (ou un demi-pot) ;
bfre dmi-pd (4T) ; hire mti-pb (4Tm).
A Geneve, demipoter signifie siroter.
Y a d' omi q' vo-% acrochXdn \ Pivo
pahi demi-pd, | Z? apri, q* vo-\ u rpro-
chi6n I U q' vofon pahi Ned (4R) [il y
a des hommes qui vous accrochent
pour vous payer une chopine et qui
tous le reprochent ensuite ou qui vous
font payer votre £cot].
Demjteon, sf. (4T) : d^mangeaison ;
dimdiison (4A,Ab) ; syn. ifrimlUson
(4T).
Demjhi, vn. (4T) : d£manger; dim-
<ftj( 4 A,Ab).
Den, sf. (4T,A ; 6U) : dent ; di (4A,
Ab,R) ; di (4AI) ; di (5At) ; den (3S').
— , pr£p. (6B): dans.
Den&, vn. ( 1 D) : diner.
D8n&, sf. (4A) : donne. Y a fdssd
dent [il y a maldonne].
DenU, vn. et sm. (5C) : dfner.
Denlft, va. et vn. (4AI) : d£truire un
nid, enlever d'un nid, d£nicher.
DSnld, sf. (8B'm) : tige de chanvre.
Denleu, sm. (4Ab) : abat-foin ; diniu
(6A ; 8B*).
Denonci, va. (4T,A) : d£noncer.
Syn. : acosd (4T,A).
Denpi, adv. (4A) : droit, debout ;
dipi (4A,Al,As). De de, in, pi (pieds).
Ddntor, adv. (7Jr) : alentour.
Depa$hi (s>), vpr. (3S ; 4T,A,Ab,R).
Syn. : s'ispedii (4T,A,Ab).
Depitft, vn. (4T,AI) : abandonner son
nid. Lou-% isi an dipitd (4T) [Ies oi-
seaux ont abandonne" leur nid].
Deplaci, va. (4T,A) : d£placer.
Depl6, sm. (4 As) : hate, adresse.
Depld, itd, adj. (4 As) : dlgourdi,
leste, adroit.
Depleato, adj. (4T) : d£plaisant.
Depldsi, sm. (4T) : d£plaisir.
Depl&yi, va. (4A,R) : dSplier; di-
pltyi(4T).
Depondre, va. (5C) : detacher, d£-
crocher. C'est le contraire de apondre.
Deport* (se), vpr. (3S;4T): se d£-
sister, renoncer a.
— , (3S) : se d^barrasser d'une maf-
tresse, d'un cautionnement. Dans ce
dernier sens, il est employe* dans toute
la Savoie : se diportd de edehon.
Depotentft, adj. (4Ag) : trop d&-
gourdi.
Ddpwe, adv. et pre>. (4T,A) : des,
depuis ; daipwi (4R) ; dapwi (4A).
Ddr, sm. (3T) : aiguilles de sapin ;
di (4Tb) ; di (4AS) ; dison (4A) ; di-
son (3Rr ; 4Tm) ; di\nd (3Sd).
D£rac>6, sf. (3Tm) : porte a claire
voie.
Derantre, va. (aAj) : frapper avec
un marteau pour la premiere fois sur
le taillant d'une faux afin de le rend re
effite ; abandonner momentan£ment un
travail de longue haleine pour en faire
un autre plus court qui presse davan-
tage.
Ddrasae, sf. et dorassi (3 S',Tm) : che-
naie.
Deri, adv. et prep. (3S') : derriere.
Derii, adj. (3S) : surexcite\ decide 1 .
Se dit d'un amoureux impatient.
Dero$hi, vn. (3S ; 4T,A) : tomber
d'un rocher, degringoler ; p.p. dirotia
( 4 A).
— , va. : abattre, d^molir.
C'est le sens qu'a desrochier dans
Texemple suivant : « Celle colompne et
ses viertus | Soient destruite mainte-
nant. | En nondu Pere tout puissant |
Je te veul oure desrochier. \ (Etdesro-
che la colompne.) » (Mystere de Saint-
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140
DERO-DEVE
Bernard, vers 3084, £d. Lecot de La
Marche.)
Le verbe desrocher (transitif, neutre,
r£ftechi) £tait tres employe" en vx. fr.
Au xvi* s., il commencait a tomber en
d£su£tude, puisque Fauchet dlsirait
qu'on le rajeunft : « Si nous disons
descrocher, pour oster d'un croc, pour-
quoy ne dirons-nous desrocher, pour
tomber et precipiter d'un roc ? » (Orig.
de la Langue etde la Po6siefr. t II, 5.)
Ce mot expressif continue a vivre dans
bon nombre de patois ; mais, dans le
fr. propre, il ne se dit plus qu'en lan-
gage de fauconnerie.
— (si) f vpr. : tomber en de'gringo-
lant.
Dans le frl. de'rocher, se dirocher
(4T,A ; G).
DerostI6, vn. (6A) : tomber en d£-
gringolant; au fig. vendre a vil prix.
D6rostiu, sm. (6A) : sentier, couloir
escarpe" ; precipice ; diroche (2 Aj).
Desaveure, sm. (4 A) : glouton, af-
fame* ; se dit d'une personne qui avale
n'importe quoi. A 4AI, le simple avo-
rdw signifie aussi glouton.
Desavor&, vn. (4Aa") : d£manger.
Le" chante* mZ disaveurdn [les jambes
me d^mangent].
DisavordyVh. (4Ab) : manger glouton-
nement. Al on td disavord\\\s ont tout
d£vor£].
Des6rp&, va. (7LD) : ramener dans
son habitation le bltail qui a passe* l'gtg
sur les hautes montagnes. Ce mot cor-
respond au frl. disalper, dont le con-
traire est inalper (derive* : inalpage).
Desieu, sm. (6A) : jeudi.
D6sonrd6, <?/<$, adj. (4AI) : d£sagr£a-
ble; taquin.
Dtasaln, Iwa, adj. et n. (4Ab) :
glouton.
Dessande, sm. (3S) : samedi.
D6ssanjhi, va. (3S') : rtveiller.
Dessezn&, vn. (4T) : deg£ne>er ; se
dit des pommes de terre cultiv£es dans
le m£me terrain et qui perdent de leur
quality.
Dfitft, sf. (4T,A) : dette.
Detachi, va. (4T,A) : detacher; p. p.
dttarta (4A).
Detai, sm. (4AI) : avant-toit.
D6tater, sm. pi. (3S) : egout du
toil ; ditld (4T).
Detata, va. (aAj) : difricher.
D6t6r, sm. (6B) : tocsin.
— , (4T,A) : detour.
D6tr&, sf. (3S,T) : hache pour abat-
tre les arbres.
— , (4T,A,Aa,R; 6A; 7J) : hache
d'lquarrisseur ; hache pour fendre le
bois.
Deu, deufd, adj. (3S): doux, douce;
deu t deucd (4A).
Deuc&m6, adv. (4A) : doucement;
deucemi (4Ab) ; doucamin et deuca-
min (4T).
Deui-n6re, sf. (4Ab) : douce-noire
(c^page) ; deus-nairi (5 A").
Deur&, adv. (aAj) : t6t. T'ibin venu
deurd [tu es bien venu tot, de bonne
heure].
Denv&, sf. (aAj ; 3S'; 4AD) : douve.
Deva, va. (8B'm) : devoir. V. dev$.
t Devant (boisdu). V. devin.
Dev6, va. (4T,A) : devoir ; daiwi
(4AI); daKprS (4R); dtod (8B'm). Qtfd
ce q'on n % di, pin ce q'i n8 cri (4T) [a
qui fait ce qu'on ne doit pas faire, il ar-
rive ce a quoi il ne pense pas] = Chd qe
fa ce q'd ne dd t d vd (il voit) ce q'd ne
crd (6 Am).
— , sm. (4A) : devoir; exercices don-
nas aux Aleves. Lo dtoi ? q'4 se fi di
gla pilU guitdrd I \ iorB qt a" si dUn
lafanfdrd I [Les devoirs ? qu'il en soit
fait de (adieu) cette vieille guitare,
maintenant que je suis dans la fanfare !]
(L. Terrier : Jeune Homme ; chanson
attribute par erreur, dans le Bulletin de
la Soc. des Anciens Elepes de rEcole
normale de la Haute-Sapoie, 1897, a
Tancien ministre L. Terrier.)
D6veU6, va. (5C) : r^veiller. U qiqe-
riqi du polalU, le mitre de se dipelU
(5C) [au chant du coq du poulailler,
le maftre doit se reveiller].
Devdn, adv. et depwin (7Jr) : aupa-
ravant.
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DEVE-DIEU
141
Derendre, sm. (3S') : vendredi.
f Devin (bois du), (4T,A) ou boisdu
devant : nom de beau coup de local it^s
boisees ou mdme dlboisles aujour-
d'hui. Dans les anciens actes, Bois de-
»ens signifie bois communaux.
Les actes notaries offrent Bois de-
van dans le nord, et Bois devin dans le
sud de la Haute-Savoie. Plus tard on a
dit Bois du Devin, bois du Devant.
Nous trouvons ce mime mot dans un
texte cite* par Godbfroy, qui en ignore
le sens : « Devens, s. m. ? | Li seignors
et li frans ne poent ne doivent prendre,
vendre ne donner dou devens, se n'est
par l'acort des fores tiers et des sei-
gneurs. » (1272, Moreau 196, f 244,
r*, Richel.)
Quant a Fltymol. proposed par A.
Comstantin : defensum, elle souleve
certaines objections phone*tiques.
Actuellement le bois en difens est
celui qui est interdit aux bestiaux a
cause de sa jeunesse.
D6vn&, va. (4A) : deviner ; d'ivnd
(4R).
DSvnyi, vn. (4T,A,R) : devenir ; de-
penin (3S) ; p. p. divnUu (4A).
f Dans le frl. on dit devenir mort
pour mourir. En patois : al & divnXu
md (4A) [il est mort],
Devochon, sf. (4 A) : demotion. S'em-
ploie surtout au pluriel : firl si divo-
chon.
D6zdalot&, vn. (6B) : detacher de sa
chaussure la neige adhlrente.
D6zon, sm. (4A) : aiguilles de sapin ;
di^on (3Rr; ^Tm) ;d^nd t t. (3Sd).
D6zourd6, adj. itd (4 A) : contra-
riant.
Di, art. d£fini contract^ (6Ac) : du.
Di (di-*), adj. n.card.(3Sd ;4T,A) :
dix; dii (3C ; 4TC) ; dU foTm) \d\i,
dyi-tf d\i-j (5Ca ; 6Ac,B).
Dis'sa (4T,A) : dix-sept ; dis'sBe (6Ac,
B); di-\-ui (4*T,A) dix-huit ; di-j-wBe
<6Ac,B); di-t-nou (4T,A ; 6Ac,B) : dix-
neuf.
Dttbtt, (4T, A) : forme fern. dedlabtd.
V. ce mot.
DI&M6, sm. (4T,A,R) : diable. On
dtdbtd d'omd [un diable d'homme]. Na
dtdbld d'fin&[une diablessedefemme].
£fd io diable a catri (4A) ; frl. : il fait
les diablesk quatre. Dans le frl. com me
dans le patois, le mot diable est au plu-
riel ; le fr. usuel est : faire le diable a
quatre (faire du vacarme, tempiter).
t Diable soil mort I (4A) se dit pour
manifester son impatience ou son dlpit.
f Faire les diables apres quelqu'un
(4T,A,Al)c*est e*nume>er les griefs qu'on
a contre une personne avec force gestes
et recriminations.
— , (4A) : £chelette, petite ridelle qui
ferme le devant du chariot.
DI&on&, interj. (4T,A1 ; 6 A) : diantre.
DIacnou, sm. (4TJ) : diable (euphl-
misme).
DIAdft, vn. (4AI) : ptetiner avec achar-
nement.
Dian, n. pr. (4A1,R) : Jean.
— , pre>. (iT; 2A; 3B,T ; 4Aa) :
dans.
— , (4, i) forme du verbe dire : ils
disent.
DI&n&, npr. (5C) : Jeanne.
DIarl&, sf. (4AD) : grand seau en
bois ; didrld (4A); frl. : gerle.
— f (4AD) : chaire dont le rebord est
peu £leve\
DI8, pp. de dire, (iB') : 1 m'on dU
[ils m'ontdit].
DI6, sm. (4A) : de* a coudre; di
(4T).
— , adj. num. card. (4T111) : dix, Tri
dU sou [trente sousj.
DI6n, pr6p. (iA,E; 4T,A) : tfans ;
dian (iT; 2 A ; 3B,T; 4Aa) ; dU (4A,
Ab,Al,A'g,R ; 5C ; 6A). Lorsqu'on veut
appuyer sur « dans » on dit d'dUn,
d'dXan, d'dM.
Dldngft, vn. (4 A) : bouger, ressauter.
DI6rl6, sm. (4AD) : baquet forme*
par un tonneau partage" en deux.
Dieu, adj. num. card. (7M"): deux
(au fern.).
DIeudft, vn. (4A'g,Aa):sautiller,gam-
bader; jouer; f dieuder(G); dteugdfak).
Dieugd, Josi, avwi la Marlinnd [gam-
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142
DIEU-DIWA
bade, Joseph (Pierre ou Paul) avec la
fillede Merlin (d'Avrillon ou de Du-
pont)]. Cest par une formulette de ce
genre que les jeunes gens d'Alex, de
La Balme et de Dingy annon9aient le
prochain mariaged'un tel avec une telle,
en la rlpltant a qui mieux mieux dans
les champs.
DIeudrt, sm. (4A'g) : sauteur. £-t
on dXeudri [c'esl un enfant qui ne fait
que sautiller].
Dli, adj. num. card. (3C; 4Tc,Aj ;
6A) : dix.
Dligeme, adj. num. ord. (6 A) :
dixieme.
Dinc'he, adv. (3S*) : ainsi, de cette
maniere.
Dind6, sm. (4T,A,R) : se dit de la
dinde et du dindon. Dans le frl., en
parlant sp£cialement de la femelle, on
dit une dinde, mais quand on parlc en
ge'ne'ral, on dit un dinde.
Dinnfr, vn. etsm.(4T;6A,U): diner;
dinndr (8B1) ; dind (4A,R) ; dtnd (iD);
dnd (4R ; 8B') ; dnd (8B'm).
Dans l'Albanais et dans les environs
d'Annecy, on dit en g£n£ral goutd,
pour signifier prendre le repas de midi.
Faire une l£gere collation entre le dfner
et le sou per, vers 4 heures, se rend
par le dimin. goutald.
Dinqe, adv. (aAj) :de cette maniere,
ainsi. Dinqe 4 dinqe [comme cela est
arrive\ comme je vais vous le raconter].
En lyonnais dinqi ; dauph. denqi.
Dinse, adv. (4T,Tm,Tg,A, Aa,Ab,
A1,R) : ainsi, de cette facon ; X 2 bon
dime 4 (4T) [c'est bon comme ca].
Le d initial est un pr£fixe intensif ;
inse 4 inusite" est de mfime formation
que ainsi.
Did, sm. (3S' ; 4A,Ab) : argile, terre
marneuse, terre glaise.
-— , (3T) : mortier fait avec de Par-
gile.
— , n. pr. (5C) : Dieu.
Did, sm. (6 A) : espece de petites
saucisses.
— , (4AI) : saucisse grosse et courte,
cervelas.
Dloft, va. (4A) : ^eraser un objet
mou ; diofd (4Ab) ; frl. diofer ou idio-
fer (4A) ; diotd (4R).
Dion, sm. ( 1 Ep,Dm ; 4Ag; 5A'): jonc.
DI60, adv. (4A,Ab) : dehors ; dldr
(4T).
DIop, interj. (4A) : dia, a gauche;
cri des charretiers.
DI6u, adj. num. card. ; ftm. dapi
(6B) : deux.
DioulA, va. (aAj) : presser fortement
des fruits mors.
DIouta (dlf), loc. adv. (4AI) : defront.
Discrechon, sf. (4T,A,Ab) : discre-
tion ; discretion (aJs).
Dispute, sf. (4T,A,R) : dispute.
DissipA, va. (4T,A) : dissiper, de-
penser.
Distribuchon, sf. (4 A) : distribution ;
correction. D'6 manqd Pe'culd, mi d'i
rchu na bonnd distribution (4A)[jene
suis pas alle* a l'^cole, mais j'ai recu
une bonne correction].
t Diton, sm. (4T,A) : dkton, sen-
tence, maxime ; s'emploie aussi pour
signifier propos teger, le qu'en dira-t-on.
DIu, npr. (3S* ; 4T,A,R) : Dieu. Ala
trd prSya DXu (aR'a) [il a trop prte
Dieu ; se dit ironiquement d*un homme
qui a e*te* condamne* pour un grand m£-
fait]. Gran DXu d* Un6, | PrSnmafeni,
Usse* mon chvd (4A) [grand Dieu delt-
haut, prends ma femme , laisse-moi
mon cheval].
Se renconue sous la forme de Di,
dans Texpression crvti-pdr-Di, a 4T,A
et ailleurs, ou la forme usuelle est DIu.
—, pp. de d&vr%, devoir ; et pris subst.
(4T,A,R) : ce qui est du.
Ditli, sm. (3 Be) : seau en bois.
DIurA, adj. (3S,T) : mouilU, trempe
jusqu'aux os par la pluie.
— , vn. (4Aa) : exprimer le sue. £ fo
fire 1 dXurd la calXa (4Aa) [il fant faire
Igoutter lecaille*].
— , (4AI) : suppurer. Son md dXure
oncbr (4AI) [sa plaie suppure encore].
DIwdn&, sf. (4Ab,Ac"') idouane.
Dlwdne, sm. (4Ab) : douanier.
Dlwannd, adj. (*D) : jeune.
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DIWA-DOLI
i 4 3*
Diwaasd. sf. (2A) : gesse (llgumi-
neuse).
Diwftnti, sf. (4T) : bonne journ^e ;
aubaine ; trouvaille.
Djftrli, sf. (8B'm) : chaire dont le
rcbord est peu *leve\ V. dlarl&.
Djha, sm. (4TC) : jeudi ; djhou (5A);
dju (4T) ; djou (7J) ; d\ou (8B*m).
En sav. comme dans les dialectes
meYidionaux, le mot dies precede le de-
terminant, a Tinverse du fr. Djhou est
une contract, de dijhou, dejhou. Cf.
dvendre, dme'cre', etc.
Dlftta, va. ( 1 Ep) : coller, attacher.
DHac'he, sf. (3S') : glace.
— , poignee de chanvre.
Dtiala, va. (3S') : laper, boire comme
lechien.
Dion, sm. (4T,A,Ab, R ; 7J,Cm ;
8B'm): lundi.
Dlyon, sm. (4Ag) : legume farineux.
Dmft, sm. (4A,R) : mardi ; dmd (4A,
Ab ; 8B'm) ; dmdr ( 4 T).
Dman, adv. (4 A) : demain. £ wir
dlon, f travail* r& bin dman (4 A) [c'est
aujourd'hui lundi, tu travailieras bien
demain].
Dm&nda, va. (4T,A,R) : demander.
La vache dmandt lou bu (4T) [la vache
est en chaleur] = /' dimandi Id bu
ti\b):dmandt V j*d (4R).
Dm6crd, sm. (4T,A,R ; 8B*m) : mer-
credi; demicre (3S*).
Dmdnjhe, sf. (4T,A) : dimanche ;
dmenjhe (iDb); dmenjhi (4Aa) ; de-
menjhe (3S') ; dmijh8 (4A,Ab,R) ; dmi-
w(6A,U) ; dmindtf (8B'm).
Dans le frl. dimanche est du genre
fem. : La dimanche des brandons = la
dmtnjhidi bon'ti (4T) ; la dmijhe di
bunU (4A), di-$ alouli UA,Ab), di fd-
fl*(6A), de la vUlie (6U), f des iscar-
nav&s (G), di-^ iscarlavi (1 Db).
Dmi, sf. etadj. (4T,A,R) : demi. Na
dmi-jhornd [une demi-journeY|; mais
na jhornd 4 demie [une journ£e et de-
mie].
Dmwela, sf. (4T, A) : demoiselle;
dmwi\la (4AI); damwis'ild (6A).
— , (4A) : espece de limac,on dont la
coquille est contournee d'un filet bleu
fance".
Dna, vn. et sm. (8B\B'm) : diner.
Dobla, va. (4T): doubler; droblld
(4Ab);dobad(4R).
D6bl6, adj. et n. (4T,A,R) : double^
D6che, sf. (4T,Tm). Cemot nes'em-
ploie qu'au jeu de cache-cache ; il d^si-
gne le lieu (le camp, di rait-on, au jeu
de barres) d'ou part celui qui doit d£-
couvrir lesautres. T n'dpd tocha la dd-
che [tu n'as pas touche* le but] ; /' n'd
pd di ddche [tu n'as pas dit ddche,
c'est-a-dire tu n'as pas dit.« touched
barres »].
On Temploie en outre pour designer
le jeu mdme : jhoi a ddche. A Gex
(Ain) on dit jouer aux tdches ; dans le
Valais, a la totche (Blavignac, Emprd*
genepois).
Tout porte a croire que ce mot vient
de tochi, toucher, ainsi que la td usite"
a Annecy.
Aux Clefs, le mot ddche est aujour-
d'hui remplace' par tronpe. V. ce mot.
D6d& (la), npr. (4T,R) : Claudine ;
(la) Dddind (4T,A,R); (la) Llddd (4T,
A,R) ; (la) Llodind (4R) ; (la) Dddon
( 4 A).
D6d6, n. pr. masc. (4T,A,Ab,R) :
Claude; /. idrfd (4T, A, A b,R); Ldld(SC) ;
Dddon (4T,R).
S'emploie aussi comme nom commun
pour designer un homme lourd de
corps et d'esprit.
On peut remarquer a ce sujet qu'un
certain nombre de pr£noms d'un usage
fort re*pandu ont fini par prendre un
sens p£joratif. II suffirait de citer avec
Claude, Bernard, Jean, Benoit, Jacques,
Nicolas.
Doi\ va. et vn. (4 A) : jouer.
Dojeme, adj. num. (6Ac,B) : dou-
zieme.
Dote, adv. (3S') : voila.
Doli (4Tg). V. jhouli.
DolI6e,adj. (8B') : douillet, frileux.
D0II6, sm. (4T) : deuil ; dui (7 A) ;.
deul' (7M'a).
Dolisse, sfp. (1 El) : copeaux. .
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*44
DOLO-DRE
Dolor, sf. (4T, Al) : douleur ; dolb
{4A). Ce mot, comme le frl. douleur,
Vemploie ordinairement pour signifier
rhumatisme.
Dolyi, va. (3S') : m^priser.
Don, conj. (4A,Ab) : done.
— , sm. : pere nourricier (d'apres V.
Duret).
Don*, sf. (iD; 4T,A,A1) : belle-mere
(par rapport aux enfants du premier
lit) ; maratre.
D'apres Duret : nourrice.
Donleu, sm. (iA ; 4T,Ab) : abat-
foin.
Don'n$, sf. (5 A') : farine de mais.
Donn&, sf. (4Ab) : don, donation ;
dannd (4T,A1). En vx. fr. done (donne,
4oune) a le mime sens. « Le testament
d'Am^e III, comte de Genevois, dat£
de 1 37 1 , present de fairechaque annle,
le jour de TAssomption, dans la cha-
pelle de Notre-Dame-de-Liesse d'An-
necy, une done de quatre deniers a
chaque pauvre de la ville. La done
existe encore dans plusieurs paroisses
des environs d'Annecy. » (Godefroy,
V done 2). Cette coutume se restreint
aujourd'hui a une distribution de se-
cours faite aux indigents, lors de ia
sepulture d'une person ne richc ; elle
disparait de plus en plus.
DorA, va. (4T,A,R) : dorer.
— , vn. (4T,A,R) : durer. Mdri, ma-
rld-mi dan ; | U tin m' dUri, m' dure
tan I (4T) [m^re, mariez-moi done ; le
temps me dure tellement]. Daipwi /'
ti qi rli trin duri \ Mon Dlu q' dCi-n
i jha pIu d' dure* I \ Rli trin dor-
ra-t-ou tojhb ? (4R) [depuis le temps
que ce train dure, mon Dieu, que j'en
ai d£ja vu de dures ! ce train durera-t-il
toujours ?]
DorassS, sf. (3S\Tm) : chenaie.
D6ss$, sf. (2R) : cligne-musette, ca-
che-cache.
Dota\ sf. (4T,A,R) : dot.
Dou, (dou-%), adj. num., devant un
nom masc. (4T,A,Aa,Al,Av\R ; 3S\
Sd ; 7M') : deux ; dibu (6B) ; d\bik
(6Ac).
Devant un nom fe"m. : davi, dav-\,
(4T, Aa, Al, Av' ; 3Sd) ; dave (6Ac,B) ;
dawe (3S') ; dUi, dtiB-* (4A,R) ; d»e,
dwe-ifaM); dieu (7M).
La liaison avec dou, davi, d&i, n'est
pas partout usit£e, mais a Thones elle
est de rigueur.
Dans le frl. deux-ou-trois est sou-
vent employe* pour dire quelques-uns.
« Avez-vous encore beaucoup de pom-
mes de terre ? Donnez-m'en deux-ou-
trois » (en patois dutri (4T,A,A1). Voyez
ce mot.
Ddtt, dbUgd, adj. (4T,A,R) : doux.
Doutfr, va. (4T,A,A1,R ; 3S*) : 6ter,
enlever.
D6ve, adj. num. card. (iB') : douze.
D6z&, adj. num. card. (4T,A,R):
douze ; db^e (6B, Ac) ; dbve ( 1 B*).
Db\e mtli, trS^e misiri (6Am) [douze
metiers, treize miseres ; e'est-a-dire qui
exerce tantdt un metier tant6t un autre
est voisin de la misere].
Doz6n&, sf. (4A,AI,R): douzaine;
dotfnnd (4T,A).
DozI6m6, adj. num. ord. (4T,A) :
douzieme ; dojimd (4R).
Drabon, sm. (6Ac,Bv) : uupe,
DrabounirS, sf. (6Ac,Bv) : taupi-
niere.
t Dr&chGe, sf. (G) : r£sidu du beur-
re fondu.
Drai, forme du verbe dire (4R):je
dirai.
Drajhon, sm. (4A) : rejeton.
Dr&lyi, sm. (3Bs) : alisier.
Drasa$, sf. (4Ab,Al) : petite portea
claire voie pour jardin ; drwassd (4 Am).
Drd, dritd, adj. (4T,A) : droit; drai
(4Aa,Al,R) ; dra (6A,R). Tnli-vo driti
[tenez-vous droites]. Firi la dritd (4k)
[se tenir sur les mains, les jambes en
Pair].
— , sm. (4T,A,R) : droit.
— , adv. : droit-, en ligne directe;
juste, exactement ; pr£cis£ment ; seule-
ment. Dri X6 [tout droit en haut]. Aid
dri dvan vb [allez droit devant vous].
Mi fly & san arvd dri a anje euri (4T)
[mes filles sont arrivees juste a onze
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DRE-DRUJ
145
heures]. £ dri dinsi (4R) [c'est pr£-
cis^ment ainsi]. D'i-n i dri dou (4R)
[fen ai seulement deux].
Dri qi, loc. conj. (4T) : juste au mo-
ment ou, aussitot que. Dri q' d'i vnUvd
(T id parciprS (4T) [juste au moment
ou je venais de Fapercevoir].
Drt, sm. (4Ag) : cspece durable-pla-
ne, dont le bois est jaune. Ses feuilles
sont plus aigu€s et plus vertes que cel-
les del'e'rablc-plane ; son bois est aussi
plus dur. A Leschaux c'est avec ce bois
qu'on fait les patins des trafneaux.
Drwe (4 Al); dri (4T).
Drdf8, sm.(4Ab) : hommequisetient
droit, affectant des airs d'importance.
DrSssi, va. (4T): dresser ; drifi (4T,
Ab). £ drissi son ndfoT) [il leve le nez,
i! fait 1'important].
Dr6bli6, adj. et n. (4Ab) : double.
f Droit. S'emploie dans le frl. pour
cdte* droit, main droite : La maison est
au droit de celle de l'e*picier [a droite].
Voici ie droit et voila ie travers (G ;
4T,A) [voici Fendroit et voila Ten vers
de l'ltoffe]. On dit aussi : venez droit
[exactement] a midi. Ce sont !a des ar-
chaismes.
Drole, sf. pi. (4T,A1) : salsifis blanc.
Droleri, sf. (4R) : gratification faite
a la suite d'un marche\ e'pingles don-
ndes a la femme ou aux enfants du
vendeur.
Dr616, adj. (4T,A,R) : dr61e, comi-
quejjoli, gentil. A 6B, bizarre, origi-
nal. Pris subst. a 4T,A,R et f drdle
(G) : gar^on ; farceur.
Dromi, vn. (4T,A,Ab,Al,R) : dormir.
Divnd pi leu di dromissd \ Can d* si
diin ma mison? \ Di dromissd dlin la
right, I La titd dsu on binon. \ Y(l)
a bon lyi diin ma mison t \ Mi n' pd
par mi,\Al'ipi ma dUbld di find \
£p' son vali (4A) [devinez voir (done)
oil je dors quand je suis dans ma mai-
son ? Je dors dans la crdche, la t£te sur
une manne. II y a bien un bon lit dans
ma maison, mais il n'estpas pour moi,
ilestpour ma diablesse de femme et
pour son valet]. (LeMari Malheureux,
V. Ritz : Chansons populaires de la
Haute-Sapoie, 2' Edition, p. 65.)
DromlyS, sf. (4T,A,R) : petit pois-
son du genre lotte, en frl. dromille ;
ainsi nom me* probablement parce que
ce poisson reste assez longtemps immo-
bile au fond de l'eau, paraissant en-
dormi.
De pesson, de peiron , de bliajon ,
famaret, de sachot, de dremetie, de
mille canton, et la resta [du pois-
son, des vairons, des goujons, des la-
varets (?), des chabots, des dormilles.
des mille-cantons et le reste]. (Perrin :
Harangues en patois sapoyard impri-
mies en i685, in Repue sapois., 1897,
p. 3o.)
Dromlyeta, sf.(4AI): brunelle (plan-
te).
Dromlyi, vn. (4T) : sommeiller.
Dronn&, sf. (4A*) : crue subite du
Ch6ran, sans qu'il ait plu a Alby.
Drou, sm. (5C): trombe d'eau.
Dr6u, sm. (4T) : e*boulis, e*boule-
ment; drou (5C'a).
fcroftMSS') : Um.de dm.
Drouli, sm. (5A): pourboire, bon-
ne-main. Dans les actesdu moyen age:
drunlia (Histoire d'Aix-les Bains, par
M. le comte de Loche, p. 1 7).
Drouz&, sf. (7Jr; 8Bf): aune vert.
Dru, drwa, adj. (iD; 3S;4T,A,R) :
dru ; gai, e*veille*. Ntra cavald i drwa
(4T) [notre jument est en chaleurj. Pris
adv. : Uirbd cri dru (4T) [Pherbe pous-
se dru]. Le ftm. est droM a Samoens.
— , (3S) : bien fume*, nourri d'engrais.
Drujhe, sf. (4A,Aa,Ab,R) : engrais
(fumier, purin) ; drujhe (3S'); drud^i
et drutf (8B'm).
— , (3S'): la premiere herbe qui pous-
se apres la fumure d'un champ. Li pa-
che n'dmdn pd bliadri (beaucoup) la
drujhe (3S').
Druge ( 1 679, 1 A) : pre* en montagne,
situe* en contrebas d'un chalet. Ce pre*
donne de bon foin ; il est ainsi appele*
probablement parce qu'il recoit la dru-
jhe (fumier, purin) de ratable.
Dans la Suisse romande, drudje si-
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146
DRUM-DVAN
gnifie £galement engrais, fumier, et par
extension abondance, bien-£tre.
Puitspelu donne a drugi, druge s le
sens d'engrais, de fumier et aussi celui
de pousse excessive, surabondante.
Le vxfr. a druge que GodeVroy men-
tionne avec le sens hypothe*tique de
provision, et avec celui de multitude
(sens non moins hypothec que).
Un autre mot druge (derive* drugier,
tromper) signifie : jeu, ris£e, moquerie ;
il semble different du prudent et des
mots patois que nous citons.
Drum6 (de), forme du verbe dormir
(4Ab) : je dors.
Drwa (4T,A,R) : f£m. de dm.
Drwassft, sf. (4Am). V. drasse.
Drw6, sm. (4AI) : espece durable.
Dsandd, sm. (4T,A,Ab,R; 8B'm):
samedi.
On trouve en vxfr. des formes analo-
gues : dicendre (dissandre), dissade.
Lo dissandre, dans un acte bressan du
xiv siecle cite* par Godefroy, et lo dis-
sando, dans les Archives de Fribourg,
1418.
Dissande existe dans le centre (Creu-
se), disembre dans le Jura, dissambre
en Lyonnais, tandis que, dans la Bresse
louhannaise, on a une forme analogue a
la forme fr. : sambadi, sombadi, ou le
d£term. precede le mot issu de diem
(sabbatidiem).
Dsu, adv. et pr£p. (4T,A,R) : dessus,
sur. En parlant vite, on prononce tsu
dans quelques localitls.
D' n& rin dsu min (4T) [je n'ai rien
sur moi]. Mtd d$d ia tabid c' q'e" dsu
(4T,A) [mettez sous la table ce qui est
dessus]. Si dsu d\6 (4R) [sens dessus
dessous]. £ riste in dsu d' me' (4R) [il
demeure a l'£tage supeYieur].
*{• En frl. comme en patois, on em-
ploie dessus improprement dans certai-
nes phrases. II m'a marche* dessus le
pied; il a crache* dessus son habit; il
est dessus (dessur) moi.
Dessus employe* comme pr£pos. est
un archaisme reste* dans la langue vul-
gaire. Vaugelas a impose* la regie en-
core observed actuellement. D'apres lu't
on doit dire pour parler purement : il
est sur la table, sous la table, dans la
maison, hors la ville (et non dessus.
dessous, etc.). Vaugelas permettait aux
poetes I'emploi des composes ; mais
l'Acadlmie observait d6ja que cette fa-
9on de parler « dedans la ville > n*e*tait
plus permise aux poetes.
— , pris subst. : ledessus, la partiesup*-
rieure d"un objet ; avantage, superiority:
avi IS dsu (4A,Ab) [avoir le dessus].
Du, durd, adj. (4T,A,R) : dur.
Duandre, va. (aAj) : joindre. A plih
duan [a pieds joints].
Doann6, adj. (aAj) : jeune. Diminu-
tif : dUannB, Btd.
t Dubelloir, sm. (4 A) : cafetiere en
fer-blanc ou en terre. On donne aussi a
ce mot le genre f&ninin.
DM (z) (4 A) : teminin de dou, deux.
Du6nt&, sf. (4T) : journ^e de labourou
Ton a travaille* du matin au soir sans
de*semparer ; aubaine.
— , : mesure agraire £quivalanta un
tiers de journal (St-Paul).
Duhop! interj. (4 A) : dia, a gaucbe
(t. de roulier).
Dili, sm. (7M*a) : deuil.
Durdl, sm. (7J) : Arable.
Dutr6, pr. ind. (4T,A) : quelques-
uns, quelques-unes ; dutrdi (4AI) ; dao-
trdi (4Aa). BaiXZ-m'in dutri (4T) [don-
ne-m*en quelque-uns]. PrSnU^-en dao-
trdi (4Aa) [prenez-en un peu]. Ne se
ditque des choses qui secomptent. Lit-
toral. : « deux ou trois ». La contrac-
tion de dou, dave, due et de ou n'a ja-
mais lieu quand ces mots conservent
leur signification premiere.
Duv&, sf. (4T) : douve; deuvd[2ky,
3S';4Ab).
Dvan, adv. et pre*p. (iT; 4T,A,R) :
devant, en avant. Mtd-vo dvan (4T,A)
[mettez-vous devant (s'il s'agit d'occu-
per une place) ; allez en avant (s'il s'a-
git de se mettre en route)]. Modd dvan
jhor, dvan la ni (4T) [partir avant le
jour, avant la nuit]. £ n'in povi mi, i
s' critvi jhd dvan (4T) [il n"en pouvait
fc
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DVAN-DZO
*47
plus et se croyait dlja sur le bord de la
fosse].
Li dvan, pris subst. : le devant, la
face.
f Comme en patois, dans le frl. </e-
wm/s'emploie sou vent pour avant. C'est
un archatsme. Exemple : je ne veux pas
partir devant toi [avant toi].
Dvan qi, loc. conj. : avant que. Cf. :
La Fontaine : «c Et devant qvCWs fus-
sent Iclos | Les annoncait aux mate-
lots. »
Dvanti, srn. (4AJ) : tablier. Ce mot
ties employe* dans plusieurs regions li-
mitrophes de la Savoie est remplace*
ordinairement par feudd. A Saint-Jo-
rioz, il commence a tomber en d£su£-
tude. Semble inconnu a4T,A,R,Aq,Ab.
On trouve dans Amyot : « Y avoit de
jeunes hommes ceincts a travers le
fond du corps de beaux devante^ ou-
vrez a Taiguille » (Vie de Paul-Emile).
En 1 684 , on a la forme devantier
(iA).
Dv6, pr£p. (4T,A,R) : vers. Dans le
frl. devers. Ex. : on se verra devers le
tantdt (4 A ; G), c'est-a-dire dans l'apres-
midi, dans la soiree. £ dvi la ni, can
on 5* riteurni, I D"i mon ptlou Dian
q y UstvSnU u bdu (4R) [et vers le soir,
quand on s'en retourne, j'ai mon petit
Jean qui les (les boeufs) soigne a rata-
ble].
Dvdndrd, sm. (4T,A) : vendredi ;
dvindri (8B'm); dvidrd (4A,Ab,R);
dvidre (6A) ; devendre (3S*) ; dvendre
(iT,D ; a A ; 3B,R ; 4Aa,Tb) ; dvundri
(4Ad,Tg). U gran dvindrd (4T) [le
yendredi-saint] ; 12 dvindrd sin (4T,A).
En vx. fr., bon divenres, grant diven-
res, long divenres, d^signent aussi le
vend red i-saint : « Lou jor dou grant
dipanre » (cite) par Godefroy).
M£me£tym. que le fr. vendredi, Ve-
neris diem ; mais, comme pour les
noms des autres jours, dans les parlers
Savoyards di precede le d^terminatif.
Dw&n&, sf. (4T,A) : douane ; dlwdnd
(4Ab,Ac'").
Dwani, sm. (4T,A) : douanier ; dlwd-
ne-(4Ab,Ac m ). Syn. igdplan (4 Ab, Ac")
cheutd-bosson (4Ab).
Dw6, sm. (4R,A) : deuil.
Dwel, va. et vn. ( 1 B*) : jouer.
Dz* (i) , (4T,R; 5 A') : forme du
passe* d£fini du verbc dire, 3' pers. du
singulier. On trouve la forme pleineen
1 8 1 6 : Napatsannd in regardin le ri
i la rinnd (le roi et la reine de Sardai-
gne) s 'icria : 6 I com y on bdndgrdce I
La rinnd Uintindl, i lui de^a in prou
bon savoy dr: £ ti aussi f fd bdndgrdce I
(5Q [Une paysanne en regardant le roi
et la reine s'^cria : «c 6 comme ils ont
bonne grace 1 » La reine 1'entendit et
lui dit en fort bon Savoyard : « Et toi
aussi, tu as bonne grace 1 »]
Dzapa, vn. (8B") : japper, aboyer.
Dz8, (d^i), pr. pers. (8B'm) : je, moi,
employe* comme sujet. Cwi ch-ou q'a
fiicinPDtf. (8B'm)[qui est-ce qui a
fait cela? Moi]. — Si-dtf d%<t [est-ce
moi ? (suis-je moi)]. — Si d\l [c'est
moi]. Sur cette forme, cf. L. Vionon :
Les Patois de la Rigion lyonnaise, in
Rev. de Philol.fr. et de Littir., t. XIII,
p. 28.
— , n. pr. (8B'm) : Dieu.
— , passe* de*fini du verbe dire (4*[\A,
R). £^*[iidit].
Dzecl6, sm. (8B'm) : clifoire.
Dzdl, sm. (8B'm) : geai.
Dzdn, d\in t d\in's. V. jhdn.
Dzerba, sf. (8B"m) : gerbe.
Dzern&, sf. (8B'm) : poule.
Dzi, adj. n. card. (5Ca ; 6Ac,B) :
dix.
Dzijeme, adj. num. ord. (6B) :
dixieme; d^ijiime (6 Ac).
Dzin, d%i, d^an, formes du verbedire
(4T) : nous disons, vous dites, ils di-
sent.
Dzd, pre>. etadv. (4T,A,Ab,Al,R) :
sous; dessous. D^d lo-\ i (4A) [sous
les portiques]. 2? m'n instrumin d$d /'
bri, d' m' in vi dri cm* onnd bdrd (4A)
[et mon instrument sous le bras, je m'en
vais droit comme une barre.L. Terrier];
^d(4Al) ;*o(5C).
— , pris subst. : le dessous, la partie
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DZOL-DZWE
m objet \ inferiority, dOsa-
? U d\b (4A,Ab) [avoir ie
tionOtique, on peut remar-
\ dessus correspond une
tandis que dessous est
ar d\b : dans un cas la
e, dans l'autre la sifflante
flante dure (ds) reprOsente
? susum (sursum) ; la sif-
(d%) correspond aussi a Ys
subtus ; mais, dans le se-
a M influence* soit par *
su du groupe de conson-
)lut6t par la dentale douce
ot compose*. On a le ph£-
se dans les localitls ou dsu
tsu ; c'est alors la dentale
ruse a l'accommodation :
elle est devenue forte sous 1'influence
de la spirante forte qui suit.
Ainsi que dessus (v. dsu), dessous
s'employait jadis comme proposition,
avec tous les sens du mot sous. Les pa-
tois ont conserve I'ancienne libertl. En
Savoyard par- exemple, d%6 s'emploie
ind internment comme adv. ou comme
proposition.
Dzolbre, sm. (4T): gousset(creuxde
Taisselie) ; mot formO de d%6 V bre
(dessous ie bras).
Dzou, sm.(8B'm) : jeudi.
— , interj. (4A) : courage, en avant!
Dz6ti, adj. num. card. (6 Ac) : deux.
DzdujI6me, adj. num. ord. (6 Ac) :
deuxieme.
Dzw6dr£, va. (8B*) : joindre ; accou-
pler (en parlant des bceufs).
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QRAPHIE ET PRONONCIATION. — L'e muet, IV ferine* et l'e ouvert sont represen-
ted par e sans accent, par 4 avec Paccent aigu, et par e avec l'accent grave, exactement
comme en francais. L'e sans accent est toujours muet, mfime s'il est suivi de deux con-
sonnes (st, sp, rl, ss, etc.). Ainsi restd (rester) se prononce re-std et non res-td.
Outre ces trois sortes d'e, nous en avons deux qui n'ont pas d'analogues en francais ;
nous les repre*sentons le premier par e" ou e\ le second par 4.
I. Nous repre*sentons par 8 ou par 4 une sorte d'e que nous appelons demi-sourd, et
qui est interned iaire entre IV muet et IV ouvert. (Pour plus de details, voir 1'Intro-
duction.)
Quand cet e est atone et tres bref, on lVcrit 4 : la mari (la mere). La graphie 4 in-
dique une forme plus accentueV ou plus longue ; par exemple, quand cet e est sous l'ac-
cent tonique : pistole (pistolet), find (femme). ou dans certaines finales de mots place's
tres souvent a la pause (ex. : les terminaisons des infinitifs en re : 4nt4ndr8 (entendre).
Quand la prononciation de cet e est tres longue et trafnante, on eVrit Se : bu>€e (bois)-
Ajoutons que la prononciation d'une finale atone oft rant cet e demi-sourd varie sensi-
blement pour un mfime mot d'une commune a l'autre, d'un e"cart a un autre e'cart et
parfois dans la meme locality. Elle varie aussi suivant la place du mot dans la phrase
et les articulations qui le suivent.
II. La voyelle 4 (surmonte"e de l'accent circonflexe) est la notation d'un son beaucoup
plus ouvert qu'en francais : dri (droit).
Nous repre*sentons par in une voyelle nasale qui est interme*diaire entre an et in,
plus proche cependant de in que de an (intindri).
En resume* le patois Savoyard, outre les voyelles nasales, a cinq sortes d'e : l'e muet,
riferme', l'e ouvert, Y4 (4) demi-ouvert et IV tres ouvert.
&, conj. (4T,A; 5C; 8M, etc.) : et.
— , pr^fixe, a la mfime origine et la
meme valeur que le preT. fr. 4 : 4cliard >
4clairer. Mais le preT. 4 (in) correspond
au preT. fr. en.
£ est aussi une lettre prosth^tique.
On la trouve comme en fr. devant les
anciens groupes initiaux sc, st, sp, de-
venus ic, it, 4p. Le patois, comme le
fr. vulg., ajoute encore cet i prosth. a
certains mots d'originc savante com-
mencant par les mfimes groupes : esta-
tue, esquelette.
En fin on trouve, mime dans le frl.,
cet 4 prosth. au commencement de plu-
sieurs noms, ordinairement employes
au pluriel : les Hies, 4ciseaux, 4tenail-
les, 4reins, 4bretelles, ipinces, etc.
— , forme du verbe avoir (4T,A,R,
etc.) : d' 4 ou jK 4 [j'ai].
— , forme du verbe subst. (4T,A,R ;
5C, etc) : f 4 [tu es] ; D6d 4 mdr (4T)
[Claude est mortj. Devant voyelle : 4-t.
Avec ellipse du sujet : 4 vr4 (4A) [c'est
vrai]. £ na bon % uvrd (4Aa) [c'est une
bonne oeuvre, un bon travail]. 2? dhve
jhwanni flU (4Aa) [ce sont deux jeunes
filles].
— , forme de l'article pi. contract^
(4T,A, etc.): aux. Devant voyelle 4-%,
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i5o
e-*. D4 n'arteurriri pl4-t 4 ni [je ne
retournerai plus aux nids].
Nous avons cit^ (v* alouU) la rimail-
le : E~i (i-t) alouUl la fin* igroussd I
L'emploi de Tarticle et du nom au plu-
riel suffirait a infirmer Phypothese de
V. Duret (Gramm. Savoyarde, p. i3):
il voit la « un criqui correspond proba-
blement au latin ad oleum, a l'huile, et
qui s'adresse aux jeunes et aux vieux
mari£s sans enfants, com me pour leur
dire : Soyez fertiles a I'instar de l'oli-
vier qui renaft de la souche. » Le sens
nous parait beaucoup plus simple : aux
noisettes, puis aux friandises 1 frian-
dises !
— , pronom de la 3" personne, msc.
ou f6m., singul. ou pluriel, suivant les
locality. En ge*ne*ral on a 4 devant con-
sonne, al ou 61 devant voyelle. La dis-
parition complete de / devant voyelle
(pour le pron. sujet, sing, masc.) semble
trfcs rare.
D'apres M. L. Vignon (Les Patois de
la Region lyonn. : Les pronoms sujets,
in Rep. de Ph. de M. Cledat, t. XIV,
p. 7), le nord et Test de la Haute-Sa-
voie appartiennent au domaine de 4, il
devant voyelle (comme pron. sujet
masc. sing, de la 3* personne). On em-
ploie 4 (41) dans Parrond. de Thonon
presque entier (a iT,Ta,Ts,Tm',B,D,
Ac'; 2 A* ; 3T,S',C\ et au sud jusqu'a
Veyrier). Au sud-est du d£partement,
on emploie a (al) ; a l'ouest 4 (al).
Plus loin (p. 1 7), M. Vignon deMimite
le domaine de a (al) et celui de 4 (al).
Dans les Savoies, dit-il, a (al) occupe
au nord du domaine de i (il) une large
bande de terrain qui va du Rhdne au
Mont-Blanc et au Petit-Saint-Bernard;
elle comprend le nord de Tarrondisse-
ment de Chambe*ry avec 5Ad,Ag,Ao,
C, CI. Un peu plus au nord, on dit 4
devant cons., al devant voy. ; la limite
semble fitre a Saint-Girod (canton d' Al-
bens), ou Ton trouve a la fois 6 eta de-
vant consonne.
On emploie 4 (al) entre le domaine
Savoyard dea(a/) d'une part, le pays de
Gex et le nord de la Haute-Savoie, oil
Ton ne connaft que 4 (el ou 61) d'autre
part. Cest a Saint-Girod et dans les
Beauges qu'on commence a con stater
le phlnomene : 4 et a coexistent devant
voyelle ; devant consonne, on n'emploie
que al. A 5 A* commence le domaine de
4 (al) ; il comprend 4A\Fd,Aj,Am m \
Rv'; 3B; iB'; 2Rp,J,C,Ca,F,S,Sb,Sd
(p. i8,sq.).
£ est aussi le pluriel masc. du pro-
nom sujet de la 3" personne. Ainsi a
4Fd,Am"" > Rv t ; aSd,F. A Desingy(f6irf,
p. l 2 8) le pluriel est quelque fois i, plus
souvent 4 devant consonne, toujours
al devant voyelle. On signale encore i
devant consonne et y (?) devant voyelle
a Grignon (p. i32); 4 (el) a Valloires
et a Saint-Offenge-Dessous.
Comme pronom sujet ffcm. sing, de
la 3' personne, 6 (41) est isole* dans la
Savoie, a Grignon (ib. XIV, p. 190).
La forme 6 est aussi employee au
fe*m. plur. dans un certain nombre de
locality de la Savoie et de la Haute-
Savoie (cf. id., p. 278, sqq.)-
— , pronom sujet neutre (4A, etc.) :
il, ce. 2? sar4 bon de f4r6 dinst (4 A)
[il serait bon d'agir ainsi]. Lo dtvi ? q
4 sef4 dtgla vilU guitdr&l (4A) [les de-
voirs? qu7/ (en) soit fait de cette vieille
guitare]. £ plu (4A) [il pleut] (mais
avec interrog. iplu-t-ou ?)
Dans son article sur le pronom neu-
tre sujet (Revue de Phil.fr., t. XV,
p. 1 5, sqq.), L. Vignon releve les faits
suivants concernant nos regions : « Le
domaine Savoyard de 4 (4y, y) fait suite
a celui de l'Ain. II s'ltend audela du
Rh6ne, a travers le domaine de 1 (y)i
qui comprend le nord de la Haute-
Savoie et l'ouest de la Savoie, et s'a-
vance a Test et au sud jusqu'a 6 A et
8M ; aSd (ou Ton emploie aussi bien
1 (y) que 4 (y) est sur la limite. Mais
on ne connatt que 4 (y) a 4Fd, Am"",
Rv*; 2F ; 6Ag\Am' ; 4(ey)k6G ; 5A'£.
A 7Ah', le neutre tend a s'assimiler au
masc. j(i7), mais on dit encore 4plou.
(Voir aussi id., p. 21 et 22J.
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' E-EBOI
i5r
B (2-r), forme du verbe substant. :
est. Se sous-entend souvent dans cer-
taines locality, surtout dans celles ou
le pronom //est repre*sente* par al. Al
maladd (4 A) pour at 8 maladd; ainou-
tr& (4 A) [il est notre (a nous)].
Se sous-entend souvent aussi lors-
que le pr. est accompagne' de : ne pas.
£ n'pd ict (4T) [il n'est pas ici].
Voyez 4 (forme plus accentu^e du
meme verbe subst.).
ft, pron. de*m. neutre (iT,Ep) : cela".
Co t-4 ? ( 1 Ep) [qui est-ce].
— , prlfixe (autre forme 4n), corres-
pond au preT. fr. en.
— , pronom et adv. (4A,A1,R; 5C ;
6A) : en. D'4 vnlo (4A) [j'en viens],
Devant voyelle 4-n. Remarquons, a
propos de ce mot, que dans le nord la
voyelle nasale correspondant a en fr. se
prononce glnlralement an, dans le midi
en ; dans le centre on a 4. A Annecy et
a Chamblry, les uns disent 4, les au-
tres in.
— , pr6p. : en. L6 bid son 4 Jleur
(6A)[les ble*s sont en fleurs].
— , sm. (4F) : if. V. ft.
— , sm.(4A) : air.
— , sm. (4A,A*g) : portique, arcade.
D\6 lo-\ 4 (4A) [sous les portiques].
Cest le titre d'une chanson de L. Ter-
rier.
La chute de 1> finale dans le patois
d'Annecy est normale. Bien que le chan-
gement de a tonique entrave* en 4 soit
a^sez rare, il n'y a pas de. doute que
lo-\ 4 (4r) ne vienne de la mfcme source
que lou-\ ar.
. fibaUd, va. UAb) : emballer.
— ($'), vpr. (4Ab) : s'emballer (en par-
lam du cheval) ; se f&cher (corresp. au
fr. vulg. s'emballer).
£b£l&, vn. (4AI) : s'enfoncer dans
un terrain boueux ; s'embourber; 4b4u-
id ( 4 R).
I&bal6i', va. (3S) : amuser, e'gayer.
Ifd bi tou-% 4balbi onna wir'4 [il faut
bien les amuser un peu].
£bar&, 4barassi. V. dnbarft.
ibarbft, va. (4AI) : trier la paille de
seigle. Les tiges dont on ne peut tirer
parti pour empaillerles chaises ou pour
faire des bottes de glui et qui sont lais-
se*es pour litiere s'appellent ibarbari,
sf. pi.
ftbarbolyi, va. (4AI): salir, barbouil-
ler (le visage).
£barchi, pp. 4bartia , va. (4AI) :
£br£cher. Se dit surtout d'un outil tran-
chant.
l£barcllft, va. (4A,A1) : e*blouir. is
m'4barclU [cela m'6blouit, cela me
trouble la vuej.
£bar£hi, vn. (4AI) : faire de violents
efforts pour soulever ou de*placer un
objet.
ftb&rid, sm. (4AI) : barre ou planche
servant a se*parer les Mtes dans une
e* table.
ftbarjhi, va. (4Ab) : he"berger.
]£barm6tft, va. (4AI) : de*mantibuler,
mettre en pieces; 4barm4td UAb) ;
4barm4ntld (4T,Tj) ; 4barmentld(^k^)\
ibarmintd (3S').
ftbarwatft, va. (3S') :e*blouir.
ftb&ulft, vn. (4AI) : enfoncer dans un
terrain boueux, mouvant.
]£bftze, sf. (4T) : vanne.
£b6i', va. (4T) : contrarier, ennuyer.
/ ni 4b4'iv4 d'ald ghi lui (4T) [cela me
contrariait fort d'aller chez lui].
Dans le Noel de 1 63o, en patois des
environs d'Annemasse, publie* dans la
Revue savoisienne f 1 885) , on lit :
« Adam se ve ben ebay \ Quan e* se ve
dinse banni. »
A. Constantin a lu 4-ba-i, qu'il tra-
duit par e*bahi. II proposait plus tard
une autre lecture, d'apres la note ma-
nuscrite qui suit : « J'ai cru devoir
lire 4-ba-i et le traduire par e*bahi, mal-
greT accent qui surmontel'a. II est plus
probable qu'il faut lire 4b4'i. »
£b6td, va. (4Ab) : ennuyer, emb6-
ter.
ftbiannft, adj. (4T,A1) : de*guenille*,
d£chire\
l£M6, sm. (5C) : coque d'une cha-
taigne.
ftboiold, vai (aAj) : e*brancher.
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152
EBLI-ECAR
^bllochtS, sf. pi. (4Ab) : ciseaux.
V. blotsfitS.
fiblousa, va. (4AI) : tromper, duper.
En fr. populaire : blouser.
Ebd, sm. (4A,A1) : grand feu, feu de
joie.
]£bdche, sf. pi. (4Ab) : parol en plan-
ches qui va des murs au pignon. L\
iboche son pbrU (4Ab) [les planches de
la paroi sont pourries du c6te* du pi-
gnon].
fibochu, sm. (6A) : entonnoir ; 4bo-
fUu (4Ab) ; ibofXu (4AI) ; ibotUu
(4A.R).
Le vx. fr. a embossoir.
Dansle Bas-Valais (Vionnaz) : e'boxo;
Fribourg : enbosson (petit entonnoir);
lyonn. imbossu.
De bosst tonneau, avec le pre*f. €(n).
£bocn&, va. (3S*) : morceler.. re'duire
en petits morceaux. R. bocon.
fibofa, va. (4AD) : avaler glou tonne-
men t, bafrer.
£bol!ata,adj. (3S'): a plis bouffants,
mais laches (en parlant des vfctements);
disgracieux dans sa maniere de s'habil-
ler (en parlant des hommes replets). AI
to-t dbolKatd (3S*) [ses vfitements sont
trop larges].
itbonba, va. (4AI) : bossuer, bosse-
ler.
]£bornyi, va. (4T,A,A1) : 6borgner;
abornU (8M).
£borzal&, sf. (4Ab) : airelle-myrtille
(fruit). Dans le frl. ambresaile (voir ce
mot). On peut ajouter la citation sui-
vante : « L'ours se preMasse au temps
chaud sur un lit cTambresailles. »
(J. Replat : Voyage au long cours sur
le lac d'Annecy.)
fiboutft, va. (4A,A1) : prendre, ser-
rer avec les deux mains.
— , sf. : poign£e a deux mains. £boutd
d'fi^Pib) [poigne*e defoin]; iboutd
d nwi{^k\)\\^s deux mains pleines de
noix ou des noix plein les deux mains].
En lyonn. emboto et embouUe : « ce
que Ton peut saisir avec la main ; une
grosse poigne*e » (Puitspelu).
fibraMU, adj. ( 4 Ab) : d6braille\
£brecA, va. (4T,A; 3S) : casser,
briser.
fibrechi, va. (4T,A): 6brtchtr;ibar-
c/»( 4 Al).
— , part. p. : fbHchh (4T) ; ibrttth
( 4 A) ; ibartXa (4AI).
f fibretelles, sf.pl. (4A) : bretelles.
£brdyi, vn. (aAj) : gesticuler.
fibrgyi, va. (4AI) : chercher a obte-
nir quelque chose par tons les moyens.
fibriclla, va. (4R) : £blouir.
f fibriquer, va. (G) : dSchirer.
£brot&, va. (4T,A,A1) : 6ter les bran-
ches d'un arbre trop touffu ; £laguer,
£monder ; £pamprer la vigne. R. brb :
brindille, bourgeon.
tbruchi, va. (4T) : 6parpiller, £ten-
dre; ibrutU (8B'm). Ebruchi l' fen
(4T) [cparpiller le foin pour le faire se-
cher].
februchon, sm. (4AI) : especede po-
chette faite avec Te*corce de sapin pour
la cueillette des baies des bois.
£bwa, va. (4AI) : faire rentrer le De-
tail a Te" table ; ibwd (4AD).
]£bwatt, adj. (4T) : embroui!le\ em-
me1e\ Sedit d'un 6cheveau.
£bw6c'hal&, vn. (3S') : bouffer.
£cacatire, sf. pi. (4Ab) : lieux d'ai-
sance. Vi initial est une Iettre prosthe-
tique ; e'cacati (4A, R) et f tcacatiers
( 4 A).
£cafanyi, va. (4AI) : ^eraser, broyer.
On trouve le part, ecaphagnia, en
1564: ecaphagnia comet lo [14] nue
[£cras6 comme des noix].
Istedfe, sf. (4Ab) : 6chasse.
£c&lyi, va. (4T,A,R) : 6cailler ; eatr-
quiller(les jambes). T'dpwivid'chanbt
q* s'icdlldn, \ D'dtrd q y ddlWn ; | T-n
dpwi pKu cmS V CurossS (4R) [tu as pu
voir des jambes quis'^carquillent, d'au-
tres qui fauchent; tu n'en as point vu
comme celles du « Curosset ».]
^canbdie, sf. (6A) : enjambee.
itcanpi, va. (3S') : disperses faire
partir.
6car, sm. (4T) : e*cart.
]£cdr8,va.(4Ai):battreIe bl£; icourl,
4kSurS (6A).
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ECAR-ECHE
^eraser, bro-
i53
gcarfalyi, va. (3T,S'
yer.
£carmiotA, va. faA'g) : ^eraser, pul-
veriser.
&c*xp&, sf. (3S') : en jam We.
£carp&, va. (3S*) : enjamber.
ficarqevelA, va. (aAj) : disjoindre.
Li deuve de ci bochb san tote icarqe-
veldte [les douves de ce tonneau sont
toutes disjointes].
£cartA, va. (4T,A) : ^carter; icartd
(4Ab).
ficatmSlionA, va. (4 A') : briser, met-
tre en pieces.
£caw&, adj. (3S*) : sans queue.
6$hAl&, sf. (8B'm) : etoile.
£cJiA1A, va. (4AI) : empiler du bois
scie\ De ghdld [tas de bois scte et em-
E$hanbal&, ou inghanbald, va. (4 A) :
mettre une jambe entre ceiles d'une au-
tre personne; ighanbd faAty.D'i manqd
cTarbatd, e\m*avi ighanbald [j'ai failli
rouler par terre, il m'avait donne* un
croc en jambe].
— (s') f vpr. (4A) : sefatiguer en se te-
nant debout.
— , v. re*ciproque (4A) : s'embarrasser,
s'entortiller r^ciproquement les jambes.
I-vdd'agacin ? on s' tripe, on s'ighanba-
tf(4A)[avez-vous des cors ? on se mar-
che sur les pieds, on se donne des crocs-
en-jambe]. (L. Terrier : Le Ronnri.)
Echandavu, sm. (4A,Ab,R) : chene-
votte; ig hang lyu (4R ; 5 A') : V. chan-
davu.
£$hapA, va. (4AI) : mettre un escour-
geon, e'est-a-dire des lanieres decuira
unfteau; ighapd 12 Jli [mets l'escour-
geon]. En lyonn. ichappe.
&$hap£, vn. (4Ab) : s'esquiver, se
soustraire ; ighapd (4A).
£$hapli, va. (4AD). V. SnchaplA.
6chApre, sm. (6Bv) : ciseau (de me-
nuisier).
Eschapre (1679, *A) d£signe un ci-
seau de charpentier gros et plat. On
irouve aussi : Un eschappre affqrmieux
un autre doiia\ (?) ; Un eschappre^
dolliard (1690, iA).
En vx.fr. eschalpre dlsigne un cou-
teau a racier ou a gratter, racloir, grat-
toir, poincon, etc.
I&charbotA, va. (4T,A,AI) : £bourif-
fer; emmeler.
£charboton, sm. (4AI) : echeveau
embrouilte; igharbolion (4T).
fichargotA, va. (3S') : gAcher quel-
que chose.
6$hArl&, sf. (4AI) : echarde.
ficharni, vn. (8B'm) : etendre de la
litiere.
EcharpA, va. (4T) : Sharper.
fichAwdiu, sm. (4AI) : bassinoire.
fichecan (en), loc. adv. (aAi) : en
pente douce ; en biseau.
6ch£f6, sm. (4A): cuvier; ighi/6
(4AD); ighirfd (4T). Syn. : tnS (4AI ;
5 Ab) ; batKoli (6 A) ; jirld el \irld (6 A) ;
bacan (8B*m);r«^ (4T).
Escheffo^ ( 1 6 1 8, 1 A) : cuvier.
I«"ch6lle, sf. (2AJ) : echarde.
tic'hemi, adj. (3S) : dess£che\
fic'hen, sm. (3S) : souci. A I e san-%
ic'hen [elle est ne*gligente, eile se sou-
cie peu de ses propres affaires].
fic'h6r, sm. (3S) : essart, terrain d£-
friche\
£$h6rf6, sm. (4T) : cuvier pour les-
sive. De ghdrfd [chauffer].
£$hdrl&, sf. (4 A ) : ^pine; e*charde,
petit 6clat de bois entre* dans la chair;
au figure : personne e*tourdie, Stour-
neau.
£$h&tre, sm. (3S') : clifoire (espece
de seringue que font les enfants avec du
sureau). Sedit : ighitr6(^T ,A);istriclHd
(4Ab) ; itriqi(4A\) ; f icliffe (G) ; d\Zcli
(8B'm) ; qetri (6Bv); ictr'i (6A); a 4R
et dans l'AIbanais, ikifli.
"fi$h8udfc, va. (4T,A) : 6chauder ;
echauffer; ighddd (4AI). Qha ighadd cri'
Vigd ghddd (4AI) [chat echaud6 craint
l'eau chaude].
— , sf. (4T) : e*chauffement ; igh'iu.
ddU (4Ab). D'i pri na bon* ighiu-
dd U 2 dighardXin V gharie a" fi (4Ab)
[j'ai pris un bon £chauffement (j'^tais
tout en nage) en d^chargeant le chariot
de foin].
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1 54 ECHE
£c'heur&, vn. (3S) : espionner, s' in-
former sournoisement.
£$heutre, sf. (3S') : £teule. V. 6tro-
bl&.
£$h$v6, sm. pi. (4T, Ab) : fanes
des raves, des carottes, des betteraves.
Lou-% 6qh&v6 di rdv$ 4 di pasnalU [les
fanes des raves et des carottes].
IsJchSviSu, sm. (4T,Ag) : de*vidoir;
tchtviu (4AI). F£r8 /* 6ch8i>iBu (4Ag)
[faire la roue (terme de gymnastique)].
fi$hil&, sf. (4T,A1): e*chelle; itUld
(4A,R) ; istUl* (6A). Dans le frl. ichelle
s'emploie pour ridelle.
fichind (s f ), vpr. (4Ab) : s'^chiner.
l£$hdfd, va. (4Ab) : ^chauffer; tgheu-
Jd ( 4 A).
Echdudldu, sm. (4T) : bassinoire.
fi9hr61&, sf. (8B'm) : fraise.
£$hr8US, sf. (8B'm) : Grille.
t Aciseaux, sm. pi. (4T,A,R) : ci-
seaux.
£clial&, va. (4T) : ^eraser un objet
mou.
En vx. fr. esclafer, £clater. Eclafer,
dans la Suisse romande(Vaud, Neucha-
tel) signifie ^eraser, particulierement en
parlant des fruits. Actuellement le r6-
fle'chi s'esclafer (s'iclafer) est employ^
dans beaucoup de regions avec le sens
de : £clater de rire.
£cli*p&, sf. (4T,A,A1) : Pelisse, £clat
4e bois. Dimin. tcliapon (4T,A,Ab,
Al,As) : copeaux produits par la hache
de charpentier ; buchette. Lou-% ictta-
pon de sin JosS (4T,AU [gros flocons
de neige qui tombent au printemps vers
le 19 mars. Dans le frl. Ics copeaux dc
saint Joseph].
On a en vx. fr. esc lap e : £clat. « Et
venant au choeur ou estoient les pau-
vres soeurs, vont deschapeler les belles
images devant leurs yeux, faisant voler
les esclapes par dessus elles, qui leur
donnoient de mauvais coups. » (Le
Levain du Calpinisme, p. 1 44, 6d . 161 1 .)
Le lyonn. a le simple cliapes, a cdte*
de icliapes (a Lyon iclapes), le dimin.
cliapons, morceaux enleve's aux £chalas
pour les dresser, et le verbe dcliapd.
i-ECON
ficllapft, va. (4T, A,A1) : fendre, bri-
ser, faire voler en 6clats ; d^chirer (en
parlant du linge).
£clIapon. V. 6cll&p&.
£cllar&, va. (4T) : £clairer ; MUrd
(4A,R). Dans le frl. 6clairer s'emploie
pour allumer. Eclaire\ le feu, le four-
neau, la lampe. Inversement on dira
pour£clairez-moi, almd-me* (4T,A), al-
na-me* (4Aa).
ticllati, sf. (4A ; 3T) : fronde.
ficlIatA, vn. (4T,R) : Plater.
f&cliffe, sf. (G) : clifoire.
£cl6p&, die, adj. (2AJ) : qui n'a pas
les jambes droites ; qui est penche* de
tous cdt6s (se dit des c£re*ales sur
pied).
A 4A, iclopd estle nom qu'on donne
aux hommes de l'arm£e auxiliaire.
icmafl, va. (4AI) : burner.
ficni, sm. (3C) : £pine-vinette.
6c6, sm. (4T,A,R) : e*cot (quote-part
d'une defense faite en commun).
— , cotret, £cot ; mais a 4^ et a 4A,
ted n'a pas le sens que donne LittrA a
6cot, il signifie menue branche d'arbre
courte et cassee. £/ 'ti s2e cm % onn icd
(4T) [il e*tait sec comme un cotret,
comme uneallumette],
— , (4T,A,R) : ergot (petit ongle poin-
tu derricre le pied du coq, du chien).
— , pp. : d'tcdurB, vanner.
&c6c&, va. (4AD) : taquiner. V. $n-
c6c4.
ficochdu, sm. (4T,Ab,A*c; 5Mf) :
fteau a battre le b\6; tcochtu (4R,Aq).
£cofI6, sm. (6Ac) : coffin, govier.
£coju, sm. (6A) : batteur de ble* en
grange.
ficold (s') t vpr. (4Ab) : s^couler.
£col£ur&, sf. (4R) : encolure.
£colin, sm. (aAj) : goutte-mere.
ficolni, colnij sm. (4AS) : grosse
branche fourchue de chataigner ou de
noyer qu'on plante en terre pour y faire
grimper des ceps de vigne. De meme
origine que eolonU. A 4R, colni.
£conm&, sf. (4T,A,Al) : £cume (dc
Teau qui bout).
]£conmfr, va. (4T,A) : £cumer.
t
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ECOR-ECRA
i55
&cor&, sm. (5 At) : cure* ; icord (4R).
V. 6ncor&.
Borsd cT icord : bourse a paste ur
(plante).
£coradj6, va. (8B*) : encourager.
&corfi, sf. (4T) : £corce; igourfd
(IS). Syn. : broche (3S').
f Ecorce noire, (4T, A) : scorsonere ;
au pi. tann6e (tan £puis£).
ficorchi, va. (4T,A) : Scorcher; pp.
icorcha (4T) ; icortta (4 A). / n* fd pd
icorqhi td ce q'i grit (4T) [il ne faut
pas ecorcher tout ce qui est gras ; se dit
en reponse a ceux qui surfont le prix
d'un objet].
&corQhuir£, icorsuiri, sf. (4AI) :tas
de neige amoncetee par le vent ; creux
rempli de neige.
£corchur&j sf. (6A) : dlvidoir.
&c6r6, va. (4T,Aa) : battre le ble* ;
ScdrB (4A]).
£cori, va. (4A,Ab) : aiguayer du
linge, essanger, tremperdans l'eau.
&corn&, va. (4T,A,R) : ^corner.
Conj. : (Ticournd (4T) ; d'ikeurnd
(4A,R).
EcoraifU, va. (3S) : espionner.
ficorstire, sf. (6B) : d^vidoir hori-
zontal.
ficosseu, sm. (5M\M'v,Bd) : fleau a
battre le ble*.
ficossire, sf. pi. (3S') : d^vidoir.
*£co8tu, sm. (6B) : de\idoir vertical.
£cot&, va. (4T,A,R) : Pouter (<f 4-
cutd); icoutd (6B).
— , va. (3S*) : elaguer, couper des
branches. En lyonn. 6cot6, m6me sens.
4coti, va. (6A). V. tooatU.
fecoure, va. (3S* ; 5C; 6A) : battre
(le bid). M6me mot en lyonn. De excu-
tere; vx. fr. escorre (escourrej. V. es-
coudre, in Godefroy.
ftc6ur$, va. (4T) : vanner.
4cov6, sm. (4T,A,Ab,Aq ; 2 Aj ; 3S* ;
6A,Gv') : dcouvillon ; icopi (6Am).
Proverbe et devinette : 1(1) S V rdbid
qt truvea rdire a t'icopi (4T) = L'rd-
ble treuve a dUre a Vicopi (6A) = £
tor\b ticopi qi treuve a redUre i ra-
bid (6Am) [c'est le rable qui trouve a
red ire a Fe'couvillon ; proverbe analo-
gue aux suivants : c'est Gros-Jean qui
en remontre a son cure* ; c'est la pelle
qui se,moquedu fourgon].
Plin on-n icwiri di pachl rbjht,
onnd niri U fd sourti tote* ? Re*p. :
Picopi (4A) = On trope" di paste* rbtf
d\i on beu, na ndrd pin, li fd tote
soupd ? (6Gv*) [Plein une e*curie de va-
ches rouges, une noire les fait toutes
sortir. — Un troupeau de vaches rouges
dans une Stable, une noire vient, les
fait toutes sauver (s'enfuir). Re* p. : l'£-
couvillon].
Le vx. fr. a escouve (balai), d'ou les
derives escouper (balayer), escoupette
(petit balai) , escouuoir (balai) , esco-
pi lie ou esqueville (balayure).
ficovlyS, sf. pi. (4T,A; : balayures.
Correspond au lyonnais iquepilles.
ficovlyon, sm. (4T,A) : petit £cou-
villon de boulanger.
ficpi, vn. (8B'm) : cracher. Can on-n
icpd drd ro\ Pd tchii chu U nd (8B'm)
[quand on crache (vous crachez) droit
en l'air, (cela) vous tombe sur le nez].
Conjug. :di£ dcpdchd, ficpd; impf.
dficpchou, ficpchd ; fut. icperd ; subj.
qi dficpissi.
Le vx. fr. a escopir (esquepir), cra-
cher. « La langue moderne a garde* es-
cupir, saliver, cracher du bout des le-
vres et quelquefois fig. cracher au nez
de quelqu'un, l'insulter. 11 est donne*
par Bescherelle et Poitevin, mais Lit-
tre et Dochez Tomettent comme trop
peu usite\ II s'est pourtant conserve*
dans un grand nombre de patois. » Go-
defroy, v* escopir.
Les formes cities les plus voisines de
la forme savoyarde sont eel les de la
Franche-Comte* : icupi, 6quepi\en Nor-
mandie : copir et icopir.
IilcrachU, sf. (4Ab) : crachat; icra-
che (aAj).
£cram&, va. (4A,R) : £cr£mer.
ficramlota, va. (4T,A,A'g,R,J : e*cra-
ser, pulveriser.
£crasd, va. (4AD) : ^eraser ; icrasi
(4 A) et pp. icraja.
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i56
ECRA-EDIA
6crawe, vn. etadj. (aAj) : avare.
£cr6, sm. (3Rr) : angoisse.
£cr6re, icri. V. encrd.
Acrevichd, sm. (5 A') : £crevisse;
icrivis (4T,A); iscrevichd UAb). V.
ch&nbrd.
Dans le frl. icrevisse est en ge*ne*ral
masculin.
£crir£, va. (4T,A) : e*crire.
Devinette : Qhan blan, simincenerd,
na polalU qi biqi, tri qi travalXdn £
dou q€ fon rin ? (4A) [champ blanc,
semence noire, une poule qui Wquete,
trois qui travaillentet deux qui nc font
rien, qu'est-ce ? R6p. : Un homme qui
e*crit].
ficroutlA, va. (4T,A) : d^chaumer
avec une houe.
£cruchi(s'), vpr. (3S') : chasseravec
effort les mucosites du gdsier.
Ecrwft, sm. (4A) : piece de bois
dans laquelle s'engage la vis d'un pres-
soir (a 6A, on Tappelle damd).
£crw&, sm. (4AI ; 6A,Am) : cure*.
Tbtt U filU vbUldn se marXd, td 16\
dbi vbuldn deveni icrwd (6Am) [toutes
les filles veulent se marier, tous les ab-
be's veulent cfevenir cure's]. V. 6ncor&.
£ctr&, sm. (6A) : clifoire.
t Acuire ($'), vpr. (4T,A,Ab;G) : se
couper.
ficuli, sf. (4T,A) : e'cole. Lou^ en-
fan an manqd Viculd p' aid s'aljhi p'
la grant* d&chintd (4T) [les enfants ne
sontpas venus a l'^cole pour aller glis-
ser en traineau a la grande descente],
£cw&li, sm. (4T; : char a bancs.
£cwan£, va. (2AJ) : e'crouter, enle-
ver le gazon avec la houe.
&cw6ch6r, va. (7Jr) : d£chirer.
£cw6c'hi (s') f vpr. (3S') : ^carter les
jambes outre mesure.
— , sf. : grande fatigue, lassitude.
&CW&1&, sf. (4T,A) : e'cuelie; icwald
(4R) ; d^signe aussi le contenu d'une
Quelle. £>' m* argaldve*, dUn P tin,
d: onn' icw'ild d* la/6 (4A) [je me r6-
galais autrefois d'une Icuelle de lait].
— , (4A) : ricochets que fait une
pierre sur Feau.
&cw6n, sm. (4T,A) : dosse. Dans le
frl. icoin.
&cw6nu, sm. (4AI) : houe a fer large
servant a de'chaumer.
lScwar6($'), vpr. (4T,A,Ab) : se cou-
per (en parlant des enfants et des per-
sonnes grasses, a qui viennent des ex-
coriations, des rougeurs aux plis que
forme la peau a Paine, au cou ou sous
les bras) ; pp. : &cu>4, icwitd ; frl. sV-
cuire.
Ecweri, sf. (4T,A,R):£curie. Syn. :
itrd et itrdbie (3Sd) ; itdbld (6B) ;
bdu (6Ac) et bed (4A,Ab ; 3S*).
Commeen patois, icurie dans le frl.
est sou vent masculin. Dans le frl. on
emploie aussi icurie a la place datable
(habitation des boeufs, 'vaches, chfc-
vres, etc.).
Proverbe : 1 B pd l' tb de frimd l'i-
cwiri can U vachi san didr (4T) [ce
n'est pas le tout (la principale chose) de
fermer Testable, quand les vaches sont
dehors, c'est-a-dire, il faut faire ce qui
est ne'cessaire avant que le mal se de-
clare].
Ecw6ssi, va. (4Ab) : d£chirer. tim*a
icwicha ma robd i m£ tri (4AD) [il
m'a d6chir£ ma robe en me tiraillant].
M6me mot en lyonnais.
fcdfi, sf. (4T,A,Ab,A t g,R; 7Jr) : aide,
secours ; didd (4AI ; 8Bf). VnU d mn
idd (4T) [venez a mon secours].
£dd d^signe aussi la personne qui
porte secours, qui pr£te assistance, s'il
s'agit d'une femme. En parlant d'un
homme : idd (4T,A,R).
fidft, va.(4T,A,A'g) : aider; <tfrf (4R);
idda (6B) ; idd (4Ab; 8B'm). V. aida
fcdari. V. Sndari.
l&dSntA, adj. (4 A) : £dente\
6deuvalA, va. (3S') : deToncer un
recipient (tonneau, cuvier, seauj fait de
douves.
6di, va. (3S) : aider.
fidli, sf. (aSc; 4T0) : eau ; idXi
( 4 Ac"\As',T ; aA,Aj). V. *g&.
Devinette : Barbd d' chi, visaje d'
keurnS, riv'elU r cd mMd md; I' co
mttW md revilU Vc6 md, 6 l*cd mo
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EDIA-
pass? tidtd sin-\ ombrd (2 Sc) [barbe de
chair, visage de come (le coq) reveille
le corps a moiti^ mort (le sac ri stain en-
dormi); le corps a moitie mort reveille
te corps mort (le son de la cloche) et le
corps mort traverse Peau sans ombre].
Adlajhe, sm. (aA,Aj) : inondation.
£dIo&, va. ^.A) : ecraser (pommes,
poires, raisins). Est plus Inergique que
diofd.
td6, sm. (4T,A,R) : aide, personne
qui prete assistance. S'il s'agit d'une
fern me idd.
£doslI6, vn. (8Bf) : agacer les dents
(en parlant des fruits acides).
£drai,sm. ( 4 R) : endroit ; 4drd(SBf).
fidrcyhi, va. (4R,Ab) : fumer un
champ. V. drujhe.
£duir£, va. (4R) : apporter, amener.
Dc in ducere.
Ee : notation de 2 prononc£ d'une
facon plus trafnante.
&£achi, va. (4AD) : effacer, pp. ifa-
cha ; ifaci (4A), pp. ifacha.
£ian, sm. (4AD; 6A): enfant; ifan
(4A,Ab,As,R,Tj). V. Gnfen.
Efanft, va. (6B) : surprendre, £ton-
ner. Zdi n bin if and [je Pai bien sur-
pris].— , v. afanft.
giandltt, adj. (3S<) : effile, &ance\
mince.
&faro$hi, va. (4T) : effaroucher.
£farochii, adj. (4AD) : echevete, de-
coiffS ou mal peigne\
tifartalyi, .va. (4T) : de*chirer ses v£-
tements. Mon Diu, qi d'uvrd £61 \ De
ntsipd can dari fi. \ Va, I 2 cdc-rin
a" ably i \ D* croqi qi ri fan q' ifartalyi
(4T) [mon Dieu, combien j'ai d'ou-
vragel je ne sais pas quand j'aurai fini.
Va, c'est quelque chose d'habiller des
marmots qui ne font que die-hirer].
Agnellet : Berceuse.
&5, sm. (4TJ) : enfant (au vocatif
sing.).
£fc, sm. (4T,A) : effet. £n-n ifi
(4T,A) [en effet].
— , sm. pi. (4T,A) : effets, meubles,
v&ements. Syn. : artinbali (4T,A);
artinbichi <7Jr). .
EFOR 1 57
fete, sm. (4A,Ab) : enfer.
£f£nl&, sf. (4T,A) : aisseau (espece
de bardeau long de 0*70 environ) ; ifild
(4A,As) ; ifild (4Ab) ; ifenld (IS).
Dans le frl. ancelle, aisselle.
iSfenlft, va. (3S') : fairedes aisseaux.
A ce verbe se rattache probablement
Pexpression un fert effenlieux (1679,
1 A) : gros couteau servant a faire des
bardeaux.
On trouve les formes essenlo\ ( 1 6 1 a) ;
essengle (1679, l A) ; exsengle (1684,
(iA); enstngle (1686, iA), pour de-
signer un aisseau, sorte de bardeau
long de 0*70 environ.
Le vx. fr. a esfeler, fend re, briser.
fiferU, va. (4AD) : dechirer, fendre.
A un sens pljoratif. Ma robd i ifir-
IdU, mi robi son tot ifirliU (4AD)
[ma ou mes robes sont toutes pleines
d'accrocs, sont toutes usees].
f Effeuille, sf. (G) : effeuillage de la
vigne.
f Effort, sm. : dans le frl. s'emploie
pour hernie. II s'est fait un effort en
soulevant une pierre. II a un effort. V.
6f6r.
6fin, sm. (jffl) : enfant.
£fltltt,vn.(3S): hucher. ASamoens
on fait entendre ce cri : lou, Xou, ou
bienc'A*, c'hou, c'hi.
Aflfttt, sm. (5Ce): fle*au ; ifliU(6As;
7 Ag) ; ifliU (5C) ; ifloKi ( 4 Ff ; 6A).
£flor&, va. (3S') : ecrlmer (prendre
l&fleur du lait).
fefdfltt, va. (3S) : eTaufiler (deTaire
une trame en tirant le Ml pour faire de
la charpie) ; ifoufld (4Aq).
Efolyi, va. (4T) : effeuiller.
lSf6r, sm. (4 T » AI ) : effort, hernie;
ifdo (4A) ; ifour (3S').
fiforajhi (5'), vpr. (4AI) : trop man-
ger de fourrage. La vachi s'2 ifora-
dta.
feforci (*'), vpr. ( 4 T,A,A1; 3S') :
s'efforcer ; se faire une hemic. Dans le
frl. se faire un effort. D4 rri si iforcha
(4T) [je me suis efforc^ de ..., ou je me
suis fait une hernie], Al 7 iforcKa (3S 9 )
[il a une hernie].
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i 58
EFOS-EGLI
fifosten, sm. pi. (3S'v) : ciseaux de
tailleur d'habits.
£frant&, adj. (4T) : effronte\
l£fre\ sm. (3S*) : effroi ; tocsin.
&g&, sf. (iE,Ep ; 4 As* ; 3S'): jument;
a Samo€ns, torn be en dlsultude. Latin
equa, fern, de equus, cheval. Vxfr. eve.
— , sf. (4T,Tc,A,Ab,Aj,Al,A , g,Ap,
Aq,R; 5A' ; 6Ac,Am; 7-Jr; 8B'): eau ;
idid (aSc;4T'o); idU (4Ac"',As\T ;
aA,Aj); ivd (ih\ 8Bf); ivi, <te>*(iA);
Mctf (8B'm).
Nous groupons ici diff^ rents ter-
mes employes pour designer l'eau-de-
vie: igd d' vt& (4AJ), mais plus souvent
ddepfe ; igardin (yh) ; igarjhi (\ks) ;
iguir\in ( 1 Ep) ; ivd de v'itd (jit) ; 6de-
vi (4A ; iTs); odevii (4Ab,Al) ; 6de~
vti(iBm);brandvin (4T,Tg,Aa; 3S's;
6 A ; 8M,B'm); cavitd (6B,Bv) ; cric,fi
cCarchd (3 Re) ; carabi (6 Ac).
Le mot gdtd (la goutte) s'applique a
toute espece d'eau-de-vie.
L'eauKle-vie de cerise s'appelle qirch
(passim) ; celle de baies de sorbier :
cmbld (4T,Tm) ; celle de cidre : pijoii
(4T); celle de gentiane : lanflanna (4A,
Ab,R) ; celle de raisin : mi, marc.
La premiere distillation donnela blan-
quette, en patois : la prinmd (4T,A,
Al); Vodivii foul* (4AD) ; tigd /did
(6A ; 8B').
Les premieres gouttes obtenues dans
le repassage de la blanquette s'appel-
lent aran (6A).
Le latin aqua, eau, a donne* suivant
les regions difFe*rents radicaux : ig, eg,
iv, xv (eau). Eve est la forme qu'on
trouve dans la Chanson de Roland (de-
rive* ivier, doublet du mot aquarium,
de formation savante). Les formes m£-
ridionales, employees jusque dans la
Bourgogne, se reconnaissent au main-
tien delagutturale. Cf.aiguade, aiguie-
re, etc. Aiguese retro uve dans nombre
de noms de lieux (Aiguebelle, Aigue-
blanche, etc,).
A Lyon, les bateliers disaient jadis :
« Beau rousseau, voulez-vous passer
Yaigue ».
£g&, va. (6A ; 8B') : irriguer.
— , va. (5C) : arranger.
Ces deux verbes n'ont pas me 1 me ety-
mologic Le premier derive de aqua, eau,
le second de cequus, 6gal. Mais, dans les
deux cas, ie maintien de la gutturale g
semble indiquer une origine provencale.
£gd, arranger, rlporiti a une ancienne
forme esgd, de exoequare ; un des deri-
ves est esgance ( 1 6 1 9, 1 647, 1 A) : egale
part, quote-part. « Lesdits communiers
lui accordent 97 florins pour (a) exiger
par esgance desdits communiers. » —
« Quittance des prudhommes de Char-
mit, en faveur de C. Gilliand, du paye-
ment de 1' esgance par lui exigee desdits
prudhommes de Charmit. »
£galam£n, adv. (4T) : Igalement.
&gann&, sf. (4T,A; 6 A) : inonda-
tion ; grande crue d ' eau ; igantf
(6A).
Egarft, va. (4T, A) : £garer ; igard
( 4 Ab).
EgardA, va. (3S f ) : regarder.
l&garde'ii, sf. (7Jr) : eau-de-vie ; igar-
jhi ( 4 As).
l£garguelie (s % ) 9 vpr. (5C) : s'egayer.
On va s'igarguelU na vwire (5C) [on
va s'egayer (se r^jouir) un peu]. / sdvdn
pd qe le keur s'igarguitte \ U bon so-
ldi qe rojhi noutrd trSlle (5C) [ils ne
savent pas que le coeur s^panouit au
bon soleil qui rough notre treille].
figledon, iglyedon, sm. (G) : £dre-
don.
]£glehe, sf. (6B) : oseille.
£gliannA, adj. (4T) : se dit des va-
ches et des boeufs qui ont £te* soumis
dans leur jeune age a un trop fort tra-
vail et qui ont par suite une depression
pres de la queue.
EgllavandA, va. (4T) : dechirer, fri-
per des vGtements ; igliavandrd (4AI);
iglavandd (4A).
figliS, sf. ( 4 T,Ab,Al,A'g,R; 6Ac,
Bv ; 7 Jr) : aigle ; igli (4 A) ; igld (8B*m).
V. Agle et f aigle.
iSgllon, sm. (4T,A'g) : aiglon.
tglise, sf. (4T,A) : 6glise ; iglyisi
(4Tj).
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EGLO-EJA
£gloni, sm. (4T) : 6pine-vinette ;
icttoni (4R) ; iclWni ( 1 Db).
Ag6, sm. (4T) : 4gout, conduit par ou
s'ecoulent Ies eaux meres ou la pluie.
£gorsalIe, sf. (4AS) : groscille. LV
initial est prosth^tique.
Agott, va. (4T ; 8B') : egoutter.
ggourffi, sf. (3S f ) : 6corce.
&gourf&, va. (3S') : en lever l'lcorce,
ecorcer.
£gr&, sm. (4T,A) : marche d'esca-
lier ; igrd (4Ab). Au pi. : escalier.
Le vx. fr. a esgri, degre*. Le lyonn.
igris, escalier.
— , vn. (8B') : faire une pesle, c*est-a-
dire forcer une porte, un volet avec
une pince; soulever avec un levier.
Dans It fr\. faire aigre. V. f aigre.
-, adj. (6B) : d£chire\
£grabot&, va. (4A,AI) : gratter; re-
muer avec les ongles, avec le sabot (en
parlant de certains animaux).
&grafn&, va. (4T,A) : egratigner ;
igrafend, igrafound (3S') ; igrafnd
(4Ab); frl. igrafgner, tfou le de>iv£
igrqfignure. Ce mot qu'on trouve en
vx. fr. (Rabelais) est reste* dans nombre
de patois. Ducange : Sgrafignare, un-
guibus discerpere ; gall. Egratigner.
igrAltt, adj. (4T,A) : braille".
— , (4AI) : entrouvert.
igr&lyi, va. (4A,Ab) : entrouvrir ;
pp. igrdlia (d). L6 grifon s'igrdttdn
dijha (4AD) [les bogues des chataignes
s'entrouvrent dEja].
En vx. fr. esgrailler : 6carquiller.
£gr&wt&, va. (3S) : gratter avec les
panes, comme font les poules ; igraftd
(4Ab).
£gr8, 3rd, adj. (4AD) : avare.
£gredon, igredeu, sm. (6 A) : gros
garot;bille (servanta soulever un corps).
fcgreddtk (fire), (4T, A) : faire une
pesee. V. f aigre.
£gr&fa% va. (4A) : dgpouiller les cha-
taignes de leur bogue.
jfcgrSnA, va. (4T,A) : Sgrener, Ecos-
ser, fyarpiller ; igrind (4Ab). £grind
on $hapl8 [Egrener un chapelet]. £gr#-
ni on-n ipi d f blid, di pit, di fajou
159.
(4Ab) [Egrener un £pi de blE; Ecosser
des pois, des haricots]. V sa s'i dita-
chXa i td T blU s"i-t igrtnd (4Kb) [le
sac s'est d£tach£ et tout le bl6 est tombe*
grain par grain]. N'igrtnd pd vtrou
livrd dinsi, mtd-lou td insinbld (4T)
[n^parpillez pas vos iivres de cette ma-
niere, serrez-les tous ensemble].
t^grener, va. (4T,A,G) : Eparpiller.
« Nigrenen pas vos Iivres sur tous les
meubles. » « Quelques soldats igrenis
(isoles) furent faits prisonniers. » « II n y
avait que quelques volumes igrene's »-
(de'pareille's).
£grilyi, va. (4T,A,A1) : 6barouir,
disjoindre les douves (se dit des vais-
seaux dont les douves ou les planches
se sont contractus sous Taction de Pair
sec ou chaud). Le solwi a igrilXa la
silte* (4T) [le soieil a Ebaroui le seauj.
La bdssi i tof igrilia (4A) [les douves-
du tonneau sont disjointes].
£gr6, adj. (4T,A,Ab,Ag; jit) : ai-
gre, acide.
— , sm. (4T,A^Ab,Aj) : pes£e. V. f ai-
gre.
£gromseld ($'), vpr. (4Ab) : se ca-
cher dans un coin obscur.
Agrufe, sf. (4Aq) : Icorce.
l£gu6i, va. (4T) : e^ayer.
— , va. (4T) : aiguayer, baigner, la-
ver. Se dit icon (^k t kh) t igwafd (4AD).
]£gu6r, va. (7Jr) : irriguer.
iSgueri, va.(4Aa) : dEchirer.
— (s') t vpr. : d£chirer ses habits, faire
un accroc. A s'8-t iguerla (4AI) [il a
fait un accroc a ses vStements]. Ar &
to-t iguerla (4AI) [ses habits sont tout
dEchirEs]. A 4AI, ne s'emploie plus
qu'au participe passe\
]£gTi6rz6n, sf. ( 1 Ep) : eau-de-vie.
£gull&, iguyi, sf. (4A) : aiguille. V.
avolig.
£gwaf£, va. (4Ab) : aiguayer.
£gwann&, adj. (5C) : deguenilll.
l£li, sm. (3S') : vase qui contient
Ya$i (les irbe). II est ge'n^ralement fait
de douves.
^izrabld, sm. (7Jr) : Arable.
fitjft, adj. (4T,A,Ag) : ais^, facile.
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EJE-ELOC
sf. pi. (8B') : vaisselle, ustensiles
ne.
ratA, vn. (4T,Aa) : faire des
nents f6briles ou convulsifs avec
Is.
t. (4T,Aa) : gratter, remueravec
les, avec le sabot, en parlant de
animaux.
rdyi, va. (4A!) : 6bahir. Qui d'
! i m'ijhardi [que de monde !
ibahit (j'en suis ebahi) !
ulft, va. (4AI) : enjoler.
adj.etn. (8B') : aise. V. 4ij6.
sm. (5C) : oiseau.
L$i\ va. (3T) : blamer.
irce, sf. (4A) : £corce.
*s Ekeurci, lieu dit a Annecy,
bords du Thiou.
orme du pron. masc. sing, su-
la 3' personne. D'apres L. Vi-
n la trouve devant voyelle, dans
telfort, le Doubs, l'lsere, le Jura,
j. II ne Tindique pas pour la Sa-
our la Haute-Savoie, il donne
ne qu'on trouve aussi en Sadne-
; et dans les Vosges; dans le
il. La forme voisine 0/ est tres
tie, ainsi que il. V. 6.
lament, a 3T, / de liaison fait
n, emprunte'e sans doute a d'au-
rmes pronominales, comme on
ous, mon, ton, son, netron (no-
e la la forme 6 devant consonne,
devant voyelle. » (L. Vignon :
dePhil.fr. f t. XIV, p. 3).
brme du pronom sujet teminin
it ou pluriel de la 3' personne
voyelle (i devant consonne), in-
pour la Savoie seulement par
NON.
brme du pronom sujet f^minin
e la 3* personne (dans les deux
ments). Au pluriel hi (£/-$) n'est
ntionn^e pour la Haute-Savoie.
ichA, adj. (4Ab) : 41ance\
i$hi (s 1 ), vpr. (4Ab,Ac,Ac") : se
her. La presence de / provient
ue Ton dit tanchi, la hanche.
l$1iIA, adj. et pp. (4Ab,Ac") : d£-
felarjhi, va. (4A,Ab) : elargir; pp.
ilarjhia.
&l£jhi (5'), vpr. (4Aa,Ab) : se sentir
l£ger; se r^jouir d'avance. De m'ili-
jhivou cTald avwi dmijhi a la vogd di
Flinjhi i di ni pwi pd i aid (4AD) [je
me r£jouissais d'aller aussi dimanche a
la vogue (la fete patronale) de Sillingy
et je ne puis pas y aller]. 2? s'ilijhivi
d'ald a nod (4 Aa) [il se repuissait
d'aller a la noce].
Le vx.fr. a eslegier : alteger, soulager.
£lekchon, sf. (4T, A ;6A,Am) : elec-
tion. DU li-\ ilikchon on conXd li-\
opinion (6 Am) [dans les elections on
connait les opinions].
£l6ta, sf. (4A) :* ailette.
£]ev£, va. (4AD) : Clever; ilevdfoA).
T i-t on mdl ilevd (4A) [tu es mal ele-
v£, grossier, impertinent].
&li, sf. pi. (4T,A) : lie du vin, du ci-
dre. Dans le frl. les Hies. Vi est une
lettre prosthdtique.
£lib6r&, sm. (4Ag) : varaire (plante).
Cf. ellibore.
tUeudft, v. imp. (3S'; 4A) : faire des
Eclairs ; ilibudd (4R) ; ilibudd faAb).
£r iliudi (4AI), 1 ilibudi ou i fd d'e-
libudd (4Ab) [il fait des Eclairs]. Syn. :
1 qhalne (3S') ; ighalni (4T).
filieude, sm. (3S'): Eclair; itteudt
(4A) ; ilibudd (4Ab,R) ; iluidd (4AI,
As ; 5C). V'i-f Hi Bigori q y gharan-
bait p" 16 chmin, \ V nd bruld di-\
ilieude i Id ju d'dlo a" la fad ? (4A)
[vois-tu la-bas B. zigzaguant par les
chemins, le nez brule* des Eclairs (la tro-
gne rougie par Hvrognerie) et les yeux
hors de leur orbiie ?] (L. Terrier).
Le vx. fr. a esloide (eslide, elude,
eloise) : Eclair, clarte\ On le trouve dans
Montaigne (iloise) et dans saint Fran-
cois de Sales : « Ce ne sont que des
esloyses et esc lairs passagers. » Ce mot
est reste dans une foule de patois, ainsi
que le verbe derive' (en vx. fr. esloider,
ilider, enloyder).
iSloca (s'), vpr. (4AD) : se d^mettre
un membre. Di m' si Hoed on bri\\t
me suis de*mis un bras]. V. d61of.
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ELOR-EMO
161
Lc vx. fr. a eslochier (e toucher), dis-
loquer, £branler. Cf. « Et vous, mes
deniz, chacune si s'esloche. » (Villon :
Codic.j Requeste de Villon, p. 1 36,
Jouaust.) « Quand les os s'eslochent,
s'entrouvrent et entrebaaillent, sans
toutes fois estre luxez. » (A. Pare :
XVI, i , Malgaigne.) Ce verbe est reste*
dans nombre de patois.
&lordi, va. (4A) : 4tourdir, abasour-
dir , troubler ; pp. ilordi , HordXa ;
t ilourdi.
En vx. fr. eslourdir : £tourdir, ap-
pesantir. Le verbe et le part, sont encore
employes dans beaucoup de regions.
ftordchon, sm. (4Ab,Al) : vertige,
toourdissement.
— , (4AS) : tournis des moutons.
£lourn&, vn. (4Ag) : aller regarder a
droite et a gauche ce qui se passe chez
les autres, en affectant un air niais. La
Marion n' fd q'elournd p 1 U fnitrS
d&-\ dtrd [Marie ne fait que regarder
sournoisement par les fen£tres des voi-
sins]. Elournyi (4A).
filournere, sm. (4Ag) : homme qui
a Phabitude tf&lournd.
EluidA, v. imp. (4Al,As) : faire des
eclairs. £r tliiidt (4AI) [il fait des
eclairs]. V. 6Ueud&.
&ttidd, sm. (4Al,As ; 5C) : Eclair.
Cf. « Le 1 3 de novembre i5a6 fist a
Geneve grans esluydes et tonnerres,
gros vent et pluyes. » {Journal du syn-
dic Ballart.) V. *Ueude.
fclyi, va. (4A,Al,As) : agacer (les
dents). Se dit des aliments acides.
femabld, adj. (4T) : aimable ; imd-
WM(4R).
&mac&, vn. (4T) : 6chapper des
mains; 6macd (4Ab). Ma gobilU m'a
\ tmacd (4T) [ma bille m'a e*chappe*].
ifrnaje, sf. (4A) : image.
£mand&. V. 6nmand&.
EmandrolU, adj. (5C) : d£guenille\
fcmanleld, va. (4Ab) : envelopper un
enfant de langes ; inmanlBldfoA). Rac.
'manioli.
£med&, sf. (8B') : amende,
fimfini, sf. (aAj) : mouture.
fimend, va. (aAj). V. f 6miner.
f £mine, sf. (G ; 4T) : mouture.
Esmine est le nom d'une ancienne
mesure de grains et de liquides. On a
beaucoup disserte* sur la valeurde cette
mesure qui variait fort d'une region a
une autre, comme le constatait Du-
cange. Suivant lui Thymine de vin aux
environs de Beaujeu valait une demi-
an£e (K ane*e valait 8 quartes). En Dau-
phine\ Thymine de vin Igalait un setier.
f £miner, va. (G) : prtlever une
certaine quantite* de ble* ou de farine
due au meunier pour son salaire, nous
dirions pour ses Emoluments, si le terme
n'avait fini par prendre un sens un peu
different. Ge*ne*ralement on pr^leve le
10 •/. ; aussi dit-on dfmer, dans la Se-
mine.
ftmlolA, va. (4T) : e*craser complete-
ment.
£m'n&, sf. (4T,Ab) : mouture.
&m'nd, va. (4Ab). V. f 6miner.
D'i im'ndfin kilo su cincantd (4AD)
[j'ai pris cinq kilos sur cinquante pour
ma mouture],
£m6, sm. (4T,A,R) : intelligence,
bon sens, jugement, coeur. 2? n'a pwi
d'imd (4R) [il n'a point de coeur]. S'em-
ploie aussi en frl. : il n'a point d'aime;
il y faudrait mettre un peu daime.
Onofrio (v* aime) cite un vers d'une
chanson lyonnaise du xvin' s., qui se-
rait aussi bien du Savoyard actuel : « II
a mais d'aime que n'est grand » [a-l a
mf d'imd q y 6 ri grari\.
II rapporte aussi un curieux passage
du P. Menestrier : « On dit en pro-
verbe, a Lyon : Tu n'as gin d f emo, pas
en cherchi a Trivoux, pour dire tu
n'as point d'esprit : parce qu'on y vend
en deux manieres les denies, au poids,
ou a Pestime, ce que Ton dit a Paris, a
la main, et a Lyon, a I'emo, en vulgaire
et langage du peuple. Or la monnaie
de Trivoux se marquait autrefois a I'M,
a cause de la maison de Bourbon-Mont-
pensiera qui e*tait cette souverainete, et
comme on y faisait quantite' de Hards
marque's de cette sorte qui avaient cours
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1 6a
EMOC-EMPR
a Lyon, dc la vint le proverbe qui est
une vraie £nigme, parce qu'il est enten-
du de peu de gens ». (La Philos. des
Images inigmat., p. 45.)
Cest la un simple calembour. Comme
Tavait d£ja remarque* Roquefort, il est
probable que aime y imd (vx. fr. esme)
est un subst. verbal derive* de cestimd,
j'estime; ce mot a pu subir Tinfluence
des derives de animum,anima, an(e)me,
ame.
fimochi, va. (4T) : mettre en mou-
vement, soulever, donner une premiere
impulsion a un objet qui est enfonce*
dans la terre ou dans la boue ; imou-
cAi ( 4 Al).
fimorft (**), vpr. (8B*) : heurter du
pied.
tmoraniiA, va. (aAj) : deTaire un ta-
lus.
EmossalA, va. (3S) : require en mor-
ceaux ; briser.
ftmotd, va. (4Ab) : de'pouiller un ar-
bre de ses branches (partic. chfine, saule,
peuplier) ; imotd (4Aq) ; imitd (4Fd).
£mouc'he, sf. (3S*) : se ditde Te^cart
que fait une bele a cornes pour aller
brouter 1'herbe dans le pre" d*un voisin.
]£mouc'hi, vn. (3S*) :• smarter subi-
tement du troupeau pour aller brouter.
fimourjhi, va. (3T) : exciter ; mettre
en mouvement.
f Emp6tr6, sm. : homme qui se ren-
gorge, qui fait l'important.
Empr6, (G) : term© servant a desi-
gner certaines formulettes enfantines.
Par formulette, on entend une seYie
de mots , souvent d^pourvus de sens
mais non de rime ou d'assonance, que
debitent les enfants a certains jeux.
Les formulettes employees au jeu de
cache-cache s'appellent a Geneve un
emprd, ou une cache, selon Blavignac
qui en a recueilli une quantity dans son
Emprd gcnevois. Celles qui sont usi-
t£es dans la Haute-Savoie ne different
pas beaucoup des formulettes de Ge-
neve.
A Geneve, au jeu de cache-cache :
Emprd, gird, carin, card, dupui, si-
mon , carcaille, brifon,piron , labor don,
tan , ti, feuille, meuille, tan, ti, clu.
II serait inutile de chercher a recons-
tituer cette formulette, comme Ta fait
Blavignac ; les elements d'une discus-
sion r^guliere font deTaut. Chaque vil-
lage a une ou deux variantes ; mais
quelle est la plus proche de la forme
primitive ?
Parmi ces variantes, plusieurs £taient
usitees, il y a cinquante ans, qui au-
jourd'hui ne le sont plus. Ainsi, aThG-
nes, on disait/an ti cliu ou tin ti dUr.
Cette derni&re version a un sens dans
le patois de cette ville et tan ti cliu n'en
a pas ; elle signifie « toi, tu es dehors ».
On peut pr^sumer qu'elle est la tra-
duction de tan ti cliu, qui appartien-
drait a un autre patois : « toi, tu es
exclu ».
Ailleurs on dit : tin ti cliu [tiens-toi
clos, ferme*], parce que le joueur qui est
pris (ou comme on dit aussi : celui qui
cogne, celui qui I' a) doit se tenir coi
jusqu'a ce que les autres joueurs se
soient caches et aient crie* : c'est fait 1
(Renseignement du, ainsi que beaucoup
d'autres, a M. Ch. Buttin.)
Le mot cliu n'a pas M releve* avec le
sens de « ferme* », dans le patois sav.
act u el.
A Thones : Ponpon, simon, la colli,
bordalii, ma tante-Catrine-qi file-de
fin-coton, i mon-compdr-bisson-i mdr,
tin ti didr.
Dans les environs de Th6nes et d'An-
necy, la plus grandepartiedes variantes
de cette formulette sont termin£es par
<c tu es dehors ».
Autre formulette : A, b, c, d. La
vache a fi 18 pi; livi s'2-t insdvd; la
vache a plord ; livi i rSvniu, la vache a
risu. — Sdv&'ti [sauve-toi].
Paltd, maltd, viri, vissd (4T) [autre
formulette enfantine employee au jeu
de cache-cache].
A 4Ab, on ajoute ces mots : d piclW,
fi d'dido. Dans cette formulette, il n'y
a que Ti d'dido qui ait un sens [tu
es dehors].
L
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EMPRO
1 63
[Echange]. Pourdonnera un ^change
la valeur d'un acte notaril, les enfants
ontsoin de l'accompagner de ces mots:
Pachifitd, rdvd cwitd,finsou p* ladi-
Jitd (4T) [^change fait, rave cuite, cinq
sous pour lc de\iit]. Pachi fitd, rdvd
cwitd, cin sou p* la difitd (4A,A1) ;
fid q p la difon on Vcu bruld (4AD).
[Mouchoir]. Au jeu du mouchoir :
f hivrd motd, cu pild (4T).
[Cheveux]. Tandu, taravalu, cara-
batu (4T). Se dit en guise de taquinerie
aux jeunes gens dont les cheveux ont
&£ coupes court.
[Sifflets]. Chdvd, chdvd, chdviron !
PrBu dipor, priu donXon ; a la chvd
d' chdviron, oh pan, on seric, onnd
torn* ( 4 T). V. chAvft.
Ara, mapou bard, V. ar&.
Barin ^ baraca f la qintd vu-to ? (4T)
[barin, baraca, laquelle veux-lu ?] For-
mulette employee a un jeu d'enfants
qui consiste a mettre des haricots, des
pois, une e*pingle ou tout autre petit
objet dans une main et a faire deviner
dans quelle main se trouve l'enjeu. Ba-
rin, baraca, n'ont aucun sens. En pro-
noncant ces mots, le joueur fait d^crire
un mouvement rotatoire a ses poings
ferm6s et s*arr£te a la derniere syllabe
de la formulette. Si le partenaire de-
vine, l'enjeu lui appartient; s'il ne de-
vine pas, il doit donner autant de pie-
ces qu'en comprenait l'enjeu.
A Gruffy (4A'g), on dit : Barin ba-
rdtd, dXi qintd man i a la crdtd ? [ba-
rin, bardtd, dans quelle main il y a la
crotte ?]
A Annecy, on dit : Borld, borld, con-
bin X i-n a-t-ou ? \B0rl6, combien y en
a-t-il ?] et si Ton devine combien il y
a d'objets dans la main, on a gagne*.
On dit aussi : Viron, virili, la qintd
vu-to ? [laquelle veux-tu ?]
A Albens : Pinpin, rivardin, su la
pird du molin, DXan abird Id bu % scan-
pti. s' ti pu [Jean, mene les boeufs a l'a-
breuvoir, d£taje si tu peux].
A LaBalmede Sillisgy : Ban Xon, ban
dou, ban tri, ban catrd, ban cin, ban
si, bansa, banwi, ban nou, ban di. —
Ti V bandi (tu es le bandit, c'est-a-
dire c'est toi qui dois courir apres les
autres).
Autre formulette : Am',sam\ gram',
— pit i pit — cologram" ; bourd, bourd,
racach; boustram'. Nous avons en-
tendu a Lyon cette formulette avec de
16geres variantes : Am' sam' gram\ pik
& pik & coligram\ bour 6 bour i ra-
tastram', moustram* !
Passd cawitd, passd livritd; V-li Va
vXu, Vli Va praX, Vli Pa fi cwiri ; Vli
Va mdXh, i cli a fi : win, win, win,
d'i-n ipwiavu (4AD). Variante : Passd
catald, passd virald ; Ion Va vXu, Vdtrd
Va pri (4T). En d^bitant cette formu-
lette aux petits enfants, on leur serre
le*gerement Pextrdmite* de chaque doigt
et Ton conclutenchatouillantla paume
de la main.
Ti m' li di (4AD) [tu me le dois],
Formulette et nom d'un jeu d'enfants.
J hoi b tim* li di (a Annecy, on dit :
Dot a la td corintd). Le joueur pro-
nonce la formulette, en touchant celui
qu'il poursuit ; puis il ajoute : S* ti
m' li ripda, V mori avwi dmda (4AD)
[si tu ne me le rends pas (le coup don-
n€), tu mourras « avec mardi », c'est-
a-dire un mardi].
A Annecy. — Pour amuser les petits
enfants : En suivant les lignes dans la
paume de la main du petit, on dit : TXi
a passd la levr'itd, tX'i Va lichh sa cav'itd
[ici a passe* la Ievrette, ici elle a laisse* sa
queue] ; en touchant le pouce : Vli Va
vXu [celui-ci Ta vue] ; l'index : Vli Va
pri [celui-ci Ta prise] ; le m&iius : Vli
Va icortXb [celui-ci Ta 6corch^e]; I'an-
nulaire : Vli Va mdXb [celui-ci l'a man-
gle] ; en secouant l'auriculaire (en pa-
tois guinglin) : V ptXou derlinguinglin
q' y ti dari on bosson n'a rin, rin u [le
petit auriculaire qui £tait derriere un
buisson n'a rien, rien eu]. Cf. carcan.
Pour taquiner les jeunes gens dont les
cheveux ont M coupe's : Tondu, cara-
batu, lo-$ ijo Von cacd dsu [tondu, (?),
les oiseaux t'ont c... dessus (sur la t£te).
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164
f Pour designer cclui qui commencera
le jeu : Unique, binique, trente pains,
trifle, trifle, cornemain, pdste, pdste,
sentinelle, fine, fin, tous.
Ou plus simplement : Palte, malte,
vire, vesse.
A la veiltee, avant de commencer une
fable : Fdbld su fdbld, lapolalXe a cacd
dsu la tdbld, la tdbld a vlr\a, DKan 1 a
mdla [fable sur fable, la pouie ac... sur
la table, la table a vire* (tourn£), Jean
(ou tout autre nom) Ta mang6].
Peurtd bdld n'i chin pd, rid q'iviydn
n y i dHon pd (4A) [celui qui porte la balle
ne le sent pas, ceux qui le voient ne le
disent pas]. Formuiette que les enfants
prononcent en passant devant celui sur
lequel on a pose* un morceau de papier,
d*4toffe,de fil,sansqu"ils*en soitapercu.
Au jeu de Colin-Maillard, jeu qu'on
appelle aussi Bdrd d'fi [barre de fer],
on pose les questions suivantes a celui
qui est pris, apres lui avoir bande* les
yeux : Bdrd d y fi leu vd-to ? [Barre de
fer, ou vas-tu ?] — D' chirchi ma find
[je cherche ma femme]. —L'd-to pardu
d' jhdr u d* ni ? [L'as-tu perdue de jour
ou de nuit ?] S*il r£pond cT jhdr, on lui
dit : £bin, chirchi-la a* ni; s'il rS-
pond : cT ni.— £ bin, chirchi-la a" jhdr;
puis on lui fait fa ire deux ou trois pi-
rouettes pour le deYouter.
fimw^lA, va. (8B*). V. amwela.
"6mw6r, va. (7Jr) : conduire les va-
ches dans les alpages. Le contraire est
rimwer.
' fi-n, forme du pron. masc. sing, su-
jet de la 3' personne. V. 6-1 et 6.
fin, sm. (7Jr) : an, ann6e.
— , pr^fixe tres frequent, correspon-
dant a en fr., in latin.
fi-n, pron., adv. et pr£p. (devant
voyelle) : en ; i devant consonne. Ui-n
i [j'en ai]. Dans certaines regions, on
dit in devant consonne comme devant
voyelle. V. 6.
£nb&, sm. (4T) : la partie inferieure,
le bas.
finb&buU, va. (4T,A) : enduire, ma-
culer d'une matiere collante ou gluante ;
EMWE-ENBO
ibdbold (4AI). £ s'i td inbdbuld V nd
avwi d* meuri (4A) [il s' est tout macule
le nez avec des mures].
£nbar&, sm. (4T,A) : embarras;
ibara (4H). S'emploie surtout au plu-
riel avec le sens de pretention, manieres
affectSes : firi sou-% inbara. Prenli
dan sin fir 8 tan d in bard (4T) [prenez
done sans faire tant de ce're'monies]. On
facheu d'inbara (4T) [un faiseur d'em-
barras].
finbarassi, va. (4T,A) : embarrasser;
i bar ass i (4A,R).
finblournft, va. (4A) : importuner.
finbiournd, sm. (4 A) : importun.
finbocft, va. (4A) : gaver, gorger de
nourriture; frl. embocquer.
finbdche, sm. (4A) : travail, possi-
bility d'embaucher. Patron, avi-vo d'in~
boghi ? [ pouvez-vous m'embaucher ?]
"6nb6chi, va. (4A) : embaucher; pp.
inbdtla, enbdghla.
"6nboch6ti, sm. (4T) : entonnoir;
inbofm (4T); ibofUu (4Ab); ibo-
tUu (4A,R) ; iboflu (4AI) ; enbossleu
(3S'); ibochu (6A) ; inbocMu (8B'm);
inbofiu (4Fd).
finborbA ($'), vpr .(4T) : s'embourber.
EnbosalA, dte, adj. (3S') : couvert
de boue.
finboti, va. (5C) : engraisser.
£nb6tia, pp. (4A) : embauche' ; ibo-
tla (4R).
finbdtia, pp. (4A) : embouche'; ebd-
tla (4R) ; mal inbdtta : grossier, mal
embouche\
finbotido, sm. (4A) : entonnoir;
ibotUu (4A,R) ; enbossKeu (3S'). V. $n-
bochdu.
finbouta, va. (4T) : prendre a deux
mains , serrer avec les deux mains ;
inboutd (lEp).
— , sf. (4T) ; inboutd (iEp) : ce que
peuvent contenir les deux mains, in-
boutd d f fin, di bid (4T) [du foin, du
ble" plein les deux mains]. Si une seule
main agit, on dit : na ponla d' fin, di
bid, di niii. V. Sbouta. .
£nboy6nna, vn. (4T) : encuver le
linge.
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ENBR-ENCR
i65
Enbrelificota, va. (3S) : embrouil-
ler, emmfiler. Mot qui correspond au
fr. populaire ember lificoter.
finbromi, sf. (5C) : brume. A Vin-
bromi [a la brume, a la tombed de la
nuit].
finbroncM, vn. (4 A) : se renfrogner;
pp. inbronrta, qui pris commeadj. d6-
signe une personne au visage assombri.
finbuta, va. (4A'g) et enbutd (3S').
V. tabouta.
-, sf. UA'g) ; enbutdle (3S*). V. dn-
bouta, subst.
Enbwa, va. (3S') : faire rentrer le
Wtail dans Fetable.
f Encabonrner ($'), vpr. (G) : se te-
nir enferme* ou cache* chez soi ; enca-
bwinnd (s") (2A). II reste tout le jour
encabourni. V. bourna.
Encalyi, va. (3S*) : mettre de la pres-
sure dans le lait pour le faire cailler.
fincan, sm. (4T,A) : encan ; incan
(G). .
A Cincan : en comparaison, en pro-
portion. On-n i piXd a f incan di c*
q'onfd (4R) [on est pay£, recompense*,
selon son travail].
£ncanba, va. (4T) : enjamber; icanbd
[4k)\canbd (4R). Syn. : icarpd (3S') ;
encobld (3S*).
— , sf. (4T) : enjamb£e ; icanbdU (4A).
fincaserna, va. (4T) : emprisonner ;
f encaserner.
fincatla, va. (4T) : emmeler, em-
brouiller. Se dit des cheveux, du poil,
des loupes, etc. Du mot catd. Syn. :
icoti (6A).,
£n$hapla, va. (4T, A ; iEp): teacher,
affuter une faux par le martelage; igha-
pldUAb);ighapld (4A,A1); inghaplidr
(4Ag) ; ingapldr (8Bf ) ; inghapler {7]*).
tLghapld na meuld d* molin (4Ab)[rha-
biller, repiquer une meule de moulin].
A ce verbe se rattachent les expres-
sions sui van tes: Enchapplo\(\ 679, 1 A);
en chapplet (1614, iA): enclume ser-
vant a affuter la faux. Une paire d'en-
chapplo\ ; des en chapplet de moyenne
valeur.
fencharmSlyi, va. (4T) : charmer,
ensorceler ; ingharmlyi, pp. encharmfta
(4A).
finclioaen, sm. (6B) : chiendent.
fincmanld, sm. (4T) : agrafe. V.
cmaclld.
EncmatUa, adj. (3S') : tres emm61e\
tres embrouille\
Encobla, va. (3S'): enjamber.
Encobla, va. (aAj) : embarrasser les
jambes; gdner.
Encobld, sm. (aAj) : embarras, em-
pfichement.
fincoca, va. (4T) : donner, mettre de
la coque. fcneoed la rviri [jeter de la
coque dans une riviere pour e*tourdir
les poissons].
£nc6ca, va. (4T,A) : amadouer, en-
joler. £ s'i licha incded [il s'est Iaisse*
tromper].
— , (4A) : abasoudir. Ci m'icdqi [j'en
ai la tfte lourde] ; 6 m'icdqi (4AD) [il
me taquine]. Dans le frl. enedquer.
EncochS, sf. (4T,A) : entaille, en-
coche; encoghe (3S f ).
fincora, sm. (4T,A) : cure*; icrwd
(4AI; 6A,Am); icord (4A,R); incrwd
(4TJ) ; icord (5 At). Du latin incuratum,
qu'ontrouve dans les chartes du xin' s.
En vx. fr. encuri, encurat. Dans la
Suisse romande, einkoura (Bridel); en-
curt : « item, a moss. Vencuri pour
pain et chandele, VS. » (Blavignac :
Clocher de St-Mcolas, p. 1 34.) « Ce
mot est encore employe* dans le Ran$
des Vaches des Ormonts: Pourrofrare
qui Jin no id ? \ No fo alia t\i rin-
coura ! » (Blavignac.)
-fcncorajhi, (4T,A,Ag) : encourager;
f acourager (G) ; incorajMir (7Jr) ;
icoradji (8B*) ; incoradUr\ 8 Bf).
feicorda, adj. (4T,A,Ag) : fatigue*,
engourdi a la suite de ladescente d'une
montagne (en parte nt des jambes) ; in-
cordd ( 1 Ep) ; acordd (6 A).
fincou, adv. (7JO : aujourd'hui.
EncrS, sm. (3S") : angoisse, ennui
qui revient souvent et avec plus d'in-
tensite\ nostalgie ; icri (3Rr). Tui san
pri pe rencri (3S') [tous sont pris par
le mal du pays].
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ENCR-ENFA
Are (s')> vpr. (3S*): s'ennuyer,
u noir ; icrire ($*) (3Rr).
Arft (Jire) t va. (4T,A,Ag; 8Bf) ;
* (7Jr) : faire accroire quelque
quelqu'un. [Fire incrire onnd
i cdcon (4Ag) [faire croire une
ui n'est pas].
le frl . fa ire en cro ire (4T, A ; G) .
:riri. V. cr6r£ et acr6r8.
et6rd, sm. (4T) : encrier, £cri-
\cr iters (4A). Lwin d' md ju 16
li plonmi, l'-\ incritiri ! (4 A)
mes yeux les crayons, les plu-
5 encriers !]
6, sm. (4T) : encre.
ochler, va. (7Jr) : accrocher;
croire (faire), (4T,A ; G) : faire
otft, va. (4A) : enfouir, enter-
m otd (4R) ; f encrotter.
•wA, sm. (4TJ) : cure\
myi, sm. (8Bf) : andain.
iri, sm. (4T,A,A t g) : automne ;
(3T) ; A/ari (4A,Ab,Al,R). Diin
i ou su Vindari (4T,A,A*g) [en
«e].
;6n6ral indari se dit plut6t des
s jours de l'automne.
i quelques synon. : dtwan (1 Ep),
(3S'), dton' (8Bf) ; ariri-sison
el Sin MighUl(jir) } devenu San-
lT,A,As,Al) tlQhan-Pghi (4A'g).
liAri, va. (3S') : couvrir de gra-
onvertir en f gliire (lit pierreux
iviere); empierrer.
lioc'hi et engltoc'hi, va. (3T,
;acer les dents.
marA (5'), vpr. ( 1 Ep) : s'associer
tbourer ses champs ; s'endmard,
smard (3Tg). V. labeu.
rA, sm. (4T,A) : endroit ; idrai
$drd($&);adri( 7 h).
\'n indri (4T,A) [a mon £gard,
moi]. Voufaripd cinamri in-
ous ne ferez pas cela a mon
4T, A) : versant expose au soleil ;
6te* d'une £toffe.
s le frl. f endroit se dit aussi
d'un versant regardant !e sud, et ren-
vers, de celui qui est tourne* vers le
nord : II a un pre" a V endroit et un au-
tre a Venvers, ou aux envers. A Tho-
nes on dit aussi I'adroit.
findromA, it&, pp. (4T) : endormi.
findromi, va. (4T,A) : endormir
EndronmA, adj. et pp. (4Aa) : en-
rhume\ Du pr^fixe en et de ron m&,
rhume, avec intercalation de d.
— (s') t v. pr. (4Aa) : s'enrhumer.
fenfan, sm. (4T,Tc,Ts,Tv,A) : en-
fant (et plus sp^cialement : un gar-
con); anfi (3B) ; enfan (4Tb,Aa) ; infi
( 1 B) ; */*(4Tj) ; if an (4A,Ab,As,R,Tj) ;
ifan (4AI; 6\);ifin {-jW)\ ifan (5At);
unfan (4Tg,Ad).
A Saint-Jean de Sixt (4TJ), on em-
ploie ifi au lieu d'ifan lorsqu'on adres-
se la parole a un enfant (vocatif sing.).
Drome* f irin ifi [dors mon enfant]; cf.
lou-% ifan dromissdn [les enfants dor-
ment].
Les mots ifi, infi, anfi viennent du
nominatif-voc. sing, infans, tandis que
les autres viennent de Paccusatif infan-
tem.
Dict. anal. : arjhd, irjho [enfant vif
et turbulent]; pilid [enfant gros et a
chairs molles] ; arid [enfant qui n'a pas
encore Tage de raison et a 3S* : enfant
dveilte].
EnfandllA, vn. (3S') : prendre entre
deux bancs de rocher.
Enfantid, did, n. et adj. (aAj) : qui
fait des enfantillages.
finfarA, ad j . (4T) : enflamme" ; entoure*
de flammes ; brulant.
finferoulIA, adj. (4T,A) : enrouilte.
finfatA, va. (4T,A) : introduire un
objet dans un autre ; cacher. RacfhtS,
poche. Mou pi san gonfld, d' pwi pd
lou-\ infatd dXin mi boti (4T) [mes
pieds sont enftes, je ne puis les intro-
duire dans mes bottes (je ne puis met-
tre mes bottes]. Mi ghdfi san trd itritl t
d'pwipd li-K infatd (4T) [mes bas sont
trop petits, je ne puis les mettre]. La
larmwi\i s'i infatd dUn on goli (T la
moralKi [le lizard gris s'est introduit
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ENFE-ENJH
167
dans un trou du mur]. £nfat&-M dWn
ton lye* (4A) [entre dans ton lit].
finft(iB). V. dnkn.
£nf&, sm. (4T) : enfer; enfir (4Aa);
ifi (4A,Ab).
Enf&l&, sf. (2 A) : Pelisse, plaque de
bois servanta maintenir un os fracture ;
^ancete (G).
£nf§l&, sf. (4A'g) : Pelisse d'un seau
en bois; ais (eng4n£ral).
Quand le cuvierest trop plein de lin-
ge, on a l'habitude d'entourer le bord
sup£rieur de petitsais. Parcomparaison,
on dit ironiquement a celui qui a trop
rempli son assiette : £ falU Xu ptd
dinflU (4A'g) [il fallait y mettre des
eclisses tout autour].
Enfian&, sf. (3T) : gentiane ; enflan-
n& (3T ; 4Ag) ; infiannd (4T).
finflft, vn. (4T^ A) : enfler ; syn. : gon-
/7d( 4 T,A).
f Enfle, adj. : boursoufle*, enfle\ Cf.
gonfle pour gonfle\
£nforn&, va. (4T,A) : enfourner.
finforni, sm. (4T) : enfourneur.
Eng6inn&, sf. (aAj): coin obscur
qui n'est pas encore occupe" dans un
appartement.
EngdinnA, va. (aAj) : mettre quel-
que chose dans un coin obscur.
fingon, sm. (4T) : gond.
fingordi, adj. (4T) : engourdi.
fingoulyi, va. (4T,A) : r^pugner. Se
dit des mets qui sont trop gras Signi-
fieaussi se rassasier jusqu'au dugout.
P.p. ingoulih.
£ngr6, sm. (4T) : engrais; syn. :
drujh&.
Engrebounft, va. (3S') : r&iuire en
une masse in forme semblable a des ere-
tons (greubon).
£ngr6ch£j va. (5G) : engraisser.
£ngr616, sm. (4R ; 5 A') : houx. Cest
le nom du houx dans une partie de la
Bresse : angratt (a Saint-Germain-du-
Bois).
EngremesseU, va. (aAj) : engour-
dir.
— ($'), vpr. : s'engourdir.
&nguen6, sm. (lEp) : huguenot.
Dans nos regions, le plus ancien texte
patois ou Ton rencontre une forme
correspondant a huguenot est la Priere
dun catholique (1 564). Cellau qui\ ton
piria% le do, | Dits luteriens augui-
naux, I Ey son bornio\ qman de dar-
bons I Et vol Ion mal a tous lo bons
[ceux qui t'ont tourne* le dos, appetes
luthe'riens huguenots , ils sont borgnes
comme des taupes et veulent du mal a
tous les bons].
Dans le Disco urs sur I'entreprinse
de Genepe(i6o3), on dit : Inguend.
Dans les Merits genevois contempo-
rains, on trouve, de 1 5 1 8 a 1 53a, ey-
guenot ou ayguenot ; a partir de 1 535,
on rencontre toujoursa/i^uewof . Cf. A.
Constantin : Etymologie des mots hu-
guenot et gavot.
fingueuU, va. (4T, A ; 1 Ep) : faire
des reproches grossiers, injurierj^ueu-
Id (4A,R).
— (s') f v. r£cipr. : se disputer grossie-
rement.
£ngueus&, va. (4T, A) ; igueusd (4A,
R) : tromperd'une maniere ignoble.
EnguiU, pp. (3S') : bloqu£ par la
neige ; pris, engage* dans un lieu dan-
gereux. / a fin pi d ni, n6 san enguild
(3S')[il ya cinq pieds de neige, nous
sommes bloqueYj.
£nguill&, sf. (6Bv) : escourgeon
(partie flexible qui rattache le manche
du fl£au a la verge). V. 6ntrel&.
finle, sm. (8B'): agneau ; ^wrd(5M*v);
in\6 (8B'a) \4nW (8B*m) et inML 9 N
4ritil, d&i-K iniii [un agneau, deux
agneaux]. V. anle.
&nluld (s') t vpr. (aAj) : s'efforcer de.
£njhoc&, va. (4T,A,A*g,Aa) : en-
gouer, obstruer le gosier ; 4 j hoed (4A,
Ab); injhoker (7Jr). £tre injhocd
(4Aa) [avoir le hoquet]. QU tartijl&san
bin tan farnoUnte* q'i m'&njhoKt&n
(4T) [ces pommes de terre sont si fari-
neuses qu'elles m'engouent]. Mdiu pd
as vitd, f vd fijhocd (4Ab) [ne mange
pas si vite, tu vas t'&rangler].
finjh61A, va. (4T,A): enjoler; Sjhou-
Id (4AI).
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1 68
ENJH-ENPI
finjhoublA, va. (4A) : enjoler, trom-
per.
finjhovri, adj. (5C) : couvertde gi-
vre.
£nk£r6 (fire), va. (iEp) : faire ac-
croire.
£nl8v&, va. (4T) : enlever. Syn. :
doutd.
£nly£l&, sf. (4A'g) : gen£t a tige ai-
l£e. Du v. Snlyi, agacer les dents; le
genfit, du moins a GrufFy, a la reputa-
tion d'agir sur la faux comme le font
les fruits aigres sur les dents.
fenlyi, va. (4T, A'g) : agacer les dents.
£nmand&, sf. (8Bf) : 6lan.
finmandft, va. (4T) : envoyer, ren-
voyer ; imandd (4R). D\o sd dllon, can
on pouvr' a ta peurtd, \ P' avai dS scd,
vniivS tiJrS la man, \ T' savd I'archai-
vree" tojhbfire 4 seurtd \ D% n' l'e*man-
dd qavwi son bocon d? pan (4R) [sous
ses haillons quand un pauvre a ta por-
te, pour avoir du secours, venait tendre
la main, tu savais le recevoir et tou-
jours faire en sorte de ne le renvoyer
qu'avec son morceau de pain].
EnmanlSU, va. (4A) : emmailloter.
V. 6mani£ld.
Le vx. fr. a enmailloler (forme* sur
maille). En patois n mouiltee remplace
ici / mouiltee, probablement par suite
de l'analogie avec le mot manU, enfant.
£nmdnd&, sf. (7Jr) : amende; 4n-
mindyi (8Bf).
finmw6U,va. (4T,A) : entasser, met-
tre en tas ; enmwhld (3S') ; imwild
(8B') ; amj^/rf(4T,A,A'g). Syn. \amon-
cheler (^h).
£n-n, pron., adv. et pr6p. (devant
voyelle) (4T) : en. £n-n tcrisin [en
6crivant]. V. 6 et 6-n.
Ennefld, va.(2Ag): causer un rhume
de cerveau.
finnemi, adj. (4T,A) : ennemi ; in'-
mi (4R) ; ann'mi (iDb).
£nni, sm. (4T) : anis (fruit aromati-
que de l'anis; petite dragee); ani (4A).
Enniold, adj. (2AJ). Se dit d'un
champ ou croit beaucoup de ble\
£nnitter,va.(8Bf): exciter unchien,
un enfant contre un autre ; innistd
(4Ag) ; anistd (4A).
Ennofan, sm. (3S*) : cretin; grossier
et arrogant.
£nnoi', va. <4T,A) : ennuyer.
— ($'), vpr. (4T, A) : s'ennuyer.
EnnorvA, va. (aAj) :d£gouter.
f Ennosseiv, va. (G) : engouer, obs-
truer le gosier.
— (s') : s'engouer, perdre la respira-
tion en mangeant trop vite ou en man-
geant des aliments tres sees.
Ennossi, (2AJ). V. ennosser.
&nnouli&, pp. (4A) : huile\
Ennui, sm. (4T,A) : ennui.
£nofl&, pp. (4A1,R) : enrhume.
— ($'), vpr. (4R) : s'enrhumer du cer-
veau.
finoulyi, va. (4R) : remplir jusqu'a
la bonde le tonneau dans lequel le vin
nouveau a purge* son £cume.
Enp&r&, sf. (3S') : aide, appui.
finparft, va. (4T) : donner un coup
de main , aider ; d£fendre, prot^ger ;
Spard (4AD) ; enpard (3S T ). Se dit a
4T,Ab, en parlant d'une lutte.
finpAtA,va.(4T): p^trir; tpdtd (4R);
Spdtd (4Ab).
« Au cri d'Empatd^ I qui £tait le si-
gnal accoutume* pour les habitants de
porter de grand matin au four public la
pate pr£par£e la veille, chaque citoyen
£gorgea l'hote qu'il 6tait tenu de loger.
Cet 6venement a pris le nom de Vipres
Anniciennes. » (A. Dessaix : L6g. et
Trad. pop. de la Hte-Savoie, p. 143.)
£np£, sm. (4T) : empois ; ipistt
( 4 A1).
£np8s&, va. (4T,A,A'g) : empeser;
ipBsd (4A\ ;8B') ; inptser (-jh) ; inpts&r
(8Bf).
£np6st&,.va. (4T) : empester, infec-
ter de mauvaise odeur ; empoisonner
(l'eau d'une riviere) ; ipUtd (4AI).
— , vn. : puer.
£np£tr& (5'), vpr. (4A) : faire l'im-
portant, se pavaner. En frl. empitri^i-
signe un homme qui se rengorge. De
p'itrd, jabot.
£npi£, sf. (4R) : framboise. V. anple
k
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ENPI-ENTR
169
€ Defruita, defre, <Tampie,de gre-
fion, de paigourman, cTamboursale...
[du fruit, des fraises, des framboises,
des bigarreaux, des pois gourmands,
des myriiHes...] » (Harangues en pa-
tois sav. t in. Rev. sap, 1897, p. 3o).
£npiourna, adj. (5C) : g£ne\
finpldi, va. (4T) : employer ; enplM'i
(3S'). Le ten t-t enplUih san pirdre
onnd menutd (3S*) [le temps est em-
ploye* sans perdre une minute].
Snpldta, sf. (4T,A) : emplette.
&npldtona, va. (4A) : mettre en pe-
loton ; fri. emplotonner. Le contraire
est d&pl&tond.
finpotoulld, adj. (4A'g) : se dit d'une
construction qui s'effondrera au moin-
dre effort.
finprSssa, adj. (4T) : empress^.
ftnputa, va. (4T,A) : amputer ; iputd
(6A).
Enputachon, sf. (4T,A) : amputa-
tion.
finpw&xiyi, va. (4Aa) : empoigner ;
inponyi (4T).
— (s*), v. re*cipr. : s'empoigner, en ve-
nir aux mains, se colleter. Syn. : s'a-
capd ; sagripd.
£npw£zna, vn. (4 A) : em poison ner,
(sentir mauvais).
ftnradla, adj. et part. p. (4A) : en-
rage* ; inraja (4T) ; iradia (4AI) ; ira-
dta ( 4 A) ; enrajhi (3S'). La Marlon iti
la pi iradia a" nb tote (4AI) [Marie
Itait la plus enragde de nous toutes].
f Enrayer, va. et vn. : commencer
un travail. V. dxtria.
finrazna {s"), vpr. (4T) : se couvrir
de petits nuages de forme allong£e ;
s'ira^nd (4AI). £ s'ira^n'd su fcneci
(4AI) [le ciel se couvre de stratus du
c6te* d* Annecy]. Rac. ra\on.
EnreC/hieu, sm. (3S') : moulea fro-
mages fait avec un cercle de bois.
£nr6hi, va. (4T) : enrayer (une voi-
ture); trthi (4A). Syn. : mtd la bilU
(4Ab) ; sard le micanic6 (4Ab) ; sard
la mdcanicd (4A,T); mtd /* sabd (4R).
ftnria, va. et vn. (6B) : enrayer (tra-
cer le premier sillon avec la charrue,
t. d'agriculture) ; commencer un travail
dans les champs ; inrU (4At) ; 6nr6U
(8B'm) ; Mi (4Ab). Se dit a Beaufort du
transport de la terre qui est au bas
d*un champ en pente, au sommet de ce
champ. D& wi dnrld i pwdf&min (6B)
[je veux transporter au sommeila terre
qui est au bas du champ et puis £pan-
dre le fumier]. £rii-pd b£stou ptrS pd-
nU? ptron prd ? (4Ab) [commencez-
vous bientot vos labours ? commencez-
vous bientdt a faucher votre pre* ?]
£nronma, pp. (4T,A) : enrhume*.
h — (0» vpr. : s'enrhumer.
Enrossa, va. (3S') : tromper en fai-
sant un march.6, flouer. S'est dit primi-
tivement du maquignon qui vend une
rosse pour un bon cheval.
f Enroucher, va. (G) : enrouer. A
4A, on connatt le pp. enroupla, enroul.
£nsen, adv. (5C) : ensemble.
Ensmara (s), ou s'endmard, vpr.
(3Tg) : s'associer pour labourer.
fintalid, sf. (4T) : entaille. Syn. : in-
cog hi (4T).
fintama, va. (4T) : entamer ; entond
(3S').
fintara, va. (4T,A) : enterrer ; itard
(4A,R). Conj. : d'inttrd (4T) ; ditir6
( 4 R).
fintarla, sm. (4TC) : escourgeon.
£nt6ndrd, va. (4T) : entendre. Syn. :
avwir'f (4R,A'gJ ; ouiir, pouir (y}r) ;
parcivre' (4T,A,Aa).
Ent6rola, pp. (2AJ) : couvert, sali
de terre humide. Celt tufele san tote
entiroldie [ces pommes de terre sont
couvertes de boue].
"fenti, adj. (4T,A,R):entier;^(4R).
£ntd, sm. (8A) : jeune arbre greffe.
Entona, va. (3S*) : entamer.
fintra, vn. (4A) : entrer.
— , sf. (4A) : entre*e.
fintrama, va. (4T) : renfermer, ser-
rer;re*unir; itramd (4A); f ttramer.
Up2 jhwinnd intramd to c* q'6-l api
(4T) [le plus jeune rassembla tout ce
qu'il avait]. Patois dauphin., entremd :
rentrer la re*colte ; lyonn., s'entremd :
rentrer chez soi.
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170 ENTR
fintreU, sm. (6A) : escourgeon (la-
niere de cuir qui relie le manche d'un
fleau a la verge) ; itril'i (4 Ab, As) ; intre-
lin (iEp); itrelin (4A); intarld (4TC).
Entremolie, sf. (3S') :tre*mie.
£ntr£pr6, isd, pp. et adj. (4T,A):
entrepris, embarrass^, perplexe.
£ntr6pr6ndr£, va. (4T,A) : entre-
prendre.
£ntr8prds&, sf. (4T,A) : entreprise.
f Entrepris, adj. (4T,A). En fr.
s'emploie dans le sens d'embarrasse*
dans sa contenance, mais non dans le
sens de perplexe, embarrasse* dans un
choix : « Arrives devant le juge, nos
jeunes gensfurentbiene/i/rtfprw, » c'est-
a-dire d£contenanc£s. « Faut-il y aller
ou non ? je suis bien f entreprise, »
c*est-a-dire perplexe.
EntrevaU, vn. (4A) : s'exprimer
d'une maniere embarrassed.
fintron, sm. (4T,A) : jante (d'une
roue) ; entron (4Aa). V. 6tron.
EntsAprd, sm. (8B'm) : ciseau de
menuisier.
£nvartn&, adj. (4T) : posseMe* d'un
d£sir irresistible. Si flVid'itou ristd, \
De\ri saripd tan tormintd; \ Mi, com'
noutra Maion, \ £nvartnd a" iiou <T
n'avi ton [si fille j^tais rested, je ne serais
pas tanttourmente*e; mais, comme notre
Marie, j^tais posse*d£e du de*sir d'en
avoir un (mari)]. (Agnellet : Berceuse.)
finvartolyi, va. (4T,A) : entortiller,
envelopper ; ivortolU (6A).
£nv£, sm. (4T) : furoncle; envir
(3S') ; f envers ; invirset (yh).
— , : envers d'une £toffe.
— , : coteau regardant le nord.
— , pre*p. (4T) : envers. A mn' invi
(4T) [a mon e*gard"|.
£nverond&, part, passe* (5C) : envi-
ron^, entoure\
f Envers, sm. (4T,A;G) :clou, fu-
roncle.
Env6ss&, va. (3S') : tourner a I'en-
vers. Comme dans angdr, angossd,
Mr, itissd, envir, envessd, chute de
1> devant s.
finvU, sf. (4T,A,AI) : envie (d£plai-
EPAR
sir qu'on rcssent du succes, du bonheur
d'autrui); envtanjhe (aAj). / vd rriiou
fire invla qi pitta (4T) [il vaut mieux
faire envie que piti£] = £ vd tritu fire
Ma qi petta (6A).L'inv1a i-t na m6-
visd conslyiri (4T.) [l'envie est une
mauvaise conseillere].
— , (4T,A) : envie (d£sir, besoin);
invijhd (4T,A).
Envianjhe, sf. (2AJ) : envie.
finvijhd, sm. (4T,A) : envie, grand
de*sir ; convoitise. £-/ in-n a on-n in-
vijhd q'i 2 pd d'i diri (4T) [il en a en-
vie plus qu'on ne saurait dire].
— , (4A) : tache sur la peau, envie.
« Comme on sa chi no M. que le fene
grousse son soujette e ^enuigiou , et
que marcon souuent V au menia pe
eueta on pari malau i vo mandon de
touta sourta de tiuse [comme on sait
chez nous, Madame, que les femmes
grosses sont sujettes a des envies qui
marquent (laisse trace) souvent leurs
enfants ; pour £viter un pareil malheur,
ils vous envoient de toute sorte de
choses] ». (A. Perrin : Harangues en
patois Savoyard, imprimies en i685,
in. Rev. sav. 1897, p. 29.)
Envohi, va. (4T,A) : envoyer ; ivohi
(4A,R). Syn. .inmandd (4T).
tpanchi, va. (4T,Ab) : £pancher;
£parpiller le foin fauche* qui est en
meules.
fipalft, sf. (5C) : e>aule.
fipaltft(e)(/<M), sf.pl. (4T,A,Ab,As):
alphabet. Du mot palette ; i initial est
6penth£tique et peut-elre amene* par
Tanalogie du verbe 6peler. V. alfabdt.
fipandi, sf. (6U) : cote* longitudinal
d'un chalit.
— , sf. (3T) : appui, secours. V.
6pond&.
£pantren&, adj. (4R) : d^braille*;
ipan trend (4AD).
£p&r&, sf. (4T,A,A1) : barre defer ou
de bois ; penture.
Espare ( 1 66 1 , 1667, 4A) alememe
sens. « Faire une porte bois de noyer
bris£e avec ses espares et serrures con-
venables avec crosses et crochet. »
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EPAR-
Apart, va. (4AI) : consolider avec
une penture ou avec une barre de bois.
6parde, sf. (4TC) : gen£t k tige aitee.
Ispardhi, vn. (4AI) : tirer de toutes
ses forces un v^hicule, unebille de bois,
sans grand succes.
£parg$, sf. (6B) : herbe k Robert.
f fipargnaiaons ( faire des), (4A) :
faire des preferences, favoriser une per-
sonneau detriment d'une autre ; en pa-
tois : iparnUson.
£parv6di, va. (4R, Al) : effrayer.
L'iglle a iparvddi ntri polalU (4AI)
[I'aigle a £pouvante" nos poules].
lspaslyi, va. (4AI) : disperser; £pan-
cher.
&patur£ (s') t vpr. (2 Aj) : dechirer ses
habits, les mettre en lambeaux.
— , tem. die, p. pass£ (aAj) : d6gue-
nille.
fcpedzenft, va, (8B') : empoisser.
fcp«, ipissd, adj. (4T,A) : e>ais.
£p6clU, va. (4AI) : mettre en mor-
ceaux.
Epel/adv. (8Bf et dans PAlbanais) :
peut-etre.
ipelttl, sf. (5C) : *tincelle.
fip61yi, va. (4T,A) : dealer, Ater le
brou des noix ; iplyi (4AI). De pWd,
brou. Li nui bin mSurS s'ipSll&n [les
noix tres mures s*6calent].
£p8na, sf. (4A,R) : e>ine ; ipinS
\dont (6B) : dglantier ; 4p8n€ blanstt
(6B) : dpine-vinette.
fcpeni, sf. (5C) : herse.
6pena$he, sf. pi. (iEp): e*pinard ;
<pnd f A«(4A,R; 5A*).
ftpenAUe, adj. (3S') : *bouriffe\
Bpen6, sm. (3S*) : peigne pour le
chanvre.
Espenex (1679, iA) a le mfimesens.
^pSnfotfhd, sm. (4Ae) : action de
peigncr le chanvre.
*pentft, sf. (5C) : eMan. To come on
cdttou chu na pint*, \ L'amour siii to-
jhbson-n ipintd (5C) [tout comme un
caillou sur une pente, Pamour suit tou-
jours son elan].
EpGsi, s f. (4AI) : amidon, empois.
^PtoA, va. (4AI) : empeser.
EPLE 171
£pd8s6r, sf. (4T,A) : 6paisseur.
£pet&re, sm. (5Ce) : sureau. Dep£-
tdr, espece de petard en sureau.
£p£u, sm., fern, ipiusd , (4T,R) 1
6poux.
"Gpeufd, va. (4Ab) : faire sortir la
mobile d'unmorceau de sureau. D' vwi
fire on bdli avwi I'li savu, ipeufd-m'-lb
(4AD) [je veux faire une canonniere avec
ce sureau, 6vide-le-moi].
l&pi, sm. (2 Aj) : ecusson de la vache
(se dit de la surface de forme variable
qui a sa base sur les mamelles de la
vache et qui s'eleve plus ou moins haut
dans la region peYin&Ie, distincte par
la direction particuliere des poils et si-
gnaler comme pouvant faire appr£cier
les facultls lactiferes de la vache).
£pl&, sf. (4T,A ; 6A,Am) : e>i (de
ble\ de seigle , etc.) ; 4pU (7 Jr) ; 4pi
(4Ab,Aj).
tiplannft, va. (4AS) : effeuiller (la
vigne).
tiptoed, sf. (5C) : 6pice.
tipince, sf. pi. (4T,A,Ab) : pincettes.
£ping&, sf. (4AC) : Ipingle ; ipinglU
( 4 T,R,Fd,Ae'); ipinglt UTg).
f tipingle, sf. (4T,Tg,Fd,Am , ,An r
Ae') : aiguille de pin, de sapin.
tipingolon, sm. (4AnV) : aiguille de
sapin.
£pI6t5, sf. (4T) : Ipeautre (cer^ale).
fiplournft, adj. (4AS) : enrhuml.
tiplulft, va. (3S') : egrener, faire sor-
tir les grains de bl£ de P6pi en le frois-
sant.
fipl*, sm. (4A,As,Ad ; 3S,T) : hate ;
prestesse; avancement dans le travail
commence* ; iplXi (4AD). La prissd mdlu
rtpli (4A) [trop de hAte mange Pa-
vance]. Cf. c66t&.
£pl£ r£pond au vx. fr. espleit (puis
esploit, exploit), dont Pun des sens est :
empressement, ardeur, particulierement
dans la locution a esploit, a grant es-
ploit [avec empressement, avec Inergie]..
Du lat. explicitum ; doublet : explicite.
On n'a pas relev£ en Savoie de verbe
d£riv£; mais, dans nombre de patois,
tpUter, ipleter, ipieter, qui correspon-
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17*
EPLI-EQIF
dent a Fane. fr. espleitier, au fr. actuel
exploiter, signifient allervite, avancer,
tout en faisant bien son ouvrage.
£plI6t&, sf. (4R) : emplette.
£plodi&, adj. (4AI) : pluvieux. L' ti
%~t iplodtd [le temps est a la pluie].
£plyi, va. ( 4 A1). V. 6pelyi.
6pnA, sf. ( 1 Db ; 4T, A'g,AI,Ab ; 3C) :
e>ine ; ipind (4A,R) ; ipeni (6B) ; ipnb
(5At).
£pnb neVe^prunellier, oupruniersau-
vage; ipnb blanghi : auWpine.
— , (3C) : 6pine-vinette. Se dit du
fruit et de I'arbuste.
itpnail, va. (4Am,Ab) : peigner le
chanvre.
£pnafieu, sm. (4AD) : celui qui pei-
.gne le chanvre.
£pnaste, sf. (6A,B) '• epinard.
£pnavd, sm. (4A'g) : e*pine-vinette.
fipnlS, sf. (3Bm) : gateau. V. 6ponI6.
£pnI6, sf. (4AI) : empeigne.
£pnocli§, sf. pi. (4T,A1) : 6pinard ;
ipndghe- (4 A,R; 5 A').
t £pogne. V. 6ponIe.
£polalyi, va. (2 Aj ; 4A) : Spouvanter.
£pond&, sf. (4Ab,Rv) : c6te" longitu-
dinal d'un chalit.
— , (2F6) : partie d'un mur qui d£-
passe le toitdeo'io a 0*40, et qui est
recouverte de pierres plates poshes en
guise de degr£s. Cette disposition se
trouve dans les lieux exposes a de
grands vents.
— . (4AD) : toit de forme triangulaire
n'ayant qu'un, deux ou trois metres de
long et remplacant la partie supeYieure
du pignon.
— , (5A') : planche pos£e entre les
ridelles d'un chariot.
Ce mot et ses variantes : ipandd (6U),
iponld (4AI) viennent du lat. sponda :
chalit ; bord du lit ; flanc d'un navire.
En vx.fr. esponde, eponde : bord du
lit ou de la table et bord en g£n£ral.
tponle, sf. (4T,A,Ab) : sorte de ga-
teau ; petit pain ; iponte (6Am,B<l>U) ;
ipwonU (3Jt; 5M,M'); frl. ipogne.
A Thdnes, ponton d£signe le pain fait
avec la raclure du p6trin, pain qui, dans
les petits manages, nest guere plus gros
que le poing ; de la probablement le mot
ponton. Ce petit pain est generalement
au sortir du four distribue' aux en-
fan ts. Pour eviter les disputes, on fait
plusieurs ponton, en ajoutant parfois
un peu de f crasse a la pate. Cet usage
tombe en d£su£tude dans les villes, mais
dans les campagnes la plupart des ma-
nages font encore cuire leur pain au
four banal, et les enfants attendent les
ponton avec impatience : pour eux,
e'est un regal de manger du pain frais.
Aujourd'hui le sens d' iponti est* gros
ponton », auquel on a ajoute* du beurre
ou du safran ; par extension, dans beau-
coup d'endroits, simplement gateau.
£ponl&, sf. (4AI) : cdte* longitudinal
d'un chalit.
itpontilld, sf. (6A) : support, 6tai.
£po8&, va. (4T,A) : epouser; syn. :
martd (3S' ; 4T,A,R).
£pul&, sf. (3S') : bobine qui se met
dans la navette du tisserand.
fiputt. V. dnputft.
£pw6, sm. (4T) : d^signe deux cham-
bres (ou com parti m en ts) d'une habita-
tion rurale, dont Tune donne sur le
devant et l'autre sur le derriere de la
maison. Les deux chambres d'un ipwi
communiquent par une porte.
« Un espuer de grange et bouz pres-
que desbatti * (i65o,iA).
£q6d6i', va. (3T) : blamer, bafouer.
— , (3S') : marquer son m£pris en
e*vitant la rencontre de quelqu'un, ou
en s'£cartant de lui.
£q6r&, sf. (4R) : £querre ; iqiri
( 4 T,A).
£q6rl*te, sf. pi. (4AI). V. crtate.
IsJqStra, vn. (4Al,As) : rejaillir.
£qeurg, va. (4 A) : battre le ble" avec
le fleau.
fiqifl^ sm. (4R, et dans l'Albanais) :
clifoire. V. 6chStre.
A Geneve, on dit id iff e. Le terme
usite* dans l'Albanais a ete employe* par
J. -J. Rousseau : « A Bossey... nous fai-
sions des cages, des flutes, des volants,
des tambours, des maisons, des iquif-
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ER-
fles, des arbaletes. » (Confessions, li-
vrc I.)
fi-r, forme du pron. sujet plur. de la
3'personne (lavec lalettre rde liaison).
M. L. Vignon (Les Patois de la Re-
gion lyonnaise) ne mentionne pas la
forme er pour le singulier. Au pluriel,
il l'indique pour l'Ain seulement (a Su-
trieu et a Cormaranche) et non pour la
Savoie et la Haute-Savoie. (Revue de
Philoi.fr., t. XIV, p. 1 3 1). Nous la
trouvons a Leschaux, ou Us est repre-
sent^ par 4 devant consonne, par i-r de-
vant voyelle; 4-ron [ils ont], 4~r arvd-
pton [ils avaient].
Meme forme au fern. : 4 son mode',
arve [elles sont parties, arrivees] ; mais
i-r on md 4 di [elles ont mal aux doigts].
Quand la phrase est interrog. : on. V. e.
fa, sm. (4T,A,A1,R) : air; mine, fa-
ton.
— , sm. pi. (4A,A1) : portiques. A
Annecy, r final est a peine perceptible.
V.e.
firt, va. (4Aa) : aeier, renouveler
I'air ; on dit aussi 4r4.
firadl*, adj. (4AI) : iradXh (4 A) : en-
ragg; poss^de" d'un vif d£sir; acharne\
Eran, sm. (3S') : vent violent qui
entasse la neige.
£ranch6, sf. (4Ad) : £glantier.
Erandeler, vn.(yJr): marcheren zig-
zag. Se dit d'un homme ivre. V. aran-
dalft.
&rb&,sf.(4T,A; 6B; 8B'm,etc.):her-
be ; irbd (5 At). Mdvis* irbd cri toj'hd
preu (4A) [mauvaise herbe croft tou-
jours assez].
£rbd du bweti (6B) : orobanche.
£rbd d? ghie (4T) ; irbd cT gha (4A,
Ag); irbd d gha (5 At) ; irbd a" ghatt
(7-Ur) : cataire, ou herbe aux chats.
£rb& de frind ou irbd a" sarpin
(4Tc) : silene enfle\
trbdd' colouvrd (yJr) : fougere.
£rbd d* pwi (4Ag) ; irbd a" pwir
(7J) ; irbd d' pwar (4T) ; irbd d" caion
(7Jr) : renoue*e acre, persicaire.
£rb& de 1 16 coliqi (6B) : tanaisie.
£rbddif4lin(6B) : doradille; thesie.
ERE 17*
trbd diflU (8B'm) : primevere offi-
cinale.
irbd di'% iji (6B) : mouron des oi-
seaux.
irbd d* liu (yJr) : dent de lion.
irbd di minri (6B) : tanaisie.
£rbd niri (4AS) : anserine bon-
Henri.
irbd rojhi (4TC); irbd rojhi (5 At) :
geranion brun. S'emploie aux Clefs,
contre le pissement de sang des ani-
maux domestiques. A Sevrier se dit de
la fumeterre.
irbd a Robi (4A,Ag) ; irbd a Robir
(5A',Al) : geranion brun.
irbd di Notre-Damd (4TC) : orpin
reprise.
irbd di nou stemigi (6B); irb' a
nou smin^i (3C) : ail plantagin£.
irbd di panari (6B) : scrofulaire.
irbdapol'i (3C) : rhinanthe velu.
irbd di lipu^di(6B) : absinthe.
irbd di Sin-Fili (6B) : scrofulaire.
irbd di Sin-Jos'i (6B) : jourbarbe.
irbd de Sin-Zddqe (6*B) : s6nec,on.
irbd di sti (6B) : vale*riane.
irbd de li varwi (6B) ; di varwi (4T ;
5 A') ; irbd de li varwi (5 At) : grande
cheiidoine.
irbd di varwi (4Tc,Al,Ff) ; irbd di
la bonnd VUr^di (6B) : orpin brulant.
Suivant une croyance populaire que
nous signale M. Ch. Buttin, pour gue-
rir une blessure (a Annecy, pour gue7ir
une piqured'abeille ou d'ortie), il suffit
de tamponner la partie inte*ress£e avec
trois sortes d' heroes prises au hasard.
firbe, sf. pi. (3S'). V. azi.
firbSte, sf. pi. (5 At) : fines heroes;
f herbettes (G).
£rche,sf.(4Al): herse; irchi(8&m).
firdla, sm. (4AI) : enfant tres vif.
fire, sf. pi. (4T,A,Ag ; 7Jr): arrhes ;
Mi (8Bf).
fire, adj. (aAj) : irrite ; ird (4A,Ab,
Aq,Al). Al 7 ird com* on gha bornid-
(4A,Ab,Aq) [il est grincheux comme
un chat borgne].
fire, 2' pers. sing, du futur du verbe-
aller, a Alex : D'irai, feri.
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«74
EREH-ESCL
£r&hi, va. (4A) : enrayer.V. dnrdhi.
£r6hi, va. (4AI) : irriter.
£r6n, sm. (4 A) : Ipine dorsale, reins.
S'emploie surtout au pi. : ld~% irin,
parfois mfime en fri. : i'ai mal aux
ireins. £ s % i cassd V fi de I'irin (4A)
[il s'est casse* lupine dorsale].
Au pi. ce mot peut avoir un sens dif-
ferent. Ntra Fwise a d' brapg-% irin
(4A) [notre Francoise a de belles £pau-
les].
£r6nt&, adj. (4T,A) : 6reinte\ Syn. :
irnald (4A,A1) ;-famioti,anioti, aniati
(G) ; f atarti (G).
i)r6u, f. ir'iusd t adj. (4 A) : heureux.
firftudrd, vn. (4T) : puer ; irfudrS
( 4 AI).
£rgal6, sf. (7JO : r£glisse.
6ri6, va. (5C) : facher.
£rjh6, sm. (4T) : enfant vif et tur-
bulent ; irjhb (aRa ; 4A,Ab,A'g).
£rliqe, sf. (4A) : relique ; £crouelles.
firnala, va. (4A,A1) : £reinter.
firnire, sf. (4T): hernie. £s'ifi onn*
4rniri (4T) [if s'est fait une hernie].
— , sf. pi. (4T) : lumbago ; irnire (3S*).
6r6, adj. (4A,Ab,Al,Aq,As) : fach£;
grincheux. £rd com' on cha bournld
{4AS) [grincheux comme un chat £bor-
gn£] ; M6 ( 4 R).
fironve, sf.pl. (2A; 4Ag) : ronce
(arbuste) ; iron\i (iD ; 5 A').
£rou (<f ), ird, ir'i (5A) : formes du
verbe subst. : j'£tais, tu 6tais, il 6tait.
Remarquons la persistance de Pimpf.
du verbe sum, eram, qui en fr. a 616
remplace* par les formes issues de stare.
£rpar6, sf.pl. (4A,Ag) : bette poir£e.
£rsna, va. (4Ab) : 6ter les bogues
(ou he*rissons) des chataignes.
firson, sm. (4T,A) : he>isson (ani-
mal) ; irson (4Ab).
Iilrson, sm. (4Ab) : h£risson (animal
etenveloppe e'pineuse de la chataigne).
La bogue se dit a 4A : grofon ; a 4AI
grSfon.
£rsu, adj. (2SC) : h£risse\ £rsu r
pdr8, neri la mdri, blanche* la JIVi ?
[heYisse* le pere, noire la mere, blanche
la fille, qu'est-ce ?]. Re*p. : la chataigne.
ftrtA, vn. (4T,A) : Writer.
ftrtajh.6, sm. (4T,A) : heritage.
ftrti, sm., f. iri (4T,A,R) : hentier,
ere.
£rw6jhd, sf. (4AI) : i* £glantier; le
fruit s'appelle pidi; a' ronce, le fruit
s'appelle mdri.
l£ rw6nch.fi, sf. (4AJ) : aideau.
ibrwdzd, sf. pi. (4A,Ab) : ronce (ar-
buste). j
£scargul&, sf. (4 A) : escargot ; is- \
cargd (4T,A,R). Syn. : couclyi (4AI). j
Pour engager I'escargot a montrer ses j
comes, les enfants disent : £scargb,
moutra-mi ti keurni ; ti moutriri ton
pdri, ta mdri q'i a d\b V pon de Ndvi
(Naves).
— , sf. (4A) : espece de limacon dont
la coquille est omle de raies noires en
spirale. Syn. : dmwila.
t liscariole, sf. (4T,A; G) : escarole
(chicor£e a larges feuilles) ; iscariole
(G).
fiscarlave- ( 1 Db) ; iscarnapi (G). Ne
s'emploie que dans les expressions sui-
vantes : La dmenjhi di-\ iscarlavi, le
premier dimanchede car£me, lediman-
che des brandons'; £scarlapi, escar-
paid I La Marline i mi^ald, etc., re-
frain que les gamins vont chanter de-
vant les maisons des person nes qui
sont marines depuis une ann£e et qui
n'ont pas encore d'enfant. Dans d'au-
tres locality's des environs de Geneve,
on dit iscarnapi. V. alou!a\
Blavignac, dans son Emprd genevois,
rattache ce mot a carnapaltx. Tinterprete
ainsi : Hors du temps ou Ton mange
de la chair.
fiscarta, va. (4A,T) : dcarter ; iscartd
( 4 A,Ab).
Escld, sm. (4 A) : sabot. Ce mot est
tres rSpandu. On le trouvedans la plu-
part des patois me*ridionaux (avec ou
sans chute de 5) et en vx. fr.
Ducange : € Esc lava y esc lav us, cal-
ceus lignarius, quod esclavorum seu
servorumcalceamentum esset, vel quod
confectus est ex esclichio (Pelisse), seu
ligno sectili ; sic dictus Gal lice, sabot,
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ESCO-
alias esc lop... Litt. remiss. 1457. Gi-
raut Germer sc party du village de Fa-
giole et s'en tira avec ses esclops ou
solliers de bois chauss£s. »
— , (4A): neige qui adhere a la chaus-
sure.
Bacoffier. Ce mot qui est restecom-
me nom de famille, signifiait ancien-
nement tanneur, mlgissier. Ducange :
Escofferius, qui vendit coria; gallice,
Tanneur; apud Sabaudos, Escofficr.
£scorsn6rd, sf. pi. (4T) : scorso-
nere, salsifis noir; iscosnairi (5 A').
ftacosA, va. (4T,A) : excuser.
Escort, sf. (4T): excuse.
fisoourti, sf. (aAj) : clifoire.
£scr&mIota, va. (4Ab) : ^eraser.
]£scrdvichd, sm. (4Ab) : £crevisse.
fiai,^d, isi. V. 6zi, 6z6, 6z6.
l&sonde, adj. (4AD) : maigre comme
un centde clous. Se dit des personnes
etdesanimaux. Al't isonde [il est ex-
tremement maigre]. A I & pnlu isonde
[ilestdevenu maigre comme un cent
de clous]. Ce mot paraft £tre seul de sa
famille.
EsparniA, va. (5C) : £pargner.
£spanalyi, va. (4T): disperser, met-
tre en fuite ; isparslyi (4 A) ; ipaslyi
( 4 A1).
Espedyi, va. (4T,A,Ab) : exp&iier.
— > (*')» v P r - : se hater ; se hater
de finir, de partir. T'ispedUri (sous-
en tend u ti, sujet) (4AD) [tu te hateras,
tu seras exp£ditif]. £spedyi-vd di di-
chidri (4 Ab) [hatez-vousde descendre].
&pri, sm. (4T,A) : esprit, intelli-
gence.
f Esquilancier, sm. (4A) : esqui-
nancie.
f Esquilette, sf. (4A) : squelette.
Meme prononc. en patois.
I Esqointer, va. (4A) : abfmer, d£-
tenorer ; rouer de coups ; isqintd (4A).
— (5'), vpr. : se fatiguer.
£fisad&, sf. (5C) : houe.
fosalte, sm. (5C) : escalier.
EsaartA, va. (4T) : essarter. Dans le
frl. esserter.
£s8&rv&, sf. (4Aa,Ad) : viorne.
ESTO i 7 5
fissdnyi, va. (4 A I) : renseigner, indi-
quer. Sd on ni, issinXi-rri' lb (4T) [tu
connais un nid, indique-le-moi].
tisslr, sm. (4T) : essart (terrain d£-
frich£) ; ic'hir (3S). Dans le frl. essert.
tissorglift, va. (4T) : assourdir ; is-
sordiid (4 Al) ; issorgld (4 A). Li bwiU
m'on issorgld (4A) [les detonations des
boites m'ont assourdi].
fissouchi, va. (2AJ) : venir a la
sourdine entendre ce qui se dit ou voir
ce qui se fait.
fosftird, va. (4T,A,R) : essuyer ; s£-
cher. On dit pand <3S'; 4T,A,R; 6A) ;
pand (4AD), s'il s'agit d'essuyer avec un
linge.
Au part, passe" : issui, issuitd (4T,
A,R). L % solwi n'a pocd issui lou piti
(4T) [le soleil n'a pas encore sdche* la
boue, ou les chemins]. Rojhd d' la ni
issui lo p'iti (4A) [le rouge du soir es-
suie la boue, e'est-a-dire annonce le
beau temps pour le lendemain].
£stacot&, va. (6B) : d£plumer. Na
polatte istacotd [une poule d£plum£e].
iStetaprg, sm. (6U) : ciseau de me-
nu isier ; istdrpri (6Bq). V. 6ch&pre.
fist end, sm. (6A) : chenal, cheneau.
fist eve, sf. (6A) : fane des raves et
des betteraves.
fistevlu, sm. (6A) : d£vidoir.
fistlel&, sf. (6A) : *chelle.
fistofAdi, sf. (4A) : mets de pom-
mes de terres couples en petites tran-
ches ; chaque lit est couvert d'une l^gere
couche de farine, de beurre, de sel et
de quelques tranches d'oignon.
fist6ma, sf. (4T,A,R) : estomac. L'ac-
cent toni'que est sur tb et la syllabe m&
est atone. U i Vistbmd dirinja (4T)
[j'ai I'estomac derange^). D' i na movis'
istbmd (4T) [je digere mal]. D* i md a
I'istbmd [j'ai mal au cceur, j'ai des nau-
seas].
Se dit aussi de la poitrine, de la gor-
ge : La Clinon a na brav* istbmd (4A)
[la Jacqueline a une belle gorge].
Remarquer la difference des genres.
fist6md, sm. (4A) : homme pale et
maigre; nonchalant. Tou q* ti fa tU
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176
ESTO-ETAR
sin bufhi, cm 1 on istdmd? [que fais-tu
la sans bouger, comme un istdmd ?]
Faut-il voir dans cette expression une
deformation des mots latins ecce homo,
vulgarises par 1'imagerie populaire ?
fistordinerd, adj. (4T,Aa) : extraor-
dinaire.
£stracl&, sf. (4A,R ; 5 A'): fronde.Ce
mot tend a disparaltre, a Rumilly, avec
Pobjet m£me.
A Annecy, les enfants , dans leurs
jeux, se servent de trois sortes de
frondes. La premiere est formed de
deux ficelles r^unies par un morceau
de cuir destine* a contenir un galet.
On fait tournoyer la fronde autour de
sa t£te, puis on lache brusquement une
des extr£mite*s et la pierre est lance*e a
une distance pouvant dlpasser une cen-
taine de metres.
La deuxieme istracld se compose
d'un morceau debois fourchu en forme
d'Y et de deux caoutchoucs fix£s aux
extr£mit6s de Tappareil et relics par un
morceau de cuir. Pendant que de la
main gauche on tient la base de la
fronde, de la main droite on saisit la
pierre, toute petite et ronde, avec le
morceau de cuir. Apres avoir tendu
fortement les caoutchoucs, on lache
vivement. Cette fronde est employee
principalement pour la chasse aux pe-
tits oiseaux que Ton peut atteindre ainsi
jusqu'au sommet des plus grands ar-
bres. (A Rumilly, cette sorte de fronde
est Sippe\6ejldche.)
La troisieme istracld est simplement
formed d'un baton fendu a Tune des
extr£mit£s. On introduit une pierre pla-
te et pointue dans la fente. D'un vi-
goureux coup dans le vide, on peut at-
teindre un objet a une cinquantaine de
metres. (Note due, ainsi que beaucoup
d'autres renseignements inte*ressants, a
Fobligeance de M. J. Terrier.)
l&stranbina, va. (4A) : briser, de*-
mantibuler; frl. estrambiner.
fistricM, sf. (4Ab) : clifoire.
Estromi, mla, adj. (4AI) : mesquin,
e"troit d'esprit ; rabougri.
£t&, sm. (4T,A) : £tat, situation.
fita, pp. (4T, A ; Go) : M ; di itd
[j'ai 616].
fitache, sf. (4AD) : attache.
En vx. fr. estache : attache, lien.
— , (7Jr) : licou.
£tal&, sf. (3S'; 4T,A1; 6 A) : buche
de bois fendu longue d'un metre a un
metre et demi. En frl. itelle, s'applique
aussi au bois de rebut, au dechet qui
resulte de la fabrication des sabots, ga-
loches, etc.
fitalidn, sm. pi. (1 Ab) : ciseaux de
tailleur d'habits. En lyonn. it ai Hants :
grands ciseaux pour tailler les buis.
£tam&, va. (4T,A) : burner ; itamd
(4Ab) ; tamd (4T); f tamer (4T ; G).
£tann& (s'), vpr. (4T) : se plaindre,
crier misere.
£tanp&, sf. (4 A) : bras de forces
£tai, contre-boutant.
fitanpft, va. (4A) : Stayer, contre-
bouter.
— (5'), vpr. (6B,Ac) : s^tendre; pren-
dre beaucoup de place; faire l'impor-
tant. / aron bid s'itanpd, i ni poron si
difidre (6B) [ils auront beau faire les
importants, ilsne pourront se deTendre].
£tar&, va. (4R) : enterrer, enfouir.
fitarni, vn. (4T,A,Ab,Al ; 5A'b) :
e"ternuer ; itarntchi (8B'm). Conjug. :
itarn-i, 1 ; itarnissd, sin,4tri (4T,Ab).
Si quelqu'un e^ernue, on a 1' habitude
de lui dire : Dlu vou bSnissil (4T) ou
Dlu vou conserve I Dlu vo tui I Conten-
temen! (3C). Dans rAlbanais,ondisait
et Ton dit eicore parfois crSiss^i B2-
niss€!(4T,A).
— , va. (4AI ; 5A'b) : etendre de la
litiere. D'i itarni to ghpd (4AI) [j'ai mis
de la litiere sous les chevaux]. Dans ce
sens, a Leschaux, on a recours pour
certains temps au verbe itirdrl. V.
MdrdrS.
fit amid, sm. : etourneau ou san-
sonnet. (Bailly.)
fitarnirB, sf. (4T) : millefeuille.
fitartt, sf. (4AD) : houe.
fitarti, va. (2AJ) : jeter, pousservio-
lemment quelqu'un par terre et le lais-
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ETAR-ETNA
177
ser Itendu sans connaissance. V. Mar-
to (O-
Etartir (5*), vpr. (G) : s'dtendre par
lerre, tomber tout de son long. II resta
itarti et sans connaissance.
• fit*, f. itiiri, adj. (4R) : entier.
fct*$hi, va. (4AI) : Stayer. £tighi li
jhirbi [superposer en ordre les ger-
bes].
titfdrt, (4AI). V. 6tdrdr«.
frftdrg, va. (4A1,R) : dtendre ; itin-
<fr*< 4 T,A).
— , va. (4A1,R) : entendre.
St$l&, sf. (4T, A, Ab) : dtoile ; ichdld
(8B'm) ; itaUd (4R).
Atfilft, sf. (5C) : bnche de bois fendu
d'une longueur d'un metre au moins.
V.etaliL
£t«r, f. itirsd, pp. (4T; 6 A) : dtendu
sur le sol *(comme on dtend de la li-
tiere) ; iti, itirsd (4 A) ; itir, itirsd (4 Aa,
Al) ; itir, itissd($S'). Du verbe itirdri,
itidri.
&6r, sm. (4Aa) : litiere ; itir (6 A).
£t6rdre, va. UT,A) : dtendre de la
litiere sous le bltail; itidri (4AI). Se
conjugue comme pirdr'i, sauf le pp. qui
est itir, f. itirsd, a 4T. £ti tot iti ct
pomi dqb Id-i dbrd (4A) [c'dtait tout
£tendu ( co u vert) de pommes sous les
arbres]. La patie iti tof itirsd (4A) [la
paille dtait toute 6parpill6e].
A Leschaux, il se conjugue comme
suit :
Inf. pr. : itidrB ou itarni (indiffd-
remment).
Part. p. : itir, f. itirsd ou itarni (in-
diflferemment).
Ind. pr. : d'itirtf, fitir, ar itir,
n6-% itir\in, v6-\ itirtf, i-% itir\6n
(itarni ne s'emploie pas a ce temps
dans ce sens).
Ind. imp. : d'itarnivd (itidr'i n'est
pas usite* a ce temps).
P. ddfini : d* itarni (la 1 n pers. du
sing, est seule usitde, et d'itir^i n'est
pas employe*).
Futur : d'itarniri (d'itirdri, inu-
sitd).
Au subj. le verbe itidr'i est dgalement
inusite\ il est remplace* par itarni : qi
d'itarnissd, qi ditarnissd.
En vx. fr. esternir : dtendre, renver-
ser, joncher, tapisser. Godbfrot cite
l'exemple suivant : « De tables et de
bancs garnie (la salle) | Selon la saison
esternie | Estoit de jonc, d'erbes ou de
fueilles. » II remarque qu' esternir dtait
encore employe" dans la premiere moiti6
du xvn' siecle. En Normandie iternir,
comme itarni ou itirdrB en Savoyard,
itarni en lyonnais , signifie spdciale-
nient ^ tend re de la paille sous les bes-
tiaux.
Etarni vient de sternire, itirdre de
stern ire.
La chute de r, dans itidrB (4AI), a
pu fitre amende par l'analogie de itidrB,
dtendre.
£ternle, sf.(3S'): litiere.
£t6rp&, sf. (4A) : pioche.
C'est probablement le mime mot que
nous trouvons sous la forme esterpe
(161 5, 1 A) : « Trois fassoux, une es-
terpe ».
titeurnle, adj.(3S'). V. 6turnie.
£tI6l*, sf. (4A,R) : dchelle. / i-t i
montd sin-n Mild, Monchu ? [y est-i!
montd sans dchelle, Monsieur?] telle
dtait la question posde, dit-on, par un
brave paysan des environs d'Annecy, a
son curd qui faisait un sermon sur
I'Ascension.
L6-\ infan du cartivi I'pon s'fassivdn
l' it Hid (4A) [les enfants du quartier
vers le pont se faisaient Pdchelle; mon-
taient les uns sur les dpaules des autres,
en se servant comme d'dchelons des
mains croisdes de leurs camarades].
£tieval&, vn. (3S) : hucher en fai-
sant entendre un sifflement aigu qu'on
produit en mettant les doigts entre les
levres.
fitllafA, va. (3S') : dcraser brusque-
ment en dclaboussant.
Etliapon, sm. (3S') : buchette.
fitlioni, sm. (3T) : dpine-vinette.
lfctnAlIe, sf. pi. (4T,A) : tenailles;
itndlU (^kb). Remarquer Yi prosthdti-
que, qu'on trouvedgalementdans lefrl.:
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1 7 8
ETO-ETRO
pes e'tenaiiles, des ibretelles, des 4ci-
seaux, parfois des ireins (reins), etc.
Ces mots d&ignent des objets qui of-
frent deux parties constitutives et sont
ordinal rement employes au pluriel ;
aussi la prothese de V4 seinble un fait
different de celui que Ton constate dans
le fr. vulgaire pour les mots tels que
estatue, esquelette, etc.
£to, adv. (4AD) : aussi, e'galement.
ttolyi (s') f vpr. (4T) : s'&irer ; *V-
toulyi (4A) ; s'ttoulU (6A), frl. s'itouil-
ler. Lo v\6 s'itouttdn, V av6 va dim % -
nud (4A) [les veaux s'£tirent, le cuir va
diminuer; se dit quand on voit une
personne s'£tirer].
itor, sm. (4T; 6A) : tournis des
moutons.
£tordi, did, adj. et nom (4T,A) :
£tourdi, ie.
£tr&, sf. (6Ac) : lieu ou Ton serre les
feuilles seches, le foin et la paille qui
ne peuvent servir que de litiere.
— , (3Sd) :e*curie.
Cest probablement le mfime mot que
nous trouvons sous la forme estro%
(1684, 1 A) : € II veut que I'estro^ et la
porte de la grange soient entre ses fits
indivis. » A 3S', tire signifie : aire a
battre le ble\
En vx.fr. estre, estra : emplacement
dans un lieu ouvert, chambre, jardin,
fosse\ lieu, place en ge*ne"ral. (Godefroy,
v* estre 2.)
« Les itros sont ce qui est a l'exte"-
rieur de la maison : le balcon ou Ton
met s£cher les fruits, le perron, l'en-
droit sous 1'auvent, si ces objets exis-
tent ; le porche exte*rieur d'une e*glise,
etc. Cest le sens du vx.fr. « Fors en las
cstras estet Petre. » (Pass, du Christ.)
Ces sens, joints a cette circonstance
que, dans le vx.fr., 1'orthog. itre estre
est infiniment plus fre*quenteque aitre
(Vex. ci-dessus estras est le plus ancien
connu), doivent faire accepter l'£ty-
mologie ext(e)ras donn£e par M. Neu-
, mann. » (Puitspelu, v' Stros.)
fitrable, sf. (3Sd): 6curie; Stable
se dit bweu.
£tram&, ttramwd, itramd, f Stea-
mer. V. dntramA.
£tran, sm. (4T) : Itron.
£trangl&, va. (4 A) : Wrangler ; itran-
gld ( 4 A).
£tranglIon, sm. (4T,A,R) : noeud
coulant. A 4 A, e'tranglid gha (£tran-
gloir).
L6-\ itrangtion (4A) : mal de gorge
accompagne* d'une difficult^ d'avaler;
oreillons.
£tranjhi, ir$, nom et adj. (4T,A,R):
Stranger, ere.
£tre, sm. (3S') : aire a battre le ble\
fitrS, v. aux. (4T,A,Ab,Al,R, etc.) :
£tre.
£tr$, sf. (6Gv) : jante d'une roue.
£trd, <?M,adj. (4T,A,Ab); £troit.
£trec&, vn. (4AI) : rejaillir.
fitremalA, entremald, va. (3S') :
heurter. i? m'a e'tremald [il m'a heurte\
il s'est heurte* contre moi].
fitremwd, sm. (4Ab) : trlmie.
£treqd, sm. (4AI) : clifoire.
£treqd8d, sf. pi. (4Ab) : sorte de
pince en bois servant a cueillir les chi-
taignes encore munies de leur bogue ;
itrechisi (4R).
£tr6t&, adj.f. (4T,A,A'g) : angleux;
nui ttr&td [noix angleuse]. Se dit des
noix dont la substance est enfenn6e
dans des sortes d'angles.
fitreubUft, sf. (3C) : e'teule.
I&trevu, sm. (3S'), GtrevXbu (4AS) :
petite baguette de 10 a 12 centimetres,
perce*e aux deux bouts, servant a tenir
le fil que Ton pelotonne.
£tria, sf. ( 1 Ep) : airte.
£trobla\ sf. (4T) : e'teule, herbe qui
croit dans un champ de bl£ apres qu'on
a fauche\ F6 mtd U paghe d dtrobld
[il faut envoyer les vaches paitre Y6-
teule (c'est-a-dire 1* herbe)].
£troblie, sf. pi. (4T) : e'teule, chau-
me qui reste sur place apres qu'on a fau-
ch£ un champ de ble\ Fd md alddighd
cTsu le% itroblU [il ne fait pas bon
aller pieds nus sur I'£teule (c'est-a-dire
sur le champ de bl£ fraichement fau-
CM)].
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f A Vionnaz : etrdble. V. esteule, dans
GODEFROY.
fitron, sm. (4A T Aj,AI,As) : jante
d'une roue.
fitudyi, va. (lEp; 4T,A) : £tudier.
fturnle, iteurnXe, adj. et nom (3S') :
gauche, maladroit ; qui a la vue basse.
fitvA, va. (4Aa) : Ituver. £tvd lou
titinde na vachi [£tuver la tetine d'une
viche].
Euli, sf. (5C) : grande marmite ; iuld
i WU'g).
Eultt, sf. (8Bf) : aiguille. V. avolia.
i Bulls, sf. (7J1-) : aiguille ; eulU (8Bf ).
! V. avolIS.
; — , sm.(5At) : oeillet; eulXi (4A\).
Eonalie, sf. (iE; 3S) : noisette.
\ Eupi, sf. (4A) : heure ; iurd (4T,R).
Eurftu, iuriusd, adj. (4T) : heu-
reux.
Euti, sm. (5C) : outil.
Eutramftn, adv. (7J1-) : autrement.
But wan, sm. (3S') : automne.
f Euves, sf. pi. (G) : laitance. Du
latin ova, pi. de ovum, oeuf.
Eusot, sm. (8Bf) : auget.
Ari, sf. (7Jr ;8 Bf) : eau ; toe et ivwi
(iA).
£vda" vitd (jh) : eau-de-vie. V. 6g&.
— , adj. f£m. ct tod (4Aa) : Sparse.
tvi, va. (4Aa). V. 6wA.
£vand6f (4TJ) : verbe qui s'emploie
dansl'expression suivante ipifireivan-
dit r tin [pour dissiper les nuages].
AraranglU, UU, adj. (4Ab) : mal
habille* ; se dit aussi des animaux dont
l'aspect montre qu'ils ont £te mal nour-
ris. Quand on dit : <T si to-t toaran-
glid, on exprime qu'on a faim et qu'on
n'a point d'app&it.
£yaijhi&, sf. UAb) : verge d'un
fleau.
Evarna, va. (4T,A1) : nourrir pen-
dant Thiver. Nou-% in ivarnd fin colon
(4T) [nous avons eu a nourrir cet hiver
cinq petits cochons].
— , vn. : hiverner, passer Thiver.
Avarnon, sm. (4T,As) : cochon de
lait qu'on achete en automne pour le
vendre au printemps suivant.
ETRO-EWE
tvSYLk, pp. (4T,A) : e>eille\
179
gyftlion, sm. (4T,A,Al) : giffle, souf-
flet. A 3C, fess^e.
ifcvfilyi (s') t vpr. (4A) : 6tre mis en
£veil,se tenir sur ses gardes ; surveiller.
Fadra t'ivilyi, si t'ni vu pd itre in-
jhoubld [il faudra 6tre sur tes gardes,
si tu ne veux pas £tre enjole\ tromp£].
TaflU i-t on pu gar if aid, fadra f Vi-
vilyi [ta fille aime a se pavaner darts
les rues, il faudra que tu la surveilles].
EvilXi-ti ton ptXou frdri q' i n' ton-
bisi pd dXin Vigd [surveille ton petit
frere pour qu'il ne tombe pas dans
Peau]. £vilXi-ti c' q % i va firi [regarde
ce qu'il va faire"|. £vilii-vd c' q*i va diri
[e*coutez ce qu'il va dire]. Frl. toeiller.
ftvijhd, sm. (4AI) : envie (tache sur
la peau).
£▼5, adj. (4Aa) : £pars, disperse,
e"tendu sur une trop grande surface. Du
verbe ivd, evwd.
fivortolI6, va. (6A) : entortiller.
Evouhette, sf. (G). A Her aux ivou-
hettes ou ivouhetter (toouhatter) si-
gnifie : grappiller apres la vendange ;
ivouhetteur : grappilleur (Blavignac).
l£vw6, adj. (4A) : £gal ; sensiblement
de mfime grosseur d'un bout a l'autre.
Li bone lati son ivwi (4 A) [les bonnes
gaules (pourabattre les noix)sont d'une
grosseur £gale dans touteleur longueur].
Via pissd i bXin evwd (4A) [ce sapin
est bien eMance" (sa tige va insensible-
ment en diminuant)].
£w&, ivwd, va. (lEp ; 3S') : r£pan-
dre de l'eau ; ivd (4Aa) ; ivwd (4A).
--, : e"tendre d'une maniereuniforme,
par exemple un tas de b\i, de foin, de
pommes. £fou ivwd W mwi pi biin
I'apland^X) [il faut£tendre ce tas d'une
maniere 6gale pour qu'il pr^sente une
surface plane].
Dans le premier sens, ce mot est un
derive de aqua, eau; dans le second de
ozquum £gal (d'ou osquare). Dans les pa-
tois lyonn., for6z.,bugiste,^jtf,enprov.
igar, signifient £galiser, arranger.
£w$, ou wi, adv. (4T,A'g) : aujour-
d'hui ; iwi ijlt).
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i8o
EXAR-EZO
£xarcic£, sm. (4T) : exercice ; 4xar-
cichi (4A).
f Excuse. Dans le frl. , demander
, excuse signifie demander pardon.
A-z, forme de Tarticle de^ni con-
tract^ au pi uriel (devant voyelle) : aux.
fire, sf. pi. (4A,Ab,A'g,R,T; 7Jr) :
vaisselle, ustensiles de cuisine ; marmi-
tes; baquets, cuves pour entreposer la
vendange; Are (aAj).
Patdd4-\4\i (4T,A) [lavette, morceau
de linge servant a laver la vaisselle] ;
f patte des aises (G).
feie, sm. (4T,Tc,A,Aa,Ab t Al,At) :
oiseau ; 4\t4, 4\6. V. ixe.
£ la plonmd (f arfd r£%4 (4A) [c'est
la plume qui refait Toiseau, c'est-a-dire,
belle plume fait bel oiseau].
Monchu, vo-% 4t4 r ri d4-\ 4\4, d\ive
on pisan a on peussti-cu. — M4 q4, mon
brdvi? di I'dtrd ingharmlla. — L6-\
4^4 puldn avw4 tote* leu plonm4, 4 vo
r4n <{avw4 Xon4 (4 A) [Monsieur, vous
6tes le roi des oiseaux, disait un paysan
a un agent d'affaires. — Comment cela,
mon brave ? dit l'autre rlatte\ — Les oi-
seaux volent avec toutes leurs plumes,
et vous avec une].
£%4 du bon DXu (4 Ab) : bergeronnette.
£xi, sm. (4AI) : prlsure ; 4%i (aAj).
V. axi.
Nous relevons dans J. Pellktier (du
Mans) le curieux passage qui suit :
« Ilz font tramper la racine d'Ortie |
En la liqueur du fourmage sortie, |
Qu'on dit lait clair, dont leur Aisi se
fait, I Nom du Latin, acide, contrefait | .
Puis au chaudron, ou boult d'autre lait
maigre | Auec lait franc, ilz getent de
cet aigre | Ce qu'il en faut. Ces trois
mistionnez, | Font le Serat, bien pro-
portionnez, | Second fourmage, et de
grosse sustance, | Des poures gens or-
dinaire pitance. » (Second Livre de la
Sapoye, p. 36. Annecy, 157a.)
Godefpoy indique les formes suivan-
tes, avec le sens de vinaigre : aisil, ei-
sil, esil, escil, asil, assil, aisi, aisu.
Acetum que nous avons donne* comme
e*tym. a a\i ne rend pas compte des for-
mes termin£es par /.
£zd, adj. et n. (4A,Ab,A'g,T; 7Jr) :
aise. V. 4ij6.
^a^^^S.
(s^ " c^T
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Pi, forme du verbe faire (4T, A).
PA, sm. (iEp;4Al) : hfitre, ffayard ;
ft [SAD; feu (G; iA ; 5 A') ;fao (1 A) ;
flu (M);fb* (3B ; 4 T,A'g); /oii( 7 Jr).
Latin fagum.
On trouve /o* et /o/e/, a Fribourg
(Blavignac : Clocher de Saint-Nicolas,
p. 3a). « Les nomsde fo,fau (Fiddlier),
fou,fouteau (conserve" par TAcad^mie),
sont donnas au hfctre par les anciens
romanciers fr. et ils ont persist^ dans
plusieurs patois. A Geneve, on se sert
du mot foyard ou fayard, mais on
trouve fou* sur les anciens comptes ;
dans les Alpes, le fruit du hfitre porte
le nom de fouainna ou fouainette. >
Ajoutons quelques anciens noms du
hetre : faie, fanne, fayan (employe*
par Brant6me et B. Palissy),/*s/6,/rati,
etc. V. dans Godefroy, les mots indi-
que*s et particulierement le mot fou.
PabI61&, sf. (4T) : petite fable ; conte
amusant, historiette.
Piblft, sf. (4T,A) : fable; fwdbld
(4AI). Syn. : contU (3S*) ; contid (4T,
A,R);dim. ifabWld (4T).
t Fabricane, sf. (4A,F) : ouvriere qui
travaille dans une fabrique.
« Voila les fabricanes qui reviennent
deCran » (bourg pres d'Annecy). Cest
une forme fern, de fabrican(t), cr6£e
d'apres Y*n*\og\to\z paysan, paysanne.
Outre le f$m. fdbricannf, le patois a
le masc. fdbr ican : ouvrier qui travaille
dans une fabrique.
FAchA, pp. (4T) : fache\ irrite* ; fdtla
(4A,A1). Syn. : 4r6 (4Al,As).
FachSu, sm., f6m. iusd (4T,A) : fai-
seur ;/acAu (6B). On fachtu dC&nbara
[un fanfaron ; un faiseur de c^mo-
nies, faiseur d'embarras] ; na fachSusd
d' mariajhd [une faiseuse de mana-
ges].
Facheu pl&, sm. (aAj) : houe.
Facheu a keurne : hoyau. V. fasaeu.
F&9M, va. (4T,A): facher; aflbhi
(lEp).
— (s£), vpr. : se facher. SS fdchi apri
cdcon (4T, A) [se facher contre quel-
qu'un].
FAdA, sm. (4AI) : tablier.
Fafwft, n. pr. (4T,A,A1); Fafwi
(4T) : dim. de Francois. V. FanfwA.
Fagotft, adj. (3S* ; 4T,A) : habile
sans gout.
Fal, sf. (4R) : fois. Syn. : vlajhd
(4T,A) et cou.
Fai&, sf. (3S') : fe*e; ft (4T). Latin
fata, pi. defatum.
Falasse, sf. (2 Aj) : femme qui se fait
remarquer par une mise Strange, par
des manieres ridicules.
FaI6, sf. (4A) : fee ; au fig. : jeune
fille eveill^e.
Sur les « fayes » et les monuments
appetes Pierres aux Fies, sur le Val
des Fayes, la Table aux Fies, la Go-
lettd di Fayd, cf. Gaudy Le Fort : Pro-
menades historiques dans le canton de
Geneve, p. 56, sqq.
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1 8a
FAIE-FANT
FaX6, sm. (4T) : lieu plants de h£-
tres. Nom de lieux dits.
Le suffixe & (du suffixe lat. etum) sen
a former des noms qui d£signent un
terrain plante* de tels ou tels arbres : cu-
dri, coudraie ; frSni, frfinaie ; sapi,
sapiniere ; sossissi, saulaie ; varni, ver-
naie (4T). Les mots qui precedent sont
f6m. en fr. et masc. en patois.
Faion, sm. (4AI) : fafne (fruit du h£-
tre).
FAir&, sf. (4R) : foire.
FAisan. V. ttjan.
Fajh61&, sf. (7JO : haricot ; fajoU et
fajule (G); fajould (iDb) ; fajou, m.
( 4 T,A,Ab,A*g,Al; 5 A') ; pi fajou (5 At).
Fajolon, sm. (4T,A) : haricot nain ;
fajould, sf. (4AI).
Fajou. V. fajhdl&.
Fal6, adj. (2 Aj) : qui a le poil blanc,
gris et bai. Se dit du cheval.
F&1I&, sf. (6A): flambe*e;feu clair,
feu de bounce. La dmise difdlU (6 A)
[le dimanche des brandons].
Faliest6ure, sf. pi. (6A) : flamme-
ches, brandons qui s^levent d'un in-
cendie.
— , neige fine qui couvre a peine le
sol ; flocons de neige.
Falleuste, sf. (6A) : fille grande et
maigre.
F&lion, sm. (6A) : brandon.
Faliouchon, sm. (4Ab) : flamme-
che ; falXughi (4 Al).
Faliu, pp. (5C) : fallu.
Fal6, sm. (4T,A) : falot.
Fan, sf. (3S' ; 4T,A ; 6A) : faim. La
fan 'i-t on bon co*ni (4T,A) [la faim
est un bon cuisinier, c'est-a-dire le meil-
leur assaisonnement].
— , ou fen, sm. (3S') : foin.
— , sm. (4T) : fond. U fin fan [tout-
a-fait au fond].
— , forme du verbe faire;(3S'; 4T):
ils font.
Fana, vn. (4T) : toucher, effleurer.
Se dit au jeu de billes. Ma gobilU a
bisnd la tinnd [ma bille a touche* la
tienne et Ta fait bouger]. Nan, f Vd
pit-itrS fand, mi ti n' I'd pd bSsnd
(4T) [non, tu Fas peut-£tre effleurte,
mais tu ne l'as pas fait bouger].
Fanchet& (4T,A) : dim. de Francoise ;
Fanchite (4R) ; Fanchon (4T, A,R).
Le nom de Fanchon a eu son heure
de c61£brite\ Fanchon la Vielleuse, tel
est le titre d'une « com£die en trois ac-
tes, m61e*e de vaudevilles », representee
pour la premiere fois sur le theatre du
Vaudeville, le 28 niv6se an XI. Cest
I'oeuvre de J.-N. Bouilly et J. Pain. (Ed.
a Paris, chez Barba,an XI, 1 80 3). « Au-
cun genre de bienfaits n'dtait Stranger i
Fanchon la Vielleuse, que tout Paris
avait sumommle la Ninon du Boule-
vard. » Ainsi debute la preface de cette
piece, ou parait, avec Fanchon, son
frere Andre*, qualifie* d* « excellent gar-
con, vrai montagnard ». Celui-ci parle
un jargon donne* comme chamblrien et
danse « le petit pas Savoyard ».
Le souvenir de Fanchon n'est pas
completement disparu.L'auteurde YAi-
glon s'est permis un calembour sur
Fanchon la Mielleuse.
Fand&, sf. (4Aa) : tronc.
Fandlft, sf. (3S*) : sangle d'un che-
val portant un bat.
FandliA, va. (3S') : sangler, ceindre;
Her par le milieu.
Fandlie, sm. (3S') : espace entre
deux bancs de rochers.
FandrS, vn. (4T) : fondre ; fondri
(4A,R).
Fanfarfc, sf. (4A) : fanfare.
Fanfwft, n. pr. (4T,A, Al) : Francois;
Fanfwi ( 4 T,A).
Fanfwi est le nom que donnent aux
soldats les gamins ann£ciens. Sans dou-
te par corruption du mot Francais qui,
apres Pannexion, s'appliquait a tous les
fonctionnaires venus en Savoie. « Fan-
fwi d! la galet&l » [Francais, du bis-
cuit I], criaient les enfants sous les fen£-
tres de la caserne ; et les soldats de lan-
cer aussit6t quelques morceaux de bis-
cuit.
Fanni, sf. (iD ; 3S'). V. fenna.
Fantani, sm. (4T) : petite source
d'eau qui tarit sou vent.
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FANT-FARE
i83
Fantann*, sf. (4T) : fontaine ; fon-
tannd (4A).
Fantdmft, sf. faT.Ab) : 6pouvantail
pour chasser les oiseaux. A Vionnaz,
fatumd.
— , (4T) : vieille femme maigre et de
grande taille.
En fri. fantome est souvent du genre
fe*m., com me fan tdm d.
Cf. : « Apres une Jantosme porte'e par
quaire dans un linceul, jett£e par tous
les quarres (carrefours), lieux et places
de ladicte ville. » (Recueil de la Che-
vauchie faicte en la ville de Lyon, le 1 7
novembre 1578.)
Syn. : barughB (4T) ; babu (3S') ;
marmnlan (4T).
FAo, sm. (1 A) : helre; fau (8M). V.
fa.
Faxa, sf. (4T,A,Aa,R) : lumiere vive;
au fig. chaleurdu combat, de la discus-
sion.
— , sf. (6 A, Am) : foire. £ fd aid matin
tfdrd, tdr 4 guird (6 Am) [il faut aller
t6t a la foire, tard a la guerre].
Far&, sf. (4T,A ; 6A) (t. de bouche-
rie) : fressure (le coeur, la rate, le foie
et les poumons d'un animal pris en-
semble) ; fird (3S'). Fard cT vld (4T,
A) [fressure de veau]. Al a acrosfta la
fard (6A) [il a mis au croc sa fressure,
c'est-a-dire c'est un homme sans honte,
sans coeur, sans foi].
Dans le frl. on dit ferrie (4T,A);
frissure (4T, A) ; f retire et froissure
(G).
— , sf. (4T,A) : petit tratneau muni
de patins en fer ; ferron (G).
— , va. (4T,A) : ferrer.
— , vn. (4T,A,R) : flamboyer, bruler
avec une vive clarte\
Farajhin, sm. (4T,A,Aa) : ble* noir,
sarrasin.
— , (4R) : bo he* mien ; vagabond. Le
fern, est farajhna.
FarallS, sf. (4T,A) : ferraille.
Faralyi, vn. (4T,A) : essayer d'ou-
vrir une serrure; fureter, fourgonner.
iytfaralla on bon cdr d'durd sin povi
uvri la pourtd (4T) fj'ai essaye* d'ouvrir
la porte pendant un bon quart d'heure
sans y parvenir]. T-ou q' tefaralte par
q8 (4T) [qu'est-ce que tu fourgonnes
par la] ? Dans le frl. ferrouiller.
Farandft, sf. (3S* ; 4T) : dimin./a-
randdld ( 4 A1). V. forat&.
Farat&, sf. (3S') : femme ou filie qui
rode et qui est mal habill£e. Fire* si
far ate* (4T) [faire des siennes ; se go-
berger].
A Geneve, f farate se dit d'une fem-
me indiscrete, bavarde. « N'ayez rien a
faire avec la Michaude ; c'est une fa-
rate. » D'ou f farater (G) , faire la
farate. (Humbert.)
Farati, sm. (4A,T) : marchand de
fer; \ ferret ier, ferronnier.
Farca, sf. (4T,A,Ab) : farce. En ter-
me de cuisine, syn. caponS (4T,A;£U).
Farclia, va. (4*T,A1) : cercler ; far-
did (aAj; 4Ab).
Farclld, sm. (4T,Ab, Aj,Al; 6Ac,
Gv) : cercle;cerceau.
Farcon, sm. (5C) : mets compose* de
pommes de terre perries avec de l'huile
et du lard.
Fardan, sm. (5C) : menu chanvre.
FAre, va. (3S') : faire ;fdri ( 4 A1).
Fard, sm. (4T,A) : dans l'expression
lingd de fare* (4T, A) [m*chante langue,
ou langue bien pendue]. II est possible
que cette expression vienne du nom d'un
celebre pr^dicateur protestant, nomme*
Farel f qui v£cut de 1489 a 1569.
— , sm. (4T,A) : meche d'une lampe
ou d'une chandelle; f faret (G).
En lyonn. faron. Cf. Paradin : //. de
Lyon, p. 225, 6d. 1 5y3.
« Au sens figure*, faret se dit d'une
personne maigre, malade et dont la vie
semble pres de s'6teindre. On le dit aussi
d'une dtoffe qui n'a que I'apparence. »
(Humbert.)
« Cette £toffe n'a que le faret », c'est-
a-dire elle ade Tapparence, mais ne vaut
rien. « Cette personne n'a plus que le
faret*, c'est-a-dire n'aqu'une apparen-
ce de vie. Du v. fard, briller, flamber.
— , (4T,Aj) : lampe de forme antique.
— , (4AD) : zeste de noix.
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1 84
FARE-FAUF
Far&, 8t&, adj. (4R) : brillant, ver-
meil.
Fareuse, adj. (6 A) : vorace, sauvage,
brutal. Syn. : aborsd (8B').
Farfit&, sf. (4AI) : tartine de beurre,
de miel, etc. ; farfitd (4AS) ; charfitd
<4A).
Farfollon, sm. (4T,A) : fureteur.
Farfolyi, vn. (4T,A,R) : fureter, far-
fouiller;/ar/o/te(6A).
f Farfouiner, vn. (G) : farfouiller,
fureter.
Farfwe-, sm. (4T,Ag) : cerfeuil ;/ar-
fm ( 4 AI).
Farm&, sf. (4T,A,R) : ferme, m£tai-
rie.
— , : ferme (assemblage de poutrelles
pour soutenir le faitage et les pannes).
Farmature, sf. (4A) : devantured'un
magasin; ffermeture.
Farmt, sm., tern. ire* (4T,A,R) : fer-
mier. Syn. : granjhi (4T).
Farmd, adj. (4T) : ferme.
Farn&,sf.(iBm;4T,A,Ab,R;6Am):
farine.
Farnire, sf. (4AI) : grand colfre ou
Ton serre la farine. Dans [efr\.farniere.
En vx. fr.fariniere d£signe un coffre
ou tombe la farine en sortant de la
meule.
Fard, ddd, s. et adj. (4T,R) : fier.
Farojhd, adj. (4T) : laid, vilain ; fe-
roce.
— , (4Aa,A'g) : sauvage, brutal.
Faron, sm. (4T, Aj,Al) : tache de
rouille que prend le linge au contact de
la cendre de lessive. Li linj'hd € to ro~
jhd di faron [le linge est tout tache* de
rouille].
— , (4AI) : rouille. La rmald i totd
crovitd dS faron (4AI) [la lame est
toute couvertede rouille].
t Farselle, sf. (G) : faisselle.
Farsm$,sm.(4Ab,Aj):gratindechoux
avec des chataignes ; farsmin (4T,A) ;
farsmen (aRm). VnU dan a ntra san
Lor en p2 mijhi ntron ri 6 ntron fars-
men (2Rm) [venez done a notre ftte
patronale (saint Laurent) pour manger
notre riz et notre gratin de choux].
Fart6, sm. (4T,A, Aa,Aj) : cellier; ca-
veau destine* a serrer les fruits, le vin,
le fromage, etc. Prin-n-i tb, la c&vd €
V fartb (4T,A) [prends tout, la cave et
le cellier]. Sartd (4R; 5C) ; citor, fetor
(3T). V. cfitor.
Farvwfi, sm. (4AI) : verrou.
Faseul, sm. ; pi. fasu (yJt) : haricot;
fasou (8 A).
Fasolin, sm. (8A) : haricot nain.
Fassen, sm. (3S*) : houe; fasso
(3T). V. fosseu.
Fassou ( 1 6 1 2, 1 A) ; fosceau ( 1 64 3 ,
iA);fossou (1 6 1 3, iA) ;fasseu (1614,
1 A) : houe. « Trois fassous, une es-
terpe » ( 1 6 1 5, 1 A). « Quatre fosceaulx,
une esterpe » (1643, iA).
Fassorft, va. (3S') : remuer la terre
avec la houe.
Ftta,sf.(3S";4T,A,Ab,Aj,Al,R;6Ac):
poche d'habit. De Tall. Fait, fente ?
Ma fatd i Untd, mi sovin rii a rin
q* brinnissi; \ Rlondd Id primi jhd, V
platd vi li fin d' mi (4A) [ma poche
est profonde, mais souvent il n'y a rien
qui re*sonne ; ronde le premier jour elle
est plate vers les fins de mois]. (L. Ter-
rier : D\6 I6~t /?.)
Le vx. fr. a facque (faque, fasque) :
poche, sac, qu'on retrouvedans le lyonn.
facd; le lyonn. aaussi/a//Hf, poche.
FAtIA,pp. de/4cA/(4A,Al,R): fache.
Fatigft, sf. (4T,A) : fatigue. Syn. :
icwic'hi (3S').
t Fatigu6. Dans le frl. s'emploie im-
proprement pour indispose. « Com-
ment allez-vous ? — Je suis un peu/a-
tigui depuis quelques jours. »
Faton, sm.(en Semine) : mollet.
Fatrac'he, sf. (3S') : femme qui vend
des denies en cachette. Dans FAlba-
nais, forbd.
Fatrac'hi, vn. (3S*) : soustraire des
objets de la communaute* pour les ven-
dre a 1'insu du pere ou du mari. A Se-
vrier (4AS) on dit : ratd,firt on ra\ a
Thones : fire on Idu, ou na niche. Dans
PAlbanais, forbatd.
FAu. V. ft.
F&flifl, sm.(4Al) : manche d'une faux.
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FAUT-FELI
i85
t Faute. Dans le frl., avoir faute, riy
avoir pas faute s'emploient Tun pour :
avoir besoin, et Fautre pour : n'£tre pas
nlcessaire. « J'ai grand faute d'une ro-
be » (4T,A ; G). « II n'y a pas faute de
faire ca», c'est-a-dire ce n'estpas n£ces-
saire. V. fdtiL
Fivi, sf. (4T,A,A'g,Al,R ; 5A\At ;
6B; 7Jr; 8Aj : feve;/d*d (4Ab).
f Faviole, sf. (G) : haricot ;fap1ould
(iE).
Faviolon, sm. ( 1 Dm) : haricot rouge
et blanc.
Fav6ta\ sf. (6B) : terre-noix.
Fav6te, sf. (6B) : safran de prin-
teraps.
Fart*, sf. (4T) : fauvette. Syn. :
picd-rdpd (4AI,A'g) ; pca-rdvd (4AD);
tarachd (6Ac).
Bailly {Ornithologie de la Savoie)
rec^nnait en Savoie cinq especes de
fauvettes, savoir :
1* la Fauvette de Buffon (Sylvia Or-
phea). Noms vulgaires : groussd Utd
n£r&, grou caponigro ; carapasse (a
Bordeau sur le lac du Bourget);
a* la petite Fauvette de Buffon (Syl-
via hortensis). Nom vulg. : picardpd;
3* la Fauvette a t£te noire de Buffon
(Sylvia atricapilla). Noms vulg. : Utd
n&rd, caponigro;
4' la Fauvette grisede Buffon (Sylvia
cinerea). Noms vulg. ifopitd d li site,
boghdrdd, gorjh'itd ;
5* la Fauvette babillarde (Sylvia poly-
glotta). Noms vulg. : la babillarde, la
jardiniere.
-, sf. (4AD) : feve.
— , : lampas (enflure au palais du
cheval).
Fiwd&r, sm. (4Aa) : tablier.
FawjhnA, sf. (4Aa) : le contenu d'un
tablier.
fFayard, sm. : nom usuel du hfitre.
LiTTRfe donne aussi f foyard comme
nom vulgaire du hetre, dont le vieux
nom est fou. V. fa,
Fazoul&, sf. (6B) : haricot.
Fe, sm. (4T,A) : fer;/e*r (4Aa). Plon-
mi <f fi (4T, A) [plume d'acier]. Fi d
diformd (t. de cordonnier). V. d6-
forma.
— , sm. (4T,A) : faix, fagot. Pritd-
mi on fi de palU p* acori mi bitU tan
q'd la smannd q' pin (4T) [prttez-moi
un fagot de paille jusqu'a la semaine
prochaine pour que mes b&tes ne soient
pas a court de litiere].
— , pi. irre*g. de fid, brebis (3Sd ;
4Aa ; 6Ac,B,Bv). On tropi de fi (6Bv)
se dit d'un troupeau ou il y a des mou-
tons et des brebis.
— , ftm.fitd, pp. (4T,A) : fait.
Fd, sm. (5 At) : t fayard, h£tre. V. tt.
— , sf. (4T,A,Ab) : foi, croyance. La
loc. affirmative* ma foi » se dit mafi
( 4 T,A,Ab); ma figd (4A); ma f Ion
(4T).
— , sf. (4T,A) : fois.
— , sm. (4A,A1,R; 6 Am) : foin; fe
( 4 Ab).
F6bus (parld), (3S' ;4T,A) : z&ayer.
F$dr6, sf. (4A,A1,R) : cendre. V. fln-
dre.
F$dr§, va. (4A,A1,R) : fendre.
F6dri, sm. (4A,A1,R) : cendrier. V.
flndri.
FS18, npr. (4A) : Joseph.
Fdgfr, sf. (4 A) : figue ; aufig. chique-
naude.
— (ma), loc. affirmative (4 A) : ma foi.
Feg&ce, sf. (aAg): gateau fait avec
des fruits.
Fejan, sm. (6Ac) : petit te*tras ou
coq de bruyere a queue fourchue. Les
noms vulg. cite*s par Bailly (Ornithol.)
sont \fijan,jallabre, grianot.
Pour le grand coq de bruyere ou te"-
tras : fbisan (4AI). Noms vulg. : gros
faisan, grosse jallabre, faisan des Alpes.
Ffijhd, sm. (4T,A,Aa,R) : fo\e;fejhe
(3S').
FBjhd s'emploie aussi avec le sens de
coeur : RiqicT la pi, i m' fd bdwfi U
fijhd (4R) [rien que de la voir, mon
coeur bat].
Fejours, sm. (7 Lb) : haricot.
F6l6u, sm.(4T,Tj) : soleil.
Feliandra, sf. (3S') : homme ou
femme sans mceurs.
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1 86
FELI-FENA
FfilI6, sf. ( iD ; 4 A'm) : fi!!e ; filXe
(3S' ; 6Ac,B). V. fll*.
Ffilonie, sf. (i Dm) ; ffelogne (G) :
grand e chelidoine.
Femd, va. (4Ab) : fumer un champ ;
femin (6B). Syn. : idrujhi (4Ab,R).
Fema, vn. (6B) : fumer.
— , sf. (6A,B) : fum^e.
FSmala, sf. (4Ab) : femelle ; fmald
(4T,A).
Fdmali, sm. (4AI) : coureur de fem-
mes.
FSmani, sm. (4AI) : emplacement
od Ton entasse le fumier ; gros tas de
fumier ; fimari (4R).
Femft, sm. (6B) : lycoperdon.
Fdm6, sm. (4AD) : fumier.
FSm&la, sf. (7M) : fern me.
Fem6n, va. (6B) : fumer, mettredu
fumier. Di wifimin mon start (6B) [je
veux fumer mon champ].
Femi, ' sm. (4AI) : fumier ; fimXi
(6k).
FemI6re, sf. (6A) : fum6e.
Femu, sm. (6B) : fumeur.
Fdn, sm. (4T,A,A'g; 5A'; 6B; 7Jr;
8A):foin;/en(3S , );/^( 4 A,Al,R;6Am).
Ftaa, sf. (4T,A,Ab,R; 6A,Am) :
femme ;/d/i<J(3S').
On emploie aussi fmald (4T,A) ; fi-
mald (4Ab) \femild (7M), mais ces der-
niers mots ne se disent guere qu'en
parlant en glnlral.
Dict. Analog. : Une fern me maigre
et grande s'&ppeUe fan tdmd ou barughi
(4T) , chanbranlb (4T,Ab) ; lanbruchi
(4Ab,T).
Une femme petite etcorpulente : bo-
rn* ( 4 T).
Une femme de moeurs peu recom-
mandables : gharapb, chirpd, gharcb ;
voyez aussi chavan.
EpbUsd joXbUsd , find plburb&sd; \
ipbUsd plburbusd,find joXbusd (6Am)
[Spouse joyeuse, femme pleureuse ;
Spouse pleureuse, femme joyeuse; c'est-
a-dire la joie qu'une nouvelle marine
montre lors des noces se change sou-
vent plus tard en pleurs, et vice versa],
Li fini, avan de se marXd, If araste-
rXan on stine ; on cou q'i san marii,
i~t a pind si X arasterXan na rdvd (6Am)
[les femmes, avant de se marier, arra-
cheraient un chene ; une fois qu'elles
sontmariees, c'esta peine si ellesarra-
cheraient une rave].
Ubme i ditopd, i la find de ritd
(6 A) [Phomme est fait d^toupe et li
femme de filasse ; la fin du prov. est: le
diable a bien vite fait d'y mettre le feu].
Mwi 4 X a d' fini, plu na paroste i
rsli(6k) [moins il y a de femmes, plus
une paroisse est riche].
Can na find pora plu parld, sa tonbd
& fd apristd (6Am) [quand une femme
ne pourra plus parler, il faut preparer
sa torn be].
La find qe di tb a son mari, leplburi
mi que le ne ri (6Am) [la femme qui
dit tout a son man, (elle) pleure plus
qu'elle ne rit].
Find pilXi 4 gran pin n' cbrdn pd
pi rin (4T) [vieille femme et grand
vent ne courent pas pour rien, c'est-a-
dire si vous voyez une vieille personne
courir, c'est signe de grave •e'vSnemenl,
com me un grand vent est Pavant-cou-
reur d'un orage].
Li Jini san cmi 16-* djd, i pissdn
q'dfirelbU tdlitd (6km) [les femmes
sont comme les oiseaux, elles ne pen-
sent qu'a faire leur toilette].
Na moiitrdi na find i c' qi dimandi
miditretXin (6 Am) [une montre et une
femme, c'est ce qui demande le plus de
frais d'entretien].
Qi tapi son qhin tapi sa find; qi
tapi sa find bd fdssd monXb (4T,A)
[qui bat son chien bat sa femme, qui bat
sa femme bat fausse monnaie] = Chd
qe bd na find d bd on sb de farnd
(6Am) [celui qui bat une femme (il) bat
un sac de farine].
£ fd pd plu d* fini h sepd q'i X a de
cmdclXe d la stimend (6k) [il ne faut
pas plus de femmes a un souper qu'il
n'y a de crlmaillieres a une chemi-
neY|.
F6na, sf. (5 A') : Mnt;finnd (4T) ;
fennd (iD; 3S') ;faXon (4AI).
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FENA-FETO
.87
FfcnA, va. et vn. et//i4(4T,Al) : faner
(faucher le foin); find (3S*) ; f fener.
— , (3S*) : descend re au village le
foin qu'on a retire* en Itl dans les cha-
lets de montagne.
Fenamen. adv. (aAj), dans la loc.
pdfinamen : pas tout-a-fait.
F6ndr8, va. (4T) : fendre ; fidri
(4A,A1,R).
f Fener, va. et vn. (4T,A ;G) : faner.
S v emploie le plus souvent absolument.
Fener est unarchaisme. Ce verbe £tait
encore usite* au xvn* s. « Fener, au
demeurant ne s'entend que pour re-
cueiilir le foin. » (Oudin : Gramm.fr.,
p. 214, 6d. 1 656).
Fenttrft, sf. (3S*) : fen^tre; fnitrd
(4T,A).
FSni, sm. (4T) : fenil (lieu ou Ton
serre le foin). Syn. : itrd (6 Ac) ; soli
(3S* ; 4T,Aa); dans TAlbanais, rutna.
En vx. fr.f enter, feniere: grenier a
serrer le foin.
Fenian, antd, adj. et s. (4T,A) :
faineant. Syn. : gogan (3T; 6A); ba-
reuste (6A).
F6nlI6u, sm. (4Tm) : laiche (plante).
Fenn&, sf. ( 1 D ; 3S') : faine ; finnd
(4T).
— ,(iD; 3S') :fouine.
F6n61e, sf. (G) : jeune femme.
Fendu, sm. (iDm) : fenouil \finX6H
{2k);f(nw4 (5 At ; SM);finoulU, tem.
(4A).
Ffipon, sm. (4T) : charbon, nielle
(maladie atteignant le ble\ le seigle).
FfiponA, vn. (4T) : 6tre attaque* par
la nielle. Lou bid fiponXdn stX an [les
bl£s sont attaquls par, la nielle cette
anneYJ.
F6r, sm. (4Aa) : fer.
— , sm. : le Fier (riviere de la valine
de Thdnes). D' vi en Fir [je vais vers
le Fier]. Sti tantou, Fir itai bin grou
[cette apres-midi le Fier £tait tres gros].
S'emploie sans article. 11 en est de
meme pour les autres noms de riviere,
meme en frl.
F6rd, va. (aAj) : faire un marche" a
la foire.
F6r&, sf. (3S*) : fressure.
— , va. (3S*) : ferrer.
Fdrft, sf. (4T,A,Ab) : foire; fa\ri
(4R) ; fdrd (6A,Am). N7 a pwin d
fird sin rtdr (4T,A) [il n*y a point de
foire sans retour] =2? 1 a pdd'fdrd si
reteur (6A) = / a pd d' fdrd si retbr
(6Am).
F6rfi, va. (4T,A,Aa,R/etc.) ; faire;
fair* ( 4 R); fdri (4AI) ;fdre (3S' ; 6A,
Am; 8Bf,B'm);/<Jr*(6Ac,Bq,Gv).F<*-f-
ou (4T,A) [comment va la sant£? ou
bien : Touvrage avance-t-il, ne pr^sente-
t-il pas trop de difficult^ ?] Fd bon
dirt, mifd md fir'i^T^k) [c'est facile
a dire, mais pas facile a faire].
Chd qa triii pdu d' fdrepi /<5-* dtre,
dfd ri par ttu (6Am) [ celui qui a trop
peur de faire pour les autres, (il) ne fait
rien pour lui].
Onfd c' q'on pu, on ril pd d' bu (4A)
[on fait ce qu'on peut, on n'est pas des
boeufs].
Fdr6ra\ sf.(iE): roue.
FSrgalft, sf. (4AV'). V. forgaUL.
Fdrieu, eusd, n. et adj. (aAj) : celui,
celle qui vend ou achete a la foire.
fFerrie, sf. (4T.A) : fressure.
— , : trafneau sur patins en fer.
f Ferretier, sm. : ferronnier ; fa-
rati (4T,A).
f Ferron, sm. (G) : petit trafneau
muni de patins en fer.
F6rul6, sf. ( 1 Dm) : haricot.
Fdrvaift, sf. (lEp) : cervelle.
FSrznft, vn. (3Be). V. frftzna.
F3ssa\ sf. (4T,A,R) : fesse.
F688al&, sf. (4T,A,R) : faisselle (vase
en bois, en poterie ou en fer blanc, per-
ce* de petits trous pour l^coulement
du petit-Iait) ; f farselle (G) ; fitire
(3S') ; fitiri (4TJ). Cf. Godefroy, v'fts-
sele.
F6tft, sf. (4A,As) : fete. On dit la Fit'
a Dht, par fausse interpretation deFitd-
Diu [FGte-Dieu], d'apres Panalogie de
la fit' a papa.
FeHire, sf. (3S*) : faisselle; Pelisse;
fitiri ( 4 Tj).
Fetor, sm. (3T) : cellier. V. cttor.
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*88
FEU-FIA
Feu, sm. (G; i A; 5A'): h£tre, ffayard.
Nom de plusieurs iieux dits. V. fd.
F3u, sm. (4R) : four.
Feuda, sm. (4A,Ab,Aj,Aq,R) : ta-
blier ;feuddr (3S') ;fudd(2A\ ; 4Aa").
Feudenft, sf. (3S') : le contenu d'un
tablier.
FeudI6r§, sf. (5 At) : fougere.
Feufl, sm'. (4A) : manche d'une
faux.
— , sm. (4AJ) : aideau ; garrot qu'on
engage entre les ridel les et la fleche
pour soutenir les ridelles.
— -, (4A,Aj) : piece de bois servant a
maintenir les ridelles dans la meme po-
sition, comme le font les aideaux; mais
elle se place en t£te et a la partie sup6-
rieure des ridelles.
FSufla, va. (4T) : faufiler; foufld
(4Ab) ; foujld (4AI). Fiufld onn- abi, na
robd [batir un vehement, construire le
bati d'un vehement, d'une robe, d'une
manche, etc.].
Feufllajhd, sm. (3B) : action de lier
Ja lame d'une faux avec le manche, a la
fin des moissons.
— , : repas donne* aux faucheurs a la
fin des moissons.
— , (3Ba) : repas donne* aux vigne-
rons apres la vendange.
Du mot/eu/?, manche d'une faux.
fFeuillard, sm. (3R) : branches
d'arbre disposes le long des maisons
au moment des processions.
Feulata, vn. (3S') : folatrer.
Feuie, sm. (4T) ;ffeulet (G) : coup
de vent qui souleve la poussiere des
routes en tourbillons; tourbillon dc
poussiere soulev£e par le vent. I fd P
feuli (4T) fie vent souleve la poussiere
en tourbillons].
Feura, sf. (3S') : vessie.
Au fig. en parlant de quelqu'un : la-
che, poltron.
FeurcS, sf. (4A,A'g) : force.
Feur$h*, sf. (4AD) : fourche.
Feurjhe, sf. (4A) : forge.
Feurnir eifournir, va. (7Jr) : finir.
Ffcustie, sm. (6Ac) : manche d'une
faux.
F6vr6, sm. (6A) : fevrier; fipri
(5C);/^ri( 4 T,A,Ab,R).
57 griledu s'i tanne in fipri t ifard
bon dUn I'indari (4T) [s'il grele ou s*il
tonne en fevrier, il fera beau en au-
tomne].
Ni in fiprX vd d* fomi (4T) [neigc en
fevrier vaut du fumier] = La pl6\e
(p\u\e)de fipri vd de bon fimXi (6 A) =
Frd (froid) de fipri ipli le grenU (6A).
52 fipri ni fiproti, mdr marmoti
(4T,A). Variantes : Can fipri ni$hl-
proti, mdr apritti (4T). Can fipri ni
fiprdte, pin mdr qi margdte (5C) [Si
fevrier ne donne pas de neige, mars
prendra sa revanche. Tel est le sens de
ces dictons dont on nepeutdonnerune
traduction litt£rale].
FevrotA, vn. (41*) : trembler, fris-
sonner, avoir la fievre. V. fevre-.
Fi, sm. (4T,A,Ab,R): fil. NacotirU
defi (4T) [une aiguille de fil].
'T-ou q dichi n'itUld i n' pu pd la
rmontd? (4RV) [qu'est-ce qui descend
par une Schelle et ne peut pas (la) re-
monter ?] R£p. : On gromfi d' fi [un
peloton de fil].
L fi di rin (4*T,A) [colonne vert£-
brale].
Copd V fi d f la lingd (4T,A) [couper
le filet de la langue].
Doutd lou fi difajou (4T) [£piucher
des haricots].
Fi d'aranli (4A) : toile d'araignte.
Fi d'arghd (4T) [fil d'archal, et a
3 Re, eau-de-vie de mauvaise quality]. Fi
d'aghd (4A,R). Le patois ignore fil de
fer; Ik ou cette expression existe, elle
est r£cente.
Fi d sarpin (4*T,A) : sorte de long
ver filiforme qu'on trouve dans les sour-
ces ou dans les marlcages.
— , pi. irr£g. de fib, brebis ( 1 Bm;3S').
FIA, sf. (iBm ; 3S\Sd ; 4T,A,Aa,
Ab,AI,A'g,R; 6Ac,B,Bv) : brebis; flan
(3Rr) ; find (iD). Na fid britd (6Ac)
[une brebis sans comes].
Le pi. est fli, mais a 3Sd, 4Aa, 6B,
Bv, Aeon dhfi; a iBm eta 3S'/;a
ArTfU etfi. (V. Rep. sap., 1882.)
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FIA-FIN
180/
Faye (1643, 1 A) d£signe une brebis.
On irouve le pluriel fies : des brebis
(1612, iA). « Une faye (pron. ifdle)
avecq son agnel. » « Une vache et qua-
tie fies. »
Godbf^oy cite Pexemple sui vant (1 3 5 2 ,
Ord. f VI, 62), ou fe\ signifie troupeau :
€ Se un/e* de brebiz ou de mouton est
prinz en temps deu, Ten ne paiera que
deu solz tournois pour une foiz. »
On trouve le meme mot dans les pa-
tois voisins, particulierement dans les
patois lyonn. , dauphinois (et provencal),
bugiste et bressan, en pie*m. et dans la
Suisse romande. L^tym. probable est
feta f femelle pleine. Cf. Virgilb, Egl. t \,
49 : « Non insueta graves tentabunt pa-
bu\& f etas. »
II est possible qu'il y ait eu parfois
confusion entre les mots issus de fata,
et les mots issus defeta. Par suite, un
certain nombre de grottes des fies pour-
raient bien etre simplement des grottes
ou les brebis trouvaient un refuge.
Ftt (si), vpr. (4T,A,R) : se fier.
Flan, sm. (4Aa) : ceinture, £charpe.
— , sf. (3Rr): brebis.
Fiance, sf. (4 A) : confiance. U n* i
pwin a" fiance in ntron mini (4A)[je
n'ai pas confiance en notre meunier].
Cest un archaisme.
Flancha, sm. (4T,A) : fiance\
Flanfiourna, sf. (5C) : f red on ; chan-
son nette.
Flarda, sf.(4T,Aa; 6Ac,B) : toupie;
fiargd elfldrgd (4A,A1). Fldrgd d'ali
(4A,A1) [toupie en bois d'alisier]. Avwi
ta fldrgd, Vdfi on billd a la minnd^A)
[avec ta toupie, tu as e*rafle* la mienne].
Balli mon baculo, ma fiargd a mon
ptlou frdri [donnez a mon petit frere
mon baculd et ma toupie]. (L.Terrier.)
Fiarga, vn. (4A) : tournoyer, trem-
bler. La fin' a Colin a mi cdq chusd,
r minton Hi fldrgui [la femme de Ni-
colas a de nouveau quelque chose sur
le cceur ; son menton tremblote].
Fi$ala, sf. (4T) : ficelle ; ficield
(4A,R).
Fide, sm. (4A,Aj) : vermicelle.
Fideld, adj. (4T) : fidele ; ftdMt
(4R)-
FM. V. fla.
FI*, flird, adj. (4T,A,R) : fier.
— , n. pr. (4T) : le Fier. S'emploie
sans article a Thdnes. Uigd d Fit
[Feau du Fier]. D' vi in Fli [je vais au
Fier]. Tonbd in Fli [tomber dans le
Fier]. II en est de m£me ailleurs pour
les noms de riviere.
Flen, sm. (4T) : ceinture de la ma-
rine ; e*charpe du maire ; flan (4Aa) ;
fli ( 4 A1).
Flentire, sf. ( 1 B') : m£me sens que
flin. V mire a mi sa flintiri ( 1 B') [le
maire a ceint son £charpe].
F?6r6, 6dd t adj. et s. (4T,A) : or-
gueilleuz.
FI6t&, sf. (4A1) : ceinture d'une ro-
be, d'un tablier, d'un jupon.
Fleusa, sf. (3S* ; 4Ab) : fougere;
fleu;hd(3C).
Figura, sf. (4T,A,R) : figure. Navri
figurd ct sinjkd (4T) [une vraie figure
de singe].
Fihft, sf. (iD) : brebis. V fla.
t Fil, sm. (4A ; G) : vrille de la vi-
gne.
Le fil des reins : lupine dorsale ; en
patois r fi di rin (4T,A), ou /' fi dr
Virin (4A).
Filatin, adj. (4T). V. folatin.
Fiin, (8Bf). V. flifi.
f Filou. Pris adjectivement ce mot a
le sens de malin : ce n'est pas filou. Le
patois afilou comme le fr.
Filouta, va. (4T,A,R) : filouter.
Fin, (fin-i), adj. num. card. (3S' ;
4T,Ab): cinq; c'hin (8B); cin (3Sd;
4A; 6Ac,B). Fin-K bmd i fin fmalt
(4T) [cinq hommes et cinq femmes].
Fin omd (4AD).
— , sm. (5At) : foin.
— , sm. (4T,A) : fin, but.
Entre autres sens, en vx. fr., finr
signifie : frontiere, territoire, ou « limi-
tes de terroir » (Monet). SuivantGoDE-
froy, dans la Suisse rom., Vaud, Neu-
chatel et Fribourg, fin sert encore
actuellement a designer une Vendue de
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f9 o FIND
terre arable. On reirouve l*une de ces
significations (ou toutes deux confon-
dues), dans les expressions suivantes :
la plaine des Fins, les Fins d'Annecy.
— , sm. (4A) : poche formed par la
chemise serine a la ceinture. Les d£ni-
cheurs de nids y cachent la couve*e dont
ils viennent de s'emparer et les marau-
deurs le produit de leur maraude.
— , i.finnd, adj. (4T,A,R) : fin. U fin
sonjhon, u fin fan (4T) [au sommet, au
fond]. A lafinn' drbd (4R) [a la pointe
du jour].
En frl. on dit aussi : le fin sommet,
aufin fond.
« Sou vent le superl. s'exprime par
Padj. fin (fin), fenna ffinndj, pr£c£-
dantun autre adj. : se bu 4fin#rd[ce
boeuf est fin gras]; la tyevrd (tWvrd)
reven du prdfinnd rydndd [la chevre
revient du pre* fine ronde, c'est-a-dire
tout a fait ronde]. Cet adj. fin precede
aussi soit un subst., soit un adv. pour
exprimer le point extreme d'une quality
ou d'une chose : le pakan se lev' b la
finnd pwentd de rarbd [le paysan se
leve a la fine pointe de TaubeJ.
On trouve maints exemples de cetle
locution dans les Merits de saint Fran-
cois de Sales... On lit dans un billet de
son Venture a une dame veuve : « II
est impossible de se treuver demain a
9 heures, car ni M" Vulliaz ne sauroit
^strepreste, ni je ne scai comment nos-
tra fille le pourroit estre aussi, attendu
qu'il faudroit partir au fin moins a 3
heures du matin... ». L'expression au
fin moins est translate du patois u fin
men, dont roppose" est : u fin me [au
fin plus].* (Dupet-Koschwitz: Gramm.
savoy arde, p. 2 3.)
Cet emploi de fin n'est pas special a
la Savoie. Cest un archaisme qui est res-
tedans nombrede provinces. Godefroy
cite beaucoup d'exemples analogues ou
fin est plac£ devant un subst., un adj.,
un pp. ou un adv., pour exprimer une
id£e de superlatif ; il peuts'accorder avec
un adj. teminin : fine belle, fine noire.
Ainsi Commynes dit : au fin com-
FION
mencement de la saison ; sur le fin
bort ; sur la fine poincte du jour. On
trouve encore relev£s : fin bout J? n froid,
fin coeur, fin fol, fin nu, fin vrai, \efin
premier,^/! seul, au grand fin jamais,
etc. Godefroy donne aussi treys passa-
ges tirls de saint Francois de Sales, oh
on lit : tout au fin pis ; les enfants tout
fin nuds ;... et au fin moins leur refu-
sant fortement son consentement.
Findre, sf. (3S' ; 4T) : cendre ; /?«-
dre (3S* ; 6Ac) ; /Sdre* (4A,AI,R) ; cin-
dre*(6k); chindre* (8B'm). Lifindrtde
bbXd (4T), de la Ha (4AI) [la change].
Findri, sm. (4T) : cendrier; fidri
( 4 A,AI,R).
Le cendrier est la partie interieure
du potager.
On appelle ainsi une plaque de mo-
lasse perc£e de trous au fond desquels
est une petite grille. Chaque trou est
destine* a contenir de la braise. On y
fait cuire les mets dont la preparation
exige une chaleur douce.
Fine, n. pr. f£m. (4A) : Josephine.
Avec le redoublement : Fifing.
Fini, va. (4A,R) : finir ; fornitre
(4T) ; forni (8B*) ; feurnir et fournir
(7Jr).
FiniolA, vn. (3S' ; 4T,A,R) et s'ji-
nXoldy verbe r£fl. : s'habiller d'une ma-
niere pr^tentieuse, ou simplement plus
distingule que ne le comporte son rang.
Can d' marUri ma fiU Mddlinnd, \
D' vwi q£ s* finlole'tf cm'6 fou, \ Qasa
crwidor Vdsse onn&chinnd \ Q fassi
to plii dH tb p& son cou (4R) [quand je
marierai ma fille Madeleine, je veux
qu'elle se pare comme il faut, qu'a sa
croix d'or elle ait une chatne qui fasse
tout plein de tours (nombre de tours)
sur son cou].
Fioc&, vn. (8B*m) : neiger. Se dit
de la neige qui fond a mesure qu'elle
tombe.
FI0I8, sm. (6B) : batonnet. A \doU-
vdn ouftolB [ils jouaient au batonnet].
f Fion, sm. (G) : ruisseau.
Fion, sm. (3S') : son d'un ou de
plusieurs instruments de musique.
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FION-FLE
191
Plon (ma), (4T) : ma foi, certes.
«c Ma fion, ma fiouta sont des eu-
ph£m. dim. de fantaisie, parce que dire
ffia foil (ma ft) ixzSx un p6ch6 ; c'^tait
« un serment prfite* en vain » ; cf. : cor-
bteu pour corps Dieu, etc. » (Puistpelu.)
FIona\ sf. (6B) : m£um (plante).
Floulft, adj. f. (4T) : distraite. Ti
ftould [tu est distraite]. Ce mot, dont
le sens primitif est soule, n'a rien d'of-
fensant.
— , sf. (5C) : fiole.
Fitlli, sf. (4T) : fissure par laquelle
souffle le vent.
Flu, sm. ( 4 Ab) : filleul ; J7rti (4R).
-, ( 4 T) : fils.
FlqjhS, sf. (4T,A»g,Al) : fougere.
Fiuli, sf. (4Ab) : filleule ; JHuld
(4R)-
— , sf. (4Ab) : vrille de vigne.
— , (4A,Ab,R) : entrefeuille (en par-
lant d'un plant de tabac ou des sar-
ments d'une vigne).
FIus6t&, sf. (8A) : fougere.
Fivrft, sf (iD ; 4T,A) : fievre.
F14, sm. (2AJ) : herbe qui a s£che"
surpied et que Ton cueilie au printemps
pour servir de litiere.
F1A, sm. (3T) : flair, souffle, odeur.
m a plS MJld n8fmir£ (3T) [il n'y a
plus trace de rien].
— , va. (4T,A) : filer (cfjild).
— , sm. (4A) : filet pour la pe'che.
Flacft, vn. (5C) : fle*chir, flageoler.
M£ cwissi Jlacdvdn dXin md pantalon
(5C)[mes cuisses flageolaient dans mon
pantalon]. Le genevois a flaque : mou.
FlacheV, sm. (4T,A) : partiecreuse ou
rentrante d'une poutre, d'une pierre
taiitee. Pusd Utrd suT JlachS(^T) [pose
la poutre sur le c6te* rentrant].
— , adj. et subst. (4A) : se dit du bois
mal e*quarri, que la hache ou la scie
n'ont point atteint et qui est reste* en
dessous du plan ou de l'arete d'£quar-
rissage : bwS flach&, ou simplement
flacht.
Flale, sm. (6Ac) : fle'au a battre le
bl£; JlaU (6Bv) ; flaUl (8Bs) ; JlaU
(8Mc);^rr^(8B'a).
Flam&, sf. (4T,A) : flamme ; Jttamd
(4W.
Flamft, vn. (4T,A) : flamber; dans
le frl. flammer. L' bw$ sBJlamS vitd [le
bois sec flambe vite].
Flammer est un arch., conserve* aussi
dans la Bourgogne.
Flamacon, sm. (4A ; 5C) : franc-
ma9on.
f Flamboise, sf. (G) : framboise.
Fl&n&, sf. (iB*) : ross^e.
— , (3S') : verge pour fouetter ; fessle.
Fl&nft, vn. (T,A) : flaner.
— , va. (iB* ; 3S') : fouetter.
— , sf. (iB* ; 3S') : fess^e, rossSe.
Flanbft, va. (4T) : dissiper rapide-
ment, dans le sens du fr. : il a flambe*
son patrimoine. N'a pas le sens ordi-
naire du vtrbejlamber, qui se dit bru-
latd (flamber un chapon) oxxflamd.
Flanb6t&, sf. (4Aa) : flammette (es-
pece de lancette pour saignerun cheval,
un boeuf).
t Flan6e, sf. (G ; 1 B* ; 3S') : rosse'e,
fessle.
t FlAner, va. (G; iB'; 3S') : don-
ner, appliquQr. Fldner une votee. Elle
lui fldna un soufflet. II se Jldna un
verre de vin sur la conscience.
Fttd, sf. (3T) : creme.
Flapi, adj. (4A1) : ftetri ; JHapi (4R) ;
Jltapi(4k).
Le vx. fr. a flapir : ftetrir, friper.
Voyezftapi etflapo, dans Puitspblu.
Flax, sm. (4T) : flair ; JlUr (4R) ; fid
(3T).
FlatA, va. (4T) : flatter.
Flatin,(6A). V.folatin.
Flavel, sm. (7L,Lb) : fteau a battre
le ble. V. £16.
F16, sm. ( 1 Ab,B,Bm,B\E,Em . 35m,
Jt,Rp,S'v; 4 A,Al,At,T,Tc,Tj,T ; 7C) :
fle'au a battre le ble' ; Jim (6Un); Jim
(3Ca ; 6U) ; JIM (6 Am) ; J16X4 (6Bq) ;
Jl4U(4Tv);Jim(SA\Ma);Jlim(SWm);
JlaU (6Ac) ; JlaU, pi. JlaU (6Bv) \JlaXel
(8Bs); flaW (8Mc) ; Jtairwi (8B'a) ; fla-
vil (7l,Lb);iflo1i (4Ff ; 6A) ; iflild
(5Ce); iftBU (6As; 7 Ag) ; JIU (3Gp) ;
fd (4F). Syn. : icochbu (4T,A'c,Ab ;
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19a
FLEC-FLOQ
5Mf) ; icosseu (5Bd,M*,M'v) ; icochiu
( 4 R,Aq).
On a Icpluriel/7es(i6i4, iA):«Ung
vam (van) et deux fles. »
— , sm. (4AI) : fiel.
fFlfcche, sf. (4A,R) : arc (et non pas
seulement le projectile).
— , (4R) : sorte defronde. V. 6stracl&.
t Flfcchon, sm. (4 A) : fleche, trait
qu'on lance avec la f fl&che.
F16em&, sf. (4A,A1) : paresse (patois
recent).
F16rI6, vn. (5C) : puer. Si fd totld
on bartou, t8 plin pd s'i flirXe on pou
(5C) [si tu as touche* une punaise, ne te
plains pas si ca pue un peu].
FlSron, sm. (6B): calament a petites
feuilles.
F16ron, f. onnd, adj. et n. (G; 4T,
A) : calin ; fliron (3S). On dit d'un en-
fant gat£: / #-/ on ptXou fliron (4T).
Qinfliron t€ m* fd (4T) [quel calin tu
me fais, c'est-a-dire com me tu es calin I]
Fd pd tan ton fliron (4T) [ne prends
pas ton air calin, cesse tes calineries].
Flairon (fleron) en lyonn. signifie
flatteur, flagomeur. A Vioonaz,//eiron :
« homme tout a ses petits soins ». Sui-
vant Puitspelu, « Pide*e est celle d'un
homme qui flaire comme le chien, pour
savoir s'il pourra tirer quelque chose de
Tindividu dont il s'approche ».
t F16ronner , va. (G) : dorloter :
« Julie aime a se fa.xrefle'ronner. »
Fleu, sf. (iT) : fleur*
FUu de Pdqe (iT) : primevere offici-
nale.
— , et flad, sf. (3T) : creme (la fleur
du lait) ; JlXeu (3S') ; flXda (4Tg).
Flfturi, vn. (4T) : fleurir ; fltori
( 4 R).
Fliam&, sf. (4Ab,R) : flamme.
Flian, sm. (4AD) : flanc, cdte* \jian
( 4 T,A).
Fllapi, f. pXa f adj. (4R) : ftetri.
Fllfi, sf. (4T,A,Ab,R) : fille ; ///<?
( 4 A) ; fMt (iD ; 4 A'm) ; fUXe (3S';
6Ac,B); filXX (8Bf). Dimin. : flUtd
( 4 T,A).
Ma filXX cominchet a s'abandounar
(8Bf) [ma fille commence a marcher
seule"). Ma flXi s* ipocd abadd (4T)[mi
fille ne marche pas encore seule].
Brdvi ftlM, priparin-nd, ablXissin-
nd, argue" tin-no u merXeu (4A'm)[jolies
filles, pre*parons-nous, habi lions-nous,
regardons-nous au miroir.
Na mdvtsd flit 4 la pistd du pil (4T)
[une fille qui se conduit mal est la peste
du pays').
Drin drin, ran tan plan, pip* U flit
q* n* an pwin a" galan; drin drin, ran
tan plan, maUreusS rlo q'Sn-n an (4A)
[vivent les filles qui n'ont point de ga-
lants ; malheureuses eel les qui en ont].
— , (4T,A) : doigt malade enveloppe
de chiffon. Enfrl. on dit une poupie.
FU6, sm. (3Gp). V. 116.
Fllfitft, sf. (4T,A,R) : fillette.
Flleu, (3S') et flXbu (4Tg). V. fleiu
Flin, sm. (3S';4T,A) : vessie qui con-
tient le fiel ; fiel ; bile ; fie (4AI).
— , (4Tg,A,Al) : maladie des vaches.
(On la traite en couvrant les oreilles de
Tanimal d'herbes fratches.)
Fllonnd, sf. (4Ab) : rosse*e.
Flldu, sf. UR;5A') : fleur.
FIXdu de mi (5 A') : narcisse blanc.
— , (4Tg) : creme.
Flip*, sf. (iDb) : primevere a gran-
des feuilles.
FUu, sm. (4R) : filleul.
Fllula\ sf. (4R) : filleule.
F16, sm. (4F) : fteau. V. 116.
Floca, va. (3S) : de*rober.
Flocatft, sf. (3C) : dent-de-lion.
Flomfi, sm. (4AI). V. plomfi.
F16n&, sf. (2A) : grande chelidoine;
//on^(4A'g);//o«re(3S).
Flop&, sf. (4T) : grand nombre,
grande quantity.
Flopa, sf. (4T) : rossle.
Floqft, sm. (a A) : silene enfle\
— , (8 A) : bouquet, trochet ; floqt d
ciriji [bouquet de cerises]; floqi dt
niii [trochet de noix].
— , : bouquet, touffe de rubans.
« CoqXon pourte* rt alebdrdd | AT ipt
d€ ben a son flan | Lo cap 4 a la cou-
cardd \ £ Ion floql dS riban \ Vartu-
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FLOR-FOLA
19J
bleu, gard, gdrd f etc. [chacun porte
une hatlebarde, une 4p6e de bois a son
flanc, le chapeau a la cocardc et une
touffe de rubans] ». (Ritz : Ch. pop. de
la Hte-Savoie, 2* edit., p. 82.)
Le vx. fr. a flochet etfloquet (dim. de
floe).
Fldr, sf. (4T) : fleur; JUbr (4AD) ;
flour ( 7 J) ; Jim ( 4 R ; 5A') ; fleu(iT);
fleur (6B).
t Fleur de mai (4T ; 5 A') : narcisse
blanc.
Fleur de sin JosB (6B) : bois gentil.
Flori, sm. (3S* ; 4T,A) : charrier
(drap de toile). Se dit aussi d'une ser-
pilliere ou d'un drap de toile grossiere
servant a contenir de Therbe, des feuil-
Ics seches. A 4 R, on emploie plutdt
pour cet usage des 'arblyi.
— , vn. (4R) : fleurir.
Florire (cllwi), (iBm) : cuillere a
ecr^mer. Aujourd'hui, a Morzine, cr£-
me se dit crenmd ; dans la vallee voi-
sine, a Samo€ns et a Taninges, on con-
sidere la crfime comme la fleur du lait
et on Fappelle flieu,fleu. II est proba-
ble qu'autrefois la crfime s'appelait de
meme a Morzine, comme Tatteste le
mot floriri = pour la cr£me.
PloU, sf. (3S;4T) : £cheveau de fil;
flwtd (3S*; 4Ab);fl6td(^A\); M.flotte.
Floupe, sf. (4Fg,Fd) : primevere a
grandes feuilles.
Flour, sf. (7J) : fleur.
Flour donnt : narcisse blanc.
Flye. V. flia.
Fma\ sf. (4AD) : le contenu d'une
pipe de tabac. BalM-m2 na fmd (4Ab)
donnez-moi une pipe de tabac].
— , va. (4AD) : fumer (du tabac) ;/o-
md (4R). Syn. : pipd (4T,A).
— , vn. (4 A, Ab) : fumer ; fomd (4R) ;
/md(4A f T);/Mik!(6B).
Fmala, sf. (4T,A,R; 5 A*) : femelle ;
femme (en parlant en g£n£ral). N't avi
qede'fmale' (4T,A) [il n'y avait que des
femmes].
Fmalion, sm. (4T) : fumeur. Se dit
surtout des jeunes gens.
Fm8, sm. (4T) : fumeron.
FmirS, sf. (3T; 4T,A,Ab) : fumee.
— , (4Ab) : poussiere. Fd pd tan di
fmiri 4 rmassi (4AD) [ne fais pas tant
de poussiere en balayant].
FnA, va. (4T) : faner.
Fnttri, sf. (4T,A) : fenetre.
F6, (4T) : forme du verbe fotrB.
F6, sm. (4A,Ab) : four. V. f four.
F6, fdssd, adj. (4T,A,R) : faux.
— t (foo), fdrtd, adj. (4A,R) : fort;
fdr ( 4 T).
-, (e, i) ( 4 T,R) : il faut.
F6A, sm. (4AD) : feu ; fda du ci [feu
du del, foudre] ; en Semine :f&a.
F6b6, sm. (4A) : faubourg; fdbor
(5C). A Annecy,/<56o (sans autre quali-
ficatif) d^signe le faubourg de Boeuf
ffdbb d'BuJ. Voici un refrain tres connu
qu'on chante sur Pair d'une sonnerie de
clairons : T' a cassd la pW du tanbd,
I Gard U fenSdufdbd I [lu as casse" la
peau du tambour, gare les femmes du
faubourg 1]
Fd$hn&, sf. (4T,Al) randain (I'herbe
qu'un faucheur abat d'un seul coup de
faux) ; poign^e, brassed de foin.
Fddft, sf. (3S\T) : longue corde.
Au pi. fdd€ d^signe deux longues cor-
des servant a serrer et a attacher sur
un traineau une charge de foin. On les
appelle aussi vlon.
L'all. a Fade, corde.
F66r, sm.(4Fd). F66rbdtar d^signe
une sorte de scie a deux poign£es dont
on se sert pour couper en travers les
troncs d'arbre ou les billots. A Geneve:
bdtard ; a 4A : trossi.
FoI&, sf. (4 A) : flambee de brindilles
ou de feuilles seches ; frl. foyie.
f Foiner, va. et vn. (4T,A) : faner.
F6inn&, sf. (aAj) : nielle, carie, ma-
ladie des bl£s.
Fdinnd, va. (2AJ) : se dit de la nielle
qui attaque les Die's.
Folanjhi, sm. (4T) : foulon ; moulin
a foulon.
FolanjhiA, sf. (4TC) : fouloir, battoir.
Folatin, innd, adj. (4T) : folatre ; pe
folUtin (4AI) ; filatin (4A) ; fulatin
(4R); pdflatin (6A) : poil follet, duvet.
i3
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194
FOLE-FORC
D' fomri la cigar ltd 4 a* doKeri 4
tard ; | D* lissri peussd 16 pi filatin
a" mi mostdchi (4A) [je fumerai la ci-
garette et je jouerai au tarot ; je laisse-
rai pousser les poils follets de mes
moustaches]. (L. Terrier : Jeune Hom-
me.)
Pole, sm. ( 4 Aa). V. feul«.
Folerft, adv. (3T) : peu, un peu.
— , sf. (4T,A,R) : folie, sottise, impru-
dence ; folird (4AI). Au plur. foler4
(4A,R).
Foleyi, vn. (4AI) : folatrer.
Folii, sf. (4T) : feuiltee; feuilles ver-
tes ou seches servant de fourrage ou de
litiere ; fotii (5A'b).
Aid a la folia ou 4 folU (4T) [aller
chercher de la feuillle ou de la fane].
Follati, sm. (4 A) : jeune vagabond
qui, pour £viter une r£primande, a quil-
ts le domicile de ses parents, ou que
ceux-ci ont mis a la porte. Sans doute
parce que le follati va se coucher sur
les feuilles ou sous la feuill£e.
FolI$, sf. ( 4 T) : feuille; fdlU (4R) ;
folU( 1 Db).
Une feuille de vigne se dit : piannd
(4AS ; 6A) ; ipXannd (5 At).
Can-t on-n a peur d4 folW, i n' fdpd
intrd diin V bwie (4T) [quand on a
peur des feuilles,, il ne faut pas entrer
dans le bois].
F0II8, sm. (4T,A) : feuiltee (tonnelle
ou petite construction temporaire faite
avec des branches garnies de leurs feuil-
les).
— , (5A'b) : branche d'arbre garnie de
ses feuilles qu'on emploie comme orne-
ment ou pour nourrir le be*tail.
FolinguS, adj. (4T,A,A1) : folatre,
folichon. En frl. frelinguet ; probable-
ment m£me origine que freluquet.
f Folyebou, sm. (G) : vent chaud
qui hate la feuillaison.
Fomft, vn. (4R) : fumer. Rm'ilyi, t'd
d\o 16 rai lonti fomd si /?//?# [Rumilly,
tu as sous les rois longtemps fume" sans
pipe].
Fomalion, sm. (4T) tlfmalXon : fu-
meur.
Fom6, sm. (4 A) : fumier ; fomi (4T):
fomU(5C);fim4 (^Ab,R);f4mI4(6A).
Syn. : 'dm; he.
Fomire, sf. (4R) : fumte ; fmiri (3T;
4T,A,Ab) \femd (6 A,B) \ femiire (6A);
fon (IS).
Fon, sm. (3S*) : fume>. Lat. fumum.
— , sf. (5C) : faux. La lingd cope pe
prof on I Q onnd goidrdd ou q'onn&fon
[la langue coupe plus profonde*mem
qu'une serpe ou qu'une faux].
Peut-£tre faut-il voir dans ce mot une
alteration de afon : qu'on-n afon ; afort
serait une variante de achon % petite ha-
che. Quant aux termes employes pour
designer une faux, v. d&lle.
Fontanr&, sf. (6Ae) : fontaine ; fan-
tannd (4T) \fontannd (4 A, Ab, R) ;fon-
tanhd ffontan-hdj (8Ag,Ap). Ces mots
ne s'appliquent qu'a une source.
Fontaine, dans le sens d^dicule mu-
ni d'une canule ou d'un chenal d'ou
1'eau tombe, se dit : born4 (4T) ; f bour-
neau (4T,A;G); bachi (3S';4T,A'g).
For, sm. (4T; 5C) : four ;/d (4A,Ab) ;
fiu (4R) ;for a chd (4AD) [four a chaux].
Fdr, sm. (7Jr; 8 A) : absinthe.
— ,fdrtd, adj. (4T) : fort; fd (fdo)
(4A,R).
F6r&, sf. (3R) : bogue des chatai-
gnes.
• For&, va. (4A) : fourrer.
Forajh6, sm. (4T,A) : fourrage.
For&s&, sf. (4A) : hangar.
F6rb&, sf. (4R) : femme qui vend
des denies en cachette. Cest le mot
correspondant au fr. fourbe pris subst.
Forbata, vn. (4R). V. fatrac'hi.
F6rblian, sm. (4Ag) : absinthe (plan-
te).
For$h$, sf. (4T) : fourche ; feurqkt
(4A,Ab).
Forchecu (a), loc. adv. (4A) : sans
mesure, sans moderation (en parlant du
boire^et du manger). Qhi sli jhin, 4fi-
tdn tot a forchecu [(chez) ces gens (,ils)
se jettent tout dans le ventre]. Ujhordui
X 4 tot a forghecuy 4 dman i crivdn [au-
jourd'hui on fait ripaille et demain on
creve de faim].
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FORC-FOSS
195
For$ht&. sf. (4T,A) : fourchette.
— , : forficule auriculaire, ou perce-
oreille (insecte).
Forchu, adj. (4T,A) : fourchu ; for-
cAu (6Bv) \forstu (6Bq) ; forstXu (6Ac,
Gv); fortsu (6Bv ; 8Bf,B'm). V. cu-
p£s8&.
FopS, sm. (4T) : foret ; fwSrS (4Aa).
Syn. : taravalon.
Forg&, sf. (4Ab) : horn me (ou fem-
me) maigre et de grande taille.
Forgalft, sf. (4T,A,Al,Ag) : bille ;
grosse branche fourchue de 10 a 20 c.
de diametre; fSrgald (4Av f ). Q Id for-
gald m' barb, bin wi-% itaU (4T) [cette
bille me fournira bien huit baches J.
Forg'nA, va. (3 Be ; 4T,A,A'g) : four-
gonner, attiser le feu \forgoundr (8Bf);
frfynd (6A) ;fri!goner( 7 h).
— , vn. : remuer sans cesse les pieds.
Fori, sm. (3S',T) : Tespace de temps
compris entre la fin des semailles et la
fenaison, ou entre la fenaison et la
moisson ; printemps. Leforifd sourti
U ratoulive di vld tliochi [le printemps
fait sortir les chauves-souris des vieux
clochers]. N6-\ aran on bon fori [nous
aurons beau temps entre les semailles
et la fenaison, ou entre la fenaison et
la moisson].
Forjhi, va. (4A) : forger.
Forma\ sf. (4T f A ; 8A) : forme.
— , (3S') : personne vaniteuse, aux
manieres affiles.
Au pi. fdrmt (4T) : stalles au choeur
de l'^glise, banc de Pceuvre (sieges r6-
serv£s dans une e"glise aux membres de
la fabrique).
Formi, sf. (4 A) : fourmi.
Fornd, sf. (4T,A) : fourne*e.
Fornfi, sm. (4T,A) : fournil (cham-
bre attenante au four et ou Ton pe'trit la
pate).
— , (4T,A) : placard chauffe" par le
feu de la grande cheminge de la cuisine,
dont il n'est slparl que par une molasse
ou une cioison en briques reTractaires.
^fournet.
— , (4T,R) : endroit ou Ton pratique
I'tcobuage ; forni (4AI).
Syn. : tovi (4AI) ; covassi (5Ab) ; to-
virl (4A).
— , sm. (iBm) : fourneau, po€le.
Forn6, sm. (4AI) : fournaise.
Forn&lajhd, sm. (4T) : prix du au
fournier pour la cuisson d'une fourn^e
ou de quelques pains ; pain qu'on lui
donnait pour paiement.
FornteS, sf. (4T) : fournaise.
Forndtrg, va. (4T) : fournir.
— , : finir, achever. C'est par suite
d'une confusion qu'a Thdnes, a Bozel,
le verbe fournir a supplante* le verbe
finir. Cf. « II a fourni et il a fini une
longue carriere. »
Forni, va. (8B') : finir, achever.
— , (4R) : fournir.
— , sm. (4T) : fournier (celui qui tient
un four public et qui y fait cuire le
pain). (Diet, de I'Acadimie.) En vx. fr.
forni er.
Fornift, sm. (4T,A,Ab; SB'm) : four-
neau ; forni (iBm).
Un petit poe*le rond en fonte s'appelle
pipd (4T.A).
Foron, sm. (4T,A) (t. de macons) :
boulin (piece de boisdont Tun des bouts
entre dans un trou du mur en cons-
truction et dont I'autre est attache" au
baliveau).
— , (3S) : baliveau.
Fdrt, sm. (7LD) : pr^sure. V. azi, 6zi.
Fortiu, sm. (4Fd) : baton muni d'une
branche, dont on se sert pour fairetrem-
per la vendange.
Fortsu, adj. (6Bv; 8Bf,B'm) : four-
chu. Fire rdbrd fortsu (6Bv) [faire
Parbre fourchu, la culbute];/ire rdbrd
fortsu (8Bf,B'm). V. cup6ss£.
Fosi, sm. (4T,A,Ab) : fusil; un fusil,
difusi (7M'a) \fousi (IS).
Fosser&, sf. (4 A ; 6A) : mesure
agraire de 294" Carre's. Ne se dit qu f en
parlant de la vigne.
Le vx. fr. zfossoree : ce qu'on peut
retourner de terre saxfossoir en un jour.
— , va. (4 A ; 6 A) : biner la vigne;
donner une premiere ou une seconde
facon a la vigne. A 4Fd,fisrd : b£cher.
En vx. fr.fossorer.
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196
FOSS-FOUF
Foster*, fosri, sm. (4T) : binette
(outil de jardinier) ; fosri (4A). A 4Fd
fisri : beche plate.
Fosseru, sm. (5C): homme qui bine
la vigne.
F0886Q , sm. (4A) : houe ; fossdu
(4T,A; 6A) ;fasseu (3S*) ;fassd (3T).
Syn. : itarta, itirpd ou bigd (4Ab).
LiTTRfe donne ^fossoir (genev. fous-
soir) : sorte de houe pour labourer les
vignes.
Cf. LiTTRft (Additions) f fessoue.
Le vx.fr. afossoieur, houe, etfossoir,
fossor, fossour, fessour, fessoir.
Forte, sf. pi. (3S) : ciseaux. Cf. :
« trois paires deforces (ciseaux) a ton-
dre brebis (i6g3, 1A) ».
Le vx. fr. a force (fore he, forpcej,
grands ciseaux, qui est reste* dans la
langue moderne (forces). Le dim. est
forcette, petits ciseaux, qui a du £tre
en patois forsta, dont foste serait une
variante.
F6t&, sf. (4T,A, etc.) : besoin ou
manque; avi fdtd [avoir besoin]. £n-n
d-to pd mi fdtd (4T) [n*en as-tu plus
besoin ?] V. f faute.
Dans le NoSl en patois du xvn* s. que
nous avons publie* dans la Revue sap.
(190 1, p. 227), on lit (vers 34) : No
n in pasfauta que Satan \ Que trompa
notron pere Adam \ Venie trouble la
fhte [nous n'avons pas besoin que Sa-
tan qui trompa notre pere Adam vienne
troubler la fete] = No n'in pd fdtd qi
Satan q'i tronpb ntron pare Adan vnU-
si trobld lafitd (4A).
Fotrfi, va. (4T,A,R) : terme trivial et
grossier dont le sens varie avec les mots
qui raccompagnent ; fotre ( 1 T). £m'a
fotu on cou d'pi (4A) [il m'a donn6 un
coup de pied]. Fd-lou a ba (4T) [mets-
les a bas]. Foti-m'i V can (4T) [d£cam-
pez]. £l a fotu V can (4T) [il a d£guer-
p:]. A Id voufirgfotri (4T) [allez au dia-
ble]. Sg fifd oncd, d'i V fotri na brin-
nd (4T) [si tu fais cela encore une fois,
je te donnerai une bonne voteede coups].
Di mi' fotd bin d£ c' q'i di (4T) [je me
moque bien de ce qu'il ditj. / n' fd
pd s' fotri du mandd com' cin (4T)
[il ne faut pas se moquer du monde
ainsi].
Rappelons le fameux cri de guerre de
la brigade de Savoie : Ardi-% Sfan,gro-
pin-no ! Fd-/-u Ifd-l-u ! [hardi, enfants.
empoignons-nous (et non : groupons-
nous, comme on traduit souvent a tort):
enfonce, enfonce (/* = le neutre) ; u
correspond a Tad v. y].
Le pp. fotu, fotwa, s'emploie aussi
comme adj. U si fotu (4T) [je suis per-
du]. / 2-t on fotu chin (4T) [e'est un ve-
ritable chien, une canaille]. 1 2-t na fo-
twa bitU (4T) [e'est un fieffe* imbecile].
£/ 2 mdfotu (4 T )[ il est mal Wti ; i[
est contrefait].
Dans le fr- grossier, foutre (foutu).
En patois ce mot n'a pas conserve* la
signification primitive.
Fotu. V. fotr*.
Fotumala, va. (4T) : gacher ; emme-
ler. En frl. grossier, on dit aussi fou-
timaler.
F6u, sm. (3B; 4T,A'g) : h£tre. V.ft.
Fou (i), (4 A) : il faut.
— , sm. (7Jr) : hfitre. Cette forme est
issue de fagum, comme les autres mots
indiqu£s a/d. Cf. LirrRfe, v* fou 3.
— , tem.fould, subst. et adj. (4l\A.
R) : fou, folk. F mat on fd lou fou.
mXu on ri (8B*m)[plus on fait les fous,
plus on rit].
F6uch6, sm. (6Bv) : manche de faux.
F6udar, sm. (4T) : tablier ; fbQdd
( 4 A,R) \fudd (2AJ ; 4Aa");/MnM (4A.
Ab,Aj,Aq) \feudd (4A,Aj,R).
Fodard (16 14, iA).
F6udna, sf. (4T) : le contenu (fun
tablier.
f Foudres (faire les) (4T,A;G) : se
mettre dans une grande colere, tempeter.
f Fouette ou fouatte, sf. (G) : ba-
guette avec laquelle le marqueur signale
et montre les coups des tireurs a la ci-
ble. Un coup fouetti (G) : un coup per-
du, un coup qui n'a pas touche* la cibie.
— , : sorte de ligne de peche.
f Fouettee, sf. (4T,A; G) : fess<?e.
F6ufl, sm. (4T) : manche d'une faux;
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J
FOUF-FRED
197
faufi (4AI); feufi ( 4 A); gheufi (4Ab);
fduchi (6Bv) ;/eu*/te(6Ac). Syn. : man-
iri.
FoulU, va. (4AI) : faufiler.
FougriL sf. (3S) : garnement.
f Fouine, sf. (G) : rayon de soleil
percant les nuages et la pluie.
Foul&, fern, de/oti.
t Foulet, sm. (G) : coup de vent
qui souleve la poussiere en tourbillons ;
/eu/e(4T);/o/d(4Aa).
f Four (faire au), (4?,k ; G) : faire
cuire au four. Les boulangers « ne font
pas au four » le jour de No€l (4T, A ; G).
Avifi u fd et f avoir fait au four
(4A) s'emploient pour « avoir fait de
mauvaises affaires, avoir perdu la con-
fiance ou resume de quelqu'un ».
— (Commander au) 9 (4T,A; G) : aver-
tir le foumier du nombre de places
qu'on desire occuper.
Four*, sf. (4A) : taie d'oreiller. Frl.
jourre.
Fourca\ sf. (4T) : force \feurce (4A,
Ag).
f Fourchette, sf. : perce-oreille (in-
secte). En patois forghta.
f Fouraet. V. fornft.
Fousi, sm. (3S') : fusil.
f Foy6e. V. fola,
FrA, frddd, adj. (6A,Am; 8B'm) :
froid.Prissubst., lafrd: lefroid. V.|fr$.
FracS, sf. (4T) : jeune taillis ; taillis
ou croissent fraises et framboises.
Frachi, va. (4T) : couper ras la terre
(en parlant des arbres). On-n X a tdfra-
cha (4T) [on a tout abattu, tout coupe"
ras la terre].
Frtlyfram, adj. (4R) : froid.
Pris subst., masc. : le froid.
f Fraiae, sf. (4A) : scie circulaire.
LiTTRfc (v # f raise 2) donne ce nom a
une « roue dente*e pour couper les m£-
taux et meme les bois ».
Fran, sm. (4T,Aa) : front; fron
(4A,R).
— , sm. : franc.
-, f. fraught, adj. (4T) : franc.
Franod, n. pr. (4T) : Francois ; Fan-
fwi ( 4 T,A,Ab) ; Fanfwd ( 4 T,A,A1) ;
Fafwi (4T); Fafwd (4T,A); Fwild
(4T,A,A1). Se dit aussi Sad (4T,Ab);
SagaX (4R).
Francwesd, n. pr. fe*m. (4T) : Fran-
chise. On dit aussi Fwild (4T,A,A1) ;
Fwi\d (4A) ; Fanchitd (4T,A) ; Fan-
chiti (4R,Ab); Fanchon (4T,A,Ab,R);
Sagon (4T,A,Ab,R) ; Sisd (4T,A) ; Sa-
gdted (4R) ; Sacisd (4T,\).
Franlel&, sf. (6B) : cerfeuil sauvage.
Fr*nI6, sm. (7Jr ; 8Bf) : Mne.
Franroj6, sm. (4T,A,Ab): especede
capendu, court-pendu (pomme) ; fran-
rojhd (5At; jir); franroujot (8A);
t franc-rougeaud (4T ',A ; 7Jr ; 8 A).
Fr&rS, sm. (4T,A,R) : frere; frdri
( 4 A,Ab);/rdre(3S').
Fr*, sf. (4T) : fraise; fri (3C); fri
sm. (3Sd; 4Ap; 6A,Am ; SA);frdsi
( 7 Ja,Jr); frdsi (5C); fri (6Uj; frXa
(6Bq,Bv) ; frUe (6B) ; frU (6Ac) ; frisi
(4A\);frild (4F,A'g; 5At);/ro/r*( 7 Lb).
V. un texte cite\ V 6npiS.
Fr6, sf. (4T) : frai des poissons.
— , sm. (3Sd; 4Ap; 6A,Am; 8A) :
fraise.
— , smp. (4T,A) : frais, defense.
— , (6m. fright, adj. UT,A,R) : frais,
fraiche. Td topardu; ma ft, fifri [tu
as tout perdu ; te voila frais !]
Pris subst., masc. : le frais, fraicheur.
Fr6,fridd, adj. (4T,A) : froid ;frai
(4R) ;frd (6A,Am ; 8B'm).
Pris subst.,fe*m.(4T,A,Ab) : le froid ;
frd (6A,Am ; 8B'm). Qintd fri! ( 4 T,
A) [quel froid !] Atrapd, ramassd frd
(4T,A) [gagner un refroidissement].
S'emploie aussi au pi. Diin r ghdtin
erne* p' li fri, on-n dme a s* baladd d\d
16~% i (4A) [pendant F£te\ comme par
le temps froid, on aime a flaner sous
les portiques]. fcntre lou Ri i la Sin
France*, V corallon d la fri (4T) [entre
les Rois et la Saint-Francois (6 et 29
Janvier), le coeur du froid] = litre 16
Rd 4 la Si Frangd, le coralKon d' la
frd (6A).
Voir f cavaliers (les cavaliers ou che-
valiers du froid).
Fr6dann&, sf. (4Ad) : fraxinelle.
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198
FRED-FRIJ
Fr6di, sm. (4T) : cellier frais et un
peu humide 011 Ton met les fromages
blancs (tomi), apres les avoir laissls
huit jours dans un lieu sec.
f Fregale, sf. (G) : rondin de bois
de chauffage.
f Fregalon, sm. (G) : grosse buche
ronde, rondin.
Freg'nft. V. forg'nft.
Fre-gue, sf. (3T) : souched'un h£tre
abattu.
Fr61&, sf. (4F,A'g ; 5At) : fraise.
Freli, sm. (4T,A'g; 5 At) : fraisier.
f Frelinguet. V. folingnft.
t Freloque, sf. (G) : caprice, lubie.
f Frelore, adj. (G) : perdu. Me voila
frelore. De Fall, verloren, perdu.
Frem&, va. (3S') : fermer.
Fr&nlidzon, sf. (4T) : fourmillement,
dlmangeaison.
FrSmlyi, vn. (4T) : fourmilier; fr6-
mir, frissonner. L'2 pd bravd avw6 son
nd pwintu q'6 frSmlyS (4T) [elle n'est
pas jolie avec son nez pointu qui a des
fourmillements]. Vx. fr. /remitter.
Frtaal&, sf. (1 Ep). V. forgaU.
Fren8l&, sf. (4Tc,A) : fraxinelle.
Fr8n6, sm. (4T) : frtnaie.
Fr6nd, sm.(4T,A,Al,A'g,R) : frene ;
frintd {7}*). '
Fr8p&, sf. (iBm) : escourgeon.
— , (4T,A,Ab, Al) : frette (cercle de
fer entourant le moyeu d'une roue);
f/re>e( 4 A).
Comme le genev. freppe,frBpd corres-
pond au fr. frette (lien de fer dont on
garnit le moyeu des roues ; virole dont
on garnit certaines pelles de bois, et en
g6n£ral lien de fer au moyen duquel on
serre une piece de bois pour I'empecher
de se fend re). Cf. Blavignac : Clocher
de Saint-Nicolas, p. 3a.
Fr6q6ntachon, sf. (4T) : fr^quen-
tation.
t Fr6quentation, sf. (4T,A ; G) : se
dit de la cour qu'un jeune homme fait a
unejeune fille en vuedu mariage. « Elle
a une friquentation depuis un an. »
A Geneve on dit : Elle n'est pas en-
core marine, elle friquente, ou elle a
une friquentation. II en est de meme
a Lyon.
FrdsA, va. (3S) : rlduire en miettes.
FrSrfllon, sm.(iDb) : tro5ne.
Fr6si, sm. (4T) : fraisier; frisi (4AI).
Frftsi, sm. (4T,Al,Ag; 5 A') : cerisier
sauvage.
— , (5 A') : cerisier greffe\
Frdssft, sf. (8Bf) : faftage.
t Fissure, froissure, sf. (G) : fres-
sure de veau \frissure (4T,A).
Fr6t&, sf. (4T, A,Fd) : faftage (piece de
bois qui est au sommet de la charpente
d'un batiment) ; frissd (8Bf); frltd
(7 J ) ; ifrtte. Cf. Lrrntft : Supplement,
v' ^frite.
Colondd'fre'td (4T,A) signifie : poin-
con (t. de charpente) ; syn. : pwincon.
— , (6A) : sommet d'une montagne.
« Firste, anc. h. all., estd'apresM. G.
Paris (Romania, 1872, p. 100), l'ori-
gine des mots faite et frette, en vx. fr.
festre et feste. Cest frette qui se ren-
contre en Savoie, en patois fritti, som-
met d'une montagne (B*ACHET) t fresta,
1 1 5 1 , dans les charces du Reposoir.
Dans une piece du xvf siecle cite*e par
M. Lavanchy, dans sa Monographic de
Saint-Jorioz, on lit : et de ladite som-
mite* en continuant par la freste et ar-
rlte et par eau pendante jusqu'aux limi-
tes des paroisses. De Ik le lieu dit les
Frettes (Thorens). » (C. M arteaux, Rev.
sav., 1899, p. 56.)
Freita\ (1684, lA).
Freznd, vn. (4T) : faire entendre un
son crepitant ; commencer a bouillir(en
parlant d'un liquide) ; fir^nd (3Be).
Fri, pr£p. (3T) : contre, vers.
— , sf. (6U) : fraise \frXa (6Bq,Bv).
FricacM, sf. (4T) : fricassee; frica-
cha (4A).
Frifie, sf. (6B) : fraise ;frW (6Ac).
. f Frigousse, sf. (G) : fricot, bonne
chere. « La gagere entend bien la fri-
gousse; e'est une bonne frigousseuse >
(G) [la fripiere s'entend bien a fricoter].
FrijA, pp. defrisi (4T) : fris6;/r#A
(4A).
Frije, sf. (6Ac ; 7Jr) : cerise.
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FRIJ-FRUI
199
Frije-, sm. (6Ac,Am) : cerisier.
Frinjhe, sf. (4A) : frange.
Frisk, sf. (4A,Ag ; 5A') : cerise sau-
vage.
Frise, sf. (4AI) : fraise.
— , (4A ; 5A'; 7JO etfrise (6 Am) :
cerise.
Frisi, va. et vn. (4T) : friser.
f Frissure, sf. (4T, A) : fressure.
Fritt, sf. (iDy; 4T,A). Se dit en
g£ne>al des fruits des arbres, et en par-
ticulier des poires et des pommes ;frUi-
id (4A ; 5 At ; 7k); frutd (jh). Vin di
fritd (4A) et zuss'i fruitd [cidre].
Friton, sm. (iDy) : cidre. V. citr&.
Froche, sf. pi. (4 A) : guenilles. Aid
a la frdche [aller passer la soiree dans
une maison 011 il y a des filles a ma-
ner].
Fro$hi, vn. (4A) : rendre un son
semblable a celui d'une robe qui traine.
— , (si), (4AD) : se gratter, se frotter.
Lavackisi frdqhe a la richi (4AD) [la
vache se gratte contre la creche]. T~ou
q I'd tan a ti frdchi ? — La pi mi
dimdU [Qu'as-tu pour te gratter tene-
ment ? — La peau me d£mange].
t Froissure, sf. (G). V. fissure.
Frolie, sf. (7bb) : fraise. V. frft.
From&, va. (4T,A,A1,R) : fermer ;
fremd (3S'). Conj. difronmd (4T) ; di
frumd (4AI).
Fromajhd, sm. (4T,A,Ab) rfromage;
fromaqde (6B).
Dans le frl. frontage ne s'emploie que
pour designer le fromage facon gruyere.
Pour designer Ies fro mages blancs ou a
pate molle^ on dit tomme.
Voici les noms des fromages ies plus
connus: biudannd ou bdudannd; ghi-
vrolin ; f gr at air on (gr at iron, gratd-
ron), fait de lait de vache et de chevre ;
ireblochon; siri; pacheurd. Ajoutons
rtepersilliou tignard, le vac her in.
On appelle tatoure ou f diable au
pain un fromage durci, casse* en mor-
ceaux, que Ton conserve dans une f tou-
pine de vin blanc.
A Beaufort, sous lenom defroma^de,
on entend les fromages blancs ou a pate
molle et sous celui de grevire les fro-
mages facon gruyere.
From6, sm. (4A,Ab,Al,R ; 5C,At) :
froment ; fromin (4T,A ; 8 A) \fromen
(iD).
— , : nom qu'on donne aux boeufs
d'un rouge tendre ; s'il s'agit d'une va-
che on dit : fromitd, fromint&,fro-
mentd, frominnd ; f fromente.
From6nteu8&, sf. (8Jr) : m£teil.
Fromtatire, sf. (4T) : champ de
ble* ; champ reserve* pour la culture du
seigle ou du froment.
FromllS, sf. (4T) : fourmi ; fromlU
( 4 A1).
Fromlyi, vn. (4AI) : fourmiller.
Fron, sm. (4T,Aa) : franc.
f Froncer. vn. (4T,A; G) : faire de
fauxplis, goder. « Cette robe fronce. »
f Fronce, sf. (4T,A) : froncis;/ro/i-
cure (4T,A; G).
Fronci, va. (4T,A, Ab) : froncer (une
robe).
Frondi, sf. (3S' ; 4AI) : fronde ;
fronnd (6 Ac). V. Gstraclfi.
FronnA, vn. (6Ac). V. zonna,
— , vn. (5C) : bourdonner.
Frontalis, sf. (4A'g). V. affron-
taille.
Frontire, sf. (8B'm) : bonnet de fem-
me. #est une sorte de diademe fort £1£-
gant, souvent enrichi de galons d'or,
d'une grande richesse de tons et parfois
d'un haut prix. En frl. fron Hire.
f Frouillon,sm.(4T,A; G): tricheur.
Froula (si), vpr. (4T,A) : se fr61er,
se frotter ; fsefrouler (G).
Froulie, sf. (4AJ : tricherie, fraude ;
ffrouille etfrouillerie (4T,A ; G).
Froulyi,va. et vn. (4T,A) : tromper,
tricher au jeu. Dans le frl. frouiller
(4T,A ; G), comme a Lyon.
Frousqe, sf. (4 A) : frayeur. Nes'em-
ploie que dans quelques expressions,
comme : £>' i la frousqi [j'ai peur]. Ci
m' balU la frousqi [cela me donne la
chair de poule]. Le fr. vulg. est frousse,
assez r£cemment patoise\
Frugal*, sf. (6U). V. forgal&.
Frtti, sm. (4T,A) : fruit.
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200 FRUI-FWIT
Fruit* et frutd. V. friti.
f Fruitier, sm. : celui qui fait le
fromage et le beurre ; frontager.
f Fruitidre, sf. : £tabiissement od
Fon fait le fromage. La fruit Ure-icole
de Pringy. M6me mot en Franchc-Com-
te\ Cf. V. Hugo (Les Misirables, I, p.
1 90) : « lis ont, dans le pays de Pon-
tarlier, une Industrie toute patriarcale et
toute charmante. Ce sont leurs froma-
geries qu'ils appellent/rin7/dr«. »
« M. de Rochas (De Wtiliti fun
Glossaire topographique, p. 1 7), fait
remarquer que, fret dans le patois de
Fribourg signifiant un fromage, frui-
tier e doit 6tre une corruption de fri-
tibre. Cette Itymologie est, en effet, bien
pr£f£rable a celle de fruit. » (LrrrRfe,
Supplement).
Frulft, sf. (4A) : ferule.
Frutire, sf. (4A). V. f fruittere.
Fu, sm. (4AI) : rayon d'uneroue.
Fua, sm. (en Semine) : feu, incendie.
Fuclion, sm. (4A) : petit eclat de
bois sec.
Fudft, sm. (2AJ ; 4Aa") : tablier. V.
feudd et f6udar.
Fudrft, sf. (4 A) : foudre. En parlant
de quelqu'un : 1 8 la fudrd (4A) [c'est
un homme tres emport^]. FirB lifudrS
(4A), v. foudres. *
t Fumet, sm. (G) : fumeron (bois
ou charbon non £teint qui jette de la fu-
m*e);/m*(4T).
t Fumier, sm. (4T,A; G) : ce qui
ne sert plus dans le manage et qui peut
fitre jete\ « A notre prochain dlmlnage-
ment nous nous de*barrasserons de nos
fumier s. » (Humbert.)
Fur, adv. (3S) : dehors.
FurdzSta, sf. (8T) : fougere.
Fuva, sm. (2F) : feu.
Fuzde, sf. (6B) : fougere femelle.
Fuzd£t&, sf. (6B) : polypode com-
mun.
FwA, sm. (4T,A,R ; 8M) : feu ; fxkva
(2F) ; f&a (en Semine). / * tchU come
V fwa (8M) [c'est cher com me le feu].
— , : incendie. Dansle frl., untpompe
feu.
N* lapd Tfwa a tigd (4 A) [il n'y
a pas le feu a I'eau ; se dit aux gens qui
s'empressent trop d'agir, de donner des
ordres].
Fwh dtartifiche (4A) [feu d'artifice].
Fwa grisS (4A) : sorte de maladie de
la peau intSressant le visage ; f fi*
griset.
Fwabla, sf. (4AI) : conte, fable.
Fwalyi, vn. (4A1) : exciter la flam-
me en ajoutant des brindilies, des co-
peaux.
Fwfte, sm. (4T,A) : fouet.
Fwere, sm. (4Aa) : foret, perce-
rette.
Fweta, va. (4T,A) : iouetter;/W/<i
( 4 R).
Fwfttire, sf. (4AI): ceinture,&harpe.
Fwinn&, sf. (4 A, Al) : fouine (animal).
Syn : moutSltd (4T) ; fcnnd ( 1 D ; 3S).
— , (4T,A) : trident ou fourchea plu-
sieurs branches pointues ; sorte de har-
pon dont on se sert pour pecher de gros
poissons dans les eaux basses. En vx.
fr. foine f fuyne et aussi foinet.
Le nom de Tanimal (vx.fr. foinjaine)
est derive* du latin fagum, hfitre, parce
que la fouine se plait dans les h£tres.
Cf. fennd, qui signifie fafne et fouine.
La fouine s'appelle encore martredes
hfitres.
Quant a Tinstrument de fer appete
e"galement fouine (vx. fr. fouisne), il
parait tirer son nom du latin fuscina.
— , (3S') : d^perissement d'une plan-
te, des fruits d'un arbre, faute de sue
nourricier.
Fwinna, vn. (4T) : dess^cher, fl&rir
avant d'arrivera maturite" ;fwinnd(4Ab).
Se dit des pois, des haricots.
— , va. (4A) : harponner un poisson.
Fwitft, sf. (4T,R) : iuite.
"^5^3
w**~
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PRONONCIATION. — Nous avons conserve la valeur du Q francais. II se prononce
dur (comme dans le mot fr. gain), devant les consonnes et devant a, o, w, w ; il a le
son j devant e, i.
f Gabelou, sm. (4A) :douanier; em-
ploy^ de 1'octroi.
Ce mot est donne" par Littre comme
terme populaire et de d£nigrement. II
figure aussi dans le Dictionnaire gini-
ral de la Languefr. de MM. H. D. T.
avec Tindication : (en mauvaise part).
Dans le frl. gabelou n'a pas toujours un
sens pe'joratif.
Gabin8, sm. (4A) : cabinet ; f gabi-
net. At si vo no-% avd viu diin V gabine
du miril [ah I si vous nous aviez vu
dans le cabinet du maire !] (L. Terrier :
La Noce a Josi.)
t Gabiolon et gabion, sm. (4A) :
petit cabinet, chambre retiree.
Gabolle, sf. (5C) : boue. A Lyon, on
dit gabouille.
Gabolyi, vn. (5C) : se dit d'un temps
brumeux, d'une humidity p£n6trante.
Si Sin Pol ( 1 o Janvier) i clari, le bid
cassera ton cari ; misichd \br, tan si
pou 1 ni, gabolle ou plou, pi chur ti
pou /' apristdavidre tldr ci qi t'd (5C)
[si le jour de la Saint-Paul est clair, le
ble* fera casser ton chariot ; mais si, ce
jour-la, il neige tant soitpeu, s'ilyade
la boue ou s'il pleut, assurdment tu
peux te preparer a vendre cher ce que
tu as]. = Si Se* Pol i ctldr on pou, le
bid casser a ton stare* ; mi si cho %eur
tan sd pou 6 broullassi, pleu u ndsi,
pe cheurtipou t'apristd a vidre stU ce
qe t'd (6A).
En dauph. et en lyonn., le verbe ana-
logue a le sensde patrouiller, de remuer
une eau malpropre.
Gabri, n. pr. (4T,A) : Gabriel ; Gd-
briil (4AD) ; Grabi (4T).
G&chft, va. (8B') : gater, abimer.
Gadanle, sf. (5C) : badaud.
Gadin, sm. (4T,A; G) : layette d'un.
nouveau ne\
— , (4T) : trousseau (de maride).
Gala, sf. (4T,A; 6 A) : neige a moitie"
fondue; mdlange de pluie et de neige ;
margouillis.
Gaf&, vn. (4T,A,Ag) : marcher dans
la neige fondante; patrouiller. S'em-
ploie aussi comme verbe actif : gafd la
ni (4T,A,Ag).
Gafo, sm. (7Jr) : gaude (bouillie de-
farine de mais).
Gafolyi, vn. (3T). V. ganfolyi:
f Gafouiller, (G) ; ganfouiller (4!%
A). V. ganfolyi.
f Gager, Are, sm. (4T,A ; G) : fri-
pier, ere.
Un des sens de I'ancien fr. gagier
est : chancier qui poursuit un d^biteur
et qui saisit ses biens. II n'y a pas loin de
la au sens de marchand de bric-a-brac.
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202 GAGU-GANB
Gagui, sf. (iT) : femme ou fille de
mauvaise vie ; gdgui (4Ab).
Littre donne au mot gagui le sens
de : fille ou femme qui a beaucoup
d'embonpoint et qui est fort enjou^e.
Gajhi, va. (4*T,A,R) : gager.
— , sm. (4T,A) : fripier; f gager.
Gajhire, sf. (4T,A) : fripiere ; pre-
teuse sur gages ; f gagere (4T,A ; G).
Gajhd, sm. (4T,A). : gage.
Gali, sf. (4T,A,R) : gale (maladie de
la peau). Malin com* lagald (4T) [md-
chant comme la gale]. I & la gald q&
sta fmald-kd (4T) [c'est lagalequecette
femme-la].
— , <4Ag) : branche de sapin.
Gala, sf. (8B'm) : gueule, bouche.
Galan, adj., f£m. antd, (4T,A) : ga-
lant (aimable, poli). V. une citation au
mot g&r&.«
Au tern., (4T) s'applique aussi a une
femme habilteeavec gout, elegante.
— , sm. (4T,A,R) : galant (avec le
sens de fiance^ ou de garcon qui cour-
tise une jeune fille en vue du manage).
Galanchg, sf. (4T) : balancoire, es-
carpolette ; f galance (G).
Galanchi (s 1 ), vpr. (4T) : se balancer
(sur une escarpolette) ; sgalanci (4A) ;
f se ga lancer (G).
Galan$hnftt&, adj. f. (4R). Se dit
d'une jeune fille au teint vermeil.
Galandajhd, sm. (4A) : galandage.
Galanfer, sm. (4Aa) : arc-en-ciel.
Galata, sm. (4T,A) : galetas, com-
bles, grenier.
Gal6r&, sf. (4T,A) : galere (prison).
— , : sorte de tombereau, charrette.
— , (4A) : brosse a long manche char-
ged d'une masse cubique, dont on se
sert pour frotter les parquets ; f ga-
lere,
GallA, adv. (iB'; 6B) : beaucoup;
guMd(SC). Zd'i-nt galU (6B) [j'en
ai beaucoup.]
Galiafan, sm. (4T) : goinfre ; glla-
fan (6A).
Galibordft, va. (5C) : gaspiller.
Galie, sf. (3S) : horn me ou femme
sans conduite, sans talent, ni fortune.
Gali&e, sm. (6 A) : trochet de noil ;
trochei ou bouquet de cerises.
Galin&, sf. (4A). S'emploie dans re-
pression dot a la galind [jouer au bou-
chon].
Galloc'hi, vn. (3S f ) : gargouiller.
Gal6, sm. (4T) : caillot, grumeaude
farine. La spa 4 tof in gald [la soupe
est tout en grumeaux].
— , : galop (r marche; 2" rdpriman-
de). £l a rchu on bon gait (4T) [il a
rec,u une verte r^primande].
Galop&, sf. (4R) : galop.
Galopft, vn. (4T,A,R) : galoper; va-
gabonder. £ galops totd la jhornd (4T)
[il court toute la journle]. S>n. : patald
( 4 A).
Gamache, sf. (3S') : grosse gufitre de
drap.
Gamache (1680, iA): « Des gama-
ches d'homme de la valeur de 1 8 sols. »
Gamache a 6t6 employe" par Eugene
Sue : « Un vieux groom a cheveux gris
portant des gamaches de peau ». (Gor
dolphin Arabian, ch. vi.)
L'£tym., d'apres le Dictionn. giniral
(H.D.T.), est Tespagnol guadamaci,
sorte de cuir, proprement cuir de Ga-
dames.
Meme mot en norm., poitev., forez.
lyonn. et en vx. fr. Cf. Ducange : « Ga-
macha, pedulis lanei species quoe etiam
superiorem pedis partem tegit; vulgo
gamache. » Suivant Roquefort, les
gamaches sont des « guelres de toile
ou de laine que Ton mettait sur les bas
poursegarantir de laboue et du froid».
Gamel&, sf. (4T,A) : gamelle (grande
dcuelle). Une gamelle de soldat se dit
baraqin (4T,A ; G).
Ganbasse, sf. (2AJ) : coureuse.
Ganbi6, adj. et s. (4T,A ; 6A) : boi-
teux.
GanbiotA, vn. (4T) : tr^pigner, sau-
tiller.
— , (4AI) : boiter.
— , (4A ; 6A) : marcher en boitant
Iorsqu'on a mal aux pieds.
Ganblin, sm. (4T) : bancroche. A
Geneve, on dit ganbirolet.
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GANB-GANY
203
Oanbolte, v. imp. (6A). £ ganbolU
fit fait une chtleur £touffante].
Ganbn, adj. (3 Be) : creux ; vide.
Ganda, sf. (4T,A,Ab) : truie qui
nourrit encore sa ported.
— , (6A,Ac) : truie qui a eu plusieurs
portees.
A Thdnes, sous le nom de gandti on
exprime que la truie nourrit encore sa
porte>, tandis qu'en disant caHS on in-
dique qu'elle n'a pas encore eu de pe-
tils ou qu'elle a cess6 de nourrir sa der-
niere portde.
Gand&yi, va. (4 A) : arroser avec du
purin.
— , chasser quelqu'un'en Tinjuriant.
f Gandin, sm. (G) : tapage, scan-
dale. A Lyon : farce, bourde.
t Gandoises, sf. p. (G ; 4 A) : fari bo-
les; gravel u res.
Un reuueil de podsies en patois fordz.
de G. Roquille (1 856) porte le titre de
Les Ganduai^es.
Ganddle, sf. p. (8B'm) : oreillons.
D^i U gandoU [j'ai les oreillons].
Le singul. gandold a dans plusieurs
patois (for£z., dauph., langued.) le sens
de jane, qui explique bien Tacception
du terme Savoyard.
Gandouza, sf. (4T,A) : gadoue, pu-
rin. A Lyon f gandou\e et •{• gandou-
{er.
Gandouza, va. (4T,A) : arroser avec
de la gadoue.
Gandroulie, sf. (4T,A) : boue liqui-
de ; mets ou sauce trop liquide et sans
gout.
Au fig. gandroulM et gandroutton
(4T,A ; G) : personne malpropre ; se
dit surtout des gens attaches au service
de la cuisine.
Gandroulyi, vn. (4T) : patrouiller.
Ganfanna, sf. (4TC) : gentiane.
GanfS, sm. (3S) : gousset.
Ganfolion, sm. (4T) : enfant qui
aime a patrouiller.
Ganfolyi, va. (4T,A,R) : brasser le
linge, aigufyer ; gafolyi (3T) ; ganfolU
(6A).
— ,(4R;5A') : salir, maculer. D* mi si
to ganfotih (4R) [je me suis couvert de
boue].
Gangala, vn. (4T) : osciller, chance-
ler. A Geneve, gangaler : trimbaler ;
balancer quelque chose dans ses bras.
Comparez ce mot a ban-bala, dan-dala
et aleursd£riv6s, qui exprimenllemou-
vement des cloches en branle. L'origine
parart £tre la m£me.
Gangana (s&), vpr. (4T) : se balan-
cer, se suspendre ; se dandiner.
Ganganla(d), loc. adv. (5C): se dit
d'un jeu qui consiste a faire deviner
combien on a de noisettes dans la main.
Jouer, gagner, perdre a ganganXa.
Ganglyi, vn. (4T,R) : pendiller, os-
ciller.
— , va. (4R) : pendre. £>' vwi q'on m J
ganglW, si &-n a Xon cm£ V Cuross'6 (4R)
[je veux qu'on me pende, s'iUy en a un
pareil a Curosset].
— (5'), vpr. (4T,R) : se balancer.
fGanglyon, sm.(4T,A,R; 6A): s'ap-
plique a tout objet qui pendille, et en
particulier : houppe ; gland.
Gangu£lyi, vn. (3T) ; f ganguitler
4T,A;G). V. ganglyi.
Ganguilie, sf. (4T,A) : guenilles,
lambeaux d'^toffes qui pendent ; f gan-
guilie (G ; 4k).
Ganna, sf. (3S') : cachette ou Ton
serre de 1' argent.
Ganyi, va. ( 4 T,A,Ag,R) : gagner. DS
n' alouid pd c' qi dS gdnld (4Ag) [je ne
gaspille pas ce que je gagne].
On sait que le sens primitif de ce
verbe est : faire paitre, puis diriger une
exploitation rurale, retirer un profit du
paturage;vx. fr. gaaigner, MBX.guada-
gnare, de Tanc. h. allem. waidanjan
(allem. mod. weiden) = faire paitre.
« La langue d'o'il, du sens rural
de paitre, a passe 1 au sens rural de la-
bourer ; puis le profit fait par la culture
a de'signe^ toule sorte de profits. » Lit-
tre, confirms* par H. D. T., a raison
contre Godefroy, qui donne la filiation
suivante (v* gaaignier) : faire du profit a
la guerre, acqulrir du bien en faisant le
commerce, puis, quand les moeurs fu-
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204
GAPI-GARG
rent devenues moins guerrieres, retirer
du profit de la culture de la terre. (Cf.
A. Darmesteter : La Vie des Mots,
p. 78.)
Un des sens anciens s'6tait conserve*
dans le derive ganyour (correspondant
au mot actuel gagneur). Ganyour fi-
gure dans les Noel\ et Chansons de
Nicolas Martin, « musicien en la citd
de Saint-Jean de Morienne » (1 555).
Nous avons donne* la citation au mot
a/and. Legaignieur joueun rdle dans le
MysteredeSt-B.deMenthon(p.j2-j3).
On pourrait aussi rattachera la m£me
origine wdnyi (3S'), vanyi (4R),qui ont
le sens de semer.
G&pian, sm. (4A) : douanier; em-
ploy^ de F octroi ou des contributions
indirectes. Mot dont l'usage est tres re*-
pandu.
GAr&, sf. (4T,A) : gare de chemin de
fer.
— , : virole, anneau plat en fer qu'on
place au bout d'un manche pour Tem-
pecher de se fendre ou pour assujetir
un objet, par exemple une faux a son
manche.
— , sf. (6A) : truie qui a eu plusieurs
porters.
— , interj. (4T,A) : gare, prends gar-
de ; gdrd (4AD). Gdrd du dvan (4T) [ga-
re devant]. Gdr % a la tttd, 4 pi, u nd
(4T) [gare la t6te, les pieds, le nez].
Gdr* a tin (4T) [prends garde a toi ou
malheur a toi]. Gdr % a lui [qu'il prenne,
garde ou un malheur Fattend]. Gdr* a
vb (4T) [garde a vous]. On prononce
aussi gdrd (4A).
Onpeutciter ici le refrain de la Chan-
son du Ducde Savoie, dont voici le pre-
mier couplet : Noutron ton Du de Sa-
voyd I N' it-i pd \anti, galan ? \ El a
fa fdri n* armiid \ Di qatrd pin pay-
san. I Lironfa ! gdrd, gard, gdrd! \
Lironfa ! gard de* devan I [Notre bon
due de Savoie n'est-il pas gentil, galant?
11a fait fa ire une armlede quatre-vingts
paysans, etc.]. (Cf. Ritz : Ch. pop. de la
Haute-Savoie, 2* e*d., p. 82.) « Cette
chanson, communique^ par M. Belly,
est tire*e d'un manuscrit de 171 5. Elle
a trait fort probablement aux entre-
prises de Charles-Emmanuel contre la
France. »
Garaoion, sm. UA'g) : sommet d'un
arbre.
Garap&, sf. (3S) : femme ou fille
sans moeurs.
t Garaude, sf. (4T,A ; G). V. ga-
r6da.
t Garauder, va. (G) : manier sans
soin ou brusquement, maltraiter. Ga-
rauder une poupe*e. Ne lui donnez pas
cet enfant a garauder.
G&r$&, sf. (4 A) : garce.
f Gar$on.' Dans le frl. s'emploie
pour fils. Le gargon a Pierre (4T,A;G)
[le fils de Pierre]. We*, mon gargon (4T.
A) [oui, mon fils].
Ga\rd&, sf. (4A,R): garde. C6 d' gdr-
dd (4A,R) [corps de garde]. Gdrdd,
s'emploie dans la locution go de gdrda
(7Jr) : mauvais gout, en parlant du
gout amer qu'a le lait des vaches surle
point de veler.
Gardft, va. (4T,A,R) : garder.
Gardd, sm. (4T) : garde.
Gare (a"), loc. adv. (4AI) : en biais.
de travers ; de garila \jU). Qlapiciid
gare" (4AI) [cette piece est mise de tra-
vers]. Lou bu von d f gare" [les bceufs ne
von t pas droit].
Garde, sm. (4-Ag) : anneau en fer.
Garg&, sf. (4A,Aj): vieille vachemai-
gre et sterile ; gdrgd (4AD).
Garglanche, sf. (2 Aj) : balan9oire.
Garglanchi, va. (aAj) : balancer.
— (se), vpr. : se balancer.
Gargolion, sm. (4A) : gargouille-
ment; f gargouillon.
Gargolyi, vn. (4A) : gargouiller. Le
vintri mi gargolHi.
Gargot&, sf. (4A) : gargote, mauvais
restaurant.
Gargoti, sm. (4 A) : gargotier; fem.
gargotiri.
f Gargouille, sf. (G) : e*gout. « Les
gargouilles se trouvaient bouch&s. >
En fr. ce mot signifie Tendroit d'une
gouttiere par ou Teau tombe.
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GARI-GATO
305
Gari, va. et vn. (4T,A,R) : guerir.
Garifala, sf. (4Ab) : jeune fille qui a
des manieres brusques.
— , (4A) : jeune fille qui rit bruyam-
ment dans les rues afin d'attirer Fatten-
tionsurelle.
Garifalft, vn. (4A, a a 4Ab) : rire, fo-
litrer, jouer bruyamment.
Ton galan fa licha : cin faprindra,
ma ptXoutd, a garifald d%6 16\ & (4A)
[Ton galant t'alaissle : celat'apprendra,
ma petite, a folatrer sous les portiques].
Garindon, sm. (3S) : grumeau de
farine dans la soupe.
Garit61a, sf. (4 A) : petite boulette de
pain servant d'amorce pour la peche a
la ligne.
Garnftson, sf. (4T,A,R):r£jouissance
(certaine quantitd d'os qu'il faut pren-
dre avec la viande a la boucherie);
-garnecon (G; aAj). V. f garnison.
Garn6tr&, va. (4A) : garnir.
f Garnir. Dans Fexpression garnir
uncheval (4T,A): hamacher un cheval.
f Garnison, sf. (4T,A,R) et f gar-
negon (G ; aAj) (t. de boucherie) : rd-
jouissance.
Dans Tancien fr. garnison, entre au-
tres acceptions, a celle de : provision.,
approvisionnement. On pourrait voir
dans le sens actuel de f garnison une
alteration du sens president, mais il
vaut mieux Texpliquer par garniture
(ce qui garnit, cequi complete le poids),
autre acception ancienne de garnison.
Gar6, sm! (4'Am") : cidre. V. citr&.
— , (4T,A) : gourdin ; f garrot. Syn. :
swaton (iDb; 4 Ag). Ala rocha safSnd
avwe on grou garb (4 A) [il a rosse* sa
femme avec un gros baton].
Au sens gdneVal de baton, garrot est
donn^comme vieilli (H. D.T.J
Gar6, sm. (4 At) : grosse pierre qui
roule sur les chemins.
S'emploie aussi dans la locut. a gard
(4AI; 6A) ; a garot (8Bf); agdrld (8B')
r en degringolant, en roulant par terre].
De la le verbe garotd.
— , (6A) : anneau en fer ; garde (4Ag).
Gar6d&, sf. (3S; 4T,A) ; f garaude
(4T,A ; G): femme ou fille sans moeurs.
A Geneve ddsigne aussi une mauvaise
poupge.
Puitspblu rattache ce mot a garou
(loup garou), qui, dans une partie de la
Suisse, s'applique au diable et au sorcier.
Courir le garou avait jadis le sens de
courir le guilledou.
— , (8M) : gu£tre. NUme sens dans les
patois dauph., bressan, maconn., fo-
re^. En lyonn., garoude.
GarodXn, sm. (8M) : entremetteur.
A 4R, garodin, f. garodint.
GarolS, sm. (3J) : boulette. Ongarole
de pan [un petit pain rond].
Garolin& (a la). V. catalina.
Gar6t& (a la). Dans la loc. se mitre
a la gardtd (4A) [se laisser rouler com-
me un billot sur un pre* en pente].
Garota, vn. (4T,A1) : rouler sur un
plan incline ; garotdr(SBf).F4rS garotd
de pire 4 [faire descendre des pierres d'un
lieu 6Ieve"]. Syn. : arbatd.
fGaspiller, va. (G) : voler, filouter.
Gaston,sm.(6A):vei!lotte(tasdefoin).
f Gastrique, sf. (4T,A ; G) : gastrite.
On dit aussi gastrie. En fr. gastrique
est un adj. : le sue gastrique. Dans le
langage populaire la confusion des deux
suffixes est fr£quente : une mitrique
(m£trite); untflibique (phldbite).
Gftta, va. (4T,A) : gater ; gdghd(SB').
Gatelieu, eusd, adj. (aAj) : chatouil-
leux.
f Gatelyon, gatolyon, sm. (G) : ca-
pitule de la bardane.
— , : grumeau de farine. Soupe aux
gatelyons.
Gati6. V. gatft.
Gatlyi, va. (3S') : chatouiller, titil-
ler ; gatelyi (2AJ).
Gfttd, adj. (4T,A) : gate\ L6 tartifle
san tott gdte* stt an (4T) [les pommes
de terre sont toutes gat£es cette annde].
En frl. gdte f adj. tire* du verbe gater,
com me arrite, use, enfle, gonjle, des
verbes arrfiter, user, etc.. (Cf. Puitspelu :
Revue des patois, I, 214, et le Diction-
naire de Mistral, aux mots enfle,.
gounfle, gate, trempe, use.)
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206
GATO-GIFL
G&t6, (4R). S'emploie aussi lorsqiTil
s'agit d'une luxation :<T& Cbri t I'pigdtd
[j'ai une entorse au bras, au pied].
Gat 6, sm. (iBm) : gateau; gdtW
(4A,A1). Dict. Analog. : ponlon ; q&-
ritouhd ; cwitdw^d ; crinchin ; rtdmd.
f Gattance, sf. (G) et f gattes, f. pi.
V. gatter.
f Gatter, vn. (G) : faire l^cole buis-
sonniere, manquer P6cole pour aller
jouer. « Si tu gattes encore une fois,
ou si tu fais encore une gattance (des
gattes), je te punis sans misericorde. »
(Humbert. )
f Ganme, sm. (G) : petit seau tra-
verse* par un long manche de bois et
servant a puiser de Feau, du purin, de
Teau de lessive.
f Gavasse, sf. (4A) : femme dontles
habits sont ordinairement malpropres,
crott£s. Syh. : cendrouille.
Godefroy mention ne gavache, gua-
vasche, avec la signif. de lache, poltron,
qui est encore usuelle dans le centre de
la France. Ce sens est aussi indiqud par
Littre, avec celui d' « homme misera-
ble et mal v£tu ».
« Gavache est empruntd de Tespagnol
gavacho, terme de m£pris appliqudsur-
tout aux montagnards des Pyr£n£es. »
(H.D.T.)
Peut-dtre I'ltymol. popul. a-t-elle rat-
tachd gavasse a la famille de gaver :
de la la specialisation du sens dans le
frl. ann^cien.
f Gavasse-, adj. (4A) : crotte\
Gavin, sm. (3T) : manage.
Gaviula, ?f. foAa') : petite botte de
sarments.
Gav6, sm. (aF,Fc,Fe, J,Jv; 3Re;
4Am) : cJdre. V. citri, biscantin, bi-
dolyon.
Le sens de cidre qu'on donne a gavb
dans une partie de l'ancienne province
du Genevoispeut s'expliquerhistorique-
ment.
En i56o, defense fut faite dans le
canton de Vaud d'importer du vin ga-
vot, c'est-a-dire provenant du Chablais
ou plut6t du pays de Gavot (Bridel).
« On peut fort bien admettre qu'autre-
fois gavot Itait d'un usage aussi courant
en Savoie que dans le Midi, et que Ton
a d'abord dit vin des gavots (monta-
gnards), puis du gavot tout court, com-
me nous disons aujourd'hui du bor-
deaux, du champagne. Cette explication
est d'autant plus admissible qu'elle re-
pose sur ce fait que nos montagnards,
indlpendamment d'autres expressions
ddsignant le cidre, se servent encore tres
sou vent de celle-ci : vin de montagne,
vin des montagnards. » (A. Constan-
ts : Etymologie des mots Huguenot
et Gavot, p. 27.)
L'origine de ce terme parait 6tre un
ancien mot tombe* en d6su£tude et qui
signifiait habitant des hautes montagnes
et des valldes profondes. II se rattache-
rait au Jatin cavus. A la m£me famille
appartient gavotte (danse des gavots,
montagnards des Alpes), et peut-6tre
t gavasse et le provinc. ou arch, gavache.
Gavotin, sm. (iT,D) : habitant de
la partie du Chablais qui est comprise
entre le Valais et la Dranse et qu'on
appelait anciennement Pays de Gavot.
Evian et Abondance en faisaient partie.
Gazonlyon, sm. (G) : margouillis. Se
dit surtout d'un melange de pluie et de
neige. Se dit gafd (4T,A) ; wafd (4A) ;
g nafd(6A);gu>afd(3T).
G6, sm. (yM'a) : geai.
G6nfann&, sf. (3C) : gentiane.
G6nn&, sf. (4T) : gene.
G6rl&, sf. (6A) : cuvier; f gerle.
Mdme mot en lyonn. et dans la Suisse
romande. f Gerle est mentionnd dans
le Supplement de Littre, mais il n'est
pas dpnne* par H. D. T.
f Gteroftee, sf. (4T,A ; G) : girofl&.
Gi, sm. (4T,A) :gypse, platre.
t Gicler, vn. (4A) : jaillir. C'est un
archaisme restd sous cette forme parti-
cul. dans le Lyonnais, la Savoie et la
Suisse romande.
f Gicler figure dans le Supplimenl
de Littre, avec la mention : terme po-
pulate. II n'est pas donne" par H.D.T.
Giflft, sf. (4T,A,A1) : giffle. Syn. :
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GIGA-GLIE
207
irMon (4T,A,A1) ; pdtd (3S' ; 4AI,R) ;
motU (3Q ; tirte-Uvi (4AI) ; f baffe et
begne (G) ; Itoan (4T).
Giga, sf. (4A) : fern me d'une taille
d^mcsur^e; f gigue.
— , sf. (8B*m) : mauvais garcon.
Gil©, sm (4T,A) : gilet.
Giuga, sf. (4 As) : c6ne de pin.
Gipa, va. (4T,A) : platrer.
f Gipage (4T, A) ; giperie (G) ; giper
(4T,A;G); gipeur (4T,A). Ces mots
s'emploient au lieu de platrage, platrer,
plainer. II en est de mime a Geneve de
f gisser, gissage, gisseur.
Giper est un derive* de gip, qui en
vx. fr. signifie gypse, platre.
Gla, sm. (5C) : glacon.
f Glavinie-re, sf. (8M) : ravine, cou-
loir. M. Borrel, architecte, a employee
terme.
f Gldne, sf. (G) : glane, glanure. Faire
glene se dit au jeu de bilies pour ex-
primer qu'on s'empare a 1'improviste
des bilies des joueurs. A 4A, faire gris-
pitle.
Glend, sm. (68) : petite bardane.
f Glener, va. et vn. (G) : glaner.
G16nna, sf. (4TC) : glane.
Gletalie, sf. (aAj) : laniere de cuir
servant a assujltir le joug sur la tete des
boeufs ; cordon de cuir servant a lacer
la chaussure. V. gr&tall$.
G18ton, sm. (8A). V. agliftton.
Ce mot £galement employe* dans la
Suisse romande dlsigne en vx. fr. (gle-
ton) la bardane et particul. la partie de
la plante qui s'attache aux v£tements.
GHa, sm. (6B) : fausset de tonneau.
Gllachon, sm. (6Am) : glacon ; gla-
chon (8B'm) ; glXafon (4T,Ab) ; glXagon
(6A).
Gliafa. V. gafa.
Gliafan. V. galiafan.
GUafe, sf. ( 4 T,A,Ab) : glace ; glafi
(8B'm) ; dlXac'he (3S').
Gliandon, sm. (4T,Ab;5A') : m£-
teil ; glandon (5Al).
Gliapa, vn. (6 A) : sonner creux. Se
dit du son que produit le fercasse" d'un
cheval en marche.
Gllapon, sm. (4T) : onglon des boeufs
et des vaches ; gtlapd (6 A). V. anglion.
GU«, sf. (4T,A) : quille ; motte de
beurre de forme sphenoidale un peu al-
longe^; f guille.
G1I6, sm. (4T,As) : glas. Syn. : difnib
(4T);^nW(2Aj;4Ab).
Gltena, sf. (4T) : glane d'lpis ; gla-
nure ; gUnnd (4TC) ; f glene (G).
GHSna, va. et vn. (4T): glaner; igli-
ner (G).
Gli8n6, sm. (4A'g) : cachette.
f Glidre, sf. : terrain rocailleux et sa-
blonneux; greve de riviere ; quelquefois r
commea Faverges, la riviere elle-m£me,
probabl. parce qu'elle couvre ses bords
de cailloux et de sable. « On trouve
parfois dans des chartes peu anciennes
les mots gliere et portiere pour desi-
gner des terrains incultes ou de maigre
produit. Cest ainsi qu'on lit au xvf s.,
dans Tune d'elles recueillie par M. 1'abbd
Ducrettet et concernant la paroisse de
Marlens : « cent jornaulx vaccans en
giiereset portieres ». Gliere, en patois
glire (gliirt), auxquels correspond lc
vx. fr. glaire, au sens de terre grave-
leuse, est une denomination rurale qui
s'applique toujours a des terrains ro-
cailleux et sablonneux, avoisinant le
plus souvent, mais non n£cessairement
un cours d'eau ; telles sont les glieres
d'Alex et d'Argonnex au bord du Fier,
de Thorens, au pied d'un rocher, etc.
L'£tym. latine glarea, glaria, gros sa-
ble, gravier, est done bien confirmee. »
(C. M arte aux, Rep. sapoisienne, 1 899,
p. 59.)
Glteta, sf. (3S') : petite motte de
beurre. Dimin. de glW.
GUSta, va. (6B,Bv;8B') : attacher ;
accoupler ; mettre sous le joug ; glUtdr
(8Bf) : glWd (4Ab). Va-fe glWd Id bu
pi T* aqhapd (4AD) [va-t-en mettre les
boeufs sous le joug pour les atteler a la
charrue],
GllSton, sm. (4T, Al, A'g; 6Uc,B) :.
bardane et gaillet ; se dit aussi des ca-
pitules de ces plantes ; gl&ton (8 A) ;
glUtoun (8Bf); aglVeton (4A,Ab,AI^
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-208
GLII-GOGN
As,Av,R; 5A\At); IWon (8M). Syn. :
t gatelyon, grape* Hon, glonU.
GUird, sf. (4T,A,Aa) : greve (de ri-
viere). V. f gliere.
Glinglin, sm. (7J) : primevere offi-
cinale.
Glion, sm. (4T) : legumes en general.
-, sm. (4T, A,R; 6Ac) : fausset (petite
cheville .en bois servant a boucher le
trou fait a un tonneau et a faciliter Y6-
coulement du liquide); guBlton (iD);
f guiilon (G) ; guiltda (6B).
— , (4R) : A to golSe va com' on gtlon
(sensu obsceno).
— , (4T, A ; 6A) : broche.
GlIop&, sm. (3S';4T,Ab) : sommeil
leger ; glopi (4A).
f Glisse, adj. (4T,A) : glissant.
— , sf. (4T,A; G) : glissoire.
Glissi, vn. (4T,A) : glisser (couler sur
un corps gras, ou lisse, ou poli).
S'il s'agit de glisser sur une glissoire
(jeu d'enfants), on dit : s'alcd (4T); se
lecd et se lied (3S'); f se luger (G);
llujhi (3S') ; letfi et luji (6A) ; si cold
UAb).
S'il s'agit de descendre une rampe en
trafneau : s'aljhi (4T); si Ijhi (4AI) ;
t se luger (G).
Gliss6, adj. (4T) : glissant. Syn. :
a led et alcd (4Aa).
Glonid, sf. (8A) : bardane (plante).
f Gloriette, sf. (4A) : petite officine
dans un cafe\ ou dans un cabaret (les
buveurs s'y tiennent apres Fheure regle-
mentaire de la fermeture); lieu ou les
boulangers p^trissent le pain.
G6, sm. (3S';4T,A, A'g,R) : gout,
odeur; gd de bruld (4T,A) [gout de
brute] ; gd d' mwi^i (4T,A) [de moisi] ;
god* gonvd (4T,A) [de renferm^]; gd
d6 rvieu (4T,A) [de vieux, ordinaire-
ment en parlant du vin];#d d'amas-
sd (4T,A,A'g) et gd de gdrdd (7Jr)
[mauvais godt (en parlant du gout amer
qu'a le lait des vaches sur le point de
veler)].
GobA (s') f vpr. (4T) : se rengorger,
faire Pimportant. C'est probablement le
fr. popul. se % gober patoise*. Cependant
le mot pourrait etre ancien et non un
emprunt. On a en vz fr. un adj. gobe
ayant le sens de vaniteux, orgueilleui.
Gobillft, sf. (4T,A; 6Ac,B) : bille,
gobille (petite boule de pierre ou de
verre). Di ri vwipU m'amosd igobitte
p' U vi (4A) [je ne veux plus m'amuser
aux billes dans les chemins].
A Th6nes, gobilU dlsigne plus spe%
cialement la bille en pierre ; celle de
verre s'appelle cristald. V. jeux.
£/ a fi lagobilU diin sa fatd (^T.)\\\
a fait un d&ournement].
Gobl&e, sm. (4T,A,R) : gobelet.
Gochd, adj. (4T,A,R) : gauche. £ rii
va pd d' la man gochi (4T) [il n'y va pas
de main morte]. A aussi, comme le fr.
gauche, le sens de maladroit.
G6$hi, adj. et sm., tern, ire" (4T,A) :
gaucher.
GodS, sf. pi. (2A; 4T,A) : mais;
plante de mais considgrle comme four-
rage. Spa a U gddi (5 A') [soupe dc
mais] ; spa de gddi (4 Ab).
II en est de m£me en Bourgogne eten
Franche-Comte\
En fr. gaude, signifie bouillie faitc
avec de la farine de mais (polint&J.
G6di, vn. (3S') : jouir d'une terre.
d'un bien. Vx. fr. gaudir, doublet de
jouir, reste* comme vpr. : se gaudir.
GodivI6, sm. (4A) : petite saucisse.
en frl. godiveau. Ce mot ddsigne plus
ordinairement en fr. un pate* chaud
compost d'andouillettes, de hachis de
veau, etc.
Gdf&, gdrfd, sf. (6A) : pellicule de
la feve.
Gofe, adj. (3T) : sale, malpropre.
Gofl, sm. (4TC) : coffin; gofU (6A).
V. cofi.
Gogan, sm., fe*m. annd (3T ; 6A,
B) : faineant, indolent.
f Gogne, sf., a dans le patois (go-
nUj et le frl. plusieurs significations :
1" courage, hard iesse : « Tu n'aspasla
gogne de faire 9a » (G).
2* rebut; crasse ; crapule : « Quelle
gogne de baton tu as la I » « Tous ces
gens-la, c'est de la gogne » (G).
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GOGN-GOLI
3* (au pi.) : facons, c£r£monies (3S;
4T,A; 6 A). Faire des gognes (4T).
Fassi pd tan a" gonU (4T) [ne faiies
pas tant de facons].
f Gogneux, adj. et s. (G) : crasseux,
degoutant, crapuleux. Se dit des per-
sonnes et des choses. Un chapeau go-
gneux. (Humbert).
t Goguinette, sf. (G) : gaudriole.
Gottrd&, sf. (3S\T; 5C) : serpe ;
f goyarde (G). Le vx. fr. a le masc.
goiart, serpe ou couteau, encore en usage
au xvii' s.
Golft, sm. (3T) : serpette. Cf. Du-
cange : Goia, falcis species ; gall, serpe,
alias goie, goe, goy, goye. II donne
aussi les d*riv£s : gouet,gouyer, goy art.
On trouve encore goy au xvif s.
GoI6t*,sf. (4T,A) : serpette; golWd
(4Fd).
Goj6, sm. (5C) : gosier.
GojhS, sf.| (4T,A,R) : doloire; go\i
(6A).
— , (i. de cordonnier) : gouge, tran-
chet recourbe* pour couper les chevilles
de bois qui se trouvent dans Tint^rieur
du Soulier.
Gojh8, sm. (3S) : serpette.
Gojhon, sm. (Bourget) : goujon.
Ctolft, sf. (iEi') : grosse vague.
-, ( 7 J) : gaule.
Gott, sf. (4T, A;6A): gorg€e;goUe(G).
OolA, va. (7J) : gauler.
Qolatn, adj. (4 A) : rempii de petits
trous.
Golfte,sm. (4T,A,Ab,R; 6 A); fgolet
(G) : trou ; goulot. £-t-ou intrd dUn V
goUe de* chivr* ?(4T) [est-ce entre* dans
le trou des chevres, c'est-a-dire as-tu
avale* quelque chose de travers ?]
En frl. on dit aussi goulet, pour de-
signer un orifice et particulierement le
cou d*une bouteille. Littre citant un
exemple de Rdgnier remarque que dans
ce sens on dit plutot aujourd'hui gou-
lot. H. D. T. le donnent aussi comme
Yieilli.
— , (4R). A togoUeva com* ongllon
(sensu obsceno).
— , : £cart, coin perdu.
209
Goldroh, sm. (4T) : petit trou. t Le
goliron d'une nasse (G) [la bouche
d'une nasse].
GolU, sm. (5C) : flaque d'eau.
Gollachi, vn. (aAj) : verser son vin
sur la table en buvant a la maniere des
ivrognes ; boire alors qu'on est d€\k
ivre.
Goliachon, sm. (4T,A) : serpette.
GoliachU, sf. UT,A) : serpette.
Golttr, drdd, adj. (4 A I) : friand,
gourmet. Na spa golldrdd [une soupe
grasse]. De la le compose" 'agolyardi.
Dans la Suisse romande : gouliard,
qui a donne* le derive" gouliardise, frian-
dise.
Ce mot se trouve dans le Mystere
de St-Martin : « Goltiard, got Hard voz
voz lechie*.
II figure aussi dans le Mystere de St-
Bernard de Menthon. M. Lecoy de la
Marche lui donne le sens de : dlbau-
che\ libertin, qui nesonge qu'au plaisir.
Dans le NoBl en patois Savoyard des
environs d'Annemasse publie* par A.
Constantin (La Muse Savoisienne au
XVII* s.J, on lit (1" couplet) : Le pare
Adam fu ben ardy, | Bon Di la mala
gaillardy \ Que la cheffia de parady.
[le pere Adam fut bien hardi, bon Dieu,
la malheureuse tdm^rite* qui Fa chasse*
du paradis 1] Dans le commentaire, A.
Constantin fait observer que le mot
gaillardy £tait encore usite* en fr. au
xvi' s., avec la signification detlmlritl,
audace. Ne conviendrait-il pas inieux
de lire goillardy? Ce serait un derive*
de gottdr (forme* comme gaillardy sur
gaillard) II rlpondrait au mot actuel
gottardise cite* plus loin, et le sens se-
rait gourmandise, ou peut-gtre dlbau-
che. Godeproy mentionne goliardie et
cite un exemple d'A. Chartier.
Goli&rd&, sf. UFd) : grand e serpe
munie d'un long manche, pour couper
les dpines, les ronces. M6me mot en
lyonnais. V. goUrd&.
Gollardiae, sf. (2 Aj) : friandise. Cest
un archaisme. V. gollir.
Golie, sf. (3S') : mare, flaque.
14
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aio
GOLI-GORL
GolIS, sf. (4T) : serpe. V. g6I3.
GoliS, sm. (4T,Aa) : serpette.
— , (4Fd) : serpe munie d'un manche
en cuir dont on se sert pour tailler les
arbres.
GoldjhS, sf. (4 A) : ch£neau.
Golu, adj.(3S* ; 4T, A, R): gourmand,
goulu. Au tem. golwa (4T,A).
G6md, sm. (aAj) : petit seau en bois
traverse* par un long manche et servant
a puiser de l'eau ou du purin.
Gona (s') , vpr. (4T) : s'habiller mal,
sans gout; s' gdnd (4A,R); fse gdner.
Ne se dit guere que des femmes. L' sd
md s' gond (4T) [elle ne sait pas s'ha-
biller avec gout], f Elles^taient gdnies,
ou mal gdnies (4A,R ; G) [elles £taient
habiltees sans gout]. Syn. : fagotd.
Gone, qui a donne* le derive* gond,
dlsignait jadis une sorte de longue cot-
te. On appelait aussi de ce nom, sui-
vant Fauchet, « la casaque ou le veste-
ment dedessus les armes ».
Gonfaron. V. confaron.
Gonfla, sf. (4T t A 9 A'g; 7Jr;8B*) :
petite ampoule; buliede savon; f gonfle.
Gonfla, vn. (4T,A) : gonfler ; canflXd
(3S').
f Gonfle, sf. (G) : vessie qui contient
Purine. V. gonfld.
Gonfl6. adj.(4T,A): gonfld; f gonfle
(G;4A). Adj. tire" de gonfld, gonfler,
com me enfle, gdte, etc.
D*in-n 4 V keur gonfld (4T) [j'en ai
le coeur gros].
Gongon, adj. (G; 5C) : grognon.
f Gongonner, vn. (4A; 5C; G) :
murmurer, grogner, bougonner. De m£-
meaLyon.
Gonie, sf. (3S'), dans TAlbanais gd-
nU. V. f gogne.
Gonvft, sm. (4T,A) : odeur de ren-
ferme\ odeur de linge sale et gras ;
+ gonv4 (G).
— , va. et vn. (4T, A) : couver une ma-
ladie, mijoter trop longtemps, couver
sous la cendre ; fgonver (G). £/ a I'ir
don ditard, 4 gonvi cdq md (4T) |_i 1 a
Pair d'un d&erre* (une mine patibulaire),
il couve quelque maladie]. La spa gonve*
(4A) [la soupe ne cuit pas, il y a un trop
petit feu]. U fwa a pri dri a la mint,
X avi lonttn q'4 gonvdvf (4T) (Tincen-
die a delate* juste a minuit, il y avait
longtemps que le feu couvait sous la
cendre].
— , : combuger (remplir d'eau une fu-
taille pour faire gonfler les douves). Ta
sM4 4 tof cgrilXa, i fd la firi gonvd
(4T) [ton seau est tout dbaroui, il faut
le combuger].
Gonvi, sm. (4Ab) : coffin ; f gopier.
f Gonvifcre (G) : creux rempli de
boue ; tas de neige amoncele" dans un
creux ; conghir'4 (3T).
Goplan, sm. (4Ab,Ac m ) : douanier;
'gdpXan (4A).
G6ra, sf. (4Ab) : cuscute (plante).
Gorda, sf. (4T,A,R) : gourde.
G6r8, sf. (8A) : osier.
Gorfa, sf. (4T) : gousse, cosse des fi-
ves ; peau de la feve ; pel u re de fruits ;
gdrfd et gofd (6A).
Gori, gori (a Be) : cri pour appeler
les canards.
Goriatanna, sf. (4R) : gosier.
Goija, sf. (4A) : gorged; bouffee
(d'une pipe, cigare, cigarette).
— , (4T) : bouch£e de pain.
Gorlie, sf. (4T) : souche; tige d'arbre
£branche\
— , ( 1 Db; 4A, Al,A'g,Fd) : cepde vignc
qui a d£ja plusieurs annles. La Rdse
avw4 son chdle rs4nbldve onnd gorlXi
(4A) [La Rose avec son chale ressem-
blait a un cep de vigne]. (La Noce a
JosS.)
Leu MarXon 4 na bond gorlU (4A)
[leur fille Marie est un bon cep, c'est-a-
dire elle est jolie, et beaucoup de jeunes
gens, selon r usage ancien, apportent de
quoi boire, quand ils viennent lui faire
leur cour].
Dialogue. Le pere : D'avou bin fdtd
d'avi on gargon p4 m*4dd, 4 ma find
pin a" mi balyi oncdnaflXS. La voisine:
L % 't-ou brdvd ? — / wi, 1*4 bin brdvd.
— A loo n' t4 plin pd; t'ar4 na bond
gorlXt. L'omd s' nori pd seulamin de
pan (4A) [J'avais bien besoin d'un fils
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GORL-GOUR
21 I
pour m 'aider, et ma femme vient de
me donner encore une fille. — Est-elle
jolie ? — Oh I oui, elle est bien jolie. —
Alors ne te plains pas ; tu auras un cep
de bon rapport ; I'homme ne se nourrit
pas seulement de pain].
Gorlion, sm. (4T) : dimin. degorlU.
Gorsal&, sf. (5 A') : groseille.
Gorzellon, sm. (6B) : silene enfle\
Gorzllete, sf. (4Fm) : ronce des ro-
chers.
Gosi, sm. (4T,A.R) : gosier. Syn. :
cornXuld (4T,A,R). Mon gosi n* truve*
pfc la bXire assi amdrt (4A) [mon go-
sier ne trouve plus la biere aussi amerej.
(L. Terrier).
fGosse, sm. : garcon. A Annecy, le
tern, correspondant est gosseline ; a Ge-
neve on dit aussi gossin/.
G08S&, sf. (4T) : gousse d'ail.
Gossee, sm. (4T, A,A1,R) : gousset
(petite poche).
— , ( 4 T) : gosier.
Gostin, n,pr. (4R) : Augustin.
Got*, sf. (4T,A,Al,Ab,A , g,R;6Uf);
goutte. S'emploie avec les memes ac-
ceptions qu'en francais. I md de la gbtd,
16 medecin i viXbn gbtd (6A) [au mai
de la goutte, les m£decins n'y voient
goutte].
De plus le mot gbtd, la goutte, s'ap-
plique a toute espece d'eau-de-vie. Pr$-
riti dan la gbtd pi v\ acori (4T) [pre-
nez done la goutte en attendant].
Gbtd d san (4TC; 6Uf ) : adonide.
Goteron, goutiron, sm. (Go) : gouter
(repas).
Got ire, sf. (4T, A) : egout (voie d'eau,
ouverture produite dans un toit, dans
une voute ou dans une grotte, par ou
l'eau de pluie plnetre et coule en de-
dans). DXin lou pUu bdtimin X a to-
j'kor caq£ gotirS (4T) [dans les vieux
batiments il y a toujours quelques fui-
tes].
Ce mot se traduit tres improprement
dans le frl. par gouttiere qui n'a pas en
fr. le m£me sens que gotiri.
Gotre, sm. (4A,An',Ap) : goitre.
Gotreu, sm. (4 A) : goftreux.
Gotuire, sf. (4AI). V. gotirf.
Gonbld, adj. (4A) : avenant, cares-
sant. Fir% t goubXb [faire le calin].
— , (4R) : gourd, engourdi par le
froid. D'e" Id di go u bid [j'ai les doigts
engourdis].
Goug&, sf. ( 1 Ep) : sabbat. V. sinna-
gog&.
G611I&, sf. (4T) : gueule ; gueuld (3S*;
4T,A,R). Pourbeaucoup de paysans, le
terme gueule n'a pas un sens pejoratif ;
il est simplement synonyme de bouche.
G6ul&, vn. (4T) : gueuler; gueuld
(4T,A,R).
f Goulet, sm. (4A) : incision chirur-
gicale. « Allez-vous lui faire un goulet,
M. le Docteur ? » V. golee.
Goulian, sm. (4A) : faineant.
Goulie, sf. (4T,A,Ab,R) : mare, fla-
que ; goulie (6A); golXe (3S'); f gouille
(G).
— , (4T) : fondriere.
— , (4R) : partie du lit d'un torrent
ou Peau est profonde et moins rapide.
D' pi tri banyi dXi la gran goulU [je
vais me baigner dans l'eau profonde].
Goulie, sm. (4A,R): bourbe ; amas
de boue.
Goulyi, va. et vn. (3S) : vomir.
Gour& (se), vpr. (3S) : se duper, se
tromper soi-mfime.
f Gourde, sf. (G) : plaisanterie.
— , ($k) : personne nonchalante, sans
initiative ou peu intelligente.
En ce sens il est vraisemblable que
gourde n'est autre chose que le f£m. de
Fadj. gourd. Littre (v* gourd) cite la
phrase suivante de Hauteroche : « Ou-
tre fair mlchant, elle a Pair aussi gour-
de \ I Connaissez-vouscemotPonl'ade-
puis un jour, | Car il est tres nouveau,
mis en vogue a la cour, | Ilveut direpe-
sant. » Ce qui a conserve le feminin,
dans le langage populaire, e'est la con-
fusion probable de l'adj. avec le subst.
gourde, calebasse, courge se*che*e. Ne
dit-on pas, dans le fr. vulgaire, d'une
personne peu intelligente : e'est une
courge, ou un melon, ou encore un cor-
nichon, etc. ?
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GOUR-GRAL
Gouri, sm. (4TC) : cochon.
GkmijhS, sm. (4T,A,As) : gorge (go-
sier). Uinfan q'i n6 sta ni | Ll&i a
copd la gourjhi [l'enfant qui est n^cette
nuit lui a coupe" la gorge] (traduction en
patois d'Annecy des deux derniers vers
d'un No€l du xvn* s. — Cf. Revue Sav.,
1 90 1, p. 228.) V. gourze.
Gourlie, sf. (G ; 3S') : souche d'un
petit arbre entierement 6branch£. Di-
minutif : gourtton, sm. (3S').
Gourze, sf (6 A) : gorge ; gueule. Can
16 bid son ijleur, 6 Id fddri la gourde
d'onfeur [quand les bl£s sont en fleur,
il leur faudrait(il faudrait qu'ils fussent
a) la gueule d'un four].
GoutA, vn. (4T,A) : gouter, faire une
collation vers quatre heures.
— , (iT ; 4R ; 5 A' et en g£n6ral dans
1'Albanais) : dfner, prendre le repas de
midi ; goutd ^4Ab,Aj).
— , sm. (4T,A) : gouter (l£ger repas
vers 4 heures).
Dans les localitls ou le verbe signifie
diner, le substantif a aussi le sens de
dfner.
Ckratalft, vn. (4R ; 5A') : faire une
Idgere collation vers 4 heures, gouter.
Gout6rnd, vn. (4AD, Aj) : gouter
(faire une collation vers quatre heures);
goutd (4T,A). Syn. : mirandd (iT ;
3Tg; 4 A ; 5C);firBU catre d&ri (4T).
Goutdron, sm. (Go ; 4AD) : gouter.
Syn. : mtrandd (iT; 3Tg; 4A; 5C).
f Gouttiere, sf. (en patois 'gotir^,
gotuirS) : voie d'eau dans la toiture,
dans le plafond d'une cave, ou d'une
grotte.
Govi, sf. (8Bf) : seau en bois; govt-
IU (6B).
Gov A, sm. (8B'm) : seau en bois;
govt (8Bf) ; govt (6Bq,Bv) ;gopu (8Bf) ;
govwe (8Al,Ma).
GovarnA. va. et vn. (4 A) : gouverner.
Govarnalle, sm. (4A):gouvernail.
Govarnam6n, sm. (4A) : gouverne-
ment.
Gove, sm. (aAj) : ordre, Economic
Avi du govt [6tre soigneux].
— , sm. (8Bf) : seau en bois.
Govie, sm. etgofU (6A) : coffin. V.
eofl.
Le frl. a govier, synon. de coffin.
Coffin (e*tui plein d'eau ou est une pierre
a aiguiser et que le faucheur porte a sa
ceinture) figure dans Littr6 avec le si-
gne t- Littre* ne mentionne pas govier.
On trouve dans le Supplement une for-
me ayant probablement la mftme ori-
gine : t gouyard.
f Goyarde. V. goi&rd&.
Goze\ sf. (6A) : gouge; doloire.
Grabi, n.pr. (4T) : Gabriel.
— , adj. (4T) : charge\ couvert, pfein.
Se dit des arbres et des champs. QB d*
pome* dsu clou-\ dbrd I 1 in-n B td grabi j
(4T) [que de pommes sur ces arbres I
e'en est tout couvert]. j
Grabotft, va. et vn. (4 A) : gratter.
On emploie surtout le compost °4gra-
botd.
Graclte, va. (4T,A) : chatouiller ;
graclyi (4Aa,Ab). S'on nou graclU V
b8 du nd, gdr* u cou d( torchon (4T)
[si Ton nous gratte le bout du nez, gare
au coup de torchon (gare la riposte)].
Gradft, adj. et sm. (4A): gradd; se
dit spe*cialement de ceux qui ont un
grade infe*rieur dans I'arm^e.
Grafitai, sm. (iDm) : cerisier ; gra-
foni ( 1 Db) ; grafnU (6Ac).
f Grafigner, va. (4A) : e*gratigner.
C'est un arch, d'un emploi moins fre-
quent que le compose* igrafigner. On
trouve ce mot dans Villon, Rabelais,
d'Aubigne\
Grafton, sm. ( 1 Dm) : cerise. V. gri-
ffon.
Graffion a M employe* par Olivier de
Serres.
Gralon, sm. (6 A) : tartre.
Gr&l&, sf. (7J) : vase de terre 6vas£et
muni d'un manche.
— , (6 A) : terrine, jattetres £vas£eou
Ton met le lait pour que la crtme s'y
forme.
Grdld est une forme feminine corres-
pondant a l'ancien fr. grasal, graal,
dont le nom revient si souvent au moyen
age dans les chansons de geste, pour
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GRAL-GRAN
213
designer le vase dans lequel Joseph
d'Arimathie recueillit le sang coulant
des plaies du Christ.
Grille, sf. (4T) : corneille. Se dit
swdpd (4AI) ; chw&9&(4kt)\ chdu>8(3R);
tsdpd (6Ac) ; adtfd (4A ; 6Gv ; 8M).
On confond glnlralement la corneille
noire de Buffon (corpus corona) avec le
freux (corpus frugi legus J.
Bailly donne les noms vulgaires sui-
vants a la corneille : corbasse, graille,
couds ; au freux : sdpe, graille, grail-
lard, couds, galeux.
Dans plusieurs locality on croit a tort
que la corneille est la femelle du cor-
beau.
Le vx. fr. a le verbe de>iv6 grailler,
crier comme le corbeau.
GrAHon, sm., f graillon. Le mot
grail Ion se dit en fr. du gout qu'a la
viande ou la graisse brulle; en ce sens
nous disons : gd de bruld (4T,A).
Le mot de f graillon s f applique a
4T et a^4A aux mets (viande, legumes,
lait) qui ont un mauvais gout par suite
dela malpropretgdel'ustensile dans le-
quel on les a pr£par£s. En ce cas on
dit en fr. : « ce mets a le gout de roui ».
Nous r£servons le nom de gout de r£-
chaufft a un mauvais gout que con-
tracte souvent un mets, alors meme qu'il
est rechauffe* dans un ustensile propre ;
en ce cas on dit a Geneve : ce mets a le
gout de graillon.
— , sm. (4T,A ; G) : tablier, torchons,
linges dont la cuisiniere s'est servie. De
la le mot Mari-grdtton pour designer
une femme sale et tactile de graisse ;
en frl. populaire : Cest une Marie-
graillon.
— , sm. (4T,A) : graillon (crachat
epais dont on se dlbarrasse par la toux).
Gr&maci, sm. (4A) : merci ; juxta-
pose form£ des mots corresp. a grand
et a merci.
Gramarin, sm. (5 At) : groseille rou-
ge ; gromarin (4R) ; ailleurs tramarin.
Gramlli, adj. (4AI). Syn. degrabi.
GrAm6, sm. (5 A*) : chiendent ; gra-
mon (3R;4A'g; 5At;7Jr;8A; G).
Gramon di bwi (6B) : usule des bois.
Gran, adj., tern, grandd (4T,A) :
grand ; gran, grantd (4T,Ab).
— , sm. (4T,R) : grand-pere.
— , (4A! ; 5C ; 6A ; 8B*m) : grain (de
bl£).
— , ulcere qui vient aux gencives des
races ovine et caprine.
— , (7LD) : gruau, orge perle\
t Grandet, adj. (4 A ; G) : un peu
grand ; se dit spdcialement des enfants
qui commencent a grand ir. Cest un
archalsme remplace* par grandelet que
donne Littrb ; on peut en regretter la
disparition.
Grandie, sm. (5C) : fermier. V. gran-
jhi.
Granle, sm. (5C) : grenier. V. grS-
ni.
Granji, sf. (4T) : petite ferme.
Granjhe, sf. UT,A) : grange (bati-
ment de ferme destinl au logement des
gerbes et au battage des ce>*ales).
Ce mot peut avoir le m£me sens qu'en
francais. Mais granjhi s'emploie g6n6-
ralement pour designer la partie d'une
maison rurale ou Ton bat les cdreales ;
se dit aussi de la partie siiu6e entre les
compartiments habitus et le toit.
D'apres Littrb, on appellerait encore
grange les chalets ou Ton fabrique le
fromage de gruyere. Dans le Suppli-
ment, il mentionne la phrase suivante,
tir£e de Heuzt (La France agricole,
p. 8) : « Les chalets ou les granges
dans lesquels on fabrique le fromage de
Gruyere... chacuned'elles [montagnesa
fromage de la Savoie] possede un cha-
let et uneou plusieurs granges, qui ser-
vent d'habitation pour le be 1 tail. » Nous
n'avons pas relev6 ce sens.
Granjhi, sm., tern. (r$ (4T): fermier.
Dans le frl. granger. Nous lisons dans
le Glossaire genepois de Humbert (v*
granger) : « Ce terme, si connu dans
la Suisse romande, en Savoie et en
Franche-Comte\ n'a M recueilli ni par
le Dictionnaire de TAcad^mie, ni par
M. Poitevin, le plus recent des lexico-
graphes, ni par Gattel, ni par M. Bes-
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214
GRAN-GREC
cherelle ; mais Boiste et N. Landais Tont
mentionnl. »
On ne le trouve pas non plus dans le
Dictionnaire Giniral (H. D.T.J, mais
Littrb donne f granger, ere. II cite
com me exemple du feminin un pas-
sage de Rousseau (Confessions, IV). Le
mime mot est r^pe*td quelques lignes
plus loin : « Nous df names dans la
cuisine de la grangere ». A. Theuriet
Fa adopte\ dans son roman Le Manus-
crit du Chanoine (Revue des Deux-
Mondes, 1 5 octobre 1 90 1 ).
A l'historique, Littre donne la phrase
suivanted'Olivierde Serres, Th. dagr.,
p. 61, 6d. i6o5 : « Le metaier est ainsi
appele* en France de metairie ; et en
Dauphine*, granger, de grange; Tun et
Pautre edifice, au dit pais, signifiantune
mesme chose, bien qu'en France la gran-
ge ne soit que partie de la metairie ».
GranmAre, sf. (4T) : grand-mere.
Granp&re, sm. (4T,A,R) : grand-
pere.
Grap&, sf. (4T,A) : grappe.
Grap&lion, sm. (7Jr) : capitule de la
bardane.
Graspille, sf. (4T) et 7 grispille (4A ;
G) (jeu d'enfants) : gribouillette ; a la
graspilU [a la gribouillette]. Qhi mon
kinkS r M to a la graspilU (4T) [chez
mon oncle tout dtait a la merci de tout
le monde].
En lyonn. on dit de m£me f graspille
(patois grapilli), a la graspille. Cf. Co-
chard, cite* par Puitspelu : « Jeta de
sous a la grapilli = jeter de la mon-
noye a des enfants qui se tirent par les
cheveux pour la ramasser. » On disait
aussi jeter a grispipi ou a tire-chepeux.
La premiere de ces expressions est in-
connue, semble-t-il, en Savoie; a la se-
conde correspond Texpression a tir&-p£
ft a tire-poil).
Graspilyi, va. (4T) : ravager, voler ;
gaspiller, dissiper ; grispilyi (4A) ;
f grispiller (4 A ; G).
Grasson, sm. (4T) : cresson.
Grat&,sf. (4T,A,Ab) : d^tournement,
concussion, gain illicite qu'un employe*
retire de sa place. Fr. famil. gratte :
faire sa gratte.
GratA, va. (4T,A) : gratter.
GraU-cu, sm. (4 A) : fruit de Feglan-
tier. Chut! chut! a chd pu | D* pari
passdvtra bdtd jalousd. \ Chut! chut! a
chdpu I £>* pari la rousd \ Dipnyigra-
td-cu [chut I peu a peu je verrai passer
votre beaute" jalouse. Chut 1 peu a peu je
verrai la rose devenir gratte-cul] (Beard:
refrain de la chanson intituled : Le Ros-
signol et les trois Fleurs.)
Blard connaissait-il le vers de Ron-
sard : « La rose a la parfin devient un
gratecu » ? (I, 191, 6d. Blanchemain).
Son refrain rappelle aussi la phrase de
Saint-Simon (III, 346) : « Ses beautfs
s'£taient tourne*es en gratte-cul ».
A 4A, dans lefrl. on dit: bouche-a-cul.
Gratdron, srh. (4T) : fromage a pate
dure fait avec du lait de chevre. On le
fabrique principalement dans les Bau-
ges etdans la valine de Beaufort ; gra-
teron (5At) ; gratdron (6B).
Littre (Supplement) donne f gra-
tairon.
Graval&, sf. (4TC) : gremil officinal.
f Gr&ve, sf. (G) : greve d'une riviere.
Grav£l&, sf. (2 A) : tartre.
GravelA, va. (4T,A,Al) : 4tendredu
gravier ; grapgld (4Ab).
Gravi, sm.(4T,A,AI) : gravier.
Gravliire, sf. (4AD) : graviere (lieu
d'ou Ton extrait du gravier).
Gr&v6, adj. (4T) : grave.
Gravurft, sf. (4A) : gravure (rainure i
la semelle des souliers pour cacher les
points).
Gr6, sf. (4AS) : tartre contenu dans
Tinte'rieur d'un tonneau.
Grdbolion (a), loc. adv. (4A,As) : a
croupeton. Can d? fure dXin I'tglist, \
Verduron, perdurette, | U m£ mite
a gr&bolXon, \ Verdurette, perduron
[quand je fus dans I'lglise, je me mis a
croupeton]. (Ritz : Chansons popul.:
Le Mariage ridicule, 2' e*dit., p. 70.)
Gr&bon, sf. (4R). V. groubon.
Gr6c'he, sf. (3S') : graisse; gressi
(4T,A). Cher cm en la grtc'he de chb
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GREC-GREN
2l5
(3S f ) [cher comme la graisse de chat,
c'est-a-dire tres, cher]. N6 * an-% u Ion
apri rdtre dou midecin ; I Ui dawi
seringue. D % 4 jami pu save* cen q* lou-\
afivenin i modd cT Sam wan : Ion, ?
Iti la gric'he de qha ; rdtre avi na
titd de pr'ie 4 na chirvald de potte
[nous avons eu l'un apres 1'autre deux
me'decins; c'^taient deux « seringues ».
Je n'ai jamais pu savoirce qui les a fait
yenirde Samoens et ce qui les a fait
partir : Tun e*tait excessivement cher;
1'autre avait une tftte de poire et une
cervelle de poulet].
Gr^c'hi, va. (3S') : graisser; grissi
(4T,A).
GrefA. va. (4T) : greffer. Syn. : wintd
(4T) ; itd ou witd (4R) ; jwitd (3Be).
Greflon, sm. (4T,A,A1; 5 A ; 7 J,
Cm) : cerise ; griffon (3S; 4A'g). Lissi
donfiri I'li qi mt'i V manch' i griffon
[laissez done fa ire celui qui met un
manche aux cerises, c'est-a-dire remet-
tez vous-en a Dieu]. Humbert mention-
ntgreifion, gros bigarreau.'
Grdfhii, sm. (4T,A) : cerisier ; grif
ni (3S ; 4 A'g).
Grefon, sm. (4Ab,AI,Aq) : bogue
des chataignes ; grofon (4A,As).
— , (4T,A) : greffe (jeune tige ou por-
tion d'e*corce, pourvue d'un ou de deux
bourgeons, qu'on ente sur un autre).
Dans le frl. a (4T,A) un grife ou un
grefon.
Grdi&, sf. (3S'): gypsecru.
Gr6Ie, sf. (4 As) : tartre.
Gr8in, sm. (4Fd) : avant-train d'un
traineau servant a descendre le bois de
la montagne.
Gr61&, sf. (iDb,Ep) : potion en fonte
muni d'un manche horizontal. A 3S\
on a le dimin. gritteta.
— , sf. (4T,A) : grele. Ql' infan ima-
lin com' la grild (4T) [cet enfant est
aussi mauvais que la gr&le].
Greld, die, adj.(aAj): rataline*.
GrelA, adj. (4T,A) : grele* (marque*
de la petite vdrole); grild, fe*m. dU
(4A,Ab). Syn. : crotu (4T,A,Ab; GA).
-, vn. (4T,A) : grdler.
GrelA, va. (3S) : plisser, rider.
Grelande, sf. (5C) : guirlande.
Grele\ sm. (4A): petit verre a eau-de-
vie; f gr£let(4k).
Godefroy mentionne grelet, sorte de
vase.
Grelieta, sf. (3S') : potion en fonte
muni d'un manche horizontal.
Greld, sm. (4A,Av') : cretons.
Grelon, sm. (4T,A) : grelon. Syn. :
pesb (3S' ; 6 A) ; pesd (4F). L6 r\in on
fi d md i grilon sti an (4A) [les rai-
sins ont faitdu mal aux grglons cette
anne*e, c'est-a-dire lis nesont pas arrives
a maturity].
— , sm. pi. (4A) : cretons.
Gremaliu, sm. (5C) : casseur de
noix.
Gremalyi, vn. (3S ; 4T, A,A1 ; 5 A') :
e*monder les noix ; les casser et retirer
les noyatix ; grimdlU (7J) ; gremelU
(8B'm). On diten frl. naillerei noiller.
— , va. (4AI) : gourmander fortement.
A ma grimalla p'i-ron ri [il m'a vive-
ment r^primande* pour une bagatelle].
Gremarin, sm. (4Ab ; 6U) : groseille
rouge.
Gr$marin6, sm. (4Ab) : cassis (ar-
buste et fruit).
Gremc'he, sm. (3T) : peloton de Ml;
gremechd (5C); gremouc % hi (3S').
GremI6, sm. (7J) : noyau d'une noix.
Grem6, sm. (3S' ; 4T,A) : noyau de
noix, de noisette.
— , (4T,A,Ab ; 6A) : cerneau (moitie*
d'une noix tire*e de la coque avant la
maturity ; f grumeau (4T,A ; G).
Gremolu et gromolu, adj. (4T,A) :
raboteux, grossier, rev£che. De grou
(gros) et molu (moulu).
Gr6n, sm. (4T) : grain ; gran (4AI ;
6A ; 8B'm); gron (3J). *
Grdnadi, sm. (4A) : grenadier.
— , : pou. Al a la titd plinnd d' gri-
nadi [il a la tele pleine de poux]. Frl. :
grenadier, expression usitee un peu
partout.
f Grenette, sf. (4 A) : halle aux grains.
Terme usite* dans la Bourgogne, le
Lyonnais, le Dauphin^ et la Suisse ro-
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9l6
GREN-GRIL
mande. A Annecy, rue Grenette, com-
me a Lyon.
Grtai, sm. (4T,A) : grenier (partie
d'un batiment destine* a conscrver les
grains, les gerbcs, le foin, etc.); guirni
(4M) ; grant* (5C). Syn. : rdcdr, ra-
qir (3Ss).
Le meme mot designe aussi dans le
Chablais une sorte de batiment distinct
de la maison d'habiution et servant a
contenir les grains. II est en bois, bien
ferml, regard^ com me meuble et non
com me im meuble, et appartient le plus
souvent au fermier.
En fr. grenier s'emploie aussi pour
comble d'une maison, et pour mansar-
de dans les combles. Le patois ne con-
natt pas ce sens.
f Grenouille, sf. (4T,A). A Geneve
comme a Annecy, s*est dit d'un jouet
d'enfant forme* de latete d'une bouteille
recouverte d'un morceau de parchemin
traverse* par un crin de cheval. « En le
falsant tourner comme une crecelle, il
imite assez bien le cri des grenouilles
quand elles commencent a coasser au
printemps ». (P. Gaud, cit6 par Hum-
bert.)
Ce jouet fort en vogue, il y a quelque
vingt ans, a main tenant disparu. On
trouvait aislment jadis des parchemins
dans la reliuredes vieux livres. Aujour-
d'hui la mine est Ipuisee et la gre-
nouille est morte.
Grdpon, sm. (4T) : crampon ; gre-
pon (3S*).
Ce mot est un dlrive* de grepe, qui
semble aujourd'hui disparu, mais qu'on
trouve ( 1 680, 1 A) sous la forme grespe,
pour designer un instrument servant a
atuser le feu : « La pasla (pelle) a fer, le
grullion, la grespe. »
Grdsftllon, sm. (8A) : silene enfle\
— , (5C) : grfsil, petit grelon.
GrStaltt, sf. (4A, Aa,R) : lacet de sou-
Hers. £ n' vd pd U gritalU d'on pindu
(4A) [il ne vaut pas les lacets des sou-
liersd'un pendu].
Greubft, sf. (3S') : croute qui se for-
me sur la peaua la suite d'une Eruption.
GreubA, sf. (4Ab) : vieille vac he.
Grraboa, sm. pi. (3S ; G) : cretons
(peau croustillante qui reste quand on
a fondu du \*rd); grdubon (4T); grou-
bon (4R). Sedit#re7tf(4A,Av*);#re7on
(4A); riguinli(6&). V. groobon.
Dans la Suisse allemande : Griebcn.
Grdr6, sm. (6A) : crible (pour sable,
gravier).
Grerire, sm. (6A) : gruyere (rro-
mage).
Grdv61£, sf. (4A) : frisson occasion-
ne* par le froid ou par la peur ; grevould
(5C).
Grdroli, vn. (4A; 5Q : grelqtter;
trembler de peur.
Le vx. fr. offre une forme reVluite
greuler, trembler de froid, qui s'est
conserved dans la Suisse romande.
Grdrolft, sm. (4AI) : frisson ; grovoU
(5C). £m'a fotu li gripoti <4AI) [ca
m'a donne* la chair de poule].
GrdroKu, sm. (6 A) : crible pour le
gravier.
Grdxllon, sm. (4A) : recuits, mache-
fer. Littre (Suppl.j donne fgrisillon :
charbon en petits morceaux.
Gri, sm. (3T) : imbecile.
— , tern, grisi, adj. (4T,A,R) : gris.
Gribollajbd, sm. (4T,A) : griffon-
nage.
Gribollon, sm. (4T,A) : gribouilleur.
Gribolyi, vn. (4T,A) : griffonner,
gribouiller.
Grift, sf. (4T,A,R) : griffe.
Grift, va. (8B*m) : herser.
Grifoliajhd, sm. (4A) : gribouillage.
Grifollon, sm. (4A) : gribouillon.
Grifolyi, va. et vn. (4A) : gribouil-
ler.
GrillS, sf. (4T,A,A1) : grille.
— , cheville du pied ; en ce dernier
sens on dit dans le frl. t grille (G;
4 T,A;6A).
GriHft, sm. (4T,A,A!) ; fgrillet ( 4 T,
A; G) : grillon (insecte). On a en vx.fr.
greslet et grillet.
— , (4T,A,A1) : tournis (maladie).
— , (4T,A,AI) : grelot.
Au sens de grelot, grilU est le radi-
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GRIL-GROG
217
c*l de grilloter, faire un petit bruit de
grelot, dont Littre (Supplement) cite
un exemple tire" de saint Francois de
Sales, et de grillotis, petit bruit de gre-
lot (id., avec un autre exemple de saint
Francois). Grillot, radical de grilloter,
est-il le m£me que grelot, se demande
Littre\ Les deux mots ont probablement
la mdme origine. Le patois a conserve"
le simple grilXi, mais les d£riv£s qui
correspondent aux mots cites plus haut
n'ont pas M relev£s.
Dans le frl., ca grillote se dit du
bruit que fait un liquide en Ebulli-
tion.
Grilyi, va. (4T,A) : griller.
Giimouchd, sf. (4A) : visage ren-
frogne\
GringuinI6td, sf. (4A) : excrement
qui s'attache au|poil des animauxou des
personnes. Le fr. a gringuenaude.
Grinjh&, sm. (3B) : plantde vigne qui
est principalement cultive* a Ayze. II
produit un vin blanc sec naturellement
mousseux.
Grinjhd, adj. (4T,A,Aa,R) : grin-
cheux ; fgrinche (4T,A) ; grinjhe (3S f ).
Syn. : t avenire (G) ; 6r6 (4Al,As).
Humbert donne gringe : triste, en-
nuyl, chagrin, de mauvaise humeur.
En vx. fr. gringne, grigne et gri-
gneux.
GrinpA, vn. (4T,A) : grim per. Syn. :
pol (3S').
— , sf. (4A) : montle ; ascension ;
t grimpie, qui est donne" par Littre
(Supplement) comme terme usite* dans
la Suisse francaise.
Grfot*. V. gnftriot&.
Grip&, sf. (4T) : grippe.
GripA, va. (8B') : attraper, saisir vi-
vement; griper (yh). De la Tadj. grip-
part, voleur, qui figure sous la forme
de nom propre, dans YHist. de sainct
Martin, mystere en deux journeys, 1 565
(Soc. d'Arch. de Maurienne, tome V,
p. 333). De meme agrapd a donne* Agra-
part, nom d'un diable que Jupiter traite
de frere, dans le Mystere de Saint- Ber-
nard de Menthon.
Gris*, f griaet. V. twk.
Grispi, sm. (G) : gros et solide ha-
mecon ; engin de peche prohiW.
GrispillS, sf. (4A) : gaspillage ; dis-
sipation. V. graspillS.
GrUpilyi. V. graspilyi.
f Griaain, sm. (4 A) : patisserie en
forme de batonnet.
Grivft, sf. (4T,Ab,Al,Aq) : grive.
Grivft, sf. pi. (iB*). V. Atrid.
GrivwA, fcm. isd, adj. qui corres-
pond au fr. grivois. A Leschaux (4AI)
un pere dira a son fils : « Mon grivwi,
mon ptlou grivwi » ; c'est un terme
d'affection. A Rumilly : md dou gri-
vwi. (Beard : Ch. du curi de Lornay.)
A Samoens (3S*), le mot gripwisd est
aussi employe" dans un sens favorable.
A la prim' drbd, twi lou matin, c'hla
grivwisd i tojhor en canpd [a la pointe
du jour, tous les matins, cette femme
d£gourdie esttoujours sur pied].
Grdbi, sf. (4AI) : vieille vache.
— , : souche de hfctre sur laquelle
croissent encore quelques rejetons.
— , (5C ; 6A) : grosse buche de bois
dur. La grdbd vloule u tison (5C) [la
buche chante sur les chenets]. M£me
terme en lyonnais.
Grofon, sm. (4A,As) : bogue, h£ris-
son de la chataigne; grifon (4Ab, Al, Aq).
M6me origine que gorfd. A PAcichon
Id grofon, a la Fif a Dyu on di U-^avi
vyu (4AS) [A r Ascension, les herissons
des chataigniers.doivent commencer, a
la Ffite-Dieu on doit les avoir vus for-
m£sj. LdpidrelXon du grdfon (4 As) [les
piquants de la bogue]. Oter les bogues
se dit igrifd (4A), irsnd (4Ab). Syn. :
fdrd($R);4rson(4kb).
Grofton (a), loc. adv. (4A) : a crou-
peton. Jule q2*voU doutd la jhartirl
d V ipeusd, s % fofile d^b la tdbld in
s* trinin a grofton [Jules, qui voulait
enlever la jarretiere de l'6pouse, se fau-
file sous la table en se trafnant a crou-
peton (LaNoce a Josi).V. t oaiornet,
croboton et crdpnlon.
tGrogner, s'emploie comme verbe
actif dans le frl. avec le sens de rlpri-
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218
GROL-GROU
mander, gronder : « II nous a grognis
toute la soiree. » /
Ranndy ronnd sont probablement de
la m£me famille que grogner, gronder,
en lat. grundire, grunnire.
Grola\ sf. (4A, A v') ; f grole (4A ; G) :
savate, vieux Soulier use\ On pd di
groli (4A) ; f un paire de groles (G)
[une paire de vieux souliers]. On dit
aussi grolons. Cf. A. Dessaix : Ligendes
de la Haute-Savoie, p. 1 33 : la 16gende
du Pont de la Grolle.
Le mot grold (f grole ou grolle) ou
ses variantes est connu dans la piupart
des dialectes voisins, dauphin., bressan,
lyonn., provencal, pie"m. et dans la
Suisse romande.
GrolA, vn. (3S) : pleumicher pour
obtenirquelque chose.
Grolace, sf. (4A) : femme de mau-
vaise vie.
Grolaci, vn. (4A) : vagabonder; cou-
rir le guilledou.
Grolafl, sm. (4An*,Rm'). Se dit des
personnes qui trafnent les pieds et font
beaucoup de bruit en marchant. Va-t-i
grougrolafi (4An') [va-t-en, gros lour-
daud]. Dans ces locality on prononce
le simple grdli et le derive* grdlafi.
Grolati, sm. (4 A) : savetier.
Grolon. V. grpla.
Giolu, adj. (4 A) : se dit par derision
d'une personne sans sou ni ma i lie.
Gromarin, sm. (4R) : groseille rouge.
Gromft, sm. (4T,A,Ab) : poitrine de
veau, de mouton. Dans le frl. grumeau.
Gromelu, sm. (4AI) : peloton de fil.
Groms6, sm. (4T,A,Ab) : peloton de
fil, de laine.
Gron, sm. (3 J) : grain.
f Grond6e, sf. (G) : gronderie, re*-
primande. LiTTRfc (Additions) cite un
exemple d'Edmond About.
GronIS, sf. (4T) : re"primande, gron-
derie ; mauvaise humeur.
Gronyi, vn. (4T) : grogner (en parlant
des cochons). Syn. : rannd, ronnd.
Gropa (si), vpr. (4R) : s'empoigner,
en venir aux mains. V. le cri de guerre
de la brigade de Savoie, v* fo;r©.
Gropton (a), loc. adv. (4AI) : a crou-
peton. V. grofton.
f Gros- fort, sm. (G) : absinthe.
Grosm6, sm. (5A*) : peloton de fil.
f Grosset, adj. (4A) : s'applique aux
enfants qui commencent a grossir.
Grosal, adj.,fe*m. iri (4T,A,R) : gros-
sier.
Grossi, vn. (4T,A,R) : grossir.
Grou, adj., fe*m. groussd, (4T,A,R;
6A,B,U) : gros, grand. La fin* a Mori
4 groussd (4T) [la femme de Maurice
est enceinte]. Ntra vache 4 grouss&faT)
[notre vache est pleine, ou bien n'est
pas petite].
On appellegrou ma Fe'pilepsie, 'fgros
mal. i. tonbi du grou md (4A) [il a une
attaque d'e*pilepsie].
Pris subst. : grand-pere. Li grou &
Twinnd (4T) [le grand-pere d'Antoine].
La groussd a TUnd (4T) [la grand*-
mere d'Etienne].
— , (iT;4T,A,R;6A,B,U):la partie
la plus grosse ou la plus forte, le fort,
le milieu. Dtin V grou du jhdr, d* Vivi
(4T) [dans le gros, le milieu du jour,
de Thiver].
Grou-bla, sm. : grain de mafs ; grou-
blU(4k\>\ 5 A').
Groubon, sm. sing. (4R) : chiffon.
— , : vieille femme qui ne peut se te-
nir qu'a croupeton.
— , sm. pi. (4R): cretons ; grdubon
(4T).
Au sing, ce mot a e*te* applique" plai-
samment a une vieille femme forcee
d'etre toujours accroupie, ratatin^e com-
me des cretons. B&ard Pa employe" dans
la chanson intitule Carillon des vieilles
Filles. A. Constantin (Recueil complet
des chansons de J. B£ard, p. 57) donne
a groubon le sens assez impropre ici de
chiffon : Mi d' ni sari pd s' nind \
q'd'ip'iusd rli groubon (nous employons
pour cette transcription Forthographe
plus completement phon£tique adoptee
en dernier lieu par A. C.) [moi, je ne se-
rai pas si nigaud que d^pouser ce de-
bris]. Quelques-uns prononcent aussi
gribon.
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GROU-GUER
219
En lyonn. grobon signifie beignet; a
Vionnaz, greubon : petit morceau de
saindoux rdti. V. greubon.
+ Group, sm. (4 A) : angine ; diphte*-
rie. Ccst une prononciation vicieusedu
mot croup, qui n'est pas particuliere a
la Savoie, maisquiexiste aussi en beau-
coup de regions, par exemple a Lyon
et a Geneve.
Groussamdn, adv. (6Ac) : en gran-
de quantity, beaucoup. N' in-ni grous-
same*n [j'eri ai beaucoupj.
Gr6va, sf. : nom vulg. de la grue.
Grovolft, sm. (5C) : frisson.
Grozlyft, sf. (4T,A) : groseille a ma-
quereau.
Grozlyi, sm.(4T,A) : groseil Her rou-
ge; groseillier a maquereau.
Gru, sm. (4T,Ab, Al; 5 A'; jh) : gruau;
orge perle" ; dans le frl. on dit gruau
d'orge.
Gru est un arch, reste* dans beau-
coup de regions. Godefroy citeplusieurs
exemples anciens. Ce mot est encore
employe" par J. -J. Rousseau (Nouvelle
Hiloise, VI, 1 o) : « La Fanchon me ser-
vit des grus. »
Grulie, sf. (lEp) : tige d'un arbre
e*branche\
Grullon, sm. ( 1 Ep) : tige d'un arbus-
te £branche\
Grullion (1680, iA) d£signe un ins-
trument servant a attiser le feu ; variante
grallion (1680, iA).
f Grumeau, sm. (G ;4T,A) : cerneau.
V. grom&.
Grwate, sf. (4A) : chrysalidedegros
moucheron recherche'e comme amorce
pour la peche a la ligne ; on la trouve
dans les petits ruisseaux.
Grw6n, sm. (4T,A) : groin ; grwi
(4R; 5 At). Par une m^taphore gracieu-
se, grwin dlsigne aussi le visage hu-
main. Cest ainsi que, dans le Mystere
de Saint-Bernard, Agrapart s^crie :
Maldist soit, maistre, vostre groing I
(vers 3o54).
Dans le frl. groin de veau dlsigne
une sorte de grosses pommes rouges a
chair tr6s blanche, de forme allongSe;
quelques-uns disent museau de veau. A
4T, grwin a" vW; mdr a" vi (lEp);
grwin d' vil (7Jr) ; grvi d' vi (5 At).
Gu, sm. (4T,A,R) : gueux.
Gu6, adj. invar. (4 T > A ) : g a *- Syn. :
dru.
Gu6fion, sm. (5At,C; 7Jr; 8 A) : ce-
rise.
Gu6inli, sm. (5 At) : cerisier.
Guella, adv. (3C) : beaucoup ; pas-
sablement, assez bien. 2? guilld brivan
(3C) [c'est tres rapide]. M6me mot que
le suivant, avec un sens quelque peu
different.
Gue-lla, adv. (3S\T): sans manquer,
sans doute ; enfin. Va guilld, t'arvri
tri tdr (3S ) [pars enfin, sinon tu arri-
veras trop tard]. / pari q'on-n d guilld
on medecin. — Vi, ci intie me convin r
isara V bon (3S') [il paraft que nous
avons enfin (ou sans manquer) un me-
decin. — Oui, celui-la me convient, ce
sera le bon (il vaudra mieux que son
pr&tecesseur)]. Va guilU (3T) |bon
voyage].
GuSHaa, sm. (6B) : fausset de ton-
neau ; gu'illon. V. glion.
Gueliandra. V. fellandra.
GuftHe, sf. (3S) : quille.
Guenyi, vn. et va. (4 A) : guigner (fer-
mer a demi les yeux en regardant du
coin de l'oeil, en signe de moquerie ou
d'entente secrete) ; f guincher (G). £
gu'inli d'onju (4A)[il guigne de Tail].
£ ti gulnU K4A) [il le fait signe des
yeux]. E mi gu'inli (4A) [il me guette].
Gu6n, sm. (4A) : gain ; gui (4R).
Gu$ra, sf. (4T) : guerre.
— , (3S). V. fellandra.
f Gu6re, adv., peut avoir un sens^
affirmatif : beaucoup. On entend fr£-
quemment dans le frl. des phrases com-
me la suivante : je n'en ai pas guire ou
pas guire [je n'en ai pas beaucoup].
V. gu*r6.
L'exemple que nous venons de citer
peut prefer a confusion. Nous avons vu
des personnes donner a cette phrase le
sens indique* plus haut, tandis que leur
interiocuteur comprenait ab:olument le
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230
GUER
contraire. Nous jugeons done utile d'in-
sister quelque peu a ce sujet.
Le sens primitif de guire (emprunte'
Ae l'ancien haut allemand weigaro) est :
i>eaucoup. Mais, a force d'etre accompa-
gne* d'un terme nlgatif, le mot guire
s'est a ce point eloign^ du sens primitif
que rAcade*mie explique guire par peu.
Elle se trompe, comme Littre Fa fait
remarquer; cependant il n'en est pas
moins vrai qu'en fr. guire n*£veille plus
actuellement Hd6e d'un augmentatif.
Le passage m£me de Corneille cite* par
Littre et par H.D. T. et qu'on trouve
aussi mentionne* dans le Nouveau La~
rousse illustri comme exemple de gue-
re signifiant beaucoup, n'est rien moins
que probant. La phrase « Je ne crois pas
-que Rodogune en demande guere da-
vantage » serait en efifet, si elle £tait af-
firmative : « Je crois que Rodogune
n'en demande guere davantage », em-
ploi usuel.
Le langage popul., comme on le sait,
supprime le plus souvent la negation
ne. Ainsi fen ai guere sera synonyme
defen ai peu, fen ai pas guere synon.
de j'en ai pas peu et signifiera : j'en ai
beaucoup. Ce sens est diam&ralement
I'oppose* de celui que nous avons indi-
que" plus haut : de la 1'amphibologie.
On peut voir dans pas guere = pas
beaucoup une survivance du sens pri-
mitif de guere =. beaucoup (cf. le pa-
tois guird). Mais nous croyons plutot
•que, dans le frl. actuel, ceux qui em-
ploient la phrase : je n'en ai pas guire
(= je n'en ai pas beaucoup) font une
sorte de pteonasme offrant quelque ana-
logic avec la locution de Martine bla-
med par les Femmes savantes : « Et
tous vos biaux dktons ne servent pas
de rien. »
Guerlota, sf. (4A) : griotte ;guirXotd
(7Jr) ;grXotd (4T,A*g; 8A). GrXotd se
*dit a Th6nes des cerises rouges de
moyenne grosseur tegerement acides ; a
'Gruffy, des cerises de moyenne grosseur
non acides; a Aime, de toutes les ceri-
ses aigres.
Guftrioti, sm. (4A) : griottier ; grtoti
(4T,A'g).
Guerla,va. (4Ab) : froncer une robe
Gu&rnadi, sm., mltath. p. grinadi.
Guftrni, sm. (4Al):grenier.V.gr6ni.
Gn6r6, adv. UT,A) et ses variantes,
guiri (iBj; 5C), wir6 (4Tm) , weri
(3T,C;5C) ont differentes significations,
suivant les locality : beaucoup, guere,
peu, combien. Dans quelques-unes, on
emploieindifKremment^tt^rd ou w€r6 ;
par exemple, a Manigod, ondit : Wir*
X in-n a I [quelle quantite* il y a ! (ex-
clamation)]. Wir' X in-n a ? [combien
y en a-t-il ? Y en a-t-il beaucoup ? (in-
terrogation)]. Pd guird ou pdw£rd[p*s
beaucoup].
Dans d'autres locality, on n'emploie
qu'une seule de ces formes ; par exemple
aThones, on ne connait que guird.
Pi-ritri tou dacdr \ Chu ci q'on mi-
diti, l Fdconsortddabdr \ Cdqu& mar-
guerite*. I La promiire a die : « On
pou ». I La! €onpou » n'ipdguirel \
La sicond', oncor on cou, | Ni di « rin
q'onnd wire » (5C) [Pour £tre bientGt
d'accord sur ce que nous projetons, il
faut consulter tout de suite quelques
marguerites. La premiere a dit : « un
peu. » Las ! « un peu » n'est pas beau-
coup 1 La seconde, encore une fois, ne
dit « rien qu'un petit peu »].|
Le sens primitif de guird (guire) est:
beaucoup; si guird a fini par avoir
un sens absolument oppose\ e'est parce
qu'il 6tait tres souvent accompagnd d'un
mot n£gatif. V. f gu6ra.
L'exemple suivant fera comprendre
comment on a pu passer au sens inter-
rogatif qu'a tres souvent guird, guiri,
sens que les paysans donnent aussi a
guire, quand ils s'expriment en fr. :
Guiri f 4 q' X a a" voli dXen la mison
d* mon pdri q'an d pan a la ribollit
[combien il y a de domestiques dans la
maison de mon pere qui ont du pain a
profusion 1] La m£me phrase pourrait
signifier suivant Pintonation : combien
y a-t-il de... etc. ? La phrase elliptique
guiri r vX6 ? [combien coute le veau r]
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s'expliquera par celle-ci : le veau coute-
t-il guere. c*est-a-dire beaucoup, cher.
Giierz61d, sf. (4Ab) : groseille a ma-
quercau .
GuMi, sf. (4T,A, Ab,R): gudtre. Syn. :
garodd (8M) ; dealt (3C) ; gamache
(3S-).
Gu6ta, va. (4T,R):guetter,regarder.
Guen, sm. (3S*) : champignon.
— , (passim) : mauvais drGle.
Gueudron, sm. (4 A) : goudron.
Gueula, sf. (3S' ; 4T,A,R) : gueule,
bouche, orifice. Can lou bid san injldr,
U fadri a la gueuld d'on fbr (4T)
[quand les bl£s sont en fleur, il les fau-
drait a la bouche d'un four].
Gueula, vn. (4T,A,R) : gueuler.
Gueurie. V. gueuxjhe.
Gueurjhe, sf. (4A) : gorge (gosier) ;
gourjhe (4T,A,As). Dans le sens de
passage e*troit, gorge se dhgueurU (4A).
•V. gourjhe.
Guille, sf. (4T) : grosse motte de
beurre.
Guilleri, ltd, adj. (4T,A) : guilieret.
Guillon, sm. (Gv) : sommet d'un ar-
bre.
Guillotina, sf. (4T,A) : guillotine.
— , ou gojhl (4A) (t. de cordonniers) :
outil servant a couper les chevilles de
bois dans 1'inteYieur du Soulier ; boulon,
gouge.
t Guille, sf.(4A) : quille. V. glle.
A ce mot se rattachent les verbes
f aguiller et f diguiller.
f Guillon, sm. (G ; 4T,A) : fausset
de tonneau.
En ce sens, on dit a Lyon guille,
dont guillon est un d£rive\ V. gllon.
Guinbarda, sf. (4A) : vieille voiture,
mauvaise voiture. Cest aussi Tun des
sens du fr. guimbarde.
f Guinche, adj. (G) : louche.
Guinchi, vn. (4Ab) : cligner, cligno-
ter. Z? guinghS (4AD) [il clignote de
Poeil (tic nerveux)].
— , ( 4 T,Ab) ; f guincher (G) : gui-
gner ; loucher, regarder de travers.
La signification premiere du vx. fr.
guenchier, guenchir, est : obliquer, se
GUER-GUIN aai
ditourner. Dans nos regions, comme
dans le Bessin, ce mot est restl, mais
le sens a e*te* restreint.
Guinda, sf. (4A) : grosse corde ser-
vant a Her des pieces de bois. Le fr.
guinde d£signe une machine a poulie
pour e*lever de gros fardeaux ou une pe-
tite presse du tondeur de drap. Guinde
s'employait aussi jadis pour designer la
sangle ou courroie qui servait dans les
harnachements anciens, en paruculier
pour les tournois.
Guinda, va. (4 A) : maintenir au
moyen d'nne grosse corde, sens qui
rappelle la signification premiere du fr.
guinder (germ, windan, hisser).
Guingana, guinguina, vn. et vpr.
V. gangana.
Cf. Ritz : Chansons populaires, p. 81
(La Marlon su onpomij.
Guingla (s£), vpr. (4A) : se tenir par
le petit doigt. On rencontre souvent a
Annecy et dans les environs de jeunes.
paysans et paysannes qui se tiennent
ainsi. Ce sont des amoureux ou des
fiance's. En frl. : se guingler.
Les enfants se guinglent aussi a leur
maniere. En se tenant par le petit doigt,
ils prononcent la formulette suivante :
« Guinglin, saint Martin, jusqu'a Pd-
ques, tout ce que tu auras sera pour
moi, » Des lors tout ce que Tun peut
faire tomber de la main de l'autre et
saisir a terre devient sa propri£te\ II est
bon de dire que ce pacte n'est jamais de
longue duree, car il est vite rompu par
quelque bonne distribution de coups de
poing.
Guingle, sm. (aAj) : l'auriculaire.On
dit dans beaucoup de locality guin-
glin et aussi derlinguinglin (4A). Ce
terme n'est pas special a la Savoie.
Ainsi guinguelin est signals parmi les
expressions usite*es dans le frl. du Haut-
Jura. A Geneve, glinglin.
Guinldche, sf. (aAj) : femme mal
habille*e, malpropre; femme de mau-
vaise vie.
Ce mot figure dans les Glossaires
Genevois de Gaudy- Lefort et de Hum-
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2 2a GUIT-GWIN
bert, avec le sens de guenuche, femme
de mauvaise fa^on, femme mal v£tue, et
aussi sorciere, dans le canton de Vaud.
Malgre" la difference des sens, il sem-
ble bien £tre le mdme que le terme gui-
gnoche, ainsi defini d'apres un texte de
1456 cite par Ducange: bastondehoux
fourche et reploye par le bout ; on s'en
servait « pour soy esbattre a getter des
pierres ou motes de terre au loing ».
Guignoche s'applique ensuite a la de-
tente d'unearme a feu, a la gachette ou
piece deferqui fait parti r le chienquand
on la presse.
Le patois d'Albertville a 'gwind, fem-
me de mauvaise vie et le lyonn. guind,
*n fr. gouine. Si guinXdche n'est pas
un derive de ce mot, il a pu £tre in-
fluence pour le sens.
Guitfi, n.pr.f. (4.T,A,R) : abreviation
de Marguerite.
GuiUra\ sf. (4A) : guitare ; au fig.
(terme d'argot recemment patoise) : be-
sogne ennuyeuse. Lo d&vi ? q' 4 se fi
d& qlavilU guitdrdl (4A) [les devoirs ?
adieu cette vieille guitare !]
Gurll$, sf. (iDm) : souche d'arbre
extraite de la terre. V. gorlie.
fGuste, n. pr. (4T,A,Ab; 6B) : Au-
guste.
f Gustin, n. pr. (4T,A) : Augustin ;
Gostin (4R).
f Gustine, n. pr. fern. (4T,A,Ab,R) :
Augustine.
Gwafii, sf. (3T; 4A): neige fondante.
Gwaf&, vn. (3T;4A) : patrouiller.
Gwapa\ sf. (4A,Ab) : buveur.
Gwapd et wapd, adj. (4 A) : mou ;
se dit du linge humide.
— , pris subst. (4A) : buveur.
On saisit bien le rapport qui existe
entre le sens de mou, humide et celui
de buveur. Cependant cette derniere si-
gnification est-elle ancienne dans le pa-
tois annecien ? Ne serait-ce pas un mot
d'argot patoise? Le Supplement de
Littre definit gouape: metier du goua-
peur, et gouapeur : nom donne a Pa-
ris aux vagabonds sans aveu. On dit
aussi dans ce sens, une gouape.
H.D.T. mentionnent le neologisme
gouape, subst. verbal degouaper, mais
ils ne donnent pas a ce mot un sens
concret. Gouape, avec le sens de pares-
seux, vagabond, vaurien, figure dans le
Nouveau Larousse illustre*.
Gw6, sm. (4A) : gouet (plant de vi-
gne a maturite tardive) ; gwi (5A\At).
Gw6,sm. (4Ret dans tout l'Albanais):
serpe. H.D.T. donnent gouet, mot dia-
lectal, avec le sens de serpe et celui de
petit couteau a lame fix^.
Gw6t&, sf. (4R) : serpette. Dimin.de
gwi.
Gwin&, sf. (6A): femme de mauvaise
vie. En fr. gouine, coureuse, terme tres
bas, que Diez rattache au rad. degau-
dere, jouir. Rappelons qu'on a voulu
voir dans ce mot le nom d'une reine
Goine, qui aurait fait perir son man
pour fuir avec son amant.
Gwinfrd, sm. (4T) : goinfre. Syn. :
galtafan.
Comme galtafan et le fr gouliafre
(genev. galiaufre), gwinfrd accentue
f idee exprimee par golu. Le golu man-
ge avec exces, le gwinfrd s'empiffre
malproprement. (Cf. B. Lafaye : Diet,
des Synonymes, v" gourmand, goulu,
glouton, goinfre.)
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Q,p-V£/--\!r-V£/— \±/~iirQ/p
QRAPHIE. — Dans une orthographe phon^tique, la lettre h dite muette n'a pas de
raison d'fitre. Vh aspirle initiate n'existe pas dans le patois Savoyard. Nous conservons
cette lettre au commencement d'un petit nombre de mots usitls dans le francais local.
Oh reprEsente la chuintante du fr. : cheval.
Qh est la notation d'un son analogue au th dur anglais.
0*h est l^quivalent du ch dur allemand.
Jh repr£sente le th doux anglais.
Entre deux voyelles, on intercale parfois la lettre h, pour marquer qu'il n'y a pas
diphtongue : porthd (2Js) [pourrie]. Fontanhd, bonhd (8Ag,Ap) [fontaine, bonne] se
prononcent comme si Ton Ecrivait en deux mots, bon a, sans faire la liaison.
f Hachon, sm. : hachette; en patois
aghon (4T,A,Aj,Fd,R; 5A'); ast on (4F;
6A,U). Le plus souvent Vh est muette :
Y(h)achon.
Pareillement Vh n'est pas aspirle
dans la prononciation locale des mots
(hjache, (hjachette.
Humbert cite comme exemple plu-
sieurs mots ou la lettre H n'est pas as-
pired dans la prononciation populaire :
kachis, hareng, haricot, harnais, ha-
zard, hibou, hangar, haisYf), hideux,
honteux, etc. II en est de m6me en Sa-
voie.
Nous lisons le vers suivant, dans un
recueil de Notts Savoyards (Mnsc. Eloi
Serand) : « J'annoncc ggalement la paix
a tout Vhamau > (le hameau).
f Haut, adj. « II est haut comme le
temps » (4A; G) [il est orgueilleux].
f Hauts-gouts, sm.pl. (4T,A;G) :
fines herbes (en parlant d'un potage) ;
Apices (en parlant d'un mets). « Mettez
des hauls gotits [d6-%6-gou] dans le
bouillon » ; « la sauce manque d'hauts
gouts > (4T,A). Ces phrases Equivalent
aux suivantes : « Mettez des fines her-
bes dans le bouillon » ; « la sauce man-
que d'Epices ou d'assaisonnement ».
f Herbettes, sf.pl. (G) : fines herbes.
f Herbolaines, sf. pi. (G) : herbes
officinales ; arbolannS (1 Dm) ; arbolin-
nS (7Jr).
f Huile. Dans le frl. on donne sou-
vent a ce mot le genre masculin.
« II tirerait de Thuile des pierres »
(4T; G) : se dit d'un homme ingEnieux
et actif qui sait tirer parti de tout, ou a
qui tout rEussit.
Huile de coude, ou des coudes (4T,
A;G): travail manuel, peine qu'on se
donne pour faire une chose. « Vos bot-
tines ne veulent pas briller, Monsieur.
— Mettez-y encore une goutte d'huile
de coude. »
f Huitante, adj. num. card. : 80.
« Aucun diet, usuel n'a recueilli ce ter-
me, qui est fort usite* en Suisse, en Sa-
voie, en Franche-Comte* et dans le
Midi. » (Humbert).
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224
HYBO-HYDR
Huitantc, menuonnl sous It forme
mi t ant a dans la Gram m aire de Dupet,
a com me doublet octante. Ces deux
mots sont des archalsmes. Godefrot
cite le vers suivant du Voyage de Char-
iemagne (£d. Koschwitz, 96) : « Uitante
milie sunt el premier chief devant. »
On trouve huictante dans Brant6me,
octante dans Fauchet.
« Nous avons remplace* les mots sep-
tan te t huitante et nonante, dont le pre-
mier et le troisieme sont encore des
provincialismes usites, par des noms de
formation franc. : soixante-dix, quatre-
vingt et quatre-vingt-dix. » (L. Cledat :
Nouvetle Gramm. histor., p. 154.) On
voit qu'il ne faut pas faire exception
pour huitante, provincialisme encore
employe^ du moins dans nos regions.
f Hybou, sm. : « nom d'un cepage de
la Savoie, dit aussi polofrais, qui monte
jusqu'au sommet des arbres ». (Lrrnt*,
Supp.)
Littre ecrit hybon et donne comme
reference un ouvrage date* de 1874 :
Les Primes <THonneur, p. 65o. Mcme
indication au mot polofrais. Hybon est
sans doute une fautede lecture ou de-
pression, au lieu de hybou, qu'on ecrit
aussi ibou, nom d'un cepage connu en
en Savoie.
A la meme page du Suppliment est
mentionnl le mot hydraute, rectifie
dans les Additions (la forme veritable
est hydrante). L'erreur serait identi-
que.
t Hydrante, sf. (G) : prise d'eau.
f Hydromdtre (hydrometra stagno-
rum, Linnl), sm. : sorte d'insecte qu'on
appelle en patois cordani (4T,A).
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vT^yyUj/Tj-pvS
QRAPHIE ET PRONONOIATION. — Nous avons employe* quatre caracteres diffe-
rent : i, r, t, 1.
i* i : notation ordinaire du son i, comme dans le mot fr. ami.
2* I : indique que la voyelle i ne forme pas diphthongue avec une autre voyelle :
ihof [jouer].
3* 1 : appelle particuMerement Inattention sur la longueur de la voyelle :farmt [fermier].
4' i. A la Jin des mots : notation d'un i atone tres bref (prononciation relevee dans
quelques locality seulement) :filVl [fille] ;
be v ant une autre voyelle : f est la notation de la semi-voyelle (yod) : d6a"ion [dejeu-
ner]; c'est le son i dans les mots fr. pied, chien. En particulier apres / et n, K marque
la prononciation mouille*e de ces consonnes : alohiS [noisette], pasnalii [carotte] ;
Dans quelques cas X indique le second e*le*ment d'une diphtongue descendante : 4ta1l&
(4R) [e*toile].
I, art. contract^ (6A): au. / mdde la
gbtd 16 medecin i vildn gdtd [au mal
de la goutte les m^decins n'y voient
goutte].
— , pron. sujet masc. sing, de la 3*
pers. : il. M. L. Vignon Hndique pour
la Savoie seulement : « l-il occupe un
domaineassez important dans la Savoie
et dans Tlsere, entre la valine du Rh6ne
et la riviere de Flsere. » (Cf. Revue de
Phil, fr., XIV, p. 11.) Les formes ana-
logues sont i-/ (/ devant voyelle) et i-aL
V. 6.
— , pron. sujet masc. pi. de la 3" pers.
(4T) : ils. San-t-i modd? [sont-ils par-
tis ?] / van [ils vont] ; an-t~i [ont-ils ?].
— , pron. sujet neutre de la 3' pers.
(\T) : il. I sari bon de firidinsi[i\se-
rait bon d'agir ainsi] ; 1 plu [il pleut] ; 1
fo [il faut]. Mais, si la phrase est interro-
gative, on emploie 011 apres le verbe :
Se sarU-ou pd mUu de firi dinsi ?
(4T) [ne serait-il pasmieux d'agirainsi ?]
Fd-t-ou ? [faut-il ?J V. 6 et tou.
Sur ce pronom, ainsi que sur les au-
tres formes du pronom sujet, cf. L. Vi-
gnon : Les Patois de la rigion lyonn..
Le pronom neutre sujet (in Revue de
Philol. fr. et de Litt., 1 90 1 , t. XV, 1 ).
D'apres M. Vignon, « i-y (1) couvre
le nord de la Haute-Savoie et Touest de
la Savoie ; ces deux domaines impor- •
tants sont's£par£s par une bande de
terrain ou Ton emploie i f iy (ilj, ou
— , pron. neutre xi%. indir. (4T) :
pinsd-n-i [penses-y, pense a cela].
— , pron. neutre r£g. dir. (3S % ; 4T,
A) : d'i si bin [je le sais bien]. El ar'd
td volu i prindri, ou bien il ari volu
tot i prindri [il aurait voulu tout pren-
dre]. D' i pd pu tot i mjhi [je n'ai pas
pu tout manger].
Si fifd oncd, di t f fotri na brinnd
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326
I-IIA
(4T) [si tu fais cela encore une fois, je
te donnerai une bonne vole*e de coups].
Di-m'tri (4T) [dis-Ie-moi].
On dit aussi dans le frl. : \ % y sais
bien.
— , adv. (4T,A,AI ; 6A) : y, Ik. Va-
*-i Bu n'i pa pd, i B td cdmd (4T) [vas-y
ou n*y vas pas, e'est tout pareil]. V. u.
Remarquer Temploi de 1 dans la
phrase suivante usitlea Th6nes : Tot i
pu, tot i pir [qui veut tout, perd tout].
I s'emploie au lieu de 1, pour mar-
quer le son tres bref de 1 semi-voyelle
^yod). Ce mot se lie a la voyelle initiale
du mot suivant pour former une diph-
tongue ascendante.
La graphie y indique une prononcia-
tion h£sitante entre 1 et I (cf. hier, qui a
eu la valeurd'undissyllabeet celled'un
monosyllabe, ainsi que nos finales en
Hon). D' i B td mja [j'ai tout mange 1 ].
£l 1 (y) arB td volu prindrB (4T) [il
aurait voulu tout prendre]. / B prB
[e'est vrai], / BU dsandd nB [c f £tait sa-
medi soir]. 1 (y) arvera on tnalor (4T)
[il arrivera un malheur]. D y 1 £ pd pXu
(4T) [je n'ai pas vu cela]. D' 1 Bpd pinsd
(4T) [je n'y ai pas pensl]. / (yj d-to Btd
( 4 T) [y as-tu M ?]. 1 (y) an fri (4T)
[ils ont froid].
Par suite de la prononciauon ?, le
sujet et le verbe sont parfois devenus
inseparables. 11 en rgsulte que, si la phrase
est en meme temps negative et interrog.,
le sujet est exprime* deux fois, devant et
apres le verbe : If B-t-ou ? [est-ce ?] ; If
Btd-t-ou ? [etait-ce ?] ; 1 Bt-ou pd prB,
on n't B-t-ou pd vrB ?[n'est-ce pas vrai ?]
I (bwBe d'J y sm. (4Ag) : thuya. Ail-
leu rs, if. V. &.
Idc&, sf. (8B'm) : eau. On vdrd d %
Hdcd [un verre d'eau]. Lldcd 6 frddd,
me d\dU [l'eau est froide, elle me glace].
Lat. aqua, V. 6gft.
Iajh6, sm. (4T) : voyage; une fois;
plafhd (4A).
Ian, pr. d£m. (3S*) : cela, avec une
nuance pejorative. Pi tan babold, pB
Ian bocatd, twi lou fremajhe £ passdn
[pour habiller cela (ces gens-la), pour
les couvrir de colifichets, tout Targeni
des fromages y passe].
Ian, f., lantd, adj. (3S*) : profond, e.
far, adv. (4T,A) : hier. lar in ne
(4T, A); far ne (5 At) [hier au soir]. Dvan
Xar [avant-hier]. V. 16.
Uve, adv. (3S): ou; iopiou (iBm);
lau (4AI).
IchS, adv. (4 A) : ici. Restd ichB (ou
chBe) [reste ici]. Vin chBe (ou iche)
[viens ici]. V. iqe.
Icsi, va. (aAj) : exciter un chien a
mordre.
16/ adv, (4AI; 7J,Cm) : hier; U (4A);
Tar( 4 T,A).
La prononciation monosyllabique de
hier a 6ti longtemps usuelle. Actuelle-
ment elle est notee comme vieilhe. Ce-
pendant on la trouve souvent encore
dans les poetes du xix* siecle. En void
un exemple tire* de Lamajitine (La Mori
de Socrate) : « Dans les lieux, dans les
temps, hier, demain, aujourd'hui. »
U. V. ten.
IS, IS (4T). U jb di* He, IB [le jeu de
cligne-musette]. On dit aussi lou, fou.
ISn, f. Untd et Wntd, adj. (4T,A):
profond; U (4Ab,Al); Han (3S'). V. un
exemple a £at&.
ISn&, Und, idnd, formes fem. de
Padj. num. cardinal : une. £ men-
n a f£ dUnd, m£ dTBnd (4T) [il ma
joue* un mauvais tour, plus d'un mau-
vais tour]. U£n-n e tBnd (4T) [j'en ai
une].
Ne s'emploie que lorsque ce mot nest
pas suivi d'un nom.
On trouve aussi comme a u tres formes
ound et ind.
Ifan, sm. (5 At) : enfant. V. 6nfan.
Igrel6, sm. (5At) : le houx. V. dn-
greld.
Ihan, (4T,A,Ab) : cri de l'ane. L'dnd
fd ihan.
hi, n. pr. fern. (4Ad), et iiB (4A.A!).
n. pr. pouvants'appliquerauxhommes
aussi bien qu'aux femmes : Marie.
Dans la premiere syllabedu mot MaiU,
MaiU, prononc. enfantine de Maria,
Marie, on a cru reconnaitre la forme
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J
IJE-IO
22J
feminine de Tadj. possessif, ma. Par
suite le second 61£ment /W, fife*, a pu
elre consideVe* comme Itanta lui seul un
terme significatif et, comme les autres
noms teminins, il a pris Particle : la
Hi. L'article dans ce cas n'est jamais
tfide\
Le nom pr. Marie peut designer £ga-
lement des hommes ou des femmes ; on
a de m£me applique* par analogie le
terme re*duit flfe*aux hommes aussi bien
qu'aux femmes.
Jje. V. ize-.
Ijd. V. iz6.
Ijw6. V. iz6.
Imitft, va. (4T,A,R) : i miter.
In On trouvera a i ou in nom-
bre de mots offrant le pr£fixe in latin
(ft. en).
In, sm. fbwied') (4 A I) : if.
— , forme du verbe avoir (4Aa) : nous
avons. Men. d n'aMssd pd la ripublicd,
me" lou mitre* qi n\ in (4Aa) [moi je ne
hais pas la re*publique, mais les maitres
que nous avons].
tn&.adj. num. cardinal, fe*m. (8B*m):
une. Z'n d\ ind [j'en ai une]. S'emploie
sans substantif. V. ISnft.
f In al page, sm. : se'jour que font les
bestiaux en e*te* sur les montagnes inha-
bited pendant l'hiver ; action de con-
duire un troupeau sur ces montagnes.
L'inalpage dure, suivant les altitudes,
de 3 a 4 mois ; il'commence glnerale-
ment vers la mi-juin.
Inalpage est un terme nouveau, usite*
seulement dans les livres et les jour-
naux. En patois on dit : Mind li vaqhi
en montanKi (4T,A); inirpd li vat si
(7Lb) ; imouir li vaqhi (ih). Les ex-
pressions contraires sont : On-n a di-
chindu li vaqhi (ou li vaqhi san di-
chindu) d' montanli (4T) ; disirpd
Ik vatsi (7LD); rimouir li vaqhi (yh).
f Inalper, vn.: conduire pendant l'£t£
les bestraux dans les paturages £lev£s.
Dans le Valais , inalpd. C'est un com-
post de alpe, devenu en patois inirpd
(7Lb).
Inb£cild, adj. (4T,A,R) : imbealle.
Syn. : cdqi (4A); tac et gri (3T); lobd
(4A).
f Incan, sm. (G) : encan. V. 6ncan.
t Incanter, va. (G) : acheter a Ten-
can. « La Me*lanie a incante" un e*bara-
gnoir, un guindre et deux ou trois au-
tres raufferies » (Humbert).
Incendyi, va. (4A) : incendier. Au
fig. gronder, accabler de reproches.
IncorA. V. encorA.
InSrpA, va. (7Lb) : conduire le b£-
tail dans les chalets & % te ; f mener en
montagne. Le contraire est disirpd.
Infujon, sf. (4A) : infusion.
Inion, sm. (yh) : oignon.
Injure, sf. (4T,A): injure.
InmandAr, vn. (8Bf) : prendre son
elan.
Innft, vn. (4T) : hennir ; braire. Se
dit du cheval et de Pane.
InnistA, va. (4A) : exciter Tun con-
tre Tautre ; f inhister. V. ennitler.
Inocdn, adj. et sm. (4T) : innocent.
Mon pftou inocin, \ I i na pistd q % cin
[mon petit innocent, c'est une peste que
cela] (Agnellet : Berceuse).
InondA, va. (4A) : inonder.
Inondachon, sf. (4A) : inondation.
Inpandre (YJ, vpr. (aAj) : s'infor-
mer.
Inpou, sm. pi. (4A) : impots. Lo-\
inpou no pluvdn dsu; fadra li pard
avwi d' paraplu[\es impots pleuvent sur
nous ; il faudra se prote*ger avec des
parapluies].
Instrukchon, sf. (4A) : instruction.
Instrum6n, sm. (4A) : instrument
(spe"c. instrument de musique).
IntchS, adv. (iBm,Ep) : la. Ci jhor
intch'i (1 Bm) ; ci jhir intchi (lEp) [ce
jour-la],
Intle, adv. (3S') : ici ; ci intXe [celui-
ci].
Intdra\ sf. (4TC) : aconit.
IntrevA ($'), vpr. (3S') : s'informer.
Ce mot correspond au vx. fr. enter-
very interroger, rechercher. A Vionnaz,
itervd, demander.
Inutild, adj. (4T,A) : inutile.
Id, fe*m. Xdtd, adj. (4T,A) : haut.
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238
IO-IRON
Id, sm. : le haut, sommet. La Idtd,
signifie souvent la Haute-Savoie.
— , adv. : d2 id in ba = dipwi U id
tan q'in ba (4T) [de haut en bas, du
sommet jusqu'au bas]. An id (4T) [en
haut].
Mais on dit : Li-nd [la-haut] ; ci-n-d
(4T,A) [ici en haut J.
Ion, adj. num. cardinal, masc. : un.
Ne s'emploie que lorsque le nom est
sous-entendu. D'in-n 4 ion (4T). Ion
d'£nn'ci ; ion d'la ParirS (4A) [un
habitant d'Annecy ; de la Perriere, rue
d'Annecy]. Ion d'linn'ci n'arSpdfi cin
[un Annecien n'aurait pas fait cela].
(Beard : La PasnalU.)
— (i), forme du verbe avoir (6 A) :
ils ont.
Ior3, adv. (4A,R) : maintenant. lor 2
qi ct sS diin la fanfdrd (4A) [mainte-
nant que je suis dans la fanfare].
fordndrd; adv. (4 A) : juste en ce mo-
ment. Vx. fr. orendreit, orendroit.
I6u, adv. (4T,A; 5C; 6A) : ou. V.
un exemple a ju.
lou-iou, (4T) : exclamation par la-
quelle les enfants annoncent, au jeu de
cache-cache, nomm£ aussi cligne-mu-
sette, qu'ils sont tous caches Alors ce-
lui qui doit les chercher peut commen-
cer ses recherches. On dit aussi cou-cou
et tou-tou.
Ipiannft, sf. (5 At) : feu i lie de vi-
gne.
IpidtrS, sf. (5At) : epeautre.
IpnA, sf. (5 At) : epine ; aub^pine.
IpnochS, sf. (5 At) : £pinard.
Suivant M. Devic (Diet, itym. des
mots aborigine orientate), 6pinard(vx.
fr. espinard, espinace, espinoce, espi-
noche) denveraitnon pas du latin spina,
epine, mais d'un mot arabe-persan.
On remarque, dans le patois Savoyard,
la m£me correspondance qui existe en
fr., comme dans les autres langues ro-
manes, entre les formes issues de spina
et les mots usites pour designer l*6pi-
nard. Epine se dit ipSnd, ipinS, ipna,
ipna. Epinard se dit ipenaghi, ipndghB,
ipnasU, ipnoghi. De meme, dans la
Suisse romande, epena et epenat^e, sui-
vant Bridel.
Le mot n'existait pas en latin. M. De-
vic fait remarquer que toutes les lan-
gues romanes ne peuvent s*6tre enten-
dues pour de'nommer cette plante d'a-
pres un de ses caracteres qui n'a rien
de frappant, a savoir deux ou quatre
petites pointes Ipineuses placees a la
surface du calice, d'autant plus que ces
pointes manquent dans le grand epi-
nard.
Peut-etre suffirait-il de constater avec
Mistral (v # espinarc) que P£pinard est
une plante dont la graine est epineuse.
Mais, en admettant que ipnoche', ipena-
ch$, etc., ne deYivent pas en droite li-
gne de spina, Pinfluence de ce mot sem-
ble bien incontestable.
Iq$, adv. (4T) : ici ; variantes : ql,
ci, ci (4T); itU (4A,R); ichi, chB, ci
(4A); tsi (6B); Use (3Sd) ; tchi (iBm,
Ep); c'hS (3S'); intU (3S'). £l e* iqi
(4T) [il est ici]; al 7 ichi (4 A) ; dl e
tsi (6Ac); art Use (3Sd).
IrtadGl*, sf. (5C) : hirondelle.
Irto, f€m. irausd, adj. (iD) : heu-
reux.
Ire, sf. (3S*) : aversion, haine. Qe vu
se maryd, san-$ itre enrossd, di tote li
prendre en-n ire (3S') [celui qui veut
se marier, sans faire un marche* de du-
pes, doit toutes (toutes les filles d*au-
jourd'hui) les prendce en aversion].
A 4 Tj, iri signifie colere. Safin' i-t
in-n iri [sa femme est en colere].
Dans les dictionnaires fr. regents, ire
est donne" comme mot poe"t. et vieux.
II est inte>essant de constater que ce
derive* du latin ird vit encore dans nos
regions. Au xvf s. ire £tait fort em-
ploye': « Chante d£esse Vire d'Achille. t
Cf. Regnard: « Le vieillard me paraftun
peu sujet a Vire. » (Folies Am., I, 7.)
— , : nom d'une riviere. La Combe
d'Ire.
Irondal&, sf. (4 A) : hirondelle; iron-
dm (6Ac,Gv) ; arandild (7Ja) ; iran-
dSld (5C); irondiie (4AI ; 8B'm). Syn.:
cub Ian.
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ISCA-IWA
229
f Iscariole, sf. (G) : escarole.
W. V. is*.
IserAbld, sm. (4T). V. iarAbld.
IssA, pp. (8Bf) : fai issd [j'ai &£].
Istw6r£, sf. (4T,A) : histoire, r^cit
de fairs r£els.
btw6r6, sm. (4 A) : r£cit mensonger.
La difference des genres et des sens
indique*e entre istwiri et istwird n'est
pas toujours observed.
On peut expliquer le changement de
genre comme pour le fr. grimoire (pour
gramoire, variante dialectale de gram-
maire). (Cf. H.D.T., v" grimoire.) Un
istwird aurait e^ mis primitivement
par ellipse, pour un hvre d'histoire,
comme le vx. fr. un gramoire pour un
livre de gramoire. Mais nous n'avons
pas relev6 des traces de ce sens. II est
plus probable qu'on a cru voir dans le
mot issu de historia une finale masc,
par analogie avec les mots masc. termi-
ner par les suffixes (w)ir6, ird, de'riv^s
de drium, Mum. A Thones, on dit un
incritird, un encrier. Une diffSrencia-
tion se'mantique suivit, comme il arrive
souvent, la differentiation morpholo-
gique.
On peut comparer le fr. mimoire,
masc. et tern, (avec des sens diflferents),
issude memoria. II yades mots fr. ter-
minus en oire sur le genre desquels la
langue populaire a tilsite* ; par exemple
un et une armoire.
ItIS, adv. (4A,R) : ici; la. V. iq$.
Item (a"J, forme du v. subst. (4R) ;
j'^tais. Les autres formes seront don-
nees dans la Grammaire.
Itoul&, sf. (7J) : hibou.
Itse, adv. (3Sd):ici. V. iq$.
In, pp. (6Ac) : vu. Chlo fachu d'in-
bara f in-n i Xu> f pwi-% u dire (6 Ac)
= £16 fachu d'inbara, ^-din-n i vib,
Kd'opwi dire (6B) [de ces faiseurs d'em-
barras, combien j'en ai vus, je puis le
dire].
— , exclam. (4AD) : hue !
— , adv. (4A) : ou ? lu va-ti [ou vas-
tu?]
— , adv. (4Ab): y, la. lu va-td Xbri />
— Nan, d'lu vri dman (4AD) [y vas-tu
maintenant ? — Non, j*y irai demain].
Mais on dit : Va-^-u, ald-^-u.
-— , pron. d£monstr. neutre, employe*
comme compl. direct ou indirect (4AD):
cela, a cela, y. D' lu sari bin [je le sau-
rai bien]. Batti-mlu td [donne-moi
tout cela]. Dlu pissi plVi [je n'y pense
plus]. On trouve aussi tu a Rumilly. V.
iet u.
L7 tombe lorsque Ifw, pronom ou ad-
verbe, est pr£c£de" de * : Pissd-^-u, pis-
sd-^-u ; va-^-Uy ald-^-u.
Ivft, sf. (7Jr) : ciboule, ^chalotte.
Ivarn&, va. (4T) : nourrir pendant
Thiver. Conjug. d'wirnd.
— , vn. : passer Thrver.
Ivarni6, sm. (aAj) : pore qui a hi-
vern£ et qu'on ne tue que l'automne
suivant.
Iv6, sm. (4T,A) : hiver ; u>tfr (3S*).
A la Sin-Vingan (22 Janvier), tdjhile
u fin, atramin I'ivi si casse onnd din
(4A) [a la Saint-Vincent, tout gele ou
fend, autrement l'hiver se casse une
dent].
Remarquer dans ivi la chute de r fi-
nal . Cette lettre se prononce en fr. apres e
dans les mots ou elle £tait jadis suivie
d'une n actuellement disparue: hiber-
num , hiver(n) ; infernum , enfer(n).
(Sur l'amuissement de r, cf. l'etude de
M. H. Anderssonn, dont nous avons
rendu compte dans la Revue de Phil,
fr., tome XIII, p. i5o. Cf. ibid, XIV,
2* fascicule.)
Iv6rnA, vn. (3S'). V. 6varnft.
Iv66, sm. (4TC) : cytise des Alpes.
Ivri, va. (6A,Gv*) : ouvrir.
Ivronie, sm.(5A') : pivoine (plante).
Ce nom est du sans doute a la compa-
rison qu'on a faite de cette plante rou-
ge avec la face d'un horn me ivre.
Irwi, adv. (6Ac,B) : aujourd'hui.
IwA, sm. (4Ab) : ceuf. S'emploie
pour wa apres on-n et r, e'est-fc-dire
que les consonnes n et I deviennent
mouiltees : llwa, on-n Xwa. Au pluriel
lo-j va, dou-j wa, tri-j wa, di bon-J wa
(\ est remplace* par j).
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a3o
IWE-IZRA
Iw6, sm. (iB) : oiseau. V. iz6.
fw6>6, sm. (4TJ) : oiseau. S'emploie
au lieu de wi\i apres les articles le et
on-n : L'iwi^i, on-n Xwi^i ; mais lou-z
wi\i, dou-\ wi\6, ce qui revient a dire
que, devant »£%i 9 I de Particle £lide* et n
final de on prennent le son de / et n
mouillls.
Iz6, sm. ( 1 Ab,B',E,Em ; aJs ; 3Jt,Rp,
T,S' ;4T; 5M1 ; 6Un) : oiseau; itf
(3S'v) ; i K iX (2JJ) ; i*i (3Bm) ; itfl ( 7 Lb) ;
iji (3Gp,S ; 4TI) ; iji (6B,Bv) ; ijwi
(6Bq); ijd (5M,Mf; 6 As ; 7C ; 8Ma) ;
i><* (iB) ; ^ (4A,Aa,Ab,Al,At,T,Tc) ;
iji ( 4 F ; 6U) ; #* (5JVT) ; AM (2Sm) ;
<?*5 (7J,Cm) ; #d ( 4 R ; 5 Bd ; 7 Ag ; 8B'a);
ijd (4A'g; 5M'v) ; sr/d (4A'c) ; d;#(8B'm) ;
6Uji(SA\) ; dUjel (8Bs) ; «^ (3Ca ; 7Ja);
w^/(7M'); un u\el, dou-j ujd (7L);
djd (5Ce; 6 Am); aXi (iBm); */*;<*
(4TJ, d'apresM.GiLLiERON); on-n Xwisi,
dou-\ wisi (4TJ) ; wa\i (7M).
Termes enfantins : on \i\i (4T);
on \i\i (G) ; on cuicui (6Ac) ; on pipi
( 4 A).
IzSla, sf. : alouette. (D'apres A. Des-
pine : Recherches sur les Poisies en
dialecte Savoyard, p. 1 63, qui donne
ce mot (isellaj comme un terme cha-
blaisien.) Nous l'indiquons a tit re de
renseignement, ne I'ayant pu verifier.
SMI est exact, on remarquera que, dans
le Chablais, l'oiseau si cher aux vieux
Gaulois est reste* l'oiseau par excellence.
Itfld est en effet une forme fe*min. de
itf, itfl, dont le correspondant fr. est
oiselle (avicella). Ailleurs on dit al&e-
t&, ou lirH.
Ixi. V. iz6.
Una, vn. (4T,Al,R,Rm') : hennir,
braire; i\nd (4AD) ; innd (3Be; 4T);
winnd et wa\nd ( 1 A).
La tXivr* i C miuton fon brinnd |
Liu snit&, I £ le ptXou ghvd drissi son
nd I Fr i^nd [la chevre et le mouton
font re*sonner leur sonnette, et le petit
cheval dresse son nez pour hennir].
(Beard : Le Retour des Bergers a la
Ferme.)
Urabld, sm.(4T,A,Ae,Al; 5At) Ara-
ble ; i^rdblXd (4A*g; 5 A') ; iqrdbttd
(4Ab); i\irdble (6A,Am,B). Le bwe
d'itrdbld lissi mori la vilXi u cdr6(*T)
[le bois durable laisse mourir de froid
la vieille femme au coin du feu] = L*i>
irdble fd mori de frd sa mdre Vuvir
(rhiver) 1 cdr (6Am).
Ce mot qu'on trouve en Dauphine*
sous la m£me forme i\erabld, en lyonn.
isserdbld (au xin* s. aysserable), vient
de acerarbor. (Cf. Darmesteter : Mots
composis, p. 119.)
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£\p~\ir-\ir-\«/--\£r-
QRAPHIE. — Les sons je, ji peuvent 4tre not^s ge, gi, la gutturale g n'ayant le son
dor que devant a, o, u, w.
Jh est la notation d'un son analogue au th doux anglais.
J. Lettre de liaison employee pariois
dans certaines locality (par exemple a
4Tc ; 5Ca ; 6Ac,B) au lieu de s.
Jacd, sm. (4T,A> : perroquet.
Comme dans le fr. vulg., le patois a
adopts ce nom d'homme derive* de Jac-
ques pourd^signerleperroquet (cf. Mar-
got ou Jaquette d^signant la pie). Dans
le Morvan, Jaque s'applique au geai.
Jacoton, npr. m. (4T,A) : dim. de
Jacques.
Jalosi, sf. (4T) : jalousie.
Jam6, adv. (3S'; 4T,A,R; 6Ac,B) :
jamais ; jhami (4T,A,Ab).
Jan, npr. m. (4T, A; 6 A) : Jean ; Dlan
(4A1,R ; 5C). A la Si-Jan (24 juin)
drom' cTon flan; a la Si-CUmi (2 3 no-
vembre) ronste lami (6A). A la Sin-
DXan dromd don flan; a la Sin-CUmin
ronfld lamin (5C) [a la Saint-Jean dors
d'un flanc (d'une oreille) ; a la Saint-
Ctement ronfle seulement].
Le sens de cet adage est le suivant :
A la Saint-Jean, les gros travaux de la
campagne sont presque tous terminus ;
mais il reste encore de l'ouvrage; en
novembre aucun travail pressant.
Jan&, npr. f. (4T,A,R) : Jeanne ; DU-
n& (5C) ;Jdn& (4Ab); Jani etJini (4A).
Janvle, sm. (4T,A,Ab,R) : Janvier.
Janpfi apwi sou gllafon, sou gran pin
i Id le trinblamin, i-t on tin a" sorci,
tan q'a la mi fivri (4T) [Janvier avec ses
glacons, ses grands vents et tout le reste,
est un temps de sorrier jusqu'au milieu
de fevrier],
f Jare, sm. oujere (de veau) (G) : jar-
ret de veau.
Jeu, sm. (6A) : oeil. V. ju.
f Jaquemart, sm. Ce nom propre
d£riv£de Jacques {jaqueme, forme dial.)
et devenu nom commun, servaita d6-
4 signer une figure de m6tal qui, dans les
anciennes horloges placets a la partie
superieure d'un Edifice, tenait un mar-
teau a la main et frappait les heures
sur la cloche de I'horloge. II est de-
venu le sobriquet des habitants de Ta-
ninges. Cf. A. Dessaix: Ligendes de la
Haute-Savoie, p. 1 55.
Dans le canton de Vaud, on donne ce
nom a une statue d'homme arme* pla-
ces sur les fontaines publiques.
• • •
JEUX.
Sous cette rubrique, nous donnons
les noms d'un certain nombre de jeux
tres usit£s en Savoie.
Beaucoup nous ont £te* indiqu£s par
M. J. Terrier.
ARIOTET. Pierre Gaud, cite" par Hum-
bert, d£crit ainsi ce jeu d'enfants, qu'on
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232
JEUX
appelle aussi quique, dans la Suisse
romande: « On place, derriere un mor-
ceau de tuile ou de pierre, de la mon-
naie, des boutons ou des clous. On
prend un palet que Ton tire contre un
but pour savoir qui jouera le premier.
Celui dont le palet est le plus pres du
but fait une raie et lance de la son pa-
let contre le morceau de tuile ou de
pierre, afin d'amener l'enjeu le plus
pres possible de son palet. Cbaque
joueur en fait autant a tour de rdle.
Une fois que le petit ou cochonnet est
renverse*, chaque mise ou partie de mise
Ichoit au palet qui s'en approche le
plus. Si parhasard le palet dun joueur
s'arrlte sur ou contre le petit, et le tou-
che, on dit qu'il vougue ; c'est un mau-
vais coup pour tousles joueurs, lesquels
ne peuvent rien gagner tant qu'il n'a
pas Ite* depougue, cest-a-dire tant que
le petit n'a pas Ite* remul par un palet
rejoue" de nouveau. » J hoi a la galind
(4T).
BATONNET (\z guiche dans ie Nord, le
guillet en Bretagne) : baculo (4T,A) ;
mdculd (4AI). V. ara.
BILLES. A Annecy, les principales sor-
tes debilles sont: r La bille ordinaire,
en pierre noire vernie appelle gobille ;
2* La bille en pierre blanche ornle de
dessins en couleurs, appelle crista! le :
elle vaut trois g^/V/ejlorsqu'elle est en
bon e*tat, deux lorsque les dessins sont
effaces; 3' La bille en verre ou en
pierre fine, appelle agate: elle vaut plu-
sieurs billes suivant sa beautl; 4* La
cristalle a mdter : grosse bille en pierre
blanche ornle de dessins ; elle est rem-
placle parfois par une bille en mltal
appelle biscaten.
Chaque joueur a sa \ogne, c*est-a-
dire une maniere particuliere de lancer
sa bille ; il se sert pour cela de son bo-
che, choisi parmi les meilleures cristal-
les. S'il tire en faisant rouler sa bille, il
fait la garoline ou la mirouline ; s'il
ure trop mollement, il pimoche.
Pour savoir dans quel ordre on doit
jouer, on s'escarte. Chaque joueur fait
rebondir sa bille contre un mux ou un
arbre et Ton se place dans 1'ordre ou les
billes sont retombees, en prenant Tenjcu
comme but. On peut s'escarter pi usieurs
I fois pour choisir une meilleure place,
I a moins que le premier joueur n'ait.d it :
1 point s' esc arte.
Jeux dans lesquels on se sert de la
bille:
U crd [aux creux].
A in-n endionnd [a jeuner] (sojourner
dans le creux).
£-\ onU[f aux *%ognes].
U card [au carre* (triangle)] ; Tenjeu
consiste en billes, boutons ou sous.
A matd[k mater]: ce jeu se joue avec
des billes ou avec des toupies (fiarga).
A la grispille [a gaspiller, au pillage].
A la ri [a la raie].
A mourd ou a s'escarter.
V. gobilie et chici.
BOUCNON : dot a la galind (4A) ; jhol
u bouchon (4AI).
BOULES. Au jeu de boules, la boule
plus petite qui sert de but (cochonnet)
s'appelle f conchon (G), f bdche (G;
4A,R). V. f b6cher et apwdntt.
CACHE-CACHE ou Cligne-musette : dot
a la td (4A) ; jkoi d la caghi. V. ca$h$
et d6che.
CARTES (jeux de). V. carta.
CERCEAU : carcl6 (4A).
CHEVAL FONDU (ou saut de mouton) :
seutd-meuton (4A).
Les jeux dlrivls sont :
Aux pas ;
A lapaume empoisonnee;
A saute pour poser mon mouchoir
(ou Ton fait Tlperon et Tassiette).
Tiens~toi bien t Les partenaires sont
divislsendeux groupeslgaux. Les deux
chefs de groupe, glnlralement les plus
forts, tirent au sort pour savoir lequel
commencera « dessus» ou « dessous >
Le chef de ce dernier groupe va se pla-
cer contre un mur ; ses camarades sarc-
boutent contre lui a la suite les unsdes
autres et forment ainsi une sorte de
pont. Le chef de Pautre groupe s'llance
en criant tin tS bin I [tiens-toi bien] et
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JEUX
233
d'un bond, en s'aidant des mains, il
tombea cheval au bout du pont. Ses
camarades suivent son exemple et tous
restent a cheval sur ce pont improvise
jusqu'a ce que le chef du groupe « des-
sous », sur les instances des joueurs,
annonce par le mot crisnelte qu'ils en
ont assez. Mais si un des camarades du
groupe « dessus » montre les dents en
riant ou vient a glisser a terre, tout le
groupe a son tour passe « dessous ».
Ce jeu tres pe'nible, et vraiment dange-
reux n'est plus guere en usage.
Crk lemu>6!(4 A) — Un enfant se cou-
che a plat ventre dans Fherbe et crie :
cri le mwi t [faites croftre le tas]. Aus-
sit6t ses camarades s'empilent sur lui,
a droite, a gauche ou en travers, en
formant une sorte de pyramide, jus-
qu'a ce que cette pyramide s'£croule.
COLIN . MAILLARD : colin-batd (4An' ,
Rm') ; bdrd <T ft ( 4A).
CROIX OU PILE : dot u sou (4A) ; a titd
u iStrd ou b figd (4A) ; a titd pild (4T,
Al).
CULBUTE. V. cup6ss&.
ESCARPOLETTE (jouer a V) : s8 galanci,
FOSSETTE :jhoi u crb (4T) [jouer a la
fossette].
JONCHETS : dot (dohi) i buchl, i-$ al-
mieti (4A).
MAIN CHAUDE \jhoia la man chddd(/{Y,
Al).
MARELLE: ("signification, mirolS, ma-
ro//(4T,A); mSroU (4AI).
Ce jeus'appelle en frl. jeu du moulin,
comme dans plusieursautres regions. A
Geneve : jeu du feu, jouer au feu. Cf.
Blavignac, Emprd, p. 384.
2" signification, jeu du paradi (4T,
Ab,Al) ; dot a la pXannd (4A). A Gene-
ve : cli ; did (Go).
MOUCHOIR (ou passe pour le diable).
Les joueurs sont range's sur deux haies,
laissant un passage au milieu, lis tien-
nent a la main un mouchoir noue\ Un
des joueurs, le prisonnier, passe entre
les deux haies, en prononcant une des
formulettes suivantes qu'il alterne de
maniere a embrouiller ses partenaires :
« Passi pi ttvd mon motXeu » [passe
pour lever mon mouchoir]; <c Passe* p€
bissi mon motXeu » [passe pour baisser
mon mouchoir]; et les joueurs levent
ou baissent leurs mouchoirs suivant le
commandement. « Passe* p8 sin PXir& »
[passe pour saint PierraJ (ou tout autre
saint ou sainte) : les mouchoirs doi-
vent rester immobiles. « Passe* pST dXd-
bl6 » [passe pour le diable] (ou tout
4tre malfaisant) ; et les mouchoirs de
s'abattre ferme sur le dos du prisonnier
qui traverse les deux haies le plus rapi-
dement possible. Si Tun des joueurs
frappe a tortou n f obe*itpas au comman-
dement, il remplace le prisonnier qui
rentre dans les haies, sinon celui-ci re-
commence le jeu.
PAIR OU IMPAIR : par i non (4T).
PIED DE BCEUF (jeu ou les enfants pla-
cent une main au-dessus de celle d'un
autre enfant, et ainsi de suite jusqu'a
neuf) : rdne rdne (4A).
POUSSETTE (jeu ou les enfants tachent
de mettre deux £pingles en croix en
les poussant Tune contre l'autre) : dot
i-\ ipinglU (4A).
QUATRE-COINS : dot (dohi) i cdtrd cdrd
( 4 A).
10\}?\l i/Xdrdd (4T) \fidrgd (4A,A1);
qere (3S'). A Geneve, billiard et ronfle.
VIRET (ou tontonj. On choisit une sur-
face bien plane (table ou trottoir) et Ton
trace une circonterence ou un carre* di-
vis£ en plusieurs compartiments : sur
Tun d'eux chaquef joueur depose sa
mise. Puis Ton fait tourner sur cette
surface un vir'i forme" d'un gros bouton
en os, muni d'une allumette fix£e dans
le trou du milieu. Le joueur sur lecom-
partiment duquel s*arr£te le vir'i a ga-
gne\
Autres jeux (4 A) : Ugran can ; u ptXou
can ; a borXd Vcan ; a la td cachante,
perchante et courante ; a tld ; aux cha-
telets (avec des noix ou des marrons) ;
aux e*tats muets, etc.
Bartolivi. — A la veiltee, en filant, la
premiere fileuse allume un morceau de
ritd (chanvre) ou un cotret et le passe-
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2%4
JEUX-JHAQ
a sa voisine en lui disant : Bartoli vi
[Berthollet vit]. Celle-ci le recoit en r6-
pondant : / vi [il vit] et le passe a son
tour a sa voisine, et ainsr de suite jus-
qu'a ce que Tune d'elles le laisse 6tein-
dre. Cette derniere est a l'amende ou
doit d£poser uncage (4A).
Ce jeu rappelle le souvenir de Ber-
thollet, a qui Ton attribue dans notre
pays Tinvention des allumettes.
On l'appelle ailleurs Martin vit. Dans
son Empro genevois, Blavignac men-
tionne ce jeu sous le nom de Petit bon-
homme vit encore. «En donnant la tor-
ched son voisin, dit-il,on ne doit jamais
oublier la formule : Martin vit ! vit-il
toujours ? Toujours il vit ! » (a* e\i.,
p. 386).
Dlagd. — Voici un jeu particulier, tres
en vogue autrefois a Clermont, et con-
nu sous le nom de dlagd.
11 se jouait de la maniere suivante :
Chaque joueur 6tait arme* d'un gros
baton en forme de massueappele* diagd.
Un des joueurs r£unissait tous les ba-
tons sur ses mains tendues ; on y ajou-
tait une pierre rondeappetee truie (mot
qui rappelle le terme de cochonnet), et
il jetait le tout en disant : D'alould ma
truU p$ tdpii, bdton bard, bar/hi sard
Lie jette ma truie pour tout pays, baton
donnera, berger sera]. Le joueur dont
le baton retombait le plus pres de la
pierre devenait berger ; en cette qualite*
il £tait charge* de garder !a truie au mi-
lieu d'un cercle forme* par les autres
joueurs. Ceux-ci, leur diagd k la main,
la grosse extr6mit£ fich^e en terrc, dans
un trou, attendaient le moment propice
pour frapper la truie, afin de la fairesor-
tir du cercle. Le berger tachait de Ty
maintenir avec sa diagd. S'il y parvenait
et r^ussissait a planter son baton dans
le trou de son partenaire, avant que ce-
lui-ci ait pu y replacer le sien, ce der-
nier devenait berger a son touret l'au-
tre le remplacait dans le cercle. Ce jeu
^xigeait beaucoup d'adresse et d'agilite*.
Dans un couplet de la chanson inti-
tule Jeune Homme (deL. Terrier), on
trouve ^numte plusieurs des jeux les
plus employes a Annecy : Di n' vwtple
m'amosd i gobilU p' U vi [je ne veux
plus m'amuser aux billes par les che-
mins]; DS n' vwi pl8, dUn 14 Fin, cori
d la marddd [je ne veux plus, dans les
Fins, courir $ la maraude] ; DB n vwi
pIB t cmS io ptld, dot d la man chddd
[je ne veux plus, comme les petits ,
jouer a la main chaude]; A la to, u
gran can ; d* riarteurrirt pl4-\ i ni!
[a la td, au grand camp ; je ne retour-
nerai plus aux nids] ; Balyi mon bacu-
16, ma ftarg* d mon ptlou frdri, lore
qS d*s6 dUn la fanfdrd Ldonnez mon
batonnet, ma toupie a mon petit frere,
maintenant que je suis dans la fanfare].
Plus loin, le jeune homme qui n*a
pas encore mis le pied dans un cafe* se
propose de fumer la cigarette et de dot
4 tard [jouer au tarot]. Ce dernier jeu
est fort en honneur a Annecy.
Voyez aussi les mots alou!a\ borl6,
bufle, 6stracl&, grispilld (gribouillet-
te), InA, p8c&-talon.
Pour les formulettes les plus em-
ployees, voyez emprd.
• • •
JM, adv. (4A,Ab,R) : d£ja. On em-
ploie aussi d&jhd.
JhacaliA, adj. (4Ab) : bigarre\
JhactA, sf. (4T,Aa,A'g): pie, pie-grie-
che.
Jham6, adv. (4T,A,Ab) : jamais. On
dit aussi jami.
Jhanb&, sf. (4R) et aussi chanbd:
jambe; stanbd (6A,B) ; tsanbd (8B*m).
Jhanne, sm. (3S') : tourteau de poires
et de pommes dont on a fait du cidre.
— , (2AJ) : marc (de raisin ou de
fruits a cidre). Jhanne piqitd : marc
qui a servi a faire de la piquette.
JhapA. vn. (4T,A,Ag,R; 7J) : japper.
japer(7h);\apdr (8Bf); d\apd (8B'); #
\apd (6A).
Jhdpid, sm. (aAj) : salamandre.
JhapitoU, vn. (3S*) : babiller. V.
chapitol&.
Jh&qe, npr. m. (4R) : Jacques; Jdqi
(4T) ; Jacoton (4T,A).
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JHAR-JHEN
235
Jharatire, sf. (4T,A,An',Rm') : jar-
retiere.
Jharbi, sm. (4Ab,Ae) : piece de bois
percte a chaque bout d'un trou rond
: dans lequel on fait entrer la barre sup6-
I rieure des deux riddles ; elle sert, com-
me les aideaux, a maintenir les ridelles.
(BoissifeREappelle cette piece triseillc.)
— , (4AS) : aire sur laquelle on bat le
ble* avec lefllau.
I — , (4T) : gerbier.
Jharbon, sm. (4T,Ab ; 5A* et dans
TAlbanais) : taupe. V. darbon.
Jharbonire, sf. (4T,Ab) : taupiniere.
i Jhardni, sm. (4T,A) : jardinier.
( Jhardnire, sf. (4T,A) : jardiniere.
— , (4A) : carabe dor^ (cole*optere).
I JharSe, sm. (4T,A,R) : jarret. On
jharie cT vid (4A) [un jarret de veau] ;
t un jere ou jdre de veau (G).
Jhariqe,sf. (4A): facility d'llocution.
P* i'tre avoca, fou avi onnd bond jha-
riqg [pour 6tre avocat, il faut avoir une
bonne langue, la langue bien pendue].
Jharla, sf. (4Ab) : grand seau en
bo\s;jhirld (4AI); fgerle.
Jharmandri, sm. (4Ab) : german-
dr6e ; jhirmandrd, sf. (5 At).
Jhavera, adj. et sf. (3S') : femme
bavarde.
Jhavera, vn. (3S') : babiller sans
cesse.
Jhaviula, vn. (3S') : babiller d'une
facon agacante.
Jhe, pr. sujet de la 1" pers. (iD,Ep;
aAj) : je. V. d&.
Jh8, sm. (4T,Aa) : couloir a forte
de'clivite* pour la descentedes bois. Syn. :
ghdbld (4T); chdble (3S') ; I'e^e (6 A) et
//Aa(4Al).
— , sm. (2T) : joug.
— , (2AJ) : jour.
Jh6, sm. (iBm; 4T,A,Aj,Aq; 3R,
Rr) : geai; ji frM'a); d\€t (8B'm);; \d'i
(3Sd). On 1'appelle : jhniri (4AI);
jhinM (5At; 6Bv); jhtn'ri (iDb,Bj;
2Js; 4Ab,Av\A\A'g; Sk');K*nM (6Gv);
\eneri (6Bv) ; jhiniri ( 1 Ep ; 3 Rr) ; \ni-
ri (6Ac) ; \neri (6Am,Bq,U).
£cutd Id jhi m'i (ou cm"i) rdlldn
(4A) [Scoute comme lesgeais cajolent].
Bailly (Ornithologie de la Sapoie)
donne au Garruius glandiporus, c'est-
a-dire au Geai de Buffon, les appella-
tions suivantes : U jdke \ l\dki, tf-
niri, ga ; et il donne au Casse-noix de
Buffon (Nucifraga caryocatactes) les
suivantes : « geaide montagne, casse-
noix, besacier. En Tarentaise : alognier;
dans les Bauges : casse-alogne. » A
Conflans on Tappelle alonii.
Jhd, sf. (4A,Ab,R): personne; au pi. :
gens; jhi (4AI); jhen (iT,D; 3B,S\
T ; 4 Aa) ; jhin ( 4 T,A) ; <<?n (4F) ; \i
(6A); \din (6B) ; d\in (8M); dtfn's
(7Lb). 2? na bond jhi (4AI) [c'est une
bonne personne]. Qinti brdp&jhil (4AI)
[quels braves gens !] / a d' jhi c[ vodrd
nd ptd la moudd \ U ricolld q q'i n % on
pd vdriia, I is q* trovro q'i na chusd
cmoudd I Di mdyi V bin q' ld-% dtr' on
gdnXb (4R) [il y a des gens qui vou-
draient nous donner la mode de r£col-
ter ce qu'ils n'ont pas seme\ et qui trou-
veraient que c'est une chose commode
de manger le bien que les autres ont
gagne"].
Cwi 't-ou Via jhen ? (4Aa) [quelle est
cette personne ?] Continti di c' q'al~\
on, librdvi jhin n' chirchdn jami ro-
nXe b nXon (4A) [contents de ce qu'ils
ont, les braves gens ne cherchent jamais
chicane a personne]. V. jhin.
Jh6c&, sf. (4A) : chemin£e (argot des
ramoneurs).
Jhejhe, sf. (4RV) : hottepourle trans-
port du fumier. Dans l'AIbanais, f casse-
cou. V. ben£ton.
JhSlft, va. et vn. (4T,A) : geler ; \ild
(6A). m
-, sf. (4T,A) : getee ; tfld (6A). La
getee blanche : blanjhild (4T,A) ; blan-
\ild (6A).
Jh61ie, sf. (5At) : ctematite; cage
faite avec des rameaux de cle*matite.
Jhelif, adj. (4 A) : deTautdu bois qui
ressemble a une pierre fendue par la
getee (gilif).
Jhftlnftta, sf. (4AI) : g&inotte.
Jh^na, sm. (4AI) : genou.
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236
JHEN-JHIN
Jhenepi, sm. (3C) : g6n£pi ; jhn4pi
(4T,A ; 5 At) ; jn4pi{5\' ; 8 A).
Jhenere-, sm. (5 At; 6Bv) : geai ;
jh4n'r4 ( i Db,Bj; 2Js ; 4Ab, Av\ A', A'g ;
SA');jh4n4r4 (iEp; 5Rr);jhn8r£(4\\).
Le geai est ainsi appele* a cause de son
plumage qui l'a fait comparer a un ge*-
n<§ral. V. jhe.
JhenSu, sm. (4T,R) : genou; jh4nw4
( 4 A);;7^mf ( 4 A1).
Jhenevri, sm. (3C) : gene*vrier.
JhenGvrd, sm. (4A'g,Ab ; 7-Jr) : ge-
nievre; jh&n4\pr6 (5A'; 7-Fr) \ jhnaipre
(iEp); jhniprd (iDm; 4T,AI) ; jhn4-
prd (5At).
Jh$rba, sf. (4T) : gerbe \jh4rbd (4 A);
d\4rbd (8B'm).
Nous n'avons pas releve* l'usage |du
verbe derive* correspondant, qu'on trou-
ve employ^ dans un No'4l du xvif s.,
publiddanslafleyue sap., i()oi,p. 227:
Or ay le tern au jamais non \ Que lefau
jerbadu baton [m&\nxen&nic'est\e temps
ou jamais ou il faut le battre du baton]
= Idre 1 4 f tin u jhami nan \ Q'e r fou
tarbald du bdton (4A).
Jherne, sm. (3S') : dard (des abeil-
les, gu£pes, serpents) ; jhirnd (4T,Aa).
Jheta, vn. (2AJ) : essaimer.
Jheu, sm. (3S') : joug ; partie du ra-
teau ou sont planters les dents.
— , sm. ( 1 Db ; 2 Aj) : jour. Su le de-
pan jheu (2AJ) [a la pointe du jour].
Lat. diurnum.
— , sf. (3S') : for£t. Dans les vieux ti-
tres joux. Lat. jugum.
Jh£u, sm. (4T,A) : hune d'une clo-
che (grosse piece de bois terming par
deux touriiions a laquelle une cloche
est suspendue ; on dit aussi moutonou
sommier au lieu de hune).
JhevS, sf. (4Ab,Am) : espece de gar-
de-manger en osier ou Ton place le lait.
Ce mot correspond au lyonn. gepe, ca-
ge, que mentionne Paradin, dans son
Hist, de Lyon, 191 : « aucuns buy-
dons, gepes ou cages a tenir poulailles ».
Jhgd, sm. (4T) : sorte de grapin a
trois dents recourses.
— . (4AI) : beche.
JhilS, sm. (iT; 4A) : gilet ; gr*I&
( 4 T,A).
Jhillon, sm.(4Al ; 5 At) : gui.
Jhin, adv. de negation (iB* ; 3S* ;
4T,A,Aa,Al,R).
Des philologues £minents fparmi eux
M. Gaston Paris) font venir du latin
genus Tancien adv. de negation gens,
giens (ges en provencal). Cette opinion
semble erron£e. Le patois de Bonneval
(7Lb) nous donne la preuve que ce mot
vient de gentem.
Dans beaucoup de locality des deux
d£partements, on fait usage sous des-
formes diflferentes du mot 'jhi (gent) au
sing, etau pi., dans le sensde : une per-
sonnel mais nous n'avons trouv^ qu'a
Bessans et a Bonneval ce mot employ^
comme pronom inde*fini. Par exemple,
« personne ne luien donnait », se dit a
4T : Won ne li en balUpe (baliipe) ; a
Bonneval et a Bessans. Dtfn's ne li in
balUpdn. Leverbeest au pluriel comme
son sujet dv'n's (Ys finale est la caracte-
ristique du pluriel dans les hautes val-
ines de FArve).
Comme adv. de negation, le meme
mot s'emploie au sing, a Bessans, com-
me dans toute la Savoie. De riin-n 4
d\in (7Lb,Lb')[je n'en ai point]; d'in-n
4 jhin (4T,A) ; d'4-n 4 jhin (4A,Ab,Al,
R); d'en-n 6 jhin (IS*).
Cette negation n'est pas absolument
synonyme de ne... pas, mais bien de
ne .. aucun, aucune. On dit par exem-
ple : d' 4-n 4 jhin [je n'en ai point, au-
cun]; mais on ne dirait pas d' 1 4 (a" n'?
4) jhin f4, pour signifier : je ne Tai pas
fait. D* n' 4 jhin f4 = je n'ai rien fait.
On trouve des formes voisines dans
tous les dialectes limitrophes de la Sa-
voie. En dauph. par exemple, on a gin
(comme en lyonn.). A Lyon, pour refu-
ser de donner ou de faire quelque cho-
se, les enfants emploient la locution
bizarre : gin, peau de lapin.
Que Ton admette T£tymologie genus,
ou gentem, proposed d£ja par Honnorat
et par d'autres £tymologistes, jhin au-
rait £te* tout d'abord un mot affirmatif;
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JHIN-JHUT
337
mais, a force d'etre accompagne* d'une
negation, jhin aurait fini, comme plu-
sieurs autres termes, par devenir n£ga-
tif. Cf. f guire et rien.
On a aussi propose 1 , mais a tort, Pane,
fr. nient, ital. niente, de nec-hentem.
Jhinba la fara ! (4T; : cri divertis-
sement que poussentles jeunes gens as-
sis surun trafneau ferre\ Le mot jhinbd
n'existe plus a Th6nes en dehors de
cette expression qui signifie : Joue des
jambes, le trafneau ferre* est lance\
Jhindre, sm. (3S') : se dit du nou-
veau mari£ qui vit dans la maison de
son beau-pere. A I 8 marld a jhindre
[il vit avec sa femme dans la maison de
son beau-pere]. Cette expression impli-
que une ide*e deTavorable au marte.
Alpreu marXd a jhindre ci qi marie
on fousi (3S*) [celui qui spouse un fu-
sil (il s'agit ici des consents) est aussi a
plaindre que le nouveau marie" qui vit
chez ses beaux parents].
A 4A,Ab, on dit : ilri marld i boghi
[elre mari£ en bouc], parce que, tandis
qu'on conduit la vache au taureau, on
mene le bouc a la chevre.
Jhinga et jhingolyi, vn. (4AI) : sau-
tiller, gambader. (V. Ritz : Ch. popu-
lates, p. 72.)
Jhd, pron. sujet de la 1 '* person ne,
qui remplace de dans certaines phrases
interrog. Q' si-jhd ? (4T,A) [que sais-
je ?] Q' i-jh6fi? [qu'ai-je fait ?]. V. d8.
Jhd, sm. (2 Js ; 4A, Ab,R) : jour. U si
t&ld wi q' 12 jhb a" mi ndce* (4R) [je suis
tel aujourd'hui que le jour de mes no-
ces].
— , sm. (2 Aj ; 3S' ; 4T,Aa) : juchoir ;
jhoc (7Jr); *oc (8Bf). £tre a jhb (4T,
Aa); ighreajhoc (7Jr); isrea \oc (8Bf)
[6tre juch£, perch£]. Ristd a jhb (2AJ)
[6tre a quia]. Jhb a donn£ le d£riv£ s'a~
jhofi (4T) [jucher] ; a 8Bf, s'a*ocdr.
Jhdend, sm. (4Ab) : marc de raisin ;
jhdinnd (2Fc).
— , sm. : jeune.
— , adj. : jeune. V. jhwdnnd.
Shot, va. et vn. (4T,Ab) : jouer ; dot
(dohi)(4k);dwe"i(iB % ).
Jhomaron, sm. (4T11?) : assocte pour
le labour.
Jhon (a), (4T) : a jeun. D' si oncb
ajhon (4T) [je suis encore a jeun].
Jhonfanna, sf. (4Fm) : gentiane.
Jhonna, vn. (4T) : jeuner; %onnd
(6A).
Jhonnd, sm. (4T,A) : action de jeu-
ner ; %onnd (6A).
Jhdnd, adj. (4T,A,Ab,Al,R) : jaune ;
Kddnd (6B).
Jhor, sm. (3S' ; 4T,A1) : jour.
Jhorna, sf. (4T,A) : journ£e ; jhor-
nd (2Js; 4A,Ab). PI. jhorni.
Jhou, pr. sujet de la 1" pers. (3C) :
je, moi. V. d8.
Jh6u, sm. (4T,A,R) : joug (piece de
bois pour atteler les bceufs).
— , : hune d'une cloche.
— , sf. ( 1 A) : foret. Dans les vieux ti-
tres/owx(i684, iA).
Jhduca, sf. (4A) : personne lente, pa-
resseuse, sans Anergic
Jhouclia, sf. (4Ab) : ross£e.
Jhouclia, va. (4R) : rosser. En lyon-
nais, jouclia (dauph. joucle) d^signe
une courroie qui lie le joug aux bceufs.
et aussi une courroie en glnlral. Jhou-
cttd a du signifier primitivement : don-
ner des coups avec une courroie, puis
avec n'importe quel objet.
Jhouli : nom qu'on donne aux bceufs
a robe rousse(iD ; 4A1.R); doli (4Tg N ;
f joli. D y si bin qi d' n'i qon ptlou
domind, mi d' i dou